Maçonnerie-carrelage

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 4 Avril 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Tour Louis XIII - Ferme et son fournil
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Pas de chance ! Mon vendeur de pavés de Céaucé n'en a plus de la qualité que je souhaite. Pour la fin du pavage du rez-de-chaussée de la tour Louis XIII, Igor et Jonathan devront sans doute se contenter de ce qui nous reste de l'ancien lot.

Quant à l'idée de paver de même le fournil de la ferme, je crois qu'on peut l'oublier.

Quand je suis repassé à la Chaslerie, hier en milieu d'après-midi, Jonathan et Igor avaient avancé au 1er étage des écuries.

Ainsi, l'accès direct à l'ex-chambre contigüe se dégage :

4 avril 2013, le début de l'enlèvement des parpaings entre le 1er étage des écuries et l'ex-chambre contigüe.

Compte tenu du vide sanitaire prévu sous le futur plancher du 1er étage de l'aile "de la belle-mère", il ne sera pas nécessaire d'abaisser beaucoup plus l'embrasure des lucarnes :

4 avril 2013, la lucarne la plus au Nord.

P.S. du 5 au soir : Mr T. m'indique qu'il ne tient pas à ce que nous prévoyions des coussièges dans ces embrasures.

Mr T. m'ayant indiqué qu'il ne souhaitait pas de coussièges dans les embrasures de lucarnes au 1er étage des écuries (ce en quoi je pense qu'il a raison, ne serait-ce que parce que cela constituerait un anachronisme), j'ai tâché hier de répercuter l'information à Igor et Jonathan en leur laissant un message téléphonique. J'ai dû mal m'expliquer car les embrasures dont ils ont déjà fini trois sur quatre sont trop étroites, comme je m'en suis rendu compte tout à l'heure :

10 avril 2013, une embrasure créée mais trop étroite à mon goût.

Je leur ai donc demandé d'élargir au maximum ces embrasures, jusqu'à atteindre les blochets les plus proches.

En tout cas, cet incident me confirme que mes absences trop fréquentes du chantier nuisent à sa bonne marche.

Un passage-éclair à la Chaslerie peu avant la pause pour le déjeuner m'a montré que mon petit monde bossait :

11 avril 2004, au 1er étage des écuries.

Voici la largeur qu'auront les embrasures des lucarnes, et aussi le niveau de leur base tenant compte du vide sanitaire qui existera entre le plafond du rez-de-chaussée et le plancher du futur premier étage (celui de deux chambres et d'une mezzanine) :

11 avril 2013, la 2ème lucarne en partant du Nord.

Une fois de plus, les travaux en cours illustrent le très mauvais état de la Chaslerie avant mes travaux de restauration :

11 avril 2013, et je vous passe l'odeur...

Je me dis que les pierres retirées des parements intérieurs pour créer ces embrasures pourront resservir pour boucher deux horribles ouvertures de la façade Ouest, et plus particulièrement pour remonter les parements extérieurs correspondants. On peut en effet penser que ces pierres ont la même provenance et la même ancienneté que celles des parties hautes de la maçonnerie de la façade Ouest. Ainsi, avec un peu de chance, on devrait ne pas distinguer les cicatrices des reprises...

11 avril 2013, l'une des deux ouvertures à reboucher sur la façade Ouest.

Au 1er étage des écuries, les embrasures des fenêtres me semblent, cette fois-ci, de bonnes dimensions :

16 avril 2013, le 1er étage des écuries.

Pour la suite des travaux, Jonathan m'explique que, le long de la façade Ouest, le terrain est encore trop humide pour implanter les échafaudages qui seraient nécessaires pour reboucher les deux ouvertures prévues :

16 avril 2013, cette photo montre qu'il sera difficile d'éviter que le rebouchage des deux ouvertures au 1er étage ne se voie...

Au passage, en regardant de l'intérieur l'une des deux fenêtres à reboucher, constatons l'absurdité totale des travaux réalisés par mes prédécesseurs avec l'accord officiel des services des affaires culturelles de l'époque :

16 avril 2013, une ouverture au ras du plancher + un radiateur installé au-dessus de l'ouverture = du grand n'importe quoi !

Donc, pour les prochains jours, nous allons donner la priorité à la poursuite de l'abattage de différentes cloisons intérieures au 1er étage des écuries...

16 avril 2013, dans l'ancienne chambre au 1er étage des écuries.

... ainsi qu'au récurage intérieur des murs extérieurs :

16 avril 2013, des murs à gratter, ici au droit de la 1ère travée de l'escalier actuel.

