Terrassement

On peut tout dire en peu de mots...

La mairie de La Haute Chapelle m'a communiqué hier la copie de la lettre qu'elle vient de recevoir de la "direction départementale des territoires de l'Orne". C'est la première fois que j'entends parler de cette administration qui, d'après ce que je comprends, regroupe les anciennes D.D.E. et D.D.A. (D.D.A.F. à une époque). Ainsi, on n'arrête pas le progrès !

Cette lettre est relative aux travaux envisagés sur le mur Ouest de la douve Nord, comme je l'appelle. Elle montre qu'en plein été, les services de l'Etat sont sur la brèche. Surtout, elle dispense ce dossier d'autorisation au titre du code de l'urbanisme, ce qui semble une bonne nouvelle.

Mais, après examen plus approfondi de ce courrier, je m'aperçois que l'article 425-23 dudit code auquel elle se réfère (et qui en est en réalité l'article R* 425-23, comme nul n'a le droit de l'ignorer) renvoie à l'article L.621-9 du code du patrimoine (cité ici dans la dernière version en vigueur, car cela aussi change parfois). Autrement dit, ces travaux ne sont en réalité dispensés d'aucune autorisation, bien au contraire, et, plus précisément, l'instruction continue... "Vive la France et les joueurs d'accordéon !"

Or il s'agit, comme l'on sait, d'un mur indispensable pour empêcher la ruine d'un bâtiment inscrit à l'I.S.M.H. et lui-même restauré après avoir reçu toutes les bénédictions requises. On voit donc que Courteline a encore de beaux jours devant lui dans ce pays, lui qui remarquait si finement "La vie est si dure / Qu'il faut être indulgent aux gens de procédure."

Quant à moi, du même je préférerai toujours "L'alcool tue lentement. On s'en fout. On n'est pas pressés".

P.S. : Comme il ne m'échappe pas, derrière mon écran, que mes références culturelles ont toujours beaucoup de succès parmi les visiteurs de ce site ô combien captivant, j'en remets une couche et vous confirme à toutes fins utiles qu'"Il y a du soleil sur la France et le reste n'a pas d'importance !"

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 17 Aout 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Ferme et son fournil
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Igor a enfin terminé hier le terrassement du muret de la ferme ; son travail est toutefois nickel :

17 août 2011, les travaux en cours à l'Ouest de la ferme.

Ce matin, il s'est fait livrer les sacs de ciment nécessaires pour la suite de sorte que, avec l'aide de Valentin, il a pu commencer, cet après-midi, à couler le béton :

17 août 2011, coulage du béton dans le fossé.

Il faudra cependant de longs mois de travaux avant que la façade Ouest de la ferme ne retrouve enfin un état satisfaisant :

17 août 2011, la façade Ouest de la ferme en chantier.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 22 Aout 2011
Journal du chantier - Terrassement - Ferme et son fournil
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Les vacances de mes artisans sont terminées.

Dès ce matin, Philippe JARRY, le terrassier, est revenu implanter une fosse septique à côté du fournil, ceci afin de permettre l'habitabilité de ce dernier :

22 août 2011, on aperçoit, sur la remorque, la nouvelle fosse septique.

Tandis que son employé déplace à la pelleteuse les pierres qui encombraient l'Est du fournil, lui-même commence par décharger de son camion les drains nécessaires :

22 août 2011, drains et gravier pour la fosse septique de la ferme.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 24 Aout 2011
Journal du chantier - Terrassement - Ferme et son fournil
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Les travaux de terrassement ne sont pas mes préférés, tant ils multiplient les ornières sur des terrains que j'essaye de garder bien entretenus. Qu'on en juge :

Philippe JARRY a dû prévoir de nouvelles sorties d'eaux usées à partir de la ferme...

22 août 2011, une précision de géomètres.

... prévoir l'implantation d'un nouveau bac à graisses le long de la ferme...

22 août 2011, le trou pour le nouveau bac à graisses.

... installer ce bac à graisses...

