Tour Louis XIII

La réunion de l'après-midi, avec l'architecte du patrimoine, se sera également déroulée dans un excellent climat.

Certes, je reconnais qu'il est parfois difficile d'introduire un ordre administraâtif dans ma façon de vivre notre chantier favori. L'architecte du patrimoine fait des efforts méritoires pour essayer d'y parvenir et moi, rien pour l'en dissuader. Au contraire.

La bonne nouvelle pour elle (et pour l'administration) est en effet que je suis volontaire pour lui confier la maîtrise d’œuvre de tous mes travaux, et même pour la charger d'obtenir dès que possible toutes autorisations administratives requises en l'état des textes applicables, y compris pour des travaux que je n'engagerais pas moi-même. En réalité et pour parler franchement, je souhaite purger dès que possible mon chantier de tous ces préalables officiels dont je sais, d'expérience, à quel point ils peuvent être chronophages, laborieux et largement imperméables à d'autres contraintes vécues, sur le terrain, comme très importantes (et ceci, sans doute, quel que soit le maître d'ouvrage, s'il a un minimum de moelle). Donc sortons dès que possible de ce qui peut être vécu comme autant de cauchemars.

Pour autant, je ne suis pas prêt à abdiquer sans me battre dans mes revendications que jamais, je dis bien jamais, on n'en rabatte sur la qualité des travaux, ceci dans l'espoir constant qui est le mien, depuis trente ans bientôt, de servir toujours au mieux l'intérêt du monument.

Ainsi, par exemple, j'avais reçu un accueil pour le moins tiède lorsque j'avais fait part de mon souhait que des granits de la salle-à-manger, gravement endommagés par l'incendie de 1884, soient restaurés. J'ai néanmoins tenu bon, c'est-à-dire, en pratique, financé seul 100 % du coût de ces travaux et, désormais, personne, même parmi les critiques les plus exigeants, ne remet en question la qualité de ces réalisations.

J'entends, tant que je vivrai, poursuivre dans cet esprit.

C'est pourquoi j'entends substituer :
- au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII et pour ce qui concerne sa cheminée, à l'infâme bricolage que nous connaissons (linteau cassé, posé à l'envers, absence de pièces essentielles, insuffisance marquée d'autres pièces) la cheminée dite "du Houlme" dont j'ai récemment fait l'acquisition et que Sébastien DUVAL, assisté par Igor, saurait fort bien traiter ;
- au plafond de la salle-à-manger du logis, à la poutraison actuelle (poutres rachetèques, l'une de surcroît bouffée d'aubier, solivage en sous-effectif, disparition des corbeaux), un modèle "tant pleins que vides" inspiré du manoir jumeau déjà repéré (le Bas au Teilleul) ;
- au plafond de mon futur "bureau-bibliothèque-de-mes-rêves", au 1er étage du colombier, à la poutraison actuelle (massacrée dans les années 1950 par le sauvage que l'on sait), une poutraison digne des boiseries et rayonnages Louis XVI que j'envisage d'installer là.

On comprend qu'il reste encore un travail de conviction à réussir pour que je puisse avoir le sentiment que le train est sur de bons rails.

Nous sommes convenus, l'architecte du patrimoine et moi, de nous revoir à Paris, à son bureau.
Au cours de la discussion, hier après-midi, avec l'architecte du patrimoine, celle-ci m'a demandé de documenter tous les travaux que j'ai effectués depuis mon achat de la Chaslerie, de manière à lui permettre de reconstituer, à l'usage de l'administration qui a dit le souhaiter le 7 février dernier, un dossier complet.

Je ne vois aucun inconvénient de principe à une telle demande. Je suis même désireux d'y satisfaire. J'ai néanmoins fait observer que, avant le lancement du site favori, je n'avais pas une méthodologie d'archivage aussi régulière et systématique que désormais. Donc les deux premiers tiers de ma vie de chantier pourraient être retracés par moi de façon lacunaire. "Qu'à cela ne tienne", m'a répondu l'architecte du patrimoine, "j'irai rechercher les documents utiles auprès des services des affaires culturelles".

A la réflexion, je me dis que c'est certainement là une idée à creuser.

Pour ma part, je serais en effet demandeur d'accéder aux archives suivantes (si elles existent) :
- celles relatives à la campagne de travaux des années 1950 ; ceux-ci ont été considérables et ont touché, notamment, à l'avant-cour (comblement de la mare), à l'aile Ouest (percement de nombreuses ouvertures, conception d'un escalier particulièrement raté, affouillement des sols, usage intensif du ciment), au bâtiment Nord (percement de nombreuses fenêtres carrées, usage intensif du ciment), au logis (trafics divers de cheminées, infâmes bricolages de la charpente, réimplantation de décors, boiseries et planchers IIIème République d'appartements parisiens, usage intensif du ciment, recours fréquent à de l'amiante) ;
- celles relatives à la campagne de travaux des années 1970, tant dans le bâtiment Nord (usage intensif de parpaings, de ciment et de céramiques bleu des mers du Sud bas de gamme) que dans la tour Louis XIII (restitution de la charpente en lamellé-collé, ratage manifeste de la prétendue restauration de la cheminée du rez-de-chaussée, implantation d'un linteau ridicule, en granit, de la lucarne sur cour).

Et, puisqu'on ferait remonter à la surface de telles archives, ne pas oublier le dossier des travaux consécutifs à l'incendie de 1884 (notamment relatifs à l'arasement du logis et à la reconstitution de la charpente avec du sapin).

