Par corps de métier

Je cherche toujours à donner un certain rythme aux travaux de la Chaslerie. C'est un bon moyen pour entretenir une saine émulation entre les artisans et mes employés.

Ainsi, dans la perspective de la venue de TF 1 dont on a été avisés (comme raconté dans la rubrique "Sujets divers") avec un très bref préavis, j'avais demandé à Pascal MAIZERAY de "mettre le paquet" pour avancer dans le dallage des plateformes en cours, et à l'équipe de Roland BOUSSIN de réviser les couvertures non encore restaurées et dont les ardoises se détachent lors des coups de vent. Ils ont fait le nécessaire. En particulier, Pascal est arrivé deux jours de suite sur le chantier aux premières lueurs de l'aube, pour profiter de la température encore fraîche. De son côté, Bernard a coupé l'herbe aux abords immédiats du manoir et aussi en bordure de la départementale. C'était nickel. Je les en remercie.

La prochaine grande étape que je leur ai signalée sera assurément le 26 juillet prochain, en vue de la fête qu'on commence à organiser (voir "Vie de l'association"). Il faudrait alors que l'équipe de Roland BOUSSIN ait achevé son intervention sur la charretterie et que le sol de cette dernière ait pu être restauré par Pascal. Ceci pose la question de la date de réalisation du drainage de la cave, puisque ce dernier débouchera dans le drainage à prévoir de la charretterie. J'ai le souci de ne pas défoncer la pelouse avant le pique-nique du 26 juillet.

L'étape suivante sera le dimanche des "journées du patrimoine" de 2010. J'ai demandé à Roland FORNARI d'avoir fabriqué et installé à cette date les grilles que je lui ai commandées pour la façade Est du manoir. Il est actuellement débordé et tarde à me soumettre ses plans pour la grille qui sera implantée sur le mur entre la chapelle et le manoir, au passage entre l'avant-cour et la terrasse. J'ai souhaité quelque chose de beau et qui mette en évidence l'écu des LEDIN. Il y réfléchit encore.

D'ores et déjà, je pense à planifier les travaux à venir sans omettre mes perspectives fiscales, sujet qui pourrait être mouvant dans le contexte d'austérité qui se développe actuellement. Pour les journées du patrimoine de 2011, j'aimerais avoir restauré (terrassements et plantations), l'allée principale de la Chaslerie. Je viens d'étudier les textes et je n'y ai vu nulle part l'obligation de déposer une demande de permis pour une restauration d'allée. J'interroge donc les experts de "la Demeure Historique" pour en avoir le coeur net. Il y aura peut-être lieu que je demande à Anne CHEVILLON, l'architecte des bâtiments de France, ce qui précisément lui a fait me recommander de me soumettre à cette formalité. Je vais devoir aussi collationner des devis pour ces travaux afin de monter un dossier de subvention, s'il reste encore des crédits dans les comptes de l'Etat.

Très mauvaise nouvelle : lors de sa dernière visite ici (pour l'enregistrement de TF 1), Roland BOUSSIN m'a signalé l'apparition d'un champignon suspect à l'intérieur de la pièce qui nous sert actuellement de cuisine, c'est-à-dire au rez-de-chaussée du colombier. Je n'y avais pas prêté attention jusque là. J'ai envoyé ce matin un mail, avec photos, à Anne-Marie RUSIG, mon professeur de mycologie à Caen, en lui demandant son avis. Voici sa réponse : "C'est de manière malheureusement bien particulière que vous continuez à vous intéresser à la mycologie car d'après les photos, je pense reconnaître la mérule (Serpula lacrimans) qui est un champignon lignivore redoutable qui se nourrit de la cellulose du bois. Il se développe rapidement jusqu'à 10 cm par semaine dans des conditions favorables : humidité associée à l'obscurité et à une mauvaise ventilation. Il s'attaque aux bois et aussi aux maçonneries. Sans vouloir être trop alarmiste, cela peut devenir dramatique pour votre habitation. En principe, l"éradication de ce champignon est réglementée. Seules des sociétés spécialisées ("diagnostics et expertises" souvent également spécialisées dans la lutte contre les termites) peuvent intervenir. Dans un premier temps, vous pouvez tenter de ralentir sa prolifération en assurant une ventilation suffisante dans le bâtiment. Sur Internet vous trouverez les références sur ces sociétés qui utilisent des traitements à base de fongicides. Le site du CTBA est intéressant. Il y a également beaucoup d'informations diverses sur la mérule."

Il n'y a en fait qu'une société habilitée à traiter la mérule dans la Basse Normandie et les autres départements limitrophes de l'Orne. Elle est basée dans la Manche. Je les ai contactés et ils ont immédiatement répondu. Ils doivent passer très prochainement pour voir ce qu'il en est et préparer un devis.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 7 Juillet 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charpente-couverture - Charretterie
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Thierry et son collègue finissent de poser les tuiles sur la charretterie. Ce sera terminé vers la fin de la semaine.

Ils ont déjà retiré les échafaudages devant le préau, ce qui a permis à Pascal, dès hier, de commencer à recouvrir le sol de 15 bons centimètres d'un béton de terre et de gros gravier. La terre provient des confins de la parcelle Nord de la Chaslerie. C'est Maxime, en congés donc de retour ici, qui l'extrait avec le gros tracteur et qui prépare le mélange à la bétonnière.

Nous devrions donc tenir le délai imparti pour achever le gros-oeuvre de la charretterie avant le pique-nique du 25 juillet prochain. Il y aura cependant un travail de maçonnerie délicat à entreprendre auparavant, pour accompagner les dénivellations du terrain. Mais Pascal ne manque pas de bonnes idées en la matière.

1 - Le compte à rebours pour les festivités de la Sainte Anne (dans deux semaines) a commencé.