22 août 2011, le nouveau bac à graisses prêt à descendre dans le trou prévu à cet effet.

... le raccorder à la nouvelle fosse septique (sans oublier d'installer un regard)...

22 août 2011, la nouvelle fosse septique, à côté du fournil de la ferme.

... relier cette fosse au nouveau filtre à sable...

22 août 2011, le trou pour le nouveau filtre à sable.

... installer dans la fosse prévue à cet effet tous les composants nécessaires...

22 août 2011, le fond du filtre à sable.

... notamment du gravier, des couches de "géo-textile" et du sable...

23 août 2011, le sable dans le filtre à sable.

... puis de nouveau du gravier...

23 août 2011, seconde couche de gravier dans le filtre à sable.

... puis, de nouveau, du géo-textile et enfin, de la terre...

23 août 2011, la terre sur le filtre à sable.

... pour terminer avec l'"exutoire" de l'installation (ainsi qu'une prise d'air dissimulée dans la haie):

23 août 2011, l'exutoire de l'installation.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 3 Septembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Cave - Ferme et son fournil
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Puisque le programme est chargé avant leur départ en congés, Igor et Valentin sont revenus ce matin poser des litos entre les colombes afin de pouvoir y enrouler les torches nécessaires :

3 septembre 2011, la pose des litos, préalable à la pose de torchis.

Hier, Bernard a dégagé la "bonne terre" à côté du muret de la ferme, afin de leur permettre de puiser là l'argile qu'ils auront à mélanger à de la paille pour préparer ces torches :

2 septembre 2011, Bernard dégage la bonne terre...

2 septembre 2011, ... pour découvrir l'argile qui sera utilisée pour confectionner le torchis.

Pour ces journées du patrimoine 2011, j'avais espéré que Roland FORNARI aurait enfin posé les grilles promises de longue date. Une fois de plus, il n'a pas tenu le calendrier convenu, ce qui pourrait devenir agaçant.

Il y a un an, de mémoire, j'avais également imaginé que la restauration de l'allée principale du manoir serait bien avancée aujourd'hui. Or, de ce côté-là, rien n'a été fait d'autre que l'entretien courant. J'ai été freiné dans mon élan par la perspective de devoir monter un dossier administratif, ce qui me casse toujours les pieds, et particulièrement lorsque, comme ici, cela paraît complètement incongru.

Je me garderai donc d'imaginer dans quel état je souhaiterais que le chantier soit rendu dans un an. On verra bien. Après tout, nous sommes entrés dans une période de forte incertitude économique. Ce qui est sûr, c'est que programme de restauration de la Chaslerie en sera nécessairement affecté.

Le 11 septembre dernier, je vous avais demandé à quoi pouvait, selon vous, correspondre la petite tâche rouge au milieu de la terrasse, près du fournil du manoir. L'aviez-vous trouvé ?

Voici la solution.

Désireux de ne pas retarder la restauration du mur Ouest de la douve Nord, j'avais demandé au terrassier, Philippe JARRY, de venir me voir afin que nous définissions ce que j'attendais de lui. La petite tâche rouge en question, de même qu'une autre déposée de l'autre côté de la douve, était sensée redonner l'alignement du mur, donc l'axe des terrassements à entreprendre.

Philippe JARRY a profité du temps redevenu clément pour commencer son ouvrage. Voici d'abord la vue de son chantier à partir de la terrasse. Il est clair qu'en l'espace de deux semaines, le panorama a beaucoup évolué :

23 septembre 2011, le chantier de la douve Nord aperçu de la terrasse en regardant vers le Nord.

Je suis descendu dans la douve pour constater la profondeur de ces terrassements :

23 septembre 2011, les travaux de Philippe JARRY vus du fond de la douve Nord.

C'est assez vertigineux :

23 septembre 2011, le fournil du manoir vu du fond des terrassements de la douve Nord.

