Par corps de métier

Hier matin, j'ai émergé de mon bureau à 10 heures passées.

Igor était en train de s'escrimer pour faire démarrer la bétonnière :

6 mai 2015.

Un peu plus loin, dans les nouvelles terres, Thierry BOURRE, au volant de sa mini-pelleteuse...

6 mai 2015.

... était hilare...

6 mai 2015.

... et m'a accueilli avec une vanne salace :

6 mai 2015.

Plus sages, ses compagnons déposaient les plants en motte (achetés chez LEMONNIER) dans les sillons fraîchement formés :

6 mai 2015.

6 mai 2015.

Dans l'après-midi d'hier, il pleuvait tellement qu'Igor n'a pu couler le béton des fondations du deuxième petit pont :

6 mai 2015.

J'ai voulu monter dans les échafaudages. Comme aurait dit mon père, il pleuvait "comme vache qui pisse" :

6 mai 2015.

Il en fallait plus pour m'arrêter :

6 mai 2015.

Roland BOUSSIN et ses compagnons, transformés en acrobates et dument harnachés, étaient en train d'arrimer sous le vent les bâches du parapluie :

6 mai 2015.

6 mai 2015.

De mon côté, trouvant la lumière belle, j'ai mitraillé les alentours...

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

Dommage qu'entre les équipes de Thierry BOURRE et celles de Roland BOUSSIN, il y ait eu tant de camionnettes pour gâcher un peu mes photos.

M. MAFFRE, rentrant de congés, m'a joint ce matin avant 8 heures pour savoir où en était Roland BOUSSIN. Il avait déjà vu les photos mises en ligne la nuit dernière.

En complément, voici deux photos qui montrent qu'au début de la dernière journée de travail avant la réunion de chantier de lundi prochain, la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS n'a installé que les trois-quarts des parties supérieures du parapluie, et qu'une toute petite partie des bâches latérales :

7 mai 2015.

7 mai 2015.

Il reste en outre un quart des ardoises à déposer, celles du versant Nord.

Il est possible que M. MAFFRE, considérant que le nécessaire n'a pas été fait pour que sa réunion soit utile, décide de reporter celle-ci. Il devait en effet pouvoir apprécier l'état de la charpente.

Toute la journée d'hier, le gendre et les compagnons de Roland BOUSSIN ont mis les bouchées doubles pour que la réunion de chantier de lundi prochain avec M. MAFFRE puisse bien se tenir, c'est-à-dire pour que M. MAFFRE puisse apprécier l'état de la charpente découverte.

Dans l'après-midi, je suis monté voir où ils en étaient et, surtout, ce que cela donnait. En voici quelques aperçus.

D'abord au niveau de la lucarne Sud, dont nous connaissions l'intérieur délabré. Je dois vous dire que je n'ai pas été déçu par ce que j'ai vu là, donc du Sud :
. le bas de la lucarne :

7 mai 2015.

. la restauration au ciment (carrément) de pièces de bois pourries depuis très longtemps (on avait déjà vu le même type de "soin" sur les sablières Est des écuries lorsqu'on avait découvert ces dernières) :

7 mai 2015.

. le caractère non jointif de la sablière sous la lucarne :

7 mai 2015.

. le caractère totalement délabré du bas des montants de la lucarne dont on se demande comment elle n'a pas été arrachée par un coup de vent :

7 mai 2015.

. le bas de la lucarne vu du Sud-Est :

7 mai 2015.

. le haut de la lucarne vu du Sud-Est :

7 mai 2015.

En résumé, tout est mort et archi-mort.

On a de plus la preuve que, lors de la dernière campagne de restauration (au milieu du XXème siècle sans doute), on a préféré bricoler au ciment plutôt que changer des pièces de bois déjà en coma dépassé.

Cela promet !

Poursuivons notre promenade dans les échafaudages et voyons ce que nous réservent les sablières.

On fait là de bien étranges rencontres, comme cette momie de loir (ou de fouine ? il faudra que je remonte la mesurer), une patte avant posée sur le crâne d'un autre animal (de quoi s'agit-il ?) ...

7 mai 2015.

