Par lieu

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 5 Septembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil
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Malgré les problèmes techniques relatés dans le blog "Vie du site", je vais tâcher de vous tenir informés de la suite de nos travaux.

Voici donc deux des dernières photos prises avant-hier.

La première montre l'état du chantier du puits de la ferme en fin de journée :

Vendredi 3 septembre 2010, vers 18 h.

On voit qu'à ma demande, Pascal a rectifié la forme de l'accès à la future ouverture du puits.

La seconde montre un Pascal, toujours facétieux, m'expliquant avoir trouvé un casque allemand lorsqu'il a démonté la couverture du four du fournil de la ferme. Pascal est ici photographié dans la ferme, là où il range ses outils (vous pouvez noter qu'il a gardé sa casquette sous le casque...) :

Un objet oublié lors du départ précipité de certains anciens occupants...

Malgré le temps qui se gâte, le chantier du puits de la ferme progresse, désormais sous l'abri d'un parapluie :

Mardi 7 septembre 2010, vers 17 heures.

Par ailleurs, Bernard a tondu l'herbe aux abords immédiats du manoir. Elle avait bien repoussé courant août. Ce soir, l'aspect en est impeccable. La Chaslerie devrait donc être en beauté pour les prochaines Journées du Patrimoine, dans moins de deux semaines.

En revanche, je n'ai plus de nouvelles du forgeron, Roland FORNARI, qui avait pourtant, de longue date, promis ses grilles pour cette échéance.

Rien de neuf non plus du côté de Roland BOUSSIN, le charpentier-couvreur dont j'attends toujours le devis pour le fournil de la ferme.

Enfin, le nouvel électricien auquel j'ai fait appel semble incapable de s'organiser. Il avait l'avantage de ne pas venir de loin. Je dois donc en rencontrer prochainement un nouveau, établi dans une commune un peu plus éloignée.

Quand le chat est parti... Il aura suffi que je m'absente trois jours pour que le chantier du puits de la ferme dérape.

En trois jours en effet, la construction a continué de s'élever sans que son diamètre ne soit réduit, ce qui commence à donner à l'ensemble une allure de conduit de cheminée. En outre, l'ouverture pour la manivelle est mal positionnée puisque sa hauteur rendrait impossible l'usage du puits à quiconque ne se jucherait pas sur un escabeau pour actionner le mécanisme ; l'axe de la manivelle n'est pas dans un plan parallèle à l'ouvertute, ce qui me paraît réduire l'accès utile au puits et entraver la manoeuvre d'un seau ; enfin, cet axe n'est pas horizontal, de sorte que la manivelle, en tournant, buterait sur la maçonnerie. Le soin mis par ailleurs dans l'assemblage des pierres ne rend que plus décevant le résultat de ces trois jours de travail.

A l'évidence, Pascal n'a pas tenu compte de ma demande qu'il copie le puits de voisins. Je vais en parler avec lui, mais je ne vois pas comment il pourrait éviter de démonter et de recommencer ce travail non conforme.

Toujours sans nouvelles de Roland FORNARI, je lui ai téléphoné ce matin. Il m'a expliqué que sa petite équipe avait eu plusieurs accidents de travail. Et, comme si cette justification à ses retards ne me suffirait pas, il a ajouté qu'il manquait de fer et devrait se réapprovisionner, désormais en Allemagne. Tout ceci pour avouer qu'il ne pourra livrer, pour les prochaines Journées du Patrimoine, que deux grilles, celles du rez-de-chaussée de la tout Nord-Est du manoir, au lieu des six commandées. Il ne me donne pas de date pour les trois grandes prévues pour le rez-de-chaussée de la façade Est. Et il me dit que son plan de celle prévue pour le mur entre la chapelle et le manoir n'est pas prêt mais qu'il y réfléchit toujours. Je conclus donc qu'il ne faut pas être pressé, ni même espérer qu'il respecte les calendriers qu'il avait lui-même établis de longue date et confirmés partiellement il y a à peine six semaines.

Pour terminer ce tour d'horizon, Roland BOUSSIN m'a enfin rappelé. Son devis pour le fournil de la ferme n'est toujours pas prêt. Je l'ai donc prévenu qu'il devrait me parvenir avant sa facture pour le solde de son travail sur la charretterie. En fait, Roland BOUSSIN voulait me parler de la poutre du rez-de-chaussée du colombier, celle qui a été attaquée par la mérule, comme relaté ici les 6 et 12 juillet derniers, et que l'expert HUMIDITEC a énergiquement soignée le 23 août en imbibant de fongicides l'extrêmité atteinte et les murs avoisinants. Roland viendra la semaine prochaine à la Chaslerie constater l'état de cette poutre et préparer sa préconisation. Je pense qu'il sera inutile de changer la poutre ni même de la translater pour compenser la perte d'une partie d'un de ses extrêmités. En raison de la relativement faible hauteur sous poutre et par souci esthétique, j'exclus l'ajout d'un corbeau. En revanche, il sera sans doute nécessaire de renforcer l'extrêmité en cause d'une greffe de résine. La question sera vraisemblablement de savoir s'il y a lieu ou non d'ouvrir le plancher de la pièce du 1er étage pour accéder au dessus de la poutre.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 11 Septembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil
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Une photo valant souvent mieux qu'un long discours, voici l'état de la restauration du puits de la ferme en ce samedi matin. Par devant :

Samedi 11 septembre 2010 à 7 h 30.

et par derrière :

Samedi 11 septembre 2010 à 8 heures.

Sur cette seconde photo, je m'aperçois que l'aspect "patchwork" de l'assemblage de pierres ne me plaît pas beaucoup. Sur ce sujet, Pascal m'avait demandé mon feu vert et je l'avais donné. J'ai donc eu tort.

Quant aux autres points en débat, j'ai constaté ce matin que Pascal avait prévu de poser le linteau de l'ouverture du puits à 1,70 m de haut. Là aussi, je lui avais donné mon accord. A tort également, puisqu'au pied du mur, le résultat ne me convient pas.

En fait, pour moi, ce sont les photos éditées ici le 11 août dernier qui devaient servir de modèle. Pour Pascal, c'étaient les dimensions en centimètres qui seules comptaient. Curieusement, Pascal est donc plus un homme de chiffres que moi. On peut donc dire que, sur la position du linteau, il y a eu quiproquo entre Pascal et moi.

En revanche, sur la position du trou de la manivelle, il n'y a pas eu d'instruction chiffrée de ma part.

Il va donc falloir qu'on s'explique avant la reprise du chantier.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 11 Septembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Charretterie - Cave - Ferme et son fournil
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J'ai emmené Pascal voir ce matin le puits que j'avais retenu comme modèle, celui du ménage VINCENT à la Bossendière. Pascal m'a dit qu'il n'avait pas voulu entrer dans cette propriété voisine car elle est privée. Or, Madame VINCENT nous a accueillis très gentiment et nous a même aidés à prendre les mesures de son puits.

Il est donc entendu que Pascal démontera son travail des trois derniers jours et remontera notre puits en respectant les mesures de celui des VINCENT. En particulier, c'est à 1,20 mètre du sol que doit se trouver la manivelle et c'est à partir de cette hauteur que le diamètre du puits doit commencer à se réduire. A noter cependant que Pascal avait eu raison de prévoir que l'axe de la manivelle ne soit pas parallèle à l'ouverture.

Pascal pourrait avoir besoin de faire appel à Eric AUBINAIS pour tailler la pierre du sommet du puits. Je l'y ai autorisé.

Une fois le puits terminé, il conviendra de drainer les alentours de la cave et le côté Sud de la charretterie. Pascal et moi nous sommes mis d'accord sur la façon de procéder. J'ai demandé qu'à l'instar de ce qui avait été fait autour de la chapelle, les nouveaux drainages soient, autour de ces bâtiments, enchassés dans une gouttière de béton et noyés dans du gravier. Ceci, afin d'éviter que les racines des fleurs ne les bouchent rapidement. Nous sommes convenus que ces travaux de drainage pourraient démarrer dans huit jours, juste après les Journées du Patrimoine.

La tâche suivante pour Pascal pourrait consister à restaurer les ouvertures de la ferme, en débutant par la partie Sud du bâtiment. Il faudra commencer par boucher la communication interne vers le reste du bâtiment.