Hélas, je ne suis pas assez calé pour reconnaître les diverses couches géologiques que l'on observe là, en particulier la couche inférieure noire, de l'argile molle dont l'aspect me rappelle l'ardoise broyée (sur la photo suivante, mes clés donnent l'échelle) :

24 septembre 2011, peut-être de l'ardoise dans quelques millions d'années ?

En fait, Philippe JARRY est loin d'avoir terminé sa part du chantier. A ce jour, il n'a dégagé que la partie Sud de la fosse nécessaire pour les travaux de restauration. Il a cependant creusé une voie d'accès en pente au bas du chantier, afin de permettre aux maçons d'y amener leurs pierres (c'est dans cette voie provisoire qu'il a garé sa pelleteuse) :

23 septembre 2011, le passage vers le bas du chantier de la douve Nord.

Une fois que Philippe JARRY aura achevé son intervention, Igor et Valentin devront couler les fondations de béton armé qui assiéront désormais le mur restauré. Il ne faudra pas attendre, de crainte que le mauvais temps ne transforme trop rapidement ce chantier en bourbier.

Dans un deuxième temps, les maçons devront aller démonter une vieille bâtisse à Lonlay afin d'en récupérer les pierres qui serviront au parement intérieur du futur mur Ouest de la douve Nord. Pour le parement visible, nous emploierons des grès de la bonne couleur, alors que ceux de Lonlay sont trop pâles selon moi.

Mon souhait est qu'un maximum de ce mur ait pu être relevé avant que le temps ne se gâte trop. Ce combat sera difficile mais on fera au mieux. En tout cas, Igor et Valentin sont assurés d'être occupés là pendant quelques mois.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 29 Septembre 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers
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On sait que le mur Ouest de la douve Nord aura la forme d'un rectangle posé verticalement sur sa longueur. La longueur est de 15 mètres et, en compagnie de Philippe JARRY, j'ai mesuré la profondeur du trou qu'il a creusé ; nous avons trouvé 3,80 mètres, à quoi s'ajoutera la hauteur du parapet, de l'ordre d'un bon mètre (comme pour le mur comparable, à l'Ouest de la douve Sud).

Lucyna GAUTIER, l'architecte du patrimoine qui a obtenu le permis, me recommande de donner à ce mur une épaisseur de 80 cm, c'est-à-dire identique à celle du mur de terrasse (déjà restauré) ou du mur d'escarpe des douves (à restaurer), c'est-à-dire sensiblement plus que celle des murs qui n'ont pas à soutenir des masses de terre. Cela représentera donc 60 m3 de maçonnerie, soit le tiers environ du mur de terrasse et, selon mes premières approximations, un petit sixième du futur mur d'escarpe. Autrement dit, la restauration du mur Ouest de la douve Nord pourra constituer, pour les maçons et pour moi, un bon entraînement à la restauration du mur d'escarpe. On pourra extrapoler le temps que nous consacrerons au premier, et les difficultés que nous rencontrerons, pour avoir une idée du défi que représente la restauration du second (que je considère encore comme le point d'orgue des travaux qui pourraient être réalisés de mon vivant à la Chaslerie).

A titre d'exemple, Lucyna préconise que, pour ce mur Ouest de la douve Nord, nous prévoyions, sur les 15 mètres de la longueur, une fondation de béton armé de 1 m de large et 1 m de profondeur. Je trouve que 1 m de profondeur est beaucoup. En effet, aucun des murs de la Chaslerie n'est profondément fondé et tous les murs anciens ont été montés à l'argile sans que jamais n'apparaisse la moindre fissure. De plus, la pression de la terre située à l'Ouest du mur Ouest de la douve Nord sera largement contrebalancée par la terre des bords de la douve puisque celle-ci a "grosso modo", une forme de "V" ou, à tout le moins, de "U" aux côtés très ouverts ; d'une manière ou d'une autre, ce contrebalancement devrait, selon moi, atténuer les tensions, même verticales, sur la base du mur. Ceci dit, afin de ne pas prendre de risque, je veillerai à ce que la fondation en béton de ce mur ait une profondeur très largement suffisante, au moins de 80 cm.

