Charpente-couverture

Comme l'on sait, Mr T. a bloqué les travaux de maçonnerie qui, en l'état du chantier, me semblent nécessaires sur la façade Ouest des écuries, qu'il s'agisse de la réduction de l'"ouverture 3" ou du renforcement du mur là où je détecte des infiltrations suspectes, notamment à proximité de la tour Louis XIII. A mes yeux, ces travaux sont pourtant dictés par le bon sens et constituent des préalables à toute intervention du charpentier, quel que soit celui qui sera retenu.

Hier, Mr T. m'a parlé du "point de rosée" pour justifier que ce mur, comme peut-être d'autres, soit doublé intérieurement d'un isolant thermique. Je comprends que la question lui a été signalée par des gens que je n'ai toujours pas eu l'honneur de rencontrer et qui continuent à avoir son oreille sur la meilleure façon de restaurer la Chaslerie. Je cherche néanmoins à me renseigner sur l'isolation thermique mais il faut bien reconnaître que ce sujet fait partie de ceux qui me barbent.

Plus généralement, la situation étant ce qu'elle est, je suis pris d'un doute sur ma capacité à rendre compatibles des points de vue et des échelles de valeurs durablement étrangers.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 28 Juillet 2013
Journal du chantier - Charpente-couverture - Menuiserie - Fournil du manoir - Murs divers
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Première photo du fournil du manoir en ma possession. C'était en juillet 1991 :

Le fournil du manoir en juillet 1991.

La restauration de cette dépendance, documentée dans la "Photothèque", a été une affaire de longue haleine.

Pour la 1ère fois depuis 22 ans, il nous a été possible de dormir dans ce bâtiment. En effet, l'électricité y est enfin branchée (bien que coupée, la nuit dernière, en raison d'un orage). L'eau devrait arriver dans les prochaines semaines. Du moins je l'espère.

Voici le lit désormais installé au 1er étage de ce fournil :

28 juillet 2013, enfin un lit au 1er étage du fournil du manoir.

Et voici la vue, de ce lit, vers le mur de refend :

28 juillet 2013, le mur de refend vu du lit au 1er étage du fournil du manoir.

Pour comprendre par quoi il a fallu en passer avant d'arriver à ce résultat, voici deux photos du chantier, sous les mêmes angles respectivement :

Février 1993.

Novembre 1992.

Je vais pouvoir poursuivre le transfert de mon campement nomade dans ce fournil, ce qui me permettra de comprendre les priorités de la fin de son aménagement.

Déjà, je mesure quelques défauts de ma restauration. D'une part, j'avais omis d'intercaler entre la charpente et la couverture le film HPV qui aurait empêché la neige poudreuse de fondre dans ce bâtiment. D'autre part, il n'y a guère d'isolation thermique en couverture. Donc ce bâtiment ne peut guère être habité que lorsque la température est clémente.

A titre d'exemple, je comprends qu'il va falloir restaurer sans tarder la porte de fond de cour vers l'arrière-cour car il peut être utile de la franchir la nuit, ne serait-ce que pour accéder à mon ordi...

La jeune classe thibalducienne m'offre la joie de les revoir le week-end prochain à la Chaslerie. J'avais espéré leur faire rencontrer des artisans que je consulte pour les 5 dernières tranches de travaux de charpente-couverture qui sont encore au programme :
- la restauration de la charpente et de la couverture des écuries ;
- celle du colombier ;
- la restauration des poutres au plafond de mon ancienne chambre dans le logis ;
- le remplacement d'un arbalétrier cassé dans la partie pourtant restaurée de la charpente de la ferme ;
- la modification de la charpente et de la couverture de la partie Sud de la ferme.
Mais la période des congés oblige à différer ces rendez-vous techniques.

Bien sûr, cette jeune classe thibalducienne dont je souhaite l'expansion (mais qui s'habitue, on dirait, à m'appeler Bon-Papa, ce qui me semble encourageant) ne s'intéresse à ce stade qu'à l'"aile de la belle-mère" (écurie et colombier).

