Transmission du patrimoine

La jeune classe thibalducienne m'offre la joie de les revoir le week-end prochain à la Chaslerie. J'avais espéré leur faire rencontrer des artisans que je consulte pour les 5 dernières tranches de travaux de charpente-couverture qui sont encore au programme :
- la restauration de la charpente et de la couverture des écuries ;
- celle du colombier ;
- la restauration des poutres au plafond de mon ancienne chambre dans le logis ;
- le remplacement d'un arbalétrier cassé dans la partie pourtant restaurée de la charpente de la ferme ;
- la modification de la charpente et de la couverture de la partie Sud de la ferme.
Mais la période des congés oblige à différer ces rendez-vous techniques.

Bien sûr, cette jeune classe thibalducienne dont je souhaite l'expansion (mais qui s'habitue, on dirait, à m'appeler Bon-Papa, ce qui me semble encourageant) ne s'intéresse à ce stade qu'à l'"aile de la belle-mère" (écurie et colombier).

Le week-end dernier, ils ont néanmoins pu discuter avec un premier artisan que je leur ai sélectionné. Ils l'ont beaucoup interrogé sur l'isolation thermique et j'ai pu constater que ces jeunes gens s'intéressaient beaucoup à ce sujet et en savaient infiniment plus que moi à ce propos. Voici qui me semble rassurant quant à la suite de la transmission de la Chaslerie que j'essaye d'amorcer.

A noter cependant que cette jeune classe n'exclut pas de faire retailler la charpente d'une partie des écuries (celle correspondant à la future mezzanine) de manière à reporter l'isolation au-delà de cette charpente qui pourrait ainsi rester visible de l'intérieur de la pièce. Pas sûr que les surcoûts ne soient pas dissuasifs. La question devra être décantée, d'abord sous cet angle.

Monsieur,

Suite à notre discussion dans les combles de l'écurie de La Haute-Chapelle, nous avons décidé de vous présenter à l'échelle 1 ce que pourrait donner l'isolation des pans de toitures en conservant l'ensemble de la charpente apparente.

Afin d'obtenir une résistance thermique conforme aux normes en vigueur, soit au moins égale à 7,5, nous vous proposons un complexe composé de 5 cm de liège (qui travaille aussi comme frein vapeur), d'une première couche de Biofib (chanvre/lin) de 10 cm, d'une seconde croisée de 14 cm et enfin d'un pare pluie en bois compressé de 3,5 cm.

Cet ensemble nous permet d'obtenir un R=7,59 et une excellente gestion des ponts thermiques. En outre, nous proposons sur les chevrons en chêne un bardage en peuplier avec différents niveaux de finition (de bas en haut) raboté main et huile dure, brut de sciage et blanchi, brut de sciage et grisé ou simplement brut de sciage (j'espère que les nuances apparaîtront sur la photo).

Pour une réalisation de ce type, la mise en place d'une VMC double-flux semble intéressante.

Je me permets aussi de vous conseiller quelques ouvrages qui devraient vous permettre de bien vous imprégner du mode de construction que nous préconisons:
- Techniques et pratique de la chaux - Ecole d'Avignon - éd. Eyrolles 2011
- L'isolation thermique écologique - Jean-Pierre Oliva et Samuel Courgey - éd. terre vivante 2010
- L'isolation bio de la maison ancienne - Patric Le Goarnig - éd. Eyrolles 2009
- Traiter l'humidité - Yves Baret - éd. Eyrolles 2011

En espérant répondre à vos attentes, je reste à votre entière disposition afin de vous présenter cette démonstration et éventuellement de vous faire visiter un chantier en cours de réalisation et un gîte réalisé en enduits chaux /chanvre.

Cordialement,

N.D.L.R. : Ce correspondant est celui que j'ai qualifié d'écolo-anar dans un précédent message. On voit qu'il a l'air de connaître son sujet. J'admire qu'il ait eu l'idée d'illustrer son propos par une telle maquette et l'en remercie.
Cette année, le "rallye Bellefontaine" nous a fait visiter Vitré et ses environs. Compte tenu des interrogations soulevées actuellement par la restauration de la Chaslerie, j'en ai profité pour faire un peu d'espionnage industriel.