Je viens d'appeler Roland BOUSSIN et lui ai demandé : "Diagnostic, Docteur ?"

La poutre atteinte par la mérule, photo prise juste avant le traitement du 23 août 2010 par HUMIDITEC (on voit la partie atteinte, à gauche de la poutre, dans le mur dont le parement intérieur avait été préalablement démonté).

Pour la poutre du rez-de-chaussée du colombier, il recommande de la translater légèrement en la complétant marginalement (à l'intérieur de la maçonnerie) par de la résine.

La poutre atteinte par la mérule, photo prise juste après le traitement (la partie de la poutre atteinte a été enlevée ; en outre la poutre et le mur ont été imbibés de fongicides introduits par les petits trous visibles notamment sur la poutre).

Il me fait observer que les solives de cette pièce, rectangulaires, ne sont pas très anciennes et que l'aspect de ce plafond serait plus beau si on les remplaçait pas des solives carrées. Cela nécessiterait de démolir le plancher de béton dont mes prédécesseurs avaient affublé le sol de la chambre du 1er étage du colombier.

Je donne mon accord. Cela réduira encore la trace de ces prédécesseurs à la Chaslerie.

A la réflexion, je me dis qu'on pourrait profiter de ces travaux pour donner un peu de hauteur sous plafond à ce rez-de-chaussée. Bien entendu, cela réduirait d'autant le 1er étage. Il faudrait voir si la hauteur des fenêtres du 1er par rapport au plancher le permet. Et bien sûr, cela condamnerait, dans sa forme actuelle, l'escalier intérieur de "l'aile de la belle-mère". De toutes façons, cet escalier, mis en place par mes prédécesseurs dans les années 1950, m'a toujours paru complètement raté, inutilement biscornu et fondamentalement moche. Donc j'aurais plaisir à lui faire rejoindre son homologue du bâtiment Nord, commandé par les mêmes. C'est-à-dire à la poubelle.

Bien entendu, ne nous leurrons pas, la "logique du chantier" imposerait alors de décider le devenir du système de chauffage de cette aile, ainsi que la répartition des salles d'eau. Autant dire que c'est la restauration de toute l'"aile de la belle-mère" qui serait alors lancée.

Il me faudrait donc décider rapidement si je ne préfère pas laisser ce travail à mes successeurs. Choix délicat. A suivre...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 18 Septembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferronnerie - Logis - Ferme et son fournil - Météo - Désultoirement vôtre !
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Au cours de la semaine qui vient de s'écouler, Pascal a démonté le haut du puits

Le 13 septembre 2010, Pascal a dû démonter le haut du puits sous la pluie.

Il l'a ensuite remonté en lui redonnant une forme approchant de ce que je souhaitais. Il a veillé à placer une pierre de belles dimensions au sommet du cylindre intérieur du puits :

Mardi 14 septembre 2010, une très belle pierre a été placée au sommet du puits.

Il a également rejointoyé l'intérieur de cet édicule, utilisant ainsi pour la première fois l'échelle de 8 mètres dont j'ai dernièrement dû faire l'acquisition :

Mercredi 15 septembre 2010, Pascal a rejointoyé le parement intérieur du puits de la ferme.

Je regrette cependant que la transition entre la partie cylindrique extérieure du puits et la construction supérieure ne soit pas plus douce ; cela ressemble trop, à mon goût, à un cône placé sur un cylindre ; j'aurais préféré quelque chose de plus progressif, de plus enrobé :

Vendredi 17 septembre 2010, il faut encore choisir la pierre qui couronnera le puits.

Deuxièmement, je constate que Pascal a utilisé des granites trop petits au sommet des chambranles du puits, juste au-dessous du linteau. J'espère donc que la porte que je devrai refaire installer là (et dont je compte confier la réalisation, ainsi que celle de la manivelle, à Roland FORNARI) permettra de dissimuler cette faiblesse.

Enfin, tout bien réfléchi, je ne crois pas, en l'état du chantier, opportun de couronner notre puits d'une pierre pointue comme chez les VINCENT. Sinon, la raideur de la réalisation serait encore accentuée. Je vais donc demander à Pascal de trouver une pierre qui arrondisse plutôt le sommet.

Pour le reste, le travail est bien fait. Le puits de la ferme pourra de nouveau veiller, comme une sentinelle dans sa guérite, sur la tranquillité de la Chaslerie. Sa forme nous redeviendra familière et l'on oubliera vite la période où il avait été arasé. Touche par touche, nous arrivons ainsi à panser les plaies de la Chaslerie et c'est une vraie joie.

Samedi 18 septembre 2010, vue du puits de la ferme entre la ferme (à droite) et son fournil (à gauche).

Au cours des derniers jours, Claude MARTIN est revenu donner un coup de main à Pascal pour rejointoyer les murs du fournil de la ferme :

Mardi 14 septembre 2010, Claude rejointoye un mur intérieur du fournil de la ferme.

C'est très agréable pour moi de voir l'attachement de Claude à ce chantier et de noter aussi que Maxime conserve un bon souvenir de nous.

Par ailleurs, l'équipe de Roland FORNARI a placé deux des grilles commandées, en l'occurence au rez-de-chaussée de la tour Nord-Est :

Vendredi 17 septembre 2010, les compagnons de Roland FORNARI fixent une grille sur la tour Nord-Est du logis.

Là non plus, la réalisation ne correspond pas tout à fait à ma commande. Je souhaitais en effet des grilles qui forment protubérance par rapport à l'enveloppe extérieur de la tour, en vérité de manière à diminuer les risques d'une trop abondante récolte de fientes de pigeon sur les carreaux des fenêtres :

On voit la différence entre la nouvelle grille et celle, située juste au-dessus, qui a déjà eu le temps de rouiller.

Mais les nouvelles grilles laissent un jour disgracieux, selon moi, entre le mur et le métal :

Un défaut, selon moi, auquel il faudra vite remédier.

Comme Roland FORNARI m'a dit qu'il passerait ici dimanche après-midi à l'occasion des Journées du Patrimoine, je lui demanderai de rectifier.

Un jour, alors que j'étais adulte, ma grand-mère de Tarbes a décidé de ranger une armoire dans sa maison. Sans me consulter, elle a distribué autour d'elle mes "Dinky Toys", mes "Aventures de Babar", mes "Tintin", mes "Aventures de Martin le malin" et autres "Roy Rogers" auxquels je tenais beaucoup. Un vrai désastre !

Mes fils n'auront pas eu plus de chance avec moi puisque j'avais entreposé de longue date leurs souvenirs d'enfance, y compris leurs cahiers scolaires, dans la cave de la Chaslerie. Là, ce sont les infiltrations d'eau à travers les murs qui auront eu raison de ces reliques. Ce bâtiment où je n'entrais plus jamais était ainsi transformé en pataugeoire à mon insu, de sorte que les livres et cahiers de mes fils ont pu y pourrir longtemps. J'en suis désolé pour eux, je ne suis que trop bien placé pour comprendre leurs regrets.

C'est par de telles expériences que j'ai appris à me méfier de l'eau ici. Je veille désormais à bien drainer les terrains au pied des murs des constructions.

De même, à la charretterie, l'eau, traversant les murs, entrait l'hiver dans la pièce qui correspond à une ancienne étable. Et l'on a bien noté que le revêtement en terre battue n'était toujours pas sec lors des dernières Journées du Patrimoine. Des plantules commencent même à y pousser :

19 septembre 2010, la terre battue tarde à sécher dans la charretterie.

Pourtant, j'avais déjà fait drainer les murs de la cave il y a une quinzaine d'années. Mais les drains n'avaient pas été convenablement posés. Ils avaient juste été enrobés de gravier, à même le sol, de sorte que, rapidement, les racines des roses au Sud et des hortensias au Nord les avaient obstrués, les rendant inopérants. C'est ce que j'ai vu au printemps dernier, lorsque nous avons transplanté ces fleurs.

J'avais donc demandé à Pascal de poser des drains autour de la cave, de son appentis et de sa "maison de Toutou", ainsi qu'autour de la charretterie, de manière à ce que pareille mésaventure ait moins de chances de se reproduire. Pour ce faire, je lui avais recommandé de s'inspirer des drainages de la chapelle, c'est-à-dire de poser ses drains sur une gouttière en béton, afin d'empêcher les racines des fleurs voisines d'y accéder.

