Références culturelles

Rangeant le stock de vieux journaux qui s'accumulent au pied de mon lit sans avoir toujours été lus (aux "sudokus" et autres "kemarus" près) avec toute l'attention qu'ils mériteraient, je retrouve cet article relatif à la création en cours d'une association qui pourrait s'appeler "Pour un Village Médiéval à Domfront" :


J'apprends ainsi que, parmi les fondateurs de cette association figurent mon pizzaïolo favori, Onofrio dit Ony (l'un de mes "amis Facebook" qui nous régale à l'enseigne de "L'échauguette" à Domfront - j'y ai encore dîné avant-hier soir et déjeuné hier à midi) ou ma "geek" locale favorite, Cécile SOUL, toujours prête à me dépanner rapidement et avec une remarquable compétence dès que je plante mon ordi (comme encore hier après-midi). Dans cet article, il est également fait mention de Benjamin LE COUILLARD que je connais de vue. Bref, je suis là en pays de connaissance.

Je vois que ces "passionnés veulent créer un village médiéval aux abords du château" et même "dans le périmètre du château". D'après l'article, ils entendent s'inspirer de "ce qui est fait à Guédelon en Bourgogne, à Pont-Croix 1358 en Bretagne ou encore au parc historique viking d'Ornavik dans le Calvados".

Tout cela est très sympathique et témoigne d'un enthousiasme roboratif et digne de leur jeunesse dans le prolongement du "projet MORIN" (qui a presque leur âge et qu'il faudrait désormais, si j'ai bien compris mais je n'en suis pas sûr, appeler le "projet de développement touristique de Domfront-en-Poiraie").

J'essayerai d'être présent à la "réunion publique du 13 décembre", telle qu'annoncée dans cet article. En tout état de cause, je me garderai de me laisser entraîner à exprimer le moindre doute sur la possibilité de réunir les quelques autorisations administratives marginales et les menus financements que l'on peut supposer, même s'ils seront aussi nécessaires les unes que les autres à la mise en œuvre de telles idées.

Je renouvelle donc mes vœux de plein succès à la nouvelle association ! Il va sans dire que, si "Domfront-Patrimoine au Carré" peut en aider les membres de quelque manière que ce soit, elle le fera toujours avec le plus grand plaisir.
(Début de citation)

De : Xavier MEYER
Envoyé : dimanche 10 décembre 2023 17:47
À : Bureau de "La SVAADE" ; Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>; C. F.
Objet : Concerts 2025. Camille JAUVION et Marina Milinkovitch de retour.

Chers amis

C'est avec bonheur que j'ai eu, par Pierre-Paul, un contact avec Camille JAUVION et Marina MILINKOVITCH, les pianistes interprètes de la merveilleuse Fantaisie de Schubert pour quatre mains.

Camille me propose un programme cent pour cent Robert Schumann, soit cent pour cent romantique avec :
- Images d'Orient pour quatre mains,
- Les Etudes Symphoniques, par Marina,
- et les Kreisleriana, par Camille.
C'est-à-dire un programme magnifique.

Camille me propose aussi un trio, flûte violoncelle et piano, avec un programme début XXème siècle (Nadia Boulanger, Germaine Tailleferre et Florentine Mulsant ...), intéressant dans la composition de ce trio, non encore entendu à La Chaslerie, et dans son programme, mais encore soumis pour celles-ci (soit trois compositeurs sur cinq) à la SACEM, ce qui pourrait être aménagé avec les musiciens ; je m'en chargerai avec eux en son temps.

Elles (...) proposent septembre 2024 pour le trio, et 2025 pour Schumann.

Compte tenu de nos engagements lourds pour 2024, je vais retenir, dans un premier temps 2025 pour Schumann.

Nous en parlerons le 19 décembre.
Je tenais surtout à vous mettre l'eau à la bouche ...

Amicalement.

X. MEYER

(Fin de citation)
0
Carole me transmet cette nuit un article paru dans "Le Figaro" qui évoque une autre expérience de tourisme médiéval, celle-ci à La Lande-de-Fronsac (Gironde), de nature à inspirer la sympathique équipe des fondateurs connus de la nouvelle association "Pour un Village Médiéval à Domfront".

