Par corps de métier

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 3 Mars 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferronnerie - Logis - Ferme et son fournil
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Pendant que Roland FORNARI se débat avec le problème d'arrimage des œillets des grilles dans les joints, revenons à Pascal.

En trois jours, il a pratiquement terminé la restauration de la fenêtre Ouest du rez-de-chaussée de l'extension Sud de la ferme. Voici le travail, vu de l'extérieur du bâtiment...

3 mars 2011, la fenêtre Ouest de l'extension Sud de la ferme, vue de l'extérieur.

... et vu de l'intérieur :

3 mars 2011, la fenêtre Ouest de l'extension Sud de la ferme, vue de l'intérieur.

Bien sûr, il ne m'échappe pas que, sur la façade extérieure, l'appui et le linteau ont des hauteurs trop dissemblables, nouvel exemple de l'imperfection de nos productions humaines. La prochaine fois, je tâcherai de sensibiliser en temps utile Pascal à ce genre de détail.

Pour le reste de cette fenêtre, il reste juste à compléter le mur intérieur au-dessus du linteau une fois que son béton aura séché.

Comme prévu, Pascal s'est ensuite déplacé vers la porte Ouest de l'ancienne salle à vivre (futur petit salon) de la ferme, qu'il va devoir transformer en fenêtre :

3 mars 2011, la ferme vue du Sud-Ouest.

Une fois encore, il y a de mauvaises surprises : une poutre est pourrie sur dix centimètres et devra être raccourcie d'autant ; le mur est en très mauvais état, bricolé de toutes parts et, de surcroît, farci de divers cables, tubes et tuyaux accumulés là au fil du temps, dorénavant sans objet donc à supprimer :

3 mars 2011, le début de la restauration de la future fenêtre Ouest du salon de la ferme.

Pascal m'a montré l'ampleur des dégâts et je lui ai donné mon accord pour tout démonter et tout reprendre convenablement :

3 mars 2011, l'état actuel du coin Sud-Ouest du futur salon de la ferme.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 3 Mars 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Ferronnerie - Logis - Météo - Désultoirement vôtre !
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Il est 19 heures. Roland FORNARI et ses deux compagnons viennent tout juste de repartir au Sap. Je ne sais comment ils ont pu, avec Pascal, travailler par un froid pareil.

Voici les deux compagnons en question en train de véhiculer une grille de la tour :

3 mars 2011, les deux compagnons de Roland FORNARI dans le godet de Pascal.

Comme l'on voit, ils ont de bonnes bouilles.

Sur les cinq grilles prévues au programme, trois ont été posées, les deux de la tour qui me donnent cette fois entière satisfaction, et une grande grille du salon dont je ne peux encore me rendre compte de l'effet car elle demeure pour quelques heures harnachée de toutes parts.

Demain après-midi, Roland et ses compagnons reviendront débarrasser cette grille de ses attelles et installer les deux autres. Roland sera donc présent sur le chantier à 16 heures et pourra participer à ma réunion avec Lucyna GAUTIER et Marie FRULEUX, l'architecte des bâtiments de France en charge de la Chaslerie à Alençon.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 4 Mars 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage
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Heureux effet du site internet, Pascal m'a donné hier la carte de visite d'une personne de Bellou-en-Houlme désireuse de me vendre, triées et livrées à la Chaslerie, 80 m3 de pierres identiques à celles du fournil de la ferme.

L'offre paraît intéressante. Je vais l'étudier.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 4 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis
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J'ai profité du beau soleil de ce matin pour photographier l'état du chantier des grilles. Voici une vue d'ensemble :

4 mars 2011, la façade Est du logis.

... et voici un détail de la tour Nord-Est ; on y voit que la grille du rez-de-chaussée est d'un modèle légèrement différent de celle de l'étage puisque je cherche désormais à décoller mes grilles des murs :

4 mars 2011, deux des trois grilles de la tour Nord-Est.