Le week-end dernier, ils ont néanmoins pu discuter avec un premier artisan que je leur ai sélectionné. Ils l'ont beaucoup interrogé sur l'isolation thermique et j'ai pu constater que ces jeunes gens s'intéressaient beaucoup à ce sujet et en savaient infiniment plus que moi à ce propos. Voici qui me semble rassurant quant à la suite de la transmission de la Chaslerie que j'essaye d'amorcer.

A noter cependant que cette jeune classe n'exclut pas de faire retailler la charpente d'une partie des écuries (celle correspondant à la future mezzanine) de manière à reporter l'isolation au-delà de cette charpente qui pourrait ainsi rester visible de l'intérieur de la pièce. Pas sûr que les surcoûts ne soient pas dissuasifs. La question devra être décantée, d'abord sous cet angle.

Monsieur,

Suite à notre discussion dans les combles de l'écurie de La Haute-Chapelle, nous avons décidé de vous présenter à l'échelle 1 ce que pourrait donner l'isolation des pans de toitures en conservant l'ensemble de la charpente apparente.

Afin d'obtenir une résistance thermique conforme aux normes en vigueur, soit au moins égale à 7,5, nous vous proposons un complexe composé de 5 cm de liège (qui travaille aussi comme frein vapeur), d'une première couche de Biofib (chanvre/lin) de 10 cm, d'une seconde croisée de 14 cm et enfin d'un pare pluie en bois compressé de 3,5 cm.

Cet ensemble nous permet d'obtenir un R=7,59 et une excellente gestion des ponts thermiques. En outre, nous proposons sur les chevrons en chêne un bardage en peuplier avec différents niveaux de finition (de bas en haut) raboté main et huile dure, brut de sciage et blanchi, brut de sciage et grisé ou simplement brut de sciage (j'espère que les nuances apparaîtront sur la photo).

Pour une réalisation de ce type, la mise en place d'une VMC double-flux semble intéressante.

Je me permets aussi de vous conseiller quelques ouvrages qui devraient vous permettre de bien vous imprégner du mode de construction que nous préconisons:
- Techniques et pratique de la chaux - Ecole d'Avignon - éd. Eyrolles 2011
- L'isolation thermique écologique - Jean-Pierre Oliva et Samuel Courgey - éd. terre vivante 2010
- L'isolation bio de la maison ancienne - Patric Le Goarnig - éd. Eyrolles 2009
- Traiter l'humidité - Yves Baret - éd. Eyrolles 2011

En espérant répondre à vos attentes, je reste à votre entière disposition afin de vous présenter cette démonstration et éventuellement de vous faire visiter un chantier en cours de réalisation et un gîte réalisé en enduits chaux /chanvre.

Cordialement,

N.D.L.R. : Ce correspondant est celui que j'ai qualifié d'écolo-anar dans un précédent message. On voit qu'il a l'air de connaître son sujet. J'admire qu'il ait eu l'idée d'illustrer son propos par une telle maquette et l'en remercie.
Surprise ce soir, W.F. me fait, pour la première fois, part de son intérêt pour poursuivre la restauration de la ferme de la Chaslerie. Je lui montre les devis collationnés pour la charpente et la couverture de ce bâtiment, tout en lui recommandant de bien peser le pour et le contre avant de s'engager.

Au moins, cela me prouve que la greffe semble prendre et que mon souci de faciliter la transmission de cette propriété déclenche un certain écho. Face au même problème, nombre de propriétaires de vieilles pierres que je connais butent sur l'indifférence ou le désintérêt des générations montantes. Il semble que je ne doive pas éprouver cette déception. Touchons du bois !

J'ai encore du mal à faire admettre par certains acteurs du dossier, et non les moindres en pratique, que la couverture des écuries devra, après restauration, être bicolore (ardoises sur les brisis et tuiles sur les terrassons). Un certain jeune homme s'était d'ailleurs exprimé récemment sur ce sujet, non sans une certaine véhémence.

Les photos suivantes de la corderie royale de Rochefort, prises lors de ma récente visite de "L'Hermione" suffiront-elles à convaincre la jeune classe thibalducienne ainsi que ma meilleure moitié ?

25 août 2013, l'entrée de la corderie royale de Rochefort.

25 août 2013, la façade de la corderie royale donnant sur la Charente.

