Références culturelles

Jean-Pierre ARBON
rédigé le Mercredi 26 Mai 2021
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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Standing in the doorway
Publié le 25 mai 2021


On fêtait hier les quatre-vingts ans de Bob Dylan. A cette occasion, le Guardian a demandé à de nombreux artistes (Mick Jagger, Marianne Faithfull, Tom Jones, Judy Collins, Suzanne Vega, entre autres) quelle était, parmi toutes ses chansons, celle qu’ils préféraient (à lire ici).

Je me suis posé la même question. Je ne suis pas un spécialiste de Dylan, je ne connais pas toute son œuvre, mais j’ai un gros coup de cœur pour son disque Time out of mind. C’est du rock solide, lent, un son gras, des atmosphères parfois presque poisseuses. On y trouve quelques chefs d’œuvre : Not dark yet (crépusculaire à souhait), Make you feel my love (sublime chanson d’amour). Et Standing in the doorway, que j’ai choisie.

C’est une longue ballade d’une tristesse magnifique. Un homme s’est fait planter par la femme qu’il aimait. Il pleure devant sa porte, ne sait plus où aller, ne s’en remet pas, et rumine des sentiments mêlés, à la fois lucide et confus, en proie à un indélébile chagrin, désemparé, inconsolable :
Last night I danced with a stranger / But she just reminded me you were the one (La nuit dernière, j’ai dansé avec une inconnue / Ça m’a juste rappelé qu’il n’y avait que toi)

Toute poésie, et celle de Dylan n’échappe pas à la règle, est une tentative de dire l’indicible. Mais c’est une tentative qui n’aboutit jamais vraiment.
I see nothing to be gained by any explanation / There’s no words that need to be said (On ne gagne rien à expliquer / Les mots n’ont pas besoin d’être dits).

Emouvant aveu, pour un prix Nobel de littérature.


Standing in the doorway
(traduction JP Arbon)

Je traverse les nuits d’été
On entend un jukebox
Hier tout allait trop vite
Aujourd’hui ça va trop lentement
Je n’ai nulle part où aller
En moi tout est brûlé
Si je te voyais, je ne sais pas si je t’embrasserais ou si je te tuerais
Tu t’en moquerais sans doute de toute façon
Tu m’as planté devant ta porte, je pleure
Et je n’ai rien vers quoi repartir

La lumière est si moche ici
Qu’elle me fait mal au crâne
Et tous ces rires ça me rend triste
Les étoiles sont devenues rouge cerise
Je gratte ma gaie guitare
Je fume un cigare à deux balles
Le fantôme de notre ancien amour ne s’est toujours pas éloigné
Et il n’a pas l’air près de le faire
Tu m’as planté devant ta porte, et je pleure
Sous la lune de minuit

Peut-être qu’ils m’auront, peut-être qu’ils ne m’auront pas
Pas ce soir en tout cas, et ce ne sera pas ici
Je pourrais dire des choses mais je ne le ferai pas
Car la miséricorde de Dieu n’est pas loin
J’ai voyagé dans le train de la nuit
J’ai de l’eau glacée dans mes veines
Je serais fou de vouloir te reprendre
Ce serait contre toutes les règles
Tu m’as planté devant ta porte, je pleure
Et souffre comme un fou

Quand déclineront les dernières lueurs du jour
Mon pote, c’en sera fini de vieillir
Dans la cour, j’entends les cloches de l’église qui sonnent
Je me demande bien pour qui
Je sais que je ne peux plus gagner
Pourtant mon cœur ne renoncera jamais
La nuit dernière, j’ai dansé avec une inconnue
Ça m’a juste rappelé qu’il n’y avait que toi
Toi qui m’as planté devant ta porte, et je pleure
Dans l’obscur pays du soleil

Je mangerai quand j’aurai faim, je boirai quand j’aurai soif
Je mènerai une petite vie bien réglée
Et quand la chair tombera de mon visage
Je sais qu’il y aura quelqu’un pour s’occuper de moi
Même la plus légère des caresses
Elle compte tellement
Au fond, on ne gagne rien à expliquer
Les mots n’ont pas besoin d’être dits
Tu m’as planté devant ta porte, et je pleure
La tête toute enveloppée de blues
Au château d'Ainay-le-Vieil...

Le château d'Ainay-le-Vieil.

... je remarque cette imposte à balustres qui me plaît beaucoup :

Ainay-le-Vieil.


Je pense évidemment à l'imposte de la porte principale du logis favori, en espérant que, le monopole que l'on sait étant ce qu'il est, je n'attendrai pas indéfiniment des plans qui me conviennent.

Je rappelle à ce propos que, pour ce qui concerne les menuiseries extérieures, le contrat de maîtrise d’œuvre est signé depuis belle lurette, de sorte que, au moins de mon point de vue, rien ne se serait opposé à ce que l'architecte du patrimoine se fût, sur ce sujet comme sur divers autres signalés comme urgents, mise au travail.
Excellente nouvelle, Hugues HOURDIN me transmet ce matin l'accord de principe de Silvère JARROSSON pour venir à la Chaslerie, dans le cadre des animations organisées sous l'égide de la S.V.A.A.D.E.

Il reste des détails pratiques à finaliser dont le moindre n'est pas la date.
Jean-Pierre ARBON
rédigé le Mardi 1er Juin 2021
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Des secondes par milliards
Publié le 1 juin 2021

Pour illustrer l’énormité du nombre un milliard, j’ai entendu quelqu’un, récemment, utiliser cette image : si une seconde est l’unité, un million c’est onze jours, et un milliard, c’est trente-deux ans.

