Les murs de la Chaslerie ont été montés, comme on le sait, non à la chaux mais à la terre, matériau moins coûteux et très abondant sur place. Cela leur donne une grande malléabilité : je veux dire par là qu'on peut aisément, par exemple, modifier des ouvertures sans que les cicatrices ne se voient.
En un tiers de siècle ou presque de présence sur les lieux, je n'avais jamais remarqué ce qui m'est apparu évident ce matin, grâce à un rayon de soleil rasant vers midi la façade Ouest de la tour Louis XIII et faisant apparaître à cet endroit un certain renflement du parement :
Ainsi, iil y aurait eu, me semble-t-il, mais je ne sais quand, une intervention en maçonnerie entre les deux fenêtres de cette façade de la tour, plus précisément entre le linteau de celle du rez-de-chaussée et l'appui de celle de l'étage :
Histoire des bâtiments de la Chaslerie
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 27 Février 2023
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Tour Louis XIII - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Histoire de la Chaslerie - Histoire des bâtiments de la Chaslerie - Pour l'étude de diagnostic
rédigé le Lundi 27 Février 2023
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Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 15 Mars 2023
Florilèges - Florilège d'idées pour la suite des travaux - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Histoire de la Chaslerie - Histoire des bâtiments de la Chaslerie - Vie du site - Pour l'étude de diagnostic
rédigé le Mercredi 15 Mars 2023
Florilèges - Florilège d'idées pour la suite des travaux - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Histoire de la Chaslerie - Histoire des bâtiments de la Chaslerie - Vie du site - Pour l'étude de diagnostic
Quelques images du musée de Normandie à Caen que nous avons parcouru à grandes enjambées dimanche dernier :
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 10 Avril 2023
Vie des associations - La SVAADE - La SVAADE (anecdotes) - Lobbying autre qu'environnemental - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Histoire de la Chaslerie - Histoire des occupants de la Chaslerie - Histoire des bâtiments de la Chaslerie - Pouvoirs publics, élus locaux - Références culturelles - Pour l'étude de diagnostic
rédigé le Lundi 10 Avril 2023
Vie des associations - La SVAADE - La SVAADE (anecdotes) - Lobbying autre qu'environnemental - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Histoire de la Chaslerie - Histoire des occupants de la Chaslerie - Histoire des bâtiments de la Chaslerie - Pouvoirs publics, élus locaux - Références culturelles - Pour l'étude de diagnostic
(Début de citation)
De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : lundi 10 avril 2023 02:34
À : Jean-Philippe CORMIER ; Membres du bureau de "La SVAADE"
Cc : C. F. ; Bernard DAVY ; Jean Paul LEROY-TULLIE
Objet : RE: A propos du "domfrontais médiéval"...
Cher Monsieur CORMIER,
Merci pour cette longue réponse, rédigée avec soin mais qui ne me paraît pas épuiser le sujet, même si je ne puis faire état, en matière historique du moins, des mêmes "credentials" que vous.
En effet, trois types d'autres données factuelles au moins me paraîtraient devoir être prises en considération au moins autant que celles dont vous faites état :
1 - Le chartrier de la Chaslerie a été saisi lors des événements de la Révolution, période au cours de laquelle les anciens propriétaires ont été expropriés pour être remplacés comme tels, au moins pour partie, par leur ancien régisseur ou homme de confiance, un dénommé GOUPIL, qui avait pris soin, semble-t-il, lors de l'"inventaire révolutionnaire" précédant cette vente, de faire disparaître tout élément susceptible d'accroître la valeur dudit bien. J'ai, de mon modeste côté (modeste par les moyens matériels disponibles), entrepris une recherche sur ce GOUPIL, y compris pour savoir s'il y avait un lien familial entre lui et les GOUPIL, aventuriers romanesques qui bâtirent une fortune considérable comme fournisseurs aux armées pendant les guerres napoléoniennes et, par voie de conséquence, édifièrent le château de Tessé-la-Madelaine avec une tour de plus qu'au château de Couterne. Feu le marquis Edouard de FROTTE m'avait raconté que ces GOUPIL-ci avaient souhaité qu'un des leurs épousât l'une de ses tantes mais avaient été rapidement éconduits, d'où cet acte de vengeance architectural, assez amusant en l'espèce. Je raconte ceci car j'ai perdu la trace du (ou des) propriétaire(s) de la Chaslerie entre sa vente comme Bien National et une date, de mémoire vers 1820, où la Chaslerie commença à appartenir à la famille LEVÊQUE, apparentée, elle, avec certitude, aux GOUPIL de Tessé. Curieusement, je n'ai rien trouvé de probant sur cette période intermédiaire, si ce n'est qu'on voit réapparaître des éléments du chartrier de la Chaslerie vers 1820, entre les mains d'un membre de la famille CAILLEBOTTE, bien connue à Domfront, famille qui s'enrichit elle aussi aux mêmes époques et dans les mêmes activités un peu troubles, de sorte que l'un des leurs fut à même de jouer un rôle de mécène pour ses amis les peintres impressionnistes. Le problème me paraît tenir au fait que ce premier CAILLEBOTTE professait, paraît-il, des idées pro-révolutionnaires, de sorte que l'on peut se demander si la méthodologie de ce premier érudit local auto-proclamé répondait en quoi que ce soit à ce qui constitue aujourd'hui les normes de la recherche scientifique en matière historique. Il est de fait également, qu'avant même l'invention du traitement de textes qui n’apparaîtrait que beaucoup plus tard, nombre d'érudits locaux auto-proclamés ont fait du copier-coller des assertions de ce CAILLEBOTTE sans que, jamais, il ne soit apparu possible de tirer l'affaire au clair. J'ai moi-même proposé au célèbre professeur MORICEAU, de l'université de Caen, de financer une bourse en faveur de l'un de ses étudiants pour faire avancer la recherche sur ces intéressants problèmes méthodologiques et il m'en a dissuadé. J'ai financé une étude d'Eric YVARD, spécialisé dans l'étude des grimoires relatifs aux familles nobles du Perche, mais il n'en est rien ressorti de probant, du moins selon moi. En fait, ce qui resterait du chartrier de la famille LEDIN serait entreposé et dormirait dans les altitudes des Archives de l'Orne où personne n'aurait encore cherché à l'exploiter après qu'un certain DURAND de SAINT-FRONT, marchand de vieux papiers à Paris (et apparenté au peintre MARIN-MARIE), a dispersé en les vendant à son bénéfice les documents passés entre ses mains et pour lesquels il avait trouvé preneurs.