Tout cela promet d'être passionnant. Particulièrement pour la période allant de 1926, année de l'inscription à l'I.S.M.H. de l'ensemble du manoir et de ses dépendances, intérieurs comme extérieurs (donc de l'entrée de la Chaslerie dans le champ de contrôle des autorités des affaires culturelles), à 1991, année de mon achat.
Echange de courriels, pendant le week-end, avec l'architecte du patrimoine, en vue de mieux cerner ce que pourrait être le périmètre de l'extension de sa mission (au-delà de la "mission EXE" sur les menuiseries extérieures).

Elle prend son rôle très à cœur et c'est très bien. Mais j'ai des idées arrêtées sur certains sujets sur lesquels j'ai réfléchi depuis des années.
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : vendredi 20 mars 2020 17:40
À : Grégory Vannobel Bee+ <gregory@beeplus.fr>
Cc : (...)architecte@gmail.com; Régis Fouilleul <fouilleul.energie@gmail.com>; C.F. ; T.F.
Objet : RE: Projet M. Fourcade : Etude faisa aquathermique actualisée + Compte-rendu réunion 10 mars

Monsieur,

Merci beaucoup. Nous allons prendre le temps d'étudier tout cela.

Je vous règle votre facture.

Pas de problème pour ne pas publier ce qui vous gênerait.

Cordialement,

PPF

__________________________________________________________________________

De : Grégory Vannobel Bee+ <gregory@beeplus.fr>
Envoyé : vendredi 20 mars 2020 15:58
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Cc : (...)architecte@gmail.com ; Régis Fouilleul <fouilleul.energie@gmail.com>; C.F. ; T.F.
Objet : Projet M. Fourcade : Etude faisa aquathermique actualisée + Compte-rendu réunion 10 mars

Bonjour,

Vous trouverez ci-joint l'étude de faisabilité actualisée (chiffrage inclus) en tenant compte des décisions prises le 10 mars dernier.
Je vous informe que, malgré l'épidémie et le confinement, nous sommes en mesure de continuer à travailler.
Si cela devait changer (personne n'étant malade actuellement dans l'équipe), nous vous informerions le plus rapidement possible.

Je joins également nos plans (pdf et dwg).
J'ai constaté que vous publiez nos documents sur votre blog. Je vous remercie de ne pas publier nos plans au format dwg.
En effet, il y a une part de savoir-faire dans ces fichiers que nous ne souhaitons pas offrir à tout-un-chacun.

Compte rendu des décisions et prochaines actions décidées lors de la réunion de 10 mars (en ce qui concerne les activités fluides) :

- L'aquathermie est retenue. 1 des forages existants sera utilisé comme source d'eau. L'eau sera ensuite rejetée dans la Douve

- L'aquathermie n'assurera que le chauffage par planchers chauffants et des radiateurs existants dans le Manoir.
Les compléments de chauffage seront assurés par des radiateurs électriques.
L'eau chaude sanitaire sera produite par des chauffe-eaux électriques placés à proximité des points de puisage

- L'aquathermie assurera également le chauffage de la Chapelle par un aérotherme mural (qui sera habillé par un mobilier en bois)

- Les réseaux traversant le cour sont modifiés pour longer les bâtiments le long du mur d'enceinte sud et de la façade Ouest du logis.
Un départ de plancher chauffant est ajouté dans le logis sud.
L'altimétrie des réseaux enterrés est à préciser sur les plans.

- Le rapport est à modifier pour préciser que l'eau jaillit naturellement du sol et qu'il est impossible de la renvoyer dans le sol.

- Nature des menuiseries : profilé en chêne, et double vitrage type Monastic (Ug = 1.9)

- Calendrier des prochaines échéances :
+ Fin mars : Bee+ : Rendu final de l'étude de faisabilité (Présent mail)
+ Fin mai : (architecte) : Disponibilité des plans d'aménagement intérieur
Bee+ : Plans des réseaux extérieurs avec l'altimétrie
+ Fin juillet : Bee+ : Rendu étude stade APD

Cordialement,

Grégory Vannobel
Agence Bee+ Louvigné de Bais
06 37 98 62 69
gregory@beeplus.fr

(Fin de citation)
M. Fourcade,

Après quelques années sans visiter votre site et l’avancement des travaux, je le redécouvre avec plaisir.
Ce message pour évoquer vos travaux de la cour. Excellente nouvelle que d’avoir mis à jour une partie de l’ancien pavage.

Mais cette découverte confirme la drôle d’impression que j’avais en regardant le travail d’Igor... à savoir que les pavés sont certes très bien posés, mais sont pour la plupart posés à l’envers... !
Ces pavés permettent notamment aux eaux de pluie d’être drainées loin de la façade. Pour ce faire, ils doivent former des lignes perpendiculairement à la façade, et non parallèlement...
Exception : les allées menant aux portes piétonnes et aux portes de grange. A ce moment les pavés sont posés parallèlement à la façade, et en formant un petit dôme, toujours pour l’écoulement des eaux (la partie centrale de ce dôme constituant le fameux « haut du pavé » ).
Ce traitement différent permet de marquer ces entrées et cela permet aussi une marche plus aisée. De même devant les portes de grange, les roues de charrette évitaient ainsi de rester coincées dans une ligne de pavés (c'est une hypothèse, mais elle me parait sensée).

