Message #15550

J'ai encore du mal à faire admettre par certains acteurs du dossier, et non les moindres en pratique, que la couverture des écuries devra, après restauration, être bicolore (ardoises sur les brisis et tuiles sur les terrassons). Un certain jeune homme s'était d'ailleurs exprimé récemment sur ce sujet, non sans une certaine véhémence.

Les photos suivantes de la corderie royale de Rochefort, prises lors de ma récente visite de "L'Hermione" suffiront-elles à convaincre la jeune classe thibalducienne ainsi que ma meilleure moitié ?

25 août 2013, l'entrée de la corderie royale de Rochefort.

25 août 2013, la façade de la corderie royale donnant sur la Charente.

25 août 2013, le pavillon à l'autre extrêmité de la corderie royale.

Et que l'on n'aille pas prétendre que ces couvertures bicolores sont une fantaisie de restaurateur maniaque de monument historique car, à l'origine, il en allait bien ainsi (la reproduction suivante est très mauvaise mais c'est tout ce que j'ai trouvé en ligne ; l'original peut cependant être admiré au musée de la marine à Paris) :

Le port de Rochefort par Joseph VERNET.

J'espère qu'avec ces dernières preuves de la validité de mes affirmations, ce débat, d'ailleurs intéressant, sera enfin clos.

Je signale cependant qu'à Rochefort, les tuiles employées sont romaines et non plates comme à la Chaslerie. Mais cela tient à une histoire beaucoup plus ancienne que le XVIIIè siècle, évidemment.

Commentaires

Véronique FRANCE
rédigé le Jeudi 29 Aout 2013
Si je peux me permettre, je suis d'accord avec votre fils : si la taille et l'envergure des bâtiments de Rochefort autorisent la fantaisie du bicolore, à la Chaslerie, ça fait "cheap"... à cause de la répartition des deux couleurs je pense. A Rochefort, il y a une unité, une symétrie...

N.D.L.R. : A la Chaslerie, je casse par principe les symétries. C'est un ensemble complexe profondément rustique, il n'y a pas d'angles droits, tout est biscornu, rajouté à la petite semaine. C'est un bourgeonnement de matériaux du terroir, là est l'unité profonde du lieu.

Accessoirement, sur ce sujet, je suis sûr d'avoir raison...

Où il est confirmé que la restauration des vieilles pierres est un combat !

Véronique FRANCE
rédigé le Jeudi 29 Aout 2013
Mais cette rusticité est-elle compatible avec ce qui ressemble à un essai de sophistication et qui enlèverait de la lisibilité ?

N.D.L.R. : Pas sûr de comprendre.

Selon moi, il ne s'agit pas d'un "essai de sophistication" mais d'une gradation bienvenue des bâtiments. D'un point de vue visuel (et tant que l'arrivée se fera par la D22), on distinguera mieux le logis (au second plan) de l'aile Ouest (au premier), donc la lisibilité sera améliorée.

Quand l'arrivée se fera par l'avenue (c'est-à-dire après restauration de celle-ci), on n'apercevra guère de tuiles que sur la charreterie (au premier plan). Tous les bâtiments sur cour apparaitront alors en ardoises sauf quand on sera arrivé dans l'avant-cour. Là encore, la lisibilité sera améliorée car un certain ordre sera perceptible qui n'existe plus actuellement, le noir uniforme contredisant de ce fait le concerto des formes de toitures et introduisant en conséquence un certain inconfort visuel.

Vue du logis, la couverture de l'aile Ouest sera essentiellement bicolore, la tour Louis XIII étant, du fait de son élancement si particulier, à ranger dans une autre catégorie. Donc nul problème de lisibilité.

Enfin, du Nord-Ouest, la vue englobera de gauche à droite le logis noir, le bâtiment Nord rouge (ce qui aujourd'hui suscite des interrogations car il est seul de sa catégorie sous cet angle), la tour Louis XIII noire et l'"aile de la belle-mère" bicolore. Donc, plutôt qu'être choqué par l'exception du bâtiment Nord, on sera porté à mieux saisir les particularités de chaque élément de l'ensemble.

Ainsi, par quelque côté qu'on regardera la Chaslerie, une couverture bicolore apparaîtra bienvenue, me semble-t-il.