Références culturelles

J'ai reçu hier la visite d'Eric YVARD, historien du patrimoine que j'ai mandaté, en septembre 2017, pour effectuer des recherches sur l'histoire de notre manoir favori et de ses habitants.

A dire vrai, n'ayant plus reçu de nouvelles utiles d'Eric depuis un certain temps, j'en étais arrivé à me demander s'il ne s'était pas endormi sur ma commande mais il a pu me rassurer en transférant sur mon ordi le fichier de ses trouvailles et en me les commentant verbalement.

En fait, il est allé beaucoup plus loin que Patrick DELAUNAY dans ses recherches et a trouvé quelques perles relatives mais, à ce stade, il n'a pas encore rédigé la synthèse de ses résultats et des commentaires qui, en tant que nécessaire, éclaireraient ceux-là aux yeux d'un néophyte.

Les principales idées que je retiens néanmoins sont que :
- il y a une très forte probabilité que l'ancienneté de la noblesse des LEDIN soit une fable, patiemment forgée au cours du temps par ceux-ci, au fur et à mesure de leur incorporation puis de leur élévation (relative) au sein de cet ordre ;
- le nom de la Chaslerie provient d'une famille CHASLES établie là avant les LEDIN ; entre les deux, il y a même eu une autre famille ;
- sur ce qu'a pu être la Chaslerie à l'époque de la Guerre de Cent-Ans, on manque toujours d'éléments pour conforter les hypothèses que j'ai pu émettre lors de mes travaux de restauration.

Dès qu'Eric aura apporté à son travail les améliorations de forme que je lui ai demandées, je mettrai bien entendu ses résultats et conclusions en ligne sur notre site favori.

Dans l'immédiat, voici toutefois quelques photos, tirées du "Fonds HUBERT" des Archives de l'Orne (dépôt récent) que j'extrais de son fichier, certaines inédites pour moi comme ces photos de la chapelle en 1899...

... ou du tympan de la porte principale du logis (avec traces de l'ancien enduit qui, contrairement à ce qu'avait imaginé Nicolas GAUTIER, ne me semble pas avoir été bicolore même s'il a comporté un traitement de surface en damiers)...

... et d'autres moins nouvelles pour moi, comme celles-ci :

Jean-Pierre ARBON
rédigé le Mardi 3 Septembre 2019
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Dévouloir
Publié le 3 septembre 2019

Dans la langue neuve, vivace, et inventive qu’était le français du XVIè siècle, existait le joli mot de dévouloir. Il voulait dire cesser de désirer. Un contemporain de Marot, Mellin de Saint Gelais, écrit ainsi dans un poème sur l’amour et ses mystères qu’amour est « un obstiné, qui une même chose / Veut et déveut cent fois en un instant ».

Ce mot est beau, il est simple, il est plus fort qu’il n’en a l’air, et serait sans doute bien utile aujourd’hui. Car dévouloir, à mon sens, livre la clé d’une sagesse nécessaire. C’est un verbe pour se défaire de ce qui nous attire vainement. Pour dénouer le nœud de la volonté, sortir de son registre, et quitter la tension qu’elle suppose. Pour s’affranchir de l’injonction à se projeter sans cesse vers le futur et à tout décider de sa vie.

Si par bonheur il revenait en usage, on pourrait avantageusement le substituer à ses équivalents actuels : se détacher, laisser filer, et le fameux lâcher prise cher aux « coachs » de tout poil.