Ainsi, j'ai relevé :
- dans une cave ancienne, un type de drainage original, en pourtour d'un sol en béton :

7 août 2013, exemple de drainage d'une cave voûtée à Vitré.

- différents types de balustres qui pourraient inspirer la jeune classe thibalducienne pour l'"aile de la belle-mère" :

7 août 2013, un escalier extérieur à Vitré.

7 août 2013, Carole s'entretenant avec Marie-Annick de SAINT-MELOIR.

7 août 2013.

7 août 2013.

7 août 2013.

- une boiserie très bien sculptée mais mal peinte :

7 août 2013, au fond, Pol LE BIGOT, qui coordonne le "rallye Bellefontaine".

7 août 2013.

7 août 2013.

- une boiserie beaucoup plus simple mais bien peinte (pour ma future "chambre mortuaire" ?) :

7 août 2013, Patrice FORGET, notre guide, dans le salon de l'ancienne sous-préfecture.

7 août 2013.

7 août 2013.

- une grille d'entrée de parc, chez Madame de SEVIGNE aux Rochers, qui pourrait servir de modèle à la grille à installer sur le mur entre le manoir et la chapelle :

7 août 2013, grille aux Rochers.

Surprise ce soir, W.F. me fait, pour la première fois, part de son intérêt pour poursuivre la restauration de la ferme de la Chaslerie. Je lui montre les devis collationnés pour la charpente et la couverture de ce bâtiment, tout en lui recommandant de bien peser le pour et le contre avant de s'engager.

Au moins, cela me prouve que la greffe semble prendre et que mon souci de faciliter la transmission de cette propriété déclenche un certain écho. Face au même problème, nombre de propriétaires de vieilles pierres que je connais butent sur l'indifférence ou le désintérêt des générations montantes. Il semble que je ne doive pas éprouver cette déception. Touchons du bois !

J'ai encore du mal à faire admettre par certains acteurs du dossier, et non les moindres en pratique, que la couverture des écuries devra, après restauration, être bicolore (ardoises sur les brisis et tuiles sur les terrassons). Un certain jeune homme s'était d'ailleurs exprimé récemment sur ce sujet, non sans une certaine véhémence.

Les photos suivantes de la corderie royale de Rochefort, prises lors de ma récente visite de "L'Hermione" suffiront-elles à convaincre la jeune classe thibalducienne ainsi que ma meilleure moitié ?

25 août 2013, l'entrée de la corderie royale de Rochefort.

25 août 2013, la façade de la corderie royale donnant sur la Charente.

25 août 2013, le pavillon à l'autre extrêmité de la corderie royale.

Et que l'on n'aille pas prétendre que ces couvertures bicolores sont une fantaisie de restaurateur maniaque de monument historique car, à l'origine, il en allait bien ainsi (la reproduction suivante est très mauvaise mais c'est tout ce que j'ai trouvé en ligne ; l'original peut cependant être admiré au musée de la marine à Paris) :

Le port de Rochefort par Joseph VERNET.

J'espère qu'avec ces dernières preuves de la validité de mes affirmations, ce débat, d'ailleurs intéressant, sera enfin clos.

Je signale cependant qu'à Rochefort, les tuiles employées sont romaines et non plates comme à la Chaslerie. Mais cela tient à une histoire beaucoup plus ancienne que le XVIIIè siècle, évidemment.
A propos des meilleures isolations thermiques, un débat est en cours entre mes experts :

(début de citation)

Suite à notre discussion du 22 août dernier, j’ai poursuivi mes lectures relatives aux matériaux et techniques d’isolation et je m’interroge sur la pertinence d’une association du Skytech et du béton de chanvre telle que nous l’avions évoquée. En effet, les points suivants m’interpellent:

- Même si la notice technique du Skytech fait état de bonnes performances thermiques, je comprends toutefois que l’efficacité des produits minces réfléchissants est nettement moindre en condition réelle d’après une étude de l’ADEME. De plus, ces performances sont particulièrement dépendantes de certaines paramètres difficiles à satisfaire (e.g. présence d’une lame d’air de 2 cm et parfaitement immobile autour du produit).