2 - Le chartrier de la Chaslerie, ainsi malmené, ne suffit pas à clore le chapitre des sources envisageables lors d'une recherche sur l'ancienneté de la famille LEDIN. Dans la mesure où, en termes de féodalité, les LEDIN avaient pour supérieur hiérarchique l'abbé de Lonlay, jouissant d'une certaine indépendance par rapport au seigneur de Domfront, et ceci depuis la nuit des temps, il aurait été intéressant de rechercher, dans les archives de l'abbaye ou de tel ou tel de ses abbés, le reflet des pièces les plus importantes du chartrier de la Chaslerie. Hélas les archives en question ont eu l'occasion de brûler ou d'être pillées maintes fois au cours des siècles et, à ma connaissance, il n'en resterait plus d'aisément accessible qu'un résidu de l'ancien fonds DURAND de SAINT-FRONT, conservé, à défaut d'être exploité, aux Archives de l'Orne. Parmi les éléments nous étant ainsi accessibles, figure un inventaire du chartrier de l'abbaye qui, par sa nature-même, se borne à fournir une liste datée d'anciens documents mais sans que lesdits documents, supposés originaux, ne soient joints à la liasse. Tout cela apparaît bien fâcheux pour qui prétendrait, par des affirmations basées sur des sources matérielles à ce point mitées, clore le débat.
3 - Il existe une troisième source possible d'informations pertinentes sur ce si important sujet, le manoir de la Chaslerie lui-même (je plaisante, faut-il le préciser ?). Ce manoir fut en effet bâti à 500 mètres environ du Guéviel (vieux gué, si je traduis) qui permettait aux pèlerins se rendant à l'Abbaye de franchir à pied l'Egrenne, à une époque où les routes, les voitures et les camions n'existaient pas encore, de sorte qu'il a été bâti en utilisant les pierres de deux carrières situées elles aussi, à 500 mètres du manoir, l'une à côté du Guéviel, et l'autre, dont le fonds m'appartient aujourd'hui, en haut de l'"allée principale" que j'ai fait restaurer il y a quelques mois. Il n'est pas difficile d'imaginer qu'une famille de costauds se serait établie à proximité du gué pour prélever un péage sur les pèlerins fatigués du voyage. Le filon étant bon, ils auraient bâti une maison-forte pour garder la rente. Face à une telle hypothèse, on se heurte vite à deux problèmes méthodologiques. D'une part, la Chaslerie a été montée à la terre et non à la chaux, ce qui lui a donné une grande plasticité dans ses volumes, apparents aujourd'hui comme une série de bâtiments autour d'une cour fermée, plan-masse peu fréquent dans le secteur. Ainsi, quand les LEDIN avaient des sous, ils construisaient ; et quand ils étaient fauchés, ils laissaient tel ou tel bâtiment s'écrouler, comme c'est arrivé, par exemple, pour une "aile en retour", sans doute au début du XVIIIème siècle. D'autre part, il est arrivé que la foudre tombât sur ces vieilles pierres, y compris quand un locataire aux préoccupations principalement agricoles et peu scrupuleux entreposait des fagots dans leurs combles : on a vu le résultat, le logis ayant par exemple perdu en une telle occasion une soixantaine de centimètres de sa hauteur. Un tel résumé de l'histoire des constructions-destructions des bâtiments explique qu'il n'y apparaisse guère possible d'y mener une analyse dendrochronologique qui eût paru intéressante, au moins dans son principe. Mais il reste diverses pierres lourdes de sens, comme, par exemple, les fondations des deux tours flanquant ce logis ou bien des pierres sculptées qu'on a eu l'occasion de retrouver lors de la campagne de restauration en cours (bien que freinée, hélas, du moins tant que la manne du "projet MORIN" n'aura pu l'irriguer de sa bienveillance légitime). J'abrège par crainte de lasser.
Donc vous voyez, cher professeur, cher Jean-Philippe, il existe encore beaucoup de choses passionnantes à raconter sur l'ancienneté de la famille LEDIN et j'ose espérer que, stimulé par les éléments de fait que je viens de rappeler si sommairement, vous-même ou tout autre érudit aura à cœur ("Coeur de la Chaslerie", astuce) d'explorer plus complètement la matière.
Bien cordialement,
PPF
______________________________________________________________________________________
De : Jean-Philippe CORMIER
Envoyé : dimanche 9 avril 2023 22:29
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>; Membres du bureau de "La SVAADE"
Cc : C. F. ; Bernard DAVY ; Jean Paul LEROY-TULLIE
Objet : RE: A propos du "domfrontais médiéval"...
Ma messagerie m'envoie une indication peu claire comme quoi ma réponse n'aurait peut-être pas été transmise. Je réitère donc et vous prie de bien vouloir m'excuser si vous avez reçu deux fois de suite le même message (mais celui-ci est heureusement corrigé des fautes de frappe qui entachaient la première version).