Saint Laurent périt martyrisé sur un gril :

Le supplice de Saint Laurent sur un gril.

Ce n'est pas le sort que nous réserverons à Roland FORNARI que voici, ce soir, en majesté devant son ouvrage, en train de fraterniser avec Lucyna GAUTIER :

4 mars 2011, Roland FORNARI et Lucyna GAUTIER devant le logis de la Chaslerie.

Je suis extrêmement satisfait du travail de Roland. Je trouve que ses grilles complètent magnifiquement la Chaslerie. Hier et aujourd'hui, j'ai eu le plaisir d'écouter Roland me raconter une partie de sa vie, et c'est un véritable roman picaresque. Voici en particulier un homme qui a eu le loisir, si l'on peut dire, dans sa jeunesse, de lire 5 000 livres en 6 ans, une expérience peu commune à beaucoup d'égards. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.

A la Chaslerie, il a fait preuve d'une remarquable ingéniosité pour résoudre le problème que je lui avais posé : arrimer solidement des grilles énormes sans abîmer les granites. Voici la solution qu'il a mise en œuvre :

4 mars 2011, une épingle de fixation d'une grille.

L'épingle, en fait une sorte d'épée, est enfoncée jusqu'à la garde dans deux œillets plantés au niveau de joints entre les granites. Ce faisant, elle plaque au mur les extrémités des attaches rivetées à la grille.

Comme je suis très satisfait de son travail, qui a aussi fait l'admiration de Marie FRULEUX venue inspecter les travaux de la Chaslerie, j'envisage de lui commander d'autres grilles pour lesquelles il a donc pris les mesures.

Bonsoir,

Vu de loin cela en jette, mais alors les soirées vont être animées à La Chalerie, si Madame n'a pas donné son feu vert, je vous plains.......

Il ne perd pas son temps votre ferronnier, il sympathise vite.

Si je regarde attentivement le gros plan de votre grille, la disposition des trous renflés me surprend.
Une fois ils sont sur la barre verticale et une autre fois sur l'horizontale, est ce volontaire?

Je pense que les VMF de La Manche vont apprécier, en souhaitant que vous soyez présent.

Bonne soirée

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 4 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis
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@ Guy HEDOUIN :

Je vois que vous avez le sens de l'observation... à propos des particularités de l'assemblage des barreaux des grilles. En fait, tout cela est parfaitement volontaire. Vous trouverez toutes explications en page 2 de cet onglet, dans des messages que j'avais postés il y a un an, les 28 février et 2 mars 2010.

Deux remarques toutefois :
- finalement, ce ne sont pas 16 barreaux horizontaux que Roland FORNARI a assemblés par grille mais 17 ;
- deuxièmement, le mode d'assemblage des grandes grilles est encore plus sophistiqué que prévu puisque le forgeron a voulu distinguer deux barreaux horizontaux à la hauteur du meneau horizontal disparu. Si vous observez bien le rythme des renflements, vous apercevrez sans doute ce détail introduit comme un clin d'œil aux initiés les plus attentifs.

Quant à Lucyna, je vous rassure, elle ne s'est nullement écartée du droit chemin, j'en suis le témoin !

P.S. : 1 - J'ai laissé à dessein une erreur (ou plutôt une omission) dans ce message-ci. La décèlerez-vous ? Car ceci est un test !

2 - Les termes exacts pour les barreaux des grilles sont "traverses" pour les barreaux horizontaux et "montants" pour les verticaux. A copier cent fois !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 5 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis
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Avant de passer à un autre sujet, voici trois photos prises hier après-midi pour donner un aperçu de l'ambiance du chantier.

D'abord, Roland FORNARI et l'un de ses compagnons, celui à la coiffure rasta, en train d'évaluer la possibilité de poser une grille du salon. L'une des pattes d'accrochage a en effet été cassée par ce compagnon alors qu'il essayait de la tordre au chalumeau dans le but d'arriver à en faire passer l'extrêmité sous une épingle :

4 mars 2011, Roland FORNARI en délibéré.