- Les performances thermiques du béton de chaux sont assez faibles au regard d’autres types d’isolants (e.g. laines minérales/de bois), son poids est très élevé et il présente un risque de « contraction » à la pose qui pourrait poser un problème pour la gestion des ponts thermiques.

J’aurais donc souhaité rediscuter avec vous d’un autre système d’isolation pour ce bâtiment. Notamment, que pensez-vous d’un système qui associerait :

- un pare-pluie (e.g. bois compressé/produit en rouleau) ;

- deux couches de laine de roche ou de bois (épaisseur à définir) ;

- un parement incombustible (liège ou fibragglos) ;

- un bardage en bois tel que nous en l’avions évoqué (pour l’esthétique) et qui serait imité de la partie « mezzanine ».

(fin de citation)

Ce sont là des débats que j'avais soigneusement fuis jusqu'à présent. On voit que la jeune classe montante n'éprouve pas ce genre de blocages.

Bien entendu, si des visiteurs de notre site favori ont des idées ou des expériences qu'ils veulent bien partager avec nous, "welcome on board !".
Courriel de Mr T. ce matin : il a choisi l'entreprise BOUSSIN-LIEGEAS pour restaurer la charpente et la couverture des écuries de l'"aile de la belle-mère".

Je lui avais transmis plusieurs devis, dont un émanant de l'entreprise JOUIN de Saint-Bômer-les-Forges qui nous a été recommandée par des tiers crédibles et qui nous a fait excellente impression à l'un comme à l'autre. Mais Mr T. n'a pas souhaité confier le délicat et important chantier en question à une entreprise qui, malgré nos demandes réitérées, n'a pu nous fournir de références appropriées de ses réalisations.

Je pense que ce n'est que partie remise. J'ai bien l'intention de rester en contact avec cette entreprise locale pour d'autres travaux, comme par exemple sur la ferme où il reste un arbalétrier à changer et la restauration de la couverture, côté Sud, à achever.

A ce stade, il m'appartient de contacter Roland BOUSSIN pour régler avec lui un certain nombre de détails pratiques dont le moindre n'est pas la date de son début d'intervention sur les écuries.

P.S. : Je viens de parler à Roland BOUSSIN. Son charpentier commencera son travail à la Chaslerie lundi prochain. Je suis désireux que nous ne perdions pas de temps :
- les mauvais jours vont arriver et je n'aime pas les ornières des engins de chantier sur mes pelouses ; de plus, il faudrait, sans tarder, protéger le trou de l'ancienne cheminée par une bâche armée ;
- la T.V.A. sur ce genre de travaux passe de 7 à 10 % dans trois mois et je n'ai pas d'argent à jeter par la fenêtre ; par conséquent, autant avoir terminé cette tranche de travaux pour la fin de l'année ;
- enfin, les accords pour subventions reçus expireraient si nous n'y prenions garde ; de ce point de vue également il commence à se faire tard.
Comme prévu, les compagnons de Roland BOUSSIN sont intervenus sur les écuries. Je constate en effet qu'ils ont installé leurs échafaudages sur la façade Ouest (j'avais indiqué souhaiter qu'ils commencent de ce côté pour limiter, autant que faire se peut en cette saison, le risque d'ornières dans la pelouse) :

9 octobre 2013, les échafaudages côté Ouest des écuries.

Côté cour, les échaudages sont à poste depuis mars dernier, de mémoire. Je note qu'un blochet a été retiré, sans doute pour servir de modèle puisqu'il est prévu de tous les remplacer :

9 octobre 2013, l'emplacement du blochet retiré.

9 octobre 2013, la façade Est des écuries.

Voici les compagnons de Roland BOUSSIN alors qu'ils venaient d'arriver, après environ 90 minutes de route. Tous trois sont déjà intervenus sur plusieurs chantiers de la Chaslerie (celui de gauche, pour la 1ère fois, il y a 14 ans me dit-il, pour le dôme d'entrée). Leur premier réflexe, se réchauffer. Et, peut-être aussi, se réveiller :

16 octobre 2013.

