Murs divers

Lucyna GAUTIER-ZIELINSKA
rédigé le Dimanche 5 Juin 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Menuiserie - Murs divers
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Cher Pierre-Paul,

Je vous transmets les photos d"'exemples de porte en bois pour votre portail de jardin.

Lucyna Gautier-Zielinska
ArchiPatrimoine
Architecte du Patrimoine

@ Lucyna GAUTIER :

Plus je pense à ce portail et plus je me dis que ce serait une très mauvaise idée de le réaliser en bois.

En effet :

- il est nécessaire que le tracteur "Valtra" (ou tout autre engin du même calibre) puisse accéder au "Pournouët" ; cela est vrai tant que la douve Est n'aura pas été restaurée ; mais cela restera tout aussi vrai ensuite ;
- même avec Pascal au volant, l'expérience montre qu'un portail de bois de 3 m de large ne résiste pas aux caresses, même superficielles, d'un tel engin ; pour preuve, voici l'estafilade de 22 cm de haut sur l'un des battants de la porte charretière d'accès à la cour du manoir :

5 juin 2011, détail de la porte charretière de la Chaslerie.

- si les dégâts sont tels sur un portail aussi costaud, qu'en serait-il pour votre structure arachnéenne ?
- à titre d'exemple, voici le résultat d'un frôlement furtif du tracteur d'un précédent fermier sur le fournil du manoir (ici, dans l'état où je l'ai trouvé lors de mon achat de la Chaslerie)

Janvier 1992, le fournil du manoir à l'époque.

Donc, sans méconnaître le charme de votre proposition, j'insiste pour que le portail et la grille à claire-voie soient tous deux en fer.

J'en suis à concevoir le programme du chantier pour les prochaines semaines.

Dans l'immédiat, Pascal s'occupe du rampannage du fournil de la ferme. Roland BOUSSIN m'a indiqué qu'il reviendrait dans une dizaine de jours pour poser les tuiles sur ce bâtiment. Philippe JARRY devrait installer la fosse septique début juillet. Il restera à planifier le travail du plombier et de l'électricien. En tout état de cause, j'aimerais pouvoir passer l'hiver prochain dans ce bâtiment enfin restauré et... chauffé. Ce serait alors, en l'état du chantier, le local le plus confortable de l'ensemble de la Chaslerie.

Sur la "maison de Toutou", j'attends pour la fin de cette semaine-ci la livraison des nichoirs par Denis DUVEAU. Il n'y aura donc plus d'obstacle pour que Pascal pose le torchis. Dans la foulée, nous en ferons sans doute de même sur l'appentis de la cave.

Lucyna GAUTIER devrait déposer aujourd'hui la demande de permis nécessaire (eh oui, incroyable mais vrai !) pour le mur Ouest de la douve Nord. Nous nous sommes finalement mis d'accord pour des grilles en fer et j'ai même commencé à évoquer le sujet dès ce matin avec Roland FORNARI. Dès que possible, Pascal attaquera la restauration de ce mur.

Roland FORNERI devrait livrer rapidement un certain nombre de ses oeuvres et lancer la fabrication de la grille pour le mur entre le manoir et la chapelle.

La poursuite de la restauration de la ferme pâtira nécessairement de la charge de ce programme. La prochaine tâche est d'y relever le linteau de la porte de séparation entre la future cuisine-salle à manger et le futur petit salon. J'ai demandé, il y a plusieurs semaines, à Sébastien LEBOISNE un devis pour le linteau de la cheminée ; ne voyant rien venir de sa part, je vais interroger Denis DUVEAU.

A ce stade, le chantier de la ferme est cependant à un tournant : devons-nous achever la restauration de la partie Sud, de manière à y rendre utilisable l'équivalent d'un logement de deux ou trois pièces (au rez-de-chaussée et au 1er étage, après avoir restitué l'aspect initial de longère) ou bien devons-nous continuer vers le Nord les travaux, en cherchant à nous limiter pendant une bonne année à la seule maçonnerie ? Quoi qu'il en soit, le jeune W.F. est très content de ce qu'il a pu inspecter ce week-end, c'est déjà une bonne chose.

Sur le bâtiment Nord, le test de dilatation est toujours en cours et se passe bien. Il faudrait que Carole décide enfin quelles tomettes poser au sol et choisisse l'équipement du cabinet de toilettes. En attendant, nous marquons le pas. Pour ce qui concerne la restauration des boiseries de ce que j'appelle (malgré les vives protestations de Carole) ma future "chambre mortuaire", Sébastien LEBOISNE ne l'a toujours pas commencée ; il m'a parlé du second semestre 2011, ce qui est bien long.

