Par corps de métier

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Projets relatifs aux douves (6/10) :

Quatrièmement, le mur d'escarpe. Comme on le sait, ce mur borde à l'Est le terrain dénommé Pournouët. Ce Pournouët est la pièce de terre rectangulaire (130 m x 60 m) qui se trouve juste en contrebas de la terrasse du manoir.

Voici dans quel état se trouvait la douve Est au tout début de l'été 1991, c'est-à-dire abandonnée depuis longtemps, complètement envasée, des arbres et arbustes de diverses essences en ayant colonisé le mur d'escarpe ; il y avait notamment là des buis datant, à l'évidence, de l'Ancien Régime :

Juillet 1991, Walter et son grand-père, Marc CHASTEL, se promènent à l'extérieur du Pournouët.

Voici une autre photo, prise en juillet 1991, alors que les terrassiers venaient tout juste de commencer à curer les douves :

Juillet 1991, la douve Est vue du Sud-Est.

On voit sur ces photos que le mur d'escarpe avait alors disparu sous la vase et la végétation.

Voici maintenant la douve Est, vue du Sud, quelques semaines plus tard, peu après le passage des terrassiers :

Août 1991, la douve Est vue du Sud, juste après le passage des terrassiers.

Et la voici à la même époque, vue du Nord, c'est-à-dire du bief aval :

Août 1991, la douve Est vue du Nord.

Spectaculaire, non ? En fait, le fossé ainsi recreusé avait, à l'Est du Pournouët, environ 2,5 mètres de profondeur, ainsi que l'a constaté le géomètre-expert :

Janvier 1992, plan d'une section de la douve Est, vers le milieu de sa longueur.

Point notable, on comprend également, à l'examen minutieux de ce plan, que les bords du Pournouët se sont effondrés depuis longtemps dans les douves, et que cela représente un bon mètre supplémentaire de dénivelé, de sorte qu'il faudrait peut-être, dans le cadre de travaux de restauration de grande ampleur, rétablir le terrain du Pournouët à son niveau initial sur son bord.

Mais, trêve de plans sur la comète, je reprends le fil de ma présentation des réalités tangibles : voici encore une photo, prise à peu près du même endroit que la première ci-dessus (celle ou Walter se promène avec son grand-père). Un grand ménage avait donc été fait, moins de deux mois après l'achat du manoir !

Août 1991, la douve Est et le manoir vus de l'Est.

Mais la nature reprit vite ses droits. Depuis 1991, plus rien n'ayant été entrepris sur cette douve Est, elle s'est de nouveau envasée, au moins partiellement. Et des arbres se sont remis à pousser spontanément à proximité immédiate du mur.

Voici en effet une photo, prise hier, de la douve Est vue du Nord, près du bief aval :

4 novembre 2010, la douve Est vue du Nord.

Cette photo peut être rapprochée de l'avant-dernière ci-dessus. On peut constater la rapidité du réenvasement en l'espace d'une petite vingtaine d'années. Il est vrai que, tant que les douves ne sont pas en eau, l'érosion (due notamment à la chute d'eau à l'arrivée du canal d'alimentation dans la douve Sud) ne peut que produire de tels effets.

Lors de la restauration du mur d'escarpe, il sera donc nécessaire de curer, de nouveau, cette douve.

Mais ce fameux mur d'escarpe, me direz-vous, on n'a guère fait mieux à ce stade que l'entrevoir fugitivement.

En effet. En voici donc quelques aperçus plus évocateurs. Les photos ont été prises "quand on s'promène au bord de l'eau", je veux dire de l'amont vers l'aval :

- à l'angle entre la douve Sud et la douve Est :

13 octobre 2009, le Sud du mur d'escarpe.

- quelque part vers le milieu dudit mur :

13 octobre 2009, un endroit où le mur d'escarpe est facilement visible.

- un peu plus loin :

13 octobre 2009, un endroit où le mur d'escarpe est largement dissimulé sous la terre.

- enfin, tout au Nord de la douve Est :

13 octobre 2009, le Nord du mur d'escarpe.

Mais le mur d'escarpe ne se borne pas à retenir la terre du côté de la longueur du Pournouët. Il apparaît également sur sa largeur, comme on le voit à l'angle Sud-Est de la douve Nord, au moins jusqu'au pied de Bernard sur cette photo :

27 août 2010, le retour du mur d'escarpe.

En fait, lors des terrassements de 1991, nous avons veillé à ne pas toucher ce mur avec les engins de chantier. Il est donc resté là, bien au chaud sous la terre, comme on l'a vérifié en effectuant un sondage à un endroit choisi au hasard :

13 octobre 2009, sondage au pied du mur, à la recherche de sa base.

Compte tenu de ce sondage, de la profondeur du fossé après restauration et de la nécessité de rebâtir un parapet au-dessus du mur, on peut estimer que la hauteur de maçonnerie à restaurer serait de 4 mètres au-dessus de la semelle de béton à prévoir. Sachant que le mur a 130 mètres de long, soit 150 mètres au moins avec les retours, on peut estimer, sur la base d'une épaisseur de 80 cm (identique à celle du mur de terrasse), que le cubage de maçonnerie du mur d'escarpe approcherait les 500 m3, soit plus de quatre fois plus que le mur de terrasse.

Donc, si j'arrive à trouver les financements nécessaires, il sera inévitable de prévoir, pour ce seul mur d'escarpe, plusieurs tranches espacées dans le temps. Au moins trois.

S'il y en avait trois, je pense qu'il serait préférable, plutôt que de remonter un tiers de la hauteur du mur sur toute sa longueur, de commencer par remonter la totalité du tiers central du mur, les tiers Nord et Sud venant ensuite.

Tel qu'il se présente aujourd'hui, il doit rester 200 m3 de pierres sur ce mur d'escarpe. Compte tenu du stock dont je dispose par ailleurs (en cours de tri, le long de la D 22, comme l'on sait), j'aurai du mal à trouver les 500 m3 en question.

Alors que, pour le mur Ouest de la douve Sud comme pour le mur de terrasse, nous avons monté une maçonnerie à double parement, peut-être serait-il suffisant ici de se contenter, au moins sur 2 à 3 mètres de haut à partir de la semelle, d'une maçonnerie à simple parement.

Il faudra en tout état de cause assurer la stabilité dans le temps de la semelle, donc donner à celle-ci une épaisseur suffisante.