A ce jour, le fossé est prêt. On n'attend plus que les maçons pour commencer à bétonner. Ce devrait être fait la semaine prochaine.

Igor EREMIA
rédigé le Lundi 3 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Cave - Murs divers
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bonsoir!

Nous commencé à 8:30
valentin repare des fissures quireste a faire
je melangee l'argile avec du sable
apres valentin a commence le torchi et moi a mis les cages pour oiseaux

3 octobre 2011, la mise en place des nichoirs dans la façade Est de l'abri de jardin de la cave.

J'ai recu des informations sur le fundation pour mur apres nous avons continue le torchi
nous nous sommes arretes a 17:30
12:30-13:30 nous avons dejune
et demain je fait le terasment avec le minipelle et valentin continuera avec torchi
bonne soiree!

N.D.L.R. : J'ai demandé à Igor de me rendre compte chaque jour de l'avancement des travaux menés à bien avec Valentin. Ceci est son premier message. Je mettrai en ligne ses rédactions lorsqu'il y aura une information significative à rapporter.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 13 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers - Géologie - Désultoirement vôtre !
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Voici le bâtiment qu'Igor et Valentin s'apprêtent à démonter afin d'en récupérer les pierres :

13 octobre 2011, la façade avant du bâtiment à démonter.

13 octobre 2011, la façade arrière.

Les pierres n'ont pas la bonne couleur pour mes murs, de sorte que nous ne pourrons les réutiliser, dans nos futurs travaux, que pour les parements en contact direct avec la terre. Ceci n'est pas gênant car nous ne manquerons pas de telles configurations dans les murs de douves à restaurer, à commencer par le mur Ouest de la douve Nord sur lequel les travaux sont imminents et seront lancés dès que j'aurai reçu l'arrêté de subvention.

En outre, ces pierres sont à aller chercher à 6 km au Nord-Ouest de la Chaslerie, ce qui ajoute des frais de transport.

Mais j'ai pu les négocier à un prix très raisonnable. D'autant qu'il y en a de surcroît une bonne quantité déjà à terre, ce qui nous facilitera la tâche :

13 octobre 2011, des pierres qu'il ne reste plus qu'à charger.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 21 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers
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Finalement, pour des raisons de sécurité, j'ai préféré charger Philippe JARRY, mon terrassier, de démonter le bâtiment de Lonlay-l'Abbaye dont j'ai acheté les pierres. Il a fait place nette :

nettoyage par le vide.

Il reste peut-être quelques menus détails à régler entre Normands de souche et Normand d'adoption. En attendant, la plupart des pierres sont arrivées près de mon chantier en cours ; il y en aurait 70 m3, ce qui constitue un bon lot :

21 octobre 2011, il y a là de quoi s'occuper un petit moment...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 22 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers
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Entre Normands de souche et Normands d'adoption, on doit se comprendre ! Igor et Valentin sont donc allés récupérer les pierres qui manquaient encore à l'appel, parmi les plus belles car les Normands sont gens de goût.

22 octobre 2011, Valentin et les pierres d'angle.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 31 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers
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Mes Normands de Lonlay ne doivent pas être mécontents du "deal" précédent : ils me proposent 15 m3 de pierres supplémentaires. C'est topé, Philippe JARRY est chargé du transbordement !

Ce matin, j'ai donné mon accord pour l'achat d'un lot d'environ 40 m3 de pierres à Domfront. Le vendeur a su s'adapter à l'évolution des conditions du marché, ce qui m'a agréablement surpris.

Philippe JARRY ira chercher ces pierres. Le terrain à la Chaslerie étant désormais boueux, il ne pourra plus les déposer le long de la départementale, comme ici où l'on voit une partie du lot de Lonlay livrée cette semaine...

11 novembre 2011, une partie des pierres récemment achetées à Lonlay.

... ni, "a forrtiori", à proximité de l'entrée du chantier du mur Ouest de la douve Nord :

11 novembre 2011, une autre partie du lot de pierres récemment achetées à Lonlay.

