Murs divers

Je viens de solliciter auprès du président du conseil général de l'Orne la prorogation de deux ans de la décision de subvention de la restauration de la charpente et de la couverture des écuries. En effet, la décision initiale était valable deux ans, alors que les décisions de subvention de l'Etat sont valables quatre ans.

Ceci signifie que, sauf à perdre ces subventions, il faudra que ces travaux soient achevés dans le courant de l'année prochaine, afin de conserver une marge de dépassement de délais.

Au passage, je me suis fait confirmer par mon interlocutrice que, en l'état de sa doctrine, le conseil général de l'Orne ne subventionne pas la restauration de l'intérieur des monuments historiques privés (ici la cage d'escalier) ni celle des murs autres que de bâti (comme les murs de clôture ou, ici, les murs de douves). Vu de la Chaslerie, c'est bien regrettable.

Comme me le disait ma grand-mère Juliettotte, "rien ne vaut un fainéant qui se rebelle !". J'ai appliqué ce précepte ce matin en mettant également dans les circuits administratifs (1) la demande de subvention de l'Etat pour l'étude préalable de Lucyna GAUTIER sur les douves du manoir et (2) la demande d'autorisation de lancement des travaux préalables à la restauration du mur d'escarpe.

Compte tenu des premiers devis reçus, j'ai en outre décidé d'ouvrir la concurrence entre les terrassiers pour la remise en état de l'avenue ainsi que pour les travaux préalables à la restauration du mur d'escarpe.

P.S. du 19 juillet 2012 : Le terrassier que j'avais retenu au terme de ce mini-appel d'offres m'a reproché hier celui-ci. Apparemment, il n'accepte pas d'être mis en concurrence. A mes yeux, ceci suffit pour que notre collaboration tourne court rapidement.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 21 Mai 2012
Journal du chantier - Administration - Terrassement - Abords, Avenue, terrasse - Murs divers
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Afin de ne pas avoir de soucis inutiles pendant la restauration du mur d'escarpe des douves, je viens de prendre contact avec le service des eaux de la direction départementale des territoires. Je souhaite en effet leur indiquer ce que j'envisage pour dériver temporairement l'eau qui s'écoule dans les douves. Ils doivent me communiquer un questionnaire avant qu'un fonctionnaire ne vienne sur place prendre connaissance du projet.

P.S. : Questionnaire rempli et renvoyé, avec 5 pièces jointes. Apparemment, mon interlocuteur sait faire preuve de bon sens.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 25 Mai 2012
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Murs divers
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Reçu hier de la D.R.A.C. un courriel selon lequel les dossiers envoyés récemment, à propos de l'étude préalable (il faut, paraît-il, désormais parler de "diagnostic") et de l'autorisation de lancer les travaux sur le mur d'escarpe, ne sont toujours pas réputés complets. Il en va de même pour le mur Ouest de la douve Nord mais là, la balle est restée dans le camp de Lucyna GAUTIER qui nous doit le chiffrage ad-hoc. Toutes ces formalités sont usantes. Je demande à Lucyna de faire le nécessaire, en liaison avec la D.R.A.C., pour ne pas rallonger une nouvelle fois les délais d'instruction. Vivement qu'on en finisse avec toutes ces paperasses !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 29 Mai 2012
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Murs divers
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C'est bien connu, "quand le chat n'est pas là, les souris dansent" !

29 mai 2012, état du chantier du mur Ouest de la douve Nord.

J'ai comme l'impression qu'il pourrait y avoir deux paires de bretelles à remonter ce matin...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 30 Mai 2012
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Murs divers
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Un coup de fil à Lucyna GAUTIER m'apprend que nous allons devoir faire intervenir un métreur pour qu'il donne son estimation du nombre d'heures de travail de tâcheron nécessaires pour la restauration du mur Ouest de la douve Nord. Encore des documents supplémentaires et encore des frais annexes !