N.D.L.R. : Dévouloir, voici une chose que j'arrive encore à faire, semble-t-il. Du moins quand il s'agit de relations avec des semblables qui m'ont déçu.
Jean-Pierre ARBON
rédigé le Mercredi 11 Septembre 2019
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Discours à Madame de la Sablière / Les deux rats le renard et l’œuf
Publié le 11 septembre 2019

C’est LE morceau de bravoure des fables de La Fontaine, et d’assez loin le plus long texte du recueil. C’est aussi l’un des plus compliqués. Je me souviens que la première fois que j’ai l’ai lu, je n’y ai pas compris grand chose. La Fontaine paraît se contredire lui-même d’un passage à l’autre, et il y faut une lecture attentive, et une bonne familiarité avec l’auteur, pour distinguer les moments où il dit vrai de ceux dans lesquels il manie l’ironie. J’espère, dans la version que j’en propose ici, être à peu près parvenu à rendre les uns et les autres.

Le fond du discours à Madame de la Sablière, c’est une réflexion sur ce que sont les animaux, la place qu’ils occupent dans le vivant et notamment leur position par rapport à l’homme. C’est aussi une descente en flammes de la théorie des animaux-machines de Descartes, qui a beaucoup agité le XVIIè siècle (et qui à la vérité, vu la façon dont l’industrie agro-alimentaire pratique l’« élevage » de certaines espèces, persiste encore de nos jours à en inspirer beaucoup).

Sur la forme, c’est un témoignage de l’incroyable liberté d’écriture de La Fontaine. Cela commence sur le ton d’une conversation presque badine, où pointe un peu d’amitié amoureuse avec celle qui était aussi sa protectrice, cela se poursuit par des considérations philosophiques et la réfutation de Descartes, cela continue par différents portraits d’animaux peints avec tendresse et admiration dans des situations où leur intelligence apparaît manifeste, puis, illustrant ce propos, arrive la fable « Les deux rats le renard et l’œuf », merveilleuse d’humour et de subtilité, et cela s’achève, sans vraiment conclure, sur une méditation personnelle et rêveuse de La Fontaine sur ce qu’est l’âme et ce qui unit tout ce qui est vivant.

JJ Grandville


N.D.L.R. : Merci beaucoup, mon loïde ne peut qu'approuver.
Oldtimer - classic cars (via "Facebook")
rédigé le Dimanche 15 Septembre 2019
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Jean B‎ugatti with the Bugatti Royale 'Esders' Roadster, 1932.
It is one of the largest cars ever built. There were 7 chassis, each with a different body configuration, but all had a 169.3 in. wheel base and an overall length of 21 ft. The straight 8 12.7 litre engine was based on an airplane engine design & put out 300+ hp. The engine block was 4.6 ft long x 3.6 ft high - it was the largest automobile engine ever made.


N.D.L.R. : Cette voiture n'a pas grand chose à voir avec notre manoir favori. Mais je la trouve magnifique. Et il faut bien l'avouer, je n'ai - au moins ces temps-ci - pas grand chose d'intéressant à raconter ici.

Plus précisément, j'aurais peut-être des choses intéressantes à évoquer. Mais, s'agissant d'une négociation en cours à propos d'une prestation de services par un membre d'une corporation qui m'a déjà valu beaucoup de soucis et de déceptions, il vaut sans doute mieux que je garde cela pour moi. A ce stade du moins.
Châteaux français (via "Facebook")
rédigé le Lundi 16 Septembre 2019
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#Carcassonne, ville médiévale au sud de #France dans la région du Languedoc. Les premiers murs ont été construits à l'époque gallo-romaine, avec d'importants ajouts aux XIIIe et XIVe siècles. #histoire https://t.co/EfBaPdxTfP – à Carcassonne.


N.D.L.R. : Pour le simple plaisir des yeux et bien qu'il n'y ait pas de lien évident avec notre manoir favori (si ce n'est l'amour des vieilles pierres).