25 août 2013, le pavillon à l'autre extrêmité de la corderie royale.

Et que l'on n'aille pas prétendre que ces couvertures bicolores sont une fantaisie de restaurateur maniaque de monument historique car, à l'origine, il en allait bien ainsi (la reproduction suivante est très mauvaise mais c'est tout ce que j'ai trouvé en ligne ; l'original peut cependant être admiré au musée de la marine à Paris) :

Le port de Rochefort par Joseph VERNET.

J'espère qu'avec ces dernières preuves de la validité de mes affirmations, ce débat, d'ailleurs intéressant, sera enfin clos.

Je signale cependant qu'à Rochefort, les tuiles employées sont romaines et non plates comme à la Chaslerie. Mais cela tient à une histoire beaucoup plus ancienne que le XVIIIè siècle, évidemment.
A propos des meilleures isolations thermiques, un débat est en cours entre mes experts :

(début de citation)

Suite à notre discussion du 22 août dernier, j’ai poursuivi mes lectures relatives aux matériaux et techniques d’isolation et je m’interroge sur la pertinence d’une association du Skytech et du béton de chanvre telle que nous l’avions évoquée. En effet, les points suivants m’interpellent:

- Même si la notice technique du Skytech fait état de bonnes performances thermiques, je comprends toutefois que l’efficacité des produits minces réfléchissants est nettement moindre en condition réelle d’après une étude de l’ADEME. De plus, ces performances sont particulièrement dépendantes de certaines paramètres difficiles à satisfaire (e.g. présence d’une lame d’air de 2 cm et parfaitement immobile autour du produit).

- Les performances thermiques du béton de chaux sont assez faibles au regard d’autres types d’isolants (e.g. laines minérales/de bois), son poids est très élevé et il présente un risque de « contraction » à la pose qui pourrait poser un problème pour la gestion des ponts thermiques.

J’aurais donc souhaité rediscuter avec vous d’un autre système d’isolation pour ce bâtiment. Notamment, que pensez-vous d’un système qui associerait :

- un pare-pluie (e.g. bois compressé/produit en rouleau) ;

- deux couches de laine de roche ou de bois (épaisseur à définir) ;

- un parement incombustible (liège ou fibragglos) ;

- un bardage en bois tel que nous en l’avions évoqué (pour l’esthétique) et qui serait imité de la partie « mezzanine ».

(fin de citation)

Ce sont là des débats que j'avais soigneusement fuis jusqu'à présent. On voit que la jeune classe montante n'éprouve pas ce genre de blocages.

Bien entendu, si des visiteurs de notre site favori ont des idées ou des expériences qu'ils veulent bien partager avec nous, "welcome on board !".
Retrouvée dans un coin de l'écran de l'ordi...

23 août 2013, la Chaslerie photographiée à la GoPro.

... cette photo a été prise, il y a 3 semaines déjà, du drone et à la GoPro. Sa netteté me permet de me rappeler que j'ai fait condamner les deux conduits de cheminée qui y sont visibles. Avachi, je suis là, sur un banc, avec mon chapeau blanc, mon embonpoint d'été et mes chaussettes noires, au pied de l'échafaudage des écuries.
Courriel de Mr T. ce matin : il a choisi l'entreprise BOUSSIN-LIEGEAS pour restaurer la charpente et la couverture des écuries de l'"aile de la belle-mère".

Je lui avais transmis plusieurs devis, dont un émanant de l'entreprise JOUIN de Saint-Bômer-les-Forges qui nous a été recommandée par des tiers crédibles et qui nous a fait excellente impression à l'un comme à l'autre. Mais Mr T. n'a pas souhaité confier le délicat et important chantier en question à une entreprise qui, malgré nos demandes réitérées, n'a pu nous fournir de références appropriées de ses réalisations.

Je pense que ce n'est que partie remise. J'ai bien l'intention de rester en contact avec cette entreprise locale pour d'autres travaux, comme par exemple sur la ferme où il reste un arbalétrier à changer et la restauration de la couverture, côté Sud, à achever.

A ce stade, il m'appartient de contacter Roland BOUSSIN pour régler avec lui un certain nombre de détails pratiques dont le moindre n'est pas la date de son début d'intervention sur les écuries.

