Références culturelles

Jean-Pierre ARBON
rédigé le Mardi 23 Décembre 2014
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Chansons jumelles

Les Taupes, dont j'ai publié le texte la semaine passée, est une chanson qui date de cet été. (On peut l'écouter au bas de cet article). Je crains qu'elle ne soit pas promise à un grand avenir, car depuis sa naissance, je ne l'ai guère chantée. J'ai privilégié sa jumelle, qui d'ailleurs ne lui ressemble pas, et dont je parlerai un jour prochain.

Car elle a une sœur jumelle, nommée 'Jeunesse', conçue et née en même temps qu'elle. Lorsque j'ai expliqué récemment sur ce blog comment naissait une chanson, je n'ai pas évoqué le cas de naissances multiples, qui n'est pourtant pas si rare.

Tout démarre dans les limbes. On est à la guitare, en mode rêveur, quelques notes vous viennent, et trois mots qui tiennent dessus. On les repère, on joue un moment avec. Si on est vraiment d'humeur féconde, naturellement on poursuit, toujours en mode rêveur, et souvent une autre mélodie arrive, et d'autres paroles qui s'accrochent à elle. Ça se fait sans y penser. Si bien que lorsqu'on revient à soi, on se retrouve avec deux, voire trois embryons de chansons.

On s'efforce alors de les nourrir, et de les faire grandir : c'est le processus que j'ai comparé à la reconstitution de fragments en archéologie. Dans le même temps, on les évalue. Presque toujours, il y en a un qui s'impose, et les autres retournent au néant. Mais il arrive aussi qu'ils se développent ensemble jusqu'au terme.

Après, pour les chansons comme pour le reste, c'est la vie qui fait le tri : les circonstances qui entourent leur venue au monde, les ressemblances ou les dissemblances avec leurs aînées, leur personnalité plus ou moins forte, tout cela fera qu'elles trouveront leur place dans mon répertoire, ou qu'elles demeureront dans le silence.

Taupes par Arbon.

N.D.L.R. : Oserai-je indiquer que j'aurais espéré une musique plus entraînante ?

Pour évoquer l’héritage de Rubens, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles place le peintre flamand au cœur d’un accrochage comparatif où la sensualité, la violence et l’élégance constituent quelques chapitres thématiques. Voir le diaporama...

N.D.L.R. : Un Pierre-Paul contemporain de la Chaslerie.
Poursuivons notre promenade à Colmar, au musée d'Unterlinden.

Je n'ai pas manqué de repérer un mignon petit âne contemporain de la Chaslerie ("Christ bénissant sur l'ânesse"):

31 décembre 2014.

Le clou du musée est évidemment le retable d'Issenheim aux panneaux peints par Matthias GRÜNEWALD et aux sculptures de Nicolas de HAGUENAU :

31 décembre 2014.

31 décembre 2014, la Tentation de Saint Antoine.

31 décembre 2014, Visite de Saint Antoine à Saint Paul.

31 décembre 2014.

31 décembre 2014, le Christ entouré des apôtres.

31 décembre 2014.

Un autre chef-d'œuvre est la Vierge au buisson de roses de Martin SCHONGAUER :

31 décembre 2014.

Sur décision du Pape...

... le 15 octobre 1582 succéda directement au 4. Il fallait rattraper le retard accumulé par le calendrier julien.

Durant l’année 1582, dix jours ont disparu. Non, vous n’êtes pas dans un roman de science-fiction mais bel et bien dans l’Histoire de France. Cette année-là, par décision du roi Henri III, les Français se sont couchés le 9 décembre... pour se réveiller le 20 décembre.

N.D.L.R. : Contemporain de la Chaslerie.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 9 Janvier 2015
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J'ai à peu près surmonté, mais non sans mal, le chapitre 5 de "Geek Sublime", où l'auteur, Vikram CHANDRA, compare les normes grammaticales du sanskrit, telles que stabilisées il y a deux millénaires et demi, aux principes régissant un assembleur. J'ai ramé mais, au moins, cela m'aura donné un premier aperçu du "Rig Veda" et des règles de l'"Ashtadhyayi".