Je vais signaler cet article et cette expérience à Ony ou à Cécile.
Claire FOURIER (via "Facebook")
rédigé le Lundi 18 Décembre 2023
Désultoirement vôtre ! - Anecdotes - Références culturelles
0
Depardieu. – En Raspoutine. Raspoutine s’assied au bord du lit où le jeune prince malade peine à s’endormir. Raspoutine commence à lui raconter une histoire de cheval ailé. Peu à peu, le prince s’apaise et s’endort. Depardieu-Raspoutine a parlé, chuchoté plutôt avec une voix d’outre-ciel – d’une douceur irréelle. La voix masculine, de plus en plus ténue, a commandé et s’est glissée dans l’ensommeillement du prince ; le timbre, les intonations ont épousé de manière poignante ce glissement très doux.
Je m’étais dit : comment une voix d’homme peut-elle être aussi délicate et subtile ? Comment une voix peut-elle posséder des harmoniques non moins arachnéennes que venues des profondeurs ?
Cette scène, un sommet du cinéma.
Depardieu n’a jamais besoin de forcer la voix. Depardieu acteur est une femme. Tout en nuances.
----
Je me rappelle. Au sujet de la cérémonie qui eut lieu à l’Hôtel des Invalides, on m’avait dit : « Vous n’aimez pas Belmondo. » Il ne s’agissait pas d’aimer ou non. Il s’agit toujours de savoir ce qu’est un grand artiste et de le reconnaître. Belmondo et Depardieu, aux antipodes l’un de l’autre.
Comment ça ?
Belmondo ne se dévêtait jamais de lui-même, ne se glissait pas dans un rôle : il adaptait le rôle à sa personne. Il ne faisait pas chair en lui de son personnage, ne devenait pas le personnage, même il l’occultait : dans tous ses rôles, c’est l’acteur (et sa sempiternelle gouaille) qu’on voyait et entendait.
Depardieu, au contraire, se dévêt de lui-même. D’emblée, il s’efface, se glisse dans une autre peau, fait chair en lui de son personnage : il l’incarne, au sens fort du terme.
C’est si vrai qu’en dépit de sa formidable silhouette, Depardieu n’existe plus lorsqu’il joue Raspoutine. Idem pour Jean Valjean, le colonel Chabert, Danton, Balzac... Le comédien est remplacé : Depardieu est le personnage, il nous le « restitue » littéralement.
Exemple. Belmondo et Depardieu ont joué des ecclésiastiques à l’écran. Or. À aucun moment dans « Léon Morin, prêtre » on ne peut oublier Belmondo car il porte la soutane comme un habit de scène : il est déguisé ; de là que ce prêtre ne nous émeut guère.
Dans « Sous le soleil de Satan » immédiatement on oublie Depardieu car il s'infiltre, s'enfonce dans le rôle, il épouse toutes les facettes du personnage, on le sent massivement habité par les tourments liés à la soutane ; de là qu’il est le bouleversant prêtre de Bernanos.
Depardieu serait à comparer, sur le plan littéraire, à Stefan Zweig qui définissait le biographe comme une « re-créateur » du personnage étudié. Zweig se glisse dans la peau de Magellan, Fouché, Marie-Antoinette, Érasme, Luther, autant de personnages très divers ; il fait chair en lui de tous, devient chacun tour à tour.
Il y va d’une question de sensibilité, d’acuité, de raffinement : Depardieu a des antennes qui captent tout.
Et alors que tant d’acteurs en font des tonnes pour ne rien dire, un battement de cils, une lueur, une ombre dans le regard, une mimique à peine appuyée, un souffle suffisent à Depardieu pour dire beaucoup.
En un mot, un grand comédien se reconnaît à ce que ce sont ses personnages qui crèvent l’écran, pas lui. – Tel est Depardieu.
----
Le reste, l’actualité… C’est Gulliver que des Lilliput rêvent de coucher au sol et de ficeler. C’est la chipie Ève Hanska qui se servit de son tendre et généreux Balzac. C’est Samson à qui des figurantes de cinéma âpres au gain et qui se prennent pour Dalila rêvent de couper l’imposante chevelure. Bah ! Y parviendront-elles que les cheveux repousseront, et le temps se chargera de renverser les colonnes du temple de la rue de Valois et de ridiculiser les coince-derche du Cul-turel.
L’albatros serait bien inspiré du reste, maintenant qu’il en connaît l’envers, de jeter illico la célèbre médaille au pied des moineaux pioupiou et ramasse-miettes, des « cinq-galons » rigides, d’une ministre domestiquée et sans aucun naturel, tous de faible envergure, réduits à rogner les ailes du libre et puissant oiseau de mer. – Tant il est vrai que sont légion les bourgeois étriqués qui ignorent tout de l’honneur, hormis le decorum.
---
En somme, le dernier personnage que Depardieu incarnerait idéalement, c’est Robert-François Damiens dont lors du procès, la fierté naturelle, la liberté d’esprit et la bienveillante désinvolture faisaient baisser les yeux à ses juges quand il parcourait du regard les bancs. « La journée sera rude », dit-il simplement, bravache, à l’annonce de l’écartèlement. – Depardieu fait le poids face à l’anarchiste de haute volée… et s’il devait faire un peu de cachot, il en aurait la ligne.
---
Garder à l’esprit que ce qui dépasse est insupportable aux bas de plafond qui restent sous la toise.
L'un des principes de notre vie est l'effet Dunning-Kruger.
On peut le résumer à ceci : "Les gens peu qualifiés font de mauvaises conclusions et échouent dans leurs décisions, mais ne peuvent pas réaliser leurs erreurs à cause de leur faible qualification."
L'incompréhension des erreurs conduit à la confiance en soi-même et donc à augmenter la confiance dans ses décisions et en soi-même, ainsi qu'à la conscience de son avantage.
Ainsi, l'effet Dunning-Krueger est un paradoxe psychologique que nous rencontrons souvent dans la vie : les gens moins compétents se considèrent comme des professionnels, et les gens plus compétents ont tendance à douter d'eux-mêmes.
Plus le niveau de compétence est bas, plus la confiance en soi est élevée.
Au début de leurs recherches, Dunning et Krueger ont cité Charles Darwin, "L'ignorance produit plus souvent la confiance que la connaissance " et Bertran Russell, "L'une des caractéristiques désagréables de notre époque est que ceux qui se sentent confiants sont stupides, et ceux qui ont de l'imagination et de la compréhension sont pleins du doute et de l'indécision."


