Références culturelles

Anthologie de la répartie (via "X")
rédigé le Lundi 22 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Références culturelles
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La secrétaire de Groucho Marx entre dans son bureau en annonçant :

- Il y a quelqu'un qui vous demande. Un homme avec une moustache noire.

- Dites-lui que j’en ai déjà une.

Pierre-Alain CLOSTERMANN
rédigé le Mercredi 24 Janvier 2024
Livre d'or - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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Bonjour Monsieur
A titre informatif veuillez trouver, si vous ne le connaissez pas déjà, les photos du manoir de Lezurec à Primelin (29), dont je vous laisse le soin de la comparaison.
Bien à vous

PA. C


N.D.L.R. : Un air de déjà vu quelque part, en effet.

Ne pensez-vous pas qu'il faille être fou pour s'imaginer vivre dans un tel endroit ?
La chronique de Marc Lambron : Dati soumise à examen

Il semble que, depuis 2012, le ministère de la Culture soit devenu une variable d'ajustement dans un gouvernement paritaire.

(JULIEN DE ROSA / AFP)


Mise en examen, donc présumée innocente, Madame Dati sera toutefois soumise à un autre examen, celui que tout titulaire de la fonction passe chaque année devant les intermittents du spectacle lors de la nuit des César.


N.D.L.R. : Dommage, j'espérais pouvoir mettre en ligne cet article, très brillamment rédigé. Mais un "bloqueur de publicités" est intervenu et m'en a empêché.

N.D.L.R. 2 (à 8 heures 50) : Dès l'ouverture de ma buraliste favorite, je suis allé acheter le numéro du jour de "Les Echos".

Où il est confirmé qu'on peut être très vachard en ayant du style, beaucoup de style :

Pierre de LAUZUN (via son blog)
rédigé le Vendredi 26 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales - Références culturelles
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Le magistère catholique après Fiducia supplicans : retour sur une étrange approche

Ce texte a soulevé dans l’Eglise un tollé. En soi, c’est très nouveau. Mais la problématique sous-jacente n’est pas une nouveauté totale, tant s’en faut. Elle conduit à s’interroger sur l’exercice même du magistère après l’expérience étrange de ce pontificat.

Moins de doctrine, plus de processus

Déjà, depuis le début se sont multipliées les interventions pontificales hâtives et improvisées, les déclarations à l’emporte-pièce dans l’avion ou devant des journalistes sur lesquelles les services du Vatican doivent ensuite fournir des explications embarrassées. Mais cela pouvait rester une question de tempérament personnel du pape. Plus significatifs sont les textes soigneusement ambigus, à commencer par la fameuse note de Amoris laetitia (AL) sur les divorcés-remariés : l’opacité du texte et le choix du support (note de bas de page) avaient suscité des torrents de commentaires ; le pape lui-même avait dû faire une déclaration, où il validait l’interprétation des évêques argentins.

Il semble bien qu’il y ait là une méthode et une position globales. On sait que le pape François a une grande méfiance par rapport à ce qu’il voit comme les risques de la doctrine : risque du pharisaïsme qui jette des affirmations abruptes à la figure des gens, « comme des pierres » dit-il ; risque plus profond de bloquer, par des objections, des processus se déroulant dans le temps et qui en ont besoin. Cela se résume dans la conjonction de deux de ses aphorismes favoris : « le temps est supérieur à l’espace » (l’espace symbolisant la prise de contrôle, jugée suspecte) et « la réalité est supérieure à l’idée » (méfiez-vous des idées et de leur logique).

Il en résulte que son agenda de transformation de l’Eglise n’a presque jamais pris la forme d’une position doctrinale remettant directement en cause des enseignements antérieurs. Bien au contraire, il a insisté chaque fois sur l’idée que la doctrine ne changeait pas. Le fait est évident avec Fiducia supplicans (FS), à travers les propos répétés de son porte-parole le cardinal Fernandez. Mais régulièrement on introduit, à côté de la doctrine, des éléments nouveaux qui, pour un esprit logique, ne sont pas d’emblée cohérents avec elle, et notamment une pratique (une praxis ?) nouvelle, censée être l’émergence, dans le temps, de processus situés dans la réalité, supérieurs selon cette approche à l’idée doctrinale.

Le seul cas où on peut voir un changement frontal assumé de la doctrine est la peine de mort, avec une modification brutale du catéchisme, décidée sans débat ni concertation, d’ailleurs inutile puisque l’impossibilité pratique de la mettre en œuvre dans le contexte actuel était déjà affirmée par le texte antérieur. Mais ce dernier prenait soin de rappeler la doctrine traditionnelle sans la contredire. Ici, dans la formulation comme dans les justificatifs, on donne l’impression que l’évolution de la sensibilité (sur la ‘dignité de l’homme’) suffit à elle seule pour remettre en cause vingt siècles pratiquement unanimes et solidement appuyés sur la Bible. De façon symptomatique, ici aussi, le processus évolutionniste prime manifestement sur l’attachement à la permanence de la vérité.

