Par lieu

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 6 Novembre 2011
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Fournil du manoir - Murs divers - Météo - Désultoirement vôtre !
0
J'ai un problème que je vous soumets.

Je dois remonter un mur, faute de quoi un bâtiment déjà restauré à mes frais exclusifs serait vite en péril. Je rémunère deux maçons que je paye, certes, à l'heure mais je ne puis décemment les garder longtemps inemployés, d'autant que ce sont de bons gars et qu'ils ont besoin de travailler pour subvenir à leurs besoins. La saison avance ; déjà le sol est boueux et cela ne va pas s'arranger au cours des prochaines semaines, de sorte que tout retard supplémentaire va vite obliger à repousser le démarrage des travaux au printemps prochain ; le grossiste vient de me livrer des matériaux nécessaires pour le mur et, à cette occasion, nous avons pu constater que le sol supporte mal le passage d'engins lourds comme le tracteur dont les maçons ont besoin pour travailler :

5 novembre 2011, le sol à proximité du futur mur Ouest de la douve Nord.

Or, pour respecter la réglementation applicable aux monuments historiques, il conviendrait, en toute rigueur, que j'attende un dernier coup de tampon sur un dernier document officiel avant de commencer à engager les travaux.

Je vous pose la question : si vous étiez à ma place que feriez-vous ?

Guy HEDOUIN
rédigé le Dimanche 6 Novembre 2011
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Murs divers
0
Bonjour,

Des agglos à la Chaslerie, qu'est-ce qui vous arrive ?

Le bon sens avant tout, qu'est-ce que vous risquez, pas grand chose, je ne pense pas que demain matin à l'aube l'ABF de service viendra sur le chantier vous contrôler.

Cela fait un moment que l'on n'a plus de photos de suivi du chantier, seriez-vous en manque de "pellicules" ????

Bonne journée !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 6 Novembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Murs divers
0
@ Guy HEDOUIN :

Les agglos sont destinés à doubler le mur du côté où il doit retenir la terre ; il est prévu un espacement d'une bonne vingtaine de centimètres entre les agglos et le mur (lui-même de 80 cm d'épaisseur au moins), l'espace intermédiaire devant être rempli de gravier afin de constituer un drain. Il y a en effet des sources non loin du fournil du manoir.

Quant aux photos, je vois que rien ne vous échappe ! ;-))

Ce matin, j'ai donné mon accord pour l'achat d'un lot d'environ 40 m3 de pierres à Domfront. Le vendeur a su s'adapter à l'évolution des conditions du marché, ce qui m'a agréablement surpris.

Philippe JARRY ira chercher ces pierres. Le terrain à la Chaslerie étant désormais boueux, il ne pourra plus les déposer le long de la départementale, comme ici où l'on voit une partie du lot de Lonlay livrée cette semaine...

11 novembre 2011, une partie des pierres récemment achetées à Lonlay.

... ni, "a forrtiori", à proximité de l'entrée du chantier du mur Ouest de la douve Nord :

11 novembre 2011, une autre partie du lot de pierres récemment achetées à Lonlay.

Philippe JARRY devra donc livrer les pierres de Domfront à "la carrière", c'est-à-dire à 600 m environ au Sud du manoir. Dans tous les cas de figure, les pierres étant ainsi livrées en vrac, un tri s'imposera, qui occupera Igor et Valentin pendant un bon moment.

Je précise que les pierres de Domfront du lot d'aujourd'hui sont destinées à approvisionner le futur chantier de restauration des douves de la Chaslerie, à savoir le mur d'escarpe, les deux biefs et le pont. Afin de tenir compte des inévitables (?) délais administratifs, Lucyna GAUTIER est d'ores et déjà en charge de l'"étude préalable" de ce projet puis, dès que possible, du dépôt des demandes d'autorisations et de subventions, indispensables en l’occurrence.

En une journée, Igor a réussi à mettre en panne la mini-pelleteuse et le tracteur "Valtra", dont un flexible a littéralement explosé, entraînant une pluie d'huile. Il est vrai qu'il terrasse en force, sans doser l'effort du matériel. Avec Valentin, il ont donc dû poursuivre... à la pelle !

11 novembre 2011,

En attendant le retour de notre sauveur, Maxime, retenu par ses obligations sportives (on se rappelle peut-être que ce fringuant jeune homme essaye, avec des succès mitigés, il faut bien le dire, d'arrêter des ballons au fond de filets de foot...), je vais devoir adapter leur programme de travail : direction le bâtiment Nord, pour un lavage des tomettes à l'acide, dilué, bien entendu (je crois qu'il faudra quand même que j'y veille...).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 13 Novembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Menuiserie - Bâtiment Nord
0
Maintenant que le plafond est plâtré et les tomettes posées, Sébastien LEBOISNE a pu venir prendre les mesures de ma future "chambre mortuaire" afin de s'assurer que les boiseries prévues pour cette pièce ne seront pas trop hautes :

13 novembre 2011, Sébastien LEBOISNE, de retour à la Chaslerie.