N.D.L.R. : Très juste !
Aimant tout autant le château du Louvre que celui de Saint-Germain-en-Laye, Marie de Médicis dit au maréchal de Bassompierre :

- J'aime tellement Paris et tellement Saint-Germain que je voudrais avoir un pied à l’un et un pied à l’autre.

- Alors moi je voudrais être à Nanterre.


N.D.L.R. : J'avoue que je ne comprenais rien à ces citations jusqu'à ce qu'un certain Benoît OURY mette en ligne, avec le commentaire "Si ça peut aider les gens à comprendre", le plan suivant :


Rrrôô (pardon) !


BASSOMPIERRE, allié aux LEDIN.
Marie de MEDICIS, régente de France lorsque fut édifié le banc de tir de la Chaslerie.
lefigaro.fr
rédigé le Samedi 6 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Références culturelles
0
Quand le cerveau se refuse à reconnaître les visages


La prosopagnosie concernerait 3 % de la population, et elle est présente généralement dès l’enfance.
master1305 - stock.adobe.com


PSYCHOLOGIE - À l’opposé des physionomistes, il y a ceux qui souffrent de prosopagnosie. Une incapacité à mémoriser un visage et à y associer un nom, qui peut être très handicapante dans la vie sociale et professionnelle…

N.D.L.R. : Je fais clairement partie de ces 3 % de la population. Et j'ai appris un mot ce soir. Je me savais procrastinateur (entre autres), me voici donc prosopagnosique en plus !
Urgences patrimoine (via "Facebook")
rédigé le Lundi 8 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Pouvoirs publics, élus locaux - "Projet MORIN" - Références culturelles
0
Question du jour:

Lorsque vous allez visiter un musée, emmenez-vous dans votre sac une tenue pour faire du yoga ?