C'est ce qu'il a fait cette semaine. Voici donc le résultat des derniers jours de travail où la gelée matinale a fait sa réapparition ici.

Une fois encore, nous avons eu recours à notre mini-pelleteuse. La voici à l'oeuvre au Sud de la cave :

Tranchée pour drainage au Sud de la cave.

En fait, la présente campagne de drainage part des roses plantées en bordure de l'allée de la cave...

...passe à l'Est de la cave, le long de l'appentis et entoure la "maison de Toutou"...

...entoure la cave puis plonge vers la charretterie...

... puis passe au Sud de la charretterie (un drain avait déjà été posé, fin juillet, au Nord de ce bâtiment) :

Voici une idée de la profondeur de ce fossé :

Samedi 25 septembre 2009, le fossé a environ 50 cm de profondeur.

Pascal a ensuite déposé un lit de gravier dans la tranchée (du moins dans les parties jouxtant les bâtiments) :

Travaux de drainage au Sud de la charretterie.

avant d'y couler une gouttière en béton :

Gouttière en béton pour le drainage du Sud de la cave.

Gouttière en béton pour le drainage du Nord de la cave.

Il reste bien entendu à parachever ce travail en déposant les drains dans ces gouttières et en les y enrobant de gravier puis à refermer le reste des tranchées.

Les nouvelles de la semaine ne s'arrêtent pas là puisque j'ai pu joindre Roland FORNARI. Il accepte de modifier comme je le souhaitais les deux grilles posées la semaine dernière. J'ai encore oublié de lui parler de mon désir qu'il travaille aussi sur le puits de la ferme que voici, dans son état actuel :

Samedi 25 septembre 2010, Pascal (sans sa casquette !) à côté du puits de la ferme

J'ai de même joint Eric AUBINAIS, le tailleur de pierres, mais il m'a annoncé que, depuis un an, il travaille comme homme toutes mains sur un château privé de la Manche. Il n'est donc pas sûr qu'il puisse se rendre disponible pour tailler la pierre de sommet du puits. Pascal POIRIER serait néanmoins prêt à prendre le relais.

Quant à Roland BOUSSIN, je devais le rencontrer ce matin mais il m'a posé un lapin.

Les travaux de drainage autour de la cave, de ses dépendances, et de la charretterie sont désormais terminés.

Les drains ont été posés sur les rigoles en béton autour des constructions...

Lundi 27 septembre 2010, pose des drains autour de la

... ils ont ensuite été recouverts de "bidim"...

Lundi 27 septembre 2010, les drains sont recouverts d'un tissu protecteur, vue du Sud de la cave.

... puis de gravier :

Lundi 27 septembre 2010, pose de gravier au-dessus du tissu de protection des nouveaux drains, vue du Nord de la cave.

Après quoi, les fossés ont été rebouchés entre les bâtiments :

Mardi 28 septembre 2010, rebouchage des fossés, la charretterie vue de la cave.

Pascal a même pensé à passer un drain à l'intérieur de l'appentis de la cave qui, enfin, devrait ne plus être inondé durant l'hiver prochain. Sur ces bases, Thibaud va pouvoir très bientôt commencer à restaurer l'intérieur de sa future résidence secondaire. Du moins, il n'aura plus d'excuse technique à invoquer pour retarder sa contribution. N'est-ce pas, Thibaud ?

Depuis hier, Pascal et Bernard ont changé de secteur : ils trient désormais les pierres que, depuis plusieurs années, j'entrepose en bordure de la D22, sur près de 150 mètres de longueur.

Voici une vue de ces tas prise aujourd'hui du Nord :

Jeudi 30 septembre 2010, les tas des pierres vus du Nord, en partie dissimulés par les mauvaises herbes.

Nombre de ces pierres proviennent d'une dépendance en ruine du manoir de la Foucherie à La Haute Chapelle. On trouve également là les pierres de l'ancien pont de Lonlay-l'Abbaye, qui avaient été achetées par le père de mon vendeur (c'est en effet des années 1950 que paraît dater le hideux pont en béton - assurément plus commode pour les camions de la biscuiterie voisine - qui franchit l'Egrenne devant l'abbaye...). Et bien d'autres encore, souvent de provenances moins illustres. Dans ces tas, il y a toutefois quelques beaux granites sculptés, montants, corbeaux ou linteaux de cheminées, restes de meneaux ou de chambranles d'ouvertures, appuis de fenêtres troués pour y sertir des grilles, provenant sans doute de bâtiments de style Renaissance ou même plus anciens qui, comme j'ai quelques raisons de le penser, auraient été détruits à la Chaslerie à la fin du XVIème siècle ou durant la première moitié du XVIIIème :

Jeudi 30 septembre 2010, quelques pierres intéressantes parmi beaucoup de banales.

Voici justement Pascal et Bernard en train de trier tous ces cailloux selon qu'ils sont dignes ou non de servir à des parements et, pour les premiers, par épaisseurs :

Jeudi 30 septembre 2010, Pascal et Bernard au travail.

Ils s'aident bien sûr de la mini-pelleteuse, mais c'est quand même un travail difficile :

Jeudi 30 septembre 2010, les cailloux triés par tailles, il reste encore beaucoup de travail...

Pour les semaines qui viennent, Pascal va continuer à trier ces pierres (au moins les grès car les granites sont beaucoup plus volumineux donc pèsent souvent plus du quintal et je ne voudrais pas risquer de les écorner davantage en les maniant à la pelleteuse). Je ne serais pas étonné, tant il y en a, qu'il lui faille y consacrer le prochain mois. Cela dépendra beaucoup de la météo. Pour le moment, le sol reste sec et permet le passage des tracteurs sans creuser d'ornières. Pourvu que ça dure ! Les déchets partent en effet encaisser l'arrivée de l'"allée oblique", celle qu'emprunte quotidiennement le fermier pour visiter ses bêtes tant qu'elles sont au paturage en contrebas. Il faut dire que, longtemps, c'est à la pelleteuse que j'ai fait démonter les bâtiments en ruine dont j'entendais récupérer les pierres. L'argile qui avait servi à les maçonner avait donc été embarquée avec les cailloux. Donc, sur nombre de tas, la végétation a pris le dessus et il faut maintenant dégager ce qu'on l'on veut finalement conserver.

Pendant ce temps, Claude, désormais et pour quelques mois en tenue de chasse, est venu proposer ses services. Le voici en train de rejointoyer le puits de la ferme ; je calcule qu'à la Chaslerie, les joints que Claude a restaurés doivent représenter à ce jour une longueur de l'ordre de 50 kilomètres. Et, chaque fois, le miracle opère, la pierre, jusque là terne, se remet à chanter...

Jeudi 30 septembre 2010, les joints neufs donnent un petit air sympathique au puits de la ferme.

Si tout se passe bien, Roland BOUSSIN devrait pouvoir poser, d'ici quelques semaines, la charpente restaurée du fournil de la ferme, puis ses tuiles. Pour ce même bâtiment, je suis d'ores et déjà en contact avec un menuisier "meilleur ouvrier de France", recommandé par Patrice CAHART, et dont j'attends le devis des huisseries ; je lui ai demandé de s'inspirer de celles du fournil du manoir mais, ici, de prévoir des doubles vitrages.

Enfin, pour ce qui concerne le bâtiment Nord, j'attends toujours le devis d'un électricien. C'est un peu laborieux. Mais cela conditionne l'intervention du plombier en charge du chauffage, notamment par le sol, dans ce même bâtiment.

Avant-hier, j'avais souhaité que le beau temps se maintienne suffisamment longtemps pour permettre à Pascal de trier des pierres sans creuser d'ornières avec les engins. Eh bien, c'est raté : Pascal n'a guère pu travailler hier, tant il pleuvait !

Je lui ai donc demandé de revenir restaurer la ferme, ce qui le mettra plus commodément à l'abri des intempéries, dès lors qu'il aura pris le soin de confectionner un parapluie :

Samedi 2 octobre 2010, la ferme vue du Sud-Est.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, la ferme en question a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques dès 1926 avec le reste du "village de la Chaslerie". A l'époque, l'administration ne faisait pas de détail et protégeait en outre sans barguiner les intérieurs autant que les extérieurs. C'est là un fait, corroboré notamment par les pièces préparatoires de l'arrêté de 1926 puis par l'attribution, voici douze ans, de subventions de l'Etat lors de la restauration de l'essentiel des couvertures de ce bâtiment. En 1794, cette ferme avait été vendue comme Bien National à une autre main que le manoir. J'ai eu l'opportunité de corriger cet état de fait, lourd de risques de problèmes de mitoyenneté, en achetant cette dépendance deux ans après le manoir.