Cher Monsieur Fourcade,
in cauda venenum (il m'arrive aussi de recourir à ma teinture de latin).
La constance des efforts dont vous faites preuve pour restaurer le manoir de la Chaslerie, le promouvoir et y développer des spectacles culturels de qualité est éminemment louable et nous vous en félicitons. Cela ne nous autorise cependant pas à manipuler l'histoire à notre gré.
Faisant preuve d'une infinie patience, je vais rappeler les éléments suivants :
nulle part, dans aucun des centaines de documents médiévaux que j'ai pu consulter, lire et analyser sur Domfront et ses environs, il n'est question d'un fief de la Saucerie avant l'extrême fin du XVIe siècle (à la différence de La Saucerie, Montchauveau, La Ferrière, Quincé, etc.). Même l'hypothèse d'un fief tenu de l'abbaye de Lonlay et non du pouvoir châtelain ne peut être attestée
de même, la fonction de "gouverneur de Domfront" n'existe pas avant le XVIe siècle. Il est donc impossible de l'attribuer au prétendu Pierre Ier Ledin
le vitrail "de la chapelle du château" n'est pas mentionné avant le XVIIe siècle ; il ne représente pas plus que cela les armoiries de Domfront, qui, si on les connait, doivent plutôt être celles, à l'époque de la guerre de Cent ans (je ne m'avancerais pas avant) qui figurent sur le sceau des obligations de la vicomté, en 1449 (article dans le Domfrontais médiéval 16 et image en couverture)
pour ce qui est des Ledin, on ne peut que reprendre ce qu'en dit F. MAUGER (Une vicomté normande à l'aube des temps modernes (1450-1525), Domfront, Le Pays Bas-normand, 2010, p.18) :
Les érudits locaux, afin de combler à bon compte le vide documentaire sur cette période, ont accrédité les assertions fantaisistes de la généalogie des Ledin de la Chaslerie, notamment l'existence chimérique d'un Pierre Ledin "gouverneur de Domfront" qui, en remerciement de ses services, aurait reçu du comte d'Alençon, en 1382, l'autorisation de surcharger de son blason les armes de Domfront devant figurer sur la verrière de la chapelle Sainte-Catherine [du château]. Allégué par les Ledin comme preuve de ces dires devant les généalogistes du roi, le "procès-verbal disparu de la visite du château" avant sa destruction est un faux, comme l'est aussi le "gisant de Pierre Ledin de la Chaslerie", réalisé au XVIIe siècle avec un parti-pris d'archaïsme et placé dans l'église Notre-Dame-sur-l'Eau pour accréditer l'ancienneté du lignage. D'Hozier [le grand généalogiste du roi Louis XIV] ne s'y était d'ailleurs pas trompé, censurant sévèrement la fausse généalogie d'une famille locale qui, au vrai, m'émergea socialement que dans la seconde moitié du XVIe par la ministérialité, un heureux mariage et l'acquisition d'offices comptables.
J'ajoute que, ayant vu personnellement les "Carrés d'Hozier" à la Bnf, j'ai pu y lire que d'Hozier qualifiait de "monstrueuses chimères" les assertions des Ledin.
et que dans sa monumentale thèse sur l'apanage d'Alençon, malgré des recherches prosopographiques poussées, le même F. Mauger n'a pas rencontré de Ledin, ni parmi les détenteurs d'offices dans la vicomté de Domfront, ni, évidemment, dans l'entourage princier, au sein de leurs hôtels ou parmi les officiers des organes centraux de l'apanage, et ce au moins jusqu'en 1525, terme de son étude.
Le manoir de la Chaslerie a du cachet, il est beau, il est patiemment restauré. Il n'est nul besoin d'imiter l'attitude de ses seigneurs à l'époque moderne, pour lesquels il n'était de bonne noblesse qu'immémoriale et qui ont eu le souci de faire remonter leur noblesse aux temps les plus anciens qu'ils le purent. Ils ne furent d'ailleurs pas les seuls : les Achard et les La Ferrière firent de même à la même époque.
Vous me qualifiez aimablement de bon historien ; il me plait de vous suivre sur ce point. Alors croyez-moi, croyez F. Mauger et si cela ne suffit pas, croyez d'Hozier lui-même, qui devait bien connaître la question, mieux que nous-mêmes.
En espérant que le printemps apaisera nos passions érudites,
J-Ph CORMIER
ARCD
J-Ph CORMIER
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De : Jean-Philippe CORMIER
Envoyé : dimanche 9 avril 2023 20:58
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>; Membres du bureau de "La SVAADE"
Cc : C. F. ; Bernard DAVY ; Jean Paul LEROY-TULLIE
Objet : RE: A propos du "domfrontais médiéval"...
Cher Monsieur Fourcade,
in cauda venenum (il m'arrive aussi de recourir à ma teinture de latin).
La constance des efforts dont vous faites preuve pour restaurer le manoir de la Chaslerie, le promouvoir et y développer des spectacles culturels de qualité est éminemment louable et nous vous en félicitons. Cela ne nous autorise cependant pas à manipuler l'histoire à notre gré.
