Message #57663

Cèdre abattu (Le vieillard et les trois jeunes hommes)


Lundi à l’aube, après un an de tergiversations, de protestations, de manifestations, de pétitions, de rassemblements dominicaux, l’affaire a été tranchée, au sens propre du terme : le cèdre de la place Saint-Pierre à Amou a été abattu et tronçonné. (J’avais déjà, l’an dernier, eu l’occasion d’évoquer la question à deux reprises : ici, et .)

Évidemment, c’est triste, un arbre qu’on abat. La place a l’air toute nue. Elle devrait toutefois prochainement accueillir huit tilleuls. On plante, on abat, on replante : est-ce utile ? En tout cas c’est la vie. Les plus de soixante ans se disent qu’ils risquent de ne plus jamais voir l’ombre sur la place du village. C’est vrai. Ceci dit, quand j’étais enfant, le cèdre n’était pas là.

Peut-être ne sait-on plus gérer le temps long. De nos jours, on s’agace de tout ce qui n’est pas instantané, et on s’accroche à l’existant si ce qui doit le remplacer tarde à prendre forme. Quelques années de patience semblent une éternité, alors que dire quand le délai excède une vie humaine ? C’est sans doute le moment de se remémorer La Fontaine, et son octogénaire qui plantait.

N.D.L.R. : Loin d'être aussi optimiste (ou fataliste) que vous, j'ai retenu de mes classes préparatoires que "l'entropie augmente". L'entropie, autant dire le bordel ambiant.

Même si mon grand-père Henri FOURCADE a passé l'essentiel de sa vie à essayer de démontrer la fausseté du principe de CARNOT qui heurtait ses convictions religieuses, je ne vois toujours rien à l'horizon qui m'amène à partager ses intuitions.

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