Sur l'"aile de la belle-mère", Lucyna devrait revenir vers Mr T. en septembre prochain. Je crois que c'est une excellente idée de la laisser désembrouiller les escaliers invraisemblables d'Henri LEVEQUE. Lucyna va aussi réfléchir à la distribution des pièces et, le cas échéant, faire des propositions pour modifier les ouvertures extérieures.

Quant à la cave, Nicolas GAUTIER et Lucyna ont redit à Mr T. l'incongruïté qu'il y aurait à percer les ouvertures auxquelles il pense à ce stade. Je n'exclus pas de mener à ma main le chantier de ce bâtiment, avec l'idée de démontrer à mon aîné qu'il est possible de le restaurer en veillant au confort et à la lumière mais sans dénaturer les volumes.

Bref, on le voit, ce ne sont ni le travail ni les projets qui manquent. Et ceci sans même évoquer l'allée principale, dont la restauration est reportée à plus tard.

J'ai reçu ce matin la lettre de démission que j'attendais. Je ne commenterai pas ce courrier ici, si ce n'est pour noter que le salarié en question n'entend pas, apparemment, respecter la période conventionnelle de préavis. Il va donc me falloir, avec l'aide de Bernard si possible, mettre à l'abri les matériels et matériaux de chantier encore présents à la Chaslerie.

Dans les prochaines semaines, le chantier du fournil de la ferme et celui de la ferme vont donc se trouver interrompus à mon grand regret. Je vais devoir me mettre rapidement en quête d'un nouveau collaborateur.

Malgré cette expérience finalement malheureuse, je n'oublie pas les bons souvenirs dont ce site témoigne surabondamment. Surtout, je conserve la volonté d'employer un maçon à temps plein, en qualité de salarié.

Parmi les prochains travaux importants pour lesquels j'ai besoin d'un professionnel, il y a en effet, outre la ferme sur laquelle on n'en est qu'au tout début du programme :
- la pose de torchis sur l'appentis de la cave et sur l'abri de jardin (ou "maison de Toutou") correspondant ;
- la restauration du mur Ouest de la douve Nord, pour laquelle une demande de permis de construire est en cours d'instruction ;
- la poursuite de la restauration intérieure du bâtiment Nord ;
- la restauration de l'intérieur du logis (qui se trouve toujours dans l'état où je l'ai acheté, donc où il y a encore beaucoup à entreprendre) ;
- la restauration du mur d'escarpe des douves et des biefs (il s'agit là d'un travail qui durera, à lui seul, deux ou trois ans, si j'en juge par mon expérience des murs que nous avons déjà restaurés) ; une étude préalable est en cours à ce sujet ;
- la restauration de l'intérieur de l'"aile de la belle-mère" ; aux dernières nouvelles, Mr T pourrait ne pas exclure de financer ces travaux-ci, sur la base d'une étude préalable qui, évoquant la distribution intérieure, aurait nécessairement des conséquences sur la forme et le positionnement des ouvertures.

En dépit de quelques vicissitudes, le moral se veut délibérément au beau fixe. "Mépriser les hauts, repriser les bas", cette ligne de conduite s'applique ici aussi. Car, malgré sa taille impressionnante à mon échelle, le projet conserve tout d'un petit bonheur, on tâche en tout cas de ne pas l'oublier.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 11 Juillet 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Fournil du manoir - Charretterie - Murs divers
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J'ai reçu ce matin, de la D.R.A.C. de Caen, un courrier recommandé refusant l'autorisation que j'avais sollicitée de travaux sur le mur Ouest de la douve Nord, au motif de l'absence d'"une analyse historique et archéologique précise des états disparu/existant pour justifier le projet" (sic).

Ce courrier m'intrigue.

Faut-il laisser le fournil du manoir s'écrouler dans la douve ? N'est-il pas évident qu'il y avait là un mur, dont les vestiges ont d'ailleurs été signalés dans le dossier soumis aux nombreux échelons administratifs concernés ? Pourquoi devrait-on s'expliquer sur les raisons pour lesquelles ces échelons auraient, dans le passé, laissé partir les pierres pour remblayer des chemins ? Faudra-t-il rechercher ces pierres manquantes dans les chemins aux alentours ?