... ou, à l'angle Sud-Ouest de la sablière Sud, des œufs tout juste pondus (qui saurait nous dire de quoi ?) :

7 mai 2015.

On se rend compte de la façon dont le plancher des combles a été posé sur les solives, une isolation étant coincée entre le plafond de la chambre de mon aîné (au 2ème étage du colombier) et ce plancher des combles :

7 mai 2015.

Derrière la sablière extérieure, une accumulation de crottes diverses qui ne nous surprend plus, depuis que nous sommes devenus experts de cette matière :

7 mai 2015.

Revenons-en à la sablière extérieure proprement dite. Voici son angle Sud-Est :

7 mai 2015.

Quel sera le diagnostic sanitaire de M. MAFFRE ? Quel sort réserver à cette sablière à reliefs cubiques et à cet arêtier qui me semble à bout de souffle ?

C'est ce que nous apprendrons lundi prochain. Pour ma part, j'aimerais bien qu'en attendant, la jeune classe concernée réfléchisse aux deux questions suivantes :

- n'est-ce pas le moment de changer la sablière pour un modèle analogue à celles des écuries ? Le colombier et les écuries ont certainement été mansardés à la même époque, au milieu du XVIIIème siècle et il paraît très probable que les sablières des deux bâtiments aient été analogues au départ. Pourquoi ne pas oublier la sablière simplifiée qui date peut-être du début du XXème siècle et dont les disjointoiements manifestent que ce n'a jamais été un travail de qualité ?

- encore plus audacieux : j'ai des doutes très sérieux sur la date à laquelle les lucarnes ont été installées sur le colombier : la qualité du travail est bien moindre que celle de l'ossature de la charpente du colombier. Je pense que ces lucarnes ne sont pas du XVIIIème mais ont été ajoutées un bon siècle plus tard. Le moment n'est-il pas arrivé de les supprimer ? Si j'étais le payeur, c'est ce que je déciderais sans nul doute. Par la même occasion, je supprimerais le plafond de la chambre du 2ème étage ainsi que le plafond des combles. La pièce du 2ème, ainsi allégée de ces mochetés, retrouverait un volume de grande manorialitude. Et en jetant ces plafonds et planchers à la poubelle, on supprimerait le besoin de l'escalier nul qui relie actuellement le 2ème et le 3ème niveau du colombier. Certes, cela renverrait dans les écuries, à leur premier étage, le cabinet de toilettes de la chambre manoriale du colombier. Mais quelle allure, nom de nom !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 9 Mai 2015
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Abords, Avenue, terrasse
0
Depuis quelques mois, Igor s'est occupé principalement des arbres et des fleurs de notre manoir favori. Il l'a fait à sa façon, sérieuse, réfléchie mais, au moins à mes yeux, volontiers un peu lente.

Le retour des beaux jours lui permet de revenir à ses premières amours, à savoir la maçonnerie. Je lui ai laissé carte blanche pour concevoir un deuxième petit pont pour enjamber le fossé de séparation entre le terrain qui se trouve derrière la cave et ce que j'appelle les "terres nouvelles", c'est-à-dire les terres que j'ai achetées aux voisins VINCENT l'an dernier.

Le premier petit pont, construit l'an dernier, m'avait donné toute satisfaction. Pour le deuxième, le fossé à franchir est un peu plus large, nettement plus profond et, en plus, il y a deux difficultés, d'une part un talus à enjamber au passage, d'une façon gracieuse si possible, d'autre part, le confluent, du côté amont, d'un second petit ruisseau. Tout ceci explique, m'a dit Igor, que son deuxième petit pont sera nettement plus large que le premier.

7 mai 2015.

Les fondations ayant fini par être coulées entre deux averses, Igor commence à maçonner les piles du pont :

7 mai 2015.

7 mai 2015.

7 mai 2015.

7 mai 2015.

Laissons Igor travailler à son rythme qui, ici, est bon. Je m'assure simplement, en dialoguant avec lui, qu'une fois terminé, ce petit pont supportera sans problème le passage du "Valtra", notre gros tracteur rouge.