Restaurer ce pavage à l’identique et avec ces mêmes pavés serait effectivement la meilleure chose à faire. Les pavés posés par Igor ont le défaut d’être presque trop parfaits, et pour beaucoup trop carrés. Ce pavage ancien est constitué de pavés plutôt allongés il me semble (un type de pavés plus difficile à trouver, j’en sais quelque chose).
Si vous vous orientez vers une restauration à l’identique, je ne pense pas que vous pourrez faire l’économie de démonter entièrement les pavés posés par Igor...

Autre point, quel est le mortier de pose utilisé par Igor ? Les photos sont peu flatteuses et ressemblent à s’y méprendre à un mortier réalisé avec du ciment... Ou un mélange bâtard chaux/ciment ?
Ces pavés devraient être posés exclusivement avec de la chaux, type chaux hydraulique naturelle. (ex : chaux Saint Astier NHL 3,5) et un sable grossier se rapprochant plutôt d’un sable à béton.
Le ciment n’a aucune raison d’être ici, ces pavés n’auront jamais qu’à supporter leur propre poids et pendant quelques secondes celui des personnes y circulant... pourquoi chercher une résistance mécanique pouvant accueillir un char d’assaut ?
Autre défaut du ciment, et surtout à cet endroit, c’est qu’il n’est pas du tout perspirant et va emprisonner l’humidité en pied de mur ; ce qui risque de créer des remontées capillaires dans vos murs... assez gênant.
Dernier argument, le ciment contrairement à la chaux contient des sels solubles qui peuvent migrer par capillarité et créer des efflorescences en pied de mur. Ces sels ont également un effet délétère sur les pierres de taille (du moins celles en calcaire, ce qui n’est toutefois pas le cas ici).

On pourrait aller plus loin en remettant même la chaux en question. Habitant en Lorraine, je n’ai pas forcément une bonne connaissance de la géologie et des matériaux de construction de votre secteur. Mais ce qui tombe sous le sens, c’est que, dans une région dominée par le granit, la chaux y est quasi inexistante, a fortiori à l’époque de construction de votre manoir ! Pas de calcaire, pas de chaux.
Importer de la chaux d’une région voisine n’est pas exclu, mais même pour des propriétaires de manoir, cela devait représenter un coût non négligeable à l’époque considérée. Au plus près de votre secteur, je pense à la chaux dolomitique de Neau, en Mayenne, qui pourrait être une bonne candidate (on la fabrique encore aujourd’hui sous l’appellation Batidol par le groupe BCB Tradical)
En tout cas, en importer devait rester chose très rare, à réserver à l’exécution de certains enduits ou de décors, mais je ne pense pas pour maçonner des murs et encore moins poser des pavés... J’imagine donc que la grande majorité de vos murs sont montés à la terre. Et ma foi ils ont tenu !
Ne connaissant pas votre région je peux me tromper, mais je jugeais utile de porter à votre connaissance ces quelques éléments.

En vous souhaitant la meilleure poursuite possible pour cette belle restauration,

Bien cordialement,

T. Schuler
Professeur de physique-chimie
Maçon du bâti ancien

N.D.L.R. : Merci beaucoup pour ce point de vue substantiel, réfléchi et détaillé.

Je me bornerai à quelques remarques :

- sur l'écoulement des eaux : il se fait en effet parallèlement aux façades et non perpendiculairement mais il a été prévu tout un système de canalisations et drainages sous le pavage nouveau (les "trottoirs") pour que l'eau disparaisse au plus vite, étant signalé qu'il existe une pente de 2% partout où, dans cette conformation, c'est nécessaire ;

- sur les raisons de ce choix d'orientation de l'écoulement : ceci résulte du souci principal d'origine d'assainir le pied du mur Ouest du bâtiment Ouest ; vous retrouverez mes explications détaillées en vous reportant aux pages du "site favori" de l'été 2019 ; l'idée principale était, en l'absence de gouttières, d'évacuer au plus vite les eaux pluviales, localement abondantes, tombées sur les couvertures ;

- sur les matériaux et la pose des pavés : je confirme qu'ici, les maçonneries sont traditionnellement montées à la terre ; la pierre est principalement du schiste, donc dérive, me semble-t-il, du calcaire mais, pour autant, il n'y avait pas de chaux, sauf peut-être dans des monuments plus riches que celui-ci qui est fondamentalement rural et rustique ; je pense (point à vérifier) qu'Igor a utilisé du sable légèrement additionné de "Baticim" pour la cohésion, étant entendu qu'il passera de lourds engins de chantier (dont le "Valtra") dans la cour, au moins aussi longtemps que l'intérieur du monument n'aura pas été restauré ;