Enfin, aux deux angles Nord-Est et Sud-Est du Pournouët, on pourrait imaginer de faire ressortir comme des bases d'anciennes tourelles, de manière à y aménager des belvédères, ainsi que l'avait suggéré Marc LECHIEN, le paysagiste recommandé par Nicolas GAUTIER, qui avait, dès 1991, réfléchi au futur aménagement en jardin du Pournouët. Afin de mûrir un tel projet, il semblerait judicieux de phaser le chantier comme je viens de le proposer.

P.S. du 8 novembre 2010 : Voici une photo, prise hier, à peu près sous le même angle que celle faisant apparaître, ci-dessus, Walter et son grand-père :

7 novembre 2010, le manoir vu de l'extérieur du Pournouët.

A noter, pour la bonne compréhension de l'évolution du panorama, qu'un chêne, qui était visible à hauteur de la douve Est, a été abattu suite à la tempête de 1999.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 5 Novembre 2010
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Fournil du manoir - Murs divers
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Projets relatifs aux douves (7/10) :

Cinquièmement, le mur Ouest de la douve Nord. C'est un mur analogue à son pendant de la douve Sud. A ceci près qu'en 1991, il était encore en bien pire état. A tel point que, dès les terrassements de cet été-là, nous avons dû mettre de côté quasiment toutes les pierres qui en provenaient.

Je n'ai pas de photo antérieure à ces terrassements. En revanche, voici la pelleteuse à l'oeuvre à cet endroit cet été-là :

Août 1991, la pelleteuse en action pour curer la douve Nord.

Comme on le voit au premier plan de cette photo, un éboulis de pierres témoigne de la ruine avancée, à cette époque, de ce fameux mur.

Voici une autre photo qui montre, quelques jours plus tard, la douve Nord entièrement curée. On aperçoit, au fond de la douve, près de son bord, le tas des pierres ainsi récupérées sur ce mur (pour bien le voir, il faut cliquer sur la photo afin de l'agrandir) :

Août 1991, la douve Nord après son curage.

Dès janvier 1992, le géomètre-expert n'avait pas manqué de consigner l'état des lieux, aux alentours du fournil du manoir :

Janvier 1992, l'Ouest de la douve Nord.

Ici aussi, l'érosion ne nous laisse pas tranquilles. Voici une photo qui montre, à la longueur du drain qui pendouille (le tuyau blanc) de combien a reculé la douve en 6 ans :

5 juillet 1997, le recul de la douve Nord est illustré par la longueur du drain désormais déterré (les traces blanches sont de la chaux versée là par le maçon qui restaurait alors le mur allant du manoir à son fournil).

La situation paraît désormais critique, comme le prouve la photo suivante, prise l'an dernier :

13 octobre 2009, effet de l'érosion sur l'Ouest de la douve Nord.

Si on ne réagit pas rapidement, c'est le fournil du manoir qui risque, bel et bien, de se retrouver assez vite au fond de la douve.

Il y a donc urgence à restaurer le mur en question. Ce point n'est pas contesté et je viens même d'obtenir un accord de principe de l'administration des affaires culturelles pour subventionner ces travaux dès 2011, ce dont je suis, bien entendu, très reconnaissant à mes interlocuteurs.

Dès que le dossier de demande formelle d'autorisation de cette tranche de travaux aura été officiellement approuvé, le chantier pourra donc débuter.

Deux questions pratiques sont cependant à régler au préalable, qui ne devraient pas être trop délicates :

- la hauteur du mur ; je souhaiterais qu'elle soit plus importante que pour le mur analogue de la douve Sud ; en effet, en raison de la topographie, la profondeur de la douve Nord est, selon les mesures du géomètre-expert, de 4 mètres, à comparer à 3 pour la douve Sud ;

- l'alignement à retenir pour le mur à restaurer : doit-il être dans le prolongement du mur qui va du manoir au fournil ou bien dans celui du mur de terrasse ? Le mur Ouest de la douve Sud est, quant à lui, dans le prolongement, de l'équivalent du premier ; mais, ici aussi, la topographie (ainsi que les vestiges qui demeurent, me semble-t-il) peut conduire à retenir une solution qui ne soit pas strictement conforme.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 5 Novembre 2010
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Abords, Avenue, terrasse - Murs divers
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Projets relatifs aux douves (8/10) :

Sixième étape : le bief aval.

Il s'agit d'une construction, située à l'angle Nord-Est des douves, destinée à permettre, en barrant la sortie, de laisser monter l'eau dans les douves.

Voici son état en 1992, envahi par le lierre :

Janvier 1992, le lierre n'a pas encore été arraché du bief aval.

Et voici le plan de ce bief aval dressé en janvier 1992 par le géomètre-expert :

Janvier 1992, le plan du bief aval.

A ce jour, il n'y a pas encore eu de travaux de restauration à cet endroit :

13 octobre 2009, le bief aval.

Il y aurait pourtant fort à faire, que l'on considère ce bief à partir de l'intérieur des douves...

13 octobre 2009, la sortie du bief aval.

... ou à partir de l'extérieur :

4 novembre 2010, le bief aval vu du canal d'évacuation.

Sur le plan technique, les travaux à mener sur ce bief aval sont très classiques.

Il y a cependant une difficulté pratique à régler : trouver un bon système de fermeture et de réouverture de ce bief. Le modèle d'origine consistait à immobiliser des planches de chêne entre deux rainures taillées dans le granite.

Quant à l'ordre de passage de cette restauration dans le calendrier relatif aux douves, le bon sens permet de comprendre qu'il n'est pas indispensable de remédier immédiatement aux désordres constatés. En revanche, il sera indispensable que le bief aval fonctionne bien lorsque, après la restauration du mur d'escarpe, nous désirerons remettre les douves en eau.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 6 Novembre 2010
Journal du chantier - Electricité - Terrassement - Archives, histoire, documentation - Désultoirement vôtre !
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Projets relatifs aux douves (9/10) :

Septième et dernière étape de notre promenade le long du circuit des douves de la Chaslerie, le canal d'évacuation (ou de sortie, comme on préfère).