Mais voici que l'auteur remet ça au chapitre 7, où il traite des aspects esthétiques d'un bon code. Ce chapitre est moins ardu à défricher que celui sur le sanskrit mais il est quand même assez gratiné. Jugez-en par sa première section :

J'avoue que mon comprenoir atteint ses limites.

Je me suis donc offert le bouquin suivant, écrit par un énarque intéressant dont j'avais déjà remarqué certaines élucubrations :

Je vous dirai ce que j'en pense.
Promis.

The German word Palmesel (palm donkey) refers to the statue of Christ on a donkey, mounted on a wheeled platform, which was part of Palm Sunday processions in many German-speaking regions until the Reformation.

Featured Artwork of the Day : Palmesel | 15th century | German

N.D.L.R. : Pas contemporain de la Chaslerie mais voici qui nous éclaire.
Gwen McGuyon
rédigé le Mercredi 14 Janvier 2015
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Pour ceux qui n'ont jamais vu la Tapisserie de Bayeux (première "bande dessinée" de notre histoire), en voici une version animée.

N.D.L.R. : Je remercie mon prof d'histoire des institutions à la fac de Caen (une matière où il m'avait attribué un 18/20) mais, si j'en crois mes souvenirs d'une étude approfondie de l'original, ce dernier est un peu plus détaillé :

The Public Domain Review
rédigé le Lundi 19 Janvier 2015
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A Young Daughter of the Picts (ca. 1585)

Originally thought to be one of John White’s drawings from his 16th-century Virginia expedition, this colourful miniature is now attributed to the French artist Jacques Le Moyne. It does not show a North American native as first thought but rather imagines an early inhabitant of the British Isles, a member of the Picts, a group of people who lived in what is now modern-day Scotland during the Late Iron Age and Early Medieval periods. As Lisa Ford from the Yale Center for British Art notes, the image was most likely “intended to remind readers that early natives of the British Isles existed in a savage state similar to natives in the Americas”. Although the Picts are often said to have tattooed themselves, there is little actual evidence for this, though their name does seem to stem from the Latin word Picti meaning “painted or tattooed people”. As Ford comments, Le Moyne’s rendering of this young woman in a head-to-toe floral tattoo brings together his “two known subject areas, ethnological drawings and botanicals”. Anyone clued up on their history of botany will notice that Le Moyne includes in his floral design species which were newly introduced to Western Europe at the time, and so rendering the woman in the picture slightly anachronistic.

N.D.L.R. : Contemporain de la Chaslerie.
Adriaen Coenen’s Fish Book (1580)

Selected double-page spread from Adriaen Coenen’s Visboek (Fish Book), an epic 800+ page tome on all things fish and fish-related. Coenen began work on this unique book in 1577, at the age of 63, and in three years gathered an unprecedented amount of information on the sea and its coasts, coastal waters, fishing grounds and marine animals. The information was largely gathered in the course of Coenen’s daily work in the Dutch sea-side village of Scheveningen as a fisherman and fish auctioneer and, later on, as wreck master of Holland (allowing him access to every strange creature that washed ashore). Coenen was also a well respected authority in academic circles and used this reputation to receive learned works on the sea from The Hague and Leiden, copied extracts from which find their way into his Fish Book. Indeed, much of the Fish Book borrows and quotes from other texts, including Olaus Magnus‘ Historia de Gentibus Septentrionalibus. Strange anecdotes and legends, often recounted in pamphlets, prove a fertile source too – one of the most notable being the case of the “tunnyfish” (f49v) caught in 1561 in the Mediterranean Sea near Ceuta that had tattoo or drawing-like marks on its skin that looked like images of ships. Large swathes of the book are dedicated to reports of strange mythical sightings of creatures such as the “zeebisschop”, a creature described as possessing a hat, a wand, slippers, a chasuble, and gloves; or a 17 foot long sea monster (f52v) which appeared on the Brazilian coast in 1564 standing on its hind flippers. As well as the eclectic and detailed text, Coenen’s book is, of course, notable for its exquisite manner of presentation. Every page becomes a work of art in its own right, decorated with painted borders and delightful watercolours. Two years after its completion, Coenen produced another book this time dedicated solely to whales, known as the Whale Book (now housed in Antwerp).