J'estime que si - comme tout le donne à penser - Igor réussit ce deuxième petit pont, je pourrai lui confier, sinon la conception, car il la partagera avec moi, du moins l'entière réalisation du pont qui devra franchir le canal amont des douves, derrière la chapelle. Mais nous n'en sommes pas encore là du programme de restauration et il est probable qu'auparavant, Igor aura dû intervenir, à la demande du fiston, dans l'"aile de la belle-mère" et, à la mienne, dans la cave de la ferme, la cuisine du bâtiment Nord et, peut-être aussi, dans la moitié Nord du logis.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 9 Mai 2015
Journal du chantier - Administration - Terrassement - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse
0
Pendant que nous papotons de charpente ou de maçonnerie, n'ayons garde d'oublier le troisième corps de métier à l'œuvre en ce moment à la Chaslerie.

L'équipe de Thierry BOURRE a fini de sous-soler les "nouvelles terres", du moins là où nous avons obtenu l'autorisation tacite de l'administraaaâââtion. L'heure est venue des plantations. Voici les plants, ici de jeunes hêtres :

7 mai 2015.

7 mai 2015.

Et voici dans quel état se retrouve le terrain, après le passage des planteurs :

7 mai 2015.

7 mai 2015.

Comme on le voit, c'est pas gagné. Il y aura encore beaucoup de boulot avant de pouvoir s'abriter sous des arbres.

Dans vingt ou vingt-cinq ans, ma petite-fille, qui aura alors cet âge, pourra se promener dans les allées que nous venons de dessiner.
A cette époque-là, il est probable que je regarderai ce beau spectacle de la chapelle.
De sous la dalle qui m'y attend.

Il faut que, dans trois jours, pour recevoir les 1 000 VTTistes à leur "point de ravitaillement de la Chaslerie" ainsi que leurs familles et amis que l'on espère au moins aussi nombreux qu'eux, la Chaslerie soit en beauté.

J'ai donc demandé à Igor d'interrompre son travail de maçonnerie sur le deuxième petit pont et de tondre l'herbe aux alentours du parcours balisé :

11 mai 2015.

Il me dit qu'il va commencer par tailler les charmilles pour la première fois de l'année. Il faudra aussi aménager un parking à côté des pilastres sur la D22. C'est également l'occasion de sortir les bancs de jardin. Enfin, je contacte mon assureur pour vérifier si mon contrat inclut une police de responsabilité civile compatible avec cet afflux exceptionnel de visiteurs.
Je n'ai pu participer hier à toute la réunion de chantier organisée par M. MAFFRE avec M. BOUSSIN. Le fiston était absent, retenu par son travail à Paris.

Voici ce que j'ai noté :
- M. MAFFRE a constaté que les échafaudages étaient incomplets, notamment mais pas uniquement au niveau du bâchage ;
- M. MAFFRE a regretté que la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS n'ait pas avancé le chantier comme il avait été convenu ; il a trouvé le chantier sale, trop de liteaux encore fixés sur les chevrons, un côté non découvert.

11 mai 2015.

11 mai 2015.

Bref, il n'a pu procéder aux observations qu'il voulait. Il devra donc revenir (ce qui se traduira par un coût supplémentaire imprévu) ;
- M. MAFFRE a signalé à M. BOUSSIN que les travaux de l'an dernier sur les écuries présentaient des fuites en limite de la tour Louis XIII, ce qui est parfaitement anormal ;

3 mai 2015.

3 mai 2015.

3 mai 2015.

3 mai 2015, au rez-de-chaussée des écuries.

3 mai 2015.

- M. MAFFRE est d'avis que, compte tenu des souhaits qu'avait exprimés le fiston, il vaudrait mieux conserver les sablières et les lucarnes ; il s'est cependant interrogé sur ce que pouvait être la charpente d'origine.

Son compte rendu de visite devrait nous parvenir dans les prochains jours. En attendant, j'ai pris des photos, d'abord pendant la 1ère moitié de sa visite, ensuite en fin de journée. Voici mon reportage :

1) le matin :

11 mai 2015.

11 mai 2015.

. sur l'état de la sablière, en-dessous de la lucarne Sud ; on remarque que cette sablière a pourri de sorte qu'elle présente d'importants manques :

11 mai 2015.

11 mai 2015.

11 mai 2015.

