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Mots-clés : barnier

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Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 23 Octobre 2011
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Le 2 juillet 2009, j'ai adressé le courriel suivant à une candidate à des concours de beauté (j'ai occulté ici le nom propre de la personne citée dans ce courriel) :

(début de citation)

Madame,

Appréciant sur un plan général votre action contre la corruption, je viens d'acheter votre dernier ouvrage, "Des héros ordinaires".

Dès la lecture de votre préambule, je relève que vous comptez M. Daniel LEBEGUE parmi vos héros. Vous lui consacrez même un chapitre de ce livre.

Dans le cas de cette personne précisément, j'ai l'honneur de m'inscrire en faux contre votre typologie, qui me semble en l'occurrence relever plus du style de certains médias avides de sensationnel que de la réalité.

Sachez qu'administrateur civil à la direction du Trésor, j'ai présidé la seconde structure de défaisance du Comptoir des entrepreneurs de 1996 à 1998. Cette structure, mise en place dans le cadre d'une loi ad-hoc, avait pour objet de limiter le coût pour les contribuables français, des dérives de cet établissement financier. Or, durant tout mon mandat, la Caisse des dépôts et consignations m'a mesuré son soutien. Elle a même décidé, M. Daniel LEBEGUE étant son directeur général, de me faire révoquer afin de faire passer le contrôle de ladite structure dans les mains de ceux qui avaient le plus grand intérêt à tirer parti de la faiblesse, alors, de l'Etat, en l'occurence le groupe de la société défaussée.

Je considère que l'attitude, alors, de la Caisse des dépôts et consignations a suffi, à elle seule, pour que ma mission soit entravée au point d'être rendue impossible. En raison de ses fonctions et compte tenu de l'ampleur des sommes en cause, M. Daniel LEBEGUE a joué un rôle essentiel dans l'évolution du dossier.

Je m'honore d'avoir été révoqué dans ces conditions.

Je ne puis donc que regretter que votre souci didactique ne vous permette pas toujours de mesurer vos appréciations mais vous prie néanmoins, Madame, d'agréer l'expression de mes hommages respectueux.

Pierre-Paul FOURCADE

(fin de citation)

Un ami, alors conseiller à la cour de cassation, à qui j'avais communiqué ce courriel, avait eu pour réaction de m'écrire :

(début de citation)

Merci Pierre-Paul. Un mot de trop, à la fin, "respectueux". Pour ma part, comme je te l'ai dit, j'ai été choqué par la façon dont elle a traité, pour faire sa publicité personnelle, Brossolette et Lépine qui n'avaient commis aucun délit.
Bien à toi.

(fin de citation)

La destinataire de mon courriel étant députée européenne, je n'avais pas manqué de communiquer également ce dernier à mon supérieur hiérarchique, le directeur général du Trésor, d'autant que M. Daniel LEBEGUE est l'un de ses prédécesseurs.

Est-il besoin que je précise que ni Mme Eva JOLY, ni le directeur général du Trésor n'ont jamais répondu à ce courriel ? Ou encore que la décision de me débarquer avait reçu le feu vert d'un expert bien connu en "éthique personnelle", comme il dit, M. Dominique STRAUSS-KAHN, alors ministre des finances ? (N.B. : Bien entendu, la mise en ligne ici de cette vidéo ne vaut nullement de ma part approbation de l'attitude de son interlocuteur).

P.S. : J'ajoute que, le premier 14 juillet suivant ma révocation (soit le 14 juillet 1999), mon nom figurait sur le contingent de la Légion d'honneur au titre du ministère des finances ; cette décoration m'avait été attribuée sur intervention de M. Alain LAMBERT (de mémoire, il devait alors présider la commission des finances du Sénat) et de mon ami Michel BARNIER. Quelques années plus tard, un homme convenable (Francis MAYER, décédé prématurément) ayant été placé dans l'intervalle à la tête de la Caisse des dépôts, j'ai pu être indemnisé d'une façon conforme aux usages. Mais, plus de treize ans après les faits, j'attends toujours que le directeur général du Trésor, à la disposition constante duquel je demeure résolument, veuille bien m'attribuer une nouvelle mission car, normalement, ma mise à la retraite n'interviendra pas avant 5 bonnes années.