Faire glisser la doctrine par juxtaposition

Le fait que c’est là le seul exemple de changement assumé ne signifie pas qu’il n’y ait pas d’autres exemples de changements réels, mais plus subtils. Ils ne se présentent pas comme tels, mais juxtaposent des affirmations nouvelles avec la doctrine antérieure, sans faire le pont entre les deux. Ainsi du passage de la déclaration d’Abu Dhabi, indiquant que le pluralité des religions était voulue par Dieu : les bonnes âmes l’expliquent par des besoins diplomatiques. Mais ce sont toutes les évocations que le pape François fait des religions autres que chrétiennes qui manifestent chez lui une forme d’acceptation de cette pluralité. Et ce n’est jamais confronté avec la doctrine, celle que rappelait naguère encore la déclaration Dominus Jesus, pour qui le christianisme est la seule religion essentiellement vraie.

La même remarque vaut pour un texte majeur du magistère comme l’encyclique Fratelli tutti, comme je l’avais fait observer dans un article. A côté d’une inspiration de fond stimulante (sur la fraternité notamment), le pape met de nombreuses touches personnelles aboutissant à modifier de fait sensiblement l’enseignement magistériel. Ainsi sur les migrations, paraissant affirmer un droit absolu, toujours et partout, de tout migrant pour aller s’installer là où il veut, et marginalisant l’Etat national, comme si désormais le seul bien commun était universel. Ou la guerre juste, le pape expliquant même que la doctrine jusque-là permanente n’a plus de valeur – mais sans la changer. Plus troublante est à nouveau la place de la religion. L’essentiel du texte se comprend sans religion (même s’il utilise des textes chrétiens) ; ce n’est qu’à la fin qu’on lit d’une part que la fraternité est impossible sans paternité, donc sans croyance en Dieu ; mais que d’autre part celle-ci suffit, donc dans le cadre de n’importe quelle religion.

De tels glissements sont à rapprocher de ce qui a été relevé en matière morale, avec AL et FS. Dans ces cas, c’est l’appel au discernement qui prend de telles proportions qu’on ne sait plus quelle est la portée réelle des principes. Cela aboutit en pratique à la même juxtaposition de règles générales maintenues et de possibilités ouvertes, dont la cohérence avec les précédentes n’est pas véritablement traitée. Dans ces deux cas, la logique de ces voies nouvelles, telles qu’on les comprend spontanément, eût impliqué par cohérence une modification des principes : un deuxième mariage dans un cas (comme chez les orthodoxes) ; une révision de la morale sexuelle (notamment sur l’homosexualité) dans l’autre. Mais cela aurait soulevé de très graves questions et justement ce n’est pas la méthode employée. La solution est attendue de la praxis, du travail du temps, supposé guidé par l’Esprit. Mais comment concilier cela avec un magistère ? Si la doctrine se trouve relativisée de fait par le titulaire en place, quelle est l’autorité de l’un et de l’autre ?

Une approche nouvelle mais peu convaincante

Cette approche est en partie explicable par une tradition jésuite où l’exaltation du discernement a pu déboucher autrefois sur les joies de la casuistique, et par le contexte argentin de la théologie du peuple, méfiante à l’égard des élites. Ce n’est pas celle du magistère antérieur, attaché à la continuité et à la cohérence dans la doctrine. Mais ce n’est pas non plus celle des progressistes : ils soutiennent le pape François, mais auraient préféré des positions nettes, des changements doctrinaux assumés, voire une anthropologie différente. Ceux qui pensaient que FS apaiserait les dissidents allemands ou autres seront bien déçus.

Combinée avec un style de gouvernement abrupt et autoritaire, cette méthode étrange et inédite suscite inévitablement des réactions embarrassées. Si la révolte contre FS reste un cas exceptionnel, l’effet dominant de tout cela est en définitive un plus grand détachement à l’égard du magistère. Détachement des progressistes, mais c’était le cas depuis longtemps. Mais désormais aussi des conservateurs, comme on le voit notamment aux Etats-Unis, avec la multiplication de livres et articles sur les limites de la papauté et sur les excès passés de ce qu’ils appellent hyperpapalisme, qu’ils font d’ailleurs remonter bien avant François. En clair, les conservateurs sont de moins en moins ultramontains : une rupture historique majeure, et trop peu soulignée.

Le successeur de François devra donc s’y prendre autrement, sauf à élargir la déchirure, ou à perdre encore en crédibilité. Plus d’écoute, plus de cohérence, et la concentration sur l’essentiel : le message permanent de la foi et ses exigences.

N.D.L.R. : Je crains que tout ceci soit un peu difficile à comprendre pour moi. Je vais néanmoins essayer.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 26 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Références culturelles
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55 minutes de conversation téléphonique avec un ami, notamment sur les notions de faute, de punition puis d'oubli. Il n'est pas le premier à s'adresser à moi en ces termes.

