Message #53445

Pierre-Alain CLOSTERMANN (via "Facebook")
rédigé le Jeudi 26 Mai 2022
Désultoirement vôtre ! - Anecdotes
Rubrique « Esprits aimables »
dans l’hôtel Barré de Jumilly.

Afin de commencer cette petite histoire il faut savoir qu’un ami « médium » nous avait dit avant l’achat de cette maison qu’il ressentait la présence agréable de plusieurs enfants dans cette demeure... Sans vraiment y croire j’avais bien constaté un mois plus tard lors de l’étude généalogique le décès du premier fils de Marie Anne des Moulins, veuve de Henri II Barré de Jumilly, mais sans que cela vienne relever la chose outre mesure, sachant bien la difficulté de survie des enfants en bas âge au XVIIe siècle.

Pour en revenir aux travaux, la période est en ce moment à retrouver les solives d’origine, arrachant les faux plafonds datant du début du XIXe siècle, travail quelque peu ingrat car ils sont montés sur des centaines de lattes de châtaignier clouées sur les poutres, parfois peintes il y a trois siècles.

Je subis ainsi chaque jour les avalanches de terre, de celle qui se trouve au-dessus pour servir d’isolation de fortune, laquelle choit rarement ailleurs que sur la tête de votre serviteur - je vais bientôt finir en statue !
Mais il n’y a jamais rien d’autre, jamais de détritus, de morceaux de métal ou d’autres objets désagréables qu’on pouvait s’attendre à découvrir. Je suis donc rassuré: ce n’est pas une poubelle ! De la terre essentiellement.
Néanmoins j’y ai trouvé une petite cuillère en cuivre du XVIIIe siècle et hier soir ce qui semble être comme un grand mouchoir d’homme mais qui pourrait tout aussi bien être une serviette ou un bavoir ancien pour enfant...
Soudain je comprends que ces objets ne sont pas là pour rien, ils appartenaient probablement à des défunts dont on voulait garder une présence dans la maison, une sorte de porte-bonheur. Mon voisin avait ainsi découvert une poulaine (chaussure pointue du moyen âge) cachée derrière une cloison, ce qui fut interprété par les historiens de la ville comme une tradition populaire qui a longtemps perduré.

Mais c’était sans imaginer la découverte de ce soir.
Voilà qu’en fin d’après midi, achevant une longueur de poutres, après 3 heures passées à cette laborieuse activité, je reçois sur la tête un objet que je n’ai pas eu le temps d’identifier à travers mes lunettes de chantier pleines de buée. Une demi seconde à entrevoir cet OVNI ne laissa à mon cerveau que le temps de s’imaginer une pierre, avant qu’un gros « poc » ne résonne sur mon crâne.
Ouf ! Ce n’était pas si méchant, bien que très intriguant...🤔

Je descends donc de l’échelle, retire mon masque et mes lunettes pour commencer à scruter le sol, lequel se trouve jonché de plâtre, de terre et des innombrables lattes de bois arrachées à la frilosité des anciens propriétaires.
Soudain mon regard s’arrête, médusé, alors qu’une vive émotion me serre la gorge, achevant définitivement cette journée de labeur.
Il s’agit d’un petit soulier d’enfant en cuir noir, montant sur la cheville, à la semelle partiellement cloutée... appartenant probablement un garçon de 5 ou 6 ans.

Il faudra maintenant étudier l’histoire des habitants bien après 1700 pour en savoir davantage sur la raison de ces objets.
Et dire que je n’en suis pas encore au sixième seulement de la surface de plafond ! Que reste-t-il à découvrir ?

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