Treize ans après les faits donc, il ne paraît pas inutile d'observer - ne serait-ce qu'à titre de comparaison - ce que sont devenus les protagonistes de cette défaisance. Même si j'ai cessé de m'intéresser au sort de ces individus, il me semble, à titre d'exemples, que :
- M. Daniel LEBEGUE dirige la branche française d'une O.N.G. censée lutter contre la corruption ; de mauvais esprits pourraient se demander (...) ;
- mon successeur à la tête de la défaisance a vite été bombardé - pourquoi se gêner ? - directeur général du grand groupe d'assurances bénéficiaire des manœuvres de 1998 ; il s'occuperait aujourd'hui, semble-t-il, des relations publiques en France d'un groupe financier étranger spécialisé dans la gestion de fortunes dans un paradis fiscal voisin ;
- après la perte de 3 milliards d'euros consécutive à son mandat à la tête du Comptoir des entrepreneurs, le président de cet établissement, pourtant condamné au pénal, s'est vite retrouvé employé par un groupe qui vit largement de deniers publics et dont le président actuel illustre les gazettes car, n'est-ce pas, "il n'y a pas de limite, chéri !"
- l'ancien directeur général du Comptoir, signataire de documents mémorables, serait, quant à lui, trésorier-payeur général de région : on connaît des sorts plus durs. Entre temps, l'impayable M. STRAUSS-KAHN, je crois, en avait fait son directeur de la législation fiscale à Bercy, sans doute une façon de l'inciter à boucher les trous qu'il avait creusés lors de son brillant passage dans la banque...

Il est vrai que, comme je l'ai compris trop tard, l'existence-même du plan de sauvetage du Comptoir des entrepreneurs valait juridiquement - le droit étant ce qu'il est - amnistie pour ceux qui s'étaient illustrés à sa tête ou dans sa mouvance à la grande époque. Il paraît en effet qu'il n'y avait plus de préjudice dès lors que le contribuable payait ! Une recette qui pourrait resservir assez vite, assurément !
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 11 Aout 2018
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Astronomie - Références culturelles
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Au milieu de la nuit, je savoure le bouquin que m'a offert Carole ("La diplomatie n'est pas un dîner de gala"). Passionnant. Quel plaisir de partager tant de vies si différentes de la mienne !

De minuscules bestioles attirées par la lumière de ma lampe de chevet, entrées par le houteau ouvert de ma chambrette monacalo-monastique savourent, quant à elles, mes oreilles. Ça me chatouille et ça me gratouille. Je referme le houteau à défaut d'éteindre la lampe.

La lecture continue.

P.S. (du 15 août 2018) : Malgré son poids, cet ouvrage se lit d'un trait. J'ai beaucoup aimé. Je partage le constat amer sur l'évolution de l'Europe, et pas que face à la Chine, si bouillonnante et, sans doute, inquiétante quand elle détruit son passé pour se couvrir de gratte-ciels toujours plus foisonnants et se développe à un train d'enfer sans souci pour l'environnement.

Des portraits intéressants. BARNIER, laminé, JUPPE, encensé. La visite de DENG Xiaoping à Versailles est évoquée (page 293 où l'auteur, que j'ai donc croisé autour d'une tasse de thé, confond le château et le Grand Trianon). Il est question d'un ambassadeur dont, sur recommandation d'un ami de mon aîné, j'ai croisé la fille il y a une petite quinzaine d'années ; cette jeune demoiselle au pedigree impeccable était alors stagiaire ENA à Alençon et un élu porté à profiter des avantages de sa fonction avait tenté le rentre-dedans ; elle est aujourd'hui mère de famille et installée à Londres où son mari préside la commission des affaires étrangères de la Chambre des Communes (on parle déjà de lui comme futur Premier Ministre de sa Gracieuse Majesté). Impressionnant, affaire à suivre.
Je suis en train de terminer la lecture d'un ouvrage que m'a conseillé Carole, "Passeport diplomatique" de Gérard ARAUD. Livre très intéressant racontant la carrière de ce double camarade qui avait choisi, à sa sortie de l'E.N.A., une affectation qui ne m'a jamais attiré, contrairement à elle qui se serait bien vue femme d'ambassadeur. Les chapitres exposent, poste par poste, les principaux dossiers dont il a eu à connaître et le fait est qu'il a très bien mené sa barque, sans doute porté par des réseaux actifs, jusqu'à Washington encore dernièrement, et sidéré par TRUMP autant qu'on peut l'être. Des portraits rapides mais vifs, DOUSTE-BLABLA est étrillé, BARNIER pas flatté.

Si j'avais lu ce bouquin 44 ans plus tôt (ou quelque chose comme ça), je n'aurais pas obtenu un 2/5 rédhibitoire à l'épreuve dite de "Relations internationales" de l'E.N.A. et beaucoup de choses auraient été différentes pour moi.