Pas facile pour moi à admettre, surtout quand j'imagine que les mêmes comportements déviants pourraient produire des effets comparables, ou même pires après un changement de contexte.

Il est de fait que, tout au long de ma vie, j'ai toujours éprouvé une sorte d'impossibilité à admettre qu'on doive tendre la joue gauche après avoir reçu un coup sur la droite. Même si je peux entrevoir qu'il puisse y avoir là un moyen de se simplifier parfois l'existence.

Or j'ai aussi le sentiment de n'avoir jamais rien obtenu sans m'être battu, parfois durement.

Vous me direz que le résultat peut en laisser dubitatif plus d'un.

Certes, moi compris.
lemonde.fr
rédigé le Samedi 27 Janvier 2024
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Immigration : le jeu dangereux d’Emmanuel Macron

Éditorial

Le vote coûte que coûte d’une loi dont une grande partie du texte a été déclarée inconstitutionnelle est lourd de conséquences. Un texte brouillon aux effets potentiels minimes, une majorité abîmée après des mois de controverses sur les thèmes de prédilection de l’extrême droite… Seul le Rassemblement national sort gagnant de cette séquence politique.

On ne joue pas impunément avec la législation sur l’immigration, sujet au cœur des controverses publiques et des stratégies de conquête du pouvoir. Pour avoir ignoré cette vérité d’évidence en faisant voter coûte que coûte une loi dont 40 % des articles viennent d’être déclarés inconstitutionnels, le président de la République rend un bien mauvais service à l’Etat de droit en France, valeur suprême de la démocratie. Emmanuel Macron, en faisant passer l’exigence d’un accord avec la droite sur le projet de loi Darmanin avant l’exemplarité constitutionnelle attachée à sa fonction, a transformé le nécessaire débat sur l’immigration en une partie de billard politique de court terme aux lendemains inquiétants.

En apparence, bien sûr, l’exécutif peut crier victoire : le Conseil constitutionnel a épargné presque toutes les dispositions du projet de loi initial préparé par le ministre de l’intérieur, comme la fin de certaines protections et possibilités de recours contre les éloignements forcés d’étrangers (rétablissement de la « double peine ») et l’instauration controversée du juge unique pour statuer en dernier ressort sur les demandes d’asile. Quant au fameux article facilitant la régularisation des travailleurs sans papiers, il a aussi survécu, n’étant pas inclus dans le recours au juge constitutionnel des députés de gauche qui l’avaient pourtant combattu.

Mais la reconnaissance du caractère non constitutionnel de presque toutes les mesures introduites par les élus de droite Les Républicains (LR) et adoptées par la majorité présidentielle reflète au minimum, chez cette dernière, le cynisme politique et l’indifférence aux règles parlementaires. Au pire, elle traduit le mépris pour des principes républicains de base comme le droit du sol – remis en cause dans le texte voté –, et l’égalité devant la loi – malmenée pour le bénéfice de prestations sociales.

Un gros cadeau au RN

Certes, les dispositions qui visaient à remettre en cause ces valeurs fondamentales ont été censurées non après un examen au fond, mais parce qu’elles constituaient des « cavaliers législatifs », sans « lien même indirect » avec le projet de loi initial. Mais comment aurait-il été possible de justifier que de nouveaux obstacles posés à l’accès à la nationalité et à des allocations, pour des étrangers en situation régulière, allaient permettre de « contrôler l’immigration » ou d’« améliorer l’intégration », objectifs officiels du texte ?

En réalité, ni l’exécutif, qui s’est servi du Conseil constitutionnel pour tenter de faire oublier le vote de ses élus avec l’extrême droite et jeter en pâture les élus LR, ni ces derniers, qui ont perdu leur âme – et presque rien apporté au texte final – en reprenant des mesures inspirées par l’extrême droite comme la « préférence nationale », ne sortent indemnes du terrible et vain « crash-test » de la loi sur l’immigration. Pas plus que la gauche, dont le refus de débattre, manifesté par son vote de la motion de rejet à l’unisson de Marine Le Pen, traduit les ambiguïtés et la panne d’idées.

Une loi brouillonne aux effets potentiels minimes, une majorité abîmée après des mois de controverses sur les thèmes de prédilection de l’extrême droite, des juges constitutionnels qui ont limité les dégâts mais sont désormais en position de boucs émissaires… Qui peut se réjouir d’un si piètre bilan, mis à part la cheffe du Rassemblement national, qui rêve de monter « le peuple » contre « les juges » et de faire sauter les garde-fous constitutionnels et européens pour légaliser la discrimination et la xénophobie, défigurer la République et discréditer l’image de la France ? A la veille de la campagne des élections européennes, prévues en juin, le petit jeu du chef de l’Etat sur l’immigration apparaît comme un gros cadeau aux forces qui spéculent sur l’affaiblissement de l’Etat de droit, le discrédit des institutions et la défiance à l’encontre des politiques.

