Transmission du patrimoine

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 30 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Transmission du patrimoine
0
Ma nouvelle mission professionnelle que j'ai déjà signalée ici, courant décembre, pourrait m'amener à rechercher plus activement l'association de mes fils au suivi des chantiers de la Chaslerie.

Bien sûr, je resterai toujours attentif à ce que leurs interventions éventuelles ne portent pas atteinte à ce que j'appelle "l'esprit des lieux" ; en particulier, je n'exclus pas de trouver un terrain d'entente avec Mr T. en ce qui concerne la taille (un peu plus grande, par abaissement de l'appui de quelques centimètres ?) et le nombre (2 au lieu de 3, en dépit du permis de construire ?) des fenêtres de la façade Sud de la cave.

D'après les dernières conversations que j'ai eues avec eux à l'occasion de Noël, Mr T. tout comme W.F. se préparent à prendre mon relais. Voici vingt ans que je porte la Chaslerie à bout de bras, donc je serais prêt, je pense, à passer progressivement la main. Je le serais d'autant plus que j'ai l'exemple, par ici, d'un gendre qui n'a pu relayer son beau-père dans la restauration d'un monument historique que lorsque ce gendre a atteint l'âge de la retraite, et je trouve cela totalement stupide. La possession d'un monument historique conditionne en effet une vie, je le sais d'expérience, et il faut compenser le fardeau, notamment financier, que cela représente par toutes les satisfactions culturelles, humaines que l'on peut en retirer. Donc, voilà, le dossier décante petit à petit, du moins de mon côté.

Le plus difficile est peut-être encore devant moi, à savoir de déterminer celui de mes deux fils qui devra à terme supporter l'ensemble du projet. Car, instruit par l'exemple de ma belle-famille, je ne crois pas que, même dans une famille unie, la formule de l'indivision soit compatible avec l'intérêt d'un tel monument. Pour faire face aux décisions les plus lourdes, il faut selon moi un décideur unique, également capable de lucidité pour passer la main intelligemment, lorsque son tour arrive et avant qu'il ne soit trop tard.

Autant dire que, y compris à distance s'il le faut, j'observerai avec attention la suite du processus, aussi bien en termes d'apprentissage du chantier que d'aptitude à une bonne appropriation du projet, et qu'aucun choix n'est encore opéré de mon côté. En d'autres termes, il est possible que la route soit encore longue.

Ce message et le suivant seront consacrés à deux dépendances que, par exception avec une grange de la ferme, j'ai choisi de restaurer. Il s'agit aujourd'hui de deux dépendances de la cave, son appentis et l'abri de jardin que j'appelle la "maison de Toutou". A l'origine en effet, cette "maison de Toutou" était une dépendance de la ferme.

Commençons par l'appentis de la cave. Voici un peu plus de 20 ans, c'était un poulailler qui avait été édifié sommairement contre le pignon Ouest de ce bâtiment. On l'aperçoit au fond de la photo suivante, émergeant difficilement des ronces qui avaient colonisé le terrain qui me fut vendu en 1991 ; au premier plan, l'herbe est coupée normalement : en effet, ce terrain-ci appartenait alors aux VANNIER et non aux LEVEQUE...

Avant 1991, aperçu du poulailler jouxtant la cave.

Dès 1991, je fis démonter ce poulailler qui avait été bricolé là de façon ingénieuse puisqu'il était possible d'envoyer des graines aux poules sans sortir de la cave :

Juillet 1998, vue du pignon Ouest de la cave après le démontage du poulailler et juste avant les premiers travaux de l'appentis.

Les fondations de béton du nouvel appentis furent coulées en juillet 1998 :

Juillet 1998, les fondations de l'appentis de la cave.

Puis le maçon d'alors et son employé commencèrent à édifier les soubassements...

9 juillet 1998, le soubassement de l'appentis de la cave en cours de remontage.

... avant d'interrompre leur ouvrage pour permettre au charpentier-couvreur d'intervenir...

24 juillet 1998, les soubassements de l'appentis de la cave en attente de l'intervention du charpentier.

... ce qui fut fait dans les mois suivants :

19 novembre 1998, l'entreprise BOUSSIN à l’œuvre sur l'appentis de la cave.

Fin 2009, le bois des colombes fut enfin protégé des intempéries :

13 octobre 2009, l'entreprise DUBOURG de Flers en train de lasurer les colombes de l'appentis de la cave.

