Transmission du patrimoine

Dans l'après-midi d'hier, il pleuvait tellement qu'Igor n'a pu couler le béton des fondations du deuxième petit pont :

6 mai 2015.

J'ai voulu monter dans les échafaudages. Comme aurait dit mon père, il pleuvait "comme vache qui pisse" :

6 mai 2015.

Il en fallait plus pour m'arrêter :

6 mai 2015.

Roland BOUSSIN et ses compagnons, transformés en acrobates et dument harnachés, étaient en train d'arrimer sous le vent les bâches du parapluie :

6 mai 2015.

6 mai 2015.

De mon côté, trouvant la lumière belle, j'ai mitraillé les alentours...

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

Dommage qu'entre les équipes de Thierry BOURRE et celles de Roland BOUSSIN, il y ait eu tant de camionnettes pour gâcher un peu mes photos.

M. MAFFRE, rentrant de congés, m'a joint ce matin avant 8 heures pour savoir où en était Roland BOUSSIN. Il avait déjà vu les photos mises en ligne la nuit dernière.

En complément, voici deux photos qui montrent qu'au début de la dernière journée de travail avant la réunion de chantier de lundi prochain, la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS n'a installé que les trois-quarts des parties supérieures du parapluie, et qu'une toute petite partie des bâches latérales :

7 mai 2015.

7 mai 2015.

Il reste en outre un quart des ardoises à déposer, celles du versant Nord.

Il est possible que M. MAFFRE, considérant que le nécessaire n'a pas été fait pour que sa réunion soit utile, décide de reporter celle-ci. Il devait en effet pouvoir apprécier l'état de la charpente.

Toute la journée d'hier, le gendre et les compagnons de Roland BOUSSIN ont mis les bouchées doubles pour que la réunion de chantier de lundi prochain avec M. MAFFRE puisse bien se tenir, c'est-à-dire pour que M. MAFFRE puisse apprécier l'état de la charpente découverte.

Dans l'après-midi, je suis monté voir où ils en étaient et, surtout, ce que cela donnait. En voici quelques aperçus.

D'abord au niveau de la lucarne Sud, dont nous connaissions l'intérieur délabré. Je dois vous dire que je n'ai pas été déçu par ce que j'ai vu là, donc du Sud :
. le bas de la lucarne :

7 mai 2015.

. la restauration au ciment (carrément) de pièces de bois pourries depuis très longtemps (on avait déjà vu le même type de "soin" sur les sablières Est des écuries lorsqu'on avait découvert ces dernières) :

7 mai 2015.

. le caractère non jointif de la sablière sous la lucarne :

7 mai 2015.

. le caractère totalement délabré du bas des montants de la lucarne dont on se demande comment elle n'a pas été arrachée par un coup de vent :

7 mai 2015.

. le bas de la lucarne vu du Sud-Est :

7 mai 2015.

. le haut de la lucarne vu du Sud-Est :

7 mai 2015.

En résumé, tout est mort et archi-mort.

On a de plus la preuve que, lors de la dernière campagne de restauration (au milieu du XXème siècle sans doute), on a préféré bricoler au ciment plutôt que changer des pièces de bois déjà en coma dépassé.

Cela promet !

Poursuivons notre promenade dans les échafaudages et voyons ce que nous réservent les sablières.

On fait là de bien étranges rencontres, comme cette momie de loir (ou de fouine ? il faudra que je remonte la mesurer), une patte avant posée sur le crâne d'un autre animal (de quoi s'agit-il ?) ...

7 mai 2015.

... ou, à l'angle Sud-Ouest de la sablière Sud, des œufs tout juste pondus (qui saurait nous dire de quoi ?) :

7 mai 2015.

On se rend compte de la façon dont le plancher des combles a été posé sur les solives, une isolation étant coincée entre le plafond de la chambre de mon aîné (au 2ème étage du colombier) et ce plancher des combles :

7 mai 2015.