Faisant preuve d'une infinie patience, je vais rappeler les éléments suivants :
- nulle part, dans aucun des centaines de documents médiévaux que j'ai pu consulter, lire et analyser sur Domfront et ses environs, il n'est question d'un fief de la Saucerie avant l'extrême fin du XVIe siècle (à la différence de La Saucerie, Montchauveau, La Ferrière, Quincé, etc.). Même l'hypothèse d'un fief tenu de l'abbaye de Lonlay et non du pouvoir châtelain ne peut être attestée
- de même, la fonction de "gouverneur de Domfront" n'existe pas avant le XVIe siècle. Il est donc impossible de l'attribuer au prétendu Pierre Ier Ledin
- le vitrail "de la chapelle du château" n'est pas mentionné avant le XVIIe siècle ; il ne représente pas plus que cela les armoiries de Domfront, qui, si on les connait, doivent plutôt être celles, à l'époque de la guerre de Cent ans (je ne m'avancerais pas vant) qui figurent sur le sceau des obligations de la vicomté, en 1449 (article dans le Domfrontais médiéval 16 et image en couverture)
- pour ce qui est des Ledin, on ne peut que reprendre ce qu'en dit F. MAUGER (Une vicomté normande à l'aube des temps modernes (1450-1525), Domfront, Le Pays Bas-normand, 2010, p.18) :
x Les érudits locaux, afin de combler à bon compte le vide documentaire sur cette période, ont accrédité les assertions fantaisistes de la généalogie des Ledin de la Chaslerie, notamment l'existence chimérique d'un Pierre Ledin"gouverneur de Domfront" qui, en remerciement de ses services, aurait reçu du comte d'Alençon, en 1382, l'autorisation de surcharger de son blason les armes de Domfront devant figurer sur la verrière de la chapelle Sainte-Catherine [du château]. Allégué par les Ledin comme preuve de ces dires devant les généalogistes du roi, le "procès-verbal disparu de la visite du château" avant sa destruction est un faux, comme l'est aussi le "gisant de Pierre Ledin de la Chaslerie", réalisé au XVIIe siècle avec un parti-pris d'archaïsme et placé dans l'église Notre-Dame-sur-l'Eau pour accréditer l'ancienneté du lignage. D'Hozier [le grand généaliste du roi Louis XIV] ne s'y était d'ailleurs pas trompé, censurant sévèrement la fausse généalogie d'une famille locale qui, au vrai, m'émergea socialement que dans la seconde moitié du XVIe par la ministérialité, un heureux mariage et l'acquisition d'offices comptables.
J'ajoute que, ayant vu personnellement les "Carrés d'Hozier" à la Bnf, j'ai pu y lire que d'Hozier qualifiait de "monstrueuses chimères" les assertions des Ledin.
J'ajoute que dans sa monumentale thèse sur l'apanage d'Alençon, malgré des recherches prosopographiques poussées, le même F. Mauger n'a pas rencontré de Ledin, ni parmi les détenteurs d'offices dans la vicomté de Domfront, ni, évidemment, dans l'entourage princier, au sein de leurs hôtels ou parmi les officiers des organes centraux de l'apanage, et ce au moisn jusqu'en 1525, terme de son étude.
Le manoir de la Chaslerie a du cachet, il est beau, il est patiemment restauré. Il n'est nul besoin d'imiter l'attitude de ses seigneurs à l'époque moderne, pour lesquels il n'était de bonne noblesse qu'immémoriale et qui ont eu le souci de faire remonter leur noblesse aux temps les plus anciens qu'ils le purent. Ils ne furent d'ailleurs pas les seuls : les Achard et les La Ferrière firent de même à la même époque.
Vous me qualifiez aimablement de bon historien ; il me plaît de vous suivre sur ce point. Alors croyez-moi, croyez F. Mauger et si cela ne suffit pas, croyez d'Hozier lui-même, qui devait bien connaître la question, mieux que nous-même.
En espérant que le printemps apaisera nos passions érudites,
J-Ph CORMIER
ARCD
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De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : dimanche 9 avril 2023 18:14
À : Membres du bureau de "La SVAADE" ; C. F. ; Jean-Philippe CORMIER ; Bernard DAVY ; Jean Paul LEROY-TULLIE
Objet : A propos du "domfrontais médiéval"...
Chers amis,
Comme l'a dit le poète, "nulla dies sine linea" !
Bonne fête de Pâques si je ne vous l'ai déjà souhaitée !
Bien cordialement,
PPF
(Fin de citation)
De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : lundi 10 avril 2023 02:34
À : Jean-Philippe CORMIER ; Membres du bureau de "La SVAADE"
Cc : C. F. ; Bernard DAVY ; Jean Paul LEROY-TULLIE
Objet : RE: A propos du "domfrontais médiéval"...
Cher Monsieur CORMIER,
Merci pour cette longue réponse, rédigée avec soin mais qui ne me paraît pas épuiser le sujet, même si je ne puis faire état, en matière historique du moins, des mêmes "credentials" que vous.