A ce jour, il a enfin été porté remède aux infiltrations d'eau qui, depuis plus de 10 ans, pénétraient dans cet appentis tous les hivers. On sait en effet que Pascal a drainé la cave et son appentis à l'automne dernier (il en a été rendu compte sous cet onglet). Ce n'était certes pas du luxe :

19 mars 1999, infiltrations d'eau dans l'appentis de la cave.

On sait également qu'il reste à poser prioritairement du torchis entre les pièces de bois de cet appentis avant qu'enfin il soit hors d'eaux. A terme, cette dépendance devrait abriter la chaufferie de la cave et son électro-ménager bruyant ou volumineux. Du moins, si Thibaud prend effectivement mon relais, ce qui reste à voir.

Voici en tout cas l'une des dernières photos de cet appentis :[img:700]2010_08_10_04 - Copie - Copie.jpg,10 août 2010, l'appentis de la cave dans son état juste avant le drainage.[/img]
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 8 Janvier 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Cave - Transmission du patrimoine - Désultoirement vôtre !
0
Compte tenu du débat en cours avec Mr T. sur la suite de la restauration de la cave de la Chaslerie, je pense utile de mettre en ligne les plans dont je dispose et que j'avais fait établir dès 1991, année de mon achat du manoir. A l'époque, il me paraissait utile de loger un gardien. En fait, il y a eu plusieurs projets de travaux mais mon dossier est en désordre ; je ne me souviens plus très bien des choix que j'avais finalement retenus mais il semble que le projet pour lequel j'ai obtenu un permis de construire soit le suivant :

C'est à propos du nombre, de la forme et de l'implantation des ouvertures de la façade Sud de cette cave que Thibaud et moi peinons à trouver un accord.

A ce jour, la façade Sud de la cave a, comme on le sait, l'aspect suivant :

Arrivé sans prévenir à la Chaslerie, je constate que le chantier n'avance pas bien.

Pascal a pris la mauvaise initiative de déposer derrière le fournil de la ferme les premières bennes de pierres récupérées chez le frère d'Hubert GAHERY, à Saint-Gilles-des-Marais et Saint-Mars-d'Egrenne.

7 février 2011, le lot de pierres achetées à Saint-Gilles-des-Marais nous attend sous ce tas.

Il s'agit de pierres trop grosses pour être maçonnées à la ferme. Donc, à l'évidence, elles n'ont rien à faire à cet endroit. De plus, elles ne sont pas triées. Cela permettra à Pascal de me facturer de nouvelles heures de travail pour convoyer ces pierres soit à l'ancienne carrière de la Chaslerie, soit le long de la départementale, et pour les y trier enfin. Bernard devait l'aider ce matin pour conduire le tracteur et la benne à remplir mais il est absent.

Dans le bâtiment Nord, le plombier, M. DELTA, s'est borné à ce stade à sceller le dispositif d'accrochage du futur w.-c. du rez-de-chaussée. Il me semble que, compte tenu de la taille exigüe de la pièce, il a, malgré ma demande, implanté ce socle trop loin du mur, de sorte que l'espace devant le lavabo sera très réduit.

9 février 2011, dans le futur cabinet de toilettes du rez-de-chaussée du bâtiment Nord.

Roland BOUSSIN m'a téléphoné dimanche pour me communiquer son estimation du coût de restauration de la charpente du fournil de la ferme. Heureusement, j'étais assis. Après m'être concerté avec Carole, j'ai rappelé Roland BOUSSIN ce matin pour lui déclarer que je ne pouvais bien entendu donner suite à des propositions qui me paraissaient délirantes. Cela n'a pas eu l'air de l'émouvoir ; en tout cas, il m'a indiqué que ses prix unitaires étaient les mêmes que ceux appliqués l'an dernier pour la charretterie ainsi que, par ailleurs, pour l'écurie (qui n'en est qu'au début de sa restauration). J'attends de recevoir enfin le devis du fournil de Roland BOUSSIN pour l'étudier point par point. Le fait que ni Mr T., ni W.F. ne manifestent de hâte pour prendre mon relais rend moins urgente la mise à leur disposition d'un local confortable destiné à les abriter les week-ends où ils seraient venus contrôler l'avancement de leurs propres travaux. Quant au fournil, il a déjà passé un hiver sans couverture ; mais il faudra que j'avise, au moins pour assurer la protection du cul du four.