Philippe JARRY devra donc livrer les pierres de Domfront à "la carrière", c'est-à-dire à 600 m environ au Sud du manoir. Dans tous les cas de figure, les pierres étant ainsi livrées en vrac, un tri s'imposera, qui occupera Igor et Valentin pendant un bon moment.

Je précise que les pierres de Domfront du lot d'aujourd'hui sont destinées à approvisionner le futur chantier de restauration des douves de la Chaslerie, à savoir le mur d'escarpe, les deux biefs et le pont. Afin de tenir compte des inévitables (?) délais administratifs, Lucyna GAUTIER est d'ores et déjà en charge de l'"étude préalable" de ce projet puis, dès que possible, du dépôt des demandes d'autorisations et de subventions, indispensables en l’occurrence.

En une journée, Igor a réussi à mettre en panne la mini-pelleteuse et le tracteur "Valtra", dont un flexible a littéralement explosé, entraînant une pluie d'huile. Il est vrai qu'il terrasse en force, sans doser l'effort du matériel. Avec Valentin, il ont donc dû poursuivre... à la pelle !

11 novembre 2011,

En attendant le retour de notre sauveur, Maxime, retenu par ses obligations sportives (on se rappelle peut-être que ce fringuant jeune homme essaye, avec des succès mitigés, il faut bien le dire, d'arrêter des ballons au fond de filets de foot...), je vais devoir adapter leur programme de travail : direction le bâtiment Nord, pour un lavage des tomettes à l'acide, dilué, bien entendu (je crois qu'il faudra quand même que j'y veille...).

Importante conversation téléphonique ce matin avec Lucyna GAUTIER. Dans le prolongement de mes récents contacts avec le Service départemental d'architecture d'Alençon, nous avons évoqué le programme de travaux en 2012 et au-delà.

Pour 2012, j'ai d'abord demandé à Lucyna de prévoir des grilles à trois fenêtres du 1er étage du logis, une dans la chambre au-dessus de la salle-à-manger et deux dans la chambre au-dessus du salon, les trois donnant vers l'extérieur du bâtiment (et non sur la cour). Je sais que Carole est résolument opposée à l'idée que je réinstalle une grille dans notre chambre. Mais je vais devoir, une fois de plus, passer outre car il en va de la cohérence de mon programme de restauration. Et je sais bien qu'après coup, Carole se range toujours à mon avis. Sur ce volet du programme 2012, mon problème immédiat est plutôt la disponibilité de Roland FORNARI qui n'a pas encore tenu ses dernières promesses relatives à la grille du puits de la ferme et au lustre de la charretterie.

En plus de ces grilles, je voudrais que 2012 voie le début de la restauration du mur d'escarpe des douves. Lucyna me recommande, pour des questions de coût, de monter un mur à un seul parement de pierres, le reste étant en béton. Il me semble qu'alors, Igor et Valentin auraient besoin de moins de 48 mois pour s'acquitter de la restauration des quelques 160 mètres de mur en question, sur 4 à 5 mètres de haut et 80 cm de large. Je précise que les 160 mètres correspondent aux 120 mètres du mur principal et à deux fois 20 mètres pour les retours vers le manoir.

En clair, pour 2012, j'aimerais mener à bien la réimplantation de trois grilles ainsi que les terrassements et les fondations des 160 mètres de mur dont je viens de parler. Cela supposerait de détourner provisoirement l'arrivée d'eau dans les douves, de manière à ce que les engins de chantier puissent manœuvrer au fond sans s'enliser.

Il paraitrait judicieux que, dans la foulée, c'est-à-dire avant la mi-2016, la restauration du mur d'escarpe soit achevée. On pourrait ensuite faire un sort à la restauration des deux biefs.