Derrière la sablière extérieure, une accumulation de crottes diverses qui ne nous surprend plus, depuis que nous sommes devenus experts de cette matière :

7 mai 2015.

Revenons-en à la sablière extérieure proprement dite. Voici son angle Sud-Est :

7 mai 2015.

Quel sera le diagnostic sanitaire de M. MAFFRE ? Quel sort réserver à cette sablière à reliefs cubiques et à cet arêtier qui me semble à bout de souffle ?

C'est ce que nous apprendrons lundi prochain. Pour ma part, j'aimerais bien qu'en attendant, la jeune classe concernée réfléchisse aux deux questions suivantes :

- n'est-ce pas le moment de changer la sablière pour un modèle analogue à celles des écuries ? Le colombier et les écuries ont certainement été mansardés à la même époque, au milieu du XVIIIème siècle et il paraît très probable que les sablières des deux bâtiments aient été analogues au départ. Pourquoi ne pas oublier la sablière simplifiée qui date peut-être du début du XXème siècle et dont les disjointoiements manifestent que ce n'a jamais été un travail de qualité ?

- encore plus audacieux : j'ai des doutes très sérieux sur la date à laquelle les lucarnes ont été installées sur le colombier : la qualité du travail est bien moindre que celle de l'ossature de la charpente du colombier. Je pense que ces lucarnes ne sont pas du XVIIIème mais ont été ajoutées un bon siècle plus tard. Le moment n'est-il pas arrivé de les supprimer ? Si j'étais le payeur, c'est ce que je déciderais sans nul doute. Par la même occasion, je supprimerais le plafond de la chambre du 2ème étage ainsi que le plafond des combles. La pièce du 2ème, ainsi allégée de ces mochetés, retrouverait un volume de grande manorialitude. Et en jetant ces plafonds et planchers à la poubelle, on supprimerait le besoin de l'escalier nul qui relie actuellement le 2ème et le 3ème niveau du colombier. Certes, cela renverrait dans les écuries, à leur premier étage, le cabinet de toilettes de la chambre manoriale du colombier. Mais quelle allure, nom de nom !

Je n'ai pu participer hier à toute la réunion de chantier organisée par M. MAFFRE avec M. BOUSSIN. Le fiston était absent, retenu par son travail à Paris.

Voici ce que j'ai noté :
- M. MAFFRE a constaté que les échafaudages étaient incomplets, notamment mais pas uniquement au niveau du bâchage ;
- M. MAFFRE a regretté que la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS n'ait pas avancé le chantier comme il avait été convenu ; il a trouvé le chantier sale, trop de liteaux encore fixés sur les chevrons, un côté non découvert.

11 mai 2015.

11 mai 2015.

Bref, il n'a pu procéder aux observations qu'il voulait. Il devra donc revenir (ce qui se traduira par un coût supplémentaire imprévu) ;
- M. MAFFRE a signalé à M. BOUSSIN que les travaux de l'an dernier sur les écuries présentaient des fuites en limite de la tour Louis XIII, ce qui est parfaitement anormal ;

3 mai 2015.

3 mai 2015.

3 mai 2015.

3 mai 2015, au rez-de-chaussée des écuries.

3 mai 2015.

- M. MAFFRE est d'avis que, compte tenu des souhaits qu'avait exprimés le fiston, il vaudrait mieux conserver les sablières et les lucarnes ; il s'est cependant interrogé sur ce que pouvait être la charpente d'origine.

Son compte rendu de visite devrait nous parvenir dans les prochains jours. En attendant, j'ai pris des photos, d'abord pendant la 1ère moitié de sa visite, ensuite en fin de journée. Voici mon reportage :

1) le matin :

11 mai 2015.

11 mai 2015.

. sur l'état de la sablière, en-dessous de la lucarne Sud ; on remarque que cette sablière a pourri de sorte qu'elle présente d'importants manques :

11 mai 2015.