- sur le projet de restauration de la cour : j'ai beaucoup hésité mais un élément nouveau important est apparu le 7 février dernier ; le service régional d'archéologie est en effet intervenu ce jour-là dans des conditions telles que le conservateur régional du patrimoine nous a conseillés, à l'architecte du patrimoine et à moi, de "cristalliser" (le terme est de moi) le pavage ancien, c'est-à-dire de nous borner à ne pas à y toucher et à le recouvrir d'un revêtement qui demeurerait "amovible" (l'expression est encore de moi), tout en pouvant, en principe, poursuivre la pose de ce que j'appelle les "trottoirs" (en fait à l'emplacement des plates-bandes que nous connaissions jusqu'à mes travaux) sur le reste du pourtour de la cour, et en veillant à ne pas déborder de leur emprise pour enfouir les canalisations requises par le système de chauffage par aquathermie. Tout cela peut paraître excessivement compliqué et contraignant compte tenu de l'état et de l'intérêt apparents, au moins à mes yeux pourtant attentifs et relativement expérimentés, du pavage ancien mais, par pragmatisme, donc par résignation, et par manque de fonds et de temps pour entreprendre un travail plus fondamental, nous entendons, l'architecte du patrimoine et moi, agir de la sorte.
Il est 3 heures du matin et, à mon habitude, je vérifie, dans la "tour de contrôle", quels sont les messages du site favori qui ont été "individualisés" hier par les visiteurs. Il y a 24 heures, lors de ma précédente insomnie, j'en avais fait de même. Et j'avais ainsi redécouvert un message où je me proposais d'installer la chaufferie centrale sous la charretterie. Une idée que j'avais ensuite oubliée, préférant, comme l'on sait et par crainte de la perte d'une trop grande quantité de calories dans les sols, privilégier une installation au rez-de-chaussée du colombier.

Hier après-midi, au réveil de ma sieste, l'idée s'est imposée à moi dans toute son évidence. En effet, en translatant la chaufferie sous la charretterie, on simplifierait drastiquement toute la problématique des jonctions entre les forages et la chaufferie.

J'ai donc essayé de joindre téléphoniquement l'architecte du patrimoine (avec qui j'avais pu discuter d'autres sujets le matin-même) puis M. VANNOBEL (de "Bee +") pour leur faire part de mes réflexions. Je suis ainsi d'avis qu'il faudrait que M. VANNOBEL prépare une version 4 de son étude de faisabilité calée sur ma nouvelle idée. Bien sûr il me faudra remettre la main au porte-monnaie. Mais j'estime que ce serait trop bête de perdre une occasion de bien faire :
- en ôtant de la matière aux débats à venir avec le service régional d'archéologie,
- en libérant l'espace du rez-de-chaussée du colombier pour le rendre disponible pour un rôle plus noble que l'abri d'une chaufferie ;
- en donnant un rôle approprié de local technique à la charretterie, d'autant que l'arrivée générale de l'électricité s'y trouve déjà.

Il faudra que je demande à M. VANNOBEL de comparer, en termes de déperdition de chaleur, les deux hypothèses d'implantation de la chaufferie. Et, tant qu'on y est, de me préciser les incertitudes sur ses évaluations de coûts (investissement et fonctionnement), ces derniers demeurant redoutables à mon échelle, même dans la version 3 de l'étude consécutive à la récente réunion sur place avec l'architecte du patrimoine.
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : vendredi 27 mars 2020 11:27
À : Grégory Vannobel Bee+ <gregory@beeplus.fr>; (...)architecte@gmail.com
Cc : Régis Fouilleul <fouilleul.energie@gmail.com>; C.F. ; T.F.
Objet : RE: Projet M. Fourcade : Etude faisa aquathermique actualisée + Compte-rendu réunion 10 mars

Madame, Monsieur,

Je reviens sur l'étude de faisabilité, dans sa Version 3, telle que M. VANNOBEL nous l'a transmise le 20 mars dernier.

A la réflexion, je me demande si la chaufferie centrale ne devrait pas être installée sous la charretterie plutôt que sous le colombier.

Ceci aurait plusieurs avantages, parmi lesquels :

- la libération du rez-de-chaussée du colombier pour d'autres usages (comme ceux imaginés par M. PAQUIN dans son "esquisse" de juillet 2018) ;
- l'affectation d'une partie de la charretterie à un usage technique d'autant mieux venue que, d'une part, la problématique éventuelle de l'acoustique serait améliorée, d'autre part, il y a déjà là l'arrivée générale de l'électricité (cf dernière photo jointe) ;
- la grande facilitation de la question de la "tuyauterie lourde" (j'appelle ainsi les jonctions entre, d'une part, le puits 1 et la chaufferie centrale, cf la 2ème photo, d'autre part, entre cette dernière et la douve) : moins de longueur, donc moins de déperditions de chaleur à ce titre, moins de fossés, donc moins de débats à ce titre avec le service régional d'archéologie ;
- la faible complexification de la problématique de la "tuyauterie moyenne" (j'appelle ainsi les jonctions entre la chaufferie centrale et les trois points à desservir, à savoir l'aile Ouest, le Sud du logis et le Nord du logis) ; les circuits correspondants se trouveraient au total allongés en moyenne de la distance entre la charretterie et la porte charretière de la cour (cf avant-dernière photo).

Bien entendu, pour qu'une telle idée prospère, il faudrait d'abord que les déperditions de chaleur dans la "tuyauterie moyenne" ne soient pas trop significatives entre l'hypothèse 1 d'une chaufferie centrale dans le colombier et l'hypothèse 2 de cette chaufferie dans la charretterie. Je prie donc M. VANNOBEL de nous faire part de son sentiment qualitatif à ce sujet. Nul besoin d'entrer dans des calculs savants. Il suffit, me semble-t-il, qu'il nous rappelle les ordres de grandeur à prendre en compte : déperdition de chaleur au mètre linéaire des tuyaux "lourds" et des "moyens", profondeur d'enfouissement normale pour les deux types de tuyaux, différences de coûts correspondantes, et qu'il en tire une conclusion grossière.