Puisque Roland a sans doute une bonne plume et qu'il aime, me semble-t-il, théoriser ses expériences, je lui ai demandé un "papier" que je posterai sur ce site, afin qu'il nous explique les raisons de son choix de ne pas réparer cette patte cassée...

Ensuite, une photo de l'autre compagnon, juché sur la benne du tracteur, en train de fignoler la pose de la grille de la salle à manger. Sur cette photo, on peut d'ailleurs apercevoir quelques-uns des "piercings" qui, avec sa barbichette méphistophélique, ornent le visage de ce jeune homme ("le look, coco !") :

4 mars 2011, le second compagnon de Roland au travail.

Pour prendre cette dernière photo, j'étais monté sur une échelle d'où j'avais une vue plongeante sur Pascal, au volant du Valtra :

4 mars 2011, Pascal en train d'aider l'équipe de Roland FORNARI à poser les grilles.

A l'occasion de sa venue à la Chaslerie, hier et avant-hier, Roland FORNARI et moi avons évoqué la suite du programme de ses interventions sur ce manoir.

La grille du puits de la ferme est presque prête à être posée. Roland a toutefois abandonné l'idée du judas prévu depuis le 14 octobre dernier (voir mon message sous cet onglet, en page 5, à cette date) ; il m'explique qu'il n'arrivait pas à le "passer" de façon harmonieuse. En revanche, il vient de décider de cintrer cette grille pour accompagner la maçonnerie, et cela me semble une heureuse initiative. Il devra aussi modifier le montage de sa vieille manivelle, faute de quoi il n'arriverait pas à la loger dans l'emplacement prévu.

Nous avons longuement évoqué le projet de grille entre la chapelle et le manoir. Pascal s'est alors joint à la conversation, de sorte que nous avons pu envisager les avantages et les inconvénients de toute une gamme de solutions, chacun y allant de sa remarque ou de son hypothèse. Ici non plus, le problème de géométrie dans l'espace n'est pas simple puisqu'il s'agit de faire quelque chose d'à la fois beau et pratique. Le souci est de permettre une ouverture suffisante des battants de porte sans avoir à implanter la grille dans l'un des plans de façade du mur, notamment celui de la terrasse, mais plutôt au milieu du mur (dans sa profondeur) :

4 mars 2011, l'emplacement de la future grille du mur entre la chapelle et le manoir.

C'est Roland qui a trouvé la solution : il y aura des parties de ferronnerie fixes dans l'encadrement des portes, donc des adaptations à prévoir par rapport au dessin mis en ligne sous cet onglet (en page 10, le 9 février dernier).

S'agissant des lanternes de la cour (documentées dans le même message du 9 février dernier), j'ai fait part à Roland du souci de Carole de ne pas exposer les fils électriques à l'eau. Ces fils passeront donc à l'intérieur de la ferronnerie. Mais il faudra être astucieux pour que ces lanternes puissent toujours être manœuvrantes comme je le souhaite (ne serait-ce qu'afin que certains puissent encore chanter "Ah, ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne !").

Le lustre pour la charretterie est prêt à être posé mais le cliquet prévu pour sa corde n'est pas encore forgé, m'a dit Roland.

J'ai cependant demandé à Roland de commencer à réfléchir à deux nouveaux projets.

D'abord, les grilles du 1er étage du logis. On commencerait par la fenêtre Sud. Voici d'ailleurs Roland et ses compagnons en train d'en relever soigneusement les cotes de la maçonnerie pour préparer le devis. Compte tenu du fait que le logis a été arasé après son incendie d'il y a 126 ans, il faudra trouver une solution compatible avec cette triste histoire.

4 mars 2011, la prochaine fenêtre, au Sud du logis, où j'aimerais rétablir la grille.