11 mai 2015.

11 mai 2015.

. de même, l'angle Sud-Ouest des sablières est bien abîmé :

11 mai 2015.

. de façon générale, l'ossature intérieure de la charpente est en bien meilleur état que ce que M. MAFFRE a pu entrapercevoir de sa structure extérieure :

11 mai 2015.

11 mai 2015.

2) l'après-midi, j'ai trouvé des nids comme celui-ci (de geai ?) bâtis entre les chevrons...

11 mai 2015.

... de même qu'une bestiole rousse, ressemblant à une grosse souris, est venue m'observer puis s'est éclipsée sans demander son reste. J'ai fini ma promenade par un examen des lucarnes où l'on voit, par exemple sur cet appui, qu'on avait eu recours à des pièces de bois de récupération :

11 mai 2015.

Enfin, je me suis demandé ce que M. MAFFRE pouvait avoir trouvé d'intéressant aux frontons des lucarnes :

11 mai 2015.

Hier, en fin de journée, alors que l'équipe de Roland BOUSSIN, qui ne reviendra pas aujourd'hui, rangeait le chantier avant de partir, je suis remonté dans les échafaudages du colombier où Franck LIEGEAS m'a fait part de ses constats et appréciations sur l'état de la charpente. Comme il employait un vocabulaire technique trop pointu pour moi, je lui ai rapidement passé mon appareil photos afin qu'il photographie ce qui lui paraissait important.

12 mai 2015.

Il a été entendu que, sur la base de mes photos et des siennes, il rédigerait ses appréciations. Dès que son rapport me parviendra, je le mettrai en ligne sur notre site favori.

En attendant, voici la plupart de ces photos, dans l'ordre où elles ont été prises et avec mes propres commentaires. Comme on le verra, avec moi tout n'est pas toujours d'une technicité parfaite. En plus, je ne suis même pas capable de savoir si certaines photos que je vais présenter ne devraient pas être tournées afin que le haut des pièces de bois photographiées figure bien en haut de la photo. C'est vous dire.

Quoi qu'il en soit, s'il est une chose dont je suis sûr, c'est que la journée d'hier a été marquée par le retour sur notre chantier de Régis, compagnon-charpentier de Roland BOUSSIN que j'appelle régulièrement "le chéri de ces dames" puisqu'il mérite, d'après ce que l'on me rapporte (je n'ai pas eu l'opportunité de le vérifier à ce jour, bien que je le connaisse depuis de nombreuses années mais je suis sans doute beaucoup trop sage pour cela) le sobriquet de "marteau-piqueur de l'amour". Le voici d'ailleurs au travail avant...

12 mai 2015.

... puis après qu'il ne réalise qu'une fois de plus, il va être immortalisé par notre site favori pour la plus grande joie de ses groupies rameutées pour la circonstance :

12 mai 2015.

Dans le même registre technique, je note, tant que j'en suis capable, que, d'après Franck, les petits œufs bleus aperçus à côté de l'angle Sud-Ouest de la sablière, sont des œufs de merle, de même que le nid repéré avant-hier. Les plumes vues à proximité pour rendre ce nid douillet sont de poule, de pigeon ramier (la grande) ou de pintade (celle avec des points blancs) et non de geai. Quant à ma "souris rousse", ce serait en fait un mulot dont les fouines sont friandes. Enfin, le petit crâne détecté hier...

12 mai 2015.

... serait également de merle. Merci Franck !

Revenons-en à nos moutons ! Sous les trois lucarnes, la sablière est largement pourrie. On le savait déjà pour la lucarne Sud mais c'est vrai également pour les deux autres bien que dans une moindre mesure, qu'il s'agisse de la lucarne Sud-Est...

12 mai 2015.

... ou de la Nord-Est :

12 mai 2015.