Si, au terme de cet examen préalable sommaire, mon hypothèse 2 ne paraît pas trop stupide, je prierais M. VANNOBEL d'adapter en conséquence son étude "Faisa", en liaison avec l'architecte du patrimoine. Bien entendu, cette "Variante 4" se traduirait par un devis complémentaire de "Bee +".

A propos de la "Variante 3", des évaluations y sont données des coûts d'investissement et de fonctionnement mais elles le sont en chiffres absolus, c'est-à-dire sans indication de la marge d'erreur. Les ordres de grandeur étant importants à mon échelle, je souhaiterais que, si possible, l'étude soit approfondie sur cette question, délicate pour moi.

Je reviens sur mon hypothèse 2 (chaufferie centrale sous la charretterie). J'ai mesuré le volume disponible dans ce bâtiment pour cet usage (1,88 m sous poutre, sachant que le bas des solives se trouve plus de 36 cm au-dessus du bas de la poutre ; il serait en outre facile, par démontage de solives, de disposer d'un volume plus élevé). Il n'y a donc pas de difficulté à ce sujet. Je joins des photos que j'ai prises ce matin.

Dans un prochain envoi (car problème de volume de l'envoi), je vous transmettrai des plans de la charretterie et un schéma relatif à mon hypothèse 2.

Je suis à votre disposition pour vous fournir tout document complémentaire ou pour commenter mes photos.

Bien cordialement,

PPF

(Fin de citation)

Voici les pièces que j'ai réussi à joindre à ce courriel, photos, documents divers et plans :
1 - la charretterie vue du Nord :

27 mars 2020.

2 - vue du Sud-Est ; au 1er plan, le forage n°1, celui qui servira ; on voit qu'il n'est guère éloigné de la porte par laquelle le "tuyau lourd amont" pourrait passer ; quant au "tuyau lourd aval", il lui suffirait de rejoindre un regard situé à l'angle Sud-Est du bâtiment, et le problème de l'aval serait réglé :

27 mars 2020.

3 - Le seuil de l'entrée par laquelle la "tuyauterie lourde" passerait. On voit que ce serait facile à mettre en place :

27 mars 2020.

4 - Vue sous la charretterie, vers le Nord-Ouest. On voit que le sol est dans l'état de l'ancienne étable des années 1950 :

27 mars 2020.

5 - Vue vers le Sud-Ouest :

27 mars 2020.

6 - Vue vers le Sud. A gauche, la poutre dont je parle dans mon courriel (1,88 m au-dessus du sol en ciment de l'ancienne étable des années 1950) :

27 mars 2020.

7 - Vue vers le Sud-Ouest :

27 mars 2020.

8 - Photo prise de la petite porte de la façade Nord de la charretterie. C'est par là que, dans l'hypothèse 2, passerait la "tuyauterie moyenne". Donc elle prendrait la pelouse de gauche de l'avant-cour en écharpe pour rejoindre la porte charrettière :

27 mars 2020.

9 - L'arrivée générale de l'électricité. Il paraît que, s'il y a permis de construire, les frais de passage au "tarif orange" d'EdF (de l'ordre de 5 000 € d'après ce qui m'avait été dit) resteraient à la charge d'"Enedis" :

27 mars 2020.

Des extraits du plan réalisé à ma demande par un géomètre en 1992, avant tous travaux de terrassement (autres qu'au niveau des douves et des canaux amont et aval) réalisés par mes soins. A noter que, depuis cette époque, j'ai relevé le sol le long du mur de la chapelle au manoir, du côté Ouest de celui-ci, et notamment aux alentours de l'angle Nord-Ouest de la chapelle :

Le permis de construire (largement de reconstruire) la charretterie :

Les plans de la charretterie dressés par Nicolas GAUTIER, A.B.F., il y a une bonne vingtaine d'années, sachant que le projet alors envisagé est identique à ce qui a été réalisé (aux menuiseries extérieures Nord près, qui n'ont toujours pas été fabriquées) :

L' autorisation de travaux (charpente et couverture) sur la chapelle. (Il y a eu ensuite la restauration ratée des peintures murales, à l'intérieur du bâtiment, sous l'égide de Mme SCHMÜCKLE-MOLLARD, A.C.M.H.) :

Des extraits des plans de Nicolas GAUTIER relatifs à la chapelle :


(Il me reste à dessiner mon croquis de principe.)
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : mardi 31 mars 2020 16:33
À : Grégory Vannobel Bee+ <gregory@beeplus.fr>; (...)architecte@gmail.com
Cc : Régis Fouilleul <fouilleul.energie@gmail.com>; C.F. ; T.F.
Objet : RE: Projet M. Fourcade : Etude faisa aquathermique actualisée + Compte-rendu réunion 10 mars

Cher Monsieur,

Merci beaucoup pour ce message très constructif.

S'agissant de la relation avec ENEDIS, vos conseils, de toutes natures, pour manœuvrer au mieux face à leurs tarifs seront les bienvenus.
Je pense que leurs coffrets pourraient rester là où ils sont, sous la charretterie, ou bien être légèrement déplacés pour se trouver, comme la chaufferie, dans la partie "ancienne étable".

Il n'y a pas, actuellement d'accès à l'eau dans la charretterie. L'eau de ville arrive d'un compteur situé près du bâtiment dit "ferme" ; la canalisation enterrée va de ce point haut vers un regard situé à l'angle Nord-Ouest du bâtiment Nord.
Je comprends toutefois qu'il serait facile d'utiliser l'eau du "puits n°1", puits artésien foré en décembre 2018, pour avoir de l'eau sous la charretterie, eau trouvée à 60 m de profondeur. Donc, du moins je l'imagine, potable mais ferrugineuse.

