L'intégrale

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L’art de l’édition
Publié le 3 mai 2021

Une jeune femme qui m’est chère fait aujourd’hui même ses débuts dans l’édition. C’est un métier auquel elle aspire depuis longtemps, et je suis certain qu’elle y réussira.

Je me permets cependant à cette occasion de lui livrer en viatique quelques propos de Christian Bourgois*, un de ses illustres anciens, assortis de mes commentaires. D’abord cette réflexion : « Je ne me suis jamais demandé ce que les lecteurs avaient envie de lire, je ne le sais pas et ça ne m’intéresse pas. Leurs goûts, je ne les connais pas, c’est donc très risqué, tandis que les miens, oui. » Dans l’économie de ce secteur, la demande ne préexiste pas à l’offre. Inutile par conséquent de chercher à la connaître. Il faut toutefois avoir le don de sentir l’air du temps un peu moins mal que les autres, tout en sachant aussi quelquefois le défier.

Christian Bourgois


Bourgois remarquait également qu’ « avec des auteurs qui n’écrivent pas ce qu’ils auraient voulu et des livres qui ne reçoivent pas l’accueil souhaité », l’éditeur était condamné à vivre dans un « climat d’échec permanent ». Pas de panique donc avec les déceptions : elles sont monnaie courante. Un autre grand nom du secteur, René Julliard, résumait : « L’édition, c’est l’art de salir avec de l’encre un papier coûteux pour le rendre invendable ». Car le livre est un objet pondéreux. Quand j’étais arrivé chez Flammarion, la vue des bennes de pilon m’avait donné le cafard.

Bref, le marché du livre obéit à des règles obscures. On y avance en tâtonnant. On risque de trébucher à chaque pas. Les stocks sont lourds, et quand on va en librairie, soit le titre qu’on a publié se trouve en rayon, et l’on pense qu’il ne se vend pas, soit il ne s’y trouve pas, et l’on se dit qu’on rate des ventes**.

Incertitude, inquiétude, insatisfaction sont le lot quotidien. A part ça, c’est sans doute, comme le disait Françoise Verny, « le plus métier beau du monde ».


* Dans un article de Monde en 2005, à l’occasion d’une exposition célébrant les 40 ans de sa maison au Centre Georges-Pompidou. Cité par Dominique Cara.

** La vente en ligne a un peu changé ça.

N.D.L.R. : La tenue d'un blog est une forme d'édition simplifiée puisque l'auteur est son propre éditeur. A ce titre, la première citation me convient.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 3 Mai 2021
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : lundi 3 mai 2021 08:58
À : (...)
Objet : RE: Doc

Pour les couleurs des menuiseries extérieures, je vous recommande de prendre contact avec Jean-Jacques ROUCHERAY (vous pouvez le faire de ma part) dont je vous ai dit un mot hier et, si possible, d'aller le rencontrer en son château de Pont-Rilly, à Négreville (non loin de Valognes).

C'est un maître en matière de peintures. Je le considère comme l'un de mes deux modèles en matière de restauration de monument historique, l'autre étant, pour la maçonnerie et les couvertures, feu l'abbé LELEGARD (abbaye de la Lucerne et château de Pirou).

(Fin de citation)
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 3 Mai 2021
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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"Châteaux et manoirs de la Manche", en trois tomes par Michel PINEL et Patrick COURAULT aux "Editions Rivages de France", est un ouvrage passionnant. La couverture du tome I montre le château de Pirou, tel qu'il fut restauré par l'abbé LELEGARD :

Les photos de la chapelle de ce château font apparaître que les partis de restauration retenus étaient très proches de ceux que, sans connaître ce précédent, j'avais choisis pour la chapelle Sainte-Anne de la Chaslerie, y compris pour son mobilier :

Même le tabernacle est semblable :


En revanche, l'ouvrage m'apprend que j'ai peut-être raconté des carabistouilles sur le gendre du dernier LEDIN, Louis-Marie de VASSY. Je n'ai certainement pas inventé que celui-ci était, entre autres, comte de Pirou ; j'avais dû trouver cette information quelque part. Mais l'ouvrage en question cite d'autres VASSY, un Gabriel, un Claude, un François-Marie, un Bruno-Emmanuel, un Claude-Alexandre-Marie mais pas la moindre trace d'un Louis-Marie. Ce ne devait pas être un aîné.

P.S. (à 10 heures) : J'ai vérifié. Alexandre de VASSY (Claude-Alexandre-Marie je suppose), marquis de Pirou, était le cadet de notre Louis-Marie. La morale me paraît donc susceptible d'être à peu près sauve : ce site est bien tenu.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 3 Mai 2021
Désultoirement vôtre ! - O'Gustin - Anecdotes
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Exercices militaires ce matin dans le ciel et aux abords du manoir favori :

3 mai 2021.

3 mai 2021.

3 mai 2021.


