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Mots-clés : épis de faîtage

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@ Sébastien Weil :

L'illustration que vous venez de me transmettre par courriel est très intéressante et constitue, à ce jour, la seule représentation antérieure à l'incendie de 1884 que je connaisse.
Elle montre à quel point les anciens épis de faîtage du logis et des tours rondes étaient volumineux ; de la sorte, elle constitue une remarquable confirmation des déductions et choix (audacieux) que Dominique RONSSERAY, A.C.M.H., et moi-même avions faits lors de la restauration de ces éléments décoratifs typiques du Domfrontais.
Par ailleurs, elle donne une idée précieuse du caractère massif des combles d'origine du logis ; on y voit que la cheminée centrale, que l'on connaît aujourd'hui dégagée de la toiture, était à l'époque engoncée dans celle-ci ; ainsi, la "lecture" que nous avions faite des deux jets d'eau (voir le laïus du site) est pleinement confirmée.
Enfin, elle montre à quoi pouvait ressembler l'une des lucarnes à mi-hauteur de la couverture du logis, ce qui est pour moi une information inédite et très précieuse pour la suite des travaux.

En revanche, le plan que vous m'avez communiqué n'apporte pas d'information supplémentaire par rapport à ce que nous savions grâce aux vieux plans cadastraux déposés aux Archives de l'Orne : forme des douves y compris à gauche de l'allée principale en arrivant sur place, position du ruisseau amont, du ruisseau aval, division du "Pournouët" en deux parcelles.

Quoi qu'il en soit, merci pour cet envoi, très remarquable et qui fournit un très bel exemple de l'utilité d'un tel livre d'or.

Je veillerai à mettre une reproduction du dessin en ligne. Pour cela, il serait cependant préférable, pour la précision de l'image, que je puisse scanner votre document. Soyez gentil de me prêter l'original, si vous le pouvez.

Et encore mille fois merci !
Au cours des trois dernières semaines, Pascal MAIZERAY a poursuivi son travail de maçonnerie sur la charretterie.

Il y a deux semaines, trois grilles en fer ont été scellées sur la façade Ouest du manoir (au rez-de-chaussée du colombier et des anciennes écuries, dans l'"aile de la belle-mère", ainsi qu'il était indiqué sur les clés permettant d'accéder aux pièces correspondantes, sur le trousseau qui nous a été remis en 1991).

Ce matin, Thierry BOURRE doit repasser voir ses plantations et me présenter ses préconisations. Nous évoquerons mon projet de planter une ou deux lignes de poiriers à l'Est du Pournouët, en limite extérieure du talus des douves, de manière à en agrémenter la vue au printemps. Il faudrait également décider enfin ce qu'on fait sur la parcelle de terrain en face du logement de la famille GAHERY.

Lundi prochain, l'entreprise DUBOURG DECO de Flers (qui m'a été recommandée par mon voisin, M. ROZARD) doit commencer à repeindre (ou passer à la lasure) les portes extérieures et fenêtres du manoir et de ses dépendances. Sur le fournil, la couleur sera maintenue "bleu charron". Sur les fenêtres des bâtiments au Nord et à l'Ouest de la cour ainsi que sur celles de la cave, ce sera désormais du "rouge sang de boeuf". En effet, selon ce que m'a indiqué M. Jean-Jacques ROUCHERAY (qui réstaure magistralement le château de Pont-Rilly à Nègreville près de Valognes, dans le Nord Cotentin), grand connaisseur de ces questions, bleu charron et rouge sang de boeuf sont les couleurs authentiques et normales pour les bâtiments de ces époques et de ces statuts ; en revanche, le blanc précédent était une incongruité.

Lundi également, Pascal POIRIER doit passer afin que nous discutions d'un projet d'ornements sculptés sur la future charretterie. J'envisage en effet de m'inspirer d'un ornement du manoir du Grand Boudet à Saint-Gilles-des-Marais. Il s'agirait ainsi de poster en hauteur, à deux angles de ce bâtiment, deux loups assis regardant, l'un vers le Sud du côté de la grande allée, l'autre vers le Nord et la façade Sud du manoir ; l'un et l'autre présenteraient l'écu des LEDIN. J'ai choisi des loups en référence au loup courant de l'ancien écu de Lonlay-l'Abbaye (cf un vitrail de la chapelle) ; j'ai prévu de les assoir pour marquer que la Chaslerie était sous leur garde ; enfin, ils présenteront l'écu des LEDIN puisque, d'une part, cette famille était inféodée à l'abbé de Lonlay, d'autre part, elle aimait par-dessus tout faire étalage de ses armes. L'idée de poster deux telles sculptures sur la charretterie répond à mon souci d'offrir au visiteur des anecdotes dès qu'il lève les yeux (coq de la chapelle, épis de faîtage ou boules de noblesse sur le manoir, etc...) ; c'est une idée dont il ne faut pas abuser mais que je trouve plaisante. Bien entendu, la réalisation de ces deux ornements conditionnera la finition des maçonneries donc de la couverture de la charretterie. J'aimerais cependant avoir mené à bien ladite couverture avant les prochaines Journées du Patrimoine.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 9 Juillet 2010
Vie des associations - Les amis de la Chaslerie - Animation, fêtes, visites
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Grâce aux conseils qu'ont bien voulu me donner diverses personnes que je remercie chaleureusement, le programme des festivités pour la Sainte Anne est pratiquement bouclé.

Il ne reste plus qu'à formaliser les invitations, y compris par voie d'affichettes et de presse (M. Michel MORICEAU, du "Publicateur libre", vient lundi prochain à la Chaslerie préparer un article détaillé). Je prie les visiteurs du site de relayer largement les informations ci-après autour d'eux (notamment à propos du programme du dimanche, le lundi étant plutôt réservé à mes proches et aux membres de l'association du manoir).

Ainsi, le dimanche 25 juillet à partir de midi, le public pourra pique-niquer sur l'herbe et sous les arbres, chacun apportant sa nourriture et, s'il le désire, chaises et table pliantes (je n'ai pas encore la réponse d'Eric ANDRE, du "routiers" de Domfront, à ma propositiobn qu'il tienne une buvette payante).

A la suite du pique-nique de ce dimanche, diverses animations sont d'ores et déjà programmées :
- une vingtaine de membres du groupe folklorique domfrontais "Le trou normand", en tenue normande du 19ème siècle, se produiront en associant le public à leurs chants et danses ; le public est invité à revêtir à cette occasion, s'il le veut bien, des costumes normands traditionnels ;
- un conteur venu de Saint Malo, M. Olivier OZEGAN, organisera des promenades aux abords du manoir en racontant des histoires en rapport avec l'époque médiévale ou bien avec Sainte Anne ;
- une potière de Ger, Mme Sylvie BEAUMONT animera un atelier pour initier les enfants au modelage et à la poterie ;
- des artisans d'art présenteront leur métier et répondront aux questions du public ; il y aura là Pascal POIRIER, le sculpteur qui a réalisé la statue de Sainte Anne, Roland FORNARI, le forgeron en charge des grilles du manoir, Roland BOUSSIN, le charpentier-couvreur qui vient de terminer la restauration de la charretterie, et sans doute un potier spécialisé dans les épis de faîtage ; Pascal MAIZERAY et Claude MARTIN pourront parler de leurs tours de main en maçonnerie ;
- enfin Jean et Sylvie LEMARIE, antiquaires-brocanteurs à Notre-Dame-du-Touchet, tiendront un stand.

Le lundi 26 juillet à midi, la statue de Sainte Anne de la chapelle sera inaugurée, avec sonneries de trompes de chasse et chants grégoriens. Les participants à la cérémonie pourront pique-niquer sur place. Pascal POIRIER, le sculpteur, sera encore présent mais il n'est pas prévu d'autres animations ce jour-là.

Dans le courant de l'après-midi de ce lundi, les membres (actuels ou nouveaux) de l'association du manoir pourront tenir leur assemblée générale annuelle ; à cette occasion, un premier bilan pourra être fait de cette première "Sainte Anne à la Chaslerie" et un concours-photos pourra être lancé, en vue d'éditer une carte postale du manoir et d'améliorer les illustrations du site internet ; je tiendrai les membres de l'association au courant de la vie de ce site et du prochain lancement de sa version en Anglais.

A ce stade, il faut espérer que le soleil sera de la partie. Pour le moment, le temps est idéal mais l'herbe juste devant le manoir commence à être grillée par la sécheresse.
1 - D'abord, des détails sur notre journée d'hier.

1ère remarque : les services de la météo se sont complètement trompés, on peut dire qu'il a fait beau pendant toute la fête. Le soleil est même revenu tôt et nous avons eu un très bel après-midi d'été. Pourtant, d'après msn, à moment donné, la probabilité d'averse dans le Domfrontais était montée à 90 %...