Le numéro de Régis FOUILLEUL est le 06 84 82 45 88.
Régis était venu me voir, de mémoire, avec le patron de LEMASSON qui avait tendance à me coller des équipements lourds un peu partout. C'est du moins ce que j'avais retenu, et cela m'avait conforté dans le souhait de faire intervenir un bureau d'études...

Bien cordialement,

PPF

___________________________________________________________________________

De : Grégory Vannobel Bee+ <gregory@beeplus.fr>
Envoyé : mardi 31 mars 2020 15:39
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>; (...)architecte@gmail.com
Cc : Régis Fouilleul <fouilleul.energie@gmail.com>; C.F. ; T.F.
Objet : Re: Projet M. Fourcade : Etude faisa aquathermique actualisée + Compte-rendu réunion 10 mars

Bonjour M. Fourcade,

Votre idée est très bonne. Elle permet d'éviter toutes nuisances sonores dans le Manoir, et de libérer de l'espace.
Cela ne change pas fondamentalement l'étude de faisabilité : les longueurs de tuyauterie sont agrandies. Au besoin, nous augmenterons l'épaisseur d'isolant autour des canalisations enterrées pour rester dans des quantités de déperditions acceptables.

La question de l'abonnement électrique devra être tranchée rapidement :
- Soit changer l'abonnement actuel par un abonnement tarif jaune
- Soit prendre un 2ème abonnement : un pour la maison et l'autre pour la chaufferie

De ce choix et de l'emplacement des coffrets électriques ENEDIS, dépendra le tracé des alimentations électriques.

Aurons-nous un accès à l'eau dans la charretterie (pour le remplissage des réseaux de chauffage) ?

Concernant la fiabilité de nos chiffrages :
- Nous sommes assez confiants sur les coûts d'installation car nous avons pas mal travaillé le sujet. La marge d'erreur est estimée à +/- 5%

- Concernant les coûts de consommation, cela dépendra en majeure partie de l'usage que vous ferez du Manoir.
Nous avons simulé la situation la plus dépensière en considérant que l'ensemble du Manoir est chauffé.
Dans la réalité les coûts de consommation devraient être inférieurs à l'estimation. Mais nous ne pouvons nous avancer sur une quelconque marge d'incertitude.

Je vous transmets dans un second mail le devis pour actualiser l'étude de faisabilité.

A noter : nous ne retravaillerons le plan d'implantation en chaufferie qu'en phase APS/APD sur la base des plans intérieurs que nous transmettra Mme (...).

Pouvez-vous me donner le numéro de portable de M. Fouilleul afin de récupérer les coordonnées tu technicien de l'entreprise Lemasson ?

Cordialement,

Grégory Vannobel
Agence Bee+ Louvigné de Bais
06 37 98 62 69
gregory@beeplus.fr

(Fin de citation)
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : dimanche 5 avril 2020 11:32
À : (...)architecte@gmail.com
Cc : C.F. ; T.F.
Objet : Documents divers relatifs à la Chaslerie

Madame,

Vous m'avez demandé de vous communiquer de nombreux documents.

Sans doute trouverez-vous la plupart d'entre eux sur cette page du site de la Chaslerie

Si tel n'est pas le cas, je complèterai votre information.

S'agissant du pavage de la cour, il ne me sera pas possible avant un bon moment de le faire récurer comme envisagé sur toute sa surface présumée, au-delà de ce qui a déjà été fait. Pour établir les relevés que vous m'en réclamez, je devrai faire appel à mon terrassier; je ne me contenterai pas de le charger de mesurer les pentes le long des murs ni les hauteurs des marches, comme demandé ; nous mesurerons également les différences d'altitude du terrain de la cour aux angles d'un quadrillage qui pourrait être d'un mètre de pas. Qu'en diriez-vous ?

Bien cordialement,

PPF

(Fin de citation)
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : lundi 6 avril 2020 15:08
À : (...)architecte@gmail.com
Cc : C.F. ; T.F.
Objet : RE: Projet M. Fourcade : Etude faisa aquathermique actualisée + Compte-rendu réunion 10 mars

L'estrade fait 2,14 m de large, dont 1,81 recouvert de dalles de pierre (de Caen ?) de 32 cm de côté, et 33 cm pour la marche de bois.
Cette estrade a 22 cm de hauteur par rapport au sol de la chapelle, ce dernier recouvert d'anciennes tommettes en provenance du Beaujolais, en plus de 4 tombes de pierre noire (dont 4, datant de la 2ème moitié du XIXè, qui étaient là en 1991, lors de mon achat du manoir, et 4 que j'ai rajoutées, du même modèle).
Le nez de marche a une profondeur (surplomb) de 4 cm.

Ci-joint un petit reportage photographique que je viens de réaliser à l'instant à votre intention. Il rappelle notamment que les pierres autour des projecteurs d'angle ont été soulevées et cassées par le gel :

6 avril 2020.

6 avril 2020.

6 avril 2020.

6 avril 2020.

6 avril 2020.

6 avril 2020.

6 avril 2020.

6 avril 2020.

6 avril 2020.


