Message #18335

Hier soir, j'étais tellement fatigué que je ne sais plus où j'ai déposé mon appareil-photos en me couchant enfin. Ce matin, je ne le retrouve pas. J'avais pris des photos des zingueries du colombier enfin trépassées, ainsi que de l'intérieur des combles. Dans ce volume trônent toujours les 4 carcasses de gros fauteuils qu'Igor ne peut déménager seul. J'avais demandé à Roland BOUSSIN que ses gars donnent un coup de main à Igor et cela m'avait été promis dès le début du chantier. Rien n'a été fait malgré plusieurs relances d'Igor. Les compagnons de Roland BOUSSIN ont préféré découvrir, avec toute la poussière et les gravats qui en résultent à l'intérieur du bâtiment, sans se préoccuper le moins du monde, malgré une demande expresse et une promesse verbale explicite, de faire le minimum convenu.

Ce matin, il pleut beaucoup. J'espère que les bâchages précaires de Roland BOUSSIN tiendront et suffiront. Bien entendu, ce dernier aura à restituer le prix du parapluie qu'il n'a toujours pas installé malgré son engagement contractuel explicite. En outre, il devra régler toutes les conséquences de son incorrection manifeste.

Mon aîné, pourtant d'un caractère infiniment plus calme que moi (il tient de sa mère et, en plus, il a résisté à une bonne douzaine d'années de formation chez les "bons pères") ne supporte plus cet artisan qui, en raison de son incapacité à écouter le client, l'a agacé dès que je le lui ai présenté. Nous avons dernièrement perçu certaines insuffisances de ses prestations mises en lumière par M. MAFFRE. J'exhorte néanmoins mon fiston à ne pas expulser cet artisan du chantier en lui rappelant que je ne connais pas de meilleur charpentier-couvreur dans le secteur. L'apprentissage de la fonction de maître d'ouvrage ne se fait pas en un jour, surtout pour un jeune parisien habitué à vivre dans un monde d'efficacité et de respect des engagements contractuels. Je le sais, je suis passé par là il y a 24 ans.

P.S. à 9 h 30 : Igor vient de me signaler qu'il pleut dans les combles et dans la chambre de mon aîné où les meubles sont trempés.

Il est ainsi confirmé que le comportement de la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS est irresponsable : ils ne sont pas sur le chantier ce matin et demeurent injoignables.

J'ai demandé à M. MAFFRE de prendre note de cette situation inacceptable et de la signaler à toutes les personnes concernées, à commencer par la D.R.A.C.

J'attends que, toutes affaires cessantes, la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS vienne faire l'indispensable pour que les inondations dues à sa lamentable incurie s'arrêtent.

P.S. à 9 h 45 : M. BOUSSIN vient de m'appeler. Il sera à la Chaslerie vers midi. En attendant, je demande à Igor de bâcher d'urgence le parquet des combles et les meubles qui reçoivent l'eau afin de minimiser les dégâts autant que faire se peut.

P.S. à 10 h 15 : Arrivés sur le chantier à 10 h, les compagnons de Roland BOUSSIN (Christopher, en C.D.I., et Julien, intérimaire) continuent à découvrir sans se préoccuper des dégâts.

Je leur ai donné l'ordre :
- d'arrêter de découvrir ;
- de bâcher immédiatement et impeccablement la charpente dégagée et le plancher des combles
- puis de disparaître définitivement du chantier.

Quant à M. BOUSSIN, il aura à rendre des comptes à mon fils, à M. MAFFRE et à la D.R.A.C. J'y veillerai personnellement.

Entre temps, j'ai retrouvé mon appareil-photos et ai photographié les dégâts. Je m'apprête à mettre ces photos en ligne.

P.S. à 11 h : M. BOUSSIN vient de me rappeler. Il ne pourra venir pour midi. Il me dit que ses compagnons ont bâché et fait le nécessaire. Il m'informe qu'il n'a personne pour les remplacer. Il prend rendez-vous avec moi pour demain à 9 h 30.

P.S. à 11 h 15 : Je n'arrive plus à avancer. Et je sens le fond de mes orbites oculaires picoter. Il faudrait que j'aille récupérer un peu. Cette histoire d'éoliennes est un vrai marathon. Y prendrais-je goût, moi qui n'ai jamais, de toute ma vie, couru plus de 800 mètres d'affilée ? C'était pour le concours d'entrée à Polytechnique et ma performance m'avait valu un 3/20 à cette épreuve. De mémoire, j'avais mis 3 minutes 11 secondes, sans m'arrêter (je le souligne). Ma mère et ma sœur, inquiètes, épiaient la scène de l'autre côté de la grille du stade où je me produisais (je crois que c'était à côté de l'ambassade d'U.R.S.S. à Paris). Elles se tenaient ainsi prêtes à récupérer mon corps ou, à défaut, à le remplir de pain d'épices beurré et de boissons reconstituantes diverses. Quelque chose comme 44 ans plus tard, je trouve que mon temps n'était pas ridicule. Il est vrai que je n'y connais pas grand chose.

Bon, vous le voyez, je m'égare. Dodo bébé !

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