Pourquoi demande-t-on ici une telle étude alors qu'il n'en avait jamais été question pour la reconstitution du mur de terrasse, monument historique classé dont les travaux ont d'ailleurs été subventionnés, ou bien pour la charretterie, monument inscrit à l'I.S.M.H. pour lequel je n'ai reçu aucune aide ?

Dans l'immédiat, je vais cependant demander à mon architecte du patrimoine, Lucyna GAUTIER, de m'expliquer en quoi le dossier qu'elle m'a récemment fait signer pourrait bien être incomplet. Ce dossier me semblait en effet excellent.

Guy HEDOUIN
rédigé le Lundi 11 Juillet 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers
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Bonjour !

Je me disais bien que vous aviez de la chance de passer au travers les arcanes de la DRAC, vous voilà confronté à l'obscurantisme du chef de service, niant toutes les évidences, pourrait-il au moins se déplacer sur le terrain ?

Il est difficile de suivre leur raisonnement, il y a tant d'édifices qui s'écroulent au quatre coins de la France, et lorsque l'on fait l'effort de les restaurer dans les règles de l'art, on vous met des bâtons dans les roues.

Bonne journée !

N.D.L.R. : Fidèle à ma politique éditoriale, je laisse ce message sur le site. Je précise que cela ne signifie en rien, de ma part, approbation de son contenu sur lequel, d'ailleurs, je ne m'exprimerai pas.

Il me reste à déterminer à quoi j'emploierai les maçons une fois qu'ils auront fini de rejointoyer la partie Sud de la ferme.

Je vois quatre possibilités :
- soit leur demander de poser le torchis entre les colombes de l'appentis et de l'annexe de la cave. Cela supposerait qu'auparavant, je les envoie apprendre cette technique, par exemple chez M. MISERAY, à la Pronière, à Saint-Mars-d'Egrenne ;
- soit les charger de démonter un bâtiment à Lonlay-l'Abbaye pour en récupérer les pierres ; il faudrait qu'auparvant j'aie trouvé un accord avec un transporteur ;
- soit, leur demander d'installer le plafond de la future cuisine de la ferme, au Sud du bâtiment ; il faudrait qu'alors Claude MARTIN nous redonne les coordonnées de son fournisseur de poutres en béton ;
- soit, les charger de monter un muret de pierres à l'Ouest de la ferme, pour éviter que la terre ne continue à s'y ébouler ; dans cette hypothèse, j'aurais ainsi la possibilité de tester l'aptitude d'Igor et de Valentin à monter de la maçonnerie avant de leur confier éventuellement la restauration des douves, une fois que toutes les autorisations requises (et subventions souhaitées) auraient été obtenues.

A ce stade, c'est plutôt vers cette dernière hypothèse que je m'oriente car sa mise en oeuvre ne dépend pas de tiers. Voici en tout cas l'aspect actuel des terrassements qu'il s'agirait ainsi de conforter :

29 juillet 2011, un muret manque encore à l'appel.

29 juillet 2011, la terrasse à l'Ouest de la ferme.

On peut tout dire en peu de mots...

La mairie de La Haute Chapelle m'a communiqué hier la copie de la lettre qu'elle vient de recevoir de la "direction départementale des territoires de l'Orne". C'est la première fois que j'entends parler de cette administration qui, d'après ce que je comprends, regroupe les anciennes D.D.E. et D.D.A. (D.D.A.F. à une époque). Ainsi, on n'arrête pas le progrès !

Cette lettre est relative aux travaux envisagés sur le mur Ouest de la douve Nord, comme je l'appelle. Elle montre qu'en plein été, les services de l'Etat sont sur la brèche. Surtout, elle dispense ce dossier d'autorisation au titre du code de l'urbanisme, ce qui semble une bonne nouvelle.

Mais, après examen plus approfondi de ce courrier, je m'aperçois que l'article 425-23 dudit code auquel elle se réfère (et qui en est en réalité l'article R* 425-23, comme nul n'a le droit de l'ignorer) renvoie à l'article L.621-9 du code du patrimoine (cité ici dans la dernière version en vigueur, car cela aussi change parfois). Autrement dit, ces travaux ne sont en réalité dispensés d'aucune autorisation, bien au contraire, et, plus précisément, l'instruction continue... "Vive la France et les joueurs d'accordéon !"

