Transmission du patrimoine

Les deux compagnons de Roland BOUSSIN ont, cette semaine, travaillé 4 jours à la Chaslerie. Ils ont commencé à arrimer définitivement la sablière intérieure du côté Ouest. J'observe leur travail...

7 décembre 2013, à la lumière naturelle.

7 décembre 2013, au flash.

... en me demandant si les blochets ont bien été taillés dans du chêne massif ou bien si, comme sur le deuxième blochet au Sud-Ouest, il n'y aurait pas eu collage de deux pièces de bois différentes. Peut-être s'agit-il d'une fausse impression, due au sciage des bouts de blochet, au ras des sablières intérieures, dont Régis a pris l'initiative en se démarquant ainsi du modèle de Jean MIDY.

Il faudra que je vérifie ces points auprès de Roland BOUSSIN qui m'indique qu'il sera lui-même sur le chantier en début de semaine.

7 décembre 2013, le deuxième blochet au Sud-Ouest ; à gauche, la fameuse fenêtre de Mr T.

Quoi qu'il en soit, la pose des entretoises entre les sablières intérieures et extérieures a commencé sur cette façade Ouest.

On observe sur le dernière photo précédente un fil électrique qui courait antérieurement sous la sablière de la façade Ouest, ce qui était laid et témoignait, une nouvelle fois, des bricolages dus au Tonton que l'on sait. J'avais demandé à Roland BOUSSIN de le rapatrier entre les sablières mais je note que, si ces compagnons l'ont bien fait passer sous les entretoises et sous les blochets, il réapparaît sur les sablières au passage de chaque ouverture.

Mais, renseignement pris hier après-midi auprès de l'électricien, ce fil était coupé. On peut donc le supprimer. Je demande cependant à l'électricien d'y substituer un fourreau à toutes fins utiles, à passer sous les pièces de bois de manière à le faire disparaître une fois la maçonnerie d'entre sablières reprise.

Malgré ma demande à Roland BOUSSIN, ses compagnons continuent à faire reposer des pièces de bois contre des morceaux de moulures de stuc ouvragées et dorées...

7 décembre 2013, un stockage problématique.

... qui étaient stockées là depuis que le Tonton que l'on sait avait pris l'initiative de les faire retirer d'un appartement de la rue de l'Alboni à Paris (l'un des nombreux héritages de sa parentèle avec le trafiquant GOUPIL). Ce zigoto avait en effet prélevé là ces reliques de fastes républicains afin de les faire bricoler pour fournir de nouvelles boiseries au salon de la Chaslerie où ces vestiges infâmes se trouvent toujours. Ce bricolage est d'ailleurs tellement incongru que, promis, dès que je gagnerai à la Loterie Nationale, je ferai retirer ces mochetées pour y substituer quelque chose de plus approprié.

Enfin, je note que les décors des cornières n'ont pas encore commencé à être corrigés, pas plus que les écarts entre cornières et sablières ou que les jonctions entre les poteaux et les blochets :

7 décembre 2013.

On fera un nouveau point mardi, puisque je dois revenir alors pour un second constat avec Me PETITJEAN, huissier de justice, destiné celui-ci à muscler mon dossier de contrôle fiscal en cours.

Allez, un dernier coup d'œil d'ensemble avant de repartir :

7 décembre 2013.

Cette fois-ci, les cornières ont été retaillées :

10 décembre 2013, un travail conforme à celui de Jean MIDY.

Voici qui me convient parfaitement :

10 décembre 2013, sablières extérieures et cornières Est vues du ras de l'échafaudage, vers le Sud.

10 décembre 2013, sablières extérieures et cornières Est vues du ras de l'échafaudage, vers le Nord.

Devant Me PETITJEAN, venu, à ma demande et pour répondre aux dernières inquisitions du fisc, constater l'état de quasi-totale inhabitabilité du manoir et de ses dépendances, Roland BOUSSIN a disposé un chevron de la façon dont Jean MIDY l'avait installé, c'est-à-dire faisant porter tout le poids des ardoises des brisis sur les cornières, donc en porte-à-faux :

10 décembre 2013, le positionnement originel d'un chevron.