J'arrose l'herbe brûlée par la sécheresse devant le manoir en espérant qu'elle aura le temps de reverdir pour le 25.

Les couvreurs ayant fini leur tâche sur la charretterie, Pascal en a, sur 15 à 20 centimètres d'épaisseur, recouvert le sol d'un mélange de gros gravier et de terre battue. En séchant, celle-ci craquèle beaucoup mais Pascal me dit que ce n'est pas un problème. Devant le préau, il dalle en ce moment le sol, afin de réaliser une plate-forme, légèrement inclinée vers l'extérieur et de 2 mètres de large. Maxime l'assiste dans ce travail.

Il reste encore à évacuer des matériaux de construction épars derrière ce bâtiment et à aménager un glacis de terre au pied de son pignon Est. On compte sur Bernard pour s'acquitter de ces tâches dès qu'il voudra bien réapparaître ici.

2 - L'expert HUMIDITEC, contacté le 6 juillet dernier (comme relaté ici), est passé dès ce matin à la Chaslerie pour contrôler l'état sanitaire des bois et des maçonneries des bâtiments.

J'ai montré tous les endroits où des champignons lignivores avaient pu apparaître, dans chacun des bâtiments du manoir (à l'exception de la chapelle et de la charretterie où, manifestement, il n'y a pas de problème). Nous sommes montés dans les étages là où il y en a.

Les nouvelles sont très rassurantes. Dans la cave, les traces blanches résultent de fientes du hibou qui y niche, ce qui est sans risque. Dans le colombier, un traitement à base de fongicides est à prévoir ; il pourra être réalisé d'ici deux ou trois semaines. Dans la ferme, un traitement pourra être appliqué mais la situation est d'ores et déjà sous contrôle. Ailleurs, rien n'est à signaler.

Je remercie bien évidemment Roland BOUSSIN et Anne-Marie RUSIG pour m'avoir alerté et conseillé utilement dans la résolution de ce problème.

1 - Les prévisions de la météo ont tendance à s'améliorer pour dimanche après la matinée, semble-t-il. Heureusement car Maxime n'a pu joindre son oncle de Rouellé, de sorte que nous n'aurons pas de tentes.

2 - Le nouveau plombier a réussi à remettre en fonctionnement les toilettes sous le grand escalier. Je révèle donc l'identité de ce champion : M. DELTA (P.S. : ce nom a été changé par souci de discrétion car cet individu s'est ultérieurement révélé quelque peu vindicatif bien que toujours incapable de rigueur) !

3 - FR 3 m'a téléphoné hier. Ils ont l'intention de couvrir l'événement. Je leur ai clairement recommandé d'être là le dimanche mais il n'est pas impossible qu'ils préfèrent le lundi, cela dépendra de la disponibilité de leur équipe de tournage.

Gisèle a entendu dire qu'un journal de la Mayenne évoque notre fête. Je ne sais où ils ont pêché l'info car je n'ai eu aucun contact dans ce secteur. Cela prouve que le "buzz" fonctionne et c'est tant mieux !

4 - Groupama vient de m'adresser un courriel. Ils acceptent finalement d'assurer nos festivités. Quand j'écrivais que ce site avait des vertus puissantes, je disais vrai... Merci donc à Mme BADEUIL pour son efficace travail de persuasion auprès de ses collègues, et merci à Groupama !

5 - Carole est arrivée ce matin de Paris. Telle un général en chef sur le front des troupes, elle a commencé par réunir toutes nos forces vives (Bernard, Gisèle, Pascal, Maxime et Claude) dans la pièce qui sert actuellement de cuisine et là, entre cafés et croissants dont elle s'était approvisionnée sur la route, elle a distribué les rôles. L'accent est mis sur la sécurité des personnes et des biens, le reste en découle. Quant à moi, je n'ai plus qu'à m'effacer, mission accomplie... Pour l'instant, du moins...

6 - Je signale enfin que la prochaine AG de l'association se déroulera après le 18 août prochain, ceci afin de pouvoir y bénéficier des conseils de Michel POUSSIER pour le lancement de notre concours de photographies déjà évoqué ici.
1 - D'abord, des détails sur notre journée d'hier.

1ère remarque : les services de la météo se sont complètement trompés, on peut dire qu'il a fait beau pendant toute la fête. Le soleil est même revenu tôt et nous avons eu un très bel après-midi d'été. Pourtant, d'après msn, à moment donné, la probabilité d'averse dans le Domfrontais était montée à 90 %...

2ème conclusion : cette première "Sainte Anne à la Chaslerie" a connu un vif succès. Dès le début du pique-nique, nous avons compris que nous éviterions l'échec, même si ce n'est pas au moment du pique-nique lui-même que le public est venu en masse (sur cette observation, les avis divergent : Carole considère en effet que le succès était assuré dès le déjeuner, avec des gens disséminés un peu partout aux alentours). Avant que j'aie pu goûter aux tartes et cerises prévues par Carole, alors que notre joueur de cornemuse en grande tenue écossaise (tartan rouge des Stewart, le clan de sa mère) commençait à évoluer entre les tables, tournant autour de chacune en tirant des accents mélancoliques de son instrument, un couple m'a demandé de jeter un coup d'œil sur l'intérieur de la chapelle. Nous y sommes allés et là, pendant trois heures au moins, je n'ai pu m'en extraire car les gens y entraient à jet continu, en rangs serrés, avant d'en sortir par la terrasse. Je n'ai donc pu compter moi-même le nombre de voitures sur les parkings mais l'on m'a dit qu'à moment donné, il devait y en avoir 150, ce qui devait représenter près de 500 personnes sur le site simultanément. D'après ce qui m'a été dit, on a certainement dû recevoir, quelle que soit la façon de compter, entre 500 et 800 personnes dans l'après-midi. Eric ANDRE était enchanté, sa buvette ne désemplissait pas. Bref, il y avait tant de monde que j'ai remarqué dans le flot de visiteurs plusieurs personnes dont, pour des raisons diverses, je n'attendais assurément pas la venue ; les retrouver ici était donc chaque fois une très bonne nouvelle et un signe de succès...

