Message #54416

Brise marine
Stéphane Mallarmé

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !

Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !


Stéphane Mallarmé, Vers et Prose, 1893

N.D.L.R. : Comme je l'ai déclaré hier soir à un ami, j'ai le sentiment d'avoir déjà tout dit via ce site et de n'avoir plus rien à ajouter...

Commentaires

Jacqueline X.
rédigé le Jeudi 3 Novembre 2022
Bonjour
Mauvais passage à l’heure d’hiver....
Les pieds dans les chaussons un bon feu, un bon livre et votre boisson favorite et vous irez beaucoup mieux, l’ environnement nous échappe il faut le laisser.
C’est plus ou moins ma méthode et je me dis encore un an passé.
Les tomates ne mûrissent plus, je fais des pickles. Le temps est maussade je tire une flemme dans mon lit.
L’extérieur nous échappe complètement il faut le laisser, nous avons fait de notre mieux par le passé, l’avenir est à d’autres .
Cordialement

N.D.L.R. : Même si l'avenir est à l'évidence à d'autres, j'aurais aimé les connaître...