Message #48182

La réunion de l'après-midi, avec l'architecte du patrimoine, se sera également déroulée dans un excellent climat.

Certes, je reconnais qu'il est parfois difficile d'introduire un ordre administraâtif dans ma façon de vivre notre chantier favori. L'architecte du patrimoine fait des efforts méritoires pour essayer d'y parvenir et moi, rien pour l'en dissuader. Au contraire.

La bonne nouvelle pour elle (et pour l'administration) est en effet que je suis volontaire pour lui confier la maîtrise d’œuvre de tous mes travaux, et même pour la charger d'obtenir dès que possible toutes autorisations administratives requises en l'état des textes applicables, y compris pour des travaux que je n'engagerais pas moi-même. En réalité et pour parler franchement, je souhaite purger dès que possible mon chantier de tous ces préalables officiels dont je sais, d'expérience, à quel point ils peuvent être chronophages, laborieux et largement imperméables à d'autres contraintes vécues, sur le terrain, comme très importantes (et ceci, sans doute, quel que soit le maître d'ouvrage, s'il a un minimum de moelle). Donc sortons dès que possible de ce qui peut être vécu comme autant de cauchemars.

Pour autant, je ne suis pas prêt à abdiquer sans me battre dans mes revendications que jamais, je dis bien jamais, on n'en rabatte sur la qualité des travaux, ceci dans l'espoir constant qui est le mien, depuis trente ans bientôt, de servir toujours au mieux l'intérêt du monument.

Ainsi, par exemple, j'avais reçu un accueil pour le moins tiède lorsque j'avais fait part de mon souhait que des granits de la salle-à-manger, gravement endommagés par l'incendie de 1884, soient restaurés. J'ai néanmoins tenu bon, c'est-à-dire, en pratique, financé seul 100 % du coût de ces travaux et, désormais, personne, même parmi les critiques les plus exigeants, ne remet en question la qualité de ces réalisations.

J'entends, tant que je vivrai, poursuivre dans cet esprit.

C'est pourquoi j'entends substituer :
- au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII et pour ce qui concerne sa cheminée, à l'infâme bricolage que nous connaissons (linteau cassé, posé à l'envers, absence de pièces essentielles, insuffisance marquée d'autres pièces) la cheminée dite "du Houlme" dont j'ai récemment fait l'acquisition et que Sébastien DUVAL, assisté par Igor, saurait fort bien traiter ;
- au plafond de la salle-à-manger du logis, à la poutraison actuelle (poutres rachetèques, l'une de surcroît bouffée d'aubier, solivage en sous-effectif, disparition des corbeaux), un modèle "tant pleins que vides" inspiré du manoir jumeau déjà repéré (le Bas au Teilleul) ;
- au plafond de mon futur "bureau-bibliothèque-de-mes-rêves", au 1er étage du colombier, à la poutraison actuelle (massacrée dans les années 1950 par le sauvage que l'on sait), une poutraison digne des boiseries et rayonnages Louis XVI que j'envisage d'installer là.

On comprend qu'il reste encore un travail de conviction à réussir pour que je puisse avoir le sentiment que le train est sur de bons rails.

Nous sommes convenus, l'architecte du patrimoine et moi, de nous revoir à Paris, à son bureau.

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