N.D.L.R. : Pensez printemps, quoi qu'il en coûte et en même temps !
Et tout ira mieux, C.Q.F.D.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 27 Janvier 2024
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J'ai commencé la lecture de "Le piéton d'Italie" de Dominique FERNANDEZ...


... qui se trouve être le père d'un de mes anciens collègues, la mère étant la sœur d'un de mes anciens patrons (assez peu patron, du moins pour ce qui me concerne, le neveu n'ayant jamais eu de raison de pouvoir imaginer avoir, en la même matière, eu plus de reconnaissance de ma part, finalement).

Livre très intéressant et, bien évidemment, fort bien écrit.
J'ai passé une partie de l'après-midi à naviguer sur le site de mon doublement camarade et néanmoins ami Pierre de LAUZUN dont je n'ai jamais eu matière à douter de la constance ni de l'élévation de l'inspiration.

Ceci me rappelle, s'il en était besoin et par comparaison, le caractère très médiocrement terre-à-terre des préoccupations dont je n'arrive plus à m'extraire ni à me distraire, même pour dormir en laissant dire, comme je le devrais peut-être parfois.


En début d'après-midi, une jolie jeune femme et son fils aux beaux yeux bleus (véhicule immatriculé 31) paraissaient émerveillés en découvrant par hasard le manoir favori : mon action depuis 33 ans aurait-elle encore un peu de sens au milieu de tant de médiocrités qui me bouchent désormais tout l'horizon et me minent le moral ?
Pierre de LAUZUN (via son blog)
rédigé le Dimanche 28 Janvier 2024
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Censure de la loi immigration : un tournant dans le régime

Cette censure, venant après un débat délirant, est un tournant majeur. Indépendamment même du sujet, qui est l’immigration.

L’essentiel des dispositions issues de la négociation entre les macroniens et LR, votés par le RN sont censurées. Pour la plupart pour des raisons de forme : ce seraient des ‘cavaliers’ budgétaires ; mais la définition qui en est retenue en est la plus stricte qui soit : est un cavalier et par là est exclu tout amendement significatif au texte gouvernemental et notamment toute innovation - même s’ils sont manifestement dans le champ de la loi.

Un tournant majeur à deux titres.

D’un côté, sur le fond, le pouvoir des juges devient étouffant, voire délirant en régime démocratique, puisque la traduction par le Parlement par un vote nettement majoritaire de la volonté indéniable des Français se trouve censurée. En outre, la décision tue pour l’avenir toute initiative parlementaire, tout débat réel constructif au Parlement, qui ne pourra désormais que voter le texte du gouvernement à peine amendé, ou le refuser.

Conclusion : il faut désormais de façon urgente une réforme constitutionnelle pour s’affranchir du pouvoir des juges. Et mettre des professionnels du droit au Conseil constitutionnel.

D’un autre côté, sur la plan de la vie politique, c’est une victoire à la Pyrrhus pour Macron. Plus aucun accord n’est possible sur un texte significatif avec LR ou avec qui que ce soit. Il nous reste donc 3 ans avant les présidentielles sans majorité possible, même cas par cas.

Je retrouve ici les conclusions de mon article de l’an dernier Macron, le Parlement et la Constitution : le mode de gouvernement personnel de Macron conduit à une impasse totale.

Quant à l’immigration, il est désormais clair que toute action efficace dans ce domaine suppose là aussi une modification conditionnelle. Presque un autre régime…

N.D.L.R. : Je ne saisis pas le sens du mot "conditionnelle" dans le dernier paragraphe.

Sur Macron, je suis totalement d'accord : depuis le début de ses mandats présidentiels, cet homme est, quoi qu'il touche, une catastrophe ambulante hélas, ce qui n'était, au moins selon moi, que trop prévisible.
Mais essayons de penser au-delà de cet individu.

Mes doutes tiennent à l'existence d'une possibilité de faire entendre raison à un électorat dont trop de performances ne vont pas, me semble-t-il, dans le bon sens : la capacité d'analyse et de réflexion par effondrement de l'école, la capacité de se reprendre et de se relancer par éloignement avec une représentation qui laisse perplexe et, de façon plus fondamentale, l'existence d'un cap par implosion de normes éthiques se voulant porteuses de sens.

Me fais-je bien comprendre ?

Pas sûr, c'est quand même un curieux jargon qui essaye de s'extraire de ma plume.
lepoint.fr
rédigé le Dimanche 28 Janvier 2024
Désultoirement vôtre ! - Pouvoirs publics, élus locaux - Economie - Références culturelles
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« C’est aussi parce qu’il n’a pas réussi à maîtriser la dette que Louis XVI a eu la tête coupée »

ENTRETIEN. Dans un livre impressionnant de maîtrise, le jeune économiste Charles Serfaty narre l’histoire économique de la France, de la Gaule à nos jours. Puissant.


N.D.L.R. : Commandé via "Amazon". Je crois que ça va m'intéresser.