P.S. : Je viens de parler à Roland BOUSSIN. Son charpentier commencera son travail à la Chaslerie lundi prochain. Je suis désireux que nous ne perdions pas de temps :
- les mauvais jours vont arriver et je n'aime pas les ornières des engins de chantier sur mes pelouses ; de plus, il faudrait, sans tarder, protéger le trou de l'ancienne cheminée par une bâche armée ;
- la T.V.A. sur ce genre de travaux passe de 7 à 10 % dans trois mois et je n'ai pas d'argent à jeter par la fenêtre ; par conséquent, autant avoir terminé cette tranche de travaux pour la fin de l'année ;
- enfin, les accords pour subventions reçus expireraient si nous n'y prenions garde ; de ce point de vue également il commence à se faire tard.
Bonjour
Nous sommes à la recherche d'épis de faitage.
Pouvez-vous nous envoyer vos tarifs et catalogues par mail ?
Merci
Cordialement

N.D.L.R. : Je ne suis pas fabricant d'épis de faîtage ; en revanche, je peux vous donner des renseignements sur les épis de faîtage que j'ai fait installer à la Chaslerie.

D'abord, je vous conseille deux lectures :
- la première, citée dans les "repères bibliographiques" du site, est : « Regard sur les épis de faîtage en terre cuite des Côtes-d’Armor » par Christian KULIG publié dans les « Mémoires de la Société d’Emulation des Côtes-d’Armor » (tome CXXVI), 1997.
- la seconde, une étude de M. Dominique RONSSERAY, A.C.M.H., sur le sujet.

A propos d'anciens épis de faîtage authentiques réalisés en poterie de Ger, vous pourrez vous reporter ici et .

A propos des 10 épis de la Chaslerie (2 sur le logis, 2 sur chacune des 2 tours attenantes, 2 sur le porche, 2 sur le colombier et 2, munis d'un paratonnerre, sur la tour Louis XIII), de bonnes photos s'en trouvent ici et . Mais en voici d'autres, que j'ai retrouvées pour vous répondre plus complètement et qui n'avaient pas encore été utilisées pour illustrer ce site internet :

- les épis qui ornent le logis comportent un décor de cœurs (plantés ici comme des clous de girofle) et d'étoiles à 5 branches pour rappeler l'écu des LEDIN, propriétaires de la Chaslerie avant la Révolution ; ils ont un aspect vernissé comme tous les autres épis, mise à part la paire de la tour Louis XIII :

11 septembre 2007, l'un des deux gros épis du logis en cours de pose.

- les épis de la tour Louis XIII, d'abord au sol...

Les épis de la tour Louis XIII avant pose.

... puis en hauteur (remarquez la rainure et les trous destinés à dissimuler le fil métallique conducteur le long de chaque épi, étant entendu que seul l'épi de gauche sur la photo porte un vrai paratonnerre, l'engin de droite étant factice et ajouté pour des raisons esthétiques) :

28 septembre 2007, le pied d'un épi de la tour Louis XIII.

28 septembre 2007, les épis de faîtage de la tour Louis XIII.



Quelques remarques complémentaires :
- les épis de la Chaslerie ont été réalisés à l'imitation de l'ancienne poterie de Ger, qui a périclité aux lendemains de la 1ère guerre mondiale mais qui fut longtemps prospère ; ce sont des épis monocolores, qui étaient fabriqués avec de l'argile de La Haute-Chapelle, dans des fours alimentés par les bois de la Lande-Pourrie ; leur aspect, très rustique, rappelait celui des brocs, pots à cidre et autres ustensiles de cuisine en usage à l'époque ; pour en savoir plus sur cette question, je vous conseille de visiter l'excellent musée régional de la poterie à Ger ;
- je n'ai pas encore été vérifier de près comment mes épis résistent au gel mais je ne serais pas surpris que la paire, d'aspect poreux, de la tour Louis XIII se comporte moins bien que les autres ;
- lorsqu'on envisage de doter sa demeure d'épis de faîtage, je recommande clairement de ne pas mollir sur leurs dimensions, donc de choisir résolument des épis très épanouis, tant en largeur qu'en hauteur ; à titre d'exemple, les épis de la tour Louis XIII sont aussi hauts qu'un homme...