Ce qu'on en sait de plus intéressant figure sur les anciens plans cadastraux, notamment le plan sous Louis XV et le plan napoléonien que j'ai communiqués ici le 30 octobre dernier. Dans mon esprit, il n'est pas question de remettre en état le lacis de canaux alors en fonctionnement. En particulier, la place de celui qui partait vers le Nord est désormais occupée par "l'allée du Beaudouët" que j'ai fait planter de hêtres dans la semaine précédant la tempête de 1999.

On m'a cependant signalé que, durant la seconde guerre mondiale, le fermier de l'époque avait fait installer à la sortie du bief aval un turbine destinée à produire son électricité. Il ne reste plus aucune trace de cette réalisation.

Juste avant les travaux de terrassement de l'été 1991, ce canal d'évacuation se trouvait dans l'état d'abandon habituel ici. Ces travaux ont donc consisté à redonner forme à ses flancs et à y déposer un gros tube de béton pour pouvoir le franchir sans peine :

Janvier 1992, vue transversale du canal d'évacuation des douves.

Le plan du géomètre explique la situation, qui n'a pas changé depuis lors :

Janvier 1992, plan du canal d'évacuation des douves de la Chaslerie.

On voit que ce canal a moins de 40 m de long avant que ses eaux ne retrouvent le Beaudouët, et que sa dénivellation est de l'ordre du mètre.

En voici deux photos contemporaines, l'une prise vers l'Est, à partir du bief aval. On y voit le passage pour tracteurs que j'y avais fait aménager en 1991. Il a bien résisté au temps :

7 novembre 2010, le canal d'évacuation vu du bief aval.

L'autre a été prise vers l'Ouest, pratiquement du lit du Beaudouët :

7 novembre 2010, le passage pour tracteurs au-dessus du canal d'évacuation.

Ce canal n'appelle donc pas de travaux particuliers, sauf le curage périodique de son lit.

Voici donc la fin de la promenade : vous vous étiez écarté du Beaudouët au niveau du bief amont, à une cote dont je ne trouve la mesure sur aucun des plans à ma disposition (ni sur Google Earth, dailleurs) , et vous le retrouvez ici, à la cote 130, soit quelques mètres plus bas. Et c'est d'ailleurs une particularité des alentours de la Chaslerie : tous les visiteurs peinent à croire, quand, de la terrasse du manoir, ils contemplent ce paysage, que le bief amont est bâti au-dessus du niveau du bief aval.

Maintenant, vous qui avez pris la peine de me lire depuis quelques jours, vous savez enfin tout (ou presque) sur les douves de la Chaslerie.

Vous pourrez donc briller dans les salons. Ou, mieux encore, quand vous viendrez m'aider à répondre aux questions des visiteurs réels du manoir, du moins les rares (???) d'entre eux qui n'ont pas encore la chance de connaître ce site internet !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 6 Novembre 2010
Journal du chantier - Menuiserie - Peinture - Sculpture - Bâtiment Nord - Cave - Ferme et son fournil
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J'ai toujours eu beaucoup de considération pour le savoir-faire et la conscience professionnelle des "meilleurs ouvriers de France". Mon coiffeur, Didier SAMSON, de Flers, en fait partie. Il est même leur président au niveau départemental.

Pascal POIRIER, le sculpteur de La Ferté-Macé qui a réalisé la statue de Sainte Anne a été admis parmi eux il y a deux ou trois ans.

Denis DUVEAU, menuisier-ébéniste, de Saint-Germain-de-la-Coudre, en est un troisième. Il m'a été recommandé par Patrice CAHART, très satisfait de ses interventions au manoir de la Fresnaye, sur le territoire de la même commune.

Denis DUVEAU est venu m'apporter ce matin un certain nombre de devis qu'il avait préparés à ma demande. Ces devis m'ont paru raisonnables. Je lui ai donc passé commande pour la porte d'entrée du bâtiment Nord (en effet, j'en ai plus qu'assez de la mochissime porte blanche en sapin héritée de mes prédécesseurs ; elle est d'ailleurs quasiment H.S.)...

7 novembre 2010, le bâtiment Nord vu de la cour.

... ainsi que pour la porte et deux fenêtres de la "maison de Toutou" (c'est ainsi que j'appelle l'abri de jardin, cette dépendance de la cave) et pour deux châssis fixes pour l'appentis de la cave.

La porte du bâtiment Nord devrait être posée en janvier prochain, c'est-à-dire en temps utile avant le retour du peintre DUBOURG, de Flers, qui pourra ainsi la peindre en rouge sang de boeuf quand il viendra s'occuper du dressing du premier étage. Quant aux huisseries des dépendances de la cave, la perspective de leur installation va nous obliger à compléter enfin les colombages correspondants avec le torchis qu'ils appellent, les malheureux, depuis plus de dix ans.

De son côté, Pascal POIRIER m'a écrit une belle lettre pour décliner ma demande qu'il restaure la statue de calcaire que je souhaite exposer dans la niche Est du fournil de la ferme. Voici son texte, que je viens de recevoir :

" Après examen de la statue que vous m'avez confiée pour un devis de restauration, je vous donne mon avis de professionnel.

Il me paraît difficile d'envisager des travaux pour les raisons suivantes :
- La pierre de cette statue présente des fissures et fait partie des calcaires gélifs. Il est donc déconseillé de continuer à l'exposer à l'extérieur.
- Les restaurations du passé (plâtre ? ciment clair ?) ne tiennent pas et les rajouts que l'on tentera de faire ne tiendront pas plus ; malgré une intervention, l'ensemble, même exposé à l'intérieur, restera fragile et surtout inesthétique (souligné).

Je ne peux pas me lancer dans une opération douteuse qui ne contentera personne.

Dans l'attente de votre prochaine visite.

Cordialement,

Pascal POIRIER."

Cette lettre est un exemple de la qualité de relation que je souhaite développer avec les artisans qui interviennent à la Chaslerie.

Je remercie donc Pascal POIRIER pour son avis motivé, dont j'ai pris connaissance avec attention et intérêt.

Toutefois, considérant que la niche prévue pour la statue est orientée à l'Est (donc à l'abri de l'essentiel des pluies), que cette statue n'est pas une œuvre d'art bien considérable, qu'elle ne représente personne, sainte ou autre, que je reconnaisse, et qu'elle devrait pouvoir tranquillement terminer sa brave vie de statue dans la niche que je lui destine, j'irai la rechercher chez Pascal POIRIER et je demanderai à Pascal MAIZERAY de la reposer pour moi dans la niche en question.