En effet, trois types d'autres données factuelles au moins me paraîtraient devoir être prises en considération au moins autant que celles dont vous faites état :
1 - Le chartrier de la Chaslerie a été saisi lors des événements de la Révolution, période au cours de laquelle les anciens propriétaires ont été expropriés pour être remplacés comme tels, au moins pour partie, par leur ancien régisseur ou homme de confiance, un dénommé GOUPIL, qui avait pris soin, semble-t-il, lors de l'"inventaire révolutionnaire" précédant cette vente, de faire disparaître tout élément susceptible d'accroître la valeur dudit bien. J'ai, de mon modeste côté (modeste par les moyens matériels disponibles), entrepris une recherche sur ce GOUPIL, y compris pour savoir s'il y avait un lien familial entre lui et les GOUPIL, aventuriers romanesques qui bâtirent une fortune considérable comme fournisseurs aux armées pendant les guerres napoléoniennes et, par voie de conséquence, édifièrent le château de Tessé-la-Madelaine avec une tour de plus qu'au château de Couterne. Feu le marquis Edouard de FROTTE m'avait raconté que ces GOUPIL-ci avaient souhaité qu'un des leurs épousât l'une de ses tantes mais avaient été rapidement éconduits, d'où cet acte de vengeance architectural, assez amusant en l'espèce. Je raconte ceci car j'ai perdu la trace du (ou des) propriétaire(s) de la Chaslerie entre sa vente comme Bien National et une date, de mémoire vers 1820, où la Chaslerie commença à appartenir à la famille LEVÊQUE, apparentée, elle, avec certitude, aux GOUPIL de Tessé. Curieusement, je n'ai rien trouvé de probant sur cette période intermédiaire, si ce n'est qu'on voit réapparaître des éléments du chartrier de la Chaslerie vers 1820, entre les mains d'un membre de la famille CAILLEBOTTE, bien connue à Domfront, famille qui s'enrichit elle aussi aux mêmes époques et dans les mêmes activités un peu troubles, de sorte que l'un des leurs fut à même de jouer un rôle de mécène pour ses amis les peintres impressionnistes. Le problème me paraît tenir au fait que ce premier CAILLEBOTTE professait, paraît-il, des idées pro-révolutionnaires, de sorte que l'on peut se demander si la méthodologie de ce premier érudit local auto-proclamé répondait en quoi que ce soit à ce qui constitue aujourd'hui les normes de la recherche scientifique en matière historique. Il est de fait également, qu'avant même l'invention du traitement de textes qui n’apparaîtrait que beaucoup plus tard, nombre d'érudits locaux auto-proclamés ont fait du copier-coller des assertions de ce CAILLEBOTTE sans que, jamais, il ne soit apparu possible de tirer l'affaire au clair. J'ai moi-même proposé au célèbre professeur MORICEAU, de l'université de Caen, de financer une bourse en faveur de l'un de ses étudiants pour faire avancer la recherche sur ces intéressants problèmes méthodologiques et il m'en a dissuadé. J'ai financé une étude d'Eric YVARD, spécialisé dans l'étude des grimoires relatifs aux familles nobles du Perche, mais il n'en est rien ressorti de probant, du moins selon moi. En fait, ce qui resterait du chartrier de la famille LEDIN serait entreposé et dormirait dans les altitudes des Archives de l'Orne où personne n'aurait encore cherché à l'exploiter après qu'un certain DURAND de SAINT-FRONT, marchand de vieux papiers à Paris (et apparenté au peintre MARIN-MARIE), a dispersé en les vendant à son bénéfice les documents passés entre ses mains et pour lesquels il avait trouvé preneurs.
2 - Le chartrier de la Chaslerie, ainsi malmené, ne suffit pas à clore le chapitre des sources envisageables lors d'une recherche sur l'ancienneté de la famille LEDIN. Dans la mesure où, en termes de féodalité, les LEDIN avaient pour supérieur hiérarchique l'abbé de Lonlay, jouissant d'une certaine indépendance par rapport au seigneur de Domfront, et ceci depuis la nuit des temps, il aurait été intéressant de rechercher, dans les archives de l'abbaye ou de tel ou tel de ses abbés, le reflet des pièces les plus importantes du chartrier de la Chaslerie. Hélas les archives en question ont eu l'occasion de brûler ou d'être pillées maintes fois au cours des siècles et, à ma connaissance, il n'en resterait plus d'aisément accessible qu'un résidu de l'ancien fonds DURAND de SAINT-FRONT, conservé, à défaut d'être exploité, aux Archives de l'Orne. Parmi les éléments nous étant ainsi accessibles, figure un inventaire du chartrier de l'abbaye qui, par sa nature-même, se borne à fournir une liste datée d'anciens documents mais sans que lesdits documents, supposés originaux, ne soient joints à la liasse. Tout cela apparaît bien fâcheux pour qui prétendrait, par des affirmations basées sur des sources matérielles à ce point mitées, clore le débat.
3 - Il existe une troisième source possible d'informations pertinentes sur ce si important sujet, le manoir de la Chaslerie lui-même (je plaisante, faut-il le préciser ?). Ce manoir fut en effet bâti à 500 mètres environ du Guéviel (vieux gué, si je traduis) qui permettait aux pèlerins se rendant à l'Abbaye de franchir à pied l'Egrenne, à une époque où les routes, les voitures et les camions n'existaient pas encore, de sorte qu'il a été bâti en utilisant les pierres de deux carrières situées elles aussi, à 500 mètres du manoir, l'une à côté du Guéviel, et l'autre, dont le fonds m'appartient aujourd'hui, en haut de l'"allée principale" que j'ai fait restaurer il y a quelques mois. Il n'est pas difficile d'imaginer qu'une famille de costauds se serait établie à proximité du gué pour prélever un péage sur les pèlerins fatigués du voyage. Le filon étant bon, ils auraient bâti une maison-forte pour garder la rente. Face à une telle hypothèse, on se heurte vite à deux problèmes méthodologiques. D'une part, la Chaslerie a été montée à la terre et non à la chaux, ce qui lui a donné une grande plasticité dans ses volumes, apparents aujourd'hui comme une série de bâtiments autour d'une cour fermée, plan-masse peu fréquent dans le secteur. Ainsi, quand les LEDIN avaient des sous, ils construisaient ; et quand ils étaient fauchés, ils laissaient tel ou tel bâtiment s'écrouler, comme c'est arrivé, par exemple, pour une "aile en retour", sans doute au début du XVIIIème siècle. D'autre part, il est arrivé que la foudre tombât sur ces vieilles pierres, y compris quand un locataire aux préoccupations principalement agricoles et peu scrupuleux entreposait des fagots dans leurs combles : on a vu le résultat, le logis ayant par exemple perdu en une telle occasion une soixantaine de centimètres de sa hauteur. Un tel résumé de l'histoire des constructions-destructions des bâtiments explique qu'il n'y apparaisse guère possible d'y mener une analyse dendrochronologique qui eût paru intéressante, au moins dans son principe. Mais il reste diverses pierres lourdes de sens, comme, par exemple, les fondations des deux tours flanquant ce logis ou bien des pierres sculptées qu'on a eu l'occasion de retrouver lors de la campagne de restauration en cours (bien que freinée, hélas, du moins tant que la manne du "projet MORIN" n'aura pu l'irriguer de sa bienveillance légitime). J'abrège par crainte de lasser.
