Références culturelles

Je ne suis pas sûr qu'Aurélien BARRAU me conserve longtemps parmi ses "amis Facebook". Il vient en effet de poster, sur son "mur Facebook" un message ainsi libellé : "Mme Joly - méprisée de presque tous (c'est tellement facile : une femme, un peu étrangère, un peu écolo, et disant la vérité, ça ne fait pas sérieux pour tous les gros connards !) - a non seulement combattu la haute finance, tenté de s'engager contre le saccage de la planète et est maintenant l'une des seules à dénoncer une loi scélérate. Merci à elle."

Au milieu du concert de louanges que ce "post" a entraîné, j'ai pour ma part écrit : "Je ne partage aucunement votre enthousiasme pour cette personne qui a démontré à plusieurs occasions la fausseté de son jugement et sa propension à jouer les stars médiatiques à bon compte."

Pour mémoire, voici à quoi je fais allusion.

Cet épisode illustre toutefois qu'on est toujours le gros connard de quelqu'un. CQFD

"Arissou arissat, castagne lusente !"

SUPERBE !!!

Ma "tour de contrôle n°2" me montre que, comme chaque jour, quelqu'un se connecte à notre site favori à partir d'un autre que je connais bien car son webmaster n'est autre que mon copain de promo à l'E.N.A. et ami Dominique LEMAIRE. J'ouvre le lien et découvre cette merveille :


Billet: les moulins à vent d’aujourd’hui
Posted on 30 avril 2015 par Libres Feuillets

Don Quichotte sans peur sans reproche ni plainte
Hidalgo de la Manche à l’assaut des moulins
A dû subir vaincu les moulinets des ailes
Quand le vent a lancé quelques furieux soufflets

S’il revenait sur terre il n’aurait pas de crainte
En devenant soudain notre contemporain
A lutter de nouveau avec autant de zèle
Que jadis quand sa lance au combat se brisait

Je me plais à penser que sa cause est la mienne
Et qu’un espoir survit quand Don Quichotte affronte
Une machinerie excédant la raison

Je le vois qui défie la géante éolienne
Dont la tête est trop haute au mât qu’elle surmonte
Et dont les bras tournants menacent l’horizon



« Ils découvrirent trente ou quarante moulins à vent dans cette plaine, et dès que Don Quichotte les vit, il dit à son écuyer : regarde, ami Sancho, voilà devant nous au moins trente géants démesurés, auxquels je pense livrer bataille et ôter la vie, à tous autant qu’ils sont… Prenez garde, répliqua Sancho : ce que nous voyons là-bas, ce ne sont pas des géants, mais des moulins à vent, et ce qui paraît être des bras, ce sont leurs ailes… » Don Quichotte n’écoute pas Sancho. « Bien couvert de son écu, et la lance en arrêt, il se précipite, au plus grand galop de Rossinante, contre le premier moulin qui se trouvait devant lui, mais au moment où il perçait l’aile d’un grand coup de lance, le vent la chasse avec tant de furie qu’elle met la lance en pièces, et qu’elle emporte après elle le cheval et le chevalier, qui s’en alla rouler dans la poussière en fort mauvais état » (Cervantès, L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, première partie, livre premier, chapitre VIII).
De nos jours, les moulins à vent sont devenus des éoliennes véritablement gigantesques, appelées aussi aérogénérateurs, qui peuvent atteindre plus de 150 m de hauteur en additionnant un mât de 100 à 120 m et des pales de près de 50 m. Ces éoliennes engendrent une pollution visuelle et sonore importante, en particulier dans des sites et paysages à préserver. Comme l’électricité produite, intermittente en fonction du vent, n’est pas rentable par rapport à celle qui peut être obtenue par d’autres moyens de production, elle est fortement subventionnée par la puissance publique. Mais comme ces machines rapportent de l’argent aux communes (par le biais des taxes) et aux propriétaires des terrains où elles sont construites (grâce aux redevances, et à la revente à prix fort à EDF de l’électricité produite), elles sont une aubaine pour tous ceux et celles qui veulent profiter de cet argent sorti principalement de la poche du contribuable. Nous avons besoin de nouveaux Don Quichotte, plus chanceux que lui, pour combattre cette évolution.

Dominique Thiébaut Lemaire

N.D.L.R. : Domino, mon vieux Domino, tu es mon frère, je t'embrasse et te couronne de lauriers très mérités !