Il n'y a eu aucun incident, tout le monde était ravi, Carole et moi avons vite croulé sous les compliments. Les visiteurs sont venus surtout de La Haute Chapelle et des communes avoisinantes. Quand je demandais comment on avait eu connaissance de l'existence de cette fête, on me répondais le plus souvent "par le Publicateur" ou bien "par les affichettes".

Chacune des animations prévues au programme a plu au public réuni là, dans l'atmosphère familiale et bon enfant que nous avions souhaitée.

Les danseurs du "Trou Normand" étaient magnifiques, les coiffes des dames et des demoiselles du groupe étaient immaculées, parfaitement amidonnées et repassées, les messieurs faisaient honneur au pays.

Le conteur OZEGAN a su charmer, presque envoûter petits et grands. Le regard des enfants était émerveillé pendant qu'il narrait des légendes du temps jadis en caressant sa lyre médiévale. Il nous a également gratifiés d'un concert de psaltérion dans la chapelle. Il jouait aussi d'une cornemuse ancienne en buis très finement ciselé et ornementé d'incrustations de corne de vache et de détails sculptés en os. L'écossais Stefan JAKUBOWSKI (un résident de Saint Bomer-les-Forges) lui répondait fort galamment avec son instrument moderne.

Sylvie BEAUMONT, la très douce et jolie potière de Ger, rassemblait dans un coin de la cour les plus jeunes pour leur faire modeler de petits épis de faîtage et autres figurines qui trôneront longtemps, à n'en pas douter, parmi les "oeuvres d'art" dont sont parfois gratifiés les parents...

Enfin, les artisans d'art ont pu donner de multiples exemples de leur savoir-face, Roland BOUSSIN et Roland FORNARI (désormais promus vedettes du petit écran depuis leur récent passage au 20 heures de TF 1) ont montré des ardoises coffines, ou comment tailler les épaisses ardoises "Armen", ou encore quelques chefs-d'oeuvre de ferronnerie.

De leur poste habituel au fournil du manoir, Jean et Sylvie LEMARIE ont vendu, entre autres, beaucoup de dessous féminins d'autrefois aux danseuses du "Trou Normand" qui pourront ainsi agrémenter, plaisamment à n'en pas douter, leurs ravissantes tenues.

3ème conclusion : sans préjuger des débats qui se dérouleront bientôt dans le cadre d'une AG de l'association, il paraît probable que nous rééditerons l'an prochain et, espérons-le, les années suivantes, cette "fête de la Sainte Anne à la Chaslerie". La demande est là, à l'évidence, et l'offre de nouveaux spectacles aussi. Dès cette première édition, toutes les difficultés matérielles ont été surmontées, ce qui est de très bon augure pour des festivités ultérieures...

2 - Maintenant, des nouvelles sur ce lundi, puisque les festivités y continuaient.

La tonalité en était plus recueillie puisque le moment fort en était, en présence de l'artiste, Pascal POIRIER, l'inauguration de la statue de la Sainte Anne, avec toute la pompe requise par l'importance de l'événement.

Michel d'ARGENT, son fils et leurs amis, en grand uniforme de vénerie, ont rythmé la cérémonie aux accents de leurs trompes de chasse.

Ensuite, un pique-nique "tiré du panier" nous a réunis à proximité de la cave du manoir et là, une nouvelle fois, nos sonneurs de trompe (qui avaient, chaleur oblige, tombé la veste et qui ne portaient plus leur bombe) se sont relayés pour nous donner la sérénade.

Notre ami Ecossais, qui arborait ce lundi le tartan vert foncé des Murray of Atholl, le clan de sa bisaïeule, a repris son parcours entre les tables, concluant toujours ses interventions d'un parfait salut militaire à la mode des Scots Guards puisqu'il a été formé à son art par un major de ce Régiment.

J'avoue que, du côté de Carole et surtout de moi, il y a eu un certain flottement dans l'organisation de nos interventions d'aujourd'hui. La nuit précédente avait en effet été brève, tant nous nous étions survoltés pour les réjouissances du dimanche. Il semble que nos invités de ce lundi ne nous en aient pas tenu rigueur, et nous les en remercions.

3 - Hier comme aujourd'hui, j'ai pris de nombreuses photos. Il ne m'est pas encore possible de les incorporer dans ce blog mais, avec Thomas TALBOT que je dois revoir demain, nous allons tâcher de remédier à cela, c'est promis !

Si des participants à nos fêtes pouvaient nous communiquer leurs propres photos par courriel à penadomf@msn.com, nous serions heureux d'en faire apparaître certaines à ce site internet, qu'on se le dise !
Après les festivités de la Sainte Anne, la vie reprend son cours normal sur le chantier.

Pascal, qui sera encore aidé par Maxime pendant 4 semaines, a bien l'intention de finir bientôt les maçonneries du fournil de la ferme (achèvement des murs pignons et restauration du four). Il est probable qu'ensuite, il travaillera au drainage extérieur de la cave.

Bernard aura pour tâche principale, durant les prochaines semaines, d'arroser les arbres qui souffrent le plus de la sécheresse, notamment le jeune séquoïa au centre d'un cadran celtique, les hêtres des allées autour du manoir et les jeunes pommiers proches de la départementale. Pour ce faire, il utilisera la citerne que vient de réparer Maxime et pompera l'eau nécessaire dans le Beaudouët. Il faudra également qu'il coupe les "chardrons" près de la départementale et qu'il commence, notamment si la sécheresse cesse enfin, à couper l'herbe dans les plantations au Sud du manoir.