Thierry BURIN des ROZIERS m'a transmis, dès lundi, le résultat de son étude. Il distingue, comme demandé, selon les bâtiments ainsi qu'entre dépenses d'investissement et coûts de fonctionnement. Les montants sont croquignolets. J'ai communiqué ce travail à Carole, Mr T. et W.F. afin qu'ils me fassent part de leurs remarques. Je reprendrai ensuite l'attache de Thierry BURIN des ROZIERS pour me faire expliquer ce que je ne comprendrais pas. Pour le manoir, il envisage un mode de chauffage qui nécessite en tout état de cause une étude complémentaire, afin de déterminer si le débit d'eau dans le puits est suffisant.

L'entreprise S.O.S. Sécurité, filiale de Groupama, est venue ce matin changer le système d'alarme du manoir. Le précédent, pourtant récent, avait déjà des défaillances. J'espère que celui-ci sera de meilleure qualité. J'en ai profité pour le renforcer.

Dans l'après-midi, un maçon recommandé par Lucyna GAUTIER doit venir constater les conséquences du dégât des eaux de cet hiver dans la cage d'escalier du logis. Son devis sera, entre autres, transmis à Groupama aux fins d'indemnisation.

Difficile de rêver, comme pourtant j'en ai besoin, face à de tels projets et devant de telles difficultés pratiques de suivi du chantier.

Heureusement, ce matin, je trouve dans la boîte aux lettres les dessins tant attendus de Roland FORNARI, pour la grille du mur entre la chapelle et le manoir, ainsi que pour les deux lanternes destinées à flanquer l'entrée principale du logis, dans la cour. Les voici ; d'abord la grille :

9 février 2011, le projet de grille de Roland FORNARI.

9 février 2011, le couronnement du projet de grille de Roland FORNARI.

... puis les lanternes :

9 février 2011, le projet de Roland FORNARI pour la paire de grandes lanternes.

J'aime beaucoup la taille prévue (1,20 m, c'est un sacré morceau !) ainsi que cette idée de corde pour soutenir la lanterne mais j'opterais plutôt pour un éclairage électrique (concession vulgaire à la mollesse de notre époque, je le reconnais bien volontiers !).

9 février 2011, détail des lanternes de Roland FORNARI.

Tout ceci me paraît témoigner d'une "manorialitude" de bon aloi. Reste à se procurer le devis avant de décider...

P.S. 1 : Dès ce matin, j'ai téléphoné à Roland FORNARI et lui ai donné mon accord pour la réalisation immédiate de la grille et des deux lanternes. Je lui ai juste demandé de prévoir une protection de la corde (ou plutôt du fil électrique) contre la chute d'eau puisque les bâtiments de la Chaslerie (tous, sauf la ferme) sont dépourvus de gouttières. Roland FORNARI m'a précisé à quel type de verres il pensait ; il choisira des verres à l'ancienne bien entendu. Nous avons également évoqué d'autres aspects pratiques : l'aération pour que la chaleur de l'ampoule n'amollisse pas le plomb et l'accès à l'ampoule pour pouvoir en changer.

P.S. 2 : Puisque Bernard ne peut venir aider Pascal à déménager les pierres du frère d'Hubert GAHERY, j'ai demandé à Pascal de se remettre à remonter le mur de refend de la ferme. Le plombier a, pour sa part, installé la tuyauterie requise pour les pièces d'eau prévues, sur son permis, par Lucyna GAUTIER.

9 février 2011, les réservations sont faites au niveau du 1er étage du mur de refend de la ferme.

Comme W.F. n'a toujours pas émis d'observation à propos de la restauration de la ferme, je poursuis la mise en œuvre du projet de Lucyna. Ajouterai-je que j'apprécierais toutefois que ce ne soit pas un autre "one man show" de ma part, la profondeur de mes poches n'étant hélas pas infinie ?
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 25 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales - Transmission du patrimoine
0
Mr T. est en train de terminer sa période de mission à l'inspection de la Société Générale. C'est une très bonne formation professionnelle pour un futur banquier.

Il a reçu aujourd'hui ses trois premières offres d'affectation à un poste opérationnel. Les trois se situeraient à l'étranger, deux en Suisse et une à Singapour.

J'en suis très heureux pour lui, d'autant que la qualité et le niveau de ces offres me paraissent témoigner du fait que son travail et son comportement sont appréciés par son employeur.

En raison de la distance, aucune cependant ne faciliterait sa prise de relais rapide des travaux de restauration à la Chaslerie. Mais je me dis que c'est la vie !