Ce sonnet, tu me l'avais promis, je l'ai longtemps attendu et il me va droit au cœur ! Je le diffuse très largement, la Gloire va te frôler de ses ailes qui n'ont rien à voir avec celles de ces maudits engins !
Il y a quelques jours, j'ai envoyé à Dominique LEMAIRE le courriel suivant :

(début de citation)

Cher Domino,

Après que tu as brillamment relevé le gant à propos des éoliennes, je te propose un autre défi.

Il s'agirait pour toi d'illustrer deux lois fondamentales :

- la loi de FORNARI : "Une erreur répétée est un parti architectural".

- la loi de FOURCADE : "Il faut toujours penser à faire de petites conneries. Ainsi, le jour où une grosse est commise, elle se voit moins".

Toutes appréciations, philosophiques ou autres, sont bien entendu libres et même bienvenues.

Amitiés,

PPF

(fin de citation)

En guise de cas pratique immédiat, il s'agirait de déterminer si la coupe en zigzag des sablières du colombier obéit à la première loi ou à la seconde.

Je verse au dossier quelques photos des sablières de la chapelle, réalisées par le même artisan sur un bâtiment classé du même manoir :

1er juin 2015.

1er juin 2015.

1er juin 2015.

1er juin 2015.

Thierry me fait observer que les greffes qu'il avait réalisées antérieurement à la Chaslerie étaient droites, comme sur la tour Nord-Est :

1er juin 2015.

... et qu'il en était allé de même pour les travaux réalisés pour mon prédécesseur dans les années 1970, sur la tour Louis XIII :

1er juin 2015.

1er juin 2015.

Bien que ces photos ne soient pas très claires, je confirme que toutes les greffes réalisées sur les sablières de la Chaslerie ont été droites, qu'elles aient été réalisées par le même artisan (chapelle, tour Nord-Est) ou par son prédécesseur (tour Louis XIII).

La question paraît donc se poser de savoir si, sur le colombier, nous ne serions pas, en introduisant la novation de greffes en zigzag, en train d'appliquer simultanément les deux lois d'anthologie rappelées ci-dessus. J'interroge donc de nouveau l'architecte.

P.S. : J'insiste avec d'autant plus de conviction que les raccords de sablières ont été droits tant sur les écuries (dont la charpente a été restaurée l'an dernier sous le contrôle du même architecte)...

1er juin 2015.

... que sur le bâtiment Nord :

1er juin 2015.

En fait, il n'y a qu'un endroit où la coupe est oblique, c'est à l'angle du bâtiment Nord et du logis...

1er juin 2015.

... et le résultat en est complètement raté.

Happy Birthday to Velázquez, born on this day in 1599. Learn more about the artist’s life and career and view a slideshow of works.

Featured Artwork of the Day : Velázquez (Diego Rodríguez de Silva y Velázquez) (Spanish, 1599–1660) | Portrait of a Man | ca. 1630–35

N.D.L.R. : Naissance contemporaine de la Chaslerie.
Merci pour ton invitation. Mais cette année nous sommes partis en Bretagne plus tôt que d'habitude, le 19 de ce mois, donc une visite dans l'Orne sera pour une autre fois, notre capacité à avaler des km ayant déjà été mise à rude épreuve par un séjour dans les Vosges et en Alsace dans la première quinzaine de juillet, et par la traversée de la France entre le Rhin et l'Atlantique !

Le ton du site de la Chaslerie semble un peu mélancolique ces derniers temps, ce qui est compensé toutefois par le caractère positif de toutes vos actions pour améliorer et embellir le manoir.

Si tu t'intéresses encore au Béarnais qui nous a fait connaître le beau dicton: "bogue hérissée, châtaigne luisante", je te signale une petite conférence sur Bourdieu, filmée par Osama Khalil et que l'on peut regarder sur youtube en cherchant "Dominique Thiébaut Lemaire"...

Nous vous souhaitons une bonne fête de sainte Anne.

Amitiés,

Dominique et Maryvonne

N.D.L.R. : Merci Domino. On vous attend dès que possible. Bientôt, le fournil de la ferme pourra servir de nid d'amour à nos amis. Il n'a pas encore été inauguré en tant que tel. Mais gageons que ceci ne saurait tarder !
Dominique BERTRAND
rédigé le Dimanche 9 Aout 2015
Désultoirement vôtre ! - Références culturelles
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ATTENTION, GENIE !