Et le jour où cette statue se déliterait de façon laide et trop apparente, nous aviserions sur la conduite à tenir.

Projets relatifs aux douves (10/10) - Ferme (/) - Humidité (1/2) :

Comme vous l'avez compris, jai été très absorbé par la préparation de mes messages relatifs aux douves. Je les ai encore complétés ce matin de quelques photos prises hier, en profitant d'un rayon de soleil. J'ai voulu être exhaustif pour deux raisons principales. C'était d'abord le moyen pour moi de rassembler, à propos de cet important chantier, la documentation disponible, d'étudier les plans du géomètre en détail et de réfléchir aux priorités et au phasage des travaux. C'était aussi ma façon de communiquer avec Lucyna GAUTIER, l'architecte, avant qu'elle ne vienne sur place pour préciser les données qui lui manqueraient.

Je change donc de sujet. Cela fait pratiquement une semaine que je n'ai guère évoqué ce que fait Pascal. Je n'ai pas non plus parlé de la récente visite de l'expert HUMIDITEC à propos d'une question nouvelle.

Donc, à tout seigneur, tout honneur, d'abord Pascal. Il a été gêné dans le tri des pierres par la pluie de ces derniers jours. Vendredi, il arrivait dans le secteur 5 du plan mis en ligne ici le 27 octobre dernier, et les tas de pierres triées selon la taille commencent à être chacun volumineux :

7 novembre 2010, aperçu des pierres triées.

Mais il a également avancé un peu sur la ferme. Il a coulé le socle en béton pour la dalle de granite :

3 novembre 2010, prêt à recevoir la dalle de granite.

Surtout, il a élargi le trou dans le mur de manière à pouvoir monter simultanément les nouvelles pierres d'angle en grès de ce pignon et les pierres sciées le 2 novembre, prévues pour la face intérieure de la porte :

7 novembre 2010, le pignon Sud de la ferme.

Je constate, avec satisfaction et sans surprise, que son chantier est maintenu propre, interdit au public et qu'il a fait le nécessaire pour étayer convenablement le mur.

Quant à l'expert HUMIDITEC, il m'avait envoyé une publicité qui m'avait intrigué, à propos de diverses façons de combattre l'humidité dans les murs. Or, j'ai un problème de salpêtre à divers endroits à l'intérieur de la chapelle et cela ne me plaît pas. Je l'ai donc fait revenir, afin qu'il m'explique son procédé sur place.

En fait, d'après ce que je comprends, l'eau qui remonte par capillarité dans les murs y engendre, du fait du simple frottement en cause, un champ magnétique faible qu'il s'agit de contre-balancer par un champ magnétique opposé. Une "boîte grise" (?) serait donc placée dans le bâtiment, ici la chapelle, à une certaine hauteur et orientée d'une certaine façon. Nous avons beaucoup parlé avec mon interlocuteur de la meilleure façon de la dissimuler ; finalement, nous la placerions sous l'autel.

A moins que je ne m'abuse, le procédé breveté en question reviendrait ni plus ni moins qu'à me vendre un aimant approprié. Cela paraît astucieux et je n'y aurais certes pas pensé tout seul. Reste à savoir combien cela me coûterait. J'attends donc le devis avec curiosité...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 8 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Chapelle - Murs divers - Liens divers - Vie du site
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Humidité (2/2) :

Un visiteur de ce site internet, apparemment désireux de garder l'anonymat ici, vient de m'envoyer le courriel suivant :

"Ce n'est pas que je ne veuille pas écrire sur votre site, mais je pensais que certains propos pouvaient être inintéressants pour vos lecteurs assidus. (...) La société Humiditec ne serait-elle pas basée à Saint Sauveur Lendelin (...) ? Je vous conseillerais de voir les blogs sur le net.

Je suis également confronté à des problèmes d'humidité ; sur le bâti ancien, cela peut paraître normal, les fondations reposant directement sur le sol (absence de chape). Les maçonneries étaient montées à la terre, le joint de chaux assurait la protection contre l'érosion et permettait l'échange air humidité. Je ne sais pas si vos joints extérieurs sont à la chaux, ainsi que l'enduit intérieur ; si c'est du ciment, on bloque l'humidité et on provoque l'apparition du salpêtre.

liens sur les murs et le drainage :
premier lien
et second lien.

Bonne soirée"

Je réponds à ce visiteur : oui, HUMIDITEC est bien basée à Saint-Sauveur Lendelin.

Le même visiteur m'avait envoyé hier un autre courriel dont j'extrais le passage suivant :

"Le moins que l'on puisse dire, c'est que vous ne faites pas de rétention d'information sur votre site. A chaque fois que je me connecte, que vais-je découvrir ? Je dois dire que je ne suis pas déçu.

La restauration des douves va être un travail très intéressant mais je vous entends parler de ciment, connaissez-vous le mortier romain ? Il me semble avoir lu que l'on utilisait ce mortier dans les lieux humides.

Voir ces liens sur le ciment_romain et par un forum de Tiez-Breiz.

Le site de Tiez-Breiz est plein de conseils (...)".

Je dis merci à ce visiteur, même si je préférerais de beaucoup qu'il s'exprime directement, ne serait-ce que pour amorcer une discussion avec d'autres...

Pascal a placé ce matin la dalle de granite à l'endroit convenu.

Cette après-midi, il a commencé à monter la porte :

9 novembre 2010, premières pierres d'angle de la nouvelle porte d'entrée au Sud de la ferme.

Voici où il en est rendu ce soir ; on comprendra mieux, par la photo suivante, le type d'embrasures que je lui ai demandées pour améliorer la luminosité de la cuisine de la ferme :

9 novembre 2010.

Pascal m'a montré, à l'intérieur de l'extension Sud, les reprises de maçonnerie successives des prédécesseurs. Comme il s'en doutait et me l'avait dit, l'extrêmité Sud de la ferme a été conçue initialement en prolongement de la longère, le 1er étage ayant été ajouté dans un second temps. Les indices qu'il me montre sont incontestables :

9 novembre 2010, les traces d'une ancienne surélévation à l'extrêmité Sud de la ferme.

D'ailleurs, maintenant que je les ai vues à l'intérieur du bâtiment, je trouve des traces de raccords à l'extérieur. J'avais donc bien raison de ressentir un malaise devant cette extrêmité Sud en forme de pavillon de gare S.N.C.F. de campagne...