Mais, depuis 1993 donc, je suis assez mal à l'aise avec ce bâtiment construit en trois phases (la partie la plus ancienne au milieu, avec de simples linteaux de chêne), tant j'en trouve ratée l'adjonction Sud, telle que bricolée au XXème siècle par des prédécesseurs, qu'on la regarde de l'Est comme sur la photo précédente, ou du Sud-Ouest comme sur la suivante :

Samedi 2 octobre 2010, la ferme vue du Sud-Ouest.

Vraiment, quelle idée saugrenue d'avoir conservé la même ligne de faîtage alors pourtant que l'on voulait, dans l'adjonction récente, un premier étage plus spacieux ! Depuis une cinquantaine d'années au moins, le rez-de-chaussée de cette adjonction était un salon, comportant une porte vers l'Est, et l'étage était occupé par deux chambres, l'une donnant à l'Est, l'autre à l'Ouest.

A ce stade de nos réflexions, trois solutions sont envisageables pour remédier à ce qui apparaît comme un hiatus :

- la première, correspondant à mes intuitions de départ, a été retenue par l'architecte Lucyna GAUTIER ; c'est donc celle qui a fait l'objet d'un permis de construire ; selon cette solution, on se contenterait de relever la ligne faîtière au niveau de cette seule adjonction. Cela imposerait des travaux assez lourds, puisqu'ils concerneraient deux murs pignons. Et, dans ce cas, la silhouette d'ensemble ne serait toujours pas, je le crains, très harmonieuse ;

- la deuxième consisterait à relever cette ligne faîtière également au-dessus des deux lucarnes qui donnent actuellement vers l'Est, c'est-à-dire sur près de la moitié de la longueur du bâtiment. Là, ce serait beaucoup plus coûteux, dans la mesure où les travaux affecteraient également une partie de la couverture encore en excellent état ; il faudrait alors retirer les tuiles correspondantes, scier la charpente, remonter deux murs pignon et un mur de refend, replacer enfin la charpente et la couverture. D'un point de vue esthétique, ce serait une solution convenable ; son principal avantage serait d'autoriser un volume confortablement habitable à la place du comble et de ses lucarnes, volume dans lequel on pourrait aménager deux belles salles d'eau et un dressing ;

- la troisième possibilité, qu'à la réflexion recommande Pascal, serait de conserver la ligne de faîtage telle qu'elle est, mais d'abaisser les sablières de l'adjonction Sud de manière à uniformiser la toiture d'un bout à l'autre du bâtiment, lui redonnant ainsi son aspect initial de longère ; outre qu'elle serait la moins coûteuse, cette solution serait esthétiquement inattaquable, mais l'habitabilité de la future "chambre des parents" (qui remplaçerait les deux chambres précédentes) serait sensiblement réduite. Il resterait cependant à décider alors le type d'ouvertures à substituer aux fenêtres du premier étage, mais c'est là un problème relativement secondaire.

Donc j'hésite toujours sur le parti à retenir. Aux dernières nouvelles, Walter, qui devrait être le principal concerné, pencherait pour la troisième solution, celle de Pascal.

Avant de prendre la décision finale, on peut toujours améliorer la situation du rez-de-chaussée, tant cette ferme appelle encore, à l'évidence, de travaux extérieurs. Nous allons donc commencer par restaurer les ouvertures du rez-de-chaussée de l'adjonction Sud :

Samedi 2 octobre 2010, un chantier, ça, Monsieur ? Non, Madame, une pataugeoire !

Il faut d'abord que Pascal bouche provisoirement en parpaings la porte de séparation entre la future cuisine (ancien salon) et le futur salon (ancienne pièce à vivre et cuisine). De la sorte, l'accès à ses outils sera protégé. Ensuite, il pourra intervenir sur les ouvertures de cette adjonction de la ferme qui ont été entourées, voici moins d'un siècle, de briques blanches de mauvaise qualité, de sorte que l'érosion y a déjà fait son œuvre. Il convient, à l'évidence, d'échanger ces briques contre des pierres d'angle en bon grès d'ici.

La photo suivante montre l'état actuel du pignon Sud de la ferme, volets arrachés et couverture soulevée par la tempête de 1999, fils téléphoniques posés dans d'horribles gaines de P.V.C. à même le mur, etc... Il est grand temps de reprendre les choses en main !

Samedi 2 octobre 2010,Le pignon Sud de la ferme avant travaux.

Nous allons donc commencer par remplacer la fenêtre Sud de la future cuisine (ancien salon) par une porte, selon les plans de Lucyna GAUTIER. Quant à la porte Sud-Est, nous lui substituerons une fenêtre qu'il conviendra de positionner en fonction de la longueur d'un ancien banc d'angle normand dont j'ai fait l'acquisition auprès de la maison LEMARIE et qui y est toujours en dépôt.

De la sorte, il y aura un accès direct à la cuisine lorsqu'on garera les véhicules le long de la façade Ouest de la ferme (c'est-à-dire hors du champ de vision du manoir). Et il sera plus commode, de la cuisine, de se rendre au fournil de la ferme qui pourra servir à terme de chambre d'amis ou de salle de jeux pour les futurs enfants de Walter.
Il serait temps, sans doute, que j'explique mes projets relatifs à la ferme.

Il me faudrait, pour bien faire, scanner les plans de Lucyna GAUTIER. Mais je ne les retrouve plus à la Chaslerie. Je crois me souvenir que Walter les a emportés à Paris après son récent séjour au manoir, afin de les y étudier tranquillement.

Je vais donc me contenter d'expliquer ici, par des textes et des photos, où nous en sommes à ce jour des travaux sur ce bâtiment et, surtout, comment nous en sommes arrivés là.

J'ai écrit ici, hier, que j'allais substituer à une porte (la porte Sud-Est de la ferme) une fenêtre, et que je conditionnais le positionnement de cette dernière aux dimensions d'un meuble. J'imagine sans peine que quelques visiteurs du site ont dû se demander quelle mouche m'avait piqué, et pourquoi je ne préférais pas adapter mon meuble aux ouvertures existantes, voire l'échanger contre des sièges moins contraignants à placer autour d'une table.

Voici donc l'objet du débat, un banc d'angle originaire du Coutançais, dans la Manche, et datant du début du XIXème siècle. Il est actuellement en dépôt chez Jean LEMARIE, démonté en trois morceaux (y compris la pièce d'angle) et j'en ai pris les dimensions ce matin afin de les communiquer à Pascal. Il mesure environ 3,20 mètres de long et le retour 2,20 mètres et l'on voit, au premier plan de la photo suivante, l'emplacement évident de la future fenêtre :

Dimanche 3 octobre 2010, le banc d'angle en attente à la maison LEMARIE.

Tel qu'il se présente, ce banc ne peut guère être modifié, sauf à faire apparaître les retouches, ce qui me semblerait regrettable.

Pour autant, il peut sembler bizarre aux visiteurs du site, ceux du moins qui ne sont pas entrés dans la ferme ces derniers temps, que je n'hésite pas à modifier ainsi les ouvertures. Voici donc, à titre d'exemple, une vue de l'intérieur de la future cuisine qui les convaincra peut-être qu'en l'état du chantier, on peut se permettre quelques modifications de ce type. C'est justement la porte vitrée que l'on voit sur cette photo que je veux remplacer par une fenêtre afin de pouvoir loger le banc d'angle :

Dimanche 3 octobre 2010,Intérieur de la future cuisine, le mur Est.

Cette photo vous fait un choc, et vous vous demandez sans doute où est passé le plafond de cette future cuisine (ou, si vous préférez, le plancher de la chambre prévue à l'étage).

La réponse tient en un mot : mérule ! Voici en effet dans quel état se trouvait ledit plafond lorsqu'en 2005, nous avons récupéré la ferme qui venait d'être occupée par des locataires indélicats...

10 avril 2006, le plafond de la future cuisine de la ferme, attaqué par la mérule.