Les épis de la tour Louis XIII en cours de pose.

... ceux du logis paraissaient considérables au sol mais ne choquent nullement, une fois en hauteur...

9 juillet 2009, un épi du logis.

... tandis que le marquis et la marquise semblaient importants et sol mais disparaîtraient presque, vus du sol, une fois juchés sur le colombier :

19 juin 2007, la marquise et le marquis avant leur pose sur le colombier.


- lorsqu'on achète plusieurs paires d'épis, il ne faut pas hésiter à choisir des modèles sensiblement différents les uns des autres ; on évite ainsi la monotonie même si, vues du sol, les différences s'estompent incontestablement.

Quant aux potiers aptes à fabriquer de tels épis, il faut savoir que les potiers d'aujourd'hui refusent de travailler l'argile de La Haute-Chapelle car les petits bouts de cailloux qu'elle peut contenir leur abîmeraient les menottes. Donc les potiers contemporains utilisent de l'argile raffinée que leur fournissent des entreprises spécialisées ; ainsi les épis de la Chaslerie ont été fabriqués avec une terre très claire, leur couleur finale étant le résultat d'un traitement de surface avant cuisson au four électrique.

En fait, les épis de la Chaslerie ont été fabriqués par une mère et son fils dont j'avais trouvé les coordonnées sur le petit opuscule de M. KULIG cité en début de cette réponse. Il s'agit de Mme Cécile DEIN et de M. Louis DEIN, potiers à Yvignac-la-tour (22350) (02 96 86 13 80), étant signalé que les œuvres du fils sont, selon moi, d'aspect plus sec et austère que ceux de la mère.

Enfin à propos des prix qu'ils pratiquent, je les laisse vous répondre non sans souligner que leurs tarifs sont très inférieurs à ceux, par exemple, des célèbres poteries de Bavent et me paraissent tout à fait raisonnables.

En conclusion, je peux vous affirmer que, pour un prix marginal par rapport à celui d'une couverture neuve, vous pouvez redonner à des bâtiments anciens un charme indéniable et, même, un supplément d'âme tout à fait bienvenu (ce que j'appelle de la manorialitude).

Je vous encourage donc clairement à ne pas hésiter !
Comme prévu, les compagnons de Roland BOUSSIN sont intervenus sur les écuries. Je constate en effet qu'ils ont installé leurs échafaudages sur la façade Ouest (j'avais indiqué souhaiter qu'ils commencent de ce côté pour limiter, autant que faire se peut en cette saison, le risque d'ornières dans la pelouse) :

9 octobre 2013, les échafaudages côté Ouest des écuries.

Côté cour, les échaudages sont à poste depuis mars dernier, de mémoire. Je note qu'un blochet a été retiré, sans doute pour servir de modèle puisqu'il est prévu de tous les remplacer :

9 octobre 2013, l'emplacement du blochet retiré.

9 octobre 2013, la façade Est des écuries.

Voici les compagnons de Roland BOUSSIN alors qu'ils venaient d'arriver, après environ 90 minutes de route. Tous trois sont déjà intervenus sur plusieurs chantiers de la Chaslerie (celui de gauche, pour la 1ère fois, il y a 14 ans me dit-il, pour le dôme d'entrée). Leur premier réflexe, se réchauffer. Et, peut-être aussi, se réveiller :

16 octobre 2013.

Depuis 48 heures, ils ont déjà enlevé les ardoises et les liteaux des brisis, et disposé des bâches pour servir de parapluie :

16 octobre 2013, le premier étage des écuries.

16 octobre 2013.

A première vue, il ne s'est pas passé grand chose :

19 octobre 2013, l'

19 octobre 2013, l'

Mais, dès qu'on grimpe dans le grenier, la lumière verte donne au chantier une ambiance de bloc opératoire :

19 octobre 2013, le grenier des écuries vu du Nord.

19 octobre 2013, le grenier des écuries vu du Sud.

Comme on le voit sur ces photos, des bastings ont été disposés de manière à renforcer la charpente, dont l'ossature paraissait pourtant très robuste.