Pascal donne ainsi un argument extrêmement fort pour araser cette extrêmité Sud, comme il me le recommandait (voir message du 2 octobre dernier, dans cette rubrique).

Il me montre aussi à quel point les murs de cette extrêmité Sud sont fatigués. Il suggère donc de prévoir, pour la pièce du rez-de-chaussée, un plafond en béton plutôt qu'en bois.

Je trouve qu'il est là de très bon conseil.

Mais j'aimerais connaître enfin l'opinion de W.F., dont je n'ai plus aucune nouvelle depuis plus de trois semaines (pas plus que de son frère, d'ailleurs).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 10 Novembre 2010
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Maçonnerie-carrelage - Menuiserie - Bâtiment Nord - Ferme et son fournil
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Pour la porte de la ferme comme pour la porte du bâtiment Nord, je suis en plein doute : quelle largeur (maximum ou minimum) devraient avoir les ouvertures dans la maçonnerie si on prévoit 1 ou 2 battants et si ce ou ces battants sont vitrés (comme c'est le cas pour la porte du fournil du manoir, qui est à un seul battant et dont les proportions me conviennent tout à fait).

Je serais prêt à rétrécir la largeur de ces ouvertures si l'esthétique était meilleure. En l'état du chantier, la largeur du trou prévu pour la ferme est de 1,2 m et celle du trou qui existe pour le bâtiment Nord est de 1,3 m.

Or, pour le bâtiment Nord, M. DUVEAU envisage un battant central et, de part et d'autre de celui-ci, des dormants de bois. De mon côté, je suis dubitatif devant l'idée de conserver une large ouverture dans la maçonnerie si, comme dans le projet de M. DUVEAU, l'huisserie "ne suit pas". Je suis cependant conscient que le fait de vouloir des portes vitrées complique le problème : tout n'est pas possible et je manque d'expérience et de repères, à part sur le fournil du manoir pour lequel Nicolas GAUTIER avait conçu des menuiseries qui me conviennent parfaitement :

12 novembre 2010, le fournil du manoir, façade Sud.

Dans l'immédiat et en attendant d'y voir plus clair, j'ai donc interrompu Pascal dans sa tâche sur la maçonnerie de la porte de la ferme. Je lui ai demandé d'aller mettre de l'ordre dans l'écurie où nombre d'outils étaient entreposés sans soin. Voici ce soir une photo qui donne une idée de l'ordre avec lequel Pascal sait travailler :

10 novembre 2010, les outils rangés par Pascal.

Selon le résultat de mes réflexions en cours, il faudra peut-être que Pascal reprenne à zéro la maçonnerie qu'il a commencé à remonter pour la porte de la ferme. Le cas échéant, il faudra peut-être aussi réduire la largeur du trou existant pour la porte du bâtiment Nord.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 12 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil - Météo - Désultoirement vôtre !
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Ne sachant toujours pas quel parti adopter pour les portes, j'ai demandé à Pascal de changer de secteur. Il travaille désormais sur la porte Sud-Est de la ferme, qu'il y a lieu de transformer en fenêtre. Le voici ce matin, sous la pluie qui n'arrête pas de tomber :

12 novembre 2010, une porte de la ferme à transformer en fenêtre.

Sur la photo, on voit les "joints simili joints" dont les prédécesseurs avaient affublé ce bâtiment ; on voit également à quel point leur maçon avait mal travaillé, ne remplissant pas de "colle" tout l'espace disponible entre les pierres.

Remarquons aussi, au passage, la mauvaise qualité des briques blanches et combien elles avaient mal vieilli :

2 novembre 2010, l'usure des briques blanches de la ferme.

Ici comme ailleurs sur cette extension Sud de la ferme, il s'agit de remplacer ces mauvaises briques par du bon matériau, des pierres d'angle en grès.

12 novembre 2010.

Pascal, à qui j'ai remis une copie des plans de la ferme, me fait observer que ceux-ci comportent une erreur au niveau de cette porte à transformer en fenêtre : sur le dessin de la façade, on a l'impression que cette ouverture est nettement plus large que les autres ; or il n'en est rien, elle a 1 m de large, à comparer à 95 cm ou 1 m pour les autres. Cela nous évitera peut-être de démonter entièrement ces dernières. On verra selon ce qu'on découvrira par la suite.

Torchis (1/) :

J'ai emprunté à la "Médiathèque" de Domfront, sur la vive recommandation de la bibliothécaire, un très intéressant ouvrage, "La terre crue en Basse-Normandie, de la matière à la manière de bâtir", édité par le "centre régional de culture ethnologique et technique de Basse-Normandie".

J'y découvre une foule d'informations, très bien présentées et illustrées, qui m'éviteront bien des erreurs quand nous avancerons dans la restauration de l'appentis de la cave et de la "maison de Toutou". Et l'on sait que nous nous apprêtons à passer à l'attaque !

D'abord, un point de vocabulaire que j'ignorais, de sorte que je mélangeais toutes sortes de notions. Je cite :

"Le pisé, terre généralement graveleuse compactée à l'état humide par petits lits successifs dans un coffrage, est fréquemment utilisée en Auvergne et dans la région Rhône-Alpes.

L'adobe, brique de terre mélangée éventuellement à des végétaux, moulée dans des moules en bois et simplement séchée avant d'être maçonnée, est utilisée principalement en Champagne et en région Midi-Pyrénées.

Le torchis, mélange de terre et de végétaux, employé à l'état plastique en remplissage d'une structure bois, est assez répandu sur la partie nord de la France, de la Bretagne à l'Alsace en passant par l'Ain. Cette technique a également été utilisée dans le Sud-Est.

Et enfin la bauge, mélange de terre et de végétaux manié également à l'état plastique sans coffrage pour réaliser des murs massifs et porteurs - à la différence du torchis - se rencontre principalement sur la partie ouest de la France, depuis l'Aquitaine jusque dans l'Avesnois, avec deux épicentres dans le bassin de Rennes et au coeur des massifs du Cotentin."

Le bâti en terre en France.

Je lis un peu plus loin : "Le sud de la Manche et l'ouest de l'Orne constituent une zone de construction à pans de bois et torchis où plusieurs techniques cohabitent : le lattis simple, le lattis double et les éclisses. L'Avranchin présente généralement des techniques plus sommaires - avec seulement quelques poteaux espacés visibles - que celles rencontrées dans les environs de Domfront où les pièces de bois sont plus resserrées."