Or il s'agit, comme l'on sait, d'un mur indispensable pour empêcher la ruine d'un bâtiment inscrit à l'I.S.M.H. et lui-même restauré après avoir reçu toutes les bénédictions requises. On voit donc que Courteline a encore de beaux jours devant lui dans ce pays, lui qui remarquait si finement "La vie est si dure / Qu'il faut être indulgent aux gens de procédure."

Quant à moi, du même je préférerai toujours "L'alcool tue lentement. On s'en fout. On n'est pas pressés".

P.S. : Comme il ne m'échappe pas, derrière mon écran, que mes références culturelles ont toujours beaucoup de succès parmi les visiteurs de ce site ô combien captivant, j'en remets une couche et vous confirme à toutes fins utiles qu'"Il y a du soleil sur la France et le reste n'a pas d'importance !"

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 31 Aout 2011
Journal du chantier - Administration - Ferronnerie - Charretterie - Ferme et son fournil - Murs divers
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J'ai réussi hier à joindre au téléphone Roland FORNARI, le forgeron en charge des restaurations des ferronneries de la Chaslerie. Il devrait me livrer enfin la grille du puits de la ferme et le lustre de la charretterie. En revanche, il ne pipe mot à propos de la grille prévue dans le mur de la chapelle au manoir ; pourtant, il m'avait promis de me livrer cette pièce importante en temps utile pour les Journées du Patrimoine de... 2010, puis, n'ayant pas tenu cette échéance, pour celles de 2011. Manifestement, cet ouvrage n'est toujours pas achevé. Toutefois, ce retard répété ne me contrarie guère - je l'avoue - en l'état de la conjoncture boursière qui me soucie, et je ne suis évidemment pas le seul dans ce cas.

Roland me signale qu'il tarde à se faire payer par l'Etat pour des travaux qu'il a réalisés à Carrouges. Cela le préoccupe. Je ne suis pas étonné que le T.P.G. régional freine les sorties de fonds de ses caisses. Il me semble qu'il ne faudrait cependant pas que cette louable retenue dans l'emploi des deniers publics soit poussée jusqu'à compromettre la viabilité d'artisans bas-normands qui concourent avec talent à la sauvegarde de notre patrimoine architectural.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 2 Septembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Cave - Ferme et son fournil - Murs divers - Météo - Désultoirement vôtre !
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Je ne sais pas encore comment nous terminerons le muret à l'Ouest de la ferme, quelle en sera (seront) la (les) hauteur(s), s'il sera rectiligne ou bien si, au-delà des deux escaliers d'ores et déjà en place, je ne souhaiterai pas que le muret soit plus élevé. Peut-être aussi déciderai-je de rebâtir les constructions, partiellement en pierres, partiellement en colombages, qui se situaient dans le prolongement de la partie de terrain engravillonnée, entre la ferme et son fournil ; le fait est qu'un édifice à cet endroit permettrait d'abriter le matériel actuellement entreposé dans la ferme et qu'il va falloir dégager de là avant de pouvoir poursuivre les travaux sur ce bâtiment, notamment dans sa partie centrale et sa partie Nord.

Pour le moment, Igor et Valentin achèvent la maçonnerie de l'essentiel du muret entre les deux escaliers :

2 septembre 2011, le muret entre les deux escaliers.

2 septembre 2011, Igor et Valentin en train d'achever la partie centrale du muret à l'Ouest de la ferme.

Afin de me laisser le temps de réfléchir à ce que je désire pour terminer ce muret, je vais demander à Igor et Valentin de consacrer la semaine prochaine à la pose du torchis aux endroits où il doit être restauré : l'appentis, l'annexe et deux cloisons intérieures de la cave, plus une cloison intérieure du fournil de la ferme.

J'espère qu'ainsi les colombages de la Chaslerie seront finis pour la fin de la semaine prochaine, étant entendu qu'Igor et Valentin seront en vacances dans leur pays au cours des dix jours suivants. Pendant leurs congés, j'essayerai de régler les questions de devis relatifs au muret Ouest de la douve Nord, afin de pouvoir en lancer les travaux aussi tôt que possible après les Journées du patrimoine. J'ai en effet un double souci : ne pas lancer de nouveaux travaux de terrassement avant ce rendez-vous, afin que la Chaslerie soit le plus en beauté possible ; mais ne pas, pour autant, être gêné par le retour du mauvais temps, au fur et à mesure que nous entrerons dans l'automne.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 11 Septembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Abords, Avenue, terrasse - Murs divers - Entretien du site - Vie du site
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Savez-vous à quoi correspond cette petite tâche rouge à peine perceptible dans l'herbe, au milieu des photos suivantes ?