Pourquoi ces renforts ? Parce que l'équipe de Roland BOUSSIN s'apprête à soulever l'ensemble de la couverture des écuries à l'aide de vérins :

19 octobre 2013, un verrin à pied d'œuvre.

Il va s'agir en effet de remplacer les blochets, dont bon nombre sont complètement pourris...

19 octobre 2013, le blochet le plus au Sud-Est vu de dessus.

... alors que ce n'était guère perceptible auparavant pour des yeux de profane :

19 octobre 2013, le blochet le plus au Sud-Est vu de dessous.

D'autres blochets ont été bricolés pour tâcher de dissimuler leur misère :

19 octobre 2013, un blochet malade de la façade Est, vu de l'intérieur du bâtiment.

19 octobre 2013, un autre blochet malade, bricolé par un sauvage.

19 octobre 2013, un blochet malade de la façade Ouest, vu de l'intérieur du bâtiment.

Mais le pire spectacle est au niveau des sablières. Nombre d'entre elles sont complètement vermoulues...

19 octobre 2013, exemples de sablières archi-mortes de la façade Est.

... d'autres ont été refaites par le Tonton que l'on sait et qui n'a pas manqué de mégoter sur la qualité de la marchandise là où il est intervenu...

19 octobre 2013, un petit peu de bois blanc, ni vu, ni connu (quand on est pingre, ça compte !).

... mais qui a fait bien pire en réagissant à tort et à travers face à des périls évidents...

19 octobre 2013, une intervention typique d'Henri LEVÊQUE.

... quand il n'a pas, carrément, ordonné de boucher les trous du bois...

19 octobre 2013, une sablière restaurée par le Tonton que l'on sait.

... avec du ciment !

19 octobre 2013, du chêne greffé au ciment, bravo l'artiste !

Chapeau l'artiste !
Des nuls comme ça, on espère qu'on n'en fabrique plus...
Ou alors, faut les piquer !

Jean MIDY, qui, en 1764, a monté la charpente mansardée des écuries, a laissé d'autres marques que les inscriptions gravées sur les sablières, comme sa signature ou le nom de son client LEDIN. Ainsi, ces chiffres romains aussi approximatifs que son orthographe :

19 octobre 2013, le latin de Jean MIDY.

249 ans plus tard, son travail a belle allure :

19 octobre 2013, vue du Sud-Ouest.

19 octobre 2013.

Quant aux lucarnes, ce sont des ersatz, à bazarder selon moi :

19 octobre 2013, une lucarne démontée.

Pas le temps de mettre en ligne les photos prises ce matin. Désolé, je suis débordé.

En quelques mots :
- l'entreprise BOUSSIN-LIEGEAS a relevé de 15 cm, à l'aide de crics et de vérins, la quasi-totalité de la charpente des écuries (le centre, pas les extrémités qui sont solidaires de la maçonnerie ; cela a été possible en raison de la flexibilité de cette œuvre mais il faudra qu'ils reviennent pour opérer de même aux extrémités) ; elle devait achever aujourd'hui l'enlèvement des sablières et des blochets ; le caractère irrécupérable de la plupart de ces pièces de bois est confirmé ; le tenon d'une poutre verticale est cassé car il était pourri ; un faux tenon devra être greffé pour arrimer cette poutre au blochet correspondant ; les autres poutres verticales sont en bon état ;
- Igor et Jonathan commenceront demain les reprises de maçonnerie en haut des murs des écuries de manière à ce que ces derniers puissent bientôt recevoir les nouvelles sablières et les nouveaux blochets, en cours de fabrication ; l'entreprise BOUSSIN-LIEGEAS leur prêtera son laser ;
- puisque je suis très satisfait de l'entreprise BODIN, j'ai demandé à M. COOS de passer me voir mercredi prochain pour qu'on discute, sous le contrôle de M. RONSSERAY, A.C.M.H., de la suite des travaux que je souhaite lui confier ; il s'agira, pour l'essentiel, de la restauration d'autres granits du logis (encadrements de portes et de fenêtres ; pierre du seuil de la cour) ;

Je signale en outre que j'ai reçu ce matin la visite de Me PETITJEAN, huissier de justice, venu constater à ma demande et à toutes fins utiles (sans que cela n'ait quoi que ce soit à voir avec l'intervention en cours de l'entreprise BOUSSIN-LIEGEAS) l'état intérieur des écuries et du colombier. Il a pris de multiples photos, lui aussi.