Deux nouveautés cette semaine :

Lundi, un entrepreneur spécialisé (Isoltech Normandie, basé à Sainte-Honorine-la-Chardonne) est venu, à l'instigation du plombier, M. DELTA, disposer une couche de produit isolant - de la mousse de polyuréthane - sur une partie du rez-de-chaussée du bâtiment Nord. Voici, à titre d'exemple, une photo, avant ce traitement, du coin de l'entrée qui sera sous l'escalier ; c'est là que seront dissimulées un certain nombre de manettes destinées, entre autres, à régler le chauffage par le sol :

3 avril 2011, le sol de l'entrée du bâtiment Nord, avant pose de l'isolant.

Et voici le même endroit, après traitement :

7 avril 2011, le même endroit après la pose de l'isolant.

Comme on le voit en comparant ces deux photos, l'isolant en question est de bonne épaisseur.

La prochaine étape consistera, pour le plombier, à disposer sur cet isolant le réseau de tuyaux du futur chauffage par le sol ; j'espère qu'il ne tardera pas. Puis Pascal enduira les murs de chaux. Le plombier reviendra ensuite pour le cabinet de toilettes. Le carreleur devrait prendre le relais. Bien sûr, l'électricien interviendra en tant que de besoin. A ce stade, un plâtrier aura à s'occuper des plafonds, tandis que Sébastien LEBOISNE devrait poser les boiseries restaurées de la future chambre du rez-de-chaussée (aux dernières nouvelles, il a retrouvé, dans les décombres de son atelier détruit par le feu, le panneau que je lui avais confié, dont seul l'arrière a été léché par les flammes). Enfin, le menuisier-escaliéteur pourra poser l'escalier et le forgeron sa rambarde, ce qui nous permettra de déplacer le chantier vers le 1er étage du bâtiment Nord. Comme on le voit, tout cela est complexe et nécessitera une bonne coordination entre les différents corps de métier. Gageons que, pour les quelques 34 m2 au sol de cette tranche-ci, les travaux dureront encore quelques mois. Car, comme je le rappelle souvent à Carole, de plus en plus pressée d'emménager, "Paris ne s'est pas bâti en un jour".

De son côté, Pascal s'est, durant les quatre premiers jours de cette semaine, employé à maçonner deux petites ouvertures extérieures sur le pignon Sud de la ferme, comme je le lui avais demandé. Je souhaitais en effet l'occuper utilement avant la livraison des pierres de la cheminée, prévue pour après-demain samedi.

Voici comment se présente désormais le pignon Sud de la ferme, après le percement de ces deux ouvertures :

7 avril 2011, le pignon Sud de la ferme.

Selon moi, ces ouvertures ne dénaturent pas le bâtiment qui conserve, à l'évidence, son statut de ferme. Vues de l'intérieur, ces ouvertures me semblent animer opportunément la future cuisine-salle à manger. Voici celle qui se trouvera dans l'axe de la table :

7 avril 2011, l'ouverture qui sera dans l'axe de la future table.

Comme les murs de cette pièce devraient être enduits de chaux - et aussi parce qu'il y a eu de la mérule dans cette partie du bâtiment - nous avons choisi de réaliser les linteaux en béton, et non en bois.

De l'autre côté de la porte, l'ouverture est symétrique :

7 avril 2011, Pascal en train de terminer la maçonnerie de la seconde petite ouverture au rez-de-chaussée du pignon Sud de la ferme.

Le résultat me convient tout à fait ; je demande donc à Pascal de percer une troisième ouverture, celle-ci sur le mur Est de la même pièce, près de l'emplacement d'une ancienne niche (ou ouverture ?) dont on aperçoit ici l'encadrement de bois vermoulu :

7 avril 2011, l'emplacement de la future troisième petite ouverture de la future cuisine de la ferme.

Il me semble que ces initiatives égaieront agréablement cette future cuisine. J'espère que le résultat plaira à Walter.

Dès 8 heures ce matin, Pascal a travaillé sur la troisième petite ouverture que je lui ai réclamée hier. Il a commencé par enlever les pierres de l'ancienne ouverture, dégageant ainsi ses feuillures :

8 avril 2011, l'ancienne ouverture de la future cuisine-salle à manger de la ferme.

Il est ainsi prouvé, s'il en était besoin, que mes trois ouvertures sont largement conformes à l'original (j'ai juste préféré des linteaux obliques, de manière à faciliter l'entrée de la lumière). Cette conclusion est d'autant plus satisfaisante que je n'avais pas attendu ce travail de fouille pour donner mes instructions à Pascal. Ceci me donne donc à penser - en toute modestie - que je ne comprends pas trop mal, somme toute, ce que j'appelle "l'esprit du lieu".