A ce stade, je me contente, pour l'essentiel, de mettre les photos en vrac :

- haut de la lucarne Nord-Est enlevé ; remarquez les encoches sur une pièce de bois rapportée il y a longtemps ; ces encoches étaient creusées pour permettre de clouer des clous trop courts ; la grande pièce de bois horizontale a donc été bricolée il y a longtemps ; en fait, deux pièces de bois ont été juxtaposées tout autour du bâtiment, lorsque (hypothèse suite à ce premier indice) la toiture a été mansardée (mi-XVIIIème vraisemblablement, lorsque le charpentier Jean MIDY est intervenu sur les écuries en y laissant sa marque, comme sur la cave) :

12 mai 2015.

Photo prise près de l'endroit précédent :

12 mai 2015.

Le même angle Nord-Est , ce qu'on y voit n'est vraiment pas frais :

12 mai 2015.

Angle Sud-Est vu de l'Est ; même système d'encoches :

12 mai 2015.

Idem au Sud-Sud-Ouest :

12 mai 2015.

Idem à l'Ouest-Sud-Ouest :

12 mai 2015.

Angle Nord-Ouest :

12 mai 2015.

Pièce de bois de réemploi attaquée par la mérule et pourrie, censée soutenir le poinçon Ouest :

12 mai 2015.

Hauts de poinçons pourris (là, je ne sais plus comment la première photo suivante doit se regarder) :

12 mai 2015.

12 mai 2015.

12 mai 2015.

Arbalétrier Sud-Est (j'ai un doute) pourri vu de dessus :

12 mai 2015.

Vu intérieure prouvant, dixit Franck, que le haut de la charpente n'est pas d'origine ; il est d'avis et expliquera dans son rapport que la charpente d'origine n'était pas mansardée mais droite avec un point de convergence unique des arbalétriers :

12 mai 2015.

Poinçon pourri vu du dessous (si je ne me trompe pas) :

12 mai 2015.

Bas du poinçon Est, pourri sur toute sa hauteur :

12 mai 2015.

Autre preuve de la mansardisation tardive (mi-XVIIIème) d'une charpente initialement droite :

12 mai 2015.

L'attaque de mérule vue sous un autre angle :

12 mai 2015.

L'autre "soutien-poinçon" (je ne connais pas le nom) en bois de réemploi sous-dimensionné, preuve d'un bricolage tardif (vers 1850 ?) :

12 mai 2015.

Pièce de bois particulièrement mal en point, sur le versant Ouest :

12 mai 2015.

Même secteur :

12 mai 2015.

Jet d'eau en altitude, autre preuve que la charpente était encore droite à l'époque de la construction de la cheminée (début XVIIIème d'après moi, lorsque le bas du colombier a été rendu habitable ; cf la disparition des boulins sur les deux étages bas et les linteaux des ouvertures de ces niveaux) :

12 mai 2015.

Encore merci pour ces premiers éléments de diagnostic, Franck ! Ici, pour terminer ce message, un arbalétrier H.S., à l'angle Sud-Est si je ne me trompe pas :

12 mai 2015.

Courriel reçu hier de M. MAFFRE :

(début de citation)

Messieurs,

Veuillez trouver ci-joint le compte-rendu de la réunion de chantier du lundi 11 mai 2015.

A la demande du maitre d'ouvrage, le prochain rendez-vous aura lieu le lundi 25 mai 2015, à 9h30, sur place.

Bien cordialement

(fin de citation)

Quant au compte rendu, je ne le mets pas en ligne tant sa rédaction témoigne que M. MAFFRE a été inhibé dans sa rédaction par la perspective de retrouver son texte sur notre site favori.

Il me connaît encore mal car, avec la pudeur qui me caractérise indubitablement, j'aurais mis un blanc sur les passages délicats. Au lieu de quoi, nous avons reçu un document parfaitement incolore, inodore et sans saveur. Et de surcroît sans aucune photographie. Donc, comme le diraient nos amis anglo-saxons, "there is room for improvement".