Bien cordialement,

PPF

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De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : lundi 6 avril 2020 14:34
À : (...)architecte@gmail.com
Objet : RE: Projet M. Fourcade : Etude faisa aquathermique actualisée + Compte-rendu réunion 10 mars

Je pense que vous avez déjà reçu tous les éléments utiles : reportage complet sur la restauration des peintures murales et plans et coupes pertinents de Nicolas GAUTIER. A part les dimensions de l'estrade (hauteur = 1 marche, et largeur), peut-être, sous l'autel.

Bien cordialement,

PPF

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De : (...)architecte@gmail.com
Envoyé : lundi 6 avril 2020 14:32
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Objet : Re: Projet M. Fourcade : Etude faisa aquathermique actualisée + Compte-rendu réunion 10 mars

Bonjour,

j'ai besoin de l'ensemble des relevés de la chapelle ainsi que d'un reportage photographique avant de statuer.
Bien cordialement,

(...)
Architecte DPLG - Architecte du Patrimoine

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De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : lundi 6 avril 2020 14:21
À : Grégory Vannobel Bee+ <gregory@beeplus.fr>; (...)architecte@gmail.com
Cc : Régis Fouilleul <fouilleul.energie@gmail.com>; C.F. ; T.F.
Objet : RE: Projet M. Fourcade : Etude faisa aquathermique actualisée + Compte-rendu réunion 10 mars

Oui bien sûr pour le 1er point.
Pour le second, c'est bien entendu sous la statue de la Vierge qu'il faut placer la mécanique.
Bien cordialement,
PPF

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De : Grégory Vannobel Bee+ <gregory@beeplus.fr>
Envoyé : lundi 6 avril 2020 14:15
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>; (...)architecte@gmail.com>
Cc : Régis Fouilleul <fouilleul.energie@gmail.com>; C.F. ; T.F.
Objet : Re: Projet M. Fourcade : Etude faisa aquathermique actualisée + Compte-rendu réunion 10 mars

Bonjour,

Ok pour ces principes. Mes remarques :
- Les réseaux allant vers le Manoir devront être dévoyés avant de passer sous la porte charretière, afin d'éviter le dallage entre le Colombier et la porte
- Pour les réseaux vers la Chapelle, le plus court étant le mieux, la pénétration par le mur ouest nous convient.
Je souhaite néanmoins un retour de Mme (...) à ce sujet.
Reste la question du positionnement de l'aérotherme dans la Chapelle. Est ce qu'on le place également sous la statue (ce qui serait le plus simple), ou doit-on garder son emplacement défini le 10 mars, sur le pignon nord (dans ce cas, la passage des réseaux dans la Chapelle est problématique)?

Cordialement,

Grégory Vannobel
Agence Bee+ Louvigné de Bais
06 37 98 62 69
gregory@beeplus.fr

(Fin de citation)
Longues conversations avec l'architecte du patrimoine sur l'historique de mon chantier favori. Très bon climat de travail. Elle m'interroge notamment sur mes découvertes lorsque j'ai fait disparaître, dans le logis, dans la tour Louis XIII ou le colombier, tout le ciment ou les matériaux bas de gamme qui recouvraient sols et murs, sans oublier les cloisonnements et autres percements ratés des années 1950 (ou, semble-t-il désormais, des années 1970 aussi).

Elle est en effet très soucieuse de fournir à la D.R.A.C. un récapitulatif permettant à cette dernière de retrouver ses marques face au flot, opaque à ses yeux (malgré, depuis dix ans, le site favori), en tout cas pas toujours compréhensible pour cette administration, de mes interventions diverses et variées.
Voici les plans et le profil de l'aile Ouest qui ont été préparés, vers 2015, par Benoît MAFFRE, architecte du patrimoine. A ma connaissance, ce sont les plus précis qui existent à ce sujet. Ils indiquent en particulier les cloisonnements intérieurs du colombier, datant bien sûr des années 1950 (j'avais déjà fait sauter ceux du rez-de-chaussée). Ils fournissent les cotes de l'escalier raté (années 1950) toujours en place à ce jour (à l'exception des deux volées ratées partant du 2ème étage du colombier pour en desservir les combles, que j'ai déjà fait disparaître). Enfin, ils indiquent ce qui reste de la cheminée (années 1950) du "salon de l'aile de la belle-mère", autre horreur due au même brillant esprit et qui a vocation à rejoindre la décharge dès que possible :




Puisque j'étais dans la tour Louis XIII, je suis allé photographier la charpente des années 1970.

Comme déjà signalé, la lucarne Ouest prend l'eau (l'Est ne vaut guère mieux) :

2 mai 2020.

Où que je pose les yeux, je trouve des trucs orthopédiques et des matériaux bas de gamme :

2 mai 2020.

2 mai 2020.

2 mai 2020.

2 mai 2020.

2 mai 2020.

2 mai 2020.

2 mai 2020.

Comment de telles choses ont-elles pu ne serait-ce qu'être envisagées ?

En tout cas, on est bien loin de la "qualité FOURCADE" en vigueur par ici depuis 1991, permettez-moi de le rappeler.
Il faut parfois faire des choix dans la vie.

Par exemple, doit-on passer son temps à, selon la position qu'on occupe dans la chaîne :
- exiger toujours plus de paperasses,
- produire toujours plus de paperasses,
- ou bien s'occuper des problèmes réels ?

Depuis combien de temps demandai-je qu'on s'occupe enfin de la restauration de la porte extérieure du premier étage de la tour Louis XIII ? Combien d'architectes en chef des monuments historiques et combien d'architectes du patrimoine m'auront-ils dit qu'ils s'en chargent sans jamais, pour autant, bouger ne serait-ce que le petit doigt ?