10 septembre 2011, un tâche rouge mystérieuse...

10 septembre 2011, la même, vue de l'autre côté.

Eh bien, je ne vous le dirai pas. Du moins, pas tout de suite. Cherchez donc un peu !

P.S. : Je n'arrive pas à télécharger les deux photos en question. Bizarre...

P.S. 2 (du 12 septembre 2011) : Je m'aperçois que je m'étais trompé dans les dates de ces deux photos. Après que j'ai corrigé cette erreur, il n'y a plus eu de problème. N'en déplaise à Guy HEDOUIN...

Pour ces journées du patrimoine 2011, j'avais espéré que Roland FORNARI aurait enfin posé les grilles promises de longue date. Une fois de plus, il n'a pas tenu le calendrier convenu, ce qui pourrait devenir agaçant.

Il y a un an, de mémoire, j'avais également imaginé que la restauration de l'allée principale du manoir serait bien avancée aujourd'hui. Or, de ce côté-là, rien n'a été fait d'autre que l'entretien courant. J'ai été freiné dans mon élan par la perspective de devoir monter un dossier administratif, ce qui me casse toujours les pieds, et particulièrement lorsque, comme ici, cela paraît complètement incongru.

Je me garderai donc d'imaginer dans quel état je souhaiterais que le chantier soit rendu dans un an. On verra bien. Après tout, nous sommes entrés dans une période de forte incertitude économique. Ce qui est sûr, c'est que programme de restauration de la Chaslerie en sera nécessairement affecté.

Le 11 septembre dernier, je vous avais demandé à quoi pouvait, selon vous, correspondre la petite tâche rouge au milieu de la terrasse, près du fournil du manoir. L'aviez-vous trouvé ?

Voici la solution.

Désireux de ne pas retarder la restauration du mur Ouest de la douve Nord, j'avais demandé au terrassier, Philippe JARRY, de venir me voir afin que nous définissions ce que j'attendais de lui. La petite tâche rouge en question, de même qu'une autre déposée de l'autre côté de la douve, était sensée redonner l'alignement du mur, donc l'axe des terrassements à entreprendre.

Philippe JARRY a profité du temps redevenu clément pour commencer son ouvrage. Voici d'abord la vue de son chantier à partir de la terrasse. Il est clair qu'en l'espace de deux semaines, le panorama a beaucoup évolué :

23 septembre 2011, le chantier de la douve Nord aperçu de la terrasse en regardant vers le Nord.

Je suis descendu dans la douve pour constater la profondeur de ces terrassements :

23 septembre 2011, les travaux de Philippe JARRY vus du fond de la douve Nord.

C'est assez vertigineux :

23 septembre 2011, le fournil du manoir vu du fond des terrassements de la douve Nord.

Hélas, je ne suis pas assez calé pour reconnaître les diverses couches géologiques que l'on observe là, en particulier la couche inférieure noire, de l'argile molle dont l'aspect me rappelle l'ardoise broyée (sur la photo suivante, mes clés donnent l'échelle) :

24 septembre 2011, peut-être de l'ardoise dans quelques millions d'années ?

En fait, Philippe JARRY est loin d'avoir terminé sa part du chantier. A ce jour, il n'a dégagé que la partie Sud de la fosse nécessaire pour les travaux de restauration. Il a cependant creusé une voie d'accès en pente au bas du chantier, afin de permettre aux maçons d'y amener leurs pierres (c'est dans cette voie provisoire qu'il a garé sa pelleteuse) :

23 septembre 2011, le passage vers le bas du chantier de la douve Nord.

Une fois que Philippe JARRY aura achevé son intervention, Igor et Valentin devront couler les fondations de béton armé qui assiéront désormais le mur restauré. Il ne faudra pas attendre, de crainte que le mauvais temps ne transforme trop rapidement ce chantier en bourbier.

Dans un deuxième temps, les maçons devront aller démonter une vieille bâtisse à Lonlay afin d'en récupérer les pierres qui serviront au parement intérieur du futur mur Ouest de la douve Nord. Pour le parement visible, nous emploierons des grès de la bonne couleur, alors que ceux de Lonlay sont trop pâles selon moi.