Donc vous voyez, cher professeur, cher Jean-Philippe, il existe encore beaucoup de choses passionnantes à raconter sur l'ancienneté de la famille LEDIN et j'ose espérer que, stimulé par les éléments de fait que je viens de rappeler si sommairement, vous-même ou tout autre érudit aura à cœur ("Coeur de la Chaslerie", astuce) d'explorer plus complètement la matière.
Bien cordialement,
PPF
______________________________________________________________________________________
De : Jean-Philippe CORMIER
Envoyé : dimanche 9 avril 2023 22:29
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>; Membres du bureau de "La SVAADE"
Cc : C. F. ; Bernard DAVY ; Jean Paul LEROY-TULLIE
Objet : RE: A propos du "domfrontais médiéval"...
Ma messagerie m'envoie une indication peu claire comme quoi ma réponse n'aurait peut-être pas été transmise. Je réitère donc et vous prie de bien vouloir m'excuser si vous avez reçu deux fois de suite le même message (mais celui-ci est heureusement corrigé des fautes de frappe qui entachaient la première version).
Cher Monsieur Fourcade,
in cauda venenum (il m'arrive aussi de recourir à ma teinture de latin).
La constance des efforts dont vous faites preuve pour restaurer le manoir de la Chaslerie, le promouvoir et y développer des spectacles culturels de qualité est éminemment louable et nous vous en félicitons. Cela ne nous autorise cependant pas à manipuler l'histoire à notre gré.
Faisant preuve d'une infinie patience, je vais rappeler les éléments suivants :
nulle part, dans aucun des centaines de documents médiévaux que j'ai pu consulter, lire et analyser sur Domfront et ses environs, il n'est question d'un fief de la Saucerie avant l'extrême fin du XVIe siècle (à la différence de La Saucerie, Montchauveau, La Ferrière, Quincé, etc.). Même l'hypothèse d'un fief tenu de l'abbaye de Lonlay et non du pouvoir châtelain ne peut être attestée
de même, la fonction de "gouverneur de Domfront" n'existe pas avant le XVIe siècle. Il est donc impossible de l'attribuer au prétendu Pierre Ier Ledin
le vitrail "de la chapelle du château" n'est pas mentionné avant le XVIIe siècle ; il ne représente pas plus que cela les armoiries de Domfront, qui, si on les connait, doivent plutôt être celles, à l'époque de la guerre de Cent ans (je ne m'avancerais pas avant) qui figurent sur le sceau des obligations de la vicomté, en 1449 (article dans le Domfrontais médiéval 16 et image en couverture)
pour ce qui est des Ledin, on ne peut que reprendre ce qu'en dit F. MAUGER (Une vicomté normande à l'aube des temps modernes (1450-1525), Domfront, Le Pays Bas-normand, 2010, p.18) :
Les érudits locaux, afin de combler à bon compte le vide documentaire sur cette période, ont accrédité les assertions fantaisistes de la généalogie des Ledin de la Chaslerie, notamment l'existence chimérique d'un Pierre Ledin "gouverneur de Domfront" qui, en remerciement de ses services, aurait reçu du comte d'Alençon, en 1382, l'autorisation de surcharger de son blason les armes de Domfront devant figurer sur la verrière de la chapelle Sainte-Catherine [du château]. Allégué par les Ledin comme preuve de ces dires devant les généalogistes du roi, le "procès-verbal disparu de la visite du château" avant sa destruction est un faux, comme l'est aussi le "gisant de Pierre Ledin de la Chaslerie", réalisé au XVIIe siècle avec un parti-pris d'archaïsme et placé dans l'église Notre-Dame-sur-l'Eau pour accréditer l'ancienneté du lignage. D'Hozier [le grand généalogiste du roi Louis XIV] ne s'y était d'ailleurs pas trompé, censurant sévèrement la fausse généalogie d'une famille locale qui, au vrai, m'émergea socialement que dans la seconde moitié du XVIe par la ministérialité, un heureux mariage et l'acquisition d'offices comptables.
J'ajoute que, ayant vu personnellement les "Carrés d'Hozier" à la Bnf, j'ai pu y lire que d'Hozier qualifiait de "monstrueuses chimères" les assertions des Ledin.
et que dans sa monumentale thèse sur l'apanage d'Alençon, malgré des recherches prosopographiques poussées, le même F. Mauger n'a pas rencontré de Ledin, ni parmi les détenteurs d'offices dans la vicomté de Domfront, ni, évidemment, dans l'entourage princier, au sein de leurs hôtels ou parmi les officiers des organes centraux de l'apanage, et ce au moins jusqu'en 1525, terme de son étude.
Le manoir de la Chaslerie a du cachet, il est beau, il est patiemment restauré. Il n'est nul besoin d'imiter l'attitude de ses seigneurs à l'époque moderne, pour lesquels il n'était de bonne noblesse qu'immémoriale et qui ont eu le souci de faire remonter leur noblesse aux temps les plus anciens qu'ils le purent. Ils ne furent d'ailleurs pas les seuls : les Achard et les La Ferrière firent de même à la même époque.