D'après ce que m'a dit Franck LIEGEAS, la couverture du colombier de la Chaslerie aurait été droite à l'origine. Ceci me rappelle des photos, aperçues dans des livres, du château de Cricqueville-en-Auge :

Ces photos sont d'autant plus troublantes que ce château date de 1584 (14 ans avant la Chaslerie) et que le décor de ses façades a pu inspirer, avec son damier de pierres et de briques, les bâtisseurs de notre logis favori.

Or j'apprends que Roland BOUSSIN serait allé se plaindre à M. MAFFRE de ma demande à son gendre de consigner par écrit, en utilisant les termes techniques appropriés, ses observations.

Laissant la pleureuse de service à ses gémissements, j'ai proposé au fiston de prendre à ma charge une partie du surcoût prévisible d'une modification du programme de restauration de la charpente du colombier, au cas où, comme cela me semble probable en l'état du dossier, les appréciations de Franck LIEGEAS - un garçon sérieux à qui je fais volontiers confiance - seraient confirmées lors de la prochaine réunion de chantier à laquelle ce charpentier méticuleux devra, bien entendu et n'en déplaise à son beau-père, participer.
Igor a continué de travailler sur le deuxième petit pont...

18 mai 2015.

18 mai 2015.

... jusqu'à ce que je lui demande de rejointoyer la souche de cheminée du colombier, du moins dans la partie que cachait jusque là la couverture :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

Lorsqu'il pioche le ciment qui n'avait pas manqué d'être utilisé, il y a une bonne cinquantaine d'années, pour colmater ce conduit, les pierres se détachent. A l'intérieur du conduit, on aperçoit un vieux tube métallique, qui fut longtemps relié à une chaudière installée au rez-de-chaussée :

18 mai 2015.

Ce tube serait à remplacer par un (ou deux) tube(s) neuf(s), l'un peut-être pour une nouvelle chaudière au rez-de-chaussée, l'autre à coup sûr pour la cheminée de la chambre du 1er étage.

Il est heureux que je ne revoie pas rapidement Roland BOUSSIN car je pourrais commencer à devenir franchement désagréable :

1 - Le prétendu "parapluie" qu'il était contractuellement chargé d'installer sur le colombier n'est toujours pas suffisant et l'eau continue à pénétrer à l'intérieur de l'édifice :

18 mai 2015.

2 - Alors que Franck LIEGEAS m'avait promis son rapport pour le dernier week-end, je ne l'avais toujours pas reçu ce matin. J'ai donc téléphoné à Roland BOUSSIN et il m'a affirmé qu'il me serait expédié. Je comprends néanmoins que Roland BOUSSIN a préféré continuer à se plaindre de moi auprès de l'architecte. Le fait est qu'en ce lundi soir, ce rapport ne m'est toujours pas parvenu.

3 - Compte tenu des constats de Franck corroborés, aujourd'hui, par la dépose des chevrons sur les terrassons et le brisis Ouest, j'ai demandé aux compagnons de Roland BOUSSIN de ne pas appliquer les ordres de celui-ci de remplacer dès demain et à l'identique diverses pièces de charpente, dont les poinçons. Une nouvelle fois, Roland BOUSSIN n'a pas manqué d'aller pleurnicher téléphoniquement auprès de l'architecte.

Les indices tendant à établir que la restauration à l'identique de la charpente actuelle serait peut-être une ânerie me semblent pourtant s'accumuler, ainsi qu'en témoignent les photos du jour. (Les photos suivront, mises en ligne lors de ma prochaine insomnie)

Certes, dans cette affaire, je ne suis ni le maître d'ouvrage, qui est mon aîné, ni le maître d'œuvre, qui est M. MAFFRE. Je fais l'hypothèse qu'on admettra que je suis mu, avant tout, par l'intérêt du monument. Et par la conviction que, si on loupe une maille du tricot cette fois-ci, il est probable qu'il n'y aura pas de rattrapage possible avant 150 ans au moins. Raison de plus pour bien peser nos choix.