En début d'après-midi, voici l'état du chantier vu de l'extérieur du bâtiment. Le linteau de l'ancienne ouverture est la grosse pierre roux foncé qui se trouve sous le haut des tubes d'échafaudage, en haut à droite de la future ouverture :

8 avril 2011, la 3ème petite ouverture de la future cuisine-salle à manger de la ferme.

On comprend que les nouvelles ouvertures seront plus basses que l'ancienne. J'ai en effet souhaité que Pascal cale la hauteur de leurs appuis sur celle du dossier du banc d'angle qui meublera la pièce à cet endroit. Car je trouverai très confortable, lorsque j'irai plus tard remplir ma grille de Sudoku en prenant un petit déjeuner chez Walter, de sentir le soleil réchauffer mes vieilles omoplates. On n'est jamais trop prévoyant...

Par exception, Mr T. est venu passer le week-end à la Chaslerie. Il est accompagnée de son amie qui, hier soir, se montrait sensible à la qualité du site, qu'elle découvrait.

En début d'après-midi, je leur ai fait visiter la chapelle et montré l'état du chantier dans la cave ainsi que dans les fournils, celui du manoir et celui de la ferme. Au fil de cette promenade, j'ai compris que nous n'arriverions pas à trouver d'accord sur le style à donner à ces travaux.

Mr T. me paraît en effet obsédé par l'idée de percer de grandes ouvertures et de "moderniser" les lieux. J'estime qu'il cherche à m'imposer ses vues d'une façon qui me semble inappropriée aussi bien qu'inopportune. Il me reproche bien entendu l'attitude inverse.

J'en prends acte. Tant pis. Je continuerai donc à financer seul, tant que je le pourrai, tous les travaux que j'estimerai nécessaires. Par conséquent, à en décider seul.

Le dossier est refermé pour moi.

Sauf à ce que Mr T. se décide enfin à prendre rapidement en charge "l'aile de la belle-mère", c'est-à-dire les volumes qui, il y a une cinquantaine d'années, ont été tellement massacrés par Henri LEVEQUE - grand perceur d'ouvertures surabondantes et mal dessinées devant l'Eternel - que je me sens désarmé pour y prendre son relais.

Bonsoir Mr Fourcade,

Vous allez être déçu, je vais encore vous contredire, les bons termes pour les cheminées sont les suivants :

A copier 100 fois !

A part cela, je vois que la cheminée est arrivée à bon port. On pourra l'admirer lors de notre visite.

Savez-vous qu'avec les fleurs de pissenlits non traités on fait une excellente confiture qui s'apparente au miel ?

Je vois que la divergence de vue sur la restauration persiste, peut-être faudrait-il aborder le problème d'une autre manière.

Bonne soirée !

@ Guy HEDOUIN :

Décidemment, que ferais-je sans vous ? Vous êtes impayable, et encore plus perfectionniste que moi, on dirait.

Pour les relations père-fils, je suis demandeur de leçons. J'en ai parlé avec des amis. Eux aussi éprouvent, m'ont-ils dit, des difficultés analogues avec leur descendance, comme si le fils voulait toujours "tuer le père".

Ceci dit, Carole vient d'arriver, on va aller dîner tous les quatre "Au goût des autres", à Saint-Georges-de-Rouelley, et je vous ferai ensuite part (sous l'onglet "Sujets divers" qui me semble mieux convenir pour la suite des échanges sur un tel sujet) de certaines de mes réflexions sur l'hérédité, la généalogie et la statistique. Une fois de plus, je vous le promets, je ne serai pas "politiquement correct"...

Dès ce matin à 9 heures, Mr T. et moi avons parcouru l'"aile de la belle-mère" (c'est-à-dire le colombier ainsi que la partie des écuries où Henri LEVEQUE avait entrepris des travaux il y a une cinquantaine d'années) en échangeant nos idées.

Nous sommes facilement tombés d'accord sur les principes suivants :

1 - Il n'y a pas lieu de modifier les maçonneries extérieures qui garderaient donc leurs ouvertures telles qu'elles sont, modulo, éventuellement, des adaptations de second ordre.