Il recommande de terminer le brisis par un coyotage et indique qu'alors, le poids des ardoises reposerait pour l'essentiel sur la sablière extérieure. Pour illustrer son propos, il tient de la main gauche la pièce de bois qui permettrait ce coyotage et, de la droite, une autre pièce de bois qui figure l'encombrement des ardoises. Certes, la pente des brisis serait d'abord un tout petit peu plus raide que sur l'original mais je considère que le coyotage serait une variante heureuse. Je donne donc mon accord sur cette suggestion à Roland BOUSSIN (sous réserve de la ratification de l'architecte, du moins si elle ne tarde pas comme à l'habitude) :

10 décembre 2013, schéma du coyotage recommandé par Roland BOUSSIN.

Par ailleurs, Roland BOUSSIN recommande des modifications du modèle des lucarnes de Jean MIDY, de manière à permettre l'isolation thermique souhaitée par Mr T. Là, le feu vert paraît un tout petit peu moins urgent. Je renvoie donc Roland BOUSSIN, si possible, à la réunion de chantier de la semaine prochaine, à laquelle je participerai au demeurant, puisque l'absurdité de ma notation à la fac, dont je ne suis plus assez naïf pour ne pas douter de l'innocence, aboutit à m'y faire lever le pied.

Pour le reste, au volant de son Manitou, Roland BOUSSIN passe une partie de l'après-midi...

10 décembre 2013, le Manitou au travail.

... à déménager les pièces de bois, dont les vieux blochets et cette poutre désormais inutile, que lui font passer ses compagnons :

10 décembre 2013, les compagnons transformés en déménageurs.

Enfin, j'observe que la pose des sablières intérieures se poursuit dans de très bonnes conditions...

10 décembre 2013, le passage de la sablière intérieure au-dessus d'une ancienne fenêtre de la façade Ouest.

10 décembre 2013, le passage de la sablière intérieure au-dessus d'une ancienne fenêtre de la façade Ouest.

... et je vérifie que les blochets sont bien, comme on pouvait s'en douter, d'une seule pièce de bois chacun et dépasseront de la sablière intérieure autant que faire se peut, compte tenu du souci tardivement explicité par Mr T. que la sablière intérieure surplombe le parement intérieur d'une bonne dizaine de centimètres, afin de ménager une épaisseur suffisante à l'isolation thermique qu'il souhaite :

10 décembre 2013, vue d'un blochet en place définitive sur le parement intérieur du mur Ouest des écuries.

Honneur aux travailleurs ! Voici les compagnons de Régis, qui l'assistent actuellement pour installer les nouvelles sablières intérieures dans les écuries. J'ai nommé :

- Hervé :

11 décembre 2013, Hervé devant une entretoise de sa fabrication.

- Cyril :

11 décembre 2013, Cyril en plein travail.

- et Christopher le timide, qui connaît bien la Chaslerie puisqu'il y a participé à la restauration de la couverture de la tour Nord-Est, du versant Nord du logis, et de celle du fournil de la ferme :

11 décembre 2013, Christopher perce un trou de cheville.

Remarquez que tous sont obligés d'être chaudement vêtus.
(...)
Ce matin, en arrivant à la Chaslerie, j'ai remarqué un lutin qui s'activait sur le faîtage des écuries :

12 décembre 2013, sur le faîtage des écuries.

Ce lutin, le reconnaissez-vous ?

C'est Christopher, en train de démonter les tuiles faîtières !

Car, figurez-vous qu'avec l'aide de Régis, il a commencé à retirer les vieilles ardoises des terrassons.

La vue sur la charpente des écuries en est transformée :

12 décembre 2013, au débouché de l'échelle.

Comme l'a dit Mr T. lors de sa dernière visite, "Dommage qu'on soit obligés de recouvrir ces écuries, la vue de là-haut est superbe !"

12 décembre 2013, vue imprenable sur l'infini.

En attendant, je découvre avec effroi l'état de la charpente du colombier, telle qu'elle était dissimulée aux regards jusqu'à ce jour. Là aussi, le Tonton que l'on sait a fait très fort...

12 décembre 2013, le coin Nord-Est de la charpente du colombier, tel qu'il était dissimulé jusqu'à aujourd'hui par la couverture des écuries.

Tout cela est largement pourri. Avec un tel "homme de goût", on ne sera donc jamais déçus !

12 décembre 2013, le bas du versant Nord de la charpente du colombier, tel qu'il était dissimulé jusqu'à aujourd'hui par la couverture des écuries.

Cela nous promet bien du plaisir, encore, lorsqu'on restaurera la charpente et la couverture du colombier...

Mais nous n'en sommes pas là.