Mon souhait est qu'un maximum de ce mur ait pu être relevé avant que le temps ne se gâte trop. Ce combat sera difficile mais on fera au mieux. En tout cas, Igor et Valentin sont assurés d'être occupés là pendant quelques mois.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 29 Septembre 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers
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On sait que le mur Ouest de la douve Nord aura la forme d'un rectangle posé verticalement sur sa longueur. La longueur est de 15 mètres et, en compagnie de Philippe JARRY, j'ai mesuré la profondeur du trou qu'il a creusé ; nous avons trouvé 3,80 mètres, à quoi s'ajoutera la hauteur du parapet, de l'ordre d'un bon mètre (comme pour le mur comparable, à l'Ouest de la douve Sud).

Lucyna GAUTIER, l'architecte du patrimoine qui a obtenu le permis, me recommande de donner à ce mur une épaisseur de 80 cm, c'est-à-dire identique à celle du mur de terrasse (déjà restauré) ou du mur d'escarpe des douves (à restaurer), c'est-à-dire sensiblement plus que celle des murs qui n'ont pas à soutenir des masses de terre. Cela représentera donc 60 m3 de maçonnerie, soit le tiers environ du mur de terrasse et, selon mes premières approximations, un petit sixième du futur mur d'escarpe. Autrement dit, la restauration du mur Ouest de la douve Nord pourra constituer, pour les maçons et pour moi, un bon entraînement à la restauration du mur d'escarpe. On pourra extrapoler le temps que nous consacrerons au premier, et les difficultés que nous rencontrerons, pour avoir une idée du défi que représente la restauration du second (que je considère encore comme le point d'orgue des travaux qui pourraient être réalisés de mon vivant à la Chaslerie).

A titre d'exemple, Lucyna préconise que, pour ce mur Ouest de la douve Nord, nous prévoyions, sur les 15 mètres de la longueur, une fondation de béton armé de 1 m de large et 1 m de profondeur. Je trouve que 1 m de profondeur est beaucoup. En effet, aucun des murs de la Chaslerie n'est profondément fondé et tous les murs anciens ont été montés à l'argile sans que jamais n'apparaisse la moindre fissure. De plus, la pression de la terre située à l'Ouest du mur Ouest de la douve Nord sera largement contrebalancée par la terre des bords de la douve puisque celle-ci a "grosso modo", une forme de "V" ou, à tout le moins, de "U" aux côtés très ouverts ; d'une manière ou d'une autre, ce contrebalancement devrait, selon moi, atténuer les tensions, même verticales, sur la base du mur. Ceci dit, afin de ne pas prendre de risque, je veillerai à ce que la fondation en béton de ce mur ait une profondeur très largement suffisante, au moins de 80 cm.

A ce jour, le fossé est prêt. On n'attend plus que les maçons pour commencer à bétonner. Ce devrait être fait la semaine prochaine.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 30 Septembre 2011
Journal du chantier - Administration - Ferme et son fournil - Murs divers
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Très étonnante conversation téléphonique cet après-midi avec Anne CHEVILLON, l'architecte des bâtiments de France en charge du service départemental d'architecture à Alençon. Il semblerait en effet que certains membres, au demeurant sympathiques, de l'administration des affaires culturelles considèrent désormais que la ferme de la Chaslerie et ses dépendances ne sont pas inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. De même, le classement parmi les monuments historiques des vestiges du mur Ouest de la douve Nord serait également contesté.

Dès que j'aurai retrouvé l'usage de mon scanner, je mettrai ici en ligne ma réponse formelle à cette correspondante. Je diffuserai à cette occasion la copie de documents pertinents.

Voici le courriel que j'ai adressé à la responsable du service des bâtiments de France à Alençon. Je le cite ici car il est bon que les tiers qui consulteraient éventuellement ce site aient, sur la question de la protection de la Chaslerie au titre de la législation sur les monuments historiques, toutes les données du dossier. Je précise que ce rappel ici aura également pour avantage - et ce n'est pas le moindre - de permettre à tous ceux qui en auraient besoin (et pour commencer, moi, mes fils, mes successeurs) de retrouver ces documents importants dispersés dans diverses chemises pas toujours bien rangées, en tout cas à la Chaslerie.