J'ai aussi commandé cet autre ouvrage :


Pas sûr que ces lectures aillent beaucoup me remonter le moral.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 1er Février 2024
Désultoirement vôtre ! - Références culturelles
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Au courrier ce matin :


Des deux bouquins, je pense que celui qui m'intéressera le plus est le premier.

Dans l'immédiat, je suis captivé par "Le piéton d'Italie" de Dominique FERNANDEZ mais mes insomnies sont suffisamment longues pour que j'entame parallèlement la lecture du bouquin du jeune SERFATY
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 3 Février 2024
Désultoirement vôtre ! - Anecdotes - Références culturelles
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Il vaut mieux que je ne mène pas de front la lecture de deux ouvrages très exigeants pour mes vieux neurones et mes vieux yeux, même rénovés.

Ainsi je remise provisoirement le bouquin du jeune SERFATY et me concentre sur celui du père et fils FERNANDEZ. J'en ai achevé la partie consacrée à Rome et en suis à Florence. L'érudition de l'auteur est très impressionnante et sa lecture ardue mais j'aime tellement l'Italie que j'avance à mon rythme, en savourant.
Anthologie de la répartie (via "X")
rédigé le Dimanche 4 Février 2024
Désultoirement vôtre ! - Références culturelles
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Après avoir conquis plusieurs cités grecques, Philippe II de Macédoine envoie ce message à Sparte :

- Si j'entre dans vos terres, je vous détruirai tous et je raserai votre cité.

Réponse de Sparte :

- Si...


N.D.L.R. : Rigolo, il y a quelques heures à peine, j'évoquais mon style spartiate...
Anthologie de la répartie (via "X")
rédigé le Samedi 17 Février 2024
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales - Transmission du patrimoine - Anecdotes - Références culturelles
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Crébillon était accusé de ne pas écrire ses pièces. Un jour, on lui demande quel est le meilleur de ses ouvrages. Il désigne son fils qu'il appréciait peu et dit :

- En tout cas, voici le plus mauvais.

Réponse du fils :

- C’est parce que celui-ci, vous l'avez fait vous-même.


N.D.L.R. : Ici comme ailleurs, "si jeunesse savait, si vieillesse pouvait"...
Pierre TOUBERT est un médiéviste reconnu, membre de l'Institut. A ma connaissance, cet ami de Georges DUBY lui a succédé au Collège de France.

En surfant sur la toile cette après-midi, j'ai trouvé cette interview qui donne une idée de ses travaux.

Il va sans dire que cela vole à une autre altitude que certaines bassesses et fausses valeurs locales, repérées comme telles.
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : dimanche 3 mars 2024 18:17
À : V.
Objet : Re: Le courage, deux exemples

Il est en effet possible que tous ne soient pas capables de s'élever à ces altitudes. Faut-il pour autant le regretter ?

Envoyé de mon mobile
Envoyé à partir de Outlook pour Android

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De : V.
Envoyé : dimanche, mars 3, 2024 6:10:36 PM
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Objet : Le courage, deux exemples

Cher Pierre Paul, je pense que vous apprécierez cet échange épistolaire reçu aujourd’hui sur ma boite mail, envoyé par une amie….
... deux hommes lumineux de courage et d’élégance dans notre monde médiocre…

Navalny, Sharansky Lettres du goulag

Au printemps 2023, Alexeï Navalny entame une courte correspondance avec le dissident soviétique Natan Sharansky. Les deux hommes, mus par un refus obstiné de la peur, s’amusent et se désespèrent des similitudes entre les systèmes soviétique et poutinien