Jean-Michel CHEVALIER
rédigé le Mardi 23 Avril 2013
Livre d'or - Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Bâtiment Nord - Chapelle
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Bonjour monsieur,

Travail passionné admirable que de transmettre ce patrimoine mais surtout de nous laisser lire vos réactions et la vie de cette restauration pas à pas.

Si vous daignez donner un conseil à l'un de vos lecteurs qui restaure lui aussi un manoir mais de moindres dimensions : ce serait de connaître le traitement que vous avez fait subir aux terres cuites que vous avez fait poser (saturation, cire ?). Je possède des sols en terre cuite du XVIIème avec chauffage par le sol et m'inquiète de savoir comment, sans se ruiner, les traiter pour qu'elles soient satinées et patinées à souhait sans trop briller mais tout en étant protégées.

Par avance, je vous remercie de votre aide précieuse.

N.D.L.R. : La vérité est que je n'ai pas de conseil à donner à ce sujet. Ce que j'ai tenté (saturation de cire d'abeille) a foiré, du moins en rez-de-chaussée. Deux raisons à ceci : d'une part, mes rez-de-chaussée sont bâtis à même le sol, sur un terrain très humide ; d'autre part, j'ai eu le tort d'imbiber d'un matériau nourrissant des tomettes non chauffées. Donc la vermine (champignons) s'en est donnée à cœur joie, comme je l'avais expliqué à l'époque. Igor a tenté de rattraper ça, comme dans la chapelle ou dans ma "chambre mortuaire" (au rez-de-chaussée du bâtiment Nord) mais le résultat est loin d'être fameux. On reprendra cela tranquillement à l'occasion, par exemple quand j'aurai résolu mes problèmes de chauffage...

Bonjour!

Nous avons supprimé le enduit, et la moitié du plafond, et jhonathan a également aidé à réparer le tracteur.

23 avril 2013, au 1er étage des écuries, dans la partie aménagée n'importe comment par les prédécesseurs.

23 avril 2013, au 1er étage des écuries, vue vers les combles.

23 avril 2013, au 1er étage des écuries, vue directe sur un escalier témoignant d'un goût très sûr, du moins d'après un comique troupier.

N.D.L.R. : Merci Igor, on commence à y voir un peu plus clair !
Comme on le constate sur la troisième photo, nous veillons à maintenir opérationnel le bizarre passage vers la chambre du 2ème étage du colombier (celle de Mr T.), la seule que l'on puisse utiliser à ce stade-ci du chantier...

Pour les travaux intérieurs de l'aile "de la belle-mère", je viens de suggérer à Mr T. une nouvelle idée à laquelle j'ai pensé en découvrant l'attrait du 1er étage des écuries, enfin débarrassé des horreurs et cloisonnements stupides accumulés là, en dépit du bon sens, par nos prédécesseurs.

Il s'agirait d'aménager les pièces de réception au 1er étage des écuries, de manière à pouvoir y bénéficier de l'ampleur des volumes et de la vue sur la charpente et ses croix de Saint-André. Par voie de conséquence, on transformerait le rez-de-chaussée des écuries en chambres, ce qui fournirait l'occasion de repenser calmement les ouvertures de ce niveau à propos desquelles la D.R.A.C. a émis certaines réserves.

Si l'on arrive à trouver le meilleur emplacement de la cuisine, il me semble que ce basculement du projet aurait du sens. Observons au passage qu'il simplifierait grandement le problème des cheminées (il y en a deux superposées, dans le projet actuel) puisque, dans mon hypothèse, une seule, à l'étage, suffirait. Cela paraît valoir la peine d'y réfléchir tant qu'il en est temps.

J'ai donc proposé à Mr T. de venir se faire une opinion sur place...

Un hindou grimé en singe participe à une procession à l'extérieur du temple d'Hanuman, à New Delhi, le 25 avril, à l'occasion d'Hanuman Jayanti, fête célébrant la naissance du dieu-singe Hanuman. Ce dernier, divinité de la force, est vénéré en raison de son indéfectible dévouement au Seigneur Rama. (AFP PHOTO/ MANAN VATSYAYANA)

... en compagnie, bien sûr, de la demoiselle à l'écharpe blanche (qui a accepté ce matin d'être ma dernière "amie Facebook", ce dont je la remercie).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 10 Mai 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers
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La remise en état des abords immédiats du mur Ouest de la douve Nord est en passe d'être achevée :

10 mai 2013, vue prise derrière le fournil du manoir.

La restauration de ce mur sera donc bientôt terminée. Enfin !

