Journal du chantier

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 9 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Bâtiment Nord
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Claude PRUNIER a fini de poser les tomettes, pour cette tranche-ci de travaux, dans le bâtiment Nord. Voici ce que cela donne :

8 octobre 2011, la fenêtre vers le fournil dans la

8 octobre 2011, la fenêtre vers la cour, dans la

8 octobre 2011, vue en enfilade, de la chambre mortuaire vers l'entrée en passant par le dégagement.

Il était temps de choisir la couleur des joints pour terminer cette pose, étant entendu que le chauffage par le sol impose un certain type de matériaux dilatables. Voici où Carole et moi en étions arrivés de notre dernière sélection :

8 octobre 2011,

Finalement, c'est la couleur de l'échantillon le plus à gauche sur la photo précédente que nous avons choisie.

A quelque chose, malheur est bon : l'alerte récente sur l'extension de la protection de la Chaslerie au titre des M.H. aura eu le mérite de me forcer à relire des textes arides. J'ai ainsi redécouvert que tout le terrain entre les douves et pas seulement celles-ci (de même que la cour, mais ceci est un autre sujet) est classé parmi les monuments historiques. Cela me redonne envie d'imaginer en quoi pourrait consister une belle restauration de cet espace. Or, un ami de Nicolas GAUTIER, le paysagiste Marc LECHIEN, avait couché sur le papier pour moi un premier projet, il y a 20 ans déjà. A l'époque où j'ai acheté la Chaslerie, j'étais en effet inconscient de la future extension du chantier auquel je m'attelais et, de prime abord, la reconstitution d'un genre de jardin médiéval me semblait une priorité...

Comprenant progressivement, sinon l'ampleur des dégâts, du moins la force des urgences, j'ai vite remisé ce projet aux oubliettes. Ces jours-ci, alors que Lucyna GAUTIER et moi finalisons le contenu de l'étude préalable que je souhaite lui confier en vue, notamment, de la restauration des maçonneries des douves, pourquoi ne redonnerions-nous pas vie au projet de Marc LECHIEN ?

Une réalisation de Marc LECHIEN, le château du grand jardin à Joinville.

Ce serait une belle aventure, bien que je ne sois pas du tout sûr d'être capable de la mener moi-même à bien. Je pense plutôt que cela devrait pouvoir intéresser une certaine génération montante. Il faudrait donc que j'en touche un mot, quand ils repasseront par ici, à des jeunes gens de ma connaissance. Ou bien que, découvrant ce message ici, ils ne prennent l'initiative de me téléphoner. Je suis sûr qu'un bon aménagement de cet espace d'environ un hectare aurait une sacrée gueule, si du moins on mettait en place un mode d'entretien facile des futures plantations.

Donc la suite à un prochain numéro ?
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 11 Octobre 2011
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage
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Un autre problème administratif à résoudre afin que le chantier de la Chaslerie soit en règle :

Valentin n'a pas de numéro français de Sécurité Sociale. Toutes les démarches entreprises à ce jour par lui comme par moi pour le faire immatriculer sont restées sans effet. On nous balade de guichet en guichet, de la mairie de La Haute Chapelle à la caisse d'assurance maladie de l'Orne (où l'on met 6 semaines pour vous faire une réponse d'attente sans que, d'ailleurs, rien ne suive) puis dans les bureaux de l'U.R.S.S.A.F. à Alençon. Là, on m'explique que je ne peux déclarer Valentin en utilisant les chèques emploi-service même s'il est "homme toutes mains". Je réponds que l'administration des chèques emploi-service consultée m'avait assuré que si. On me déclare que c'est à tort, que je dois passer par l'U.R.S.S.A.F. et qu'il m'en coûtera la bagatelle de charges sociales supplémentaires représentant 10 % environ du salaire de l'intéressé.

C'est de l'U.R.S.S.A.F. apparemment et seulement d'elle que dépend l'attribution d'un numéro de Séc. Soc. à Valentin et je crois comprendre que, sans un tel numéro, le système des chèques emploi-service ne peut recevoir mes déclarations. J'essaye de me défendre, on me répond qu'on comprend bien que les chèques emploi-service ne m'intéressent qu'en raison de l'avantage fiscal qui leur est attaché. J'explique que ce dernier ne joue pas du tout pour moi, du fait de la spécificité fiscale des monuments historiques.