Je l'ai dit et je le redis : cette porte est une merde des années 1970, posée là - d'ailleurs mal - à la demande d'un prédécesseur dont l'épouse se divertissait, semble-t-il, en ayant quelques activités de brocanteuse. D'où ce truc bricolé, mal foutu, dont j'ai déjà prolongé la vie plusieurs fois, notamment grâce à Sébastien LEBOISNE, mais qui, cette fois-ci, tombe en ruine.

La voici en effet en début d'après-midi aujourd'hui...

5 mai 2020.

... lorsque Joffrey a ouvert cette porte pour y poursuivre son ménage...

5 mai 2020.

... et la voici un peu plus tard, quand il l'a refermée, ménage fait :

5 mai 2020.

5 mai 2020.

5 mai 2020.


Mais que l'on se rassure : heureusement pour moi, le ménage, lui au moins, est bien fait :

5 mai 2020.


Pourtant il n'existe pas, que je sache, de monopole légal en la matière. Ni, surtout, d'administraaaâââtion pour veiller à sa perpétuation...

Et je ne vous reparle pas encore d'une autre menuiserie qui présente un problème de sécurité marqué, signalé maintes fois comme tel, et depuis fort longtemps, à tous mes interlocuteurs imposés...
Longue discussion téléphonique avec l'architecte du patrimoine. Toujours un excellent climat entre nous même si mon souci de bien répondre à ses demandes d'infos me pèse (comme on a pu le comprendre à la lecture de ma prose récente). Elle me suggère de marquer une pause dans mon approche trop perfectionniste et souligne qu'elle ne me demande pas de tout relire de mes archives mais seulement, si possible, de retrouver les numéros des permis de construire obtenus. Elle a néanmoins le souci d'achever la rédaction de son rapport avant la fin du confinement.

Sur le fond qui me préoccupe, elle me confirme que :
- la restauration des trois portes signalées, dont celle du 1er étage de la tour Louis XIII, est bien prévue dans sa "mission EXE", déjà signée ;
- toutes demandes d'autorisations ou de régularisations administratives évoquées le 7 février dernier sont prévues dans sa "mission n°2", y compris relatives à la cuisine et au cabinet de toilettes du rez-de-chaussée du bâtiment Nord.

Sur ces bases, j'ai signé le contrat n°2.

P.S. (à 20 h 30) : Je note, pour ne pas l'oublier, que nous avons également parlé de deux autres sujets :
- les plans de la future cuisine du bâtiment Nord : elle est soucieuse de mettre en avant l'attrait du cul du four (tel que je l'ai restauré à mes frais exclusifs, sans autorisation et sans architecte...) ; elle évoque d'abord l'idée d'une fenêtre sur le mur du fond de la cuisine (celui en parpaings des années 1950 ou 1970 et peint en ce bleu que je n'aime pas) ; puis elle suggère de faire tomber ce mur. J'observe qu'on reviendrait ainsi à quelque chose de proche du projet étudié par Benoît MAFFRE à la demande de mon aîné et de son épouse. Rigolo ;
- les plans d'Arnaud PAQUIN pour l'aile Ouest ; elle me recommande de garder une salle de bains au niveau du futur "bureau-bibliothèque-de-mes-rêves", faisant notamment valoir que celle de l'étage au-dessus est exiguë et que mes successeurs voudront peut-être avoir une activité de chambres d'hôtes ; on a également parlé du monte-plats et de l'emplacement de sa machinerie.
Afin de l'aider à préparer son rapport sur mes travaux, l'architecte du patrimoine m'a demandé de rechercher des photos montrant que mes derniers terrassements dans la cour (ceux lors desquels j'ai découvert l'ancien pavement et en ai fait dégager une partie) n'ont pas porté atteinte à ce vestige. Plus précisément, elle m'a demandé des photos prouvant, selon mes dires, qu'il y avait des parterres de fleurs tout autour de la cour.

J'ai trouvé ce jeu de tirages-papier de photos que j'ai prises (si l'on en croit les dates indiquées) dans les années 1996 à 1998. Je les présente ici dans le sens trigonométrique :


Elles me semblent répondre de façon tout à fait claire à la question.

Certes, on pourrait m'objecter que ceci ne prouve pas que ces parterres n'ont pas été créés par mon épouse ou moi.

Je réplique en montrant une des rares photos antérieures à mon achat qui me soient parvenues. Voici l'état de la cour vers 1975 (le portail n'avait pas encore été restauré) :


Cette fois-ci, cette partie du débat me paraît close.
L'après-midi passée à rechercher des autorisations administratives n'aura pas été vaine puisque je viens de retrouver un document qui pourrait être utile à l'avenir, notamment pour le bureau d'études chargé de calibrer des installations de fluides divers ou bien pour l'architecte du patrimoine en charge de la "mission n°2" que l'on sait. Il s'agit en effet de l'"Etude de filière d'assainissement autonome" de la Chaslerie (à l'exclusion de la ferme qui a été étudiée et traitée par ailleurs).

En clair, il s'agissait de mettre en place un dispositif de traitement d'eaux usées adapté à la vie d'une quarantaine de personnes en résidence permanente au manoir favori (ainsi que l'impose la réglementation ; sans commentaires) :



Je signale à toutes fins utiles que les originaux du rapport ci-dessus et du document suivant sont conservés dans le dossier relatif au permis de construire qui va faire l'objet du prochain message :