Au-delà de ces perspectives, je commence à caresser l'idée de remonter un jour les deux pavillons qui encadraient autrefois l'allée principale du manoir, au niveau des derniers tilleuls actuels, c'est-à-dire les plus proches de la chapelle. On se souvient peut-être du fait que l'implantation de ces deux pavillons est prouvée par le plus ancien plan cadastral de la Chaslerie. Je verrais donc bien à cet endroit des constructions comparables à un vieux pavillon du manoir de la Bérardière, à Saint-Bômer-les-Forges.

Le vieux pavillon du manoir de la Bérardière.

Mais, à la Bérardière, j'aime aussi les deux plus petits pavillons, beaucoup plus récents et en forme de "L", qui entourent la grille d'entrée :

Photo copiée sur le site de l'"Association des amis de la Bérardière", puis réduite.

Disons qu'à ce stade, on peut toujours rêver...
Hier après-midi, Igor m'a signalé qu'une source était apparue le matin-même dans la douve Nord. Un filet continu d'eau sourdait en effet de la terre, environ 2 mètres sous le niveau du sol. Le phénomène était d'autant plus curieux qu'à ma connaissance, il n'y avait ni drain ni tuyau enterré près de cet endroit. J'ai donc conseillé à Igor de se mettre aux commandes de la mini-pelleteuse pour sonder immédiatement le terrain. Il a préféré aller vérifier d'abord le compteur d'arrivée d'eau, ce qui était judicieux ; là, il a noté que le compteur ne tournait pas. Notre conclusion était donc qu'on avait dû mettre à jour une source oubliée.

18 novembre 2011, la

Or il se trouve qu'un peu plus tard dans l'après-midi, Philippe JARRY, le terrassier, est passé me voir. Je lui ai signalé l'incident. Il a immédiatement pensé à vérifier l'état du compteur d'arrivée d'eau. Je lui ai dit qu'Igor venait d'observer qu'il était à l'arrêt. Philippe s'est tu. Sans prononcer un mot, il s'est éloigné de la douve en cheminant le long du tuyau d'arrosage reliant un robinet de la cour à la douve. Il se trouve que Valentin venait de rouvrir ce robinet. Philippe a vite trouvé qu'un joint du tuyau avait lâché. Ainsi, toute l'arrière-cour du manoir s'était trouvée inondée tout au long de la nuit précédente, sans que nous ne nous en soyons rendu compte. Le mystère était donc résolu. Sans l'aide de Philippe, ni Igor, ni moi n'aurions compris avant longtemps l'origine du sinistre.

Il est ainsi prouvé que rien ne vaut le bon sens d'un terrassier du bocage, quand on croit avoir trouvé une source, pour dire ce qu'il en est vraiment.

Dad,

Cela fait longtemps que je n'"ai pas eu le loisir de parcourir le site. Je profite donc du retard d"'un candidat à l'embauche pour me rattraper.

Quant au programme de restauration des douves, je me pose plusieurs questions :

1. Pourquoi fermer la douve sur ses trois côtés par un mur de pierres ? Les biais que j"'identifie sont les suivants :

a. De tels murs nécessiteraient un entretien important et une restauration dans un siècle ou deux d"un coût pharaonique qui la rendrait improbable et donc l'"ouvrage éphémère.

b. Quelle est l'"utilité d"un tel mur d'"enceinte ? J'"ai l'"impression que ton bon sens Normand a pris un coup de froid. Je comprends que les douves permettent de drainer ce terrain, la construction du mur devait faciliter cet assèchement.

2. Pourquoi détourner l'"arrivée d'"eau durant la durée des travaux ? L"'utilisation de buses en béton armé dans le lit des douves supporte le passage de camions et de matériel de chantier. Je pense que cette option est nettement moins onéreuse et tout aussi pratique pour Hervé LEMOINE, le fermier. Néanmoins, c"'est moins spectaculaire.

N.D.L.R. : Salut, W.F. ! Heureux d'avoir de tes nouvelles, ce site est merveilleux s'il permet ce type d'échanges rares pour un père !