Pendant que Christopher et Régis s'activent dans les airs, Hervé peaufine ses entretoises...

12 décembre 2013, Hervé au ciseau.

... et Cyril les sablières intérieures au-dessus des petites ouvertures que j'ai substituées à d'horribles fenêtres percées par l'affreux bonhomme :

12 décembre 2013, le travail de Cyril.

Quand on arrive sur la Chaslerie, on n'aperçoit plus qu'un océan de bâches :

13 décembre 2013.

Côté cour, il en ira bientôt de même puisque Régis et ses compagnons retirent les vieilles ardoises des terrassons :

13 décembre 2013.

Dans l'immédiat, je profite de la vue inédite sur la cour :

13 décembre 2013.

Mr T. avait bien raison en me déclarant qu'on ferait mieux de vitrer les brisis...

Mais, en fait, on verra le même spectacle à travers les futures lucarnes :

13 décembre 2013.

13 décembre 2013.

Il est remarquable qu'à la veille de la seconde réunion de chantier relative à la restauration de la charpente et de la couverture des écuries, le compte rendu de la première, qui remonte au 20 novembre dernier, n'a toujours pas été diffusé.
A-t-il seulement été rédigé ?

De même, j'attends toujours de pouvoir jeter un premier coup d'œil sur la demande de subventions qui, à la suite de mon courriel datant de plus de 5 semaines, devait être préparée d'urgence afin de ne pas hypothéquer le programme de travaux souhaité pour 2014.

Cela pose problème, ainsi que l'intéressé en est parfaitement informé.

17 décembre 2013.

Pendant que ses compagnons finissaient de retirer les vieux chevrons des écuries...

17 décembre 2013, Hervé en funambule.

... Roland BOUSSIN est allé reconnaître l'état de la charpente du colombier :

17 décembre 2013.

Son diagnostic est clair :

17 décembre 2013, une panne dont l'extrémité est pourrie (au Sud-Est des écuries).

... il vaut mieux ne pas attendre pour changer la sablière Nord de ce bâtiment...

17 décembre 2013, l'extrémité Est de la sablière Nord du colombier.

... ce qui nécessitera un bâchage de son brisis Nord jusqu'à ce que sa charpente et sa couverture puissent être restaurées...

17 décembre 2013, l'extrémité Ouest de la sablière Nord du colombier.

... à leur tour.

17 décembre 2013, l'intersection entre le faîte des écuries et le brisis Nord du colombier.

Débarrassée de ses vieilles pannes et de ses chevrons morts, la charpente des écuries présentait hier matin un spectacle arachnéen :

18 décembre 2013, en arrivant sur le manoir.

Cette impression était confirmée de la cour :

18 décembre 2013, la charpente des écuries vue de la cour.

La continuité de la ligne faîtière, interrompue depuis une soixantaine d'années par une cheminée due à l'abominable Tonton que l'on sait, avait certes été reconstituée provisoirement.

18 décembre 2013, un modèle original de croix de Saint-André.

Mais il restait à remettre en place une croix de Saint André, ce à quoi s'est employé Régis, le chéri de ces dames, juste avant d'embrayer sur l'installation des nouvelles pannes...

18 décembre 2013, la croix de Saint-André qui manquait à l'appel.

... que venait délicatement lui déposer dans les bras l'engin piloté par Roland BOUSSIN :

18 décembre 2013, et une panne, une !

Quant à moi, j'ai profité de ma promenade en haut des échafaudages pour examiner les trous préparés par Igor afin de recevoir quelque poutre :

18 décembre 2013, à l'angle Sud-Est de la tour Louis XIII

18 décembre 2013, à l'angle Nord-Ouest du colombier.

.J'ai également noté que le faîtage de la lucarne Ouest de la tour Louis XIII avait besoin d'un peu d'entretien...

18 décembre 2013, la lucarne Ouest de la tour Louis XIII.

... et j'ai observé le panorama...

18 décembre 2013, la cour vue du sommet des échafaudages.

18 décembre 2013, la cour vue du sommet des échafaudages.

18 décembre 2013, la cour vue du sommet des échafaudages.

Enfin, j'ai pris quelques photos pour montrer à Mr T. que ses travaux d'isolation thermique devront tenir compte de quelques tristes réalités :

18 décembre 2013, l'intersection avec le colombier.

18 décembre 2013, l'intersection avec la tour Louis XIII.