(début de citation)

Madame,

Comme je vous l'ai signalé vendredi, il ressort de contacts avec vos collaborateurs qu'il semble exister un débat quant à la bonne compréhension de l'extension de la protection au titre des M.H. sur le manoir de la Chaslerie. Cette question est bien entendu très importante pour la poursuite du programme de restauration du manoir puisqu'elle emporterait des conséquences négatives si l'interprétation restrictive était fondée.

Je me suis donc replongé dans mes dossiers et suis en mesure de vous communiquer la copie de documents officiels montrant que l'information de vos services semble incomplète et que, par voie de conséquence, leurs conclusions, telles qu'elles me parviennent, seraient à corriger.

Comme vous le savez, la protection de la Chaslerie est intervenue en trois étapes :

1 - Par arrêté ministériel du 2 novembre 1926, l'ensemble du manoir, de ses dépendances et des murs alentours a été inscrit à l'I.S.M.H. A l'époque, l'administration ne se livrait pas à une énumération ponctuelle des parties protégées ; elle se bornait le plus souvent à protéger un ensemble ; en particulier, il était entendu que, dans ce cadre et sauf mention contraire, toute protection relative aux extérieurs valait également pour les intérieurs ; seules les pièces préparatoires de l'arrêté explicitaient, dans la meilleure des hypothèses, l'extension de l'arrêté.

C'est ce qui s'est passé à la Chaslerie, à l'initiative d'Edouard HERRIOT, président du conseil, qui avait découvert le manoir lors d'une cure à Bagnoles et en a rendu compte dans son ouvrage "Dans la forêt normande". Je me suis procuré à Paris, dans les services de la direction du patrimoine, la "description sommaire du monument" datant d'août 1923, qui constitue la seule pièce explicative de l'arrêté de 1926, pièce dont je vous transmets ci-joint la copie :

Page 1 du rapport préparatoire à l'arrêté de 1926.

Page 2 du rapport préparatoire à l'arrêté de 1926.


On constate que :
- les dépendances situées à l'Ouest du manoir, qualifiées de "fermes" sont bien citées sur ce document ; à ce seul titre, on peut donc affirmer que les bâtiments de la ferme de la Chaslerie sont inscrits à l'I.S.M.H., tant pour leurs extérieurs que pour leurs intérieurs ;
- de même, le jardin est cité, donc protégé, étant entendu qu'il est décrit comme étant "circonscrit de trois côtés par un fossé de dix mètres de largeur et de deux à trois de profondeur" (il n'avait pas dû être curé depuis longtemps) ; à ce seul titre, ce que nous appelons aujourd'hui la terrasse et le "Pournouët" sont protégés, y compris les douves qui les entourent et les murs qui les délimitent.

2 - Par arrêté préfectoral du 26 octobre 1993, l'inscription à l'I.S.M.H. a été étendue à l'allée principale du manoir.

A l'occasion de cet arrêté, la D.R.A.C. de Caen a récapitulé sur un plan (dont copie jointe), qu'ils m'ont communiqué, l'implantation des protections au titre des deux premiers arrêtés :

Plan annexé à l'arrêté de 1993.


3 - Par arrêté ministériel du 4 juillet 1995, un certain nombre de parties inscrites à l'I.S.M.H. en 1926 ont vu leur degré de protection augmenté par classement parmi les monuments historiques ; à cette occasion, aucune des parties précédemment inscrites et qui n'ont pas été classées n'a vu sa protection diminuer.

Ainsi, "la terrasse située à l'est du manoir supportant l'ancien jardin avec ses murs de clôture et de soutènement, ses douves et le bief situé à l'angle nord-est ainsi que le bief amont" ont été classés parmi les monuments historiques. La ferme et ses dépendances n'étant pas évoqués dans ce dernier arrêté demeuraient donc inscrites au titre de l'arrêté de 1926 :

Page 1 de l'arrêté de classement de 1995.

Page 2 de l'arrêté de classement de 1995.


Comme la situation devenait complexe, Mme SINCE, qui avait instruit le classement, a récapitulé les niveaux de protection sur le plan joint (fourni ici, pour des raisons techniques, en deux pages mais mon original tient en une) :

Plan annexé à l'arrêté de 1995 (moitié gauche).

Plan annexé à l'arrêté de 1995, moitié droite.