Je réponds à tes questions :

Il s'agit de restaurer un mur qui existait avant que l'incurie des prédécesseurs n'en hâte le délitement. C'est ce qu'on appelle un mur d'escarpe (tu as dû déjà te promener rue de la contrescarpe à Paris). Le mur d'escarpe est le mur situé du côté intérieur d'un fossé de douves ; le mur de contrescarpe est son pendant, de l'autre côté du fossé. Notre mur d'escarpe fait 136 m de long, il est implanté du côté Est du "Pournouët". A l'origine, il devait faire près de 5 mètres de haut sur toute cette longueur. Il était complété, à ses extrémités, de deux retours, perpendiculaires et d'une vingtaine de mètres de long dont il reste également des vestiges, notamment côté Nord. Donc, quand tu parles de 3 murs, tu pousses un peu. En effet, les douves Nord et Sud resteront principalement en terre.

C'est essentiellement ce mur d'escarpe qu'il s'agit de restaurer. Ce mur, ou plutôt ce qui en reste, est classé parmi les monuments historiques, donc sa restauration est soumise à des procédures administratives lourdes et chronophages. Je souhaiterais néanmoins engager ces travaux tant que je rémunère deux maçons à temps plein ou presque, ce que je ne pourrai pas faire durablement, à moins que mes fils ne m'y aident, c'est-à-dire qu'ils décident enfin le sort qu'ils réservent, dans leur vie, à la Chaslerie ; ceci est une autre histoire mais je n'ai pas l'éternité devant moi, ni les reins assez solides, pour repousser longtemps des conclusions lourdes pour la suite du programme.

La restauration de ce mur conditionne la restitution à la Chaslerie de l'allure qu'elle avait à sa grande époque, c'est-à-dire au tournant des XVIIè et XVIIIè siècles. Cette restauration du mur est en effet un préalable nécessaire à la restauration du "Pournouët", de manière à lui redonner l'aspect d'un jardin d'agrément qui était le sien à la même époque. On pourrait toujours planter le "Pournouët" sans conforter sa périphérie, pourrais-tu objecter. Mais, comme tu le sais, je n'ai jamais aimé le travail bâclé et je t'encourage à avoir toujours un niveau d'exigence analogue.

Je voudrais cependant te rassurer, puisque cela semble nécessaire : comme ce sera le cas pour le mur Ouest de la douve Nord, comme cela a déjà été le cas pour les murs que j'ai restaurés sur la terrasse ou entre la chapelle et le manoir, ce type de travaux est fait, normalement, pour durer plusieurs siècles, au moins deux ou trois sans aucun doute. Donc même tes arrière-petits-enfants (lorsque, comme ton frère un jour, je l'espère, tu te seras enfin décidé à procréer) pourront dormir sur leurs deux oreilles s'ils vivent encore à la Chaslerie : ce n'est pas ce mur qui leur coûtera un seul kopeck.

Quant au détournement du ruisseau que j'estime nécessaire pour ces travaux, il ne résulte nullement d'un quelconque penchant pharaonique pour le spectacle en technicolor. Mais c'est le résultat de l'expérience de qui veut bien venir de temps à autre à la Chaslerie. On y voit que, pour manœuvrer des pierres, des échafaudages, des engins en fond de douve, il vaut mieux que celle-ci soit aussi sèche que possible, donc qu'on interrompe provisoirement son alimentation en eau, notamment en provenance du Tertre Linot. La conformation du terrain rend un tel détournement provisoire parfaitement envisageable et à moindres frais, tu sembles l'avoir oublié et je te le démontrerai sur place avec plaisir à la première occasion.

J'espère que mes explications sont assez claires.

Kisses du Dad.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 11 Décembre 2011
Journal du chantier - Terrassement - Dans l'Orne - Annonces
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J'ai téléphoné hier à mon terrassier, Philippe JARRY, pour savoir où il en était de l'enlèvement du lot de pierres achetées récemment à Domfront. Philippe m'a répondu que, lorsqu'il est arrivé avec son engin, le lot avait disparu.

Ceci ne m'étonne guère. Il y a, comme cela, des gens qui ne peuvent s'empêcher d'être des faux-jetons. Il faut faire avec !