Dans les parages, il reste bien sûr à finir les travaux sur le muret et le portail entre ce mur et le fournil. Mais qui a dit que Paris s'était bâti en un jour ?

Cette fois-ci, c'est parti pour le démontage de la cheminée des anciennes écuries :

15 mai 2013, le début du démontage de la cheminée des écuries.

Selon Jonathan, il n'y a pas la moindre trace de suie dans le conduit.

J'ai fait disposer dans la cour le sommet d'une ancienne souche de cheminée que m'a donné mon ami Jean LEMARIE il y a déjà un certain temps et que je gardais en réserve. Je pense qu'il ferait parfaitement l'affaire pour la souche à remonter.

15 mai 2013, 4 granits donnés par Jean Lemarié.

Jonathan me dit que ces granits ont 10 cm de large et 10 cm de long de moins que le haut de la souche qu'il vient de démonter. Voici donc qui devrait permettre de donner satisfaction, sur ce point du moins, à la conservation régionale des monuments historiques.

Un maçon passé me voir ce matin pour affiner son devis relatif au grand escalier du logis me confirme qu'il y aurait là de quoi couronner les boisseaux tubés de deux conduits de cheminée. Or c'est bien ce dont nous avons besoin, si du moins Mr T. accepte, comme je le lui recommanderai, d'implanter des inserts performants dans les deux cheminées prévues sur les plans de Lucyna.

Voici le courriel que je me propose d'adresser d'ici demain à M. Arnaud TIERCELIN, ingénieur du patrimoine, en poste à la direction régionale des affaires culturelles de Basse-Normandie :

(début de citation)

Cher Monsieur,

Par L.R.A.R. du 4 avril dernier, M. le conservateur régional des monuments historiques de Basse-Normandie m'a transmis, au titre du manoir de la Chaslerie :
- une « Autorisation DRAC sur dossier n° AC 061 201 13 00003 »,
- une analyse de projet portant la référence FH.

Sur le bordereau revêtu de sa signature, M. HENRIOT n'a pas manqué de m'informer que « cette décision peut faire l'objet d'un recours devant le tribunal administratif compétent dans un délai de deux mois à compter de sa réception ».

Or l'analyse de projet qui, selon l' « Autorisation AC » en question, comporte des conditions à celle-ci (en réalité, une réserve et cinq conditions) appelle de ma part une série d'observations que je souhaiterais soumettre, au moins verbalement, à la D.R.A.C. de Basse-Normandie avant de donner éventuellement à ce dossier la suite qui apparaîtrait nécessaire.

Puisque vous êtes désigné par ladite « Autorisation AC » pour assurer le « contrôle scientifique et technique » de ce dossier, je me permets de solliciter un rendez-vous avec vous afin d'essayer de dissiper ce que je considère, en l'état du dossier, comme une série de simples malentendus.

Je désirerais en effet :
- vous préciser les diverses erreurs de fait que comporte l'analyse de projet en question, étant entendu que (1) les deux kilogrammes de documents mis à grands frais dans les circuits administratifs, à quoi s'ajoute une « étude préalable » en plusieurs exemplaires elle aussi, comportaient, me semble-t-il, nombre d'informations utiles qui paraissent avoir échappé et (2) il aurait été loisible, avant de m'adresser une L.R.A.R. comportant un tel délai impératif, de venir sur place pour s'assurer de la pertinence de diverses appréciations ou même de m'interroger par téléphone, courriel, courrier simple ou tout autre moyen au choix de la conservation régionale à qui je me serais fait un grand plaisir de répondre tout aussi simplement ;
- vous prier de me communiquer les éléments de doctrine, ou tous autres documents pertinents, très importants en l'occurrence, qui ont permis à l'administration des affaires culturelles d'approuver, sur le même monument historique, le percement de 20 ouvertures (si je compte bien), pour la plupart très mal réalisées sans aucun doute, lorsque, il n'y a pas si longtemps, le propriétaire de la Chaslerie était conseiller général de l'Orne, et qui, aujourd'hui, s'opposeraient au percement d'une seule ouverture dans les règles de l'art ; à cet égard, je rappelle que cette unique ouverture nouvelle serait elle-même volontairement compensée, dans le projet récemment soumis à la D.R.A.C., par (1) l'occultation de deux fenêtres très laides ainsi que (2) la réduction en fenêtre d'une porte non moins incongrue et, de surcroît, ratée par nos prédécesseurs respectifs ;
- vous prier d'expliciter en tant que de besoin diverses appréciations sur les petits bois et vitrages de diverses ouvertures, sujet sur lequel, comme nombre d'amateurs de vieilles pierres dont plusieurs éminents, je vous tiens évidemment pour un expert.