Quant à Roland FORNARI, le forgeron d'art, il vient de me prévenir que, pour les prochaines Journées du Patrimoine, il ne pourrait avoir posé la grille commandée pour le passage dans le mur entre le manoir et la chapelle. Il a en effet trop de travail en ce moment. Pour moi, ce n'est pas une mauvaise nouvelle pour des raisons fiscales qu'il serait fastidieux d'évoquer ici (tenant au très probable relèvement prochain du taux de la T.V.A. sur les travaux qui y sont soumis, ce qui n'est pas le cas des travaux confiés à cet artisan).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 29 Juillet 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charretterie - Ferme et son fournil
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Quelques photos valant mieux qu'un long discours, voici l'état du chantier ce matin...

Pascal poursuit la restauration du fournil de la ferme

Il maçonne les pierres dont l'approvisionne, mètre en main, le toujours souriant Maxime...

Claude, notre jeune retraité, est venu, en tenue de baigneur, vérifier si tout allait bien après le pique-nique. Il n'a pu s'empêcher de reprendre les outils pour donner un coup de main et finit le rejointoiement de la charretterie

Voici donc où nous en sommes rendus des travaux sur le fournil de la ferme...

et sur la charretterie...

La restauration du fournil de la ferme se poursuit. Le travail est assez lent comme le montre la photo suivante, à comparer à celle du 29/7

Il est vrai que les échafaudages ne facilitent pas la tâche de Pascal et Maxime, d'autant que la maçonnerie comporte un conduit de cheminée qui doit pouvoir rester opérationnel. A cet égard, Carole vient d'avoir la bonne idée de transplanter dans ce fournil l'insert qui ne sert à rien dans mon bureau (au 1er étage de la tour Louis XIII du manoir), pour insuffisance de la longueur du tube d'évacuation des gaz brûlés ; dans le fournil, on pourra l'installer convenablement, d'autant que le four est décentré par rapport au conduit (et même par rapport au bâtiment ainsi que le confirme la photo suivante)


A l'aide des photos dont je dispose par ailleurs, je calcule qu'en 5 jours de chantier où ils n'ont pourtant pas été gênés par une chaleur excessive comme les jours précédents, Pascal et Maxime ont remonté moins de 6 m3 de maçonnerie, certes à double parement et sur une épaisseur de mur de 60 cm, ce qui correspond à un travail soigné.

Au départ, Pascal avait imaginé que la restauration des maçonneries de ce bâtiment prendrait deux mois : il s'était donc bien trompé.

Mr T. (voir le P.S. ci-après), mon fils aîné, est arrivé hier à la Chaslerie pour passer quelques jours de congés. Le voici en pleine décontraction ce soir :

Nous n'avons pas tardé à évoquer le sujet qui fâche : la poursuite de la restauration de la cave. Souhaitant sans doute mettre d'emblée les choses au point, Mr T. m'a confirmé qu'il refuserait de financer de quelconques travaux sur ce bâtiment tant que je maintiendrais mon opposition à ce qu'il y fasse percer deux nouvelles fenêtres.

Pour éclairer le débat, voici d'abord dans quel état se trouvait la cave de la Chaslerie durant l'été 1991, peu après notre achat.[img:500]1991_07 cave[/img] Il avait en effet fallu faire intervenir des engins de terrassement pendant deux mois pour dégager les abords de tous les arbres morts, clôtures à l'abandon et ronces qui les encombraient. Comme on le voit, sur la façade Nord de la cave, il n'y avait qu'une lucarne, d'ailleurs en état pitoyable.

Sur la façade Sud, il n'y en avait aucune et le lierre avait, là aussi, commencé son travail de sape :[img:500]photo (252)[/img]Lors de la restauration de la couverture de la cave, dès 1992, le nombre des lucarnes est passé de 1 à 4, comme le montre la photo suivante de la façade Sud en 1997.[img:500]1997_11_16 27[/img]Voici les travaux que j'ai fait réaliser en 1998 (il y avait encore un hideux fil électrique que j'ai fait enfouir depuis), à savoir le percement de deux ouvertures sur le pignon Est et d'une troisième sur la façade Sud (ces ouvertures correspondent les deux premières à la future chambre du rez-de-chaussée, la troisième à son futur cabinet de toilettes)[img:500]1998_03_14 5[/img]et l'agrandissement de la fenêtre de la future cuisine[img:500]1998_04_21 7[/img]Voici l'état du chantier en 2009. On voit sur la photo suivante que les murs ont été rejointoyés et que j'ai aussi commencé à faire restaurer l'appentis sur le pignon Ouest, de manière à pouvoir y abriter à terme la chaufferie de la cave ainsi que le matériel électro-ménager bruyant ou trop encombrant :[img:500]2009_06_14 3 bis[/img]Et enfin, voici une photo prise ce matin, par temps de pluie (où l'on voit que j'ai récemment fait ajouter une ouverture supplémentaire sur le pignon et au niveau du grenier ; accessoirement, on peut noter qu'au printemps dernier, les rosiers ont été enlevés afin de permettre les prochains travaux de drainage extérieur de la cave) :

Tous ces travaux ont été effectués en plein accord avec l'administration des affaires culturelles et, au moins à mon sens, en veillant scrupuleusement à ne pas dénaturer l'esprit des lieux, cave et manoir obligent.

Pour en revenir à notre débat actuel, Mr T. souhaite que, sur la façade Sud, il y ait, à gauche de la porte d'entrée dans le bâtiment, deux fenêtres au lieu d'une (ceci correspondrait au living) et qu'à droite de cette même porte, il y en ait une à la place d'une toute petite, d'origine (ceci correspondrait à une chambre).