YANN LEGENDRE
MOSCOU - correspondant
Avant de mourir à 47 ans dans le secret d’une prison de l’Arctique, le 16 février, Alexeï Navalny fut un lecteur passionné. Il n’a cessé de parler de ses lectures à ses correspondants en liberté. Il s’autorisait même, sur ce seul sujet, des plaintes : à l’isolement disciplinaire, où il passa une bonne partie de sa détention, le règlement ne l’autorisait à emmener qu’un seul livre, quand il en dévorait le reste du temps une dizaine à la fois.
A l’un de ces correspondants, il a aussi confié son intérêt nouveau pour les essais politiques et les Mémoires, sa curiosité intacte pour les affaires du monde. Jusqu’au bout, Alexeï Navalny a cru en son combat politique, persuadé que la prison ne constituait qu’une étape dans son parcours et sa formation.
C’est précisément la lecture du livre de Natan Sharansky Fear No Evil (Random House, 1988 [traduit en français la même année et publié chez Grasset sous le titre Tu ne craindras point le mal]) qui a poussé Alexeï Navalny à engager une courte correspondance avec l’ancien dissident soviétique installé en Israël. « Je crois que c’est une chose permise entre un auteur et son lecteur », écrit l’opposant dans un courrier daté du 3 avril 2023.
Jeu de miroirs
S’ils sont soumis à la censure, ces échanges sont fluides, grâce au système de correspondance numérisée mis en place dans certains lieux de détention russes – héritage des timides réformes libérales du début des années 2010, baptisé Zonatelecom, la « zone » évoquant en russe le monde de la prison.
Tu ne craindras point le mal, le titre du livre de Sharansky, dit assez la proximité entre les deux hommes, quand Navalny a fait de cette proclamation une ligne de conduite autant qu’un programme politique. Sharansky l’a écrit entre 1986 et 1988, date de sa première publication en anglais, après avoir passé neuf années dans les geôles soviétiques.
L’homme est alors encore connu sous le nom d’Anatoli Chtcharanski. Il est un proche du physicien et dissident Andreï Sakharov, Prix Nobel de la paix en 1975. Il est surtout la figure centrale du mouvement des refuzniks, ces juifs soviétiques dont la vie en URSS était rendue impossible le temps que leur demande d’émigration en Israël soit étudiée, ou après le refus de celle-ci.
Lui-même émigrera en 1986 en Israël, où il hébraïsera son nom. Il occupera plusieurs postes ministériels avant de prendre, entre 2009 et 2018, la tête de l’Agence juive, organe gouvernemental chargé de l’immigration juive. Le rappel de cette kippa bricolée dans la prison de Tchistopol, au Tatarstan, que l’homme de 76 ans continue de porter, montre qu’une partie de son cœur est restée en Europe, ou au moins dans les prisons soviétiques – son « alma mater », écrit-il, dans un clin d’œil qui ravit Alexeï Navalny.
Les deux hommes s’amusent autant qu’ils se désespèrent de ce jeu de miroirs entre les époques, des innombrables similitudes entre les systèmes soviétique et poutinien – des plus lourdes aux plus mesquines. Ils se réchauffent de leur admiration mutuelle, de se découvrir tant en commun, à commencer par le refus obstiné de la peur. Instinctivement, même à des décennies et des milliers de kilomètres de distance, l’opposant à Vladimir Poutine de 1,88 m et le vieux dissident soviétique de 1,59 m se tiennent épaule contre épaule.
Navalny s’attend même à se voir transférer à la prison centrale de Vladimir, où Sharansky fut un temps détenu. La prédiction ne se réalisera pas. C’est finalement dans le Grand Nord que l’opposant sera envoyé « faire travailler son âme » et voir mourir son corps. L’échange a été bref – une simple conversation de promenade, un morceau de littérature carcérale laissé aux futures générations de prisonniers.
Les lettres qui suivent ont d’abord été publiées sur le site The Free Press.
TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR VALENTINE MORIZOT ET DU RUSSE PAR NIKITA MOURAVIEFFCt

Alexeï Navalny Le virus de la liberté est loin d’être éradiqué
« Cher Natan,
C’est Alexeï Navalny, qui vous salue depuis l’oblast de Vladimir – même si je doute que vous en gardiez de chaleureux souvenirs.
Je me trouve actuellement dans la colonie pénitentiaire numéro 6, à Melekhovo, mais la prison de Vladimir m’écrit qu’une cellule est en train d’être préparée pour moi. Je vais donc probablement être transféré dans le même établissement que celui où vous avez été. Peut-être y aura-t-il une plaque disant “Natan Sharansky a été détenu ici”. Je vous prie de pardonner cette intrusion et cette lettre d’un inconnu, mais je crois que c’est une chose permise entre un auteur et son lecteur.
Je vous écris en effet en tant que lecteur. Je viens de lire votre livre, Tu ne craindras point le mal [Grasset, 1988], alors que j’étais au PKT [cellule disciplinaire]. A présent, je vous écris du ShIZO [cellule d’isolement punitif, l’équivalent du “mitard”] – j’y aurai passé cent vingt-huit jours au total ! Et j’ai ri à la lecture de ce passage : “On m’a puni en m’envoyant quinze jours au ShIZO, puis, comme j’avais enfreint les règles de la prison, on m’a envoyé pour six mois au PKT.” Ce qui m’a amusé, c’est que ni l’essence du système ni ses méthodes n’ont changé.
Je tiens à vous remercier pour cet ouvrage qui m’a beaucoup aidé et m’aide encore. Oui, je suis actuellement au ShIZO, mais j’ai lu que vous aviez passé 400 jours en “cellule disciplinaire”, avec des rations alimentaires réduites, et j’ai compris que certaines personnes payaient un prix bien plus élevé encore pour leurs convictions.
Je regarde la photo de la carte postale que vous envoyait Avital [la femme de Sharansky], dont tous les mots sont barrés [par la censure]. Je suis allé ensuite au tribunal où on essaie de me convaincre que brûler les lettres qui me sont adressées est légal, car elles contiennent un “message codé”.
J’ai conscience de ne pas être le premier, mais j’espère vivement être le dernier, ou du moins un des derniers, à devoir endurer tout cela.
Votre livre donne de l’espoir parce que la similitude entre les deux systèmes – celui de l’Union soviétique et celui de la Russie de Poutine –, leur ressemblance idéologique, leur hypocrisie comme fondement du régime, et leur continuité garantissent une chute aussi inévitable que celle à laquelle nous avons assisté.
L’essentiel est de tirer les bonnes leçons pour éviter que cet Etat de mensonge et d’hypocrisie ne recommence. Dans la préface de l’édition de 1991, vous écrivez que les dissidents politiques emprisonnés conservent “le virus de la liberté” et qu’il est important d’empêcher le KGB d’inventer un vaccin contre ce virus. Hélas, ils ont inventé ce vaccin. Pourtant, dans la situation actuelle, ce ne sont pas eux qui sont à blâmer, mais nous, nous qui pensions naïvement qu’il n’y aurait pas de retour en arrière possible. Et que, pour de bonnes causes, on pouvait truquer un brin les élections ici, influencer un peu les tribunaux là, étouffer un tantinet la presse, ailleurs.
Toutes ces petites choses, et la croyance qu’il est possible de moderniser l’autoritarisme, sont les ingrédients de ce vaccin.
Malgré tout, le “virus de la liberté” est loin d’être éradiqué. Ce ne sont plus des dizaines ou des centaines, comme autrefois, mais des dizaines et des centaines de milliers d’individus qui n’ont plus peur de se lever pour la liberté et contre la guerre, malgré les menaces auxquelles ils s’exposent. Des centaines d’entre eux se trouvent en prison, mais je suis persuadé qu’ils ne se laisseront pas briser et ne renonceront pas.
Beaucoup d’entre eux puisent de la force et de l’inspiration dans votre histoire et votre héritage.
Je suis certainement l’un d’eux.
Je vous remercie.
J’ai recopié, pour moi-même, ces mots de votre livre : “L’Shana Haba’ah B’Yerushalayim.”[L’an prochain à Jérusalem]
Bien à vous,
Alexeï,
3 avril 2023. »