Enfin, des grilles à rétablir pour les fenêtres de la chapelle. Je suis en effet très mécontent de la solution mise en œuvre, voici quelques années, par l'architecte en chef des monuments historiques dont je me passe, désormais et heureusement, des services coûteux et inefficaces. Pour la chapelle, cet individu avait prévu de doubler les vitraux d'un truc translucide dont il avait fallu assurer l'aération de manière à ce que l'humidité ne se condense pas entre le vitrail et ce machin. Mais, à l'expérience, les insectes prolifèrent dans cet espace confiné et chauffé par le soleil et il n'existe aucun moyen de les ôter, sauf à démonter. Donc cette idée était totalement stupide et il va falloir corriger. J'attends de Roland des propositions harmonieuses et intelligentes ; il faudra en particulier empêcher les ballons de mes futurs descendants ou les becs d'étourneaux de casser les vitraux, une fois le truc glauque enlevé et remplacé par ces grilles. Je souhaite également que les écus des LEDIN et de Lonlay demeurent parfaitement lisibles, "manorialitude" oblige ! Bref, il ne va pas être facile de concilier toutes ces contraintes. Donc à l'artiste de cogiter !

3 mars 2001, Roland FORNARI prend les mesures des fenêtres de la chapelle devant un nombreux public...

Guy HEDOUIN
rédigé le Samedi 5 Mars 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Bonjour,

Je ne suis pas d'accord, le meneau est vertical. Je dois partir à la la foire aux arbres à Lisieux. Ce soir si j'ai un moment, je reprendrai cette discussion.

Bonne journée à vous !

@ Guy HEDOUIN :

Erreur, mon cher Watson ! La trace du meneau vertical est en effet très visible sur l'une des fenêtres du salon qui donnent sur le Pournouët (donc à l'Est). Mais, si vous observez bien les photos, il y avait aussi un meneau horizontal, à environ un tiers de la hauteur de la fenêtre en partant du haut : il y a dans les chambranles, à ce niveau-là, deux petits granites qui se font face et qui corroborent mon interprétation. Voici la confirmation de ce que j'écris, sur une des fenêtres sur cour du salon :

5 mars 2011, les traces du meneau horizontal sur une fenêtre sur cour du salon.

Comme expliqué par ailleurs, je pense que ces meneaux ont été enlevés lors de l'instauration de "l'impôt sur les portes et fenêtres", à une époque encore troublée...

Je vois donc que vous n'avez pas encore décelé l'omission de mon précédent message. Rentrez donc vite de Lisieux, il va vous falloir étudier mieux le dossier !

P.S. : Un courriel de Guy HEDOUIN, postérieur à ce message, m'oblige à en corriger la forme : il n'y a en fait de meneaux que verticaux, les pierres horizontales s'appellent en réalité des croisillons. Dont acte, encore une chose que je devrais copier cent fois.

Guy HEDOUIN m'a transmis, sur le vocabulaire de l'architecture et sur les grilles anciennes, une intéressante documentation que je ne peux mettre en ligne car elle n'a pas le format toléré par ce site (soit "jpg" ou "JPG" d'après ce que m'a dit mon jeune webmaster).
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 5 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis
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Juste pour le plaisir des yeux, voici les rondelles qui ornent le bas des nouvelles grilles, sur une idée copiée à L... :

5 mars 2011, détail du bas des nouvelles grilles.

Promis, si un visiteur me demande à quoi servent ces rondelles, je répondrai que c'est pour suspendre mes "Stetson". Chiche ?

Mon interlocuteur de Bellou-en-Houlme est venu me chercher ce matin pour m'emmener voir les pierres qu'il voudrait me vendre. En fait, ces pierres sont sur une ferme de Ger, donc en plein "synclinal Domfront-Mortain".

Il n'y a pas là beaucoup de pierres d'angle ni de linteaux. La bonne nouvelle, c'est qu'en plus des 80 m3 proposés, il y aurait un deuxième lot sur la même exploitation agricole.