2ème conclusion : cette première "Sainte Anne à la Chaslerie" a connu un vif succès. Dès le début du pique-nique, nous avons compris que nous éviterions l'échec, même si ce n'est pas au moment du pique-nique lui-même que le public est venu en masse (sur cette observation, les avis divergent : Carole considère en effet que le succès était assuré dès le déjeuner, avec des gens disséminés un peu partout aux alentours). Avant que j'aie pu goûter aux tartes et cerises prévues par Carole, alors que notre joueur de cornemuse en grande tenue écossaise (tartan rouge des Stewart, le clan de sa mère) commençait à évoluer entre les tables, tournant autour de chacune en tirant des accents mélancoliques de son instrument, un couple m'a demandé de jeter un coup d'œil sur l'intérieur de la chapelle. Nous y sommes allés et là, pendant trois heures au moins, je n'ai pu m'en extraire car les gens y entraient à jet continu, en rangs serrés, avant d'en sortir par la terrasse. Je n'ai donc pu compter moi-même le nombre de voitures sur les parkings mais l'on m'a dit qu'à moment donné, il devait y en avoir 150, ce qui devait représenter près de 500 personnes sur le site simultanément. D'après ce qui m'a été dit, on a certainement dû recevoir, quelle que soit la façon de compter, entre 500 et 800 personnes dans l'après-midi. Eric ANDRE était enchanté, sa buvette ne désemplissait pas. Bref, il y avait tant de monde que j'ai remarqué dans le flot de visiteurs plusieurs personnes dont, pour des raisons diverses, je n'attendais assurément pas la venue ; les retrouver ici était donc chaque fois une très bonne nouvelle et un signe de succès...

Il n'y a eu aucun incident, tout le monde était ravi, Carole et moi avons vite croulé sous les compliments. Les visiteurs sont venus surtout de La Haute Chapelle et des communes avoisinantes. Quand je demandais comment on avait eu connaissance de l'existence de cette fête, on me répondais le plus souvent "par le Publicateur" ou bien "par les affichettes".

Chacune des animations prévues au programme a plu au public réuni là, dans l'atmosphère familiale et bon enfant que nous avions souhaitée.

Les danseurs du "Trou Normand" étaient magnifiques, les coiffes des dames et des demoiselles du groupe étaient immaculées, parfaitement amidonnées et repassées, les messieurs faisaient honneur au pays.

Le conteur OZEGAN a su charmer, presque envoûter petits et grands. Le regard des enfants était émerveillé pendant qu'il narrait des légendes du temps jadis en caressant sa lyre médiévale. Il nous a également gratifiés d'un concert de psaltérion dans la chapelle. Il jouait aussi d'une cornemuse ancienne en buis très finement ciselé et ornementé d'incrustations de corne de vache et de détails sculptés en os. L'écossais Stefan JAKUBOWSKI (un résident de Saint Bomer-les-Forges) lui répondait fort galamment avec son instrument moderne.

Sylvie BEAUMONT, la très douce et jolie potière de Ger, rassemblait dans un coin de la cour les plus jeunes pour leur faire modeler de petits épis de faîtage et autres figurines qui trôneront longtemps, à n'en pas douter, parmi les "oeuvres d'art" dont sont parfois gratifiés les parents...

Enfin, les artisans d'art ont pu donner de multiples exemples de leur savoir-face, Roland BOUSSIN et Roland FORNARI (désormais promus vedettes du petit écran depuis leur récent passage au 20 heures de TF 1) ont montré des ardoises coffines, ou comment tailler les épaisses ardoises "Armen", ou encore quelques chefs-d'oeuvre de ferronnerie.

De leur poste habituel au fournil du manoir, Jean et Sylvie LEMARIE ont vendu, entre autres, beaucoup de dessous féminins d'autrefois aux danseuses du "Trou Normand" qui pourront ainsi agrémenter, plaisamment à n'en pas douter, leurs ravissantes tenues.

3ème conclusion : sans préjuger des débats qui se dérouleront bientôt dans le cadre d'une AG de l'association, il paraît probable que nous rééditerons l'an prochain et, espérons-le, les années suivantes, cette "fête de la Sainte Anne à la Chaslerie". La demande est là, à l'évidence, et l'offre de nouveaux spectacles aussi. Dès cette première édition, toutes les difficultés matérielles ont été surmontées, ce qui est de très bon augure pour des festivités ultérieures...

2 - Maintenant, des nouvelles sur ce lundi, puisque les festivités y continuaient.

La tonalité en était plus recueillie puisque le moment fort en était, en présence de l'artiste, Pascal POIRIER, l'inauguration de la statue de la Sainte Anne, avec toute la pompe requise par l'importance de l'événement.

Michel d'ARGENT, son fils et leurs amis, en grand uniforme de vénerie, ont rythmé la cérémonie aux accents de leurs trompes de chasse.

Ensuite, un pique-nique "tiré du panier" nous a réunis à proximité de la cave du manoir et là, une nouvelle fois, nos sonneurs de trompe (qui avaient, chaleur oblige, tombé la veste et qui ne portaient plus leur bombe) se sont relayés pour nous donner la sérénade.

Notre ami Ecossais, qui arborait ce lundi le tartan vert foncé des Murray of Atholl, le clan de sa bisaïeule, a repris son parcours entre les tables, concluant toujours ses interventions d'un parfait salut militaire à la mode des Scots Guards puisqu'il a été formé à son art par un major de ce Régiment.

J'avoue que, du côté de Carole et surtout de moi, il y a eu un certain flottement dans l'organisation de nos interventions d'aujourd'hui. La nuit précédente avait en effet été brève, tant nous nous étions survoltés pour les réjouissances du dimanche. Il semble que nos invités de ce lundi ne nous en aient pas tenu rigueur, et nous les en remercions.

3 - Hier comme aujourd'hui, j'ai pris de nombreuses photos. Il ne m'est pas encore possible de les incorporer dans ce blog mais, avec Thomas TALBOT que je dois revoir demain, nous allons tâcher de remédier à cela, c'est promis !

Si des participants à nos fêtes pouvaient nous communiquer leurs propres photos par courriel à penadomf@msn.com, nous serions heureux d'en faire apparaître certaines à ce site internet, qu'on se le dise !
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 31 Juillet 2010
Désultoirement vôtre !
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Les visiteurs du site n'ont pas encore réagi à mon message précédent sur ce blog. Tant pis, je me lance !

La 1ère question à laquelle je peux penser est : "Pourquoi et comment votre épouse et vous êtes-vous devenus propriétaires d'un monument historique ?"

Réponse : Nous avons consacré pratiquement tous nos week-ends pendant une année, en 1990, à parcourir la France à la recherche d'un monument historique à acheter. Nous aimions feuilleter les magazines comme "Demeures et châteaux" et nous prenions rendez-vous sur la base des photos de propriétés à vendre qui y étaient présentées. Les agents immobiliers spécialisés avaient fini par nous connaître.

Les raisons de cette recherche étaient multiples :
- d'abord, j'ai toujours eu beaucoup d'intérêt pour l'architecture et la construction ; enfant, je passais de longues heures en vacances à rêver devant les cours reliés de mon grand-père FOURCADE et sur ses notes manuscrites et dessins d'architecture à l'"Ecole centrale des arts et manufactures" vers 1920 ; j'aimais aussi sentir l'atmosphère des chantiers, y compris les plus gros comme le chantier du Parc-des-Princes à Paris qui a été construit sous les fenêtres de l'appartement de mes parents et où j'aimais me promener le week-end après en avoir escaladé les clôtures, parfois en y entraînant mon père ; plus tard, à Polytechnique, j'ai suivi l'enseignement non conventionnel d'un architecte, Auguste ARSAC, qui venait de réaliser le nouveau pont de l'Alma à Paris et qui nous projetait des diapositives de batisses rurales des différentes régions de France, en en commentant les matériaux, comme le pisé, d'une façon que je trouvais tout-à-fait captivante ; de son côté, mon épouse avait pu apprécier l'importance d'une maison de famille (dans son cas, en Beaujolais) pour maintenir des liens puissants entre fratries à travers les décennies ;
- ensuite, il nous paraissait temps de donner enfin des racines locales à nos fils qui avaient alors 12 et 8 ans ; j'avais en effet souffert de ne pas en avoir eues puisque, du fait des professions de mes parents (officier et enseignante), j'avais constamment déménagé dans mon enfance, ne pouvant ainsi développer de relations durables avec des enfants de mon âge ; je souhaitais donc leur éviter une enfance trop solitaire, comme celle que j'avais connue ;
- un troisième motif fort tenait au fait qu'à l'époque, je dirigeais à Paris une équipe, au demeurant remarquable, de "golden boys" dans une société de bourse ; autant dire que, dans mon métier, mon horizon temporel avait du mal à dépasser la semaine, ce qui était à la fois grisant, sans doute, mais aussi frustrant ; l'achat d'un monument historique, entraînant des travaux à horizon, le plus souvent, de 150 ans au moins, me permettait donc de rééquilibrer opportunément mon existence. Voilà, je crois, l'essentiel, des raisons de l'achat.