Vous devez surtout vous demander si j'ai encore toute ma tête pour poser une telle question. Pourtant c'est bien une salle de yoga qui remplacera l'actuelle salle du Mobilier Haute-Époque du Musée des antiquités de Rouen, dans le futur projet du "Pôle Muséal Beauvoisine, après la fusion avec le Muséum d'Histoire Naturelle.
Certes la scénographie actuelle peut être jugée comme obsolète par certains, et sans doute qu'une légère touche de modernité pourrait la rendre plus attractive, mais il me semble que lorsque nous nous rendons dans un musée c'est pour y voir des objets, pas pour y faire du sport. Je sais, la culture du corps dans notre société est tout aussi importante que celle de l'esprit, mais quand même...
Quant aux tomettes XVIIe de l'ancien couvent c'est poubelle !
Nous n'avons rien contre les salles de sport grand luxe, mais pas ici.


N.D.L.R. : Mœurs de barbares. Ailleurs mais dans la même Région, c'est "tout pour le tourisme médiéval", quitte à laisser faire n'importe quoi par n'importe qui et n'importe comment...
Anthologie de la répartie (via "X")
rédigé le Mercredi 10 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Références culturelles
0
À la Chambre des communes, un député en train de prononcer un discours apostrophe Winston Churchill :

- Monsieur Churchill serait-il en train de dormir pendant que je parle ?

- Si seulement…

Anthologie de la répartie (via "X")
rédigé le Mercredi 17 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Références culturelles
0
En visitant un cimetière, Sacha Guitry et Yvonne Printemps remarquent une tombe sur laquelle est inscrit : « Enfin libre ». Guitry lance alors :

- Sur votre tombe, Yvonne, on écrira : « Enfin froide ».

- Et sur la vôtre, Sacha, je ferai écrire : « Enfin raide ».


N.D.L.R. : Élégant.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 21 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Pouvoirs publics, élus locaux - "Projet MORIN" - Anecdotes - Références culturelles
0
L'érudit local autoproclamé contemporain bien connu de nos services voudrait que lui soit soumises avant diffusion les épreuves d'une œuvre de l'esprit.
La conseillère régionale et départementale ainsi que le premier adjoint en ont pris bonne note cette après-midi.

Cet individu tomberait-il le masque et ne serait-ce guère plus qu'une vocation de censeur investi de tous les droits qui s'exprimerait ainsi ? Certes, sa constance à faire progresser à sa façon, parfois surprenante méthodologiquement, la recherche sur l'histoire du château de Domfront peut (et même devrait, à mon humble avis) plaider en sa faveur en première analyse mais il paraîtrait sage de rester très prudent à son sujet.

En tout cas, Arnaud DELALANDE devrait faire attention à ce que ce distingué karatéka ne lui colle une baffe. Car on sait bien par ici que ce personnage peut réagir ainsi quand il s'estime contrarié.

P.S. (du 22 janvier 2024 à 6 heures 30) : Je sais bien que la qualification d'"érudit local autoproclamé", que j'applique de temps à autre (mais de façon trop indifférenciée pour être honnête) aux Domfrontais qui, depuis CAILLEBOTTE, se sont penchés sur l'histoire de Domfront, peut légitimement froisser la fierté de quelque contemporain qui aurait ensuite beau jeu de mettre en cause la qualité de quelques-unes de mes constatations, voire d'y chercher des motivations intéressées.