Il apparaît ainsi que la hauteur de la pièce est de 2 m 35 seulement, de sorte que les boiseries vont devoir être retaillées. Si cette adaptation apparaît trop délicate, il nous faudra prévoir des boiseries neuves. Nous allons donc nous donner le temps d'étudier les deux hypothèses.

Comme je suis sans nouvelle de M. DUVEAU, j'ai également demandé à Sébastien de me fournir son devis pour la penderie du dégagement vers la chambre en question.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 16 Novembre 2011
Journal du chantier - Administration - Murs divers - Economie - Désultoirement vôtre !
0
Je repense à la dernière réglementation invoquée par M. BOCHET, celle qui, m'a-t-il dit, si j'ai bien compris, empêcherait de subventionner les mêmes travaux sur plusieurs tranches. Elle serait loin d'être anodine.

Bien sûr, une telle règle semblerait absurde à tout observateur de bonne foi, dans la mesure où, comparée aux réalités d'un chantier, elle paraît artificielle et - si l'on peut dire - gratuite. Bornons-nous à retenir qu'il est vain de nous interroger ainsi sur le bon sens des réglementations.

Mais elle m'inquiéterait surtout car, me semble-t-il à ce stade de mon information, elle rendrait inenvisageable la restauration du mur d'escarpe des douves :

- il est en effet impossible que je finance seul un tel montant de travaux et je ne vois aucune banque prête à me prêter, à mon âge, les fonds nécessaires pour un tel investissement qui ne produit aucun revenu ;

- si la règle invoquée par M. BOCHET existe, elle imposerait, je suppose, que l'Etat abaisse drastiquement le taux de ses subventions - mais on retombe alors dans le cas précédent - ou bien qu'il dégage en une fois une enveloppe importante ; au cas où, par extraordinaire, il en aurait encore les moyens, toute recrudescence de l'inflation - qu'on ne saurait exclure pour sortir l'économie de son marasme - serait dévastatrice.

Donc, par quelque bout que je regarde le problème, il apparaît qu'un individu pas plus fortuné que moi pourrait, par le seul jeu d'une telle réglementation, être mis dans l'incapacité pure et simple de poursuivre convenablement la restauration d'un monument historique comme la Chaslerie.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 16 Novembre 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Ferronnerie - Logis - Murs divers
0
M. BOCHET, du service départemental d'architecture d'Alençon, m'a rappelé comme promis.

Il propose de faire passer la subvention en cause en totalité sur l'exercice 2012. Il est entendu que je serais dispensé d'attendre son versement pour mener les travaux. J'ai immédiatement donné mon accord sur cette proposition.

Pour ce qui concerne la restauration du circuit des douves, M. BOCHET suggère que je demande à Lucyna GAUTIER de définir un calendrier pluri-annuel de réalisation des travaux. Je suis d'accord avec cette idée.

J'ai signalé que je souhaiterais que le report préconisé et accepté sur 2012 ne m'empêche pas de lancer l'an prochain d'autres travaux subventionnables (je pense à des grilles aux fenêtres du 1er étage ou aux premiers travaux sur le circuit des douves autres que le mur Ouest de la douve Nord). M. BOCHET m'a conseillé de charger Lucyna GAUTIER de définir et de chiffrer les premières urgences.

Tout ceci me paraît un bon compromis. J'en remercie mes interlocuteurs de l'administration des affaires culturelles.

Importante conversation téléphonique ce matin avec Lucyna GAUTIER. Dans le prolongement de mes récents contacts avec le Service départemental d'architecture d'Alençon, nous avons évoqué le programme de travaux en 2012 et au-delà.

Pour 2012, j'ai d'abord demandé à Lucyna de prévoir des grilles à trois fenêtres du 1er étage du logis, une dans la chambre au-dessus de la salle-à-manger et deux dans la chambre au-dessus du salon, les trois donnant vers l'extérieur du bâtiment (et non sur la cour). Je sais que Carole est résolument opposée à l'idée que je réinstalle une grille dans notre chambre. Mais je vais devoir, une fois de plus, passer outre car il en va de la cohérence de mon programme de restauration. Et je sais bien qu'après coup, Carole se range toujours à mon avis. Sur ce volet du programme 2012, mon problème immédiat est plutôt la disponibilité de Roland FORNARI qui n'a pas encore tenu ses dernières promesses relatives à la grille du puits de la ferme et au lustre de la charretterie.