Nous avions, avant de nous lancer dans cette quête, ou très rapidement sur la base des premières visites, défini nos critères de choix :
- la propriété ne devait pas se trouver à plus de 250 km de Paris, de façon à nous permettre de nous y rendre en voiture le week-end ;
- le budget à consacrer à l'achat ne devait pas dépasser le prix d'un appartement à Paris ; en revanche et curieusement, nous n'avions pas réfléchi au budget des travaux, considérant sans doute que l'intendance suivrait et qu'il serait toujours temps d'adapter leur rythme à nos possibilités financières à venir, c'est-à-dire à trouver...
- après divers déboires de voisinage que nous avions connus à Paris alors que j'y agrandissais notre appartement - toujous le goût des chantiers... -, nous ne voulions pas courir le même risque pour notre résidence secondaire ; donc nous visions les monuments entourés de 5 à 50 hectares de terrains ;
- enfin, je me défiais des bâtiments du 18ème siècle, considérant que leur architecture classique imposerait un mobilier coûteux, dont nous n'avions pas le moindre ployant, et craignant que leurs trop nettes symétries ne me lassent rapidement ; en plus, en histoire et en littérature, j'avais toujours été attiré par le 16ème siècle, à cause d'Henri IV (dont on prétend descendre dans ma famille, mais "de la cuisse gauche"), des poètes de la Pléiade et aussi de Rabelais tout particulièrement.

La première fois où j'ai vu la Chaslerie, c'est entre Noël 1990 et le jour de l'an suivant. J'avais laissé Carole se reposer chez mes beaux-parents à Villers-sur-Mer et j'avais pris la route seul. La Chaslerie est constituée d'un ensemble de bâtiments édifiés autour d'une cour fermée et on y accède par un chemin qui descend. Avant même d'entrer dans la cour, alors que je me trouvais devant la double porte cochère et piétonnière, j'ai dit à l'agent immobilier, Joachim de NANTEUIL, que cette propriété m'intéressait et que je lui ferais une offre. C'était, on en conviendra, une très mauvaise façon, d'entamer une négociation mais le coeur avait parlé. J'avais en effet été sensible au fait que, telle que je la découvrais, la Chaslerie était, à l'évidence, "dans son jus". Les erreurs de restauration - mauvais dessin de fenêtres récemment percées, usage abusif de mauvais matériaux comme le ciment, carrelages de qualité médiocre et mal choisis - m'y paraissaient évidentes dès le premier tour des lieux ; je sous-estimais le mauvais état général de la propriété à l'époque ; mais c'est son atmosphère qui m'avait immédiatement séduit : oui, malgré toutes ces erreurs manifestes, la Chaslerie avait bel et bien à mes yeux une véritable "gueule d'atmosphère" !

Donc, j'ai immédiatement engagé la négociation. Six fois déjà, cela m'était arrivé au cours de la même année, y compris pour des propriétés qui sortaient largement de l'épure que nous nous êtions fixée ; je me rappelle avoir ainsi fait des offres :
- pour un château qui avait appartenu à un seigneur surnommé "le roi des Pyrénées" (notre premier critère, la distance, avait alors volé en éclats),
- pour le très séduisant château natal de Fénelon http://www.best-of-dordogne.tm.fr/sites/chateaux/fenelon/francais/fenelon.html (là, c'était le budget qui était explosé),
- ou encore pour Château-Bodeau http://willi.eide.pagesperso-orange.fr/chtbdrgt.htm, le château plein de charme mais immense (300 ha, de mémoire, de terres et d'étangs libres de toute occupation) où allait être tourné l'excellent film "Tous les matins du monde" (http://fr.wikipedia.org/wiki/Tous_les_matins_du_monde).
Mais jamais encore jusque là, nous n'avions trouvé d'accord avec les vendeurs.

A la Chaslerie, l'accord a été conclu dès le 15 janvier 1991. C'était, je m'en souviens, le jour où expirait un ultimatum de l'ONU à Saddam HUSSEIN qui venait d'envahir le Koweït (http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_la_guerre_du_Kowe%C3%AFt). Le risque de guerre mondiale apparaissait patent et l'on entendait déjà les bruits de bottes avant le lancement, dès le lendemain, de la campagne "Tempête du désert". Mon dernier argument pour essayer d'emporter l'accord des vendeurs était ainsi : "Que ferez-vous si un Mig de Saddam s'abat sur la Chaslerie ?"

2ème question : "Comment apprivoise-t-on un monument historique (au sens du "Petit Prince") ?"

Réponse : Vous posez là, me semble-t-il, une vraie question, et vous la posez en très bons termes à mon sens. (De tels compliments ne me coûtent rien, évidemment, d'autant que le lecteur a bien noté que c'est à moi que je les fais...).

Un monument historique, c'est en effet le plus souvent un bâtiment très ancien, construit avec soin, un révélateur de pans de l'Histoire (avec un H). C'est une masse dans un paysage, l'expression d'un terroir. Il faut le considérer d'abord avec le recul nécessaire.

A la Chaslerie, la date la plus ancienne, sculptée dans le granite, est 1598. Ceci ne veut pas dire que certaines parties ne sont pas plus anciennes encore, j'ai diverses raisons de le penser. 1598, donc il y a plus de 4 siècles. Même en supposant que chacun des propriétaires successifs de la Chaslerie l'a détenue 25 ans, cela ferait pour moi pas moins de 16 prédécesseurs. Or Carole et moi ignorons à peu près tout de ces personnages, nous ne disposons que des bribes d'informations sur la plupart d'entre eux et ne connaissons le portrait que du père de notre vendeur, enterré dans la chapelle du manoir en 1963...

1598, c'est l'année de l'Edit de Nantes qui marqua la fin d'une période de grande insécurité en France. Il est probable qu'un manoir antérieur à celui que nous connaissons avait été rasé à la Chaslerie au début de la guerre de Cent-Ans, voici environ 650 ans. La Chaslerie a connu, bien sûr, la Révolution ; elle a alors été vendue comme Bien National. Si les armes de la famille antérieurement propriétaire n'ont pas disparu de ses murs, c'est qu'elles étaient sculptées dans du granite, et surtout protégées par la fermeture de la cour. En 1884, le logis de la Chaslerie, touché par la foudre, a brûlé toute une nuit. Pendant le dernier conflit mondial, la Chaslerie a été utilisée comme garage par les Allemands qui y réparaient leurs tanks. A la Libération, les Américains, survolant le site, ont fait tomber par mégarde une bombe qui a explosé dans son allée principale.

Face à de telles circonstances, la vie des propriétaires d'aujourd'hui n'est que peu de choses, assurément, quelles qu'en soient les péripéties.

Outre l'histoire, la masse physique de la Chaslerie pose, bien entendu, un problème d'appropriation. Je me rappelle ainsi ma première nuit dans ce manoir, juste après avoir signé l'acte d'achat, en juin 1991. J'étais seul et avais installé mon unique mobilier, un lit de camp, dans la chambre principale, du moins celle qui avait été réhabilitée après l'incendie de 1884. Pendant toute la nuit, je n'ai guère fermé l'oeil, continuellement inquiété par les bruits de grosses bestioles inconnues que j'entendais marcher, courir, sauter, ramper dans le comble juste au-dessus de ma tête. La Chaslerie n'avait en effet plus été occupée depuis une douzaine d'années et une foule d'animaux à poils ou à plumes et de plantes rampantes ou grimpantes n'avaient pas manqué d'y établir leurs quartiers. Par la fenêtre sous une lune que je n'avais jamais vue aussi grosse, j'apercevais la tour Louis XIII et son volume considérable et, souvenir de quarts de nuit oblige, me constatais à la barre désormais d'un cargo désert, «seul et démuni, comme un homme au bord d'un océan qu'il prétendrait franchir à la nage».

Au départ en outre, nous ne connaissions personne par ici. Et l'on prétend que les Normands sont gens méfiants à l'égard des "horsains".

J'étais pour ma part totalement ignare des choses de la campagne. Je m'étais ainsi équipé d'une toute petite tondeuse auto-portée et j'imaginais qu'elle suffirait à entretenir les 5 premiers hectares de terrains alentours. Je croyais en effet, en arrivant de Paris, qu'il suffisait de tondre l'herbe une fois par an pour être débarrassé de cette corvée. Je peux dire que mes voisins ont bien ri quand je leur ai fait part de mon incrédulité après avoir découvert que, par exemple, les fougères poussaient parfois de 20 centimètres par semaine et que mon beau travail d'un week-end à me casser les reins sur mon mini-engin se trouvait à recommencer 15 jours ou 3 semaines plus tard...

Le simple fait de ne pouvoir au début venir ici que le week-end, alors que nous ne connaissions bien sûr aucun artisan dans le secteur, ne facilitait guère l'organisation des travaux. J'ai alors découvert qu'il n'était pas facile de prendre place dans l'agenda compliqué des entrepreneurs ruraux du bâtiment. Au moins, cela nous aura permis de ne pas avancer trop vite au départ et de prendre le temps de découvrir petit à petit la Chaslerie et les techniques de restauration de tels monuments.

En 1998, alors donc que le manoir dépassait l'âge canonique de 400 ans, j'ai dû surmonter un important choc professionnel à mon échelle et qui m'a longtemps déstabilisé.

Comme si cela ne suffisait pas, nous avons, dans ce contexte, fortement subi la tempête de 1999 dont un couloir est passé juste au-dessus du manoir, arrachant les poiriers centenaires, transformant en ruine une grange qui venait juste d'être restaurée, décalottant le clocher de la chapelle, faisant parfois accomplir un vol plané de plus de 200 mètres aux tuiles de diverses toitures. Ce fut un choc de retrouver la Chaslerie à ce point martyrisée et mon épouse a même pu, quelque temps, m'en recommander la vente pour échapper à un tel cauchemar. En quelques heures, la restauration de la Chaslerie avait en effet régressé de plusieurs années de labeur, c'était vraiment démoralisant.