Or il est de fait que, malgré les assurances qu'il avait données à l'architecte, Roland BOUSSIN n'avait pas avancé la découverte suffisamment pour lui permettre, au moins selon moi, de travailler dans de bonnes conditions lors de la première réunion de chantier. Sur ces bases que je considère avoir été faussées, M. MAFFRE a certes émis de premières recommandations que Roland BOUSSIN voudrait désormais appliquer sans retard, lui qui est pourtant coutumier du fait, et pour de mauvaises raisons de surcroît.

Dans ce contexte, les observations que Franck LIEGEAS a pu faire après une journée supplémentaire de découverte, postérieure à la première réunion de chantier, et dont je ne puis croire qu'il ne les ait pas rapportées à son beau-père et associé (ni qu'il ait changé d'avis depuis lors et sans m'en prévenir d'aucune façon, mais pourquoi, d'ailleurs, aurait-il changé d'avis ?), semblent démontrer qu'appliquer sans discernement les premières orientations de l'architecte serait à tout le moins prématuré. Il doit y avoir débat, et un débat non escamoté si possible.

Les observations que l'on a pu faire aujourd'hui avec Régis confirment qu'il est urgent d'attendre la deuxième réunion de chantier, programmée pour lundi prochain, avant de décider de la suite du programme. Ceci doit, selon mon fils (avec qui je m'en suis longuement entretenu ce soir, de même qu'il a parlé à M. MAFFRE) et moi, être fait posément, sous la conduite de l'architecte et en tenant compte de tous les éléments apparus depuis la première réunion. Bien entendu, il nous paraît nécessaire que Franck LIEGEAS, en qui je fais le choix de conserver ma confiance à ce stade, participe à cette deuxième réunion.

Quant à Roland BOUSSIN, qu'il sache que le crédit que j'accorde à ses interventions est désormais en chute libre.

P.S. (du 19 février 2023) : Relisant ce message, je n'en retiens que mes regrets que Benoît MAFFRE ait empêché le débat sur la forme initiale de la charpente du colombier. Je persiste à penser qu'elle a pu être comparable à celle de la tour Louis XIII. C'est aussi ce qu'avait conclu Franck LIEGEAS lors du démontage de la couverture du colombier mais, si ma mémoire est bonne, l'architecte, toujours aussi plaisant dans ses manières, lui avait intimé l'ordre de se taire et Franck avait, à mon regret, obéi.
Je reprends la plume à 3 heures du matin. Il n'y a toujours aucun message de Franck LIEGEAS dans ma boîte aux lettres. Comme on l'a montré ici, la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS est donc incapable de tenir parole tant :
- (1) à propos de son calendrier d'intervention - je rappelle qu'il était initialement prévu que la restauration de la charpente et de la couverture du colombier commence à la fin de l'année dernière - que :
- (2) à propos du parapluie qui était stipulé contractuellement et qui, à ce jour, ne fonctionne toujours pas convenablement, ceci malgré une première alerte relevée par mes photos du 30 avril et confirmée lors de la première visite de chantier de l'architecte, le 11 mai, et
- (3) à propos du rapport promis par Franck LIEGEAS après ses constats du 12 mai dernier.

A l'évidence, ma façon de suivre le chantier au jour le jour - bien sûr quand je suis sur place - et de mettre rapidement en ligne mes commentaires sur notre site favori (en général durant la nuit qui suit) déplaît à certains qui préféreraient qu'un témoin aussi actif soit réduit au silence. Dans l'immédiat, en me privant du rapport de Franck, promis deux fois, ceux-ci espèrent entraver ma parole.

Eh bien, c'est raté. Je vais mettre en ligne les photos que j'ai prises hier et je vais les commenter avec mon propre vocabulaire, en essayant d'être aussi clair que possible.