Enfin, j'indique à Mr T. qu'après le démontage des sablières et de la pièce de bois formant linteau de "sa" fenêtre, il est apparu que ce dernier était en sapin (merci au Tonton que l'on sait - même pas le temps de coller le lien...-) et, surtout, qu'il n'y a qu'une hauteur possible pour le linteau de pierre qui remplacera ce truc immonde, celle que je lui ai dite au téléphone ; donc plus matière à tergiverser, il faut y aller !

Vous connaissez bien, désormais, l'atmosphère de l'étage sous combles des écuries :

23 octobre 2013, à l'étage des écuries.

Je vais vous montrer aujourd'hui comment s'y prennent les compagnons de Roland BOUSSIN pour soulever la charpente de 15 cm, de manière à pouvoir dégager les tenons qui immobilisaient la charpente sur les blochets.

En fait, nous prenons le train en route, alors que la charpente a déjà été translatée comme ici, sous l'effet d'un vérin pneumatique. Notez que le vérin supporte un basting chargé de soulever une ferme ; parallèlement à ce basting, un tube métallique est en position de relayer l'effort :

23 octobre 2013, vérin, basting et tube métallique.

L'exercice va consister à dégager le vérin pour y substituer un support plus stable.

1ère étape, montrée ci-dessus, on agit sur un levier relié au vérin pour pousser encore plus haut le basting, donc la charpente.

2ème étape, on visse un dispositif sur le tube pour rallonger celui-ci :

23 octobre 2013, l'allongement du tube.

A ce stade, la charpente repose sur le tube métallique ainsi rallongé, et non plus sur le basting. On peut donc retirer le vérin qui ne supporte plus rien :

23 octobre 2013, le poids porte ici sur le tube métallique.

On place ensuite des pièces de bois sous le bastings jusqu'à la bonne hauteur (ici, quelques centimètres de plus que 15, puisque telle est la longueur des tenons qu'il s'agit de dégager des blochets) :

23 octobre 2013, le basting supporté par des pièces de bois ; à ce stade, le poids de la charpente repose sur le seul tube métallique.

Puis on s'assure de la verticalité du basting, après quoi on peut dévisser le dispositif du tube métallique, ce dernier n'ayant plus de rôle majeur à jouer :

23 octobre 2013, une installation qui pourra durer tant que les nouveaux sablières et blochets n'auront pas été installés.

Sur la vingtaine de blochets retirés de la charpente, il est probable que nous ne pourrons guère en sauver. La plupart sont trop abîmés. D'ailleurs, Roland BOUSSIN m'avait prévenu qu'ils seraient tous à changer. Pour vous en convaincre, en voici quelques échantillons...

23 octobre 2013.

23 octobre 2013.

23 octobre 2013.

... et voici celui dont le tenon de raccordement, pourri, a lâché :

23 octobre 2013.

Bonjour Pierre-Paul,

Attention à la toiture, ça va souffler cette nuit et demain.

J'ai vu que les travaux vont bon train de tous les côtés.

Avant de passer le badigeon, un coup de papier de verre sur les essais aurait atténué les traces.

Bonne apm !

N.D.L.R. : Merci pour le conseil, je vais le dire à Igor.

Pour ce qui est de la tempête, il semble qu'elle se borne cette fois-ci à tangenter l'Orne extérieurement. A Caen, j'ai certes senti quelques bourrasques passer mais rien de dramatique à ce stade.

Roland BOUSSIN avait omis de noter où se trouvait exactement la sablière gravée par Jean MIDY.

Grâce à mes photos de chantier...

19 octobre 2013, la sablière gravée avant son démontage.

... il m'est possible de lui répondre :

30 octobre 2013, les mêmes pierres.

On est ici au niveau de la 4ème ferme en partant de la tour Louis XIII, c'est-à-dire celle qui supportait la poutre qui a été retirée ou, si vous préférez, sensiblement à la verticale du chambranle gauche de la porte d'accès aux écuries.