J'ai fait valoir à Mr T. qu'en retardant les travaux, il perdrait sans doute toute possibilité de tirer parti d'un régime fiscal qui pourrait bien ne pas durer. J'ai rappelé que le permis de construire obtenu pour cette cave, sur les plans d'un architecte des bâtiments de France, ne prévoyait qu'une fenêtre supplémentaire par rapport à l'état présent, pour la future chambre du rez-de-chaussée. J'ai indiqué qu'après avoir chaulé les murs comme il convient à l'intérieur du bâtiment, Mr T. pourrait fort bien en éclairer les pièces comme il l'entendrait, y compris avec des lampes halogènes, très efficaces. J'ai ajouté que, dans d'autres bâtiments de la Chaslerie, mes prédécesseurs avaient déjà percé de multiples ouvertures et que le résultat en était, chaque fois, laid extérieurement et pratiquement irréversible, de sorte qu'il paraissait urgent de ne rien faire de plus en ce domaine.

Mr T. a maintenu sa position. Il souligne que ce qu'il souhaite correspond ni plus ni moins à ce que l'architecte des bâtiments de France en question avait prévu sur son avant-projet. Il prétend que c'est en toute bonne foi et sur la base de cet avant-projet qu'il a accepté d'acheter le cave en vue d'en poursuivre la restauration à ses frais. Sachant ma hâte de connaître ma descendance, il insiste enfin sur le fait que, sans ces ouvertures, jamais une jeune fille n'accepterait de le suivre dans cette cave. Sa mère et sa grand-mère maternelle lui donnent raison.

On voit qu'il y a là deux conceptions qui peinent à s'accorder.

J'ai donc reconsidéré le problème et voici le fruit de mes réflexions : je suis, moi aussi, tout-à-fait d'accord avec le point de vue de Mr T. et de ses alliées pour la circonstance ; il ne faut surtout forcer personne à restaurer un monument historique et j'avais à l'évidence été trop pressant, tant est grand mon désir d'organiser un relais rapide.

Je prends donc acte de la position de Mr T. : puisque c'est ainsi et au moins de mon vivant, il n'y aura sans doute pas de travaux supplémentaires à la cave. Je mets toutefois de côté le drainage extérieur, de manière à ce que ne se gâtent pas davantage les vieux papiers et matériaux divers que, pour l'heure, je stocke là, ainsi que la finition des colombages de l'appentis et de la "maison de Toutou", afin d'éviter la détérioration de leur bois. Ces deux opérations se feront le plus vite possible désormais, bien entendu à mes seuls frais.

Mr T. m'invite à ne pas refermer déjà le dossier. Il entend déposer prochainement une demande de permis de construire modificatif. Il sait que je ne coopérerais pas et qu'en particulier, je ne mettrais pas mes employés ni mon expérience de maître d'œuvre à sa disposition pour réaliser des travaux que je n'approuverais pas.

Les visiteurs du site auraient-ils un avis ?

P.S. du 12 décembre 2013 : La censure veille. J'ai dû, ce jour, faire disparaître le prénom de mon aîné pour y substituer ce "Mr T.". Il paraît que ces choses-là "doivent rester dans un domaine strictement privé (souligné)". Inutile que j'indique ce que je pense de cette pusillanimité.

Le mauvais temps a gêné Pascal et Maxime dans la poursuite de la restauration du fournil de la ferme. Ils viennent à peine d'en remonter le conduit de cheminée du pignon Ouest.[img:500]2010_08_11_13 bis[/img]Ils ont néanmoins commencé à installer les échafaudages nécessaires pour le pignon Est.

J'ai demandé à Pascal de prévoir, dans ce pignon Est, une niche de manière à ce que nous puissions y installer la statue non identifiée qui, jusqu'à l'arrivée de la Sainte Anne en juin dernier, trônait dans la niche extérieure de la chapelle du manoir. Cette statue de calcaire étant en mauvais état, c'est Morgane POIRIER, la fille aînée du sculpteur de la Sainte Anne, qui doit la restaurer (elle vient d'être admise à un difficile concours administratif de restauratrice de statues pour les musées) :

Si le mauvais temps devait continuer, il faudrait néanmoins que Pascal et Maxime aient de quoi s'occuper, puisque je les paye à l'heure. En l'état du chantier, il n'y a pas de travaux à réaliser à l'abri ; en particulier, la poursuite de la restauration intérieure du bâtiment Nord est conditionnée dans l'immédiat par l'intervention du plombier (qui doit poser le système de chauffage par le sol au rez-de-chaussée et par des radiateurs à l'étage), puis par celle d'un électricien (celui que j'ai contacté semble avoir du mal à organiser son planning - problème connu, c'était déjà le cas de son oncle...-).

J'envisage donc de demander à Pascal d'installer un parapluie au-dessus du puits de la ferme, de manière à pouvoir en restaurer confortablement la maçonnerie. Il faudrait rétablir la construction en forme de pain de sucre, typique des puits du secteur. Voici d'ailleurs deux photos d'un puits distant de moins de 500 mètres de la Chaslerie, qui montrent à quoi je pense :

Il va donc falloir retrouver la pierre conique du sommet, ce qui ne va pas être facile dans notre capharnaüm...

Le mauvais temps n'ayant pas que des inconvénients, Bernard a pu cesser d'arroser les hêtres, charmes et fruitiers qui souffraient le plus. Il s'est donc translaté dans une parcelle au Nord du manoir, le long du Beaudouët ; là, il coupe les "doches" et les "chardrons" qui envahissent les plantations d'il y a deux ans.