En milieu d'après-midi, les nouvelles pannes étaient toutes en place...

18 décembre 2013, les nouvelles pannes.

... et il ne restait plus qu'à bâcher pour la nuit.

20 décembre 2013, le chantier en milieu de matinée.

Hier, l'équipe de Roland BOUSSIN avait un programme chargé puisqu'elle devait terminer la pose des chevrons des terrassons et commencer le déploiement de l'isolation thermique.

Voici Hervé...

20 décembre 2013, Hervé.

... et voici Régis qui ne peut que s'avouer battu...

20 décembre 2013, Régis.

... par la verge de 15 mètres de la tour Louis XIII, que mon vendeur a, dans les années 1970, malheureusement flanquée d'un linteau de lucarne incongru :

20 décembre 2013, une verrue sur la verge de cheminée.

Il n'entre pas dans mes projets de corriger cette erreur manifeste (prière de suivre, c'est du linteau que je parle) car je dois faire face à d'autres urgences mais peut-être, un jour, mes successeurs y penseront-ils.

En début d'après-midi, les premiers rouleaux d'isolant thermique commençaient à être fixés sur les chevrons :

20 décembre 2013, le début de la pose de l'isolation thermique.

En prévision des surépaisseur à venir de la couverture, il avait fallu raboter la sablière Sud de la tour Louis XIII...

28 décembre 2013, observez le centre du quart en bas à droite de la photo.

... et retirer du colombier quelques ardoises aussi fatiguées que les malencontreux crochets même pas galvanisés que, tout à sa lésine amplement prouvée, le Tonton que l'on sait avait choisis :

20 décembre 2013, nouvelles preuves de l'intervention d'une fausse valeur .

20 décembre 2013, au total, trois bandes d'isolant ont été installées sur chacun des deux versants.

Alors que la nuit tombait, le travail continuait :

20 décembre 2013, il reste encore les bâches à déployer.

Le "Publicateur Libre" de la semaine rend compte, en termes exagérément laudateurs, d'un petit ouvrage publié à compte d'auteur et vendu à grand prix (30 € l'exemplaire) au regard de son intérêt véritable qui demeure à l'évidence ténu.

Diverses fautes d'orthographe en agrémentent la lecture, mais je suis davantage gêné par la superficialité du propos ainsi que par l'indigence de la documentation, notamment historique. Bien que ne connaissant pas la place, je me déclare néanmoins très sensible à l'attachement sincère de l'auteur pour cet endroit de prime abord charmant.

Le manoir de Mantilly.

Bien sûr, malgré le peu d'indications fournies sur le bâti, je ne puis que regretter des erreurs évidentes de restauration, certaines hélas irréversibles (comme la suppression, dont l'auteur paraît fier, d'une cache ayant abrité un abbé réfractaire), d'autres moins graves (comme l'incongruité manifeste d'épis de faîtage vernissés du type de ceux de Bavent), voire pas encore perpétrées (comme le projet saugrenu d'habiller de tuiles vernissées un cul de four qui n'en a jamais demandé autant).

Toutefois, en raison de la fraîcheur évidente de son inspiration qui en est la qualité première, ce modeste opuscule m'amène à réfléchir de nouveau à l'intérêt que pourrait présenter, dans le cas de la Chaslerie, un ouvrage qui permettrait, à partir de notre site favori, de tirer la substantifique moelle des propos échangés, en en sélectionnant les saveurs les plus fortes, dès lors qu'elles pourraient être recomposées et proposées de façon, si possible, plaisante et digeste.

Vaste tâche qui nécessiterait du temps, du soin et de l'ordre, donc une approche différente de celle de la tenue d'un blog comme celui-ci. Serais-je capable d'une telle discipline et de la continuité de comportement qu'elle suppose, alors que mon esprit ô combien désultoire est sollicité de mille autres façons ? Et, surtout, le jeu en vaudrait-il la chandelle et pour qui ?
Sting TUNG
rédigé le Dimanche 22 Décembre 2013
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Transmission du patrimoine
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An Eskimo carved cooking bowl of unusual stone (via Inuit Stone Cooking Vessel)

N.D.L.R. : Pas sûr que la jeune classe thibalducienne apprécie ce style. Les propos qu'ils m'ont tenus hier soir au sujet des vitraux aux fenêtres m'ont fait froid dans le dos.

Pourquoi est-il si difficile de transmettre le goût du beau et la recherche de l'authentique ?