Vous me qualifiez aimablement de bon historien ; il me plait de vous suivre sur ce point. Alors croyez-moi, croyez F. Mauger et si cela ne suffit pas, croyez d'Hozier lui-même, qui devait bien connaître la question, mieux que nous-mêmes.
En espérant que le printemps apaisera nos passions érudites,
J-Ph CORMIER
ARCD
J-Ph CORMIER
_______________________________________________________________________________________
De : Jean-Philippe CORMIER
Envoyé : dimanche 9 avril 2023 20:58
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>; Membres du bureau de "La SVAADE"
Cc : C. F. ; Bernard DAVY ; Jean Paul LEROY-TULLIE
Objet : RE: A propos du "domfrontais médiéval"...
Cher Monsieur Fourcade,
in cauda venenum (il m'arrive aussi de recourir à ma teinture de latin).
La constance des efforts dont vous faites preuve pour restaurer le manoir de la Chaslerie, le promouvoir et y développer des spectacles culturels de qualité est éminemment louable et nous vous en félicitons. Cela ne nous autorise cependant pas à manipuler l'histoire à notre gré.
Faisant preuve d'une infinie patience, je vais rappeler les éléments suivants :
- nulle part, dans aucun des centaines de documents médiévaux que j'ai pu consulter, lire et analyser sur Domfront et ses environs, il n'est question d'un fief de la Saucerie avant l'extrême fin du XVIe siècle (à la différence de La Saucerie, Montchauveau, La Ferrière, Quincé, etc.). Même l'hypothèse d'un fief tenu de l'abbaye de Lonlay et non du pouvoir châtelain ne peut être attestée
- de même, la fonction de "gouverneur de Domfront" n'existe pas avant le XVIe siècle. Il est donc impossible de l'attribuer au prétendu Pierre Ier Ledin
- le vitrail "de la chapelle du château" n'est pas mentionné avant le XVIIe siècle ; il ne représente pas plus que cela les armoiries de Domfront, qui, si on les connait, doivent plutôt être celles, à l'époque de la guerre de Cent ans (je ne m'avancerais pas vant) qui figurent sur le sceau des obligations de la vicomté, en 1449 (article dans le Domfrontais médiéval 16 et image en couverture)
- pour ce qui est des Ledin, on ne peut que reprendre ce qu'en dit F. MAUGER (Une vicomté normande à l'aube des temps modernes (1450-1525), Domfront, Le Pays Bas-normand, 2010, p.18) :
x Les érudits locaux, afin de combler à bon compte le vide documentaire sur cette période, ont accrédité les assertions fantaisistes de la généalogie des Ledin de la Chaslerie, notamment l'existence chimérique d'un Pierre Ledin"gouverneur de Domfront" qui, en remerciement de ses services, aurait reçu du comte d'Alençon, en 1382, l'autorisation de surcharger de son blason les armes de Domfront devant figurer sur la verrière de la chapelle Sainte-Catherine [du château]. Allégué par les Ledin comme preuve de ces dires devant les généalogistes du roi, le "procès-verbal disparu de la visite du château" avant sa destruction est un faux, comme l'est aussi le "gisant de Pierre Ledin de la Chaslerie", réalisé au XVIIe siècle avec un parti-pris d'archaïsme et placé dans l'église Notre-Dame-sur-l'Eau pour accréditer l'ancienneté du lignage. D'Hozier [le grand généaliste du roi Louis XIV] ne s'y était d'ailleurs pas trompé, censurant sévèrement la fausse généalogie d'une famille locale qui, au vrai, m'émergea socialement que dans la seconde moitié du XVIe par la ministérialité, un heureux mariage et l'acquisition d'offices comptables.
J'ajoute que, ayant vu personnellement les "Carrés d'Hozier" à la Bnf, j'ai pu y lire que d'Hozier qualifiait de "monstrueuses chimères" les assertions des Ledin.
J'ajoute que dans sa monumentale thèse sur l'apanage d'Alençon, malgré des recherches prosopographiques poussées, le même F. Mauger n'a pas rencontré de Ledin, ni parmi les détenteurs d'offices dans la vicomté de Domfront, ni, évidemment, dans l'entourage princier, au sein de leurs hôtels ou parmi les officiers des organes centraux de l'apanage, et ce au moisn jusqu'en 1525, terme de son étude.
Le manoir de la Chaslerie a du cachet, il est beau, il est patiemment restauré. Il n'est nul besoin d'imiter l'attitude de ses seigneurs à l'époque moderne, pour lesquels il n'était de bonne noblesse qu'immémoriale et qui ont eu le souci de faire remonter leur noblesse aux temps les plus anciens qu'ils le purent. Ils ne furent d'ailleurs pas les seuls : les Achard et les La Ferrière firent de même à la même époque.
Vous me qualifiez aimablement de bon historien ; il me plaît de vous suivre sur ce point. Alors croyez-moi, croyez F. Mauger et si cela ne suffit pas, croyez d'Hozier lui-même, qui devait bien connaître la question, mieux que nous-même.
En espérant que le printemps apaisera nos passions érudites,
J-Ph CORMIER
ARCD
_______________________________________________________________________________________
De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : dimanche 9 avril 2023 18:14
À : Membres du bureau de "La SVAADE" ; C. F. ; Jean-Philippe CORMIER ; Bernard DAVY ; Jean Paul LEROY-TULLIE
Objet : A propos du "domfrontais médiéval"...
Chers amis,
Comme l'a dit le poète, "nulla dies sine linea" !
Bonne fête de Pâques si je ne vous l'ai déjà souhaitée !
