Sébastien m'a transmis hier soir un nouveau jeu de photos illustrant l'état d'avancement du chantier.

Au plafond du palier du 1er étage, un arc de briques postérieur à l'incendie a été supprimé, un linteau de granit est en cours de restauration, de même que le mur de soutènement voisin :

Le dallage du rez-de-terrasse est bien avancé. Le sol du cabinet de toilettes est presque terminé...

... celui devant la petite fenêtre est posé...

... de même que celui entre la terrasse (à droite de la photo) et la première marche vers le palier du rez-de cour :

La première marche est en place, d'abord vue de dessous...

... puis de dessus :

Enfin, Sébastien m'écrit : "bonsoir, ne vs inquietez pas le dallage se pose bien, les marches sont plus fraiches mais je m'occupe du vieillissement cette semaine."

Je trouve ce soir un chantier de maçonnerie très sale.

La cour est jonchée de débris divers et de coulures de chaux. Les meubles de jardin qui avaient été passés au kärcher avant l'hiver et qui étaient nickels sont très sales : personne n'a pensé à les retirer de la cour ou à les protéger. Les rosiers et les lanternes sont également couverts de poussière.

Il pourrait donc y avoir demain matin une explication sévère, lors de la réunion de chantier prévue par M. MAFFRE !

Voici l'état dans lequel Igor a laissé le chantier :

Lui aussi aura donc droit à une engueulade à son retour. Car comment voulez-vous que les rosiers résistent un mois là-dessous ?

Et le rejointoiement du mur Sud du bâtiment Nord n'est même pas terminé... Je vais devoir en charger Jonathan.

P.S. : Jonathan me dit qu'il ne connaît pas les proportions de matériaux utilisés par Igor pour ses joints. Il faudra donc attendre le retour de ce dernier pour terminer ce travail. Dans l'immédiat, Jo va se contenter d'enlever les bâches pour libérer les roses.

J'ai néanmoins eu la bonne surprise, hier soir, de constater que le chantier du dallage sera bientôt terminé. Il ne reste plus qu'une ligne de dalles à poser en limite de cour, plus les joints à la chaux et quelques bricoles.

Certes, il reste aussi une réparation à effectuer à la résine là où le Tonton que l'on sait s'était satisfait d'un horrible rustine en ciment :

Le nouveau dallage fait très bon effet sur le palier haut...

... les marches neuves vers la terrasse sont encore un peu raides...

... mais le dallage, vu du fond du cabinet de toilettes (à reconstituer) vers la petite fenêtre sur terrasse, a très bon aspect :

Au courrier ce matin...

... la preuve que je sais encore parler aux gabelous...

La réunion de chantier vient de s'achever. J'étais trop crevé pour suivre tout ce qui se disait.

Retenons cependant que tout le monde, moi compris, s'est déclaré très satisfait du choix des dalles et des granits des marches par M. LEBON.

Hier, dès 7 h 30 du matin, Romain faisait sauter le dernier vestige du dallage du Tonton que l'on sait...

... tandis que Sébastien commençait à patiner les nouvelles marches :

A 9 heures, la réunion de chantier a commencé :

Au premier étage, devant le linteau de la porte d'entrée dans la salle dévastée, Sébastien était partisan d'un changement de la pierre mais M. MAFFRE préfère que, malgré la fragilité évidente de son chanfrein, celle-ci soit restaurée :

M. MAFFRE s'est réjoui de la disparition de l'arc de briques au plafond du palier du 1er étage ainsi que de la qualité de la restauration des pierres cassées ou disparues :

Sur le linteau de la porte d'entrée dans mon ex-chambre, le support de fer qui maintenait les morceaux brisés a pu être retiré et nous en sommes aux travaux cosmétiques de finition :

Au rez-de-chaussée du logis, pendant que la visite de chantier se poursuivait, des trous ont été percés dans la pierre de seuil :

J'ai ensuite passé commande à l'entreprise BODIN de la restauration du seuil de la porte piétonnière de la cour...