2 - Le parti à retenir pour la restauration intérieure sera la conséquence de choix sur le type de chambres et de salles d'eau dont on souhaite disposer. Au 1er étage du colombier, on peut conserver le cloisonnement actuel, avec une chambre donnant vers le Sud et un petit cabinet de toilettes ouvrant sur la cour. En revanche, tout ce qui se situe au-dessus ou à côté de cette chambre doit être repensé.

3 - L'escalier, avec ses invraisemblables contorsions actuelles, devra être remplacé par un escalier intelligemment conçu.

Nous voici soulagés, nous pouvons donc chanter de nouveau !

Avant-hier matin, lorsque Mr T. et moi avons visité l'"aile de la belle-mère", je lui ai fait part de mes rares idées pour la restauration de ce volume.

Dans la chambre du 2ème étage du colombier, je lui ai indiqué que je ferais sauter le plafond, donc disparaître la chambre du 3ème étage avec la travée d'escalier incommode qui la dessert, de manière à disposer d'une pièce à double hauteur de plafond et vue sur la charpente. A cet endroit, cette dernière est en effet très belle. Cela permettrait de supprimer les deux lucarnes donnant sur la cour et de transformer celle donnant au Sud pour lui redonner un aspect d'entrée du colombier pour les pigeons (étant entendu que les trous de boulin sont nombreux sur deux des quatre murs de la chambre du 2ème étage). Je ferais de même disparaître le cabinet de toilettes exigu donnant sur la cour, ainsi que le petit vestibule contenant la travée d'escalier montant au 3ème, afin de disposer, au second, d'une grande pièce éclairée par 4 fenêtres.

Mr T. a tordu le nez devant ces suggestions et déclaré qu'il préfèrerait conserver les trois lucarnes et transformer ladite chambre du 3ème étage en bureau-bibliothèque pour lui.

Toutefois, dimanche soir, avant de rentrer à Paris, il m'a signalé que son amie trouvait très bonne mon idée. A mes yeux, il ne fait guère de doute que cette demoiselle a bon goût et une influence bienvenue sur mon aîné...

Mais hier soir, lorsque, téléphonant à Mr T., je l'ai informé que j'avais pris rendez-vous chez un notaire pour examiner comment organiser sa prise de relais sur cette "aile de la belle-mère", il m'a recommandé de ne pas trop me presser. Il souhaite réfléchir d'abord à la forme que pourrait avoir le nouvel escalier qui remplacerait l'actuel, raté comme l'on sait.

J'ai proposé à Mr T. de demander à Lucyna GAUTIER de réfléchir à ce problème. Il semblerait d'accord pour financer cette étude, ce qui me paraîtrait une bonne façon d'avancer.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 21 Avril 2011
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales - Transmission du patrimoine
0
Walter m'a transmis les conclusions du partenaire qui le note dans le grand cabinet d'audit où il travaille. En voici les deux derniers paragraphes (j'ai occulté le nom du client) :

"Walter est très fiable, proactif, solide (technique, organisation et gestion d'équipes) et se pose des
questions pour progresser (dans la compréhension des activités et dans l'approche d'audit). Pour
tout cela, merci et bravo Walter pour ton excellent travail! Il faut continuer de la sorte.

Walter a, selon moi, toutes les qualités pour évoluer en tant que manager sur ce dossier (et sur
d'autres) et sera amené à intervenir sur le dossier X l'an prochain."

Bravo Wally, tu travailles énormément (tu aimes tellement les 35 h que tu les fais trois fois par semaine !). Ces appréciations sont très encourageantes. Et elles t'excusent de ne pas venir plus souvent à la Chaslerie...

Kisses du Dad

@ Guy HEDOUIN :

Eh bien, c'est d'accord ! Mais nous serons trois car, ô miracle (merveille de l'amour ?), Mr T. est arrivé cette nuit à la Chaslerie avec Carole. Cette demoiselle dont je parlais il y a deux week-ends serait-elle en train de transformer mon aîné ?

Je me réjouis de découvrir ainsi la Bézirie. Vous allez pouvoir nous montrer vos réalisations en matière de restauration de vieilles pierres.

Car, aussi surprenant que cela puisse paraître aux visiteurs de ce site, vous et moi ne nous sommes vus qu'une fois dans le monde "réel", le dimanche des dernières "Journées du patrimoine". A cette exception près, tous nos échanges ont, à ce jour, été "virtuels" grâce à ce site.

En attendant notre venue, je vais potasser l'un des deux ouvrages que M. ROBERT m'a recommandés, celui que j'ai retrouvé (second miracle) dans ma bibliothèque, à savoir "Pavés et plates-tombes" édité par la "Société des antiquaires de Normandie" (l'autre étant le bouquin de la C.N.M.H. sur les carrelages anciens, que je compte me procurer dès mardi).