Depuis 48 heures, ils ont déjà enlevé les ardoises et les liteaux des brisis, et disposé des bâches pour servir de parapluie :

16 octobre 2013, le premier étage des écuries.

16 octobre 2013.

La D.R.A.C. m'ayant rappelé qu'un architecte habilité devait suivre la restauration de la charpente et de la couverture des écuries, j'ai demandé à Dominique RONSSERAY, A.C.M.H., auteur de l'"étude préalable" réalisée il y a quelques années sur ce sujet, si cela l'intéresserait de se replonger dans ce dossier.

Il l'a accepté avec plaisir, ce qui l'amènera, de temps à autre, à quitter son havre du Jerzual.

A première vue, il ne s'est pas passé grand chose :

19 octobre 2013, l'

19 octobre 2013, l'

Mais, dès qu'on grimpe dans le grenier, la lumière verte donne au chantier une ambiance de bloc opératoire :

19 octobre 2013, le grenier des écuries vu du Nord.

19 octobre 2013, le grenier des écuries vu du Sud.

Comme on le voit sur ces photos, des bastings ont été disposés de manière à renforcer la charpente, dont l'ossature paraissait pourtant très robuste.

Pourquoi ces renforts ? Parce que l'équipe de Roland BOUSSIN s'apprête à soulever l'ensemble de la couverture des écuries à l'aide de vérins :

19 octobre 2013, un verrin à pied d'œuvre.

Il va s'agir en effet de remplacer les blochets, dont bon nombre sont complètement pourris...

19 octobre 2013, le blochet le plus au Sud-Est vu de dessus.

... alors que ce n'était guère perceptible auparavant pour des yeux de profane :

19 octobre 2013, le blochet le plus au Sud-Est vu de dessous.

D'autres blochets ont été bricolés pour tâcher de dissimuler leur misère :

19 octobre 2013, un blochet malade de la façade Est, vu de l'intérieur du bâtiment.

19 octobre 2013, un autre blochet malade, bricolé par un sauvage.

19 octobre 2013, un blochet malade de la façade Ouest, vu de l'intérieur du bâtiment.

Mais le pire spectacle est au niveau des sablières. Nombre d'entre elles sont complètement vermoulues...

19 octobre 2013, exemples de sablières archi-mortes de la façade Est.

... d'autres ont été refaites par le Tonton que l'on sait et qui n'a pas manqué de mégoter sur la qualité de la marchandise là où il est intervenu...

19 octobre 2013, un petit peu de bois blanc, ni vu, ni connu (quand on est pingre, ça compte !).

... mais qui a fait bien pire en réagissant à tort et à travers face à des périls évidents...

19 octobre 2013, une intervention typique d'Henri LEVÊQUE.

... quand il n'a pas, carrément, ordonné de boucher les trous du bois...

19 octobre 2013, une sablière restaurée par le Tonton que l'on sait.

... avec du ciment !

19 octobre 2013, du chêne greffé au ciment, bravo l'artiste !

Chapeau l'artiste !
Des nuls comme ça, on espère qu'on n'en fabrique plus...
Ou alors, faut les piquer !

2
Les travaux en cours sur les écuries font apparaître que le linteau de la fenêtre verticale de la façade Ouest ne tient pas. Il faut l'enlever et le remplacer par un bon vieux linteau de pierre avant que l'équipe de Roland BOUSSIN ne pose les nouvelles sablières :

19 octobre 2013, le linteau à changer.

Autant dire, Mr T., qu'il est temps que tu te réveilles...

J'ai demandé à Igor de se tenir prêt à intervenir dans les tout prochains jours.

Jean MIDY, qui, en 1764, a monté la charpente mansardée des écuries, a laissé d'autres marques que les inscriptions gravées sur les sablières, comme sa signature ou le nom de son client LEDIN. Ainsi, ces chiffres romains aussi approximatifs que son orthographe :

19 octobre 2013, le latin de Jean MIDY.