... ainsi que de l'auge en granit de la cour :

En revanche, j'ai reporté à septembre les travaux de plomberie ou de menuiserie dans le cabinet de toilettes sous l'escalier, ainsi que la pose de l'enduit sur les murs de l'escalier. Il faut en effet laisser à Carole le temps de récupérer l'usage du rez-de-chaussée du logis avant le mariage et pour ses vacances ; donc pas question de laisser la poussière du chantier rendre sa vie impossible pendant cette phase délicate à franchir.

Dans l'après-midi, M. MAFFRE, mandaté par notre jeune marié favori et aidé de son assistante, Florianne GRIPPON, a pris les mesures de l'aile Ouest ; ils sont ici au milieu des fleurs dont Carole n'a pu se retenir d'encombrer la cour, en cette période où, pourtant, la priorité devrait encore être laissée au chantier :

En fin de journée, la pose des dalles était terminée mais Sébastien continuait à patiner les marches :

A noter que j'ai pu, à l'occasion de la visite de chantier d'hier, expliquer à M. MAFFRE la problématique de la restauration de l'Avenue et du circuit des douves, telle que je souhaiterais les engager sans trop tarder.

En pratique, ceci signifie que j'aurais besoin de ;
- déposer un nouveau permis de construire pour l'allée, prenant en compte la possibilité de lui restituer enfin, après 23 ans d'efforts, son emprise d'origine ;
- disposer d'une étude préalable relative au circuit des douves, de manière à permettre à l'administration de programmer les subventions indispensables pour mener à bien ce qui constituerait, dans l'intérêt évident du monument, le couronnement idéal d'une carrière de restaurateur de vieilles pierres.

M. MAFFRE, à qui je montrais le travail de Jonathan dans le fournil de la ferme, s'est déclaré très satisfait de ses enduits (à ceci près qu'il aurait préféré qu'ils n'aient pas été aussi rigoureusement alignés à la règle). Levant les yeux au plafond, il a trouvé très disgracieuses les coulures de tanin que M. BOUSSIN a laissées à l'intérieur du bâtiment. En outre, il ne croit pas à l'efficacité de l'isolation thermique par film mince qui avait été recommandée et mise en place par ce dernier.

Pour ce qui concerne les menuiseries, l'architecte, tout en constatant la qualité du bois utilisé, n'en revenait pas de relever autant d'erreurs et de fautes de goût sur les châssis pourtant confiés à un "meilleur ouvrier de France". Je lui ai fait voir les corrections qu'avait dû leur apporter M. BRESSON, afin qu'ils puissent enfin s'ouvrir et se fermer normalement.

P.S. : Jonathan vient de m'assurer qu'il n'utilise pas de règle pour ses enduits. Il a donc le compas dans l'œil.

M. MAFFRE fera part à M. BOUSSIN de son appréciation sur les finitions sur la charpente des écuries et de ses diverses demandes de corrections.

Suivant la demande de M. MAFFRE formulée hier, Jonathan a substitué des pierres à des briques en haut du mur de soutien des linteaux de la petite fenêtre vers la terrasse :

Alors que ses maîtres d'apprentissage ne juraient que par les parpaings montés au ciment, Jo est désormais converti à l'emploi de la chaux ; Sébastien n'y est sans doute pas pour rien :

Lors de notre déjeuner d'hier, j'ai interrogé M. MAFFRE sur l'économie du métier d'architecte du patrimoine. Alors que je consacre, chaque année, des montants très importants à mon échelle à la restauration de notre manoir favori, j'avais été étonné, en discutant du même sujet avec M. TIERCELIN il y a quelques mois, d'apprendre que notre chantier favori, isolé de surcroît géographiquement dans un désert français, n'était pas un jackpot pour l'architecte titulaire.

