Maçonnerie-carrelage

Les bras m'en tombent de bon matin. Comment peut-on être aussi nul ?

Voici en effet les documents que je viens de scanner. Ils ont été annotés par "Maître Henri LEVÊQUE".
Maître en quoi, on n'ose l'imaginer.

On retrouve d'abord les horribles percements sous la sablière, tels qu'ils ont hélas été autorisés, à l'époque, par l'administration des affaires culturelles :

Et, si l'on tourne un abattant...

... voici ce que l'on découvre :


Ou encore :

On l'a donc échappé belle.

Mais le pire est à venir.
En effet, il est désormais prouvé de façon formelle que les escaliers absurdes de l'"aile de la belle-mère" sont le produit de l'esprit torturé du Tonton que l'on sait :

Quand je vois cela, je me dis qu'(...) !

P.S. (du 9 octobre 2021) : Quelques soixante-dix ans après que de telles horreurs ont pu être approuvées par les instances des affaires culturelles, je ne comprends toujours pas comment un tel forfait a pu être ne serait-ce qu'envisagé. Certes, à l'époque, la priorité du pays était de se reconstruire, d'où, entre autres, l'usage forcené du ciment. Mais quand même....
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 12 Février 2014
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis - Aile "de la belle-mère" - Désultoirement vôtre ! - Géologie
0
Où il se vérifie que les leçons de géologie les plus rébarbatives servent parfois à quelque chose...

On vient en effet de me proposer un lot de dalles anciennes. Elles sont exactement de la bonne qualité de granit pour notre manoir favori, y compris ces inclusions noires que les professionnels nomment des crapauds.

12 février 2014.

12 février 2014.

Elles étaient précédemment la propriété d'un agriculteur de La Motte-Fouquet, commune située à une trentaine de kilomètres à l'Est de La Haute-Chapelle. Cet homme de goût les avait recouvertes d'une fine couche de ciment mais, las de constater que cette pellicule s'écaillait, il a eu la brillante idée de les remplacer par un carrelage moderne...

12 février 2014.

Inutile de vous dire que j'ai tout de suite topé. Elles me seront livrées après-demain.
La journée n'est donc pas totalement perdue !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 13 Février 2014
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis - Bâtiment Nord
0
Jonathan a eu l'idée de ranger le rez-de-chaussée du bâtiment Nord et du logis. Voilà une excellente initiative qui aidera Carole, lors de son prochain passage ici, à imaginer de futurs aménagements dans l'ancienne cuisine...

13 février 2014.

...et aussi, dans le logis, sous la première volée de l'escalier :

13 février 2014.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 14 Février 2014
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
0
Jonathan a poursuivi le nettoyage des réalisations du Tonton que l'on sait...

14 février 2014.

... sous la première volée de l'escalier du logis :

14 février 2014.

Mais Carole ne viendra pas encore ce week-end passer l'inspection.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 16 Février 2014
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis - Tour Louis XIII - Aile "de la belle-mère"
0
Il était convenu que les dalles seraient livrées dans la cour, débarrassées de la pellicule de ciment.

Or le vendeur est arrivé avec un camion doté d'une pelle qui ne pouvait passer sous le porche :

14 février 2014.

Seule une partie de quelques dalles avait été nettoyée, et encore très mal, sans aucun égard pour la pierre et sa patine :

14 février 2014.

Comme il n'y avait pas d'autre possibilité que de déposer les dalles en bas de l'Avenue, mes employés ne pourront plus emprunter celle-ci, comme cela leur est nécessaire quotidiennement, tant qu'elle n'aura pas été débarrassée de cet encombrement inopportun :

14 février 2014.

L'entreprise BODIN m'assure néanmoins qu'elle va venir rapidement remettre de l'ordre dans cette affaire ainsi sabotée.

Comme chaque matin, les compagnons de Roland BOUSSIN commencent la journée par un café auquel nous sommes conviés :

17 février 2013.

Jo ne se le fait pas dire deux fois :

17 février 2013, Jonathan LEVERNIEUX.

Igor manque à l'appel. On dirait qu'il a du mal à quitter ses parents et amis en Roumanie ; sur sa "page Facebook", je lui ai pourtant écrit : "va fi salutat în Normandia, unde asteptam !"

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 17 Février 2014
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis - Tour Louis XIII - Aile "de la belle-mère"
0
Toujours pas de nouvelles d'Igor. En revanche, Jonathan, littéralement dopé par le café de ce matin, a fait des merveilles. Je calcule que, seul, avec l'aide du Valtra, il a déplacé, kärcherisé et rangé plus de 15 tonnes de dalles dans la journée !

Vous ne me croyez pas ? En voici la preuve :

17 février 2014.

17 février 2014.

17 février 2014.

17 février 2014.

La prochaine étape sera de numéroter ces pierres puis de mesurer les dimensions de leur surface récupérable, de manière à commencer à réfléchir au calepinage.

La jeune classe thibalducienne et Carole, qui ne doutent de rien, voudraient que j'aie fait déposer du gravier blanc immaculé dans la cour pour le mariage.
Elles ignorent à l'évidence les contraintes élémentaires du chantier :

17 février 2014, la cour après une journée de passage du tracteur.