249 ans plus tard, son travail a belle allure :

19 octobre 2013, vue du Sud-Ouest.

19 octobre 2013.

Quant aux lucarnes, ce sont des ersatz, à bazarder selon moi :

19 octobre 2013, une lucarne démontée.

Pas le temps de mettre en ligne les photos prises ce matin. Désolé, je suis débordé.

En quelques mots :
- l'entreprise BOUSSIN-LIEGEAS a relevé de 15 cm, à l'aide de crics et de vérins, la quasi-totalité de la charpente des écuries (le centre, pas les extrémités qui sont solidaires de la maçonnerie ; cela a été possible en raison de la flexibilité de cette œuvre mais il faudra qu'ils reviennent pour opérer de même aux extrémités) ; elle devait achever aujourd'hui l'enlèvement des sablières et des blochets ; le caractère irrécupérable de la plupart de ces pièces de bois est confirmé ; le tenon d'une poutre verticale est cassé car il était pourri ; un faux tenon devra être greffé pour arrimer cette poutre au blochet correspondant ; les autres poutres verticales sont en bon état ;
- Igor et Jonathan commenceront demain les reprises de maçonnerie en haut des murs des écuries de manière à ce que ces derniers puissent bientôt recevoir les nouvelles sablières et les nouveaux blochets, en cours de fabrication ; l'entreprise BOUSSIN-LIEGEAS leur prêtera son laser ;
- puisque je suis très satisfait de l'entreprise BODIN, j'ai demandé à M. COOS de passer me voir mercredi prochain pour qu'on discute, sous le contrôle de M. RONSSERAY, A.C.M.H., de la suite des travaux que je souhaite lui confier ; il s'agira, pour l'essentiel, de la restauration d'autres granits du logis (encadrements de portes et de fenêtres ; pierre du seuil de la cour) ;

Je signale en outre que j'ai reçu ce matin la visite de Me PETITJEAN, huissier de justice, venu constater à ma demande et à toutes fins utiles (sans que cela n'ait quoi que ce soit à voir avec l'intervention en cours de l'entreprise BOUSSIN-LIEGEAS) l'état intérieur des écuries et du colombier. Il a pris de multiples photos, lui aussi.

Enfin, j'indique à Mr T. qu'après le démontage des sablières et de la pièce de bois formant linteau de "sa" fenêtre, il est apparu que ce dernier était en sapin (merci au Tonton que l'on sait - même pas le temps de coller le lien...-) et, surtout, qu'il n'y a qu'une hauteur possible pour le linteau de pierre qui remplacera ce truc immonde, celle que je lui ai dite au téléphone ; donc plus matière à tergiverser, il faut y aller !

Pour Mr T. spécialement, alors que ses obligations professionnelles (et autres) le retiennent à Londres, voici une photo, prise hier, de "sa" fenêtre, après que les compagnons de Roland BOUSSIN ont enlevé la sablière :

23 octobre 2013,

Comme tu le vois, mon grand, on est obligés de placer le haut du linteau de pierre sous l'arête supérieure du mur qui portera la sablière, si l'on veut que cette fenêtre ne soit pas incongrue par rapport aux volumes de cette pièce de bois et de ce mur.

En d'autres termes, cette fenêtre perdra en hauteur, à ce titre, l'équivalent d'une vitre.

Vous connaissez bien, désormais, l'atmosphère de l'étage sous combles des écuries :

23 octobre 2013, à l'étage des écuries.

Je vais vous montrer aujourd'hui comment s'y prennent les compagnons de Roland BOUSSIN pour soulever la charpente de 15 cm, de manière à pouvoir dégager les tenons qui immobilisaient la charpente sur les blochets.

En fait, nous prenons le train en route, alors que la charpente a déjà été translatée comme ici, sous l'effet d'un vérin pneumatique. Notez que le vérin supporte un basting chargé de soulever une ferme ; parallèlement à ce basting, un tube métallique est en position de relayer l'effort :

23 octobre 2013, vérin, basting et tube métallique.

L'exercice va consister à dégager le vérin pour y substituer un support plus stable.