Depuis quelques mois, je ne trouve plus sur "Facebook" les messages ou photos que j'aimais copier-collier sur notre site favori. Mes contacts sur ce canal se sont érodés. Depuis quelques jours néanmoins, je vois apparaître des photos aériennes que je trouve belles. Elles nous délasseront utilement des enquiquinements médiocres de la vie quotidienne dont on n'arrive guère, par ailleurs, à se dégager.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 16 Septembre 2019
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Dans le dernier numéro de la revue des "Maisons paysannes de France", je remarque cet article :


Cet article m'intéresse à plusieurs titres :
- d'abord à titre familial puisque la famille de Carole conserve des attaches fortes en Beaujolais ;
- ensuite, parce qu'il rappelle le vocabulaire et les pratiques des anciens carriers ;
- enfin, parce qu'il y est question d'un "Géoparc mondial UNESCO" alors qu'un tel label est actuellement à l'étude pour le Domfrontais.

Cet article me fournit en outre une occasion de me lamenter une fois de plus à propos de ce que j'appelle la barbarie envahissante. Je déplore en effet la fermeture de toutes ces carrières qui permettaient des constructions respectueuses des terroirs. Aujourd'hui, on voit proliférer des lotissements à base de parpaings et de ciment et, presque chaque fois, la vision de matériaux aussi uniformes et tristes me déprime.
Que voulez-vous, on ne se refait pas !
lefigaro.fr
rédigé le Samedi 21 Septembre 2019
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Google prétend avoir atteint la «suprématie quantique».

Le géant informatique américain Google prétend avoir franchi une étape importante désignée sous le nom de «suprématie quantique» en fabriquant une machine aux capacités bien supérieures à celles des ordinateurs classiques les plus puissants, selon le Financial Times de vendredi.

Ces calculateurs d'un nouveau type sont capables, pour certaines tâches, de les réaliser bien plus rapidement que les machines actuelles car ils peuvent utiliser des propriétés étonnantes des particules permettant d'échapper aux règles de la physique classique.

Une étude des chercheurs de Google décrivant cette innovation, vue par des journalistes du quotidien économique, a été brièvement publiée sur le site de la Nasa cette semaine avant d'en être retirée.

Les chercheurs y affirmeraient que leur processeur est capable de mener une opération en trois minutes et vingt secondes là où il faudrait 10.000 ans au plus avancé des ordinateurs actuels. Ils auraient atteint ainsi la «suprématie quantique», en démontrant clairement qu'un ordinateur quantique bat en performance un ordinateur classique.

L'entrepreneur de la tech Andrew Yang, en lice pour la primaire démocrate, a salué cette avancée. «Que Google mette en oeuvre l'informatique quantique est une étape importante. Cela signifie, entre autres choses, qu'aucun code n'est indéchiffrable», a-t-il écrit sur Twitter.

N.D.L.R. : Un nouveau monde.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 21 Septembre 2019
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Ces "Journées du Patrimoine" m'ont donné l'occasion, en compagnie de Carole, d'entrer dans le manoir de Mebzon à Sept-Forges pour la première fois depuis ma précédente visite, qui devait remonter à quelque chose comme 25 ans :

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

Au rez-de-chaussée :

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

Au 1er étage (deux cheminées se trouvent dans la même pièce) :

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

Une cheminée (neuve) qui me rappelle quelque chose :

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

Vers les combles :

21 septembre 2019.

Au bord de la Mayenne :

21 septembre 2019.

Une superbe charpente :

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

21 septembre 2019.

En Bretagne, un homme reconstruit seul un manoir "dans les règles de l'art".


N.D.L.R. : Merci beaucoup pour cette info. Sans nul doute, cela vaut le voyage.

Comme vous avez la gentillesse d'intervenir avec empathie sur mon site (ce n'est pas la première fois que je le remarque), accepteriez-vous de m'accompagner à la rencontre de ce personnage ?

