Message #47216

Jean-Louis Girodolle, nouvel homme fort de Lazard France.

N.D.L.R. : C'était mon officier traitant au Trésor au moment de mes révocations, en 1998.

Parce qu'il était important que l'Etat sorte enfin de son mutisme, je l'avais laissé, sans intervenir, interpréter à sa façon les "erreurs, lacunes et contradictions" du contrat-cadre que j'avais dû appliquer durant mes mandats, document régissant les relations de la structure de défaisance que je présidais avec ses créanciers. Au premier rang de ces derniers, les A.G.F. étaient en position de conflit d'intérêts signalé et démontré. Après un examen mené avec méthode, Jean-Louis GIRODOLLE, faisant preuve d'une exceptionnelle virtuosité juridique, avait tout déclaré aplani, ce qui permettait à l'Etat de considérer, après que l'inspection générale des finances puis la la Commission bancaire avaient validé mes thèses, qu'il n'y avait pas matière à débat.

Jean-Louis GIRODOLLE avait alors eu la grande correction et l'élégance formelle, en liaison avec Nicolas THERY, au cabinet du ministre de l'époque, Laurent FABIUS, de me proposer de rester président de cette structure afin que je puisse mettre en application le contrat-cadre ainsi interprété. Voulant laisser la porte ouverte à la Cour des comptes qui était alors en train d'auditer la structure, j'avais décliné cette offre et préféré être révoqué.

Ce fut en vain car la Cour, où mon officier traitant était Emmanuelle WARGON et le président de la Chambre en charge, François LOGEROT, choisit de se coucher en détournant les yeux des points importants du dossier. Un tel comportement était d'autant plus lamentable que, dans son rapport qui, comme par hasard, me fut transmis seulement le lendemain de mes révocations, la Cour affirmait, ce qui était une première, que le montage en question avait valu amnistie pour les responsables, y compris dans la tutelle, du naufrage du Comptoir des entrepreneurs, naufrage si coûteux pour les contribuables de notre pays.

Les responsables de cette faillite professionnelle et morale et ceux qui en tiraient parti de façon éhontée pouvaient donc dormir sur leurs deux oreilles et poursuivre, pour les plus gradés d'entre eux, de très brillantes ou très lucratives carrières.

Depuis 1998, le dossier de cette très lamentable affaire est resté, à ma connaissance, en l'état. Peut-être, un jour, un universitaire, juriste ou historien de l'économie, que l'on souhaiterait talentueux, se penchera-t-il sur ce qui, selon moi, fournirait une illustration remarquable de la corruption des élites dans la France des années 1990 ?

Depuis plus de vingt ans, je tiens mes archives en ordre, à la disposition d'un tel chercheur, dès qu'il se présentera à moi. Car, s'il était encore nécessaire de le rappeler :

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