Certes, je me garde bien de prétendre, quant à moi, détenir "La Vérité Historique" (si tant est qu'elle existe). Simplement, j'ai, si je puis dire (du moins j'ose l'espérer), une approche de la rigueur intellectuelle et une exigence méthodologique assez différentes, semble-t-il.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 21 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Anecdotes - Références culturelles
0
Pour me changer les idées, je me suis remis à lire. Ça m'arrive par vagues.

Mais, avec le dernier "prix Goncourt", "Veiller sur elle" de Jean-Baptiste ANDREA, j'ai bloque à la page 210. Je ne trouve aucun intérêt à cette histoire. Aucun, vraiment. Où sont-ils allés chercher un tel lauréat cette année ? Mystère pour moi.

En revanche, j'ai beaucoup aimé le dernier Franz-Olivier GIESBERT, "Histoire intime de la Vè République - Tragédie française". Quelle vie, quelle œuvre et quelle sûreté du trait ! J'admire, tout simplement.

J'ai aussi lu "Edmonde l'envolée" de Dominique de SAINT PERN, sans éprouver la moindre attirance pour Edmonde CHARLES-ROUX (pourtant proche parente d'un de mes anciens adjoints), ni pour le style de l'auteur qui relate sa vie.
Anthologie de la répartie (via "X")
rédigé le Lundi 22 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Références culturelles
0
La secrétaire de Groucho Marx entre dans son bureau en annonçant :

- Il y a quelqu'un qui vous demande. Un homme avec une moustache noire.

- Dites-lui que j’en ai déjà une.

Pierre-Alain CLOSTERMANN
rédigé le Mercredi 24 Janvier 2024
Livre d'or - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
1
Bonjour Monsieur
A titre informatif veuillez trouver, si vous ne le connaissez pas déjà, les photos du manoir de Lezurec à Primelin (29), dont je vous laisse le soin de la comparaison.
Bien à vous

PA. C


N.D.L.R. : Un air de déjà vu quelque part, en effet.

Ne pensez-vous pas qu'il faille être fou pour s'imaginer vivre dans un tel endroit ?
La chronique de Marc Lambron : Dati soumise à examen

Il semble que, depuis 2012, le ministère de la Culture soit devenu une variable d'ajustement dans un gouvernement paritaire.

(JULIEN DE ROSA / AFP)


Mise en examen, donc présumée innocente, Madame Dati sera toutefois soumise à un autre examen, celui que tout titulaire de la fonction passe chaque année devant les intermittents du spectacle lors de la nuit des César.


N.D.L.R. : Dommage, j'espérais pouvoir mettre en ligne cet article, très brillamment rédigé. Mais un "bloqueur de publicités" est intervenu et m'en a empêché.

N.D.L.R. 2 (à 8 heures 50) : Dès l'ouverture de ma buraliste favorite, je suis allé acheter le numéro du jour de "Les Echos".

Où il est confirmé qu'on peut être très vachard en ayant du style, beaucoup de style :

Pierre de LAUZUN (via son blog)
rédigé le Vendredi 26 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales - Références culturelles
0
Le magistère catholique après Fiducia supplicans : retour sur une étrange approche

Ce texte a soulevé dans l’Eglise un tollé. En soi, c’est très nouveau. Mais la problématique sous-jacente n’est pas une nouveauté totale, tant s’en faut. Elle conduit à s’interroger sur l’exercice même du magistère après l’expérience étrange de ce pontificat.

Moins de doctrine, plus de processus

Déjà, depuis le début se sont multipliées les interventions pontificales hâtives et improvisées, les déclarations à l’emporte-pièce dans l’avion ou devant des journalistes sur lesquelles les services du Vatican doivent ensuite fournir des explications embarrassées. Mais cela pouvait rester une question de tempérament personnel du pape. Plus significatifs sont les textes soigneusement ambigus, à commencer par la fameuse note de Amoris laetitia (AL) sur les divorcés-remariés : l’opacité du texte et le choix du support (note de bas de page) avaient suscité des torrents de commentaires ; le pape lui-même avait dû faire une déclaration, où il validait l’interprétation des évêques argentins.