En plus de ces grilles, je voudrais que 2012 voie le début de la restauration du mur d'escarpe des douves. Lucyna me recommande, pour des questions de coût, de monter un mur à un seul parement de pierres, le reste étant en béton. Il me semble qu'alors, Igor et Valentin auraient besoin de moins de 48 mois pour s'acquitter de la restauration des quelques 160 mètres de mur en question, sur 4 à 5 mètres de haut et 80 cm de large. Je précise que les 160 mètres correspondent aux 120 mètres du mur principal et à deux fois 20 mètres pour les retours vers le manoir.

En clair, pour 2012, j'aimerais mener à bien la réimplantation de trois grilles ainsi que les terrassements et les fondations des 160 mètres de mur dont je viens de parler. Cela supposerait de détourner provisoirement l'arrivée d'eau dans les douves, de manière à ce que les engins de chantier puissent manœuvrer au fond sans s'enliser.

Il paraitrait judicieux que, dans la foulée, c'est-à-dire avant la mi-2016, la restauration du mur d'escarpe soit achevée. On pourrait ensuite faire un sort à la restauration des deux biefs.

Au-delà de ces perspectives, je commence à caresser l'idée de remonter un jour les deux pavillons qui encadraient autrefois l'allée principale du manoir, au niveau des derniers tilleuls actuels, c'est-à-dire les plus proches de la chapelle. On se souvient peut-être du fait que l'implantation de ces deux pavillons est prouvée par le plus ancien plan cadastral de la Chaslerie. Je verrais donc bien à cet endroit des constructions comparables à un vieux pavillon du manoir de la Bérardière, à Saint-Bômer-les-Forges.

Le vieux pavillon du manoir de la Bérardière.

Mais, à la Bérardière, j'aime aussi les deux plus petits pavillons, beaucoup plus récents et en forme de "L", qui entourent la grille d'entrée :

Photo copiée sur le site de l'"Association des amis de la Bérardière", puis réduite.

Disons qu'à ce stade, on peut toujours rêver...
Hier après-midi, Igor m'a signalé qu'une source était apparue le matin-même dans la douve Nord. Un filet continu d'eau sourdait en effet de la terre, environ 2 mètres sous le niveau du sol. Le phénomène était d'autant plus curieux qu'à ma connaissance, il n'y avait ni drain ni tuyau enterré près de cet endroit. J'ai donc conseillé à Igor de se mettre aux commandes de la mini-pelleteuse pour sonder immédiatement le terrain. Il a préféré aller vérifier d'abord le compteur d'arrivée d'eau, ce qui était judicieux ; là, il a noté que le compteur ne tournait pas. Notre conclusion était donc qu'on avait dû mettre à jour une source oubliée.

18 novembre 2011, la

Or il se trouve qu'un peu plus tard dans l'après-midi, Philippe JARRY, le terrassier, est passé me voir. Je lui ai signalé l'incident. Il a immédiatement pensé à vérifier l'état du compteur d'arrivée d'eau. Je lui ai dit qu'Igor venait d'observer qu'il était à l'arrêt. Philippe s'est tu. Sans prononcer un mot, il s'est éloigné de la douve en cheminant le long du tuyau d'arrosage reliant un robinet de la cour à la douve. Il se trouve que Valentin venait de rouvrir ce robinet. Philippe a vite trouvé qu'un joint du tuyau avait lâché. Ainsi, toute l'arrière-cour du manoir s'était trouvée inondée tout au long de la nuit précédente, sans que nous ne nous en soyons rendu compte. Le mystère était donc résolu. Sans l'aide de Philippe, ni Igor, ni moi n'aurions compris avant longtemps l'origine du sinistre.

Il est ainsi prouvé que rien ne vaut le bon sens d'un terrassier du bocage, quand on croit avoir trouvé une source, pour dire ce qu'il en est vraiment.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 22 Novembre 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Murs divers - Economie - Désultoirement vôtre !
0
J'ai demandé hier à Roland FORNARI de préparer un devis pour les trois grilles que j'aimerais lui faire poser en 2012 au premier étage du logis. Il doit passer me voir samedi prochain à la Chaslerie pour qu'on examine mon idée de soigner le décor de ces grilles (au moins celle donnant vers la chapelle), de manière à les harmoniser avec la future grille du mur entre la chapelle et le manoir, dont j'ai déjà montré le dessin sous cet onglet (dans un message du 9 février dernier).

Roland m'a fait part, une nouvelle fois, de ses difficultés actuelles à obtenir de l'Etat le paiement de ses factures. Selon ses informations et pour utiliser les termes "ad-hoc" en matière budgétaire, de nouvelles autorisations de programmes sont allouées mais les crédits de paiement manquent. Je n'en suis pas surpris outre mesure, compte tenu de l'état critique du financement de la dette publique que l'on sait. J'espère simplement que cette situation, où l'on voit les alertes se multiplier, n'entravera pas, dans un proche avenir, la poursuite du programme de restauration de la Chaslerie.