Ce faisant, Bernard a remarqué le passage fréquent de rongeurs le long de la rive du ruisseau qu'ils ont largement sapée. Il a donc placé son piège, des pommes servant d'appât. En 3 jours, il vient d'attraper 9 bestioles, rats, rats musqués ou ragondins.

Voici le piège en position ce matin ; comme on le voit, un ragondin y était pris :

Et voici ce ragondin aux pieds de Bernard : un gros pépère, assurément, et bien dodu (le ragondin, pas Bernard), ce qui montre à quel point on peut prospérer à la Chaslerie ! Ses longues incisives orange étaient impressionnantes...

Tôt ce matin, Pascal et Maxime ont démonté l'échafaudage qui se trouvait à l'intérieur du fournil de la ferme, le long du pignon Ouest. Avant cette opération, il fallait en effet que le rejointoiement des parties hautes de ce pignon soit achevé. C'est chose faite, comme le montre la photo suivante qui confirme de plus le caractère bizarrement décentré de l'ouverture du four.

Dans la foulée, Pascal et Maxime ont remonté cet échafaudage, toujours à l'intérieur du bâtiment, cette fois le long du pignon Est. Ils ont replacé sur ce pignon quelques rangs de pierre dès hier et avant-hier et la photo suivante montre qu'en ce vendredi soir, la niche de la statue en calcaire est bientôt terminée, ainsi que je l'avais demandé (c'est la tête de Pascal, casquette à zéro, oeil facétieux et moustache au vent, qu'on aperçoit à cet endroit).

Pour la compréhension par les visiteurs des travaux que je fais réaliser dans ce fournil de la ferme, je précise que mon intention est de mettre rapidement à la disposition de mes fils un local indépendant, aisément chauffable et doté d'un cabinet de toilettes complet, de manière à leur permettre de venir s'y abriter confortablement les week-ends, même à la saison froide, quand ils auront commencé à restaurer l'un l'intérieur de la cave, l'autre la ferme.

Peut-être suis-je d'ailleurs trop optimiste en imaginant une telle évolution du chantier... Je me dis qu'au pire, s'ils ne profitaient pas de cette offre, je pourrais toujours m'installer là pour passer douillettement quelques-uns des prochains hivers, en attendant que les choses avancent sur le bâtiment Nord.

P.S. : Pour la statistique, j'indique qu'un jeune ragondin nous attendait ce matin dans le piège, 11ème rongeur pris en 5 jours, au même endroit et de la même façon. Ces animaux ne sont quand même pas très malins.

Pascal MAIZERAY est un homme précis et méticuleux. Il aurait sans nul doute pu poursuivre des études s'il n'avait dû suivre son père à la ferme. Il a choisi sur le tard de devenir maçon, lorsqu'il en a eu assez de devoir constamment mettre son exploitation à des normes toujours plus exigeantes et sans que, pour lui, les revenus ne suivent. C'est donc un autodidacte de la maçonnerie. Personne ne l'a réellement formé à son nouveau métier et cela lui manque parfois.

Il a remarquablement restauré les maçonneries de la charretterie et même un pinailleur comme moi y trouverait peu à redire. En revanche, sur le fournil de la ferme, je trouve qu'il commet parfois des erreurs.

Comme rapporté dans ce journal à la date du 10 avril dernier, j'avais déjà signalé à Pascal que je n'étais pas satisfait de l'ouverture qu'il avait créée dans le fournil de la ferme afin d'en aérer la future cabine de douche. Je trouvais que les pierres de l'ouverture n'étaient pas en phase avec les pierres environnantes, de sorte que la reprise était trop visible :

Pascal m'avait promis qu'à l'avenir, il se souviendrait de ma remarque. Or il vient de renouveler le même type d'erreur en ne choisissant pas bien les pierres qu'il a utilisées pour l'arc couronnant la nouvelle niche. Il a, à juste titre selon moi, préféré traiter cette ouverture en grès plutôt qu'en granite (car nulle part sur ce bâtiment il n'y a de granite) ; il a bien sélectionné les pierres pour les montants de la niche ; en revanche, il lui a fallu 7 pierres pour son arc là où je lui avais recommandé de n'en utiliser que 3 ou, à la rigueur, 5. Cela donne à mon avis à son arc une faiblesse de construction et une disgrâce dans l'aspect qu'on aurait dû éviter :

Vais-je pour autant lui demander de refaire cet arc en respectant mes orientations ? La réponse est non pour les raisons suivantes :

- bien que la ferme et ses dépendances aient été inscrites à l'I.S.M.H. en même temps que le manoir par un arrêté ministériel de 1926, ces bâtiments, dont le fournil de la ferme, n'ont pas été édifiés à l'origine avec le même soin que le manoir et ses autres dépendances ; cela nous donne un peu de flexibilité dans la restauration, et le permis de construire obtenu pour la ferme avec l'accord de l'administration des affaires culturelles l'illustre d'ailleurs sans nul doute ; à ce titre, il n'est pas inenvisageable d'apporter des modifications, même avec des erreurs de réalisation qui n'échappent pas à un oeil attentif ;

- la photo de la niche prise ce mardi matin avant le redémarrage du chantier montre la lenteur de la restauration en une journée de labeur pour deux hommes qui, pourtant, ne traînent pas ; exiger un arc en 3 pierres obligerait à défaire ce travail et à tailler de grosses pierres de grès, ce qui est toujours long et hasardeux puisque ce grès est schisteux ; je préfère d'autant plus m'en abstenir que mes employés sont payés non à la tâche mais à l'heure ;

- troisièmement, je sais d'expérience qu'il faut souvent admettre de petites erreurs sans graves conséquences pour permettre que les grosses, inévitables mais rares, se voient moins ; cela n'implique pas qu'il soit nécessaire de commettre sciemment des erreurs supplémentaires mais autorise à relativiser les couacs, notamment sur une dépendance de dépendance.