A demain donc ! Ou plutôt à tout à l'heure, vue celle où j'écris...

Ouvrage acheté au musée régional de la poterie à Ger.

@ Mr T. :

Puisque tu m'as fait part de ton souhait d'accroître la hauteur sous poutre au rez-de-chaussée du colombier, j'ai étudié la question ce matin avec Pascal.

Pascal nous dissuade d'abaisser le niveau du sol au rez-de-chaussée de cette pièce. Il y voit deux inconvénients :
- d'une part, cela obligerait à casser les tomettes posées dans la pièce voisine par Henri LEVEQUE ; or tu sais que je considère que ces tomettes ont été très mal posées, avec des joints de ciment beaucoup trop moches ; donc ce premier argument n'est pas dirimant selon moi ;
- d'autre part, cela accroîtrait le risque d'humidité dans la pièce ; on peut certes drainer mieux l'extérieur du bâtiment, ou même l'intérieur ; mais les drains peuvent se boucher, de sorte que cet argument me paraît plus valable que le premier.

J'ajoute un troisième argument : abaisser le sol du rez-de-chaussée de l'"aile de la belle-mère" obligerait à franchir un obstacle élevé, donc incongru, au seuil entre la cour et la pièce qui nous sert actuellement de cuisine.

Comme j'ai le souci de conserver le style du plafond actuel, avec poutres et solives visibles, il semble préférable d'examiner comment relever le plafond, c'est-à-dire la hauteur sous poutre. Mais avant de t'expliquer mes idées, je te laisse apprendre quelques termes de charpente...

Selon moi, le problème tient, une fois encore, à la très mauvaise qualité du travail réalisé par Henri LEVÊQUE, toujours aussi stupide dans la conception que bâclé dans la réalisation. Je m'explique :

- il a utilisé deux poutres de dimensions différentes ; celle qui est la plus proche de la porte fait 38 cm de côté, la seconde 32 ; à part la flemme et la mesquinerie, rien ne justifie ce hiatus ;
- la première poutre quand on entre dans la pièce est à 197 cm du sol, ce qui est gênant pour ton 1 m 95 et le sera encore plus pour tes descendants, au rythme où les FOURCADE "dégénèrent" (je rappelle que nous "prenons" environ 8 cm à chaque génération depuis mon arrière-grand-père...) ;
- les solives que "la grande âme" a utilisées, outre qu'elle sont en bois de basse qualité (cf son souci bien connu du tape-à-l'oeil), ont une forme débile : 16 cm de hauteur et 6,5 de largeur ; normalement, les solives sont en chêne, carrées et d'environ 10 cm de section ;
- il a fait poser les solives sur le haut des poutres, ce qui est absurde et d'autant plus laid qu'il n'a pas comblé les espaces entre solives ; normalement, les solives doivent être posées sur des lambourdes fixées à mi-hauteur de la poutre.

Un petit reportage photographique te permettra de constater ces faits.

Voici la première poutre visible en entrant au rez-de-chaussée du colombier :

27 avril 2011, la première poutre en entrant au rez-de-chaussée du colombier.

Et voici la seconde, significativement plus petite mais sur laquelle les solives sont aussi mal déposées :

27 avril 2011, la seconde poutre au rez-de-chaussée du colombier.

Maintenant, voici à quoi doit ressembler un bon assemblage, avec lambourdes, selon la tradition :

27 avril 2011, la poutre du futur salon de la ferme.

Sur ces bases, je récapitule mes premières réflexions :

1 - Ne pas modifier le niveau du sol, ni au rez-de-chaussée du colombier, ni à son premier étage (ici en raison de la hauteur des appuis de fenêtre).

2 - Le cas échéant, harmoniser les dimensions des poutres. L'opération étant délicate, je proposerais plutôt de ne pas chercher à modifier la forme du bois, mais de déplacer vers le haut la première poutre plus que la seconde, disons d'environ 3 cm. De la sorte, la différence de hauteur des poutres deviendrait pratiquement imperceptible.

3 - Relever, le cas échéant, les deux poutres de 5 bons centimètres ; ceux-ci peuvent "se gagner" sur l'épaisseur du plancher du 1er, supérieure à 15 cm ; il faudra alors casser ce magnifique sol de ciment (on dit encore bravo à "la grande âme" !).