. de même, l'angle Sud-Ouest des sablières est bien abîmé :

11 mai 2015.

. de façon générale, l'ossature intérieure de la charpente est en bien meilleur état que ce que M. MAFFRE a pu entrapercevoir de sa structure extérieure :

11 mai 2015.

11 mai 2015.

2) l'après-midi, j'ai trouvé des nids comme celui-ci (de geai ?) bâtis entre les chevrons...

11 mai 2015.

... de même qu'une bestiole rousse, ressemblant à une grosse souris, est venue m'observer puis s'est éclipsée sans demander son reste. J'ai fini ma promenade par un examen des lucarnes où l'on voit, par exemple sur cet appui, qu'on avait eu recours à des pièces de bois de récupération :

11 mai 2015.

Enfin, je me suis demandé ce que M. MAFFRE pouvait avoir trouvé d'intéressant aux frontons des lucarnes :

11 mai 2015.

Hier, en fin de journée, alors que l'équipe de Roland BOUSSIN, qui ne reviendra pas aujourd'hui, rangeait le chantier avant de partir, je suis remonté dans les échafaudages du colombier où Franck LIEGEAS m'a fait part de ses constats et appréciations sur l'état de la charpente. Comme il employait un vocabulaire technique trop pointu pour moi, je lui ai rapidement passé mon appareil photos afin qu'il photographie ce qui lui paraissait important.

12 mai 2015.

Il a été entendu que, sur la base de mes photos et des siennes, il rédigerait ses appréciations. Dès que son rapport me parviendra, je le mettrai en ligne sur notre site favori.

En attendant, voici la plupart de ces photos, dans l'ordre où elles ont été prises et avec mes propres commentaires. Comme on le verra, avec moi tout n'est pas toujours d'une technicité parfaite. En plus, je ne suis même pas capable de savoir si certaines photos que je vais présenter ne devraient pas être tournées afin que le haut des pièces de bois photographiées figure bien en haut de la photo. C'est vous dire.

Quoi qu'il en soit, s'il est une chose dont je suis sûr, c'est que la journée d'hier a été marquée par le retour sur notre chantier de Régis, compagnon-charpentier de Roland BOUSSIN que j'appelle régulièrement "le chéri de ces dames" puisqu'il mérite, d'après ce que l'on me rapporte (je n'ai pas eu l'opportunité de le vérifier à ce jour, bien que je le connaisse depuis de nombreuses années mais je suis sans doute beaucoup trop sage pour cela) le sobriquet de "marteau-piqueur de l'amour". Le voici d'ailleurs au travail avant...

12 mai 2015.

... puis après qu'il ne réalise qu'une fois de plus, il va être immortalisé par notre site favori pour la plus grande joie de ses groupies rameutées pour la circonstance :

12 mai 2015.

Dans le même registre technique, je note, tant que j'en suis capable, que, d'après Franck, les petits œufs bleus aperçus à côté de l'angle Sud-Ouest de la sablière, sont des œufs de merle, de même que le nid repéré avant-hier. Les plumes vues à proximité pour rendre ce nid douillet sont de poule, de pigeon ramier (la grande) ou de pintade (celle avec des points blancs) et non de geai. Quant à ma "souris rousse", ce serait en fait un mulot dont les fouines sont friandes. Enfin, le petit crâne détecté hier...

12 mai 2015.

... serait également de merle. Merci Franck !

Revenons-en à nos moutons ! Sous les trois lucarnes, la sablière est largement pourrie. On le savait déjà pour la lucarne Sud mais c'est vrai également pour les deux autres bien que dans une moindre mesure, qu'il s'agisse de la lucarne Sud-Est...

12 mai 2015.

... ou de la Nord-Est :

12 mai 2015.

A ce stade, je me contente, pour l'essentiel, de mettre les photos en vrac :

- haut de la lucarne Nord-Est enlevé ; remarquez les encoches sur une pièce de bois rapportée il y a longtemps ; ces encoches étaient creusées pour permettre de clouer des clous trop courts ; la grande pièce de bois horizontale a donc été bricolée il y a longtemps ; en fait, deux pièces de bois ont été juxtaposées tout autour du bâtiment, lorsque (hypothèse suite à ce premier indice) la toiture a été mansardée (mi-XVIIIème vraisemblablement, lorsque le charpentier Jean MIDY est intervenu sur les écuries en y laissant sa marque, comme sur la cave) :

12 mai 2015.