On dirait cependant qu'elles ne sont pas les seules, ainsi que Claude MARTIN, venu saluer les copains, l'a encore démontré ce soir.

17 février 2014.

Mais, grâce au Valtra, tout est vite rentré dans l'ordre...

17 février 2014.

... à un pare-chocs près.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 18 Février 2014
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis - Bâtiment Nord - Tour Louis XIII
0
Igor est de retour, il a réussi 7 des 8 épreuves de son examen d'ingénieur, donc est en bonne voie pour atteindre son objectif. Je lui ai demandé de terminer la restauration du mur Sud du bâtiment Nord, de manière à ce que je ne risque plus de me casser la figure dans ses échafaudages lorsque je descends de mon bureau :

18 février 2014

De son côté, Jonathan a commencé à numéroter et mesurer les dalles :

18 février 2014

P.S. : Vérification faite dalle par dalle, il manque environ 10 % de la surface annoncée par le vendeur. Je pense donc qu'il n'est pas près d'être réglé par moi.

Coups de fil ce matin, tôt, entre 7 h 15 et 7 h 30 :
- Roland BOUSSIN doit me donner demain le devis actualisé relatif à la restauration de la charpente et de la couverture du colombier, ce qui me permettra de ne pas retarder davantage la saisine de la D.R.A.C. pour subvention ;
- M. DELTA, le plombier, passera lundi prochain pour voir quelles tuyauteries faire passer sous le futur dallage de l'entrée du logis ;
- M. COOS, de l'entreprise BODIN, va me transmettre un devis relatif aux travaux que je souhaite lui confier en 2014 ; j'hésite encore sur le point de savoir si je ne chargerai pas plutôt Igor et Jonathan de la pose du dallage de l'entrée du logis ; à ce stade de mes réflexions, je penche plutôt vers une pose par l'entreprise BODIN ; dans ce cas, il faudra que je trouve comment employer mes gars dans l'immédiat (entretien des abords en liaison avec Bernard ou bien surélévation du mur Nord des écuries, au-dessus de la sablière de la tour Louis XIII mais sous la couverture des écuries).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 20 Février 2014
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Abords, Avenue, terrasse - Logis - Aile "de la belle-mère"
0
Selon M. LEBON, de l'entreprise BODIN, les dalles livrées cette semaine ne sont réutilisables que pour 28 m2 et non 33, comme indiqué par le vendeur. J'étais encore trop généreux dans mon évaluation. Deux employés de l'entreprise BODIN viendront les débarrasser de leur pellicule de barbotine dès lundi prochain.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 20 Février 2014
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
0
Pendant que Jonathan continue à débarrasser l'entrée du logis de son dallage absurde...

20 février 2014.

... Igor est parti à la recherche des sorties des tuyaux trouvés dans le sol de cette entrée...

20 février 2014.

... ce qui l'amène à déchausser deux pierres mal proportionnées qui servaient plus ou moins de seuil sur la terrasse, dont une, celle de droite, que je prenais pour une dalle de ciment...

20 février 2014.

... mais qui est, bel et bien, une dalle de granit, l'autre étant un linteau de fenêtre :

20 février 2014.

Question : d'où proviennent ces deux pierres ?
Réponse : mystère !
Hypothèse : autres traces d'un ancien manoir ?

Voici mon historique des constructions de la Chaslerie :

(début de citation)