Il n'y avait qu'une solution : brûler le plafond en question, ce qui fut fait.

A ce stade de mon exposé, vous admettez sans doute que j'aie eu quelques raisons de nettoyer ainsi, par le vide, la partie Sud de la ferme. Mais vous imaginez que le reste du bâtiment est en meilleur état. Voici, pour vous en dissuader, une vue, prise ce matin, du volume où Pascal range ses outils :

Dimanche 3 octobre 2010, vue intérieure de la partie principale de la ferme.

Or il est vrai que, lorsque j'en ai fait l'acquisition il y a 17 ans, la ferme paraissait bien entretenue, qu'on la considère de l'Est, c'est-à-dire du manoir...

Août 1993,la ferme vue du manoir, avec Ercule, mon bouledogue français, en chien de garde.

... ou du Sud-Ouest, avec en premier plan, des dépendances en colombage, aujourd'hui démontées car elles étaient en réalité en piteux état :

Août 1993, la ferme vue du Sud-Ouest.

Mais, selon la méthode qui est la mienne, j'ai découvert petit à petit l'ampleur des problèmes que j'avais à résoudre.

Premièrement, la présence d'un garage formant verrue à l'arrière du bâtiment, d'autant plus disgracieux qu'il était monté en parpaings non crépis :

Octobre 1992, le garage en parpaings à l'arrière de la ferme.

Deuxièmement, le fait que la couverture de ce garage, comme d'ailleurs de la plus grande part de la façade Ouest de la ferme (tout sauf la partie Sud) avait été réalisée en schingle, un matériau bas de gamme, "à l'américaine", posé de surcroît au crochet. Dès 1998, l'entreprise BOUSSIN a donc, à ma demande, restauré la charpente et recouvert de bonnes tuiles du modèle habituel 80 % environ de la ferme. Quant à la partie Sud, surélevée comme l'on sait, j'y repoussais les travaux à une époque où j'aurais décidé comment corriger l'erreur de conception, manifeste à mes yeux, de cette dernière (et l'on a vu hier qu'à ce jour, j'hésite encore).

Voici ce travail en cours, et l'on voit sur cette photo qu'en faisant alors disparaître le garage, j'ai découvert l'aspect très laid de la façade Ouest, avec en particulier un linteau de porte vermoulu et à restaurer, une porte à remplacer, pensais-je alors, par une petite fenêtre et, courant partout sur les murs, des fils électriques mal bricolés et dangereux :

10 mai 1998, les tuiles en cours de pose sur la façade Ouest de la ferme.

Mais avant que le maçon ne puisse intervenir, j'avais entrepris de remédier à un troisième problème évident à mes yeux : l'erreur de coloris des peintures extérieures, erreur habituelle certes, mais témoignant selon moi de l'impact négatif sur nos campagnes de revues dites de décoration :

6 juin 1998, les peintures extérieures blanches, comme si on était à Paris...

Sur les conseils éclairés de Jean-Jacques ROUCHERAY, le propriétaire du château de Pont-Rilly près de Valognes, dans la Manche, j'optais pour un "bleu charron" authentique et à l'ancienne, c'est-à-dire dont le ton finisse par s'assagir suite à l'exposition aux ultra-violets :

15 septembre 1998, la nouvelle livrée de la ferme, toiture rouge et huisseries bleues.

Dès que le maçon que j'employais à l'époque fut enfin disponible, nous réparâmes les défauts les plus flagrants de la façade Ouest. En regardant la photo suivante, vous comprendrez que, lorsque j'évoquais plus haut des bricolages dangereux, je n'exagérais pas :

23 janvier 1999, aperçu d'une partie de la façade Ouest de la ferme juste avant que le maçon ne la retouche.

Petit à petit, les choses s'amélioraient donc :

23 janvier 1999, le maçon vient de remédier aux défauts les plus flagrants d'une autre partie de la façade Ouest de la ferme.

Nous progressions ainsi à un rythme régulier lorsque, le 26 décembre 1999, une tempête exceptionnelle traversa la France, frappant très durement la Chaslerie. Voici ce qu'il advint alors de la ferme, sur sa façade Ouest...[img:500]1999-12-27-48-1.jpg tempête,27 décembre 1999, lendemain de tempête, la façade Ouest de la ferme.[/img]... et sur sa façade Est : tuiles envolées un peu partout, couverture de la partie Sud soulevée et retombée sur le produit d'isolation arraché, un vrai spectale de désolation:[img:500]1999-12-27-51.jpg tempête,27 décembre 1999, lendemain de tempête, la façade Est de la ferme.[/img]Pendant plusieurs années, les travaux marquèrent le pas (mais il y avait bien sûr à cela quelques raisons extérieures au chantier).

A suivre, car il me reste à expliquer pourquoi l'intérieur de la ferme paraît aujourd'hui si dévasté (mise à part l'attaque de mérule, dans un coin de la partie Sud, comme rappelée ci-dessus).

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Voici une idée de la vue que l'on aura sur le puits et le fournil lorsqu'on franchira le seuil de la future porte Sud de la ferme :

3 octobre 2010.

A propos de la cave, Thibaud m'a précisé aujourd'hui la somme qu'il est prêt à consacrer à sa restauration en 2010. Dans l'immédiat, il semble avoir des projets plus urgents (comme l'immobilier quelque part au bord de la mer, me dit-il). Je pense donc que, sur la cave, nous pourrions ne pas aller beaucoup plus loin que les drainages cette année. Cela dépendra aussi du planning de Pascal. Donc à suivre...

Je reprends mes explications sur l'état actuel de l'intérieur de la ferme.

Depuis 1993, date de mon achat, j'avais remarqué à quel point le sol y était humide, notamment dans l'extension Sud : il y avait d'abondantes traces d'algues vertes sur le carrelage ; tout cela ne m'inspirait pas confiance.

En outre, la moitié du bâtiment était restée à usage agricole, avec un méchant ciment par terre que je souhaitais éliminer.

C'est ainsi que, durant les hivers 2006-2007 et 2007-2008, j'ai demandé à Claude de se mettre à l'abri des intempéries dans la ferme en y faisant le ménage. Le voici donc à l'oeuvre, et l'on voit que sa nature généreuse le poussait toujours à employer les grands moyens...

14 décembre 2007, Claude au travail dans la ferme.

Qu'on ne pense pas, pour autant, que son sort était inhumain : il savait, en tout bien, tout honneur, se ménager quelques pauses pour dialoguer avec les corneilles...

19 décembre 2007, Claude en plein effort dans la ferme.

Voici donc le résultat d'un nettoyage de sol par Claude. On ne peut pas dire qu'il reste un grain de poussière...

20 décembre 2006, le ménage tel que fait par Claude dans la partie de la ferme qui servait jusque là de logement.

Ainsi, il récurait tout jusqu'à retrouver la terre sur laquelle avait été construit le bâtiment. D'où deux légers problèmes : d'une part, on s'apercevait qu'il n'y avait pas de fondations ; il fallait donc en couler en béton en sous-oeuvre ; d'autre part, l'eau se mettait à monter, transformant tout l'intérieur en grand bourbier :

23 janvier 2008, qui a commandé une piscine dans la ferme ?

D'où l'idée de mettre en place des drains dans le bâtiment et à son pourtour, ce qui fut fait avec l'enthousiasme habituel...

28 janvier 2008, le mur Ouest de la ferme en fin de matinée.

Mais nous ne nous étions pas encore aperçus d'une autre particularité du bâtiment. Voici donc l'état du mur en question le même jour que sur la photo précédente, mais à peine deux heures plus tard :

28 janvier 2008, le même mur au retour sur le chantier, juste après le déjeuner.

La cause de ce désastre était que, depuis des lustres, peut-être des siècles, des rongeurs avaient colonisé l'intérieur des murs, substituant leurs provisions de céréales à l'argile habituelle :

8 février 2008, grains de céréales dans le mur.

Il fallut donc commencer par réparer ces dégâts et poser des drains efficaces

8 février 2008, le mur est réparé.

Désormais, au terme de ces péripéties, il n'y a plus d'humidité dans la ferme, tous les drains fonctionnent parfaitement et l'on pourra bientôt songer enfin aux choses sérieuses, à savoir les aménagements intérieurs.