Guguss, chien de combat, n'était pas en reste puisque le voici dans la position du tireur couché :

3 mai 2021.

3 mai 2021.

Plan de relance Culture en Normandie.

L'Etat vient au chevet du patrimoine régional à travers la mise en place d'un plan de relance exceptionnel. Six monuments : 3 cathédrales (plan "cathédrales", propriétés de l'Etat : Rouen, Coutances et Bayeux), 3 monuments n'appartenant pas à l'Etat (Manoir de Courboyer, Château de Beaumesnil, l'Abbatiale Saint-Ouen de Rouen).
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 4 Mai 2021
Désultoirement vôtre ! - Nature (hors géologie) - O'Gustin - Anecdotes
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Lors de la promenade matinale de Guguss, j'ai croisé un beau chevreuil en pleine conversation avec Erling et Bertha. Lorsqu'il nous a aperçus, Guguss et moi, il a détalé avec grâce vers l'"allée historique". Par exception, je n'étais pas porteur de mon appareil photographique et, le temps que je retrouve le bouton photo de mon téléphone portable, il avait disparu.

Maurice LESELLIER, le chasseur de ragondins qui arrivait sur ces entrefaites, m'a indiqué qu'il en a attrapés trois aux abords du manoir favori depuis qu'il a repris sa campagne d'éradication.
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Sur les livres que je ne lis pas
Publié le 4 mai 2021

Je pense à tous les grands livres que je n’ai pas lus, et curieusement, l’âge venant, ce n’est pas une urgence à les lire que j’éprouve, plutôt une sorte de détachement. Il m’apparaît que la boulimie de culture n’est pas d’une nature au fond très différente de la boulimie de possession. Je n’emporterai pas plus mes lectures dans la tombe que mes avoirs.

Je choisis désormais mes livres avec parcimonie, sans méthode, et je vais moins vers eux qu’ils ne viennent à moi. J’en achète d’ailleurs plus que je n’en lis. Au hasard d’une critique ou d’une conversation, l’un d’eux me fait signe et me plaît. Et puis quand nous sommes en présence l’un de l’autre, souvent le désir s’est enfui. Cela ne tient quelquefois à rien de plus qu’à un style qui ne me convainc pas, ou à une mauvaise traduction, ou à certaine police de caractères. Je n’ai plus envie de m’y intéresser, et le voilà qui rejoint ceux qui s’entassent sur mes étagères.

Je l’y regarde encore de temps en temps, de loin, et j’ai l’impression qu’il me regarde aussi en retour, partageant avec moi le sentiment diffus d’une rencontre manquée et l’embarras commun d’être passés à côté l’un de l’autre, quand nous avions cru que nous nous aimerions.


N.D.L.R. : Pareil pour moi, si ce n'est que je ne dispose toujours pas du "bureau-bibliothèque-de-mes-rêves" pour mettre en attente les bouquins qui ne méritent pas de passer à la trappe.
Dans le numéro de mai 2021 de la revue des V.M.F., consacré aux Bouches-du-Rhône, je remarque cette porte de l'hôtel de la Lauzière à Arles :

Hôtel de la Lauzière à Arles.


Voici une menuiserie qui me semble, tant dans sa découpe (du moins de sa partie basse, indépendamment de la question de l'imposte) que dans son style, compatible avec ce que nous recherchons pour l'entrée du logis de la Chaslerie, voire pour les portes extérieures de la tour Louis XIII.
Discussion téléphonique importante ce soir avec mon ancien élève et ami Philippe DURAND pour examiner si mes dernières idées de structuration du financement des travaux, dès lors qu'interviendrait la S.V.A.A.D.E., sont orthodoxes.

Il semble qu'elles le soient, ce qui devrait nous offrir de nouvelles possibilités particulièrement bienvenues pour mettre en œuvre notre programme de travaux.

En complément de cette confirmation, une réunion non moins importante pour ce programme aura lieu le 5 juillet prochain au manoir favori avec des acteurs-clé.
Sur proposition d'Hugues HOURDIN, président de la S.V.A.A.D.E.,...

... il est question que nous organisions à la Chaslerie, si possible cet été, une animation culturelle avec l'artiste-peintre Silvère JARROSSON et un musicien qui l'accompagnerait pendant la réalisation de l’œuvre.

" Silvère Jarrosson est né en 1993 à Paris. Passé par l’Opéra de Paris en tant que danseur, il se consacre à la peinture abstraite depuis 2013. Lauréat de la Fondation Claude Monet en 2018, il donne une exposition monumentale à l’Académie des Beaux Arts de Riga. L’occasion pour lui d’affirmer son style, radicalement abstrait mais emprunt d’évocations naturelles ou chorégraphiques. Passé par la Villa Medicis en 2019, pour une projet ponctuel, puis par la Collection Lambert en 2020, il multiplie les expositions solos en France ou à l’étranger. Son travail intègre de nombreuses collections dont celle du Mobilier national. Le critique Jean-Louis Poitevin lui dédie une monographie (Silvère Jarrosson, génèse et gestes, Éditions Marcel, 2020)."