Mais nous avons tenu bon et relancé au contraire le chantier. Très vite, dès le printemps suivant, les jeunes pousses ont dissimulé nombre de cicatrices et le paysage alentour est redevenu accueillant même si, au début de l'an 2000, le "krach de la nouvelle économie" fut pour moi une nouvelle source de tracas.

Nous avons alors pu mesurer à quel point la Chaslerie qui, jusqu'alors était avant tout ma "danseuse", pouvait tenir, dans l'adversité, un véritable rôle d'amie. Ma relation à cette propriété s'est alors transformée et approfondie au point que j'ai décidé d'y vivre désormais à l'année, mon épouse étant le plus souvent retenue à Paris par son travail et par nos enfants qui y grandissaient.

Ainsi, pour en revenir à votre question, ce n'est pas tant nous qui avons apprivoisé la Chaslerie que le contraire. C'est bien la Chaslerie qui nous a captés dans ses rets, séduits au point de ne plus guère me relâcher. En vérité, le simple fait pour moi d'être en charge d'un tel projet, quelque peu pharaonique, à un moment critique de mon existence m'a maintenu la tête hors de l'eau. La Chaslerie avait besoin de nous, elle appelait des soins constants, elle nous imposait un rythme de vie qui m'a permis, à lui seul, de panser progressivement mes propres plaies.

Il s'est alors établi entre cette propriété et nous une sorte de relation charnelle qui se poursuit dix ans plus tard et n'est sans doute pas prête à s'arrêter.

Au départ, immédiatement réceptif à son "atmosphère", j'avais donc bien choisi la Chaslerie, autant qu'elle aussi, sans doute, nous avait élus. Sa masse imposante, la rudesse de ses matériaux, la fragilité secrète de son état, son absence de symétries artificielles, son caractère direct mais défensif et sa bonhommie profonde, tout cela me correspondait donc bien et se présentait en temps utile dans nos existences.

Donc pour conclure l'histoire de cette relation, "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants", comme dans les meilleurs des contes enfantins...

3ème question : "Dans quel ordre avez-vous choisi de mener les travaux de restauration de votre monument ?"

Reponse : Encore une excellente question, permettez-moi de vous en féliciter de nouveau (pendant que j'écris cela, je marque une pause avant de reprendre la fil de ma narration... Scotchant, n'est-ce pas ?)

Lorsque nous sommes entrés en possession des lieux, la Chaslerie avait tout de la Belle au bois dormant. Bêtes sauvages et plantes vivaces envahissaient tout, les murs extérieurs disparaissaient sous les lierres et les saules quand leurs pierres n'avaient pas servi de longue date à remblayer les chemins du voisinage, les douves avaient pratiquement été absorbées par une glaise envahissante et dissimulées par les mauvaises herbes, le fermier avait transformé la chapelle en corral pour le plus grand confort de ses vaches ou arraché des pans de mur en frôlant délicatement les bâtiments avec ses engins pétaradants, nombre de couvertures étaient finement ornementées de vieilles tôles ondulées rouillées et bringuebalantes. Bref, nous avions dû disposer partout dans les pièces à vivre de vastes bâches et de profonds seaux pour recueillir une partie des flots que le ciel nous envoyait régulièrement. Lors du dégel une de nos premières années ici, une panne de fuel occasionna pour couronner le tout la mise hors service par éclatement de toute l'installation de chauffage et d'une grande partie des sanitaires.

Face à un tel panorama, l'urgence dictait certes sa loi implacable. Il s'agissait d'abord de refermer les plaies les plus béantes, comme sur le fournil ou la cave, et de stopper les hémorragies les plus critiques comme sur la chapelle dont un simple coup de vent aurait désormais pu consommer la ruine alors que ses ardoises avaient progressivement acquis la consistance du carton.

Mais le fond primesautier de mon caractère a trouvé aussi à s'exprimer lorsque j'ai mené à bien une série de petites opérations dont aucune n'était indispensable mais dont l'accumulation au fil du temps a fini par redonner à la Chaslerie ce que l'on pourrait appeler - merci Ségolène ! - une pleine et entière "manorialitude". Ainsi, le dôme à l'impériale de l'entrée de la cour a fait l'objet d'une restauration magistrale de la part d'un couvreur aux gestes très précis ; 10 épis de faîtage ont été rétablis aux angles des toitures avant même que les couvertures ne soient restaurées, reprenant ainsi la tradition d'une industrie locale qui avait périclité peu après le début du 20ème siècle ; des boules de granite ont été sculptées et reposées au sommet des conduits de cheminée (dans le temps, elles servaient à éloigner les agents du fisc mais ceci ne marche plus depuis belle lurette...) ; une série de grilles forgées à l'ancienne est venue redonner au manoir son aspect initial de maison-forte ; un bloc d'une tonne de granite a été sculpté par "un des meilleurs ouvriers de France" afin de meubler une niche extérieure de la chapelle, sans doute vide depuis deux siècles, etc...

Me conduisant comme une sorte de "despote éclairé" ou comme un monarque édictant des priorités "selon (son) bon plaisir", j'ai en fait opté, depuis bientôt 20 ans, pour la remise en état des gros-oeuvres et des abords avant de passer à tout ce qui concerne le confort intérieur. Bien sûr, il en a coûté à mes proches qui ont dû, pendant toute cette période dont on commence à peine à sortir, se contenter d'un confort intérieur pour le moins frugal : aucun chauffage moderne sauf dans un seul cabinet de toilettes, aucun cabinet d'aisance sauf en traversant ma chambre à l'étage, une cuisine reléguée dans le colombier de sorte que l'on continue à devoir traverser la cour pour servir et desservir la salle à manger, etc... Je dois dire que ce choix radicalement spartiate en a étonné plus d'un, à commencer hélas par mes fils qui ne trouvaient pas ici le confort minimal dont ils ne pouvaient se passer, semble-t-il...

Pour les observateurs extérieurs, les choses ont vraiment semblé évoluer à partir du moment où, lassé de devoir courir la campagne pour quérir des entrepreneurs indépendants, je me suis décidé à créer une P.M.E. d'un type assez particulier puisque lestée de charges de personnel (au moins un maçon et jusqu'à 5 employés) et de matériel (trois tracteurs, une mini-pelleteuse, une bétonnière, des échafaudages, etc...) mais ne produisant aucun chiffre d'affaires. Dès que notre premier maçon a commencé à rejointoyer les murs (j'ai mesuré que cela avait dû représenter plus de 50 kilomètres de joints), les pierres (un grès ferrugineux difficile à travailler) ont pu de nouveau faire chanter leurs gris, leurs ocres et leurs roux sous le soleil. Alors, le chantier a enfin décollé, le cargo du départ a commencé à déjauger...

Quoi qu'il en soit, au terme d'une phase d'une vingtaine d'années de soins constants, nous avons pu dernièrement inviter la population locale pour fêter avec toute la pompe requise la fin de la phase I du sauvetage de la Chaslerie. Ce fut un grand moment de liesse et de partage au milieu des artisans, avec l'aide notamment du groupe folklorique local "le Trou Normand" qui avait, pour la circonstance, revêtu ses plus beaux atours.

Pour la suite, nous allons peut-être pouvoir enfin commencer à nous intéresser sérieusement aux aménagements intérieurs et à redonner un peu de confort à cet ensemble.

4ème question : "Comment imaginez-vous la Chaslerie dans deux siècles ?"

Reponse : Dans le monde où nous vivons, nous admettons et considérons que "in the long run we are all dead" (http://en.wikiquote.org/wiki/John_Maynard_Keynes). Sur la base de cette hypothèse, tout se calcule désormais en fonction d'"anticipations rationnelles", de sorte qu'un monument historique quasiment improductif de revenus est en soi un défi à la marche inéluctable du temps.

De surcroît, l'histoire des derniers siècles nous rappelle la certitude du retour, à ce genre d'horizon, d'évènements graves de la part des hommes (guerres, révolutions) ou, non moins puissante, de la nature (foudre, tempêtes, séismes).

Toute la question est donc d'arriver à transmettre le flambeau dans des conditions viables, si du moins l'on estime avec nous que, "si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens !"

Deux familles nous ont précédés parmi les propriétaires de la Chaslerie. L'une, les LEDIN, a détenu ce manoir pendant plusieurs siècles, jusqu'à la Révolution. L'autre, les LEVEQUE, pendant près de deux siècles. Nous sommes donc les premiers représentants de la troisième des familles qui ont vécu ici. Les FOURCADE tiendront-ils deux siècles, comme leurs prédécesseurs ? Bien entendu, nous n'en savons rien.