1ère étape, montrée ci-dessus, on agit sur un levier relié au vérin pour pousser encore plus haut le basting, donc la charpente.

2ème étape, on visse un dispositif sur le tube pour rallonger celui-ci :

23 octobre 2013, l'allongement du tube.

A ce stade, la charpente repose sur le tube métallique ainsi rallongé, et non plus sur le basting. On peut donc retirer le vérin qui ne supporte plus rien :

23 octobre 2013, le poids porte ici sur le tube métallique.

On place ensuite des pièces de bois sous le bastings jusqu'à la bonne hauteur (ici, quelques centimètres de plus que 15, puisque telle est la longueur des tenons qu'il s'agit de dégager des blochets) :

23 octobre 2013, le basting supporté par des pièces de bois ; à ce stade, le poids de la charpente repose sur le seul tube métallique.

Puis on s'assure de la verticalité du basting, après quoi on peut dévisser le dispositif du tube métallique, ce dernier n'ayant plus de rôle majeur à jouer :

23 octobre 2013, une installation qui pourra durer tant que les nouveaux sablières et blochets n'auront pas été installés.

Sur la vingtaine de blochets retirés de la charpente, il est probable que nous ne pourrons guère en sauver. La plupart sont trop abîmés. D'ailleurs, Roland BOUSSIN m'avait prévenu qu'ils seraient tous à changer. Pour vous en convaincre, en voici quelques échantillons...

23 octobre 2013.

23 octobre 2013.

23 octobre 2013.

... et voici celui dont le tenon de raccordement, pourri, a lâché :

23 octobre 2013.

Je suis étonné de la rapidité avec laquelle Igor et Jonathan restaurent le haut des murs des écuries. A ma demande, ils privilégient l'usage de la chaux. Déjà, les deux tiers du mur Est (celui sur cour) ont été traités :

26 octobre 2013, le Nord du mur Est des écuries.

Igor est venu me montrer comment ils procèdent :

26 octobre 2013, le Sud du mur Est des écuries.

Tout cela me convient.

Côté Ouest, nous décidons, avec l'accord téléphonique de Mr T., d'abaisser, de l'équivalent d'une hauteur de vitre, le linteau de la fameuse fenêtre (comprenez qu'à droite de la photo suivante, 3 pierres vont être enlevées - donc pierre rousse comprise - le linteau devant être surmonté d'un rang de pierres étroites dont le dessus sera aligné avec le dessous des sablières, c'est-à-dire la ligne marquée au crayon) :

26 octobre 2013,

Il reste encore du ménage à faire :

26 octobre 2013, le Nord du mur Ouest des écuries.

Surtout, à proximité de la tour Louis XIII, il est confirmé qu'il faudra couler de la chaux à la place de la terre qui avait servi à monter le mur mais qui a été lessivée, depuis des lustres, par les eaux de ruissellement, particulièrement abondantes à cet endroit :

26 octobre 2013, le Nord du mur Ouesst des écuries, à proximité de la tour Louis XIII.

Lors de ma visite ce matin, j'ai oublié de compter les blochets que l'équipe de Roland BOUSSIN a laissés sur place, sans doute parce qu'ils seront réutilisables. Il m'a semblé en voir 3. Il faudra que je lui demande. J'en profiterai pour savoir quels sont les commentaires de Dominique RONSSERAY, A.C.M.H., étant entendu que mon emploi du temps beaucoup trop tendu ne devrait pas me permettre d'assister, comme je le souhaiterais, aux prochains rendez-vous de chantier.

Roland BOUSSIN avait omis de noter où se trouvait exactement la sablière gravée par Jean MIDY.

Grâce à mes photos de chantier...

19 octobre 2013, la sablière gravée avant son démontage.

... il m'est possible de lui répondre :

30 octobre 2013, les mêmes pierres.

On est ici au niveau de la 4ème ferme en partant de la tour Louis XIII, c'est-à-dire celle qui supportait la poutre qui a été retirée ou, si vous préférez, sensiblement à la verticale du chambranle gauche de la porte d'accès aux écuries.