Donc retenons que, telle qu'elle se présentera, la niche de la statue du fournil de la ferme nous rappellera longtemps que nous sommes faillibles. Ce n'est donc pas une expérience inutile ni à gommer.

Indépendamment de la maçonnerie, je signale que notre tableau de chasse s'est complété, depuis mon dernier recensement, de trois bestioles, deux ragodins (dont un énorme) et un rat musqué, tous parfaitement gras et velus. Et dire qu'un syndicat des eaux de Flers pompe dans le Beaudouët l'eau potable destinée à ces voisins...

P.S. : En fin de journée, Pascal a placé un bouquet de fleurs au sommet du pignon Est du fournil de la ferme dont il vient d'achever la restauration de la maçonnerie. Il m'a ensuite déclaré qu'il fallait arroser. C'est ce que nous avons fait sans tarder (on pourra admirer au passage le confort du local qui sert actuellement de cuisine à la Chaslerie...).

Sur la photo, de gauche à droite, Maxime, PPF ("cupbearer and payer"), Thibaud (héritier présomptif, "homo pulosus, homo virilis"), Pascal, Bernard et Claude (toujours là quand il faut...), une assemblée qui n'engendre pas la mélancolie.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 19 Aout 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charpente-couverture - Ferme et son fournil
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La restauration du four du fournil de la ferme a commencé ce matin.

Pour comprendre le problème que nous devons résoudre, voici d'abord une photo de 1999 confirmant à quel point la couverture et les maçonneries étaient en mauvais état avant tout début de restauration :

Le fournil de la ferme

Comme on le voit, la couverture était plus que mûre et la maçonnerie extérieure avait été grossièrement rejointoyée au ciment. Certaines pierres tombées avaient même été carrément remplacées par des parpaings. Bref, tout cela était fait de bric et de broc.

Voici une photo prise le 21 avril dernier, illustrant que nous avions commencé par restaurer les murs de la pièce du fournil, nous contentant, pour ce qui concerne le four, d'en retirer la couverture :

Cette deuxième photo, prise du Sud-Est, montre d'ailleurs l'intérieur du conduit de cheminée avant sa restauration désormais terminée.

La troisième photo témoigne de l'état du chantier le 30 juillet dernier, vu du Nord-Est. Le four y apparaissait certes en très mauvais état extérieur mais nous pensions alors pouvoir le restaurer sans avoir à le démonter :

Hélas, les premiers coups de piochon de Pascal ce matin ont rapidement démontré que ce n'étaient pas les pierres qui retenaient ce four, mais plutôt les joints en ciment qui retenaient ces pierres...

En fait, les pierres se détachent dès qu'on retire les joints et il s'avère impossible de restaurer sans démonter.

Le problème est que, si nous retirons les pierres extérieures du four et si, là dessus, il pleut, c'est le foyer de briques lui-même qui risque de s'écrouler.

Nous avons donc décidé d'édifier un parapluie au-dessus de ce chantier, puis de démonter les pierres rang par rang en veillant à ne pas opérer dissymétriquement, et ensuite de les remonter, non sans changer celles qui, trop vieilles, sont devenues trop fragiles.

Bien entendu, malgré nos précautions, il est possible que le foyer de briques s'écroule. Auquel cas, il ne nous resterait plus qu'à le remonter. C'est là que les planches de l'Encyclopédie de Diderot, que m'a vendues Jean LEMARIE à l'occasion de nos festivités du 25 juillet dernier (voir "Vie de l'association"), risquent de trouver leur première application sur le chantier de restauration de la Chaslerie.

Et, comme à la Chaslerie, très peu de temps ne se passe entre la décision, l'exécution et l'information, voici l'état du chantier ce matin à 9 h 45, parapluie installé et démontage en cours. A l'évidence, ce dernier n'était pas du luxe...

A 10 h 45, il apparaît urgent d'arrêter le démontage car une pierre de grain ceinturant le foyer vient de se désolidariser de sa voûte. Donc changement de programme : Pascal va commencer à remonter d'un côté avant d'avoir démonté de l'autre :

Sur cette avant-dernière photo, on voit le jour de l'âtre.

Voici, pour terminer, une photo de l'intérieur du four, à ce stade des travaux c'est-à-dire avant sa restauration, prise avant remise en place de cette pierre de grain :

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 20 Aout 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil
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C'était hier la dernière journée de labeur de Maxime à la Chaslerie. Il va prendre quelques jours de congés avant de commencer, début septembre, sa nouvelle vie de commercial en matériel de maçonnerie. Nous sommes tous ici persuadés qu'il y réussira fort bien et que son expérience de la Chaslerie lui sera très utile.

Pascal poursuit donc seul, désormais, la restauration du four du fournil de la ferme. Voici l'état de ce chantier ce matin, à la reprise du travail :

et le voici ce soir :


Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 23 Aout 2010
Administration - Vie des associations - Dans l'Orne - Annonces
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La conversation de mon ami Patrice CAHART est toujours passionnante. Il a écrit, sous le pseudonyme de Nicolas SAUDRAY, des romans aux titres aussi évocateurs que "Le maître des fontaines" ou bien "Dieu est-il gentilhomme ?", ainsi qu'une uchronie remarquable dénommée "Les oranges de Yalta" et, depuis une quinzaine d'années, il prépare ni plus ni moins qu'une histoire des civilisations. Je l'ai connu rue de Rivoli où, encore jeune inspecteur des finances, il dirigeait la législation fiscale puis les douanes ; depuis lors, nous sommes restés en contact, qu'il ait été en poste aux Monnaies et Médailles, à l'Association française des banques ou à la Cour de cassation et nous sommes désormais voisins puisque Patrice est le propriétaire du manoir de la Fresnaye, dans le Perche.