Nous essayons à tout le moins d'intéresser nos fils à ce projet. Plus précisément, nous testons leurs goûts et leurs aptitudes à prendre bientôt notre relais. Nous leur avons ainsi proposé de leur vendre deux dépendances du manoir, à charge pour eux d'en diriger (et d'en financer) la poursuite de la restauration. A ce jour, seul notre aîné a accepté de tenter l'expérience sur la cave ; mais sa vie professionnelle le tient hors de Normandie, donc sa part de travaux tarde à démarrer. Quant au cadet, il est manifestement trop accaparé par son travail pour lever le nez du guidon, du moins pour l'heure... Donc ce n'est pas gagné mais on y pense et on s'y emploie.

Au-delà de nos fils, la future page de l'histoire de la Chaslerie reste entièrement à écrire. Mais, depuis que nous avons vu notre "danseuse" se transformer en amie, nous savons que le pari n'est pas perdu d'avance.

Il faut simplement, pour se lancer dans une telle aventure, retrouver son coeur d'enfant. Or le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ?
@ Michel LALOS :

Non, il n'y a pas de cadran solaire actuellement à la Chaslerie. Je n'en trouve aucune trace sur la façade Sud de la cour, au-dessus de la porte piétonnière, quand j'examine les plus anciennes photographies de la Chaslerie que je connaisse et qui datent du début du XXème siècle (voir la "Photothèque" du site). Ou alors "votre" cadran se trouvait dans la cour, au Sud du bâtiment Nord ; cette hypothèse paraît très vraisemblable, il aurait été installé là pour donner l'heure aux différents habitants du manoir, ceux du logis comme ceux de l'aile des écuries ; hélas, il n'y a pas non plus de trace là car ce bâtiment a été vigoureusement charcuté dans les années 1950 et percé alors d'étranges ouvertures carrées, maçonnées d'ailleurs avec des granites récupérés de pierres tombales...[img:500]2008_04_02 06 Chemineau Domfront, inscription "Chemineau Domfront" sur une pierre de la fenêtre Sud-Est, au 1er étage du bâtiment Nord.[/img]Je comprends donc que "votre" cadran solaire aurait fait les frais de cette campagne de travaux à l'initiative du père de mon vendeur. Voyez en effet la disposition et les proportions des fenêtres qu'il avait fait percer, l'une au-dessus d'une porte, et auxquelles j'ai préféré, à défaut de pouvoir les faire disparaître, faire subir une cure d'amaigrissement en 2008, en vue de leur donner des proportions moins incongrues :[img:500]2006_04_04 8,4 avril 2006, état des fenêtres sur cour du bâtiment Nord.[/img]Ceci dit, je vous avoue que je pensais faire installer un cadran solaire sur le mur pignon Sud de la ferme, au-dessus de la future porte de la cuisine, c'est-à-dire donnant vers le fournil.

Je suis en effet partisan d'inciter les visiteurs de la Chaslerie à regarder en l'air (cf les épis de faîtage, les boules de noblesse, les girouettes, la statue de Sainte Anne, etc..., toutes restaurations auxquelles j'ai procédé dans cet esprit), peut-être parce que, quand je marche, je regarde le plus souvent devant mes pieds. Cela m'a d'ailleurs valu de ne pas faire partie de la "garde du drapeau" de Polytechnique lorsque j'ai défilé sur les Champs-Elysées (en 1972, je pense). Et hier encore, prenant des photos dans la ferme de la Chaslerie, je me suis cogné deux fois sur une poutre, de sorte qu'aujourd'hui, j'ai le front déchiré par une plaie...

Pour en revenir à notre sujet, merci de m'avoir communiqué votre lien. Je vais le regarder tout de suite. Sur les cadrans solaires, j'avais déjà repéré, dans l'esprit que j'ai dit, les sites recommandés par un enseignant. Je suppose que vous les connaissez déjà.

P.S. 1 : Quand j'essaye d'accéder à votre site, l'ordi m'indique : "Erreur 500. Erreur interne du serveur" et la page reste blanche sous le logo de "Free". Je ne sais pas décrypter. Mais, grâce à Google, j'ai retrouvé votre site personnel. Je vois donc que nous sommes voisins. Pourquoi ne passeriez-vous pas un de ces jours à la Chaslerie ? Nous pourrions faire plus ample connaissance et vous accepteriez peut-être de me conseiller pour le cadran solaire que je projette (c'est le cas de le dire...) à la ferme.

P.S. 2 : Vous avez suscité un doute dans mon esprit. Il faudrait que je retrouve ma copie du cadastre napoléonien de la Chaslerie, qui est de la main de Nicolas GAUTIER, le précédent A.B.F. de l'Orne. Et si, en effet, la date de "votre" cadran solaire, soit 1813, était celle de la reconstruction du bâtiment Nord, à l'extérieur de la cour ? Encore une fois, ce site internet aurait manifesté son utilité pour faire ressurgir de vieilles informations...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 5 Mai 2011
Désultoirement vôtre !
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J'ai reçu hier, de mon ami Dominique LEMAIRE, un courriel qui démontre, s'il en était besoin, que notre poète attitré a déjà commencé à taquiner la muse à propos des sonnets dont il a été taxé en passant un gué au fin fond du bocage.

Voici en effet ce qu'il m'écrit (et j'espère qu'il ne m'en voudra pas de mettre déjà ses premières réflexions en ligne ; mais il y va de la bonne compréhension d'une oeuvre en devenir, donc pensons à aider les exégètes thurifères qui ne manqueront pas !) :

"J'ai commencé à réfléchir un peu à la question.

Ce qui me frappe, dans ton manoir, c'est qu'il forme un ensemble (logis, écuries, colombier, fournil, chapelle, allées, escarpes, douves, biefs...) divers mais très homogène; que les couleurs (murs et toitures) des bâtiments ont dans cet ensemble un aspect attrayant malgré l'austérité inévitable; et que les formes, dans leur multiplicité cohérente, sont (à mes yeux) plus importantes que les matériaux. Tours carrées (rectangulaires?) ou rondes, toits aigus, cônes, toits en "fer de hache"? (mais, dans le nord de la Normandie, les arêtes des "fers de hache" sont légèrement courbes), dôme du porche...

Par curiosité, la courbe des arêtes du dôme ne correspond-elle pas à une équation du troisième degré? Tandis que les coniques correspondent à une équation du second degré... On trouve sur internet des considérations (de mathématiciens du 19ème siècle) que je ne me suis pas attardé à approfondir -en serais-je capable?- sur les relations entre les coniques et les courbes à double courbure du troisième degré.

Tu restaures le manoir en pierre et ardoise (plus tuiles et bardeaux), mais cette restauration fait aussi (re)vivre des mots, d'une certaine manière.
De ce point de vue, il n'y a que l'embarras du choix, par exemple, dans le désordre:
boulins du colombier (mille?), épis de faîtage, poivrières, escalier à mur d'échiffre et à larges volées, crapaudines (quel rapport avec le crapaud?), pavillon bastionné, dôme dont la toiture en accolade est un exploit géométrique au-dessus de la porte charretière (ou porche?) avec ses ardoises à pureaux et en écailles de poisson, abat-son du clocher, merrain, gâble, queue de geai, brisis, terrasson, poutraison...
L'expression pittoresque "verge de cheminée" existe-t-elle ailleurs que dans ton texte?

Il est vrai que dans les métiers du bâtiment, on trouve quantité de mots et expressions. Par exemple, à propos du mot charpente, le dictionnaire Robert renvoie à presque une centaine d'autres mots plus ou moins connus

Je ne me souviens plus si le seigneur du lieu prélevait un péage au passage du gué voisin.
J'ai cru comprendre que les meurtrières avaient été percées pour donner au château un air d'ancienneté. Ai-je bien compris?
Les murs sont-ils en grès (grès ferrugineux, grès de schiste?)
Ton texte fait souvent référence au bois de châtaignier. Est-ce le bois de l'ensemble des charpentes?

Je m'arrête là.

Amitiés.

D"

Je réponds à Dominique :

D'abord quelques précisions :
. oui, 1000 boulins, du moins à l'origine ;
. oui, du grès ferrugineux, n'en déplaise aux obscurs géologues qui ont inventé d'autres dénominations moins parlantes ;
. c'est à tort que j'ai utilisé, à une époque, le mot "crapaudine" là où j'aurais dû parler d'oeillets (les crapaudines sont des pièces métalliques qui supportent au sol le poids d'un portail ; les oeillets sont ces boucles sur lesquelles on dépose et arrime des grilles) ;
. crois-tu vraiment que j'aurais osé inventer pour mes conduits de cheminée ce vocable viril qui n'a pas échappé à ton oeil exercé aussi bien qu'averti ?
. le bois de châtaignier est d'usage commun par ici mais il est gélif, de sorte que, de longue date, on lui a préféré le chêne à la Chaslerie.