Pour info, dans l'article communiqué, je relève une phrase : "une bonne restauration est une restauration qui ne se voit pas". C'est exactement ce que je pense. J'avais d'ailleurs été frappé lors de la première visite de Benoît MAFFRE à la Chaslerie par la remarque qu'il avait immédiatement faite : "c'est troublant, on ne voit pas où sont vos restaurations". Or, si tel est le cas, c'est parce que je veille à ce qu'il en aille ainsi, notamment en ne m'adressant qu'à des artisans capables de me satisfaire (ou à un garçon aussi doué, soigneux et intelligent qu'Igor). Et parce que, lorsque quelque chose ne me plaît pas, je n'hésite pas à faire refaire, même si cela explose mon budget (à l'exemple d'une ferronnerie récemment bâclée par un artisan, par ailleurs sympathique mais qui partait à la retraite).

Mais, à la différence de la personne dont cet article narre l'expérience, je ne fais rien moi-même. Strictement rien. Si ce n'est trouver les bons artisans, maintenir un contact infusé d'admiration avec ceux qui sont bons, virer les autres quels qu'ils soient s'ils ont failli à leur tâche. Et surtout, gérer la strasse (en l'espèce ses préposés obligés) qui nous bouffe avec, si souvent (mais pas toujours ni tout le temps), une valeur ajoutée négative. Et, plus encore, trouver les sous et gratter les fonds de tiroir pour avancer dans mon programme. En supportant, s'il le faut, les reproches, l'ingratitude ou même l'indifférence de quelques-uns dont j'aurais espéré mieux.

N.D.L.R. 2 (15 minutes plus tard) : Comment l'avais-je oublié ? Je passe aussi pas mal de temps à intervenir sur ce site et je pense qu'il est unique en son genre. En tout cas, je n'en connais nul équivalent.

J'ai pour principe de ne pas me laisser dicter ce que je peux, dois, ne peux pas ou ne dois pas y écrire. Or ce ne sont pas les donneurs de leçons qui manquent en la matière. Ils sont d'autant plus ridicules à mes yeux qu'ils ne sont pas fichus, pour ce qui les concerne, d'écrire vite et bien (et sans fautes d'orthographe qui me gonflent) ce qu'ils pensent. Tout juste bons à prendre des positions de principe fermées. Le genre castrateur. Mon réflexe est de leur redire ici de la façon la plus nette : qu'ils aillent se faire cuire un œuf !

Mais soyons plus constructifs. Sur le fond, je rappelle que ce site est d'ores et déjà muni d'un "bureau des pleurs" où l'on écoute les doléances et donne suite à celles qui, lorsque cela arrive, le méritent. Le seul défaut de ce dispositif, si l'on veut bien réfléchir deux minutes, est que j'y suis à la fois juge et partie. Voici un défaut que l'on pourrait certes, au moins en théorie, monter en épingle, au point même d'en chier un half-track. A dire vrai, personne n'a, à ce jour, mis le doigt sur ce défaut. Mais, comme le savent ceux qui peuvent comprendre, c'est-à-dire ceux qui réfléchissent, je suis ouvert à une adaptation en la matière, je veux dire à favoriser l'intervention d'un "vieux sage" (ou d'un autre) si cela paraît indispensable à la tranquillité de certain(e)s. "Do you see what (and who) I mean ?"
Dans le numéro du "Monde" daté du 2 et que j'ai trouvé hier soir dans ma boîte aux lettres (pour une fois, le facteur a fait son travail), je lis les critiques de films.

"Alice et le maire" et "Atlantique", j'essayerai de ne pas les louper quand ils seront projetés par ici.

"Atlantique" a été tourné à Thiaroye. Je crois que j'y passais quatre fois par jour quand ma mère me conduisait à l'école de la rue Kléber ou au lycée Van Vo ou venait m'y rechercher, au volant de sa "2-chevaux" (de 1960 à 1962, j'étais donc en classe de 7ème puis en 6ème). Il faudra que je lui demande si c'était bien là, près du lycée DELAFOSSE, que j'observais chaque fois l'état d'avancement de la construction d'embarcations de pêche (des thoniers à la coque de bois, dans mon souvenir). Ou bien si c'est là qu'elle achetait le poisson pour les plats dont nous régalait notre "boy cuisinier", Abdoulaye M'BAYE (Abdou pour ses femmes - il entretenait deux épouses avec ses 100 francs C.F.A. de salaire mensuel - et pour nous).