Restent juste à régler au préalable quelques menus détails, comme l'emplacement des ouvertures et la forme finale de la couverture. De simples broutilles, vous dis-je !

Comment, vous ne me croyez pas ?

Je suis chaque fois épaté de voir à quel point ce site aide à débloquer les dossiers encalminés. Rien qu'aujourd'hui W.F. promet de me renvoyer les plans de la ferme avec l'état de ses réflexions sur sa restauration et l'électricien E.J.S. m'assure que j'aurai son devis demain.

Merci à tous les deux !

C'est vrai, ici les choses avancent vite ; voici l'état du mur pignon Sud de la ferme aujourd'hui :

7 octobre 2010, premiers travaux sur les ouvertures de la ferme.

Pascal a ainsi retiré les briques blanches et le linteau de granite et nous avons, en début d'après-midi, défini le niveau du sol dans la future cuisine : elle sera de plain-pied avec le futur salon, ce qui n'était pas le cas précédemment ; nous avons également choisi la pierre de seuil : il s'agit d'un linteau de grès que m'a vendu mon voisin Claude FAVERIS il y a quelques semaines à peine.

Bonne nouvelle : le banc d'angle ne nécessitera pas de trop importants travaux de maçonnerie, la porte Sud-Est actuelle est pile à l'endroit de la future fenêtre évoquée ici le 3 octobre dernier.

L'essentiel des derniers jours a cependant pu être consacré au tri des pierres le long de la D22 car le temps est redevenu suffisamment sec. A l'aide du nouvel outil dont je l'ai doté, Bernard commençait par débroussailler les tas de cailloux au milieu des cerisiers sauvages. On se serait presque crus à Angkor...

7 octobre 2010, Bernard à la débroussailleuse.

... tandis que Pascal devenait expert dans le maniement de la mini-pelleteuse.

Ce soir, un bon quart des pierres ont d'ores et déjà été triées. Tant que le temps le permettra, cette tâche aura la priorité.

7 octobre 2010, vue des pierres triées.

Je suspends les travaux sur le pignon Sud de la ferme, le temps de savoir si l'offre que j'ai déposée hier pour une pierre de seuil en granite (hélas bleu, comme le plus souvent) est retenue par le vendeur. On devrait avoir la réponse le 19 octobre prochain.

En attendant, comme la météo est bonne, le tri des pierres va se poursuivre. Dans la journée, je vais aller dresser un plan sommaire des tas entreposés le long de la départementale. Cela me permettra d'avoir une idée plus précise de mes stocks, ainsi que du rythme des prochains tris.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 14 Octobre 2010
Journal du chantier - Terrassement - Cave - Transmission du patrimoine - Désultoirement vôtre !
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Dans le prolongement de ce que j'écrivais ici le 5, Mr T., que j'appelais pour avoir de ses nouvelles, m'a informé des conditions qu'il met au déblocage de la somme qu'il envisage d'investir en 2010 dans les travaux de la cave.

Je constate donc qu'il est plus simple pour moi de continuer à garder à ma charge l'intégralité des frais de drainage récents, dont il est pourtant le principal bénéficiaire. Mr T. pourra ainsi consacrer ses économies à un éventuel investissement immobilier en Albanie, puisque ce choix lui paraît judicieux et, semble-t-il, plus intéressant et plus assuré en l'état de ses contacts dans ce pays.

Je lui souhaite donc de trouver, là-bas ou ailleurs, peu importe au demeurant, des interlocuteurs qu'il estime mériter sa confiance.

Pour la reste, la cave attendra, il me suffira juste d'y financer en temps utile quelques travaux complémentaires sur l'appentis et la "maison de Toutou" afin d'en retarder la dégradation, c'est-à-dire d'y achever ce que j'y avais commencé.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 14 Octobre 2010
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Bâtiment Nord - Charretterie - Ferme et son fournil - Murs divers
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Roland FORNARI est passé dans l'après-midi pour déposer, avec l'aide d'un de ses employés, de Pascal et du tracteur Valtra, les deux grilles du rez-de-chaussée de la tour Nord-Est qui avaient été fixées le 18 septembre dernier. Il doit les modifier comme convenu. C'est fou à quel point les tours, ainsi dépouillées, paraissent de nouveau incomplètes, on s'était vite habitués à la présence de ces grilles (ce qui, soit dit en passant, me pousserait à estimer que Carole s'accomodera vite de la prochaine présence de grilles sur les fenêtres de son salon...) ;

Nous en avons profité pour parler d'autres sujets d'intérêt commun :

- la grille du puits de la ferme, qui sera d'un modèle proche de celles de la tour Nord-Est ; j'ai demandé une serrure simple et une possibilité de regarder à l'intérieur du puits sans avoir à ouvrir la grille (en effet, dès que je vois un puits, je suis toujours curieux de savoir à quelle profondeur passe la couche phréatique) ; plutôt qu'un système de moucharabieh inversé auquel je pensais, Roland FORNARI propose un judas ; il s'était par ailleurs muni d'un tambour de bois et d'une manivelle destinés à remonter le seau, deux pièces anciennes (XIXème siècle) de sa collection qu'il me cèderait et qui montrent que les puits de la région sont d'un diamètre standard ;

- à l'intérieur de la charretterie, pour éclairer de futures agapes avec vue imprenable sur le manoir, un système d'éclairage aux chandelles avec un important lustre en ferronnerie qui serait accroché au bout d'un cable ou d'une grosse corde passant sur une poulie de bois massive que j'ai récemment achetée à Jean LEMARIE ; ce cable ou cette corde serait actionné par une manivelle à cliquet ; c'est Roland FORNARI qui forgerait ce lustre et cette manivelle ;

- dans la cour du manoir, deux lanternes qui pourraient être électrifiées et qui flanqueraient, à bonne hauteur, la porte principale d'accès au logis ; Roland FORNARI doit consulter sa documentation et me fera des propositions sur le style et les dimensions de ces lanternes qu'il fabriquerait ; bien entendu il devra tenir compte de la probabilité que d'autres lanternes, d'un modèle plus simple, flanquent ultérieurement d'autres portes donnant sur la même cour (je fais allusion ici au bâtiment Nord et à l'"aile de la belle-mère") ;

- sur la façade Est du logis, les trois grandes grilles dont Roland FORNARI me dit qu'elles sont en cours de finition, composées d'un fer pur qui a dû être importé d'Angleterre ; ces grilles seront montées en excroissance par rapport au plan de la façade (toujours mon problème de pigeons...) et surmontées de fleurs métalliques à deux niveaux de pétales ;

- entre la chapelle et le manoir, une grille couronnée des armes des LEDIN ; Roland FORNARI poursuit ses réflexions à propos du modèle qu'il préconisera ; à ce stade, il pencherait pour un modèle Louis XIII inspiré de certains grilles de Carrouges, parmi les plus belles, et surmonté, comme à Carrouges, d'un bouquet de fleurs en métal (du type de celui qu'on a aperçu lors du reportage de TF1 l'été dernier) ; j'espère cependant qu'il n'est pas trop ambitieux pour ma bourse ni, surtout, pour le standing de la Chaslerie...

La grande grille du château de Carrouges.

- mon projet de cadran solaire sur le pignon Sud de la ferme, évoqué récemment sur ce site parmi les "Sujets divers".

Bref, comme on le voit, ce ne sont pas les projets de ferronneries qui manquent à la Chaslerie. Dans mon esprit, tous ces projets tendent à renforcer la "manorialitude" du lieu (et ici, je suis sûr que tous les visiteurs réguliers de ce site apprécient désormais ce ségolénisme à sa juste valeur...).

Bien que la réalisation des travaux sur la ferme soit un projet à long terme, je vais le commenter ici.

Dans un premier temps, voyons en quel état se trouvait la ferme en 2006, au début de l'intervention musclée de Claude MARTIN explicitée par les précédentes photos.

Les plans suivants ont été dressés par Lucyna GAUTIER, l'épouse de l'architecte des bâtiments de France alors en poste dans l'Orne.

A part la transformation en cours d'une fenêtre du mur pignon Sud en porte, ces plans sont conformes à la réalité d'aujourd'hui, du moins pour l'aspect extérieur du bâtiment.

Le premier dessin représente la façade Ouest de la ferme :

Façade Ouest de la ferme, avant travaux.