Ensuite quelques commentaires :
. sur les "fers de hache" ; c'est toi qui m'apprends qu'on appelle ainsi la forme de la toiture de la tour Louis XIII (la maçonnerie de la tour en question est de plan irrégulier, ni carré, ni rectangulaire, ni losange, ni rien ; on dit qu'il est "bastionné") ;
. sur certains aspects mathématiques de la Chaslerie : là, je te laisse rêver, mais il me semble qu'une formule du troisième degré ne suffirait pas à rendre compte des galbes des arêtes du porche puisqu'elle omettrait l'inflexion supplémentaire due au coyotage...
. sur l'histoire de la Chaslerie, ce gué et ces meurtrières, nous en sommes réduits à des conjectures puisque les archives du manoir ont brûlé ou ont été dispersées à au moins quatre occasions ; il y a ainsi deux zones d'ombre : avant 1598, c'est-à-dire avant la (re)construction du logis ; et entre 1794, de sinistre mémoire, et 1819, période pendant laquelle il semble qu'un prédateur du nom de GOUPIL ait, sans regarder sur les moyens, bâti une fortune colossale que ses descendants - dont certains, sans doute voués à maigrir, hantent encore les parages - n'ont eu de cesse de dilapider.

En fait, pour en revenir à ce que l'on peut voir à la Chaslerie, il n'y a là rien de symétrique ni de centré, tout y est toujours légèrement bancal, comme la vie. Des générations y ont vécu, plus de vingt sans doute, certaines ont bâti, d'autres ont détruit ; celles qui ont bâti l'ont fait sans plan d'ensemble manifeste : on a suivi le terrain, on s'y est lové en quelque sorte ; les styles sont très divers mais tu as bien senti que l'unité tenait aux matériaux, des matériaux locaux, des matériaux du terroir (trouvés pour la plupart dans un rayon de 500 mètres, guère plus !)

Mais, pour te donner un exemple, si tu avais entre les mains le plan de la cour, tu verrais qu'il n'y a pas deux murs parallèles ni deux perpendiculaires, c'est franchement curieux.

Pour tout te dire, je trouve que la Chaslerie me ressemble : massive voire rustique, d'aspect défensif plus que somptuaire, sans chichis mais assez nettement intimidante dans son genre ; en somme, foncièrement bonne pâte mais peu encline à courber l'échine devant des supériorités qui ne seraient pas solidement fondées et étayées...

Or nous avons, à quelques lieues d'ici, un camarade de promotion (Guillaume G.), fieffé du côté d'Alençon ; son château, qu'il a acheté peu de temps après mon acquisition de la Chaslerie, lui ressemble aussi : grand, classique et de bon goût, manifestant un vif souci du paraître et, même, un sens élevé de la parade. Quand tu repasseras par ici - très bientôt, j'espère -, on essayera d'aller voir ce copain, si du moins il est dans le coin. Je te promets de ne pas lui parler de tes talents cachés qui ont provoqué nos retrouvailles, de peur qu'à son tour il ne te taxe à son gué (juste retour des choses). A moins que, désireux d'amorcer le tome 3 de tes oeuvres complètes, tu ne m'y autorises.

De même, je trouve que la Fresnaye colle parfaitement à son propriétaire, Patrice CAHART, que tu connais également, depuis l'époque déjà lointaine de la rue de Rivoli. Et je suis sûr que ce "maître des fontaines" serait très heureux de te faire les honneurs de sa demeure.

Pour toutes ces raisons, tu dois revenir sans tarder !

D'ici là, amitiés,

PPF

Bonjour,

Je suis, comme l'était mon père Jean Hairie, historien local, actif à l'association "Le Pays Bas-Normand". Je souhaite prendre contact par mail ou téléphone, ou à la fac de Caen, pour parler des épis de faitage: sources iconographiques, potier... Je travaille sur les poteries de Ger.

02.31.73.85.54
14 rue du Blanc, 14000 CAEN
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 26 Mai 2011
Vie des associations - Animation, fêtes, visites - A la Chaslerie - Annonces
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La Chaslerie a reçu aujourd'hui la visite d'une cinquantaine de membres des "Vieilles Maisons Françaises" emmenés par leur charmante déléguée pour la Manche, Mme Sinikka GALLOIS :

26 mai 2011, Mme Sinikka GALLOIS devant la Chaslerie.

Le groupe a pu s'abriter de la bruine sous la charretterie...

26 mai 2011, un groupe très attentif.

... puis nous nous sommes réfugiés dans la chapelle le temps que le soleil réapparaisse. Sur la terrasse ou dans l'avant-cour, j'ai expliqué les grilles à mystère, les épis de faîtage en poterie de Ger, les boules de noblesse, les paratonnerres :

26 mai 2011, explications dans l'avant-cour.

Nous nous sommes ensuite rendus en procession dans la cour...

26 mai 2011, le groupe entre dans la cour.

... où j'ai répondu à quelques questions sur les meurtrières et l'écu des LEDIN ; j'ai également évoqué le rythme des travaux et mon souci d'organiser une bonne transmission de la Chaslerie à l'un ou l'autre de mes fils :

26 mai 2011, tous (ou presque) étaient attentifs...

Pendant que je parlais, Guy HEDOUIN prenait ces photos-ci.

J'aimerais qu'elles soient complétées par d'autres images des très belles demeures visitées le même jour, le manoir voisin de la Bérardière, l'impressionnant château de la Motte-Fouquet, l'emblématique tour de Bonvouloir et l'accueillant ancien prieuré d'Yvrandes, ou bien par des photos de notre déjeuner au casino de Bagnoles.

Si, comme je n'ai pas manqué de les y encourager avec chaleur, l'un ou l'autre des membres de ce groupe tourne les pages virtuelles de ce site, je lui serais reconnaissant de bien vouloir me transmettre d'autres photos de notre journée à mon adresse mail (penadomf@msn.com), et j'essayerais de les mettre en ligne.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 21 Juillet 2011
Vie des associations - Les amis de la Chaslerie - Animation, fêtes, visites
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Le programme a été tiré en 80 exemplaires. Chacun comporte 20 pages que j'ai déjà brochées. Sachant qu'il faut 15 secondes par page à mon imprimante, vous avez une idée du temps nécessaire pour arriver à ce résultat.

Je reçois cependant ce soir, après la bataille donc, quelques aquarelles de Marion PEETERS. Voici les couvertures de programme auxquelles vous avez échappé :

"Entends la voix divine".

"Fête à Sainte Anne".

"Ecu de Lonlay".

"Luxure et peau de banane".

"Miséricorde".

"Clair de lune".

"Belle marquise, beau marquis".

"Les armes des LEDIN".

"Le pavillon Louis XIII".

"Epis de faîtage et girouettes".

"Poésie d'arrière-cour".

"Tour coiffée en poivrière".

"Ford au repos".

"Claudine et Marguerite".

Chacune de ces aquarelles a été inspirée par une photo de ce site internet.

Mais vous, laquelle de ces illustrations auriez-vous préférée ?

Sans attendre vos réponses, je réfléchis à qui je pourrais faire cadeau de ces oeuvres mémorables. Pour certaines, le destinataire semble évident :
- "Entends la voie divine", l'abbé Jean-Philippe TALBOT, qui devrait être des nôtres samedi ;
- "Ecu de Lonlay", Marie-Françoise LAURENSOU, afin d'encourager dans ses recherches généalogiques cette mère d'un autre abbé ;
- "Belle marquise, beau marquis", Carole, bien sûr ;
- "Les armes des LEDIN", un preux chevalier, W.F. ;
- "Epis de faîtage et girouettes", Mr T., en lui souhaitant de trouver bientôt des vents favorables ;
- "Poésie d'arrière-cour", une amatrice, ai-je cru comprendre, de hamac, Melle A M ;
- "Ford au repos", mon fermier, Hervé LEMOINE, qui collectionne ces engins ;
- enfin, "Claudine et Marguerite", ma mère, grande amie et admiratrice des vaches, que son état de santé empêchera d'être samedi avec nous.

Quant aux autres me demanderez-vous, le délibéré se poursuit...
Ce jeudi soir, j"'ai eu la chance d'"être l'"un de vos invités ; au titre anonyme et modeste d"'être le mari de votre guide mayennaise du jour.

J"'ai été extrêmement impressionné par la sévère beauté de votre magnifique manoir. Je regrette de n"'avoir pas su en goûter, sur le moment, toutes les subtilités. Si l'"élégance du « dôme à doubles courbures inversées » saute aux yeux, je n'"ai même pas soupçonné la présence des épis de faîtage ou des boules de cheminée"…
Comme vous le devinez j'"ai voulu en savoir un peu plus grâce à votre blog. On n"'y suit pas seulement l"'avancée des travaux de restauration, on y vit une incroyable histoire d"'amour où une grande sensibilité ne saurait exclure une extrême rigueur"…

Pour vous remercier de cette découverte et de cette bonne soirée, vous ayant entendu vous interroger sur un Amboriverain célèbre, je vous soumets les rares informations dont je dispose, qui me laissent fort perplexes mais vous amuseront autant qu'"elles m'"intriguent"…

Entre 1897 et 1899, Monseigneur Geay fait de fréquentes visites à la jeune prieure du Carmel de Laval, Suzanne Foccart, et lui écrit chaque semaine. Selon l'"historien Michel Denis, « c'"est une jeune femme de 25 ans que sa famille, riche et connue, à la mentalité bourgeoise étriquée, a placée au couvent pour lui éviter des écarts de conduite. » Cette « relation » nuira beaucoup à l'"évêque qui se verra finalement obligé à démissionner. Surnommé « le préfet violet » à cause de ses sympathies républicaines, il s'"était trouvé en conflit violent avec les milieux conservateurs mayennais. Il est fort possible que cette affaire ait accéléré le vote de la loi de séparation de l"Eglise et de l"Etat.
Quelques lignes de Michel Denis : (voir google : première occurrence « foccart geay »)
(La séparation et les églises de l'ouest: actes du colloque tenu à ... - Résultats Google Recherche de Livres
books.google.fr/books?isbn=2296017215...Emile Poulat, Université catholique de l'Ouest (France) - 2006 - History - 304 pages
... ses consÂœurs élisent pour la remplacer une demoiselle Suzanne Foccart, ... 59 Michel Denis, ibid. et « Conférence sur Mgr Geay et la Séparation en ...)