Répartition du bâti en terre en Basse-Normandie.

Donc, c'est très clair : à la Chaslerie, c'est de torchis exclusivement que nous devons parler.

La composition de la terre est ensuite expliquée de façon très pratique, en mettant l'accent sur le rôle de l'eau et des minéraux argileux, puisque "ce qui différencie la terre d'un mortier classique c'est que sa fraction la plus fine, argileuse, se mêle à l'eau pour jouer un rôle de liant naturel entre les particules. Cette particularité explique que la terre a souvent été utilisée comme mortier, pour maçonner les murs en pierre, sans qu'on ait eu besoin d'ajouter d'autres liants tels que chaux ou ciment."

Ceci, à la Chaslerie, on l'avait bien compris : toutes les pierres des murs, jusqu'au XXè siècle, y ont été montées à l'argile, ni plus, ni moins.

Il est donc important de comprendre la proportion d'argile que contient la terre qu'on se propose de mettre en oeuvre. A cet effet, divers tests simples sont proposés :

- "On mord une pincée de terre et on l'écrase légèrement entre les dents. Si la terre est sableuse, elle crisse avec une sensation désagréable. Si la terre est silteuse, le crissement n'est pas désagréable. Enfin la terre est argileuse si l'on éprouve une sensation lisse ou farineuse."

- "Essai sensitif : Prendre une petite quantité de terre sèche et la frotter à sec dans la paume de la main : une sensation abrasive indiquera une forte présence de sable et de silt. Mouiller petit à petit la terre : si elle dégage une odeur, c'est qu'elle contient des éléments organiques. Laver la paume de la main à l'eau : si la terre se lave facilement et ne colle pas, la terre est sableuse ; si la terre colle et se lave difficilement, la terre est silteuse ; si la terre colle beaucoup, se nettoie difficilement en laissant des traces de coloration et une sensation 'savonneuse', la terre est argileuse."

- "Sédimentation : Dans un récipient transparent d'au moins 0,5 l, mettre 1 volume de terre débarrassée des éléments les plus grossiers et 3 volumes d'eau. Agiter vigoureusement le récipient fermé. Laisser décanter le mélange sur une surface horizontale pendant une heure. Agiter de nouveau le mélange et le laisser décanter. Mesurer huit heures après la hauteur du dépôt ainsi que les hauteurs des différentes couches de sédiments qui se sont déposés en fonction de leur gravité : les sables au fond, puis les silts et les argiles en couches supérieures (...)."

- "Test de résistance à sec : Mouler dans un cercle de plastique une pastille de terre de 3 cm de diamètre sur 1 cm d'épaisseur. Laisser sécher et observer le retrait par rapport au moule. Retrait et fissures sont le signe d'une terre riche en argile. Casser la pastille pour observer la résistance : difficile à casser avec un claquement à la rupture, la terre est argileuse ; difficile à casser mais sans trop d'effort avec possibilité de réduire en poudre entre pouce et index, la terre est sablo-argileuse ; facile à casser et à réduire en poudre, la terre est sableuse ou silteuse."

- "Test du cigare : Débarrasser l'échantillon des éléments grossiers. Mouiller et malaxer la terre de manière à obtenir une pâte homogène. Laisser la terre reposer 1/2 h au moins. Rouler la pâte de manière à obtenir un cigare de 3 cm de diamètre. Poser le cigare sur un plan horizontal et le faire avancer dans le vide jusqu'à sa rupture. Mesurer la longueur du morceau de cigare tombé. Recommencer le test plusieurs fois pour pouvoir valider le résultat : moins de 5 cm, la terre est très sableuse, plus de 15 cm, la terre est très argileuse ; entre 5 et 15 cm, la terre est sablo-argileuse."

Je vous encourage à réaliser ces tests comme nous allons nous y employer de notre côté, bien que je n'aie pas beaucoup de doute sur le caractère très argileux de la terre de la Chaslerie : il suffit de voir les retraits sur le sol de terre battue de la charretterie, alors pourtant que cette terre avait été mélangée à du gravier.

Je serai certainement amené à citer de nouveau ce remarquable ouvrage lorsque nous commencerons à compléter de torchis les colombages des deux dépendances de la cave que j'ai évoquées au début de ce message.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 14 Novembre 2010
Journal du chantier - Plomberie-chauffage - Logis - Bâtiment Nord - Aile "de la belle-mère"
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Je trouve ce soir dans ma boîte aux lettres le message suivant de M. BURIN des ROZIERS que j'avais contacté l'an dernier pour une étude thermique de la Chaslerie. Comme il me l'avait annoncé (voir message du 14 octobre 2009 sous cet onglet), il n'avait pu y consacrer le temps nécessaire car il avait donné, et c'était bien compréhensible, la priorité à un dossier de croissance externe, beaucoup plus important pour lui :

"Bonjour Monsieur Fourcade,

Je reviens vers vous concernant votre beau projet du château de la Chaslerie et notre fameuse étude énergétique ...

Régulièrement je repense à votre projet et je me suis donc décidé à vous faire une proposition.

Je ne suis toujours pas bien disponible avec mes fonctions actuelles de Président de Binaud Thermique Electricité mais je peux vous proposer de faire un break et consacrer un week-end à convenir (par exemple en janvier 2011) au cours duquel je pourrais visiter votre château et rédiger dans le week-end un rapport de bilan (mission courte mais dense).

Pour les tarifs, partons sur l'idée d'une prise en charge de mes frais de transport (km véhicule depuis Cognac). Pour le reste, on verra bien en fonction de la valeur ajoutée que vous considérerez que j'aurais apportée ou non dans le résultat mais je ne compte sur rien en base.

Il se peut très bien aussi que vous soyez parti sur d'autres voies mais je voulais au moins faire cette proposition car je n'aime guère rester au milieu d'un gué.

J'espère aussi que votre santé a évolué favorablement.

Bien à vous

Thierry Burin des Roziers"

Je trouve que, dans ce courriel que je n'attendais nullement, M. BURIN des ROZIERS fait preuve d'une très remarquable conscience professionnelle.