On ne me croit pas et me laisse entendre que je risque d'être contrôlé et de devoir payer des pénalités si je n'obtempère pas en basculant sous l'égide de l'U.R.S.S.A.F.

J'essaye encore d'argumenter en signalant qu'avec le système des chèques emploi-service, il me suffit de déclarer en ligne le nombre d'heures travaillées et le montant du salaire pour que le bulletin de paye soit établi par la machine, alors qu'avec l'U.R.S.S.A.F., je suis obligé de perdre un grand nombre d'heures pour essayer de me tenir au courant de changements réglementaires incessants qui ne m'intéressent aucunement car j'ai d'autres chats à fouetter et ne suis pas équipé d'un service de paye comme une société du CAC 40. De tout cela, mon interlocutrice n'a cure.

Donc je vais devoir étudier patiemment tout un tas de nouvelles paperasses. Si je comprends bien, il faut que Valentin commence par produire un acte de naissance faisant apparaître le détail de sa filiation et... fournisse une traduction de celui-ci par un interprète assermenté. Heureusement que la Roumanie fait partie de l'Union européenne car, sinon, qu'est-ce que ça serait ?

A moins que, pour me simplifier la vie, je ne décide de me passer des services de ce salarié, d'autant que sa carte de séjour expire en janvier prochain.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 13 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers - Géologie - Désultoirement vôtre !
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Voici le bâtiment qu'Igor et Valentin s'apprêtent à démonter afin d'en récupérer les pierres :

13 octobre 2011, la façade avant du bâtiment à démonter.

13 octobre 2011, la façade arrière.

Les pierres n'ont pas la bonne couleur pour mes murs, de sorte que nous ne pourrons les réutiliser, dans nos futurs travaux, que pour les parements en contact direct avec la terre. Ceci n'est pas gênant car nous ne manquerons pas de telles configurations dans les murs de douves à restaurer, à commencer par le mur Ouest de la douve Nord sur lequel les travaux sont imminents et seront lancés dès que j'aurai reçu l'arrêté de subvention.

En outre, ces pierres sont à aller chercher à 6 km au Nord-Ouest de la Chaslerie, ce qui ajoute des frais de transport.

Mais j'ai pu les négocier à un prix très raisonnable. D'autant qu'il y en a de surcroît une bonne quantité déjà à terre, ce qui nous facilitera la tâche :

13 octobre 2011, des pierres qu'il ne reste plus qu'à charger.

Marie FRULEUX, l'architecte des bâtiments de France qui suit à Alençon le dossier de la Chaslerie, a laissé cet après-midi sur mon répondeur le message suivant :

1 - Il n'y a plus de divergence entre l'administration et moi sur l'étendue de la protection des différentes constructions, en particulier à propos de la ferme et de ses dépendances qui faisaient encore débat.

2 - En revanche, il m'est signalé qu'en vertu d'un décret de 2009, je ne peux me passer d'un architecte pour la restauration des murs de douves. Il est même précisé que cet architecte doit fournir une maîtrise d'oeuvre complète. Bien entendu, je compte confier cette tâche à Lucyna GAUTIER.

Voici une affaire qui semble cette fois enfin mise sur de bons rails. Donc merci à tous et en avant toute !
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 14 Octobre 2011
Journal du chantier - Administration - Murs divers - Archives, histoire, documentation - Désultoirement vôtre !
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Voici le texte de la circulaire du ministère des affaires culturelles qui rappelle en quoi consiste le décret de 2009 dont je viens de découvrir l'existence. Cette circulaire ne couvre pas moins de 30 pages de papier. On pourra, en la parcourant, se rendre compte de la réalité du cauchemar auquel l'administration soumet les propriétaires privés de monuments historiques, même lorsque, comme pour le mur Ouest de la douve Nord de la Chaslerie, les travaux qu'appellent leurs bâtisses sont à l'évidence des interventions simples et qui devraient pouvoir être menées à moindre coût.