On observe que, sur cette façade exposée aux intempéries, les ouvertures sont rares. Dans les combles, c'est moi qui avais fait remplacer les vélux par des houteaux. Au rez-de-chaussée, de gauche à droite sur le dessin précédent :
- la première ouverture, montée en briques rouges, date du XIXème siècle ;
- la porte suivante existait lorsqu'un garage en parpaings était accolé au bâtiment ; j'en ai déjà fait restaurer le linteau ;
- du temps du garage, suivait une porte donnant sur un coin buanderie qui jouxtait le garage au Sud ; c'est moi qui ai fait supprimer cette buanderie en même temps que le garage et remplacer la porte en question par une ouverture imitée de la première, en briques rouges ;
- c'est au niveau de la fenêtre carrée suivante que le parement extérieur de pierres s'était écroulé lors des travaux confiés à Claude MARTIN ; ce parement a été remonté mais, à cette occasion, la grille de cette fenêtre, qui était également tombée, n'a pas été remise en place ;
- la porte suivante donnait sur l'ancienne cuisine-living ; comme le montre le dessin, elle était entourée de briques, en l'occurence blanches et très dégradées ;
- la dernière ouverture du rez-de-chaussée est la fenêtre, entourée de briques blanches, donnant sur l'ancien salon.

A l'étage, une fenêtre entourée de briques blanches éclairait une chambre comportant, dans un angle, une cheminée ; c'est par cette cheminée qu'avait pénétré l'humidité à l'origine de l'attaque de mérule dans cette partie du bâtiment ; comme le rappelle ce dessin, la tempête de 1999 avait arraché les deux persiennes de cette fenêtre.

Le dessin suivant représente la façade Est de la ferme, celle qui donne vers le manoir.

Façade Est de la ferme, avant travaux.

C'est sur ce dessin que l'on comprend à quel point le bâtiment est disparate.

L'extension Sud, de 6 m 40 de long, soit moins du quart de l'ensemble, se distingue par sa toiture mal assortie au reste du bâtiment puisque le parti retenu par le constructeur avait été d'ajouter cette extension R+1 en conservant la même ligne faîtière. D'où ce hiatus des pentes des couvertures qui m'a toujours heurté. Comme côté Ouest, les deux ouvertures de cette façade de cette extension sont bordées de briques blanches très abîmées ; comme sur l'ensemble de cette extension, les linteaux extérieurs sont en granite taillé de façon sèche. La tempête de 1999 a arraché une persienne de la fenêtre à l'étage, qui donnait sur une seconde chambre.

La partie centrale de la ferme, d'environ 9 m 50 de long, est la plus ancienne, comme le montre son appareil de pierres. Les linteaux y sont en bois, relativement récent pour la fenêtre et la porte de l'ancienne cuisine-pièce à vivre, mais fatigué et même vermoulu pour la fenêtre et la porte suivante qui desservaient une chambre.

La partie Nord de la ferme, d'environ 12 m 50 de long, soit près de la moitié de l'ensemble, est restée, encore aujourd'hui, sinon dans son jus, du moins telle qu'elle avait été aménagée, à des fins agricoles, par de lointains prédécesseurs. Compte tenu de la forme cintrée des fenêtres et, surtout, de leur montage en briques rouges, on peut penser que cette partie du bâtiment a été modifiée, sinon bâtie, au XIXème siècle.

Sur cette façade Est, mon intervention s'est bornée à ce jour à remplacer trois portes vermoulues, celles de la partie agricole et, à l'étage, à faire habiller les lucarnes de bardeaux de châtaignier.

A noter, sur cette façade, la présence de portes de pas moins de 4 styles différents, années 1930 à gauche vers l'ancien salon, début des années 1990 (juste avant que je n'achète la ferme) vers l'ancienne cuisine-pièce à vivre, date indéterminée mais relativement récente pour la suivante vers l'ancienne chambre du rez-de-chaussée, enfin style agricole pour les dernières. C'est d'ailleurs pour tâcher d'atténuer ces disparités que j'avais fait peindre toutes les huisseries extérieures, à l'époque en "bleu charron" qui s'est beaucoup adouci depuis.

A noter aussi le mic-mac des linteaux. J'ai déjà signalé les différences de matériaux, granite moderne, chêne récent ou chêne très ancien. Mais ce qui frappe aussi, c'est l'absence d'unité au niveau des hauteurs des linteaux, donnant à penser que tout cela a été monté à la "va-comme-je-te-pousse", sans aucune idée d'ensemble.

Cet état de fait me pose problème. Je me demande quel parti retenir pour la restauration de cette façade. Sauf à démonter et remonter l'ensemble du parement extérieur, ce qui serait évidemment coûteux, on verra toujours la différence entre les trois appareils de pierres, c'est-à-dire le fait que le bâtiment résulte de trois phases constructives mal coordonnées à l'évidence. On peut se dire qu'un rejointoiement homogène apporterait enfin un peu d'unité et que, au pire, on pourrait toujours faire pousser des plantes grimpantes pour masquer, autant que faire se peut, les cicatrices aujourd'hui trop visibles (il faudrait alors veiller à ce que les racines correspondantes ne bouchent les drainages, si nécessaires ici).

Il conviendra, à tout le moins, d'introduire un peu d'unité dans les styles des portes, d'ordre dans les hauteurs des linteaux et d'homogénéïté dans leur matériau. En l'état de mes réflexions, j'incline pour cette façade vers des linteaux en vieux chêne mais en bon état ; je ne vois guère comment on pourrait éviter de changer tous les linteaux et pratiquement toutes les huisseries de cette façade...

Le pignon Nord appelle peu de commentaires :

Pignon Nord de la ferme, avant travaux.

Le pignon Sud fait apparaître, à l'étage, une fenêtre condamnée depuis longtemps. Un conduit de cheminée montait dans le coin Sud-Ouest et sortait par la superstructure décentrée que l'on aperçoit sur ce dessin. Dans la pièce du rez-de-chaussée, le niveau du sol était sensiblement inférieur à celui du terrain avoisinant, ce qui ne pouvait qu'exacerber les problèmes de remontée d'humidité.

Pignon Sud de la ferme, avant travaux.

Le plan du rez-de-chaussée confirme que celui-ci n'était habitable que sur la moitié de sa surface. L'escalier desservant l'étage avait été installé dans un coin de la cuisine-salle à vivre. Cette pièce comportait deux murs de refend, mais j'ai fait abattre celui la séparant de la chambre du rez-de-chaussée.

Plan du rez-de-chaussée de la ferme avant travaux.

Le plan du comble montre que seuls 40 % en étaient aménagés, la moitié de ce volume étant d'ailleurs réduite par la pente du toit.

Plan du comble avant travaux.

La "coupe AA" apporte trois informations supplémentaires :

Coupe longitudinale de la ferme avant travaux.

- la disparité des niveaux du sol selon les pièces, l'ancien salon se trouvant ainsi, en particulier, abaissé de 31 cm par rapport à la cuisine-salle à vivre voisine ;
- la faible hauteur des plafonds dans toutes les pièces (2 m 35, dont 2 m 22 sous poutre), sauf dans l'ancien salon grâce, en particulier, à cet artifice (2 m 67) ;
- l'absence de plancher intermédiaire au niveau de la porte charretière, de manière à pouvoir garer un tracteur.

Enfin, la "coupe BB" confirme la faible hauteur des plafonds, notamment à l'étage :

Coupe transversale de la ferme avant travaux.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 17 Octobre 2010
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Plomberie-chauffage - Ferme et son fournil
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Examinons maintenant le projet pour lequel Lucyna GAUTIER a obtenu un permis de construire (par arrêté du 7 juillet 2006 du maire de La Haute Chapelle).

C'est l'ordre dans lequel Lucyna et moi avons mené nos réflexions qui commandera, ci-après, l'ordre de passage des différents dessins, et non plus l'ordre dans lequel on découvre le bâtiment quand on ne le connaît pas, ordre qui avait été retenu lors du message précédent.

Notre principal souci au départ était en effet d'obtenir l'habitabilité la plus plaisante à vivre. C'est ainsi qu'un rôle important a été dévolu d'entrée de jeu à la future cuisine-salle à manger, installée sur 35 m2 au Sud du bâtiment, dans l'ancien salon :

Plan du rez-de-chaussée de la ferme après travaux prévus au permis.