Le témoignage intime du cheminement du plus grand mathématicien du siècle - peut-être de tous les temps - ça ne se rate pas, d'autant que c'est d'une très élégante écriture : ALEXANDRE GROTHENDIECK.

"Une vision nouvelle est une chose si vaste que son apparition ne peut sans doute se situer à un moment particulier, mais qu’elle doit pénétrer et prendre possession progressivement pendant de longues années, si ce n’est sur des générations, de celui ou de ceux qui scrutent et qui contemplent ; comme si des yeux nouveaux devaient laborieusement se former, derrière les yeux familiers auxquels ils sont appelés à se substituer peu a peu. Et la vision est trop vaste également pour qu’il soit question de la “saisir”, comme on saisirait la première notion venue apparue au tournant du chemin".

"Dans notre connaissance des choses de l’Univers (qu’elles soient mathématiques ou autres), le pouvoir rénovateur en nous n’est autre que l’innocence. C’est l’innocence originelle que nous avons tous reçue en partage à notre naissance et qui repose en chacun de nous, objet souvent de notre mépris, et de nos peurs les plus secrètes. Elle seule unit l’humilité et la hardiesse qui nous font pénétrer au cœur des choses, et qui nous permettent de laisser les choses pénétrer en nous et de nous en imprégner".

"Le lien que je veux dire est celui d’une certaine “naîveté”, ou d’une “innocence”, dont j’ai eu occasion de parler. Elle s’exprime par une propension (souvent peu appreciée par l’entourage) à regarder les choses par ses propres yeux, plutôt qu’à travers des lunettes brevetées, gracieusement offertes par quelque groupe humain plus ou moins vaste, investi d’autorité pour une raison ou une autre. Cette “propension”, ou cette attitude intérieure, n’est pas le privilège d’une maturité, mais bien celui de l’enfance. C’est un don reçu en naissant, en même temps que la vie — un don humble et redoutable. Un don souvent enfoui profond, que certains ont su conserver un tant soit peu, ou retrouver peut-être...
On peut l’appeler aussi le don de solitude".

Texte de Grothendieck

Alexandre GROTHENDIECK.

N.D.L.R. : La solitude intérieure, lorsqu'elle est ressentie, est parfois si dure à supporter...

Magnifique texte qui s'applique pleinement à la vie elle-même, à ce rayon de soleil loin duquel nous ne sommes plus rien !
(Mais, sans mot de passe, le lien nécessaire est perdu).

Le dispositif, une sorte d'entonnoir renversé, pour attraper mouches et guêpes que j'avais acheté il y a quelques années à Jean LEMARIE marche du feu de Dieu. Cela fonctionne à la bière, les insectes n'arrivent pas à sortir du piège malgré l'entrée béante par en-dessous et finissent par se noyer. Voici mon tableau de chasse en 48 heures :

9 août 2015.

On voit encore le prix sur l'étiquette. Dommage que je n'en aie pas acheté davantage ! C'est quand même moins moche que ces rubans collants qui pendouillent aux plafonds et où l'on finit immanquablement par se prendre les cheveux...

P.S. : J'observe ces insectes pris au piège. Ils entrent par l'orifice situé sous le verre, attirés qu'ils sont par l'odeur de la bière chauffée par le soleil. Une fois dans la sphère du piège, ils commencent par voler à proximité du verre puis se posent à l'intérieur de la bulle, mettant leurs pas dans ceux de leurs prédécesseurs qui, en piétinant là en tous sens, y ont déposé un peu du sucre de la bière. Au bout d'un moment, chaque insecte se rapproche précautionneusement du bain de bière, y trempe les antennes, la bouche, puis repart voler près du verre ou marcher par là où l'on est le plus proche du soleil. Puis ils reviennent vers le bain de bière, en boivent, ce qui les requinque d'abord, mais s'alourdissent puis repartent voler comme des fous. Et ainsi de suite jusqu'à l'épuisement et la noyade dans le bain de bière.

Trop attirés par le soleil magnifié par le verre du piège ou par la bière dont les effluves les enivrent, ils ne voient pas que leur seul salut serait de ressortir par le trou par lequel ils sont entrés. Extrêmement rares sont ceux qui échappent à ce destin funeste : ils le font par le plus grand des hasards.