En fait, la charpente du colombier est composée de deux ossatures, deux sortes de cages thoraciques enchâssées l'une dans l'autre :
- une première ossature, dite par moi intérieure, belle, constituée de grosses pièces de bois bien taillées, globalement saine, y compris ses arêtiers, bien que plus ancienne que la seconde ; cette première ossature se trouve au seul niveau du 3ème étage du colombier (l'étage des lucarnes désormais démontées) ;
- une seconde ossature, dite par moi extérieure, dont les pièces principales sont souvent pourries, qui recouvre la première au niveau du 3ème étage (celui des brisis) et la complète au 4ème niveau, celui des terrassons ; les arêtiers de ce 4ème niveau sont archi-morts, de même que le poinçon Est (côté cour) ; les arêtiers de cette ossature extérieure au niveau du 3ème étage sont fluets, plaqués sur les arêtiers costauds de l'ossature intérieure auxquels ils ne sont pas parallèles puisqu'ils présentent un angle plus aigu (= fermé) avec le plan horizontal (si vous préférez, avec le plancher du 3ème niveau).

Sur la base de ce vocabulaire, voici mes propres observations, portant sur les aspects sanitaires ainsi que sur les aspects structurels de ces deux ossatures :

1) à propos de l'ossature intérieure :

- le poteau qui jouxte la souche de cheminée à son Nord est pourri extérieurement :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

- la poutre horizontale, orientée Nord-Sud mais proche du côté Est, est pourrie à son extrémité Sud :

18 mai 2015.

- la poutre horizontale qui supporte le poinçon Est est atteinte par la mérule (de même que la pièce oblique, appartenant à la 2ème ossature, qui la surmonte) en sa partie Nord :

18 mai 2015.

- les pièces de bois qui relient en leur milieu les grandes poutres Nord-Sud horizontales et les poutres Nord-Sud du cadre extérieur supérieur de la 1ère ossature sont fluettes ; un éclairage électrique y a été installé, sans doute vers 1960, en direction du plafond du 3ème niveau :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

- les pièces de bois installées sur la bissectrice des 4 angles formés par les poutres du cadre extérieur supérieur présentent des mortaises, actuellement inutiles, que Franck LIEGEAS avait, le 12 mai dernier, interprétées comme la preuve que ces pièces de bois avaient été retaillées pour les raccourcir à l'époque où l'ossature extérieure avait été installée :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

2) à propos de l'ossature extérieure :

- sur tout son pourtour, le cadre extérieur supérieur de la 1ère ossature est doublé par des pièces de bois appartenant à la 2ème ossature ; en voici une vue du côté Nord et photographiée par en-dessus :

18 mai 2015.

- ces pièces de bois du cadre extérieur supérieur de la 2ème ossature ont été fixées à la première ossature par des clous forgés trop courts, d'où les encoches que l'on retrouve partout :

18 mai 2015.

- ce cadre de bois extérieur est pourri du côté Ouest :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

- à mi-hauteur des arêtiers des terrassons, un petit cadre de bois destiné à soutenir des chevrons est constitué de pièces trop courtes, de sorte qu'elles flottent par rapport à ces arêtiets :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

- les arêtiers supérieurs sont fluets et morts ; voici le moins moche :

18 mai 2015.

- les arêtiers inférieurs de la 2ème ossature sont plus pentus que les arêtiers de la 1ère ossature ; selon moi, ceci devrait pousser à se demander quelle était la pente de la couverture d'origine (possiblement moindre que celle des brisis de la couverture mansardée) :

18 mai 2015.

- le haut des poinçons est mort :

18 mai 2015.

Pour que mon constat soit complet, il aurait fallu que je vous parle du caractère rachetèque et que j'ai toujours trouvé incongru des pièces de bois situées aux 4 angles de la 1ère ossature et qui relient, à proximité du plancher des combles, les arêtiers de cette ossature et les blochets correspondants.