Il semble bien qu’il y ait là une méthode et une position globales. On sait que le pape François a une grande méfiance par rapport à ce qu’il voit comme les risques de la doctrine : risque du pharisaïsme qui jette des affirmations abruptes à la figure des gens, « comme des pierres » dit-il ; risque plus profond de bloquer, par des objections, des processus se déroulant dans le temps et qui en ont besoin. Cela se résume dans la conjonction de deux de ses aphorismes favoris : « le temps est supérieur à l’espace » (l’espace symbolisant la prise de contrôle, jugée suspecte) et « la réalité est supérieure à l’idée » (méfiez-vous des idées et de leur logique).

Il en résulte que son agenda de transformation de l’Eglise n’a presque jamais pris la forme d’une position doctrinale remettant directement en cause des enseignements antérieurs. Bien au contraire, il a insisté chaque fois sur l’idée que la doctrine ne changeait pas. Le fait est évident avec Fiducia supplicans (FS), à travers les propos répétés de son porte-parole le cardinal Fernandez. Mais régulièrement on introduit, à côté de la doctrine, des éléments nouveaux qui, pour un esprit logique, ne sont pas d’emblée cohérents avec elle, et notamment une pratique (une praxis ?) nouvelle, censée être l’émergence, dans le temps, de processus situés dans la réalité, supérieurs selon cette approche à l’idée doctrinale.

Le seul cas où on peut voir un changement frontal assumé de la doctrine est la peine de mort, avec une modification brutale du catéchisme, décidée sans débat ni concertation, d’ailleurs inutile puisque l’impossibilité pratique de la mettre en œuvre dans le contexte actuel était déjà affirmée par le texte antérieur. Mais ce dernier prenait soin de rappeler la doctrine traditionnelle sans la contredire. Ici, dans la formulation comme dans les justificatifs, on donne l’impression que l’évolution de la sensibilité (sur la ‘dignité de l’homme’) suffit à elle seule pour remettre en cause vingt siècles pratiquement unanimes et solidement appuyés sur la Bible. De façon symptomatique, ici aussi, le processus évolutionniste prime manifestement sur l’attachement à la permanence de la vérité.

Faire glisser la doctrine par juxtaposition

Le fait que c’est là le seul exemple de changement assumé ne signifie pas qu’il n’y ait pas d’autres exemples de changements réels, mais plus subtils. Ils ne se présentent pas comme tels, mais juxtaposent des affirmations nouvelles avec la doctrine antérieure, sans faire le pont entre les deux. Ainsi du passage de la déclaration d’Abu Dhabi, indiquant que le pluralité des religions était voulue par Dieu : les bonnes âmes l’expliquent par des besoins diplomatiques. Mais ce sont toutes les évocations que le pape François fait des religions autres que chrétiennes qui manifestent chez lui une forme d’acceptation de cette pluralité. Et ce n’est jamais confronté avec la doctrine, celle que rappelait naguère encore la déclaration Dominus Jesus, pour qui le christianisme est la seule religion essentiellement vraie.

La même remarque vaut pour un texte majeur du magistère comme l’encyclique Fratelli tutti, comme je l’avais fait observer dans un article. A côté d’une inspiration de fond stimulante (sur la fraternité notamment), le pape met de nombreuses touches personnelles aboutissant à modifier de fait sensiblement l’enseignement magistériel. Ainsi sur les migrations, paraissant affirmer un droit absolu, toujours et partout, de tout migrant pour aller s’installer là où il veut, et marginalisant l’Etat national, comme si désormais le seul bien commun était universel. Ou la guerre juste, le pape expliquant même que la doctrine jusque-là permanente n’a plus de valeur – mais sans la changer. Plus troublante est à nouveau la place de la religion. L’essentiel du texte se comprend sans religion (même s’il utilise des textes chrétiens) ; ce n’est qu’à la fin qu’on lit d’une part que la fraternité est impossible sans paternité, donc sans croyance en Dieu ; mais que d’autre part celle-ci suffit, donc dans le cadre de n’importe quelle religion.