Natan Sharansky Vous n’êtes pas un simple dissident – vous êtes un dissident « avec du style »
« Mon cher et très respecté Alexeï,
J’ai été bouleversé en recevant votre lettre. La seule pensée qu’elle vient directement du ShIZO [cellule d’isolement punitif], où vous avez déjà passé cent vingt-huit jours, me bouleverse – comme un vieil homme serait bouleversé en recevant une lettre de son “alma mater”, l’université où il a passé les années de sa jeunesse.
Je vais vous faire une réponse non seulement d’auteur à son lecteur, mais aussi d’admirateur.
Voici, d’abord, ma réponse d’auteur : lors de la rédaction de mon livre Fear No Evil[Random House, 1988, traduit en français la même année et publié chez Grasset sous le titre Tu ne craindras point le mal] juste après ma libération en février 1986, presque tous mes amis et compagnons d’armes étaient soit au goulag, soit en lutte. J’ai conçu ce livre non seulement comme une autobiographie, mais aussi comme une sorte de guide ou de manuel pour tenir face au KGB. Mais, au moment où il a été publié en russe, l’URSS était déjà en train de s’effondrer. Aussi, au fil des ans, ce livre a été de plus en plus considéré comme un roman historique sur un âge obscur. Mais aujourd’hui, “le rêve de l’idiot s’est réalisé !”.
Ce fut d’abord Vladimir Kara-Mourza [opposant condamné le 17 avril 2023 à vingt-cinq ans de colonie pénitentiaire]. Et à présent, c’est vous qui m’écrivez pour me dire que ce livre “fonctionne” dans une prison russe d’aujourd’hui. A quelque chose mon malheur est bon.
A présent, voici ma réponse d’admirateur : Alexeï, vous n’êtes pas un simple dissident – vous êtes un dissident “avec du style”. L’horreur que m’a inspirée votre empoisonnement s’est muée en stupéfaction et même en admiration lorsque vous avez mené votre propre enquête.
Au lendemain de votre retour en Russie, un correspondant européen posait cette question, qui m’a profondément mis en colère : “Pourquoi y est-il retourné ? Tout le monde savait qu’il allait se faire arrêter à l’aéroport – ne comprend-il donc pas une chose si évidente ?” J’ai eu cette réponse assez brutale : “C’est vous qui ne comprenez rien. Si vous croyez que son but est de survivre, alors vous avez raison. Mais ce qui le préoccupe véritablement, c’est le sort de son peuple, et en retournant en Russie, il lui dit : « Je n’ai pas peur, et vous non plus, vous ne devez pas avoir peur. »”
Je vous souhaite – aussi dure que la détention puisse être physiquement – de conserver votre liberté intérieure.
En prison, j’ai découvert que, outre la loi de la gravitation universelle des particules, il existe aussi une loi universelle de la gravitation des âmes. En restant un homme libre en prison, Alexeï, vous touchez l’âme de millions de personnes dans le monde.
Alexeï, c’est vraiment triste que le passé puisse revenir aussi rapidement et aussi facilement. Après la chute de l’URSS, Vladimir Boukovski a appelé à juger le communisme devant un tribunal. Mais rares étaient ceux à soutenir cette idée. Après tout, le monde libre avait vaincu “sans qu’une seule balle ne soit tirée”. Alors pourquoi remuer le passé ?
J’espère qu’à présent, après que tous ces coups de feu ont été tirés, il est évident que ce procès était à l’époque nécessaire, et qu’il le sera demain.
D’ailleurs, je vous écris la veille de Pessah [la Pâque juive] – qui commémore la libération des juifs de l’esclavage d’Egypte, il y a 3 500 ans. Ce fut le commencement de notre liberté et de notre histoire en tant que peuple. Ce soir-là, les juifs du monde entier se réunissent autour d’une table et lisent ces mots : “Aujourd’hui, nous sommes des esclaves ; demain, nous serons libres. Aujourd’hui, nous sommes ici ; l’an prochain, à Jérusalem.”
Ce jour-là, je serai assis devant le repas de Pessah portant une kippa qui a été fabriquée il y a quarante ans avec ma portianka [bande de tissu remplaçant des chaussettes] par mon compagnon de cellule – un détenu ukrainien de la prison de Tchistopol. Voilà comme tout dans ce monde est lié ! Je vous souhaite, à vous Alexeï ainsi qu’à toute la Russie, un Exode le plus rapide possible.
Je vous embrasse,
Natan Sharansky
Jérusalem, 3 avril 2023 »