Ce plan a d'ailleurs permis de corriger certaines imprécisions du plan de 1993. Tel qu'il se présente, il constitue un document officiel de la D.R.A.C. et montre sans ambiguïté que :
- la ferme et toutes ses dépendances (même celles en colombages qui avaient dû être démontées compte tenu de leur dangerosité suite à l'incurie de précédents occupants) sont inscrites à l'I.S.M.H.;
- le classement parmi les M.H. couvre la totalité de l'espace colorié en rouge sur le plan, à l'est du manoir, en particulier l'intégralité des fossés des douves et toutes les maçonneries attenantes (y compris celles dont l'existence n'était plus, à de minimes vestiges près, qu'un souvenir avant que je ne m'en préoccupe).

C'est dans le cadre de cette protection ainsi entendu que je veille à restaurer le manoir de la Chaslerie et l'ensemble de ses dépendances et maçonneries. Il est connu et, je pense, apprécié, que je le fasse de façon parfaitement transparente puisque tous détails sont fournis en temps réel sur un site internet ouvert au public.

C'est en particulier dans ce cadre que j'ai sollicité, à ce stade verbalement mais en obtenant un accord de principe de vos collaborateurs ("réservation de crédits"), des subventions de l'Etat pour :
- une étude préalable que je souhaite confier à Mme Lucyna GAUTIER et qui couvrirait, entre autres, la restauration de la ferme de manière à lui redonner son aspect initial de longère (j'attends encore le dernier devis de Mme GAUTIER qui a été freinée par les échos qu'elle entendait chez vous sur la protection de la ferme ainsi que de sa grange détruite, après restauration, par la tempête de 1999) ;
- la restauration de ce que j'appelle "le mur Ouest de la douve Nord" ; or il se trouve que je me suis rendu compte dernièrement du fait que le cubage de maçonnerie à restaurer sur ce mur serait très sensiblement supérieur à celui du mur Ouest de la douve Sud (sur la base de l'expérience duquel j'avais formulé ma première demande) ; j'ai donc recontacté vos services dès que je m'en suis aperçu, voici environ un mois, et, là encore, j'ai obtenu l'information qu'une seconde tranche de crédits serait programmée pour 2012.

Ceci étant, il n'est pas clair pour moi de savoir si la restauration du mur Ouest de la douve Nord est dispensée ou non de l'intervention d'un architecte. Lucyna GAUTIER, qui a pris l'attache de vos services, me dit que son intervention n'est pas nécessaire. Le fait est qu'il n'y a pas eu d'architecte pour la restauration du mur Ouest de la douve Sud, ni d'ailleurs pour la restauration du mur de terrasse ; pourtant, j'avais obtenu des subventions de l'Etat à l'époque.

Au total et en résumé, je vous prie de bien vouloir :
- me confirmer que les informations que je vous ai rappelées ont bien ôté de votre esprit tout doute sur l'extension de la protection de la Chaslerie, c'est-à-dire en particulier sur les faits que la ferme et inscrite et le mur classé ;
- m'indiquer si, pour la restauration du mur, je peux réglementairement me passer d'un architecte ;
- me confirmer que je peux vous adresser sans tarder, sur la base de nos derniers entretiens avec vos services, une demande de subvention pour la première tranche de restauration du mur Ouest de la douve Nord.

Je vous prie d'agréer, Madame, l'expression de mes salutations distinguées.

Pierre-Paul FOURCADE

(fin de citation)

N.D.L.R. : Pour la commodité de lecture de ce message, j'ai inséré les documents invoqués dans le corps du texte alors qu'ils sont simplement annexés à mon courriel.

Il faut enfin savoir qu'en plus des documents que j'ai reproduits ici, il y en a d'autres que je n'ai pas encore cités afin de ne pas allonger inconsidérément mon message.
Igor EREMIA
rédigé le Lundi 3 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Cave - Murs divers
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bonsoir!

Nous commencé à 8:30
valentin repare des fissures quireste a faire
je melangee l'argile avec du sable
apres valentin a commence le torchi et moi a mis les cages pour oiseaux

3 octobre 2011, la mise en place des nichoirs dans la façade Est de l'abri de jardin de la cave.

J'ai recu des informations sur le fundation pour mur apres nous avons continue le torchi
nous nous sommes arretes a 17:30
12:30-13:30 nous avons dejune
et demain je fait le terasment avec le minipelle et valentin continuera avec torchi
bonne soiree!

N.D.L.R. : J'ai demandé à Igor de me rendre compte chaque jour de l'avancement des travaux menés à bien avec Valentin. Ceci est son premier message. Je mettrai en ligne ses rédactions lorsqu'il y aura une information significative à rapporter.