4 - Surtout, changer toutes les solives (veiller soigneusement à l'aspect du bois anciennement travaillé).

5 - Surtout, également, disposer les solives sur des lambourdes.

Au total, il y aurait là de quoi "gratter" 25 bons centimètres au bénéfice de ta voûte cranienne d'ores et déjà allégée de la généreuse toison dont tes géniteurs n'avaient pas manqué de te doter !

Qu'en dis-tu, Môssieu Bibo ?

Ce soir, le problème de la hauteur du potager est réglé :

5 mai 2011, le potager est arrivé à la bonne place.

Quant à la porte extérieure du futur petit salon, à l'Est de la ferme, elle sera aussi large que celle de la cuisine-salle à manger, au Sud, soit un peu plus d'un mètre :

5 mai 2011, 3ème jour de remontage du mur Est de la ferme.

J'espère que le jeune Wally aura le loisir d'apprécier un jour le petit nid douillet que son père lui concocte...

@ Mr T. :

Je reviens sur mon message du 27 avril dernier (sous cet onglet) à propos du mauvais assemblage des poutres et solives au rez-de-chaussée du colombier.

Aurais-je été injuste avec le combattant suprême des prairies, cher à notre neveu favori ?

Le fait est que je trouve dans "La maison ancienne, construction, diagnostic, interventions" par Jean et Laurent COIGNET chez Eyrolles de quoi préciser mes appréciations sur les "plafonds à la française" :

Extrait de la page 61 de l'ouvrage en question.

On voit ainsi qu'au rez-de-chaussée du colombier, nous avons une mauvaise "juxtaposition des solives en appui direct" (schéma 1 D) là où je recommanderais plutôt un "appui sur des lambourdes en moises liaisonnées à la poutre" (schéma 2 B), voire encore mieux, un "appui par tenons et mortaises sur des lambourdes liaisonnées à la poutre" (schéma 2 A).

Qu'en dis-tu, Môssieu Bibo ? (bis)
@ Mr T. :

Je rentre de chez mon ami Marc CHALUFOUR, à Chênedouit, et j'ai photographié pour toi deux exemples de pose de solives sur lambourdes du type traditionnel par ici.

Voici un premier exemple, brut, dans un local en cours de restauration chez Marc. Observe bien l'assemblage :

7 mai 2011, plafond traditionnel dans une dépendance de Marc CHALUFOUR.

Et, pour te prouver le charme de tels plafonds, voici celui de la cuisine - salle à manger dans le logis de Marc, peint en bleu charron pâle :

7 mai 2011, un plafond du logis de Marc CHALUFOUR.

Je signale au passage que les murs sont enduits intérieurement de chaux et qu'à vue de nez, il ne doit pas y avoir plus de 2,10 mètres entre le sol de la pièce et le bas de cette poutre.
Le jeune W.F. m'a envoyé un courriel "personnel et privé" hier après-midi. Comme j'occulte son identité, je me sens autorisé à mettre en ligne sa réponse à mon récent appel ici :

"Hello Dad,

La saison touchant à son terme, la pression décroît !

Les pauses déj me permettent maintenant d'observer avec plaisir le résultat des travaux sur la ferme. La cheminée est esthétiquement très réussie. La réflexion sur le tirage donne des pistes que seul l'usage pourra valider. La tension monte !

Je prévois un WE à la Chaslerie dans les semaines à venir. Caroline ne serait pas de la partie, la date-butoir de sa thèse ainsi que de son mémoire approchant à grands pas.

Maman vient prendre l'apéro ce soir à la maison, tu es le bienvenu. Ce sera l'occasion de prendre les nouvelles du jour.

Kiss

Wally"

J'ai donc vu W.F. hier soir. Il aime beaucoup la cheminée et le potager. Carole est beaucoup plus dubitative sur la présence du potager dans un futur petit salon. J'ai répondu que la "manorialitude" nous y obligeait et elle a eu le bon goût et la délicatesse de ne pas insister...

W. F. m'a dit avoir l'habitude de consulter le site à l'heure du déjeuner, afin de suivre l'évolution du chantier de la ferme.

Emergeant de ma sieste postprandiale, je découvre le SMS suivant : "Es-tu sûr que le linteau de la porte de la ferme est suffisamment haut pour la prochaine génération une fois l'huisserie installée ?"

Ma réponse : "T'affole pas, bonhomme : 2,07 m, ça devrait permettre à plusieurs générations de FOURCADE de retarder le début de leur apprentissage des manières de courber l'échine !"