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 5 Mai 2021
Vie des associations - La SVAADE - La SVAADE (anecdotes) - Animation, fêtes, visites
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Depuis que le piano "ERARD" quart-de-queue que l'on sait a été livré à la Chaslerie, je n'arrive pas à mobiliser mon camarade de promotion Jean LOUCHET, accordeur de piano favori.

(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : mercredi 5 mai 2021 07:40
À : Karine LECONTE <k.leconte@villededomfront.fr>
Cc : C. F. ; Hugues Hourdin
Objet : Préau de Vire - Piano

Chère Karine,

Pourriez-vous me communiquer les coordonnées de votre interlocuteur du "Préau de Vire" qui avait parlé de faire accorder le piano de la Chaslerie ? Je crois qu'il s'agit de Laurent POUSSIER mais je n'en suis pas sûr.

En effet, un autre spectacle se profile à la Chaslerie et j'aurais besoin qu'à cette occasion, le piano soit accordé à coup sûr.

Je souhaiterais donc que votre interlocuteur au "Préau" nous confirme qu'il peut se charger de la réparation avant la mi-juin ou, à défaut, qu'il me communique les coordonnées de son accordeur de piano.

Bien cordialement,

PPF

(Fin de citation)

P.S. (à 14 heures) : Finalement, j'ai trouvé mon bonheur via "Google", Frédéric BONNAND interviendra ici le 17 mai prochain.
Jean-Pierre ARBON
rédigé le Mercredi 5 Mai 2021
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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Sur les tableaux que je n’ai pas vus et les vins que je n’ai pas goûtés
Publié le 5 mai 2021

Ce que j’ai dit hier des livres, je peux aussi le dire de la musique, de la cuisine, des voyages. Combien d’œuvres je n’aurai pas entendues, combien de plats et de vins je n’aurai pas goûtés, combien de pays je n’aurai pas visités !…

Ça m’est égal. Je n’ai jamais eu l’âme d’un collectionneur, ni l’envie de cocher des cases pour pouvoir dire j’ai fait ceci, ou j’ai fait cela. Il fut un temps où j’avais formé le projet de voir les trente-cinq tableaux de Vermeer, où qu’ils se trouvent dans le monde, mais je me suis arrêté à vingt-trois ou vingt-quatre, et quand l’exposition Vermeer est venue au Louvre en 2017, je ne l’ai même pas visitée. Trop de monde. Vermeer est un peintre de l’intimité et du silence, et la plupart de ses tableaux sont de petit format. Comment l’apprécier dans la bousculade, hissé sur la pointe des pieds ?

Si, j’ai un regret, pour le vin. Il s’appelle Romanée Conti. Mon oncle, qui était un immense amateur de Bourgogne, et m’a fait découvrir quantité de crus sublimes, en avait deux ou trois bouteilles dans sa cave. Je n’en ai jamais bu. Des Tâche, oui, des Richebourg, oui, des Grands Echézeaux, oui, mais des Romanée Conti stricto sensu, non. Il les conservait religieusement. Sur la fin, alors qu’il était malade, certains de ses amis ont abusé de son hospitalité. Ils se sont installés chez lui pour procéder d’urgence à quelques libations, et ont fait main basse sur les bouteilles. Comme il était généreux, il n’a rien dit, mais le Saint Graal a été bu avec sournoiserie, âprement, sans honneur.

Vermeer - Le verre de vin - Gemäldegalerie - Berlin

Amis du Vieil Alençon
rédigé le Mercredi 5 Mai 2021
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Pouvoirs publics, élus locaux
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Bonjour,

La mobilisation des Amis du Vieil Alençon pour s'opposer au projet architectural du pôle de santé ne vous a sans doute pas échappé.
Si vous souhaitez soutenir l'association, vous pouvez signer la pétition en ligne et la faire signer à vos amis.
Actuellement 850 personnes, de toutes tendances, l'ont signée
https://www.change.org/non-au-bunker-basilique

N.D.L.R. : J'ai signé. Comment une horreur pareille a-t-elle pu être envisagée ?
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 5 Mai 2021
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Menuiserie - Aile "de la belle-mère"
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Absent depuis jeudi dernier, Fabrice a terminé ce mercredi son travail entre les solives des écuries :

5 mai 2021.


Carole me dit qu'il va falloir fêter ça. Le fait est que, lorsque je nous ai lancés dans cette entreprise, en octobre 2018,...

2 octobre 2018.

... il était loin d'être assuré que nous la mènerions à bout.

Quatre intervenants se sont succédé, Fabrice étant celui qui a travaillé le plus finement. Près de trente mois au total sur l'ouvrage : à la Chaslerie, on sait ne pas être pressés mais on essaye toujours de ne pas en rabattre sur la qualité...