Photo prise près de l'endroit précédent :

12 mai 2015.

Le même angle Nord-Est , ce qu'on y voit n'est vraiment pas frais :

12 mai 2015.

Angle Sud-Est vu de l'Est ; même système d'encoches :

12 mai 2015.

Idem au Sud-Sud-Ouest :

12 mai 2015.

Idem à l'Ouest-Sud-Ouest :

12 mai 2015.

Angle Nord-Ouest :

12 mai 2015.

Pièce de bois de réemploi attaquée par la mérule et pourrie, censée soutenir le poinçon Ouest :

12 mai 2015.

Hauts de poinçons pourris (là, je ne sais plus comment la première photo suivante doit se regarder) :

12 mai 2015.

12 mai 2015.

12 mai 2015.

Arbalétrier Sud-Est (j'ai un doute) pourri vu de dessus :

12 mai 2015.

Vu intérieure prouvant, dixit Franck, que le haut de la charpente n'est pas d'origine ; il est d'avis et expliquera dans son rapport que la charpente d'origine n'était pas mansardée mais droite avec un point de convergence unique des arbalétriers :

12 mai 2015.

Poinçon pourri vu du dessous (si je ne me trompe pas) :

12 mai 2015.

Bas du poinçon Est, pourri sur toute sa hauteur :

12 mai 2015.

Autre preuve de la mansardisation tardive (mi-XVIIIème) d'une charpente initialement droite :

12 mai 2015.

L'attaque de mérule vue sous un autre angle :

12 mai 2015.

L'autre "soutien-poinçon" (je ne connais pas le nom) en bois de réemploi sous-dimensionné, preuve d'un bricolage tardif (vers 1850 ?) :

12 mai 2015.

Pièce de bois particulièrement mal en point, sur le versant Ouest :

12 mai 2015.

Même secteur :

12 mai 2015.

Jet d'eau en altitude, autre preuve que la charpente était encore droite à l'époque de la construction de la cheminée (début XVIIIème d'après moi, lorsque le bas du colombier a été rendu habitable ; cf la disparition des boulins sur les deux étages bas et les linteaux des ouvertures de ces niveaux) :

12 mai 2015.

Encore merci pour ces premiers éléments de diagnostic, Franck ! Ici, pour terminer ce message, un arbalétrier H.S., à l'angle Sud-Est si je ne me trompe pas :

12 mai 2015.

Courriel reçu hier de M. MAFFRE :

(début de citation)

Messieurs,

Veuillez trouver ci-joint le compte-rendu de la réunion de chantier du lundi 11 mai 2015.

A la demande du maitre d'ouvrage, le prochain rendez-vous aura lieu le lundi 25 mai 2015, à 9h30, sur place.

Bien cordialement

(fin de citation)

Quant au compte rendu, je ne le mets pas en ligne tant sa rédaction témoigne que M. MAFFRE a été inhibé dans sa rédaction par la perspective de retrouver son texte sur notre site favori.

Il me connaît encore mal car, avec la pudeur qui me caractérise indubitablement, j'aurais mis un blanc sur les passages délicats. Au lieu de quoi, nous avons reçu un document parfaitement incolore, inodore et sans saveur. Et de surcroît sans aucune photographie. Donc, comme le diraient nos amis anglo-saxons, "there is room for improvement".

D'après ce que m'a dit Franck LIEGEAS, la couverture du colombier de la Chaslerie aurait été droite à l'origine. Ceci me rappelle des photos, aperçues dans des livres, du château de Cricqueville-en-Auge :

Ces photos sont d'autant plus troublantes que ce château date de 1584 (14 ans avant la Chaslerie) et que le décor de ses façades a pu inspirer, avec son damier de pierres et de briques, les bâtisseurs de notre logis favori.

Or j'apprends que Roland BOUSSIN serait allé se plaindre à M. MAFFRE de ma demande à son gendre de consigner par écrit, en utilisant les termes techniques appropriés, ses observations.