. J'ignore s'il n'y avait qu'une ferme à l'origine ; mon hypothèse est qu'il y avait un manoir détruit par les Anglais au début de la guerre de 100 ans, qui avait permis à une famille de costauds de contrôler le gué voisin (le Guéviel, au confluent du Beaudouët ou Choisel et de l'Egrenne, distant d'environ 500 mètres du manoir actuel), point de passage obligé pour se rendre à l'abbaye de Lonlay en venant du Sud. Mon hypothèse est que l'ancien manoir était bâti sur la terrasse actuelle, terrasse dont le mur Ouest est percé de meurtrières orientées vers l'Ouest ; la chapelle, dont les fenêtres sont ogivales avait été bâtie du même côté de ce mur que cet ancien manoir. La question se pose de savoir si les deux tours rondes du logis, percées de meurtrières diverses, ne sont pas antérieures au corps principal du logis actuel. Sur le tympan de sa porte sur cour, le logis actuel porte la date 1598. Ce tympan est manifestement dû au même ciseau que ceux des manoirs de Loraille et de La Bouëtte (sur la commune actuelle de St-Roch-sur-Egrenne) et de La Servière (sur la commune actuelle de Céaucé) (voir le bouquin de DESGRIPPES).
. L'ancienneté de la noblesse des LEDIN fait l'objet de deux thèses : (1) les LEDIN prétendaient descendre d'une famille du Nord de la France et qu'un des leurs, Pierre LEDIN, avait rendu, en 1382, de tels services au suzerain de Domfront, le comte d'Alençon, qu'il avait été autorisé à apposer ses armes sur celles de la ville ; (2) des érudits locaux auto-proclamés, sans doute désireux d'abaisser les LEDIN pour complaire aux descendants d'acheteurs de Biens Nationaux, ont interprété de prétendues annotations de d'HOZIER comme réfutant cette théorie ; le fait est qu'est déposé aux archives de l'Orne un exemplaire du document au timbre du cabinet d'HOZIER, qui ne comporte aucune remarque négative de ce prétendu type. Il existe d'autres sources à la contestation, se fondant sur d'anciens procès intentés sous l'Ancien Régime par certains nobles voisins jaloux des LEDIN. Le fait est que les LEDIN semblent s'être élevés au sein de la noblesse essentiellement par des alliances de plus en plus prestigieuses, jusquà VASSY, gendre du dernier LEDIN et émigré à la Révolution. En tout état de cause, affirmer comme vous le faites que la noblesse des LEDIN ne date que d'Henri IV semble aller un peu trop vite en besogne.
. Le logis reconstruit en 1598 devait comporter une aile en retour qui a dû brûler avant le début du XVIIIème siècle ; c'est alors que la partie gauche de la façade du logis sur cour a été modifiée (percement de 4 fenêtres ; apposition d'un écu daté de 1598 au milieu de ces 4 fenêtres nouvelles). Le logis a brûlé en 1884 (foudre + 1 nuit sans secours). A la suite de cet incendie, les murs ont été arasés d'une soixantaine de centimètres (cf jet d'eau de la cheminée centrale) ; les linteaux des fenêtres du 1er étage sont désormais en bois ; les lucarnes ont disparu ; la charpente a été refaite à l'économie. Dans les années 1950, Henri LEVÊQUE a sévi dans le logis (ciment, matériaux bas de gamme, cheminée de Mebzon à Sept-Forges au 1er, cheminée de la Jarrière à Torchamp au RC, toutes deux maçonnées au ciment ; dans le salon, boiseries IIIème République mal coupées et ornées de plâtre ; etc.).
. La tour Louis XIII était accessible par une échauguette dont il reste la trace dans l'arrière-cour, au niveau du 1er étage ; l'escalier actuel est postérieur (il bouche d'ailleurs une ancienne ouverture, encore visible à mi-hauteur). Au 1er étage de la tour Louis XIII était logé le chapelain attaché à la chapelle du manoir.
. Le colombier devait comporter à l'origine un millier de trous ; il n'en reste qu'une centaine, visibles au 2ème étage actuel. Il est possible qu'à l'origine, le colombier ait eu une couverture analogue à celle de la tour Louis XIII. L'équivalent de 2 étages a été rendu habitable au XVIIIè siècle (cf linteaux des fenêtres). Vers 1950, Henri LEVÊQUE a fait percer 4 fenêtres au 2ème étage du colombier.
. Les écuries mansardées sont datées de 1764, charpente due à Jean MIDY, déjà intervenu 2 ans plus tôt sur la cave (ses spécialités : croix de Saint-André ; belles sablières extérieures ; signature).
. Le dôme à impériale date de Louis XIV ; il surplombe un mur percé de 4 meurtrières, sans doute d'apparat (pour signifier l'ancienneté de la noblesse).
. Le bâtiment Nord, construit au début du XIXème siècle, était à usage agricole ; il bouchait le flanquement réciproque de meurtrières de la tour Nord-Est et la tour Louis XIII. Il a été rendu habitable après 1950. Ces travaux étaient tellement ratés qu'une dérestauration s'imposait dès lors que le parti avait été retenu de ne pas raser ce bâtiment.
. La cour n'était donc pas fermée à l'origine. Elle l'a été progressivement.

(fin de citation)

P.S. (du 9 octobre 2021) : Plus de sept ans après avoir écrit ce texte, je n'aurais rien à y changer (sauf un ou deux termes trop familiers).

Je regrette d'autant plus qu'après que M. MAFFRE a refusé de tenir compte de ces remarques (pas seulement sur l'incendie de 1884), les contre-vérités ou insuffisances du diagnostic qu'il a assénées sous son timbre d'architecte du patrimoine continuent à "dire le droit" auprès de son fan-club administratif.

Il faudrait qu'un autre architecte du patrimoine, auréolé d'un prestige au moins égal parmi les instances administratives, accepte de détordre les erreurs en question.

Après mes plus de trente ans d'essais de dialogue plus ou moins facile avec lesdits types d'interlocuteurs, je ne suis pas persuadé que, le système étant ce qu'il est, ce puisse être demain la veille.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 22 Février 2014
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis - Aile "de la belle-mère"
0
L'entreprise BODIN nous a fait la bonne surprise de nous dépêcher Sébastien DUVAL pour débarrasser les dalles de leur barbotine. En une journée de travail...

21 février 2014.

... Sébastien a pu traiter un gros tiers du dallage. Pour ce faire, il tape sur la barbotine avec un burin puis nettoie la surface avec une solution d'acide chlorhydrique.

21 février 2014.

Il conviendra ensuite de procéder à un nouveau traitement pour atténuer les marques du burin.