De tels glissements sont à rapprocher de ce qui a été relevé en matière morale, avec AL et FS. Dans ces cas, c’est l’appel au discernement qui prend de telles proportions qu’on ne sait plus quelle est la portée réelle des principes. Cela aboutit en pratique à la même juxtaposition de règles générales maintenues et de possibilités ouvertes, dont la cohérence avec les précédentes n’est pas véritablement traitée. Dans ces deux cas, la logique de ces voies nouvelles, telles qu’on les comprend spontanément, eût impliqué par cohérence une modification des principes : un deuxième mariage dans un cas (comme chez les orthodoxes) ; une révision de la morale sexuelle (notamment sur l’homosexualité) dans l’autre. Mais cela aurait soulevé de très graves questions et justement ce n’est pas la méthode employée. La solution est attendue de la praxis, du travail du temps, supposé guidé par l’Esprit. Mais comment concilier cela avec un magistère ? Si la doctrine se trouve relativisée de fait par le titulaire en place, quelle est l’autorité de l’un et de l’autre ?

Une approche nouvelle mais peu convaincante

Cette approche est en partie explicable par une tradition jésuite où l’exaltation du discernement a pu déboucher autrefois sur les joies de la casuistique, et par le contexte argentin de la théologie du peuple, méfiante à l’égard des élites. Ce n’est pas celle du magistère antérieur, attaché à la continuité et à la cohérence dans la doctrine. Mais ce n’est pas non plus celle des progressistes : ils soutiennent le pape François, mais auraient préféré des positions nettes, des changements doctrinaux assumés, voire une anthropologie différente. Ceux qui pensaient que FS apaiserait les dissidents allemands ou autres seront bien déçus.

Combinée avec un style de gouvernement abrupt et autoritaire, cette méthode étrange et inédite suscite inévitablement des réactions embarrassées. Si la révolte contre FS reste un cas exceptionnel, l’effet dominant de tout cela est en définitive un plus grand détachement à l’égard du magistère. Détachement des progressistes, mais c’était le cas depuis longtemps. Mais désormais aussi des conservateurs, comme on le voit notamment aux Etats-Unis, avec la multiplication de livres et articles sur les limites de la papauté et sur les excès passés de ce qu’ils appellent hyperpapalisme, qu’ils font d’ailleurs remonter bien avant François. En clair, les conservateurs sont de moins en moins ultramontains : une rupture historique majeure, et trop peu soulignée.

Le successeur de François devra donc s’y prendre autrement, sauf à élargir la déchirure, ou à perdre encore en crédibilité. Plus d’écoute, plus de cohérence, et la concentration sur l’essentiel : le message permanent de la foi et ses exigences.

N.D.L.R. : Je crains que tout ceci soit un peu difficile à comprendre pour moi. Je vais néanmoins essayer.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 26 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Références culturelles
0
55 minutes de conversation téléphonique avec un ami, notamment sur les notions de faute, de punition puis d'oubli. Il n'est pas le premier à s'adresser à moi en ces termes.

Pas facile pour moi à admettre, surtout quand j'imagine que les mêmes comportements déviants pourraient produire des effets comparables, ou même pires après un changement de contexte.

Il est de fait que, tout au long de ma vie, j'ai toujours éprouvé une sorte d'impossibilité à admettre qu'on doive tendre la joue gauche après avoir reçu un coup sur la droite. Même si je peux entrevoir qu'il puisse y avoir là un moyen de se simplifier parfois l'existence.

Or j'ai aussi le sentiment de n'avoir jamais rien obtenu sans m'être battu, parfois durement.

Vous me direz que le résultat peut en laisser dubitatif plus d'un.

Certes, moi compris.
lemonde.fr
rédigé le Samedi 27 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Pouvoirs publics, élus locaux - Références culturelles
0
Immigration : le jeu dangereux d’Emmanuel Macron

Éditorial

Le vote coûte que coûte d’une loi dont une grande partie du texte a été déclarée inconstitutionnelle est lourd de conséquences. Un texte brouillon aux effets potentiels minimes, une majorité abîmée après des mois de controverses sur les thèmes de prédilection de l’extrême droite… Seul le Rassemblement national sort gagnant de cette séquence politique.