Par ailleurs, il y a une complication pour l'autorisation de lancement de travaux sur le mur d'escarpe. Aux dernières nouvelles, il semble qu'on ne puisse commencer une étude préalable après qu'on a ouvert le chantier. Je demande donc à Lucyna de réduire (encore) le champ de son étude préalable aux biefs et au pont. Mais j'ai besoin, dans les meilleurs délais, du résultat de ses cogitations à propos du mur d'escarpe afin de ne pas perdre de précieux mois à attendre le feu vert de la D.R.A.C.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 31 Mai 2012
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Murs divers
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Compte tenu des standards de qualité que j'impose et malgré le réemploi de matériaux de bâtiments démontés, la restauration du mur Ouest de la douve Nord suppose le retaillage fréquent des pierres. Je constate avec satisfaction que, comme Igor, Jonathan est habile à cette tâche qui prend néanmoins beaucoup de temps.

Jonathan en train de retailler des pierres.

On remarquera au passage que ces gentlemen portent des gants spéciaux pour travailler, ce qui n'était pas le cas de mes précédents maçons...

Pendant que Bernard coupe les herbes au pied des murs...

31 mai 2012, au pied de la tour Nord-Est.

... regardez bien au milieu de la photo...

Vous ne voyez rien ? Alors j'agrandis :

31 mai 2012, Jonathan et Igor sur le chantier du mur Ouest de la douve Nord.

Comme chaque fois que je m'apprête à le prendre en photo torse nu, Igor s'empresse de remettre son polo : en voilà encore un qui n'est toujours pas disposé à suivre l'exemple de Patrick, 3ème Comte de Strathmore et Kinghorne (donc ancêtre de S.M. la Reine Elizabeth II, du côté Bowes Lyon) !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 1er Juin 2012
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Plomberie-chauffage - Menuiserie - Logis - Tour Louis XIII - Murs divers
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Carole s'impatiente de l'indisponibilité du salon. En outre, elle se déclare très réticente à l'idée que de futures planches du plafond aient servi précédemment dans un wagon à bestiaux.

De tous côtés, il me faut donc expliquer, justifier, relancer... Qui a cru que la vie de restaurateur de vieilles pierres était un long fleuve tranquille ?

Le fait est que, pour une durée indéterminée, le salon du logis demeurera inutilisable :

1er juin 2012, l'état du grand salon.

La cour n'est pas dans un meilleur état, dans l'attente du repavage de la future chaufferie :

1er juin 2012, l'état de la cour.

Mes employés et moi ne pouvons quand même pas être actifs simultanément sur tous les fronts, sans aide et sans financements supplémentaires, tout juste bons à recevoir critiques et doléances de certains visiteurs épisodiques ou, pire encore, à se faire continuellement mettre des bâtons dans les roues par divers plumitifs du secteur !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 6 Juin 2012
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Murs divers - Météo - Désultoirement vôtre !
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Je commence à être très préoccupé par la difficulté que j'éprouve à me trouver en mesure de soumettre aux autorités administratives concernées les dossiers qu'elles requièrent pour les différents travaux projetés ou même en cours à la Chaslerie.

Ainsi, la subvention promise pour le mur Ouest de la douve Nord est bloquée par l'absence de chiffrage par un certain tiers du nombre d'heures de travail de mes salariés. J'ai déjà transmis à la D.R.A.C. une première évaluation globale signée de ce tiers mais il semblerait que les chiffres doivent être précisés. Une idée serait apparemment de se caler sur un devis établi pour un autre mur par un maçon que je ne connais pas mais ayant pignon sur rue. Encore faudrait-il que ce devis n'ignore pas des données aussi essentielles que la différence d'expérience entre cinq maçons chevronnés et deux hommes toutes mains débutants, ou les intempéries, ou le nombre de parements, ou les plus-values pour le haut du mur, les joints, les chantepleures et le drainage indispensables, etc, etc...