Grâce à ces photos et malgré mon vocabulaire profane, j'espère néanmoins vous avoir montré que le comportement de M. BOUSSIN est lamentable et qu'au lieu d'aller pleurnicher auprès de l'architecte, il ferait mieux de travailler enfin convenablement et sans essayer de nous forcer la main. A mes yeux, ces procédés sont minables.

J'espère aussi que les photos que je viens de mettre en ligne seront consultées par M. MAFFRE. Si tel est le cas, je pense qu'il y verra la preuve que la 2ème ossature ne suffit pas à justifier que l'on s'en tienne, sans réfléchir davantage ni en débattre au fond, au projet initial de restauration à l'identique d'une couverture mansardée.

Sur ce, il est 5 h 15 du matin, je repars me coucher car je dois faire de la route aujourd'hui et il vaudrait mieux que je ne dorme pas trop au volant.

Je relis ce matin le "Projet" de M. MAFFRE pour la restauration de la charpente et de la couverture du colombier.

Tout ce qui est écrit là me convient parfaitement, sous réserve d'un changement éventuel de programme si, de l'avis de l'architecte, les preuves de la forme ancienne de la charpente sont suffisantes.

Réunion de chantier ce matin. Nous étions presque au grand complet :

25 mai 2015.

Presque tous sont montés dans les échafaudages...

25 mai 2015.

25 mai 2015.

25 mai 2015.

25 mai 2015.

25 mai 2015.

25 mai 2015.

25 mai 2015.

25 mai 2015.

... avant de redescendre sur le plancher des vaches :

25 mai 2015.

Résultat des courses, si je résume :

1 - ce que j'appelle l'ossature intérieure a été conçu pour supporter une couverture mansardée et non une couverture droite ; on peut imaginer que cette ossature intérieure est due à Jean MIDY, le charpentier qui avait recouvert la cave et les écuries en y laissant sa signature ;

2 - il y a eu un changement d'équipe entre la réalisation de l'ossature intérieure et celle de l'extérieure ; la seconde équipe était nettement moins habile ; l'hypothèse a été émise que Jean MIDY serait mort en cours de chantier.

Résultat des courses, si je résume le résumé :

3 - Rien ne permet, en l'état de la charpente du colombier, de reconstituer une couverture droite.

Pour moi qui pinaille, resterait pendante la question de la hauteur du jet d'eau sur la souche de cheminée ; mais cette dernière n'a dû être construite que lors de la transformation des deux étages bas du colombier en habitation (sans doute pour abriter le chapelain qui logeait jusque là dans la tour Louis XIII) ; or les linteaux des ouvertures de cette époque sont du XVIIIème. Donc, sauf à imaginer que la souche de cheminée ait été construite, dans la première moitié du XVIIIème, le long d'une couverture droite ancienne, puis que la charpente ait été changée en totalité vers 1760, il n'y a plus le moindre indice permettant d'imaginer ce qu'aurait pu être une couverture droite. L'angle de tir est donc des plus étroits et je dois m'incliner.

La restauration de la charpente et de la couverture du colombier devrait donc être poursuivie en conservant le profil mansardé que nous connaissons.

Igor a placé le "Valtra" de manière à ce que sa benne recueille les détritus des charpentiers :

27 mai 2015.

Régis et ses compagnons ont démonté la charpente des terrassons :

27 mai 2015.

27 mai 2015.

27 mai 2015.

Comme on le savait, le poinçon Est était particulièrement abîmé :

27 mai 2015.

27 mai 2015.

27 mai 2015.

27 mai 2015.

Ce soir, la charpente des terrassons s'est comme qui dirait volatilisée et la pose de l'entrait neuf destiné à remplacer celui, atteint par la mérule, qui soutenait le poinçon Ouest a commencé :

27 mai 2015.

Auparavant, les deux futurs entraits en question avaient subi les assauts de la mortaiseuse :

27 mai 2015.

27 mai 2015.