On ne joue pas impunément avec la législation sur l’immigration, sujet au cœur des controverses publiques et des stratégies de conquête du pouvoir. Pour avoir ignoré cette vérité d’évidence en faisant voter coûte que coûte une loi dont 40 % des articles viennent d’être déclarés inconstitutionnels, le président de la République rend un bien mauvais service à l’Etat de droit en France, valeur suprême de la démocratie. Emmanuel Macron, en faisant passer l’exigence d’un accord avec la droite sur le projet de loi Darmanin avant l’exemplarité constitutionnelle attachée à sa fonction, a transformé le nécessaire débat sur l’immigration en une partie de billard politique de court terme aux lendemains inquiétants.

En apparence, bien sûr, l’exécutif peut crier victoire : le Conseil constitutionnel a épargné presque toutes les dispositions du projet de loi initial préparé par le ministre de l’intérieur, comme la fin de certaines protections et possibilités de recours contre les éloignements forcés d’étrangers (rétablissement de la « double peine ») et l’instauration controversée du juge unique pour statuer en dernier ressort sur les demandes d’asile. Quant au fameux article facilitant la régularisation des travailleurs sans papiers, il a aussi survécu, n’étant pas inclus dans le recours au juge constitutionnel des députés de gauche qui l’avaient pourtant combattu.

Mais la reconnaissance du caractère non constitutionnel de presque toutes les mesures introduites par les élus de droite Les Républicains (LR) et adoptées par la majorité présidentielle reflète au minimum, chez cette dernière, le cynisme politique et l’indifférence aux règles parlementaires. Au pire, elle traduit le mépris pour des principes républicains de base comme le droit du sol – remis en cause dans le texte voté –, et l’égalité devant la loi – malmenée pour le bénéfice de prestations sociales.

Un gros cadeau au RN

Certes, les dispositions qui visaient à remettre en cause ces valeurs fondamentales ont été censurées non après un examen au fond, mais parce qu’elles constituaient des « cavaliers législatifs », sans « lien même indirect » avec le projet de loi initial. Mais comment aurait-il été possible de justifier que de nouveaux obstacles posés à l’accès à la nationalité et à des allocations, pour des étrangers en situation régulière, allaient permettre de « contrôler l’immigration » ou d’« améliorer l’intégration », objectifs officiels du texte ?

En réalité, ni l’exécutif, qui s’est servi du Conseil constitutionnel pour tenter de faire oublier le vote de ses élus avec l’extrême droite et jeter en pâture les élus LR, ni ces derniers, qui ont perdu leur âme – et presque rien apporté au texte final – en reprenant des mesures inspirées par l’extrême droite comme la « préférence nationale », ne sortent indemnes du terrible et vain « crash-test » de la loi sur l’immigration. Pas plus que la gauche, dont le refus de débattre, manifesté par son vote de la motion de rejet à l’unisson de Marine Le Pen, traduit les ambiguïtés et la panne d’idées.

Une loi brouillonne aux effets potentiels minimes, une majorité abîmée après des mois de controverses sur les thèmes de prédilection de l’extrême droite, des juges constitutionnels qui ont limité les dégâts mais sont désormais en position de boucs émissaires… Qui peut se réjouir d’un si piètre bilan, mis à part la cheffe du Rassemblement national, qui rêve de monter « le peuple » contre « les juges » et de faire sauter les garde-fous constitutionnels et européens pour légaliser la discrimination et la xénophobie, défigurer la République et discréditer l’image de la France ? A la veille de la campagne des élections européennes, prévues en juin, le petit jeu du chef de l’Etat sur l’immigration apparaît comme un gros cadeau aux forces qui spéculent sur l’affaiblissement de l’Etat de droit, le discrédit des institutions et la défiance à l’encontre des politiques.

N.D.L.R. : Pensez printemps, quoi qu'il en coûte et en même temps !
Et tout ira mieux, C.Q.F.D.