Avant de conclure ce courriel, il me semble utile de souligner que le projet qui vous a été soumis a été très mûrement réfléchi. Comme la D.R.A.C. le sait, il est destiné à favoriser la transmission d'un monument historique trop longtemps malmené à un jeune homme qui a le courage de se lancer dans une telle aventure, en prenant ainsi le relais des efforts consentis depuis 22 ans pour sauver ce monument, tâche encore inachevée à ce jour. Dans ce contexte, je pense qu'il serait fâcheux, dans l'intérêt-même du monument, de dissuader ce jeune homme courageux en confirmant des contraintes qui s'avèreraient pour le moins contestables. Au contraire, et puisque l'opération forme un tout et que l'état du colombier adjacent appelle des interventions lourdes d'urgence, il pourrait paraître très souhaitable et particulièrement judicieux de programmer dans les meilleurs délais le subventionnement de la restauration de la charpente et de la couverture du colombier, selon les termes et dans le prolongement de l' « étude préalable » que vous connaissez.

Dans l'attente du plaisir de vous rencontrer, je vous prie d'agréer, cher Monsieur, l'assurance de mes sentiments cordiaux.

Pierre-Paul FOURCADE

(fin de citation)

P.S. du 17 mai 2013 à 3 h 30 : courriel envoyé.

P.S. du 18 mai 2013 : M. TIERCELIN m'a téléphoné dès hier pour proposer de passer à la Chaslerie jeudi prochain, ce que j'ai immédiatement accepté.

J'ai trouvé Igor ce matin en train de retirer les gravats tombés au rez-de-chaussée des écuries :

22 mai 2013, Igor en fée du logis.

Le fait est que le conduit de cheminée a été démonté dans ce bâtiment jusqu'au niveau du plancher du 1er étage :

22 juin 2013, au 1er étage des écuries, vue vers le Sud.

Il y a là un très beau volume. Mais Mr T. préfère s'en tenir aux plans de Lucyna, c'est-à-dire chambres à l'étage et salles à vivre au rez-de-chaussée.

22 juin 2013, au 1er étage des écuries, vue vers le Nord.

Plus exactement, il m'a dit que si je voulais procéder aux changements de programme que je préconise, il n'y voyait pas d'inconvénient si je finançais les travaux. N'est-ce pas qu'il est rigolo, ce garçon ?

Au courrier ce matin, une lettre de la D.R.A.C. :

Cette lettre témoigne du fait que la venue récente de M. TIERCELIN à la Chaslerie a permis de lever les malentendus précédents. Une nouvelle fois, je le remercie de s'être ainsi déplacé. Je remercie également le conservateur régional des monuments historiques d'avoir facilité ce déplacement et pris en compte ses enseignements d'une manière conciliante.

Quelques réactions marginales cependant :
- sur les petits jours en façade ouest, nous nous efforcerons de copier le modèle indiqué ; toutefois, il est possible qu'un encadrement, non en granit comme sur le bâtiment Nord, mais en pierres locales soit plus discret encore ; j'ajoute qu'il serait plus facile à réaliser ;
- sur les chatières et passe-barres, M. BOUSSIN maintient sa position pour des raisons techniques et esthétiques qui me paraissent convaincantes ; la maison AUBERT-LABANSAT devrait également fournir son point de vue, je l'espère du moins ;
- sur la haute fenêtre du mur ouest coiffée par la sablière, mon fils a eu une première réaction de réticence quand je lui ai fait part de l'idée de la réduire pour intégrer un linteau ; comme c'est un garçon intelligent, je pense qu'il se rangera à nos arguments.

Dans l'immédiat, le marché relatif à la restauration de la charpente et de la couverture des écuries n'est toujours pas signé mais cela pourrait être imminent.

Au courrier ce matin, enfin, une carte postale de Mr T. et de sa chérie :

Ces jeunes gens intrépides ont donc inventé les vacances pour se reposer des vacances...

Et pendant ce temps-là, à la Chaslerie, on bosse pour eux :

7 juin 2013, sur la façade Ouest de l'aile de la belle-mère.

Igor et Jonathan ont en effet commencé à reboucher certaines ouvertures de la façade Ouest des écuries. Je leur ai cependant demandé de couper le sifflet de Normandie FM dont la zimboumboum débilitante me strie les tympans alors que je me suis réfugié dans la chambre de Mr T. où j'essaye de finir la lecture du "Winston".