Rentré à la Chaslerie, j'ai consulté la carte géologique du B.R.G.M. au 50 000ème. Or, si la ferme en question se trouve précisément sur du "O4-5", c'est-à-dire du "grès de May", il y a, à proximité immédiate, du "O3-4" mais aussi du "O5a" ("schistes du pont de Caen") et du "O6-S1" ("grès culminant"). Je ne sais pas de quelle carrière exactement proviennent ces pierres, donc suis bloqué pour identifier précisément leur âge. Je retiens néanmoins l'idée qu'à première vue et sur la base de mes connaissances géologiques embryonnaires à propos de l'Ordovicien (le "O" de cette classification des roches) et du Silurien (son "S"), elles seraient parfaites pour le mur d'escarpe des douves.

Il est prévu que mon interlocuteur me les livre triées par épaisseurs dès que le terrain, là-bas et chez moi, sera moins humide. Je lui ai montré les tas de Pascal, le long de la D22, afin qu'il saississe ce que j'entends quand je parle de pierres triées.

Nous avons trouvé un accord de principe, seule la date de livraison est encore en suspens.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 5 Mars 2011
Journal du chantier - Administration - Références culturelles - Désultoirement vôtre !
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Selon Bossuet dans ses "Leçons au dauphin", "la finalité de la vie politique est de rendre la vie commode et les gens heureux". J'ai le souvenir d'avoir dû commenter cette citation lors de mon passage-éclair sur les bancs de Sciences-Po. De mémoire, je croyais qu'il s'agissait, non de la finalité de la vie politique mais de l'objet de l'administration.

Le fait est qu'hier, lors de la visite de Marie FRULEUX, l'architecte des bâtiments de France, je me répétais en boucle cette citation déformée. Je ne voudrais pas, en effet, que le louable souci de bien faire pousse à multiplier des paperasses qu'à mon âge canonique, je considèrerais volontiers comme inutiles, chronophages, donc à sabrer.

Espérons que mon vœu silencieux sera entendu !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 7 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Bâtiment Nord
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Dès mon retour à Paris, j'ai interrogé Thibaud pour connaître son opinion sur les grilles. Il consulte en effet régulièrement ce site et je désirais avoir une première idée de la "température" familiale après mon coup de force. Je n'ai pas été déçu : Thibaud s'est déclaré perplexe devant ce qu'il appelle ma "bunkerisation" de la Chaslerie. Donc ça partait assez mal pour moi...

Mais ce soir, fortuitement, Carole, qui ne consulte, elle, jamais le site, m'a demandé quel avait été mon programme à la Chaslerie. Etape par étape, je lui ai appris que Roland FORNARI était revenu. Elle s'est alors enquis de mon "projet de grilles pour la salle à manger" (sic). Je lui ai répondu que la grille était posée. Elle a voulu savoir l'effet produit de l'intérieur de la pièce. J'ai suggéré que les grilles se mariaient bien avec les granits du mur et que c'était tout à fait dans le style du mobilier. Sa curiosité étant ainsi aiguillonnée, elle a voulu savoir ce que je prévoyais pour le salon. Et là, de proche en proche, j'ai pu lui faire passer les messages que les grilles y étaient également posées mais qu'il faudrait sans doute changer certains meubles de place. Bref, je lui ai ouvert des perspectives sur le mobilier et sur l'idée de meubler le bâtiment Nord, par exemple, avec certains fauteuils de style Louis XV.

Il semble que ces horizons l'aient intéressée. Il lui tarde tant que les travaux du bâtiment Nord avancent enfin ! Le fait est que j'ai pu ainsi la préparer aux changements intervenus à la Chaslerie depuis sa dernière visite.

Voici une très bonne chose de faite. La curiosité féminine, quel levier précieux pour les maris un petit peu trop entreprenants...