Sa proposition m'intéresse bien sûr. En plus, j'éprouverai un vif plaisir à revoir et recevoir ce parfait gentleman.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 18 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charpente-couverture - Menuiserie - Bâtiment Nord - Ferme et son fournil
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Le menuisier, M. DUVEAU, m'a recommandé que, pour les portes extérieures vitrées qu'il va fabriquer, l'écartement de l'ouverture dans la maçonnerie soit de 102 cm. Cela permettra d'insérer un battant de porte d'un mètre de large, ce qui est le maximum.

De ce fait, l'ouverture de la nouvelle porte Sud de la ferme aura quasiment la même largeur que l'ancienne fenêtre. Nous changerons néanmoins le linteau, substituant du grès au granite à cet endroit. Nous avons en effet retenu une pierre plutôt que du bois car l'expérience montre que les façades Sud sont, avec les façades Ouest, les plus exposées aux aléas climatiques. Et du grès plutôt que du granite car ce dernier était une incongruité sur ce bâtiment.

Il me reste à décider si nous rectifierons de même la porte extérieure du bâtiment Nord. Autrement dit, si nous installerons également une porte vitrée à cet endroit. Je suis assez tenté, car il me semble que cela rendrait plus gaie l'entrée de ce bâtiment.

Voici en tout cas où en était rendu Pascal de ses travaux sur l'extension Sud de la ferme, avant la récente panne de ce site internet, c'est-à-dire avant-hier matin :

16 novembre 2010, état des travaux sur la façade Est de la ferme.

16 novembre 2010, la future porte Sud de la ferme, photo prise de l'extérieur de la façade Est.

Et voici l'avancement de ces travaux cette après-midi :

18 novembre 2010, la fenêtre Est de l'extension de la ferme prend forme.

Je lui ai demandé de prévoir que l'on puisse ranger quelques objets (bouteilles ? salière ?) derrière le banc qui sera accolé à cette fenêtre. Voici ce qui est prévu à cet effet :

17 novembre 2010, pensons au confort !

Sur la façade Est de la ferme, tous les linteaux seront en chêne. Donc nous remplacerons les vieux car ils sont disparates, résultant de campagnes de travaux effectués à la petite semaine et manifestement sans goût, et nous substituerons, par souci d'unité, du chêne au granite du linteau de la nouvelle fenêtre de l'extension Sud.

Ce chêne devra être pris sur la même poutre, ce qui m'incite à relancer Roland BOUSSIN afin qu'il réserve dans notre stock les pièces de bois qui serviront pour la charpente du fournil et de l'extension Sud de la ferme.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 19 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil
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Hier soir, alors que la façade Est de la ferme était trop à l'ombre pour qu'il puisse continuer à y travailler, Pascal a commencé à déplacer les pierres des chambranles de la future porte Sud, afin de leur donner l'écartement de 102 cm que j'avais réclamé. Voici la photo que j'ai alors prise, bien que la pile de mon appareil n'ait plus permis d'actionner le flash (ce qui explique la très mauvaise qualité de cette photo) :

18 novembre 2010, le chambranle gauche en cours de remontage à l'écartement demandé.

En regardant cette image, je me suis persuadé ce matin qu'on était en train de commettre une erreur.

Je viens donc de demander à Pascal de démonter ses débuts de chambranles afin de déplacer cette pierre vers l'extérieur du bâtiment. Après tout, elle est belle, autant qu'on la voie et qu'elle puisse encore remplir convenablement le rôle pour lequel elle avait été taillée !

Le linteau de chêne qu'a posé Pascal sur la fenêtre Sud-Est de la ferme ne me convient pas en l'état. Je le trouve beaucoup trop sec, il jure avec les linteaux voisins :

20 novembre 2010, la fenêtre Sud-Est de la ferme.

Pascal m'a cependant montré qu'il n'avait pas de meilleure pièce de bois dans le stock. Je lui ai donc demandé de vieillir ce linteau à la hachette et à la brosse métallique.

Pascal m'a aussi expliqué ce matin que, sur la partie centrale de la façade Est de la ferme (c'est-à-dire la plus ancienne), la restauration des ouvertures imposera de faire tomber le parement extérieur de pierres pour le remonter avec de bons matériaux. Il m'a convaincu que, si nous ne procédions pas de la sorte, la solidité du bâtiment en serait affectée. Je lui ai donc donné mon accord.

Ce nouvel exemple illustre que la restauration de vieilles maçonneries montées à l'argile entraîne souvent beaucoup plus loin qu'on ne l'aurait imaginé au départ. Bien entendu, cette complication aura des incidences sur le calendrier des prochains travaux.

Puisqu'à la réflexion, j'ai décidé de faire poser une porte vitrée sur le bâtiment Nord du manoir, il va falloir réduire la largeur de l'ouverture correspondante. Or l'électricien que je viens de retenir pour prendre, dans ce bâtiment, le relais d'un collègue défaillant est prêt à intervenir dans deux semaines ; il faut donc que je demande à Pascal de s'occuper, toutes affaires cessantes, de la maçonnerie de cette porte. Dès que cette maçonnerie sera achevée, le menuisier DUVEAU pourra commencer la fabrication de l'huisserie que je lui ai commandée. Une fois l'électricien passé, le plombier pourrait poser ses tuyaux de chauffage par le sol et déplacer la chaudière actuelle vers la pièce du rez-de-chaussée de la tour Louis XIII. Au printemps, le peintre DUBOURG devrait revenir s'occuper du dressing de l'étage du bâtiment Nord ; il pourrait alors peindre la nouvelle porte de M. DUVEAU.

Dans ce contexte, il serait raisonnable que nous nous fixions comme objectifs à atteindre par Pascal avant Noël, outre le rétrécissement de cette porte du bâtiment Nord, la finition des travaux sur les trois ouvertures du rez-de-chaussée de l'extension Sud de la ferme. Après quoi, il serait temps de songer au plafond de la future cuisine de la ferme et aux ouvertures de la façade Est de la partie centrale du même bâtiment.

Comme il est prévu que Roland BOUSSIN revienne au printemps installer la charpente restaurée du fournil de la ferme et poser les tuiles correspondantes, il pourrait alors découvrir l'extension Sud de la ferme avant que Pascal n'en arase la maçonnerie jusqu'au niveau des sablières du reste de ce bâtiment.