M. MAFFRE nous a donné quelques exemples des autres chantiers dont il est en charge, pour des montants plusieurs dizaines de fois plus importants qu'ici, soit pour des collectivités locales, soit pour des émirs du Golfe, et, plus généralement, pour des personnes physiques ou morales dont les poches, vues de ma tour, semblent sans fond. Il n'a pas manqué de redire une nouvelle fois qu'il ne peut pas répondre, aux conditions d'intervention dont nous sommes convenus, lui et moi, à trois courriels par jour lui demandant des précisions ou des conseils pour telle ou telle phase des travaux en cours.

Certes, mais où trouvera-t-il ailleurs qu'à la Chaslerie des interlocuteurs plus responsables de leurs choix et plus soucieux de privilégier l'intérêt du monument et d'éviter, autant que possible, les fautes de goût ou de choix techniques que commet nécessairement tout amateur en matière de restauration de vieilles pierres, même animé de la meilleure volonté ?

Je pose la question.

P.S. (du 6 octobre 2021) : Eternel problème. Non résolu à ce jour, ce qui explique sans doute beaucoup de choses ici.

N.D.L.R. : Magnifique pavage.

A noter que M. MAFFRE, hier, m'a déclaré qu'il trouvait que le pavage en "opus incertum" que j'avais fait réaliser dans l'avant-cour était très moche.

Hélas, je crains qu'il ait raison. J'aurais dû, m'a-t-il dit, poser les pierres verticalement, sur la tranche, comme cela se faisait traditionnellement.

On le saura pour l'avenir.

Par ailleurs, M. MAFFRE est très négatif à propos de la couleur que j'ai choisie pour les joints entre les tomettes du bâtiment Nord :

Là, je le suis d'autant moins qu'au sol de mon bureau, les joints, clairs à l'origine, comme il convient selon M. MAFFRE, sont très difficiles à garder propres avec toute la boue et la poussière de chantier de la cour :

Dans mon bureau, le choix du revêtement du sol a été fait par le fils et/ou la belle-fille du Tonton que l'on sait. Je n'ai jamais critiqué ce choix, ce qui témoigne de mon impartialité. D'ailleurs, qui en doutait ?

P.S. : On est prié de ne pas se moquer des trous de mes chaussettes...

J'ai reçu dès ce soir le compte rendu de la visite de chantier de M. MAFFRE relatif aux travaux confiés à M. BOUSSIN sur les écuries. En voici le texte :

M. MAFFRE m'ayant chargé d'assurer la transmission de ce compte rendu à ce charpentier-couvreur, voici le texte du courriel dont j'ai agrémenté cet envoi :

(début de citation)

Monsieur Boussin,

Veuillez trouver ci-joint les remarques de Monsieur Maffre à propos de la finition des travaux qui vous ont été confiés sur les écuries de la Chaslerie, travaux qui vous ont été réglés dès décembre et qui devaient être achevés pour mars, je vous le rappelle. J'ajoute que le bois de la signature de Jean MIDY fait tâche par rapport à la sablière dans laquelle il est encastré ; là aussi, il y a un problème à régler.

Enfin, suite à mes nombreux messages restés sans réponse utile à ce jour, je rappelle que je vous ai demandé de prévoir dans les meilleurs délais de remplacer les tuiles et ardoises tombées de divers bâtiments, y compris de la tour Louis XIII du fait d'un de vos employés.

Je regrette que, malgré mes demandes réitérées alors que votre Manitou est resté si longtemps garé dans ma cour, vous n'en ayez pas profité pour intervenir plus tôt. Je vous ai également demandé de longue date un démoussage de couvertures.

J'attends que le nécessaire soit fait suffisamment longtemps avant le mariage prévu, comme vous le savez, le 26/7, pour que, si besoin est de rouler sur l'herbe, celle-ci ait le temps de repousser, malgré le temps sec que nous connaissons actuellement.

C'est dire qu'une intervention sans délai supplémentaire m'obligerait.

Salutations distinguées,

PPF

(fin de citation)

Via Facebook, j'ai réussi à joindre Igor pour lui demander les proportions des ingrédients de ses joints, que Jonathan prétendait ignorer.