Au demeurant, il est curieux qu'il soit encore nécessaire de fournir à la D.R.A.C. une prévision du nombre d'heures de travail nécessaires pour restaurer le mur Ouest de la douve Nord alors que ce travail est désormais achevé à près de 80 %, comme cela aurait pu être contrôlé à tout moment par n'importe qui, la Chaslerie étant ouverte au public tout au long de l'année. Je serais d'ailleurs étonné qu'un tel "reporting" de comptabilité analytique soit exigé des entreprises ayant pignon sur rue et me demande quelle règlementation pourrait fonder un tel pointillisme du contrôle dans le cas des particuliers employant leurs propres salariés ; en d'autres termes, pourquoi cette discrimination à l'encontre de ceux qui, comme moi, mettent en oeuvre des procédés plus économes pour tous les payeurs concernés, et en particulier pour les responsables des deniers publics ?

De même, pour la restauration de la cage d'escalier du logis, le S.D.A.P. d'Alençon me dit qu'il faut lui transmettre la "demande d'autorisation de travaux sur partie classée". J'ignore en quoi consiste cette n-ème paperasse mais c'est à l'architecte de le savoir et de faire le nécessaire, me semble-t-il.

Armons-nous de patience car il en faut énormément !

P.S. du 9 juin 2012 : Sur la "demande d'autorisation" évoquée ci-dessus, il semble que j'aie eu tort de considérer ce formulaire (qui m'avait bien été communiqué) comme inutile lorsque j'en ai pris connaissance. Plus exactement, ce document est bel et bien redondant mais il me fallait quand même, les procédures administratives étant ce qu'elles sont, le remplir et l'envoyer dans les circuits administratifs...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 6 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Murs divers
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6 juin 2012, le béton est en train d'être coulé entre les deux parements et le mur a atteint le niveau du sol.

Dans l'estimation du nombre d'heures de travail nécessaires pour restaurer le mur Ouest de la douve Nord, il y aurait un autre facteur à prendre en compte, que je n'ai pas encore cité avec suffisamment de précision : le mur a en effet été monté quasiment au rang, ce qui a nécessité de retailler une proportion significative des pierres, alors que le grès mis en oeuvre ne se prête que difficilement à ce travail ; tout cela se traduit par une baisse très significative de la productivité apparente de mes salariés, alors que le modèle contestable fourni par le maçon ayant pignon sur rue est relatif à une construction beaucoup plus grossière. Je pense qu'il est anormal d'oublier ces facteurs, tout comme ceux précédemment cités. Mais on peut compter sur moi pour défendre une plus juste appréciation des choses !

6 juin 2012, le chantier en fin de journée.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 11 Juin 2012
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Murs divers - Météo - Désultoirement vôtre !
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Malgré une météo qui, pour les dix prochains jours, est tout sauf réjouissante, Igor et Jonathan poursuivent leur travail sur le mur Ouest de la douve Nord :

11 juin 2012, l'état du chantier du mur Ouest de la douve Nord.

Tous les échafaudages disponibles ont été montés côté douve, de sorte que nous ne pouvons plus abriter ce chantier sous un parapluie, ce qui est un handicap.

11 juin 2012, le mur Ouest de la douve Nord vu du Nord-Est.

A ce jour, le mur s'élève au minimum 4,10 m au-dessus du fond de la douve. Je trouve qu'il a très belle allure :

11 juin 2012, le mur Ouest de la douve Nord vu du fond de la douve.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 12 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis - Murs divers
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"Le pire n'est jamais sûr." On ne saurait donc exclure que j'aie enfin terminé de me dépatouiller avec les différentes paperasses qui m'étaient demandées pour autoriser et subventionner les travaux du mur Ouest de la douve Nord et de la cage d'escalier du logis.

Car j'ai mis dans les tuyaux ce matin :
- les chiffrages par un tiers des coûts prévisibles des travaux en question. Ouf, cela a été juste un petit peu laborieux de les obtenir...
- la lettre recommandée contenant, en 4 exemplaires, ma demande d'autorisation de travaux pour le mur Ouest de la douve Nord ; en effet, j'ai appris hier que ce document était nécessaire en l'état du dossier ; je pensais naïvement que l'autorisation de commencer ces travaux, signée par qui de droit le 16 décembre dernier, valait autorisation de ceux-ci ; mais non, les choses sont plus subtiles que cela, pour ma plus grande joie, bien entendu !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 12 Juin 2012
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers - Météo - Désultoirement vôtre !
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La bruine persistante empêchant de maçonner convenablement, j'ai demandé à Igor et Jonathan d'aller effectuer quelques fouilles sur le mur d'escarpe. Ils ont choisi librement le lieu de leur exploration, en aval du mur. Cela me convenait tout à fait puisque, du temps d'un précédent maçon, j'avais fait sonder un endroit en amont du même mur ; je me disais donc qu'avec le nouveau sondage, je pourrais extrapoler.