Ça m’a frappé. J’ai immédiatement pensé à deux choses. La première était qu’au rythme supposé d’une fois par seconde, mon cœur avait déjà battu plus de deux milliards de fois. C’est beaucoup. Les gens de mon âge ne peuvent que se féliciter que leurs concepteurs aient ignoré le concept d’obsolescence programmée.

La seconde, qui m’a demandé un bref calcul, c’est que j’ai autant de chance de gagner le gros lot à l’euro million que de pointer une seconde déterminée sur un intervalle de temps de quatre ans et demi. Ou, pour prendre une analogie spatiale, de tomber sur le bon millimètre sur une distance de cent quarante kilomètres. Conséquence : j’ai économisé deux euros cinquante.


N.D.L.R. : Ces énormes chiffres donnent le vertige en effet.

Il y a une trentaine d'années, j'avais mis au point un indicateur de la richesse extrême. Pour imaginer ce que les chiffres en la matière pouvaient dire, je calculais combien de Rolls-Royce par jour pourrait s'offrir un nabab à partir des revenus de sa fortune supposée placée à la caisse d'épargne. A l'époque, une Rolls coûtait 1 MF et le taux du livret A était de 4,5 %/an net d'impôt.

De nos jours, une Rolls neuve coûte facilement 450 000 € et le taux du livret A n'est plus que de 0,5 %/an.

Or Bernard ARNAULT vient d'être déclaré "homme le plus riche du Monde" avec une fortune estimée à 185 milliards d'euros.

Reprenons mon calcul : placée sur le livret A, cette fortune lui rapporterait 2,5 M€/jour. Même pas le prix de dix Rolls neuves d'un bon modèle. Est-ce assez ? "That is the question."

Donc tout fout le camp, CQFD !

Ceci dit, les 185 milliards datent d'il y a deux ou trois jours. "Google" m'apprend qu'au moment où je rédige ce commentaire, il en est à 192. Donc 7 milliards d'euros de plus en trois jours.

Voici, je l'espère pour lui, de quoi se rassurer.
"Pour un sourire d'enfant", je n'aurai jamais demandé plus.
Si quand même, un bisou.
Et tant pis pour les sourds et les mal élevés !

(Début de citation)

De : Pour un Sourire d'Enfant <secretariat@pse.ong>
Envoyé : mardi 1 juin 2021 21:00
À : Pierre-Paul FOURCADE <penadomf@msn.com>
Objet : Confirmation de votre achat

Cher Monsieur,

Votre pré-commande d'un montant de 24,40 € est confirmée, nous vous en remercions très chaleureusement !
En tant que souscripteur, vous verrez vos nom et prénom figurer sur une page de remerciement dans le livre, si vous l'avez accepté seulement !

Ce livre vous permettra de découvrir autrement l’incroyable histoire de « Pour un Sourire d’Enfant » et, pourquoi pas, de la faire découvrir à d’autres.

Vous recevrez votre / vos livre(s) au mois d’octobre, et nous nous manquerons pas de vous donner des nouvelles d’ici là.

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Elizabeth de l'Eprevier,
Chargée des dons et parrainages
Pour un Sourire d’Enfant
www.pse.ong
01 30 24 20 20

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De : Pour un Sourire d'Enfant <secretariat@pse.ong>
Envoyé : mardi 1 juin 2021 15:29
À : penadomf@msn.com <penadomf@msn.com>
Objet : Un livre pour les 25 ans de PSE ! 📖


(Fin de citation)
Jean-Pierre ARBON
rédigé le Jeudi 3 Juin 2021
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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Des nuages et du Brahms
Publié le 3 juin 2021


Des nuages, des nuages. Gros, blancs, joufflus, pommelés, qui montaient haut vers le ciel, magnifiques. Je ne pouvais pas en détacher mon regard, nous les survolions, et le sommet de certains, à vue d’œil, dépassait même notre altitude.

Toute ma vie je me souviendrai de ce voyage. J’avais dix-neuf ans. L’avion avait fait escale à Dakar, et volait au-dessus de l’Atlantique Sud, en route vers Rio, Sao Paulo, Bueno Aires et Santiago du Chili. J’avais placé les écouteurs en plastique qu’on nous avait distribués dans mes oreilles, programme classique, canal 7, mais quelque chose ne marchait pas. Au lieu de la liste d’œuvres annoncée dans le magazine de bord, un seul morceau passait en boucle, le 4è mouvement de la troisième symphonie de Brahms.

Ça m’a contrarié au début, mais peu à peu une correspondance étrange s’est établie entre la musique et ce paysage majestueux, inconnu, aux lumières violentes, qui dessinait des abîmes au fond desquels scintillait la surface de la mer. Et pendant des heures, jusqu’à ce que la nuit tombe, je suis resté suspendu dans une sorte d’extase, baignant dans la musique, empli d’une joie intense en même temps que du sentiment de ma vulnérabilité extrême, perdu en l’air, contemplant les éclats et les ombres de cumulus aux formes fabuleuses, pensant que je me trouvais peut-être à l’endroit où Mermoz avait disparu, et conscient que ma vie pourrait elle aussi finir là, soudain, à dix-neuf ans, en quelques secondes, dans un océan de beauté.

N.D.L.R. : C'est moi qui ai ajouté, pour info, le lien vers le film.
"Street art" avez-vous dit ?

N.D.L.R. : Vous êtes redoutable !

Jean, en véritable thaumaturge des logiciels les plus pointus, a fabriqué ces vidéos à partir de la photo unique qu'il a prise de moi, ce midi, à ma cantine favorite où je l'avais convié.

Je remarque toutefois que, contrairement à moi, l'aboyeur n'a pas les dents du bonheur...