Quant à en faire le père de Jacques FoccartÂ…... La rumeur n'"hésite pas comme l'"indiquent des extraits de ce blog :
http://blogauteur.typepad.fr/francoisdebeaulieu/page/12/
"Mais le temps passe, les familles disparaissent, les tombes se dégradent et les concessions prennent fin. Ce fut le cas il y a quelques années pour celle de Suzanne Foccart, décédée en 1925 (à l'Ile-aux-Moines). Bien qu"'auteur d"'un ouvrage publié en 1910 sur « Marie enfant, la santissima bambina », la religieuse qui appartenait à la communauté implantée à San-Francisco (le restaurant actuel) avait donné le jour le 31 août 1913, en Mayenne, à un petit Jacques, le père étant, selon la tradition orale insulaire, un évêque. Courageux résistant pendant la guerre, il devint le grand ordonnateur de la politique africaine de la France gaulliste. Selon sa biographie officielle Jacques Foccart était le fils d'Elmire de Courtemanche, une créole de Gourbeyre (Guadeloupe), et de Guillaume Foccart, qui devint maire de cette dernière commune. Le journaliste Pierre Péan a révélé (non sans commettre des erreurs) la véritable origine de Jacques Foccart (L'"homme de l'"ombre, Fayard, 1990), ce qui était un secret de polichinelle à l'"île. Quand la mairie afficha que la concession de Suzanne Foccart allait être considérée comme caduque car la tombe n'"était pas entretenue, mon père commença le nettoyage (avec un acide qui fit plus d"'effet sur son pantalon que sur la pierre) et s'"empressa d'"écrire à Jacques Foccart, lequel lui téléphona et prit contact avec la Mairie pour qu"'on préserve la tombe de sa « tante »."

Faute de documents plus fiables et plus précis, je ne saurais tirer de conclusion définitive.

Cette biographie publiée sur le site de sa commune natale ne nous dit pas où l'"évêque se trouvait en décembre 1912 et il avait quand même 67 ansÂ…
« En 1896, il devint évêque de Laval. Farouche partisan de la séparation de l'"Eglise et de l'"état, il heurta les sentiments des chrétiens de son diocèse et manquant parfois de diplomatie, il fut la proie des calomnies et des menaces.
En 1904, il démissionna, le Pape le nomma évêque de Samos. Pendant sa retraite, il fut heureux de se consacrer à ses chers livres.
En 1911, il revint dans la région lyonnaise, à Caluire, et retournait chaque année dans sa ville natale se rafraîchir le cœÂœur.
En 1916, il prononça un sermon vigoureux et réconfortant à l'"occasion de la fête de St Symphorien.
Il mourut le 14 novembre 1919 à Hyères, » (Son voisin au cimetière de Saint Symphorien sur Coise est Antoine Pinay) ».

Entre vaudeville et grande histoire, je vous laisse vous faire votre opinion,Â… au regret de vous renouveler mes chaleureux remerciements en ne vous proposant que des mystères !Â…

Mieux vaut s"'en tenir à Victor Hugo qui aurait su chanter votre manoiritude (La légende de la nonne) ou à Georges Brassens (par ailleurs l'auteur de La Mauvaise Herbe).
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 29 Avril 2012
Journal du chantier - Charpente-couverture - Logis - Météo - Désultoirement vôtre !
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29 avril 2012, les épis de faîtage du dôme d'entrée.

Mr T. vient de me faire remarquer que le vent fait siffler les épis de faîtage du dôme d'entrée de la Chaslerie. C'est ce que j'avais souhaité lorsque je les avais commandés au potier mais, trop distrait sans doute, je n'avais pas encore entendu ce dispositif fonctionner.

En revanche, j'observe trop fréquemment à mon goût que le vent fait tomber des ardoises de la couverture du logis - encore une aujourd'hui -, sur la partie restaurée par un couvreur maladroit, recruté par souci d'économie à l'époque où j'ai cru devoir faire des infidélités à Roland BOUSSIN.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 30 Mai 2013
Journal du chantier - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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Compte tenu de la difficulté que j'éprouve à trouver des granits de la bonne couleur et de la bonne taille pour poursuivre la restauration de l'escalier du logis ou, dans la tour Louis XIII, du pavage de la future (?) chaufferie, je n'ai pas manqué d'admirer au Portugal la très grande qualité des dallages, murs, escaliers, entourages d'ouvertures, statues, pinacles et autres réalisés dans ce matériau.

Mon étourderie et mon faible goût pour la technique photographique, même numérique, ne m'ont pas permis de conserver la trace de toutes les merveilles que j'ai vues. Celles-ci démontrent la grande maîtrise technique séculaire des carriers, maçons, sculpteurs de granit dans ce pays ainsi que le goût très sûr et le sens de l'équilibre et des proportions des architectes intervenus sur les divers bâtiments visités.

Voici néanmoins quelques exemples :

- d'abord, un dallage de vieilles pierres tombales entrevu à Guimaraes, dans la chapelle Saint-Miguel où, selon la légende, fut baptisé le premier roi du Portugal, Alphonse 1er :

18 mai 2013, dans la chapelle Saint-Miguel de Guimaraes.

- un dallage dans les écuries du Solar de Mateus, d'un modèle analogue à d'autres observés à plusieurs endroits ; remarquez également l'étourdissante qualité des auges des chevaux :

19 mai 2013, dans les écuries du Solar de Mateus.

- la virtuosité d'un balcon baroque au premier étage d'un manoir dont le nom m'échappe ; notez également les gouttières en granit (c'est un pays où il pleut beaucoup, ce qui rend les paysages très verts, d'où le nom du vin local, le "vinho verde" qui, soit dit en passant, ne m'a pas conquis) :

19 mai 2013, balcon baroque.

- la taille considérable et la préciosité des pinacles qu'arbore généreusement le Solar de Mateus (les épis de faîtage de la Chaslerie sont battus à plate couture !) :

19 mai 2013, au Solar de Mateus.

- la finesse des détails d'un blason aperçu à ce musée de Guimaraes dont j'avais photographié la grille d'entrée (voilà sans doute de quoi laisser rêveur Pascal POIRIER qui eut tant de mal à sculpter la Sainte-Anne de la Chaslerie) :

18 mai 2013, blason de granit à Guimaraes.

(à suivre)
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 16 Aout 2013
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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Hier matin de bonne heure, l'engin a repris sa tournée. Manque de chance, Eric avait oublié le mot de passe de sa GoPro. Donc les photos suivantes ont également été prises avec la caméra standard de l'engin, dont l'axe de prise de vues a toutefois été orienté vers le bas (sauf pour les 7 premières, prises le matin).

Me voici au décollage :

15 août 2013, au moment où j'allais prendre une photo numérique mise en ligne dans un précédent message.

Et voici la série de photos prises dans la foulée. D'abord, à tous seigneurs, tout honneur, la marquise et le marquis, épis de faîtage du colombier :

15 août 2013.

Puis une revue des principaux autres épis de faîtage :

15 août 2013.

15 août 2013.

15 août 2013.

Voici enfin les photos prises hier après-midi, après la réorientation de la caméra embarquée :

15 août 2013.

15 août 2013.

15 août 2013.

15 août 2013.

15 août 2013.

15 août 2013.

15 août 2013.

15 août 2013.

15 août 2013.

De retour à la Torlière, Eric y a retrouvé le mot de passe de sa "GoPro". Il y a pris la photo suivante pour me montrer la meilleure définition de l'image :

15 août 2013.

Un très grand merci à Eric pour toutes ces belles photos ! Il m'a également communiqué de premiers films vidéos qu'avec Thomas, nous devrions essayer de mettre en ligne dès aujourd'hui. A suivre donc...

Bonjour
Nous sommes à la recherche d'épis de faitage.
Pouvez-vous nous envoyer vos tarifs et catalogues par mail ?
Merci
Cordialement

N.D.L.R. : Je ne suis pas fabricant d'épis de faîtage ; en revanche, je peux vous donner des renseignements sur les épis de faîtage que j'ai fait installer à la Chaslerie.

D'abord, je vous conseille deux lectures :
- la première, citée dans les "repères bibliographiques" du site, est : « Regard sur les épis de faîtage en terre cuite des Côtes-d’Armor » par Christian KULIG publié dans les « Mémoires de la Société d’Emulation des Côtes-d’Armor » (tome CXXVI), 1997.
- la seconde, une étude de M. Dominique RONSSERAY, A.C.M.H., sur le sujet.

A propos d'anciens épis de faîtage authentiques réalisés en poterie de Ger, vous pourrez vous reporter ici et .