Mon souhait était que nous déterminions l'épaisseur de la maçonnerie du mur d'escarpe ainsi que la nature et la qualité de sa fondation.

Voici donc Igor et Jonathan au début de cette recherche, perdus dans la végétation :

12 juin 2012, le lieu du nouveau sondage.

Ils ont commencé à gratter la terre au pied du mur...

12 juin 2012, Jonathan en train de commencer à dégager le pied du mur d'escarpe.

... ce qui a permis de dégager de nombreuses pierres éboulées :

12 juin 2012, les pierres éboulées au pied du mur, dans la terre.

La première leçon que l'on peut tirer de ce travail est donc que nous pourrions avoir de bonnes surprises en ce qui concerne le volume de pierres réutilisables (étant néanmoins signalé que nous n'avions pas fait aussi bonne pioche, loin de là, lorsqu'on avait examiné la partie amont du mur).

Un démontage partiel du mur, sur une cinquantaine de centimètres de largeur, a fait ressortir qu'à mi-hauteur, celui-ci avait environ 85 cm d'épaisseur et qu'il était monté exclusivement à la terre :

6 juin 2012, à la recherche de l'épaisseur du mur.

Enfin, nous avons cherché à déterminer la qualité des fondations :

6 juin 2012, aperçu des fondations du mur d'escarpe (on voit qu'on a gratté environ 30 cm sous les fondations actuelles)

On a ainsi constaté que les pierres de fondation étaient loin d'être énormes (leur taille est comparable à celle du tiers le plus gros des pierres du mur). Elles sont tout simplement juxtaposées sur l'argile du sol, sans plus de soin d'assemblage que sur le reste du mur.

En conclusion, des fondations légères ont suffi à un mur monté à la terre pour résister environ 500 ans. Ce sont les racines des arbres et arbustes poussés entre les pierres du mur qui, à la longue, ont fait là le plus de dégâts. Au terme de notre petite étude, on peut espérer que, dans la meilleure des hypothèses, on pourra retrouver sur place une moitié des pierres nécessaires à la restauration du mur d'escarpe. Rien dans ce mur ne donne à penser que sa construction soit différente de celle de l'ancien mur de terrasse ou bien de l'ancien mur Ouest de la douve Sud, deux restaurations achevées (ou en passe de l'être) avec succès. Contrairement au mur Ouest de la douve Nord, il n'y a pas de source qui cherche à se frayer un chemin à travers ce mur-ci. Donc sa restauration ne devrait pas nous poser de problème particulier autre que l'étalement du chantier dans le temps afin de nous permettre de réunir à un rythme suffisant les financements indispensables.

P.S. du 13 juin 2012 : La conclusion la plus nouvelle que je viens de tirer est celle relative à la quantité de pierres qui pourraient être réutilisées dans le cadre de la restauration du mur d'escarpe. A la réflexion, je me dis que cela vaudrait la peine de procéder à un ou deux autres sondages des éboulis au pied du mur pour examiner si on y retrouve autant de pierres que lors de nos fouilles d'hier. On profitera des prochaines précipitations pour nous y livrer (cela ne devrait donc pas tarder, hélas).

En complément des documents que j'avais mis en ligne ici le 9 mai dernier, Lucyna GAUTIER m'a communiqué aujourd'hui une fiche explicitant les désordres du mur d'escarpe dans son état présent...

12 juin 2012, présentation des désordres du mur d'escarpe.

... ainsi qu'un plan de son état actuel...

12 juin 2012, plan des douves avant restauration.

... et un autre de son état après travaux :

12 juin 2012, plan des douves après restauration.