Faut-il que je le regrette ? Pas sûr, j'ai navigué dans d'autres eaux et "such is life". De toutes façons, ce type de remarque n'intéresse pas grand monde et ne sert à rien.
Michel BARNIER (via "Facebook")
rédigé le Lundi 3 Mai 2021
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Pouvoirs publics, élus locaux
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Chères amies, chers amis,
Alors que ma mission européenne s’est terminée voici quelques semaines, j’ai souhaité reprendre le chemin de Facebook, mis entre parenthèses depuis trop longtemps.
Tout au long de cette négociation historique conduite à Bruxelles, la France et le contact avec les Français m’ont manqué. Aujourd’hui, je suis heureux de retrouver les miens, et de prendre le temps de retrouver les Français, de vous retrouver.
Il y a quelques jours, j’étais ainsi au Touquet, à l’invitation de son Maire, mon ami Daniel Fasquelle. Daniel y organisait un colloque de très bon niveau sur le Brexit qui est aussi le thème du livre publié dans quelques jours, le 6 mai prochain, aux éditions Gallimard : La grande illusion. Journal secret du Brexit (2016-2020).
Je serai heureux de lire vos commentaires et vos réactions à la lecture de ce livre qui sera disponible dans toutes les librairies et en ligne.
À l’heure où l’état de notre pays exige la mobilisation de tous, j’ai souhaité raconter cette négociation délicate, complexe et historique que j’ai eu l’honneur de conduire au nom de toute l’Union Européenne pendant plus de quatre ans. Si nous avons réussi à cimenter l’unité des vingt-sept États membres et du Parlement européen, et à trouver un accord qui protège nos intérêts, il reste que nous devons nous interroger sur les raisons de ce divorce, et en tirer les enseignements utiles pour notre pays.
Comme elles existent en Grande-Bretagne, il y a en effet chez nous des fractures, sociales, territoriales, générationnelles, qui ne sont pas dues à l’Union Européenne. Entre laïcité et nouveaux faits religieux, quartiers populaires et sécession des élites, idéal républicain et identités communautaires, campagnes désertées et centres urbains hyperconnectés. Entre générations, tout simplement.
La réponse à ces fractures ne dépend que de nous, Français.
• C’est à nous de retrouver les fondements de notre République : l’éducation, le respect de l’autorité, la justice sociale.
• C’est à nous de faire confiance aux territoires, à ceux qui créent, entreprennent, innovent et produisent, aux jeunes, aux millions de bénévoles qui animent la vie associative.
• C’est à nous de travailler à un nouveau contrat entre générations qui ne culpabilise pas les aînés et ne sacrifie la jeunesse. Et de poser ensemble les bases d’une nouvelle prospérité, plus économe des ressources et des espaces.
En somme, c’est à nous et ensemble de construire une France juste et forte. Qui sera d’autant plus à même de défendre la vision d’une Europe ambitieuse et indépendante.
Très sincèrement à chacune et chacun d’entre vous.
Michel Barnier


N.D.L.R. : Passé commande via "Amazon".
Cher Ami , Bravo pour l'article dans Ouest France je vois que vous y êtes mentionné avec mon fils Arnaud ! J'ai lu son roman en avant première et y ai retrouvé avec plaisir le manoir de La Chaslerie où s'y situent des scènes marquantes qui donnent envie d'aller le visiter.

N.D.L.R. : Monsieur le député, vous me faites beaucoup d'honneur de vous souvenir de moi. Je me rappelle en effet vous avoir croisé dans l'entourage de Michel BARNIER à l'époque où j'aidais notre ami commun à se préparer à une émission périodique à la télé où il côtoyait Gérard LONGUET (pour le P.R. de l'époque), Pierre ZARKA (pour le P.C.F.) et Gérard BAPT (pour le P.S.). Ce devait être avant 81, ce qui ne nous rajeunit guère.

Aurez-vous l'occasion de venir dans notre partie du bocage ? Si oui, je vous expliquerais avec plaisir les aspects médiévaux du manoir favori, un sujet de nature à enthousiasmer le président MORIN. Il doit, d'après le "Ouest-France" du jour, venir à la mi-avril à Domfront. Ce serait "super" de pouvoir vous recevoir ensemble à la Chaslerie !

Puisque la période est aux vœux, en voici un que je forme avec plaisir, comme celui du succès de l'ouvrage de votre fils que je lirai donc avec un intérêt redoublé !
Au courrier ce matin...

... accompagné d'une très aimable dédicace...

... d'autant plus inattendue que je n'ai jamais rencontré Arnaud DELALANDE et n'ai guère échangé avec lui, à ce jour, que via "Facebook", à une ou deux occasions, et uniquement des banalités m'avait-il semblé du moins.

En revanche, j'ai eu le plaisir de reprendre contact très récemment avec son père, l'ancien président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations et ancien député Jean-Pierre DELALANDE, ami de Michel BARNIER et qui se souvenait ainsi de moi (les hommes politiques ont souvent une mémoire incroyable, ou des fiches bien faites), d'autant qu'il avait visité la Chaslerie il y a une douzaine d'années avec un groupe des V.M.F. de la Manche.

J'espère pouvoir dialoguer avec le père et le fils lors de leur venue à Domfront le 13 avril prochain, dans le sillage du président MORIN. S'ils ont le temps de passer une tête à la Chaslerie, ils y seront les bienvenus !

D'ici là, j'interromps la lecture (passionnante) de "L'histoire économique de la France" de Charles SERFATY, qui trône actuellement sur ma table de chevet, pour me lancer à mon tour dans le décryptage de ce "testament du chevalier".