Message #1775

J'ai trouvé aux archives départementales de l'Orne, dans le fonds "Durand de Saint-Front", un cahier de 96 pages bizarrement annoté.

En voici d'abord la couverture puis la première page du texte :

Couverture du cahier du "fonds Durand de Saint-Front".

Page 1 du cahier du "fonds Durand de Saint-Front".

Il s'agirait donc d'un inventaire préparé pour un LEDIN en 1760 des archives de sa famille. Mais il y a été ajouté que cet inventaire est passé entre les mains de CAILLEBOTTE qui y a porté des annotations. Cet ajout au crayon est donc postérieur à CAILLEBOTTE mais je n'en sais à ce stade pas plus sur le scripteur.

De CAILLEBOTTE, je sais que ce Domfrontais vivait dans la première moitié du XIXème siècle ; c'était peut-être un droguiste. Or j'ai également trouvé, aux archives de l'Orne et dans ce même "fonds Durand de Saint-Front", une note rédigée par "Me Ch. du PLESSIS" (sans doute un homme de loi de la famille du PLESSIS VAIDIERE dont j'ai rencontré des descendants chez leur cousine Marie-Françoise LAURENSOU) qui comporte des indications précieuses : le cahier en question contiendrait, en page 84, une note de ce CAILLEBOTTE indiquant que "plus de 200 titres de la famille LEDIN sont tombés entre ses mains, par suite d'une vente faite par l'administration en 1825" :

Note de Me Ch. du PLESSIS, trouvée dans le "fonds Durand de Saint-Front".

J'observe que cette note porte, dans son coin supérieur gauche, une mention manuscrite "Ledin", inscrite au crayon, de la même écriture que la mention au crayon sur le cahier de 96 pages (voir en particulier la façon de former la lettre "d").

Il est donc tentant d'imaginer que cette mention au crayon a été portée par Jean DURAND de SAINT-FRONT lui-même, ou l'un des éventuels collaborateurs de son entreprise de dispersion de manuscrits à l'œuvre de Paris au milieu du XXème siècle.

Or, si l'on se rapporte à la lettre de Jean DURAND de SAINT-FRONT à Henri LEVÊQUE mise en ligne par mon précédent message, il est clair que le premier est l'auteur des annotations au crayon sur le cahier de 96 pages (voir en particulier ses "d").

Voici qui est intéressant. Nous pouvons désormais faire le partage, dans le cahier de 96 pages en question, entre les annotations de CAILLEBOTTE et celles du commerçant en vieux papiers.

Ceci devrait nous permettre d'évaluer, en première analyse, la crédibilité à accorder à ceux qui, notamment depuis la dispersion révolutionnaire du chartrier de la Chaslerie, se sont piqués de porter des jugements prétendument définitifs sur l'ancienneté de la noblesse des LEDIN.

Je ne suis pas informé que cet effort critique ait eu lieu à ce jour. J'aurais plutôt l'impression que des érudits auto-proclamés ont fait faire boule de neige à des appréciations d'autant plus négatives que le temps passait depuis l'extinction de la lignée des LEDIN, de ce fait hors d'état de se défendre, ce qui était bien commode pour tous les esprits malveillants.

Voici qui me motiverait assez pour reprendre le flambeau !

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