Patrice ne conduit pas. L'ayant invité à déjeuner avant-hier avec d'autres amis à la Chaslerie, je suis donc allé le chercher chez lui (et l'y ai ramené le soir) d'un coup de Kangoo. Nous avons donc pu bavarder à loisir à propos de ses activités de vice-président de "La Demeure Historique", l'association des propriétaires privés de monuments historiques, où Patrice suit plus particulièrement les questions fiscales. C'est un sujet qui pourrait bouger, et pas forcément dans le bon sens, dans la conjoncture présente.

J'ai aussi recommandé à Patrice que, dans le cadre de son association ou dans celui du Ministère de la Culture, soit créé un prix national pour récompenser la création de sites internet de qualité consacrés à des monuments historiques privés. Patrice m'a dit prendre bonne note de cette idée. Nous avons même évoqué une entreprise du CAC 40 qui pourrait sponsoriser un tel prix.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 23 Aout 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charretterie - Ferme et son fournil
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Toutes les maçonneries de la Chaslerie ont initialement été montées à l'argile. Quand je vois que la terre battue sous la charretterie n'est toujours pas sèche, je comprends combien ce matériau, bien posé, peut être résistant.

Le démontage ce matin du reste du four du fournil de la ferme l'a illustré une nouvelle fois. Il a fallu qu'il pleuve beaucoup sur cet édicule pour que l'argile y perde un peu trop de ses vertus :

Après avoir fini ce soir de remonter la circonférence du four, il va falloir s'occuper de son pignon, ce qui va poser un intéressant problème de géométrie descriptive (il va en effet falloir déterminer l'intersection entre un cylindre vertical et un dièdre horizontal et remonter la maçonnerie jusqu'à cette intersection) :

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 24 Aout 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil
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Une fois de plus, je suis littéralement bluffé par le mélange d'intelligence abstraite et de bon sens pratique de Pascal.

Pour traiter le problème de géométrie descriptive que j'évoquais hier, il a eu seul l'idée de fixer verticalement un bout de bois pour matérialiser la hauteur totale du pignon et horizontalement deux autres pour représenter les sablières de la couverture du four. Sur le premier, il a cloué une ficelle qu'il a tendue, de part et d'autre de cette hauteur, vers des clous plantés sur les représentations de sablières. Il va donc commencer à remonter la maçonnerie en se calant sur des clous relativement proches du mur pignon du fournil et, au fur et à mesure que sa construction reprendra de la hauteur, il déplacera ces clous vers le plan tangent extérieurement au fournil.

C'est là une solution parfaitement valable et tout à fait élégante. Donc chapeau bas, Pascal ! J'aurais été bien incapable de trouver mieux ! Et, pour être franc, je ne suis pas persuadé que j'aurais imaginé aussi bien...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 26 Aout 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charretterie - Ferme et son fournil - Murs divers
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A la reprise du chantier, l'artiste et son oeuvre aux ellipses parfaites :

Pascal va maintenant s'attaquer à la restauration de la façade du four intérieure au fournil et à celle de sa voûte, deux autres tâches délicates...

Bernard m'a appris ce matin le décès de Jean-Claude RUAULT, un maçon qui était intervenu à la Chaslerie il y a plus de 12 ans. C'est lui qui avait en particulier restauré le mur de l'arrière-cour, entre le manoir et son fournil. Nous n'avions pas toujours été d'accord sur sa façon de travailler sur la charretterie, ce qui avait entraîné l'interruption de ce chantier, et j'ai compris qu'il m'en voulait encore. Mais je suis triste pour sa famille.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 26 Aout 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil
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La restauration de la façade du four à l'intérieur du fournil va nous fournir un nouvel exemple de ce que j'appelle la "logique de chantier".

Soit à restaurer un pan de mur qui, jusqu'à ce stade des travaux, vous avait semblé appeler un traitement sinon minimal, du moins modéré :

Certes, vous aviez remarqué que le linteau était de travers, mais vous vous êtiez dit que cela donnait un petit air sympathique à la cheminée. De même, vous aviez vu que l'appui en granite était fendu, mais vous aviez pensé, de prime abord, pouvoir le conserver. Enfin, le fond de la cheminée et son soubassement avaient à l'évidence été bricolés par des mains malhabiles mais vous imaginiez pouvoir en quelque sorte les restaurer par touches légères. Surtout, l'entrée du four avait été décentrée mais il ne vous paraissait pas souhaitable de corriger le tir, afin de respecter l'"esprit du lieu".

Eh bien, vous vous êtiez largement mis le doigt dans l'oeil !

Commencez donc par essayer de tâter le fond du four. Comme il a été monté à l'argile, dès que vous touchez à une pierre, un jeu de dominos s'enclenche et, de proche en proche, vous en arrivez vite à ceci :

Puis vous constatez que l'appui de granite a perdu toute résistance du fait des feux longtemps allumés dessus. Donc vous optez pour un échange standard. Mais là, nouvelles avalanches, vous en êtes rendu ici :

A ce stade, convenez qu'il y a lieu de regarder de plus près comment tiennent les jambages de la cheminée.

Une fois encore, vous ne serez pas déçu :

C'était, produit par PPF et avec Pascal comme star et metteur en scène, une journée ordinaire de chantier à la Chaslerie. Et vous aurez noté que, dans cet exemple, un seul corps de métier était concerné, le maçon. Donc c'était un cas de figure simple.

Il ne reste plus qu'à nous donner rendez-vous demain pour la suite de nos aventures. Heureusement, Pascal a pensé à installer un parapluie. Espérons toutefois que, pendant la nuit, le ciel ne nous tombera pas sur la tête. Par Toutatis !