A propos des 10 épis de la Chaslerie (2 sur le logis, 2 sur chacune des 2 tours attenantes, 2 sur le porche, 2 sur le colombier et 2, munis d'un paratonnerre, sur la tour Louis XIII), de bonnes photos s'en trouvent ici et . Mais en voici d'autres, que j'ai retrouvées pour vous répondre plus complètement et qui n'avaient pas encore été utilisées pour illustrer ce site internet :

- les épis qui ornent le logis comportent un décor de cœurs (plantés ici comme des clous de girofle) et d'étoiles à 5 branches pour rappeler l'écu des LEDIN, propriétaires de la Chaslerie avant la Révolution ; ils ont un aspect vernissé comme tous les autres épis, mise à part la paire de la tour Louis XIII :

11 septembre 2007, l'un des deux gros épis du logis en cours de pose.

- les épis de la tour Louis XIII, d'abord au sol...

Les épis de la tour Louis XIII avant pose.

... puis en hauteur (remarquez la rainure et les trous destinés à dissimuler le fil métallique conducteur le long de chaque épi, étant entendu que seul l'épi de gauche sur la photo porte un vrai paratonnerre, l'engin de droite étant factice et ajouté pour des raisons esthétiques) :

28 septembre 2007, le pied d'un épi de la tour Louis XIII.

28 septembre 2007, les épis de faîtage de la tour Louis XIII.



Quelques remarques complémentaires :
- les épis de la Chaslerie ont été réalisés à l'imitation de l'ancienne poterie de Ger, qui a périclité aux lendemains de la 1ère guerre mondiale mais qui fut longtemps prospère ; ce sont des épis monocolores, qui étaient fabriqués avec de l'argile de La Haute-Chapelle, dans des fours alimentés par les bois de la Lande-Pourrie ; leur aspect, très rustique, rappelait celui des brocs, pots à cidre et autres ustensiles de cuisine en usage à l'époque ; pour en savoir plus sur cette question, je vous conseille de visiter l'excellent musée régional de la poterie à Ger ;
- je n'ai pas encore été vérifier de près comment mes épis résistent au gel mais je ne serais pas surpris que la paire, d'aspect poreux, de la tour Louis XIII se comporte moins bien que les autres ;
- lorsqu'on envisage de doter sa demeure d'épis de faîtage, je recommande clairement de ne pas mollir sur leurs dimensions, donc de choisir résolument des épis très épanouis, tant en largeur qu'en hauteur ; à titre d'exemple, les épis de la tour Louis XIII sont aussi hauts qu'un homme...

Les épis de la tour Louis XIII en cours de pose.

... ceux du logis paraissaient considérables au sol mais ne choquent nullement, une fois en hauteur...

9 juillet 2009, un épi du logis.

... tandis que le marquis et la marquise semblaient importants et sol mais disparaîtraient presque, vus du sol, une fois juchés sur le colombier :

19 juin 2007, la marquise et le marquis avant leur pose sur le colombier.


- lorsqu'on achète plusieurs paires d'épis, il ne faut pas hésiter à choisir des modèles sensiblement différents les uns des autres ; on évite ainsi la monotonie même si, vues du sol, les différences s'estompent incontestablement.

Quant aux potiers aptes à fabriquer de tels épis, il faut savoir que les potiers d'aujourd'hui refusent de travailler l'argile de La Haute-Chapelle car les petits bouts de cailloux qu'elle peut contenir leur abîmeraient les menottes. Donc les potiers contemporains utilisent de l'argile raffinée que leur fournissent des entreprises spécialisées ; ainsi les épis de la Chaslerie ont été fabriqués avec une terre très claire, leur couleur finale étant le résultat d'un traitement de surface avant cuisson au four électrique.

En fait, les épis de la Chaslerie ont été fabriqués par une mère et son fils dont j'avais trouvé les coordonnées sur le petit opuscule de M. KULIG cité en début de cette réponse. Il s'agit de Mme Cécile DEIN et de M. Louis DEIN, potiers à Yvignac-la-tour (22350) (02 96 86 13 80), étant signalé que les œuvres du fils sont, selon moi, d'aspect plus sec et austère que ceux de la mère.

Enfin à propos des prix qu'ils pratiquent, je les laisse vous répondre non sans souligner que leurs tarifs sont très inférieurs à ceux, par exemple, des célèbres poteries de Bavent et me paraissent tout à fait raisonnables.

En conclusion, je peux vous affirmer que, pour un prix marginal par rapport à celui d'une couverture neuve, vous pouvez redonner à des bâtiments anciens un charme indéniable et, même, un supplément d'âme tout à fait bienvenu (ce que j'appelle de la manorialitude).

Je vous encourage donc clairement à ne pas hésiter !
Le "Publicateur Libre" de la semaine rend compte, en termes exagérément laudateurs, d'un petit ouvrage publié à compte d'auteur et vendu à grand prix (30 € l'exemplaire) au regard de son intérêt véritable qui demeure à l'évidence ténu.

Diverses fautes d'orthographe en agrémentent la lecture, mais je suis davantage gêné par la superficialité du propos ainsi que par l'indigence de la documentation, notamment historique. Bien que ne connaissant pas la place, je me déclare néanmoins très sensible à l'attachement sincère de l'auteur pour cet endroit de prime abord charmant.

Le manoir de Mantilly.

Bien sûr, malgré le peu d'indications fournies sur le bâti, je ne puis que regretter des erreurs évidentes de restauration, certaines hélas irréversibles (comme la suppression, dont l'auteur paraît fier, d'une cache ayant abrité un abbé réfractaire), d'autres moins graves (comme l'incongruité manifeste d'épis de faîtage vernissés du type de ceux de Bavent), voire pas encore perpétrées (comme le projet saugrenu d'habiller de tuiles vernissées un cul de four qui n'en a jamais demandé autant).

Toutefois, en raison de la fraîcheur évidente de son inspiration qui en est la qualité première, ce modeste opuscule m'amène à réfléchir de nouveau à l'intérêt que pourrait présenter, dans le cas de la Chaslerie, un ouvrage qui permettrait, à partir de notre site favori, de tirer la substantifique moelle des propos échangés, en en sélectionnant les saveurs les plus fortes, dès lors qu'elles pourraient être recomposées et proposées de façon, si possible, plaisante et digeste.

Vaste tâche qui nécessiterait du temps, du soin et de l'ordre, donc une approche différente de celle de la tenue d'un blog comme celui-ci. Serais-je capable d'une telle discipline et de la continuité de comportement qu'elle suppose, alors que mon esprit ô combien désultoire est sollicité de mille autres façons ? Et, surtout, le jeu en vaudrait-il la chandelle et pour qui ?
De 1999 à 2004, j'ai traversé la période la plus sombre de mon existence. Le chantier a donc marqué le pas et j'ai pris très peu de photos.

Les choses ont redémarré en 2004-2005, grâce à une opération boursière réussie (on ne peut quand même pas perdre sa chemise à tous les coups, quoique...), avec la restauration de la couverture du logis et le rejointoiement de l'ensemble des parements extérieurs des bâtiments. Mais je crois qu'il ne me reste guère que les deux photos suivantes de cette période. Pour compenser, j'agrandis donc les images au maximum :

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Afin d'illustrer le redémarrage du chantier, le meilleur exemple est sans doute la réimplantation de dix épis de faîtage en 2006 :

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(A suivre)
Lors de la précédente visite, M. MAFFRE avait admiré les grilles et les épis de faîtage de la Chaslerie. J'avais eu l'occasion de lui dire que, lorsque j'avais décidé de remettre en place ces décors, ma famille avait commencé par pousser des cris d'orfraie...

... avant de reconnaître que le résultat était réussi.
C'est-à-dire une fois que, comme à l'accoutumé, j'étais passé outre leur avis.

Compte tenu du projet de confier à cet architecte le suivi des travaux de l'aile "de la belle-mère", M. MAFFRE a souhaité en apprendre un peu plus sur la répartition des rôles entre Mr T. et moi.

"C'est très simple", ai-je répondu : "(1) il paye, (2) j'organise et suis les travaux et (3) je décide en cas d'urgence ou lorsque la logique du chantier l'impose ou lorsque je pense que Mr T. est susceptible de faire un mauvais choix. Lui est (1) d'accord pour payer et (2) pour que je suive les travaux mais (3) il exige que je ne prenne aucun engagement sans son feu vert."

"Et en cas de désaccord entre vous ?" m'a demandé à juste titre M. MAFFRE. "Alors," ai-je complété, "mon épouse prenant systématiquement fait et cause pour les fistons, la pression peut monter vite et fort, et même durer un certain temps, mais l'expérience montre que nous finissons toujours par trouver un compromis".

Je crois qu'on ne saurait être plus franc sur l'état des forces en présence mais qu'il n'y a pas lieu de s'en effaroucher le moins du monde, à quelque titre que ce soit.
Voici une chatière du modèle (mais pas de la couleur) qui pourrait être posé sur les écuries :

25 février 2014.

Je devrais alors en commander six à Mme Cécile DEIN, la potière d'Yvignac-la-tour (Ille-et-Vilaine) qui avait modelé les épis de faîtage de la Chaslerie.