Bien cordialement,
PPF
(Fin de citation)
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 10 Avril 2023
Vie des associations - Les Amis de la Chaslerie - La SVAADE - La SVAADE (anecdotes) - Lobbying autre qu'environnemental - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Histoire de la Chaslerie - Histoire des occupants de la Chaslerie - Histoire des bâtiments de la Chaslerie - Pour l'étude de diagnostic
rédigé le Lundi 10 Avril 2023
Vie des associations - Les Amis de la Chaslerie - La SVAADE - La SVAADE (anecdotes) - Lobbying autre qu'environnemental - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Histoire de la Chaslerie - Histoire des occupants de la Chaslerie - Histoire des bâtiments de la Chaslerie - Pour l'étude de diagnostic
Xavier MEYER, que j'en remercie, vient de me communiquer, sous la référence "Bulletin monumental - Société française d'archéologie - Google Livres", le lien d'une publication dont j'extrais le passage suivant :
Si mes souvenirs sont bons, ce BLANCHETIERE était un fonctionnaire de l'équipement qui consacrait ses loisirs à des recherches historiques.
Il cite CAILLEBOTTE, non sans signaler toutefois que certains documents-papier (comme on dirait aujourd'hui) étaient, au milieu du XIXème siècle, en risque de disparaître. Comprenne qui voudra !
Et que tous les érudits, locaux ou pas, auto-proclamés ou diplômés, qui ne semblent pas, du moins certains, avoir toujours pour méthode de travail de commencer par s'interroger sur la qualité des sources veuillent bien, pour une fois, suivre mon regard...
Si mes souvenirs sont bons, ce BLANCHETIERE était un fonctionnaire de l'équipement qui consacrait ses loisirs à des recherches historiques.
Il cite CAILLEBOTTE, non sans signaler toutefois que certains documents-papier (comme on dirait aujourd'hui) étaient, au milieu du XIXème siècle, en risque de disparaître. Comprenne qui voudra !
Et que tous les érudits, locaux ou pas, auto-proclamés ou diplômés, qui ne semblent pas, du moins certains, avoir toujours pour méthode de travail de commencer par s'interroger sur la qualité des sources veuillent bien, pour une fois, suivre mon regard...
Office de tourisme du Pays de Domfront
rédigé le Samedi 2 Septembre 2023
Vie des associations - La SVAADE - La SVAADE (animations et visites) - Désultoirement vôtre ! - Pour l'étude de diagnostic - Histoire des bâtiments de la Chaslerie - Annonces - A la Chaslerie - Archives, histoire, documentation - Histoire de la Chaslerie
rédigé le Samedi 2 Septembre 2023
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Bonjour à tous !
Vous trouverez ci-dessous le programme des journées du patrimoine les 16 et 17 septembre prochains pour le Pays de Domfront et ses partenaires :
De plus, Passais Villages profite de cette occasion pour organiser Passais Villages Pas à Pas le dimanche :
N.D.L.R. : La plage horaire durant laquelle "La SVAADE" assurera cette année la visite de la Chaslerie à l'occasion de ces Journées du Patrimoine a dû être réduite par rapport à ce qui avait été déclaré à la D.R.A.C.
Comme indiqué à juste titre sur ce message de l'office de tourisme, ce ne sera plus que de 14 heures à 15 heures 30 le dimanche en question.
Le motif tient à la concomitance d'un concert de "Septembre Musical de l'Orne" qui débutera à 16 heures à Flers ce même dimanche, concert auquel divers membres de "La SVAADE" assisteront.
N.D.L.R. 2 : Je tâcherai d'aller visiter les intérieurs de la Guyonnière, ne serait-ce qu'en mémoire du sympathique Michelot MOULIN. A ma connaissance, c'est la première fois qu'elle est inscrite à un programme de "JEP". Je crois comprendre qu'elle viendrait juste de changer de propriétaires.
La ressemblance entre la Guyonnière et le logis de la Chaslerie m'a toujours paru frappante bien qu'il y ait, dit-on, près d'un siècle d'écart dans leurs constructions, ce qui m'étonne beaucoup. En effet, les profils sont identiques, idem pour la répartition des pièces entre les étages, idem pour l'escalier à mur d'échiffre et idem pour les lucarnes.
Vous trouverez ci-dessous le programme des journées du patrimoine les 16 et 17 septembre prochains pour le Pays de Domfront et ses partenaires :
De plus, Passais Villages profite de cette occasion pour organiser Passais Villages Pas à Pas le dimanche :
N.D.L.R. : La plage horaire durant laquelle "La SVAADE" assurera cette année la visite de la Chaslerie à l'occasion de ces Journées du Patrimoine a dû être réduite par rapport à ce qui avait été déclaré à la D.R.A.C.
Comme indiqué à juste titre sur ce message de l'office de tourisme, ce ne sera plus que de 14 heures à 15 heures 30 le dimanche en question.
Le motif tient à la concomitance d'un concert de "Septembre Musical de l'Orne" qui débutera à 16 heures à Flers ce même dimanche, concert auquel divers membres de "La SVAADE" assisteront.
N.D.L.R. 2 : Je tâcherai d'aller visiter les intérieurs de la Guyonnière, ne serait-ce qu'en mémoire du sympathique Michelot MOULIN. A ma connaissance, c'est la première fois qu'elle est inscrite à un programme de "JEP". Je crois comprendre qu'elle viendrait juste de changer de propriétaires.
La ressemblance entre la Guyonnière et le logis de la Chaslerie m'a toujours paru frappante bien qu'il y ait, dit-on, près d'un siècle d'écart dans leurs constructions, ce qui m'étonne beaucoup. En effet, les profils sont identiques, idem pour la répartition des pièces entre les étages, idem pour l'escalier à mur d'échiffre et idem pour les lucarnes.