La suite au prochain numéro, quand Carole pourra juger directement de l'effet produit. Mais le plus dur pour moi est peut-être passé...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 11 Mars 2011
Journal du chantier - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse
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Cette nuit vers 3 h du matin, alors que je descendais de la Kangoo, j'ai été accueilli par une bonne odeur d'herbe fraîchement coupée. Bernard a donc passé le "John Deere" pour la première fois de l'année.

Carole est d'une grande égalité d'humeur, ce n'est pas la moindre de ses qualités.

Lorsqu'elle est arrivée hier en fin d'après-midi à la Chaslerie, elle s'est d'abord dirigée vers la pièce qui sert de cuisine où elle a constaté que ses camélias en pots faisaient peine à voir. Elle les avait achetés à Saint-Jean-de-Beauregard à l'automne mais n'avait donné aucune instruction à Bernard pour les soigner en son absence. De mon côté, je n'avais rien fait non plus. Au bout d'un moment dans cette pièce, elle m'a dit : "Et ces grilles ?"

Nous avons traversé la cour en silence. J'avais un peu d'appréhension parce qu'avant que le soir ne tombe, les grilles sont particulièrement visibles de l'intérieur des pièces, sur fond de verdure éclairée par le soleil couchant.

Dans la salle-à-manger, elle m'a dit : "C'est ce à quoi je m'attendais."

6 mars 2011, la grille vue de la salle-à-manger.

Dans le salon, elle a ajouté, d'un ton dépité : "Ah là, là !" puis, résignée en quittant la pièce : "De toutes façons, maintenant, ce qui est fait est fait !"

6 mars 2011, les grilles vues du salon.

Nous sommes allés faire un tour sur la terrasse. Là, elle a reconnu : "Vu d'ici, ça a de l'allure, et ça complète bien la façade."

11 mars 2011, les grilles vues du Nord-Est.

Elle a ensuite examiné le détail des grilles du salon et commenté : "Il n'y a pas à dire, c'est du beau travail !"

11 mars 2011, les grilles du salon, vues de la terrasse.

Devant le mur qui relie la chapelle au manoir, elle m'a demandé : "Et le portail, où en es-tu ?" J'ai grommelé qu'on y pensait. La "bataille" semblait gagnée.

Enfin, le soir, après être montée à l'étage en passant devant le grand-oncle Paul, peu avant de s'endormir du sommeil du juste, elle a conclu ces découvertes d'un sobre : "On se sent bien en sécurité !"

11 mars 2011, la grille du grand escalier.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 12 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Murs divers - Références culturelles - Désultoirement vôtre !
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On se souvient peut-être que j'avais demandé à Roland FORNARI un "papier" pour justifier qu'il ne répare pas une patte d'attache cassée sur l'une des grilles posées la semaine dernière.

Il me l'avait promis et a tenu parole.

Voici donc le document qu'il m'a transmis :

Un exemple de la façon dont Roland FORNARI s'exprime.

Je pense retrouver ici tout l'humanisme opératif dont Roland me paraît imprégné. En tout cas, ce texte résume bien sa démarche et son chemin de vie, je trouve.

Roland m'a demandé si j'accepterais de me tenir à ses côtés, en compagnie de Lucyna, afin de faire reconnaître son "geste d'or" par les professionnels des métiers de la restauration des monuments historiques. Il voudrait se présenter à ce concours à l'occasion de son prochain travail sur le portail de la Chaslerie.

J'ai répondu que, sous réserve que ce concours soit de bon "standing" (car "Roi ne puis, Prince ne daigne, Rohan suis !"), je serais très heureux de l'aider à remporter ce trophée.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 12 Mars 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil
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Cette semaine, Pascal a été arrêté une journée par un tour de rein.

Voici donc où en était rendue hier la restitution de la 2ème fenêtre de la façade Ouest de la ferme :

11 mars 2011, l'ancienne porte Est de la ferme.