Laissant la pleureuse de service à ses gémissements, j'ai proposé au fiston de prendre à ma charge une partie du surcoût prévisible d'une modification du programme de restauration de la charpente du colombier, au cas où, comme cela me semble probable en l'état du dossier, les appréciations de Franck LIEGEAS - un garçon sérieux à qui je fais volontiers confiance - seraient confirmées lors de la prochaine réunion de chantier à laquelle ce charpentier méticuleux devra, bien entendu et n'en déplaise à son beau-père, participer.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 18 Mai 2015
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Plomberie-chauffage - Ferme et son fournil
2
M. DELTA est passé ce matin au fournil de la ferme. Il s'est borné à changer le futur tuyau d'évacuation du lavabo en lui en substituant un de moindre diamètre :

18 mai 2015.

Cette fois, il est d'avis que la dalle doit être coulée sur l'installation de chauffage électrique avant que les revêtements de placo ne soient fixés sur les murs du cabinet de toilettes puis que le bac de douche ne soit installé.

Igor ayant des doutes sur sa compétence pour couler cette dalle, je pense faire appel à un maçon ayant pignon sur rue. Justement, j'en ai remarqué un qui travaille à la restauration d'une vieille maison, place Saint-Julien à Domfront ; son travail me semble de bonne qualité ; je pense donc faire appel à lui.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 18 Mai 2015
Journal du chantier - Ferronnerie - Bâtiment Nord
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Roland FORNARI n'est pas seulement un artisan, c'est avant tout un artiste. Et même un grand artiste. Il vient de m'en fournir une nouvelle preuve aujourd'hui.

Je lui avais, il y a bien longtemps, commandé une rampe d'escalier pour l'entrée du bâtiment Nord ; j'avais précisé que je voulais quelque chose d'arachnéen et que je m'asseyais sur les règlements de sécurité qui imposent désormais une largeur maximale entre les barreaux. Roland avait élucubré sur la façon de fixer cette rampe sur le mur de la grande chambre en soupente et, comme l'on sait, il avait longtemps tardé à donner suite.

Il installe aujourd'hui une rampe qui ne correspond nullement à ma demande, et pas davantage à sa contre-proposition initiale.

Ceci dit, je la trouve très belle et parfaitement adaptée à l'escalier. En plus, elle respecte presque les normes de sécurité les plus absurdes.

Roland a joué sur une alternance de barreaux ronds et de barreaux carrés. Contrairement à ce que lui et moi avions prévu, il a ajouté une lisse basse. La fixation comporte des jambes de force. Le nez-de-marche (c'est-à-dire le premier barreau en bas) est en fer refendu et tourné. La main courante est en fer forgé et brossé. Comme toujours avec Roland, le matériau est du fer pur à 99,9 %, fondu par Thyssen dans la Ruhr selon un procédé Armco de 1906 et commercialisé en Europe par Aka Steel. Le tout est traité à l'huile de jade.

Mais trêve de bavardage, regardez :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

Chapeau bas, Roland !

P.S. : Roland m'explique que, "compte tenu de la doucine fantaisiste du menuisier qui s'est fait plaisir au tournant de son limon, aucune lisse métallique ne pourrait plaquer avec élégance, sachant qu'on a une ellipse et une contre-ellipse contradictoires".

18 mai 2015.

18 mai 2015.

J'avoue que, jamais de ma vie, je n'ai entendu parler de "contre-ellipse" et encore moins d'"ellipse et de contre-ellipse contradictoires". Mais je vois ce que veut dire Roland : le limon de l'escalier tourne et monte trop vite et présente une surface supérieure très difficile à habiller d'une lisse basse en fer forgé et à section rectangulaire.

18 mai 2015.

Ceci me confirme que le menuisier, tout "meilleur ouvrier de France" et aussi brave homme qu'il soit, n'avait guère d'expérience de la nécessaire coopération avec d'autres corps de métier. On sait que ces défauts me sont apparus rédhibitoires il y a déjà quelque temps.

Moralité : Roland a récupéré sa rampe et devra revenir après-demain avec une proposition appropriée pour franchir l'obstacle. Il m'en a dit un mot mais je préfère le laisser vous en faire la surprise. A suivre donc.