Et dire qu'il y a, au niveau régional, des fonctionnaires soucieux de bien faire en appliquant de tels textes. Comment ne pas sympathiser avec eux et admirer leur zèle si méritoire au milieu d'un tel foisonnement de contraintes ?

Une amie, grande et active défenseuse de la cause des monuments historiques, m'a envoyé le courriel suivant (où j'ai fait disparaître les noms propres, sauf le mien) :

(début de citation)

Cher Pierre-Paul,

J'ai effectivement lu tous ces textes in extenso (y compris le code de l'urbanisme qui précède celui du Patrimoine), ce n'est pas pour autant que j'ai retenu grand chose tellement c'est complexe et touffu.

J'ai mieux retenu ce qui concerne les inscrits que les classés car j'en ai fait l'application. Il semble, néanmoins que les classés soient mieux servis que les inscrits pour qui la législation a été particulièrement redoutable. Ceci "afin de favoriser l'installation des architectes du Patrimoine" m'a-t-on dit.

Se référer aux fiches XXX (sur le site, ou les demander à XXX). Et aux tables des matières.

XXX a fait des travaux sur des kilomètres de murs. Il a fait appel à un architecte du patrimoine de Rambouillet. Cela lui a coûté 1200 €, ce qui est très raisonnable.
J'ai eu aussi d'autres exemples dans l'Oise très raisonnables (1500 € pour des travaux importants sur une église, avec appel d'offres).

Il faut surtout exiger des précisions sur le coût de l'intervention de l'architecte dès le départ sans se contenter de belles paroles pour ne pas se trouver "coincé" au dernier moment par l'urgence, sans possibilité de changement de direction.

Je vous joins un extrait concernant les travaux d'entretien sur ISMH qui sont dispensés de l'intervention d'un architecte (y compris balayage des sols et tonte de l'herbe, à l'identique bien sûr) Il faudrait en faire un concentré de merveilles. Le malheur est que le reste tombe sous le coup de la nouvelle législation.

Si vous pouvez me transmettre un texte de 15 à 20 lignes sur vos remarques je le transmettrai à l'"observatoire de la réforme", de façon anonyme si vous le souhaitez.

J'espère que les examens ont bien marché.

Amicalement,

(fin de la citation)

On voit donc que ce débat ne fait que commencer. Mais pourquoi diable devrais-je m'abriter derrière l'anonymat pour y participer ? Non, j'interviens au grand jour, cela en vaut la peine !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 19 Octobre 2011
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage
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Faute d'alternative, je me suis résolu à passer sous les fourches caudines de l'U.R.S.S.A.F. Je conserve en effet un très mauvais souvenir du fonctionnement de cette administration, à l'époque où je lui déclarais mes salariés, c'est-à-dire jusqu'à 2005, je crois.

On verra si, depuis lors, ils ont fait des progrès. Sinon, je rebasculerai mes déclarations vers le dispositif des chèques emploi-services dès qu'Igor et Valentin disposeront enfin d'un numéro français de Sécurité Sociale attribué par ces individus. Avec les CESU, au moins, je sais que cela fonctionne bien.

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Les nouvelles de l'économie ne sont pas brillantes et font craindre la probable mise en oeuvre prochaine d'une politique de rigueur. On pourrait imaginer que les enveloppes disponibles pour les travaux de restauration des monuments historiques puissent être touchées. Bien sûr, ce serait absurde car cela se traduirait par la mise au chômage rapide d'artisans qui contribuent vivement à l'emploi. En outre, la mise hors circuit d'artisans spécialisés ferait rapidement perdre un savoir-faire précieux pour entretenir un cadre de vie grâce auquel la France est une destination privilégiée pour les touristes, ce qui n'est pas neutre pour la balance commerciale, par ailleurs bien souffreteuse. Donc, à dire vrai, je ne crois pas qu'il faille trop s'inquiéter de ce côté-là.