Voici sa réponse : "Les proportions sont le meme que nous avons utiliser pour touts les murs. Jonathan sait les proportions.
Les proportions du joints:
- 3 sable rouge
- 1sable lave
- 2 chaux
- 1/4 sable gris"

On tâchera de nous en souvenir.

Je vais donc pouvoir demander à Jo de prendre le relais d'Igor sur le mur Sud du bâtiment Nord. Il serait dommage qu'on ne profite pas des échafaudages installés et qu'on laisse ce mur à l'état de patchwork pour le Jour J.

P.S. : En le remerciant de ces précisions, j'ai demandé à Igor où il en était de ses exams.

Voici sa réponse : "Jusqu'à présent, j`ai eu 7 examens et j'ai pris 6 d'entre eux... et demain j`ai examen au L`Algèbre linéaire et géométrie. j`ai encore 10 examens, mais je suis optimist."

Courageux garçon, on lui souhaite une pleine réussite !

La jeune classe concernée m'a laissé un mémo pour me rappeler tout ce que, selon eux, je dois faire avant le Jour J :

- couper les tiges de fer situées entre le fournil du manoir et le mur Ouest de la douve Nord ; c'est une demande de M. LALAOUNIS, le traiteur, pour que son camion puisse accéder à la tente du Pournouët ;
- faire installer un point d'eau extérieur au fournil du manoir et acheter 200 mètres de tube en caoutchouc, toujours pour M. LALAOUNIS ;
- faire renforcer la puissance électrique pour cette soirée ;
- acheter des lampes solaires pour baliser le chemin des invités vers le parking ; il paraît que la nuit sera sans lune ;
- faire installer un plancher "provisoire" (on sait ce qu'il faut en penser) dans l'ex-cuisine du bâtiment Nord ; faire en sorte que ce plancher ne gêne pas le plombier qui aura besoin, un jour ou l'autre, de brancher le chauffage et une arrivée d'eau dans ledit bâtiment ;
- enlever les ferrailles diverses stockées derrière la ferme ;
- nettoyer les écuries ;
- nettoyer mon ex-chambre, au 1er étage du logis ;
- convenir d'un rendez-vous avec Sylvie LEMARIE pour qu'elle vienne cirer divers meubles, y compris les bancs de la chapelle ;
- changer les graviers devant le manoir ; en profiter pour rendre mieux carrossable l'allée actuelle ;
- acheter du charbon de bois pour le barbecue de J+1 ;
- aller rendre visite à François MOREAU pour vérifier si son orgue entre dans ma Kangoo.

Bien sûr, cette liste ne demande qu'à être complétée.

Au courrier ce matin :

Sans commentaires...

Bonne nouvelle : Roland FORNARI est de retour à son atelier. Pas encore flambard mais la bête est solide et la chirurgie moderne fait des miracles. Donc il se remet progressivement au travail. Il m'a parlé de la rampe d'escalier du bâtiment Nord. J'ai ajouté que, quand il le pourrait, nous lancerions la restauration de la grille Sud de la pièce dévastée (au 1er étage du logis).

Exemple d'une intervention de Sébastien :

Soit une dalle de palier (ici au premier demi-étage) brisée et enfoncée, à restaurer.
Commencer par retirer les joints en ciment dus au Tonton que l'on sait.

Soulever les deux morceaux de la dalle pour lui restituer sa planéité.
Percer un trou oblique pour pouvoir y enfiler une tige en fibre de verre...

... puis deux autres trous pour deux autres tiges.

Jointoyer à la chaux le dessous de la dalle, de manière à retenir la résine qui sera coulée demain pour fixer les deux bouts cassés et arrimer un autre morceau de granit qui ne demanderait qu'à prendre son indépendance.

Terminer le travail du jour en jointoyant à la chaux les côtés de la dalle.

Derrière le fournil de la ferme, Jonathan fait place nette.

Nous allons en effet stocker là l'excédent de dalles...

... en attendant de leur trouver un emploi.