P.S. (du 5 octobre 2019) : Non, Thiaroye, lieu de sinistre mémoire, n'est pas l'endroit auquel je pensais ici.

Il s'agit en revanche de "la Gueule-Tapée". Nous habitions alors au "Point E", sur la 3ème rue partant de l'ovale en venant du Sud (dans mon souvenir, il y avait alors un baobab sur chacun des foyers de cet ovale) :

Je devais rendre des comptes sur mes résultats scolaires alors que nous roulions sur la Corniche. Et j'avais intérêt à ce qu'ils soient bon. Sinon, l'atmosphère devenait vite irrespirable pour moi.

J'apprends que la rue Kléber a changé de nom...

Je savais déjà que "mon" Van Vo, le lycée Van Vollenhoven s'appelle désormais le lycée Lamine Gueye :

Il avait alors de belles couleurs ambrées, dignes d'un bâtiment colonial. Tout badigeonné de blanc, il m'apparaît désormais bien fade. Il reste quand même ces vastes galeries le long des façades ; nous y attendions les profs pendant les inter-classes et l'air y demeurait frais malgré la canicule, grâce à l'excellente conception de l'architecte à laquelle, âgé de 9 ans, j'étais donc déjà sensible puisque je m'en souviens très bien, près de 60 ans plus tard.
Visite ce matin, comme prévu, de Karine LECONTE, responsable du service culturel de Domfront, en compagnie de cadres du "Préau" de Vire, dont la metteuse en scène et nouvelle directrice, Lucie BERELOWITSCH.

Le choix du salon de notre manoir favori a été arrêté, avec un enthousiasme partagé, pour servir de cadre à une représentation de "Un soir chez Victor H", le 5 mai prochain :

11 octobre 2019.

Nous avons fêté la décision en dégustant le bon jus de pomme de notre manoir favori :

11 octobre 2019.


Donc je le proclame haut et fort : n'oubliez pas de réserver vos places sans attendre le dernier moment !

Voici, à toutes fins utiles, l'annonce du spectacle :

Jean-Pierre ARBON
rédigé le Jeudi 17 Octobre 2019
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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Otiosus
Publié le 17 octobre 2019

Poursuivant mon exploration de la notion d’otium, que j’ai déjà abordée plusieurs fois, et le faisant tranquillement (“per otium” eût-on dit justement en latin), je suis retourné consulter le Gaffiot (le Gaffiot et le Bailly sont les deux mamelles des petits étymologistes tels que moi. Le Gaffiot est en ligne, et c’est formidable).

On y remarque que le mot otium a pour dérivé l’adjectif otiosus, qui veut dire oisif, bien sûr, mais plus particulièrement « qui n’est pas pris par les affaires », qui s’en tient à l’écart, et qui donc est libre de son temps. C’est ainsi que le Gaffiot traduit la locution de Cicéron quoniam sumus otiosi (littéralement : puisque nous sommes oisifs) par : « puisque nous avons le temps ».

Voici la clé : l’oisif est celui qui a le temps.


Et comme l’oisif a le temps (pas simplement du temps : le temps), il l’emploie à ce qui lui plaît : à jouer, à étudier, à chanter, ou comme le sage de La Bruyère à « méditer, parler, lire et être tranquille ». En Occident, on n’aime pas cette idée, et la plupart des gens hausseront les épaules et vous diront que le temps, en réalité, l’oisif le perd, qu’il ferait mieux de travailler. Mais c’est le contraire qui est vrai. Le drame des hommes est de ne pas accepter de comprendre ce que le grand Cervantès, le père de Don Quichotte, a pourtant parfaitement exprimé : « l’homme qui travaille perd un temps précieux ».