De même, le confort des chambres a été privilégié, avec l'idée de ne pas lésiner sur leurs dimensions (car c'est selon moi un charme important de la campagne que d'y disposer de grandes chambres) et de les doter chacune d'un cabinet de toilettes et d'un dressing ; les rythmes de la charpente ont évidemment joué un rôle dans leurs positionnements respectifs ; la chambre Sud, au plafond d'autant plus élevé qu'on y faisait disparaître le grenier, devait devenir celle "des parents" et les deux autres à l'étage, sous comble, celles "des enfants" (ou "des amis") ;

Plan de l'étage de la ferme après les travaux prévus au permis.

Les autres volumes ont été affectés comme conséquence de ces choix initiaux :
- afin d'assurer un chauffage bon marché des pièces d'habitation, nous avons maintenu au rez-de-chaussée un salon de taille raisonnable, 5 m 13 sur 6 m 48, ce qui fait quand même plus de 31 m2 de surface ;
- l'entrée principale du bâtiment a été imaginée près du chemin d'arrivée et dotée d'une pièce annexe de débotté ;
- derrière cette entrée ont été reléguées la lingerie et une pièce destinée à recevoir tous les matériels d'électro-ménager bruyants et volumineux dont nous encombre la vie moderne.

Restait donc à affecter un volume de plus de 53 m2 au rez-de-chaussée pour lequel nous avons imaginé un statut principal de salle de jeux pour les enfants (donc à l'abri des intempéries et sous la surveillance facile des parents).

La question de la desserte de l'étage par des escaliers a été difficile à résoudre ; nous n'avons pas trouvé de meilleure solution que d'imaginer deux escaliers, l'un à la place de celui que nous connaissions, l'autre, en bout de la grande salle du rez-de-chaussée ; le premier desservirait ainsi l'appartement des parents, le second, le volume des enfants, avec bien sûr une interconnexion à l'étage entre ces deux espaces.

Dans ce projet, les hauteurs sous plafond restaient néanmoins limitées puisque nous ne modifions pas les niveaux du sol ni ne relevions les poutres du plafond du rez-de-chaussée :

Coupe longitudinale de la ferme après les travaux prévus au permis.

La hauteur sous plafond demeurait ainsi à 2 m 51 dans le nouveau salon et stagnait à 2 m 22 sous poutres dans la nouvelle salle de jeux :

Au final, ce sont ces choix d'aménagements intérieurs qui impliquaient les changements à apporter aux façades.

D'abord, la façade Ouest, avec sa nouvelle entrée près du chemin et, toujours, une certaine retenue dans le percement d'ouvertures nouvelles :

Façade Ouest de la ferme après travaux selon permis.

Ensuite, la façade Est, remise en ordre sans faire disparaître sa fonction initiale de bâtiment à usage partiellement agricole :

Façade Est après travaux selon permis.

A noter que la porte Nord de la façade Est (celle à droite) correspond à la nouvelle chaufferie que nous avons voulu établir près du chemin, afin de faciliter les livraisons de carburant.

On pourra observer, à l'étage, que nous n'avons pas souhaité percer de lucarnes trop volumineuses, de manière à ne pas porter atteinte au charme (à retrouver) du bâtiment.

Sur le pignon Nord, apparaissent tois ouvertures minimalistes, destinées à donner du jour dans le cabinet de toilettes et le dressing de la chambre à l'étage et, le cas échéant, dans la chaufferie au rez-de-chaussée :

Pignon Nord de la ferme après travaux selon permis.

Enfin, sur le pignon Sud, une porte remplace la fenêtre du rez-de-chaussée et la fenêtre de l'étage disparaît :

Pignon Sud de la ferme après travaux selon permis.

C'est compte tenu de ces réflexions préalables et de ce permis qu'il convient désormais de se demander quelles améliorations on pourrait apporter à ces plans et, aussi, comment phaser les travaux. C'est à ce stade que j'attends dorénavant les suggestions de Walter...

A ce stade de ma présentation des travaux envisagés sur la ferme, il me revient, avant d'ouvrir un débat éventuel avec W.F. - si toutefois il le veut bien -, d'indiquer quelles sont les questions qui me sembleraient à régler prioritairement.

La première concerne assurément le niveau final du sol au rez-de-chaussée. On a en effet compris que le terrain est doublement en pente, d'une part du Nord au Sud, d'autre part de l'Ouest à l'Est. Cette question est d'ores et déjà sur la table, puisqu'on vient de commencer ces travaux par le positionnement de la porte extérieure de la nouvelle cuisine-salle à manger.

La première contrainte rend difficile de garder le même niveau de sol sur toute la longueur du bâtiment. Alors, combien de niveaux différents prévoir, où placer la (ou les) marche(s) intérieure(s) nécessaire(s), jusqu'où descendre ces niveaux sans risquer de voir ressurgir les infiltrations d'eau et sans compliquer la mobilité entre l'extérieur et l'intérieur du bâtiment, au niveau des portes extérieures ? On a vu qu'avant travaux, il y avait de multiples niveaux, en particulier un pour la future cuisine-salle à manger, un pour le futur salon et, sans doute, au moins un troisième pour le reste du bâtiment (correspondant aux futures salle de jeux, entrée et lingerie) ; la chaufferie peut, sans problème, avoir un autre niveau encore.

Compte tenu de la seconde contrainte, je ne vois pas comment on échappera à une marche au moins entre la future entrée principale, sur la façade Ouest, et la future salle de jeux. On doit aussi se demander si une autre marche ne sera pas nécessaire entre cette future salle de jeux et le futur salon ; j'aimerais l'éviter, de manière à permettre qu'un jour, la salle de jeux et le salon puissent facilement ne former qu'une seule très grande pièce (de plus de 85 m2), ce qui permettrait d'y organiser des réunions nombreuses, dans un cadre impressionnant dès lors que le plafond n'y serait pas trop bas.

La seconde série de questions à résoudre prioritairement concerne justement les hauteurs sous plafond. Car il est encore loisible de modifier la hauteur d'accroche des poutres qui soutiennent le plancher du 1er étage. Nous devrons en tout état de cause tenir compte d'une part, du niveau en-dessous duquel il ne serait pas raisonnable de descendre le sol du rez-de-chaussée, d'autre part, de la ligne faîtière de la couverture que, sauf dans l'extension éventuellement, il n'est pas question de modifier. Entre les deux, nous devrions pouvoir choisir la hauteur du plafond du rez-de-chaussée de manière à donner à ses pièces une ampleur qu'à part dans l'ancien salon, elles n'avaient pas autrefois. Mais, plus on donnera de la hauteur au rez-de-chaussée, plus il faudra être astucieux dans la fabrication des escaliers intérieurs... et plus ce sera compliqué. A l'étage, on pourra envisager d'avoir plusieurs niveaux de plancher mais il faudra penser aux conséquences sur les hauteurs des lucarnes, dans les chambres ainsi que vues de l'extérieur du bâtiment. On pourra aussi se demander si, à l'étage, on peut éviter d'avoir également plusieurs niveaux de plancher, en fait au moins deux.

Une troisième série de difficultés apparaît quand on songe au phasage du chantier, c'est-à-dire à l'étalement dans le temps de la réalisation de ses différentes tranches. On peut en effet imaginer de ne pas tout réaliser parallèlement mais de se contenter d'abord du "volume des parents", à savoir au rez-de-chaussée, la cuisine-salle à manger et le salon et à l'étage, la "chambre des parents" et leur salle de bains et dressing ; il faudra cependant ne pas oublier dès cette première tranche le positionnement de la future chaufferie de l'ensemble (c'est la nécessité d'implanter assez tôt un nouveau conduit de cheminée qui devrait donc nous obliger à choisir d'entrée de jeu l'emplacement final de la chaufferie).

Et je n'évoque pas davantage d'autres questions déjà signalées :
- le choix de la forme de la couverture de l'extension Sud de la ferme ;
- le matériau des linteaux extérieurs à mettre en place aux ouvertures ;
- le mode de chauffage à retenir ; je pense à ce stade à un chauffage par le sol au rez-de-chaussée et par radiateurs à l'étage.

Ce qui paraît sûr, d'ores et déjà, c'est qu'on ne devrait plus oublier d'inclure en temps utile dans la maçonnerie des fourreaux de plastique pour l'électricité, voire d'autres fluides.