Je suis cependant pressé de recevoir l'arrêté de subvention que j'attends à propos du mur Ouest de la douve Nord, ceci pour deux ou trois raisons :
- d'une part, il y a urgence à intervenir, ne serait-ce que pour ne pas mettre davantage en péril le fournil du manoir, inscrit à l'I.S.M.H. (et, accessoirement, déjà restauré, d'ailleurs à mes frais exclusifs) ;
- d'autre part, les travaux sur le mur Ouest de la douve Nord devraient pouvoir être lancés officiellement dans les meilleurs délais, pour me permettre d'occuper intelligemment mes salariés pendant quelques mois ; à défaut, je ne sais pas bien comment je pourrais meubler leur plan de charge.

Et pourquoi ne pas évoquer également l'arrivée prochaine de la saison froide qui n'est jamais propice aux travaux de terrassement ni aux chantiers lourds en général ?

Ceci dit, après tous les contretemps subis, comme l'on sait, pour des questions oiseuses (et désormais résolues dans un sens tout-à-fait correct), le contact est bien établi avec l'architecte. Donc on devrait pouvoir enfin avancer officiellement, vite et convenablement. Je l'espère du moins.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 21 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers
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Finalement, pour des raisons de sécurité, j'ai préféré charger Philippe JARRY, mon terrassier, de démonter le bâtiment de Lonlay-l'Abbaye dont j'ai acheté les pierres. Il a fait place nette :

nettoyage par le vide.

Il reste peut-être quelques menus détails à régler entre Normands de souche et Normand d'adoption. En attendant, la plupart des pierres sont arrivées près de mon chantier en cours ; il y en aurait 70 m3, ce qui constitue un bon lot :

21 octobre 2011, il y a là de quoi s'occuper un petit moment...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 22 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers
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Entre Normands de souche et Normands d'adoption, on doit se comprendre ! Igor et Valentin sont donc allés récupérer les pierres qui manquaient encore à l'appel, parmi les plus belles car les Normands sont gens de goût.

22 octobre 2011, Valentin et les pierres d'angle.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 25 Octobre 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Murs divers
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25 octobre 2011, the lord of the manor.

J'ai accueilli Lucyna GAUTIER cet après-midi à la Chaslerie. Nous nous sommes facilement mis d'accord, en vue des prochains travaux, sur les aspects administratifs qui restaient à régler.

Le journal nous apprend le probable prochain relèvement de la T.V.A. sur les travaux portant sur les logements. Le taux correspondant devrait passer de 5,5 à 7 %, semble-t-il. Voici qui, dans beaucoup de cas à la Chaslerie, va renchérir les travaux d'autant. Et ce n'est sans doute qu'un début.

Cependant, il y aurait lieu d'être beaucoup plus inquiet si, comme le laisse entrevoir le même article, le budget de la culture était rogné. A ce sujet, nous pourrions être déjà entrés dans une zone de turbulences.

A suivre : on le fera ici avec une grande attention !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 31 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers
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Mes Normands de Lonlay ne doivent pas être mécontents du "deal" précédent : ils me proposent 15 m3 de pierres supplémentaires. C'est topé, Philippe JARRY est chargé du transbordement !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 6 Novembre 2011
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Fournil du manoir - Murs divers - Météo - Désultoirement vôtre !
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J'ai un problème que je vous soumets.

Je dois remonter un mur, faute de quoi un bâtiment déjà restauré à mes frais exclusifs serait vite en péril. Je rémunère deux maçons que je paye, certes, à l'heure mais je ne puis décemment les garder longtemps inemployés, d'autant que ce sont de bons gars et qu'ils ont besoin de travailler pour subvenir à leurs besoins. La saison avance ; déjà le sol est boueux et cela ne va pas s'arranger au cours des prochaines semaines, de sorte que tout retard supplémentaire va vite obliger à repousser le démarrage des travaux au printemps prochain ; le grossiste vient de me livrer des matériaux nécessaires pour le mur et, à cette occasion, nous avons pu constater que le sol supporte mal le passage d'engins lourds comme le tracteur dont les maçons ont besoin pour travailler :

5 novembre 2011, le sol à proximité du futur mur Ouest de la douve Nord.

Or, pour respecter la réglementation applicable aux monuments historiques, il conviendrait, en toute rigueur, que j'attende un dernier coup de tampon sur un dernier document officiel avant de commencer à engager les travaux.

Je vous pose la question : si vous étiez à ma place que feriez-vous ?