The digital copy of the Visboek presented here has been spliced together to create the double spread and is sourced from The National Library of the Netherlands which has digitised the whole of the Visboek and includes a wonderful (flash-based) digital presentation with extensive notes and commentary on individual pages, if you are interested to learn more.

N.D.L.R. : Contemporain de la Chaslerie.
Arent van Bolten’s Grotesques

Very little is known about the Dutch artist Arent van Bolten. We do know he was born at Zwolle ca. 1573 and was actually a silversmith by profession. His artistic output ranged from grotesque figures and monsters, to figural scenes from the Bible and mythology. Here is one, held by the Rijksmuseum in Amsterdam and produced sometime in the early 17th century.

N.D.L.R. : Contemporain de la Chaslerie.
Pierre Charron (1541-1603) : orateur, moraliste et prédicateur de la reine Margot.

D’une famille de vingt-cinq enfants, Pierre Charron, que ses études destinent à exercer la profession d’avocat, reçoit les ordres et s’acquiert bientôt une solide réputation en matière de prédications avant d’être plébiscité par la reine Marguerite, épouse du roi Henri IV. L’œuvre la plus marquante de ce moraliste du XVIe siècle portant un regard sans concession sur son époque, « De la Sagesse », au sein de laquelle il défend une tolérance religieuse, lui vaut d’être accusé d’athéisme.

Frontispice de De la Sagesse, édition de 1604.

« Le peuple est une bête étrange, à plusieurs têtes, et qui ne peut se décrire bien en peu de mots, inconstant et variable ; sans arrêt non plus que les vagues de la mer, il s’émeut, il s’apaise, il approuve et réprouve en un instant même chose ; il n’y a rien plus aisé que le pousser en telle passion que l’on veut ; il n’aime la guerre pour sa fin ni la paix pour le repos, sinon en tant que de l’une à l’autre il y a toujours du changement ; la confusion lui fait désirer l’ordre ; et quand il y est lui déplaît, il court toujours d’un contraire à l’autre ; de tous les temps, le seul futur le repaît.

« Léger à croire, recueillir et ramasser toutes nouvelles, surtout les fâcheuses, tenant tous les rapports pour véritables ; et assurés avec un sifflet ou sonnette de nouveauté, l’on assemble comme les mouches au son du bassin.

« Sans jugement, raison, discrétion ; son jugement et sa sagesse, trois dés et l’aventure ; il juge brusquement et à l’étourdie de toutes choses ; et tout par opinion ou par coutume ou par plus grand nombre, allant à la file comme des moutons qui courent après ceux qui vont devant, et non par raison et vérité.

« Bref le vulgaire est une bête sauvage ; tout ce qu’il pense n’est que vanité, tout ce qu’il dit est faux et erroné, ce qu’il réprouve est bon, ce qu’il approuve est mauvais, ce qu’il loue est infâme, ce qu’il fait et entreprend n’est que folie ; la tourbe populaire est mère d’ignorance, injustice, inconstance, idolâtre de vanité, à laquelle vouloir plaire ce n’est jamais fait ; c’est son mot : 'Vox populi, vox Dei' ; mais il faut dire : 'Vox populi, vox stultorum' [voix du peuple, voix des fous]. Or le commencement de la sagesse est se garder net, et ne se laisser aller aux passions populaires. »

N.D.L.R. : Point de vue largement partagé.

Contemporain de la Chaslerie.