Alexeï Navalny Un jour, en Russie, il n’y aura plus ce qui a été
« Cher Natan,
Je vous envoie juste une petite note pour vous remercier infiniment de votre réponse.
J’ai été touché au point de devoir cacher mes larmes à mon compagnon de cellule. Et c’est la deuxième fois que vous me jouez ce tour ! A la dernière page de Fear No Evil [Random House, 1988, traduit en français la même année et publié chez Grasset sous le titre Tu ne craindras point le mal], lorsque vous écrivez “Pardonne ce léger retard”, il est bien évidemment impossible de retenir ses larmes.
Dans votre “alma mater”, tout est comme avant. Les traditions se perpétuent. Vendredi soir, j’ai été libéré du ShIZO [cellule d’isolement punitif] ; aujourd’hui lundi, j’en prends pour quinze jours de plus. Tout se déroule suivant l’Ecclésiaste : “Ce qui a été, c’est ce qui sera” [Ecclésiaste 1, 9].
Pourtant, je continue de croire que nous changerons les choses et, qu’un jour, en Russie, il y aura ce qui n’a pas été et qu’il n’y aura plus ce qui a été.
Et en fin de compte, où passer la semaine sainte si ce n’est au ShIZO ?
Encore un immense merci.
Je vous embrasse, f
A.
11 avril 2023 »

Natan Sharansky Vous êtes aujourd’hui plus libre que beaucoup, mais je sais que vous payez cher cette liberté
« Cher Alexeï,
Voici un petit mot en réponse à votre mot. Il est important que les liens entre les hommes et les mondes ne soient pas coupés. Je ne peux dire entre le monde libre et le monde non libre, car vous êtes aujourd’hui plus libre que beaucoup (si ce n’est que la majorité des gens) dans ces deux parties du monde. Mais je sais que vous payez cher cette liberté – de votre santé, de l’inquiétude de votre famille et, en fin de compte, de votre vie.
Je possédais certains avantages par rapport à vous. Moi qui mesure 1,59 mètre, j’avais les mêmes rations de nourriture que les vôtres. En cellule disciplinaire, les manches de ma veste tombaient suffisamment bas pour me tenir chaud, alors qu’elles ne vous arrivent probablement qu’aux coudes.
Mais, au moins, vous recevez ces lettres, et, plus que tout, vous partagez ce que vous vivez en temps réel.
Un jour, un poète russe [Nikolaï Zabolotski (1903-1958)] écrivit : « Ne laisse pas ton âme être paresseuse, évite de battre l’eau avec un bâton, l’âme doit travailler, jour et nuit, jour et nuit. » En Russie, cela paraît difficile, mais vous, vous le faites sans effort.
A en juger par le temps que vous avez déjà passé au ShIZO [cellule d’isolement punitif], vous allez bientôt battre tous mes records. Mais j’espère que vous n’y parviendrez pas.
Je vous embrasse,
Natan
17 avril 2023,
Jérusalem »

(Fin de citation)
Réunis en Congrès, députés et sénateurs votent à une majorité écrasante l’inscription de l’IVG dans la Constitution



N.D.L.R. : Je passerai pour un vieux con mais on ne m'empêchera pas de penser et de dire que, dans la France de 2024, il y a d'autres priorités pour le Législateur que ce matraquage en règle qui m'apparaît au mieux comme une diversion.


Non, vraiment, ce monde n'est plus le mien.