Nous sommes comme ces guêpes, attirées par l'odeur puis par le soleil, longtemps incapables de comprendre que leur salut passe par un retour modeste aux origines. Il faut aux humains beaucoup d'efforts sur eux-mêmes pour arriver à saisir de telles choses. Je crois que j'y arrive peu à peu, c'est très douloureux, il y faut beaucoup d'humilité, d'où la difficulté.

P.S. 2 : En fait, tout ceci est une question de cœur. Car...

"Bon chevalier masqué qui chevauche en silence,
Le Malheur a percé mon vieux cœur de sa lance.

Le sang de mon vieux cœur n'a fait qu'un jet vermeil,
Puis s'est évaporé sur les fleurs, au soleil.

L'ombre éteignit mes yeux, un cri vint à ma bouche
Et mon vieux cœur est mort dans un frisson farouche.

Alors le chevalier Malheur s'est rapproché,
Il a mis pied à terre et sa main m'a touché.

Son doigt ganté de fer entra dans ma blessure
Tandis qu'il attestait sa loi d'une voix dure.

Et voici qu'au contact glacé du doigt de fer
Un cœur me renaissait, tout un cœur pur et fier

Et voici que, fervent d'une candeur divine,
Tout un cœur jeune et bon battit dans ma poitrine !

Or je restais tremblant, ivre, incrédule un peu,
Comme un homme qui voit des visions de Dieu.

Mais le bon chevalier, remonté sur sa bête,
En s'éloignant, me fit un signe de la tête

Et me cria (j'entends encore cette voix) :
" Au moins, prudence ! Car c'est bon pour une fois. "

P.S. 3 : J'ai toujours trouvé que le dernier vers de ce poème (inscrit, avec "Sagesse", au programme du concours d'entrée à Polytechnique en 1971, mon année de concours) casse l'ambiance et cloche, le changement de registre étant trop net. Mais je n'ai jamais à ce jour su en imaginer de meilleur. Je continue à chercher...

Domino, mon ami, aurais-tu une idée pour corriger Verlaine ?

Another one of the 20 delft tiles that I was commissioned to make for a memorial plaque commemorating the Huguenots of Spitalfields (to be unveiled on 12th September).
This one shows the date of the Edict of Nantes, 1598, legislation under KIng Henri IV that granted substantial civil rights to the Calvinist protestants or Huguenots of France.

This style of tile border, quite common on delft tiles, is known as a Wan-Li border, after the 13th Ming Emperor of China whose reign straddles this date (1572-1620).
The tile has a twin showing 1685, the date the Edict was revoked under Louis XIV, driving an Exodus of french Protestants out of France to escape persecution.

Jean-Pierre ARBON
rédigé le Mardi 1er Septembre 2015
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La gloire de la France

Trois cents ans jour pour jour que Louis XIV est mort. Fin d’un soleil glacé depuis longtemps.

« L’homme qui a confondu sa gloire personnelle avec celle de la France » écrit Saint-Simon. Mais ne peut-on retourner le propos ? Qui fait la gloire de la France mieux que ceux qui se prennent pour elle ? Louis XIV, Napoléon, De Gaulle…

Le problème, ici, serait plutôt la gloire.

Louis XIV.

N.D.L.R. : Quelle sale gueule !

Alors qu'il est prévu que les présentations du manoir au public auront lieu demain après-midi, des visiteurs se pressent ici dès aujourd'hui. Le premier a eu la riche idée de nous offrir une bouteille de calva de sa fabrication ; je l'ai goûté, il est excellent !

19 septembre 2015.

Donc maintenant, vous connaissez le record à battre !
Laurent BOUVET
rédigé le Mercredi 23 Septembre 2015
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il perd et il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs."

Montaigne

N.D.L.R. : Contemporain de la Chaserie. Et combien vrai, on vient encore de le constater dans notre coin du bocage !
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 28 Septembre 2015
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Avant le début du spectacle à Lonlay, j'ai pris ces trois photos d'un mobilier remarquable. Un lutrin qui n'est pas sans rappeler fortement celui de notre chapelle favorite...

26 septembre 2015.

... et un petit corbillard digne des meilleurs auteurs :

26 septembre 2015.

26 septembre 2015.

Depuis longtemps, j'ai repéré dans cette abbaye un superbe coffre Louis XIV peint. Je ne l'ai pas photographié cette fois-ci encore car il était largement dissimulé sous une pièce de tissu. Et cela me fait toujours mal au cœur de le voir transformé en réceptacle de la sono.