Quant au forgeron, Roland FORNARI, il serait souhaitable, pour le bon ordre du dossier de la subvention reçue pour les grilles de la façade Est du manoir, qu'il ait posé ces dernières avant la fin de l'année. Mais, à dire vrai, mon programme 2010 de travaux est déjà tellement chargé que je ne verrais pourtant pas trop d'inconvénients à ce qu'il continue à prendre tout son temps ; je ne le relancerai donc pas dans l'immédiat.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 23 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Electricité - Bâtiment Nord - Ferme et son fournil
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Comme je le lui avais demandé, Pascal a "fatigué" le linteau neuf de la fenêtre Sud-Est de la ferme :

23 novembre 2010, la fenêtre Sud-Est de la ferme.

Dans l'immédiat, il s'occupe de la porte Sud de cette dépendance. Sur la photo suivante, on voit que c'était une bonne idée de faire ressortir la pierre de seuil. Pascal pense, cette fois-ci, à incorporer dans sa maçonnerie des gaines pour les fils électriques...

23 novembre 2010, la porte Sud de la ferme.

Enfin, il m'assure que l'ouverture de la porte du bâtiment Nord du manoir aura été réduite en largeur d'ici la fin de la semaine prochaine.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 24 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse - Bâtiment Nord
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Ce matin, Bernard a tondu l'herbe devant le manoir. Ce sera la dernière fois de l'année :

24 novembre 2010, dernière tonte de l'année.

De son côté, Pascal a commencé à intervenir sur la porte extérieure du bâtiment Nord :

24 novembre 2010, début des travaux de rétrécissement de la porte extérieure du bâtiment Nord.

En milieu d'après-midi, outre le linteau, tout le côté droit a été démonté, parfois au marteau-piqueur :

24 novembre 2010, fin du démontage du chambranle droit de la porte extérieure du bâtiment Nord.

Je précise que le marteau-piqueur était nécessaire uniquement là où Pascal était déjà intervenu, il y a quelques mois, lorsque nous avions changé la pierre de seuil.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 25 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Electricité - Bâtiment Nord
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Le chambranle droit de la porte extérieure du bâtiment Nord est en cours de remontage ; cette fois-ci, nous n'aurons pas oublié l'électricité :

25 novembre 2010, porte extérieure du bâtiment Nord.

Le soir étant tombé vite aujourd'hui, Pascal a dû s'interrompre plus tôt que d'habitude. Il a dû retailler le granite du dessus car je lui avais demandé, comme d'habitude, d'ouvrir l'embrasure de la porte. Voici où il en est rendu en fin de journée :

25 novembre 2010 en fin de journée de travail.

Roland BOUSSIN est revenu aujourd'hui à la Chaslerie pour compléter les échafaudages du fournil de la ferme, en compagnie de son gendre et bras droit, Franck LIEGEAS :

26 novembre 2010, pose des échafaudages sur le fournil de la ferme.

Nous avons discuté du calendrier de ses futures interventions. Son équipe devrait restaurer à l'atelier la charpente du fournil pendant les prochaines semaines. Il faudra qu'au préalable, il aille récupérer des poutres qui m'ont été vendues sur les conseils de Jean LEMARIE, mon ami antiquaire-brocanteur.

Roland me promet son retour à la Chaslerie pour la fin janvier, afin de commencer sur place les travaux de charpente et de couverture de ce fournil. Je lui ai demandé qu'à cette occasion, il découvre l'extension Sud de la ferme, afin que Pascal puisse ensuite restituer son aspect de longère. Dans cette perspective, il serait souhaitable que Lucyna GAUTIER, l'architecte, puisse dessiner les lucarnes destinées à remplacer les fenêtres du 1er étage de cette extension ; Roland BOUSSIN m'indique toutefois qu'elle a dû repartir en Pologne, pour y être au chevet de sa mère.

En discutant avec Roland, je me suis aperçu que la charpente du corps de la ferme avait bougé. Cela m'est apparu au niveau de la sablière Ouest :

26 novembre 2010, vue des sablières Ouest de la ferme.

Roland m'a expliqué que ce désordre était dû aux travaux réalisés à l'intérieur du bâtiment. Nous y avons en effet retiré des sommiers et deux cloisons intérieures, de sorte que le poids de la couverture a tendance à faire s'écarter les murs. En raison des délais courus entre cette modification, il y a quatre ans déjà (comme le temps passe vite, à la Chaslerie !), et la reprise qui n'est toujours pas intervenue, le désordre risquerait de se développer si nous n'y parions vite. Il va donc falloir remonter prioritairement l'une des cloisons intérieures. Voici donc une mauvaise nouvelle mais, heureusement, nous nous sommes aperçus du problème à temps.

Avec Roland, nous avons également programmé ses travaux sur les écuries du manoir avant la fin de 2011. A défaut de respecter cette échéance, je risquerais en effet de perdre le reliquat de la subvention accordée par le conseil général de l'Orne et ce serait stupide. Je vais cependant tâcher d'obtenir du conseil général qu'il relâche cette contrainte, assez gênante en l'état de mes autres priorités.

De son côté, Pascal a fini de remonter le jambage droit de la porte extérieure du bâtiment Nord :

26 novembre 2010 à 16 heures.

La photo suivante permet de mieux voir en quoi a consisté son intervention :

26 novembre 2010, vue de la porte extérieure du bâtiment Nord en cours de remontage, prise de l'intérieur du bâtiment.

L'embrasure de la porte a été nettement ouverte et ... nous avons pensé en temps utile à l'électricité !

Quant à Bernard, il a achevé de couper l'herbe devant le manoir :

26 novembre 2010, Bernard à la débroussailleuse et en tenue de combat !

Tout est donc en ordre pour dimanche prochain (après-demain) à 11 h 30 : il y aura alors messe en latin à la chapelle de la Chaslerie, qu'on se le dise !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 29 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Bâtiment Nord - Météo - Désultoirement vôtre !
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Par un froid de -5° C, Pascal est en train de démonter le chambranle gauche de la porte extérieure du bâtiment Nord :

29 novembre 2010, la porte d'accès au bâtiment Nord.

A la visiteuse du site qui m'a dit s'y perdre entre toutes les ouvertures en cours de restauration simultanée, je destine la photo suivante, à rapprocher de celle diffusée ici le 6 novembre dernier :

29 novembre 2010, le bâtiment Nord vu de la cour.