Message #48815

Voici l'"étude préalable" que M. Dominique RONSSERAY, architecte en chef des monuments historiques, a consacrée en 2006 à la restauration de la charpente et de la couverture des écuries et du colombier de la Chaslerie :

Lorsque cela me paraîtra utile et en me limitant volontairement, pour l'essentiel, à son "cahier photographique" (pages 28 à 61), je ferai part de mes commentaires sur les informations apportées par ce document. Ces commentaires, retranscrits juste à la suite des pages concernées, seront de trois types :
(a) les corrections d'erreurs de fait ;
(b) les informations complémentaires que je peux, à ce jour, fournir ;
(c) mes commentaires à l'usage particulier de l'architecte du patrimoine qui m'a interrogé et, plus généralement, de tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, s'intéressent à la restauration de vieilles pierres, notamment dans le Domfrontais.

Page 4 :
(c) sur ce schéma, M. RONSSERAY a indiqué les vestiges du muret de terrasse, du mur entre la chapelle et le manoir et du mur derrière la chapelle, ainsi que du mur d'escarpe des douves et du bief aval tels qu'on pouvait les connaître en 2006. Il a également signalé trois dépendances de la ferme, dont deux avaient déjà été démontées à l'époque et l'autre, le fournil de la ferme, pas encore restaurée.

Pages 5 à 11, consacrées au rapport de présentation de l'étude préalable : je m'abstiens volontairement de tout commentaire sur ces pages, notamment sur les aspects historiques tels qu'ils sont relatés, me bornant à suggérer à qui voudrait les utiliser pour ses propres travaux de prendre mon attache pour qu'on en discute.

Page 12 :
(c) Ce plan est un document officiel de la D.R.A.C.
Il y a toutefois lieu de signaler que diverses dépendances qui y figurent avaient dû être démontées dès l'été 1991 et n'ont pas été remontées à ce jour :
- dans l'arrière-cour : la porcherie,
- entre le manoir et la ferme : la grange indiquée,
- à proximité de la ferme : la grange indiquée et la dépendance de la ferme (ancienne "maison de Toutou", transplantée au Sud de la cave à l'occasion de sa restauration).

Page 13 :
(b) Ce plan est la reproduction d'un plan dressé dans les années 1950 à la demande d'Henri LEVÊQUE, alors propriétaire de la Chaslerie.
(c) Ce plan montre quelles étaient les ambitions de travaux d'Henri LEVÊQUE au rez-de-chaussée du manoir :
- à ma connaissance, les réalisations dans le bâtiment Nord ont été le fait de François LEVÊQUE, fils d'Henri, dans les années 1970 ; elles ont été différentes des projets de son père (moins rationnelles d'après moi, en ce sens qu'il a morcelé l'espace disponible) ;
- dans l'aile Ouest, le salon indiqué n'a jamais été réalisé, l'espace en question ayant, jusqu'à ce jour, gardé son aspect d'ancienne étable ou écurie, avec un sol en béton, datant sans doute de la première moitié du XXème siècle, avec rigole centrale pour l'évacuation des déchets animaux :

30 avril 2020.


- dans le logis, le boudoir n'a jamais été réalisé, ni par le père, ni par le fils ; tout au plus les murs de cette pièce avaient-ils été grossièrement rejointoyés au ciment.

Pages 14 à 27 :
(c) A mon sens, ce sont là les pages de cette étude préalable les plus intéressantes pour un tiers.

Page 18 :
(b) Les photos d'épis sont de moi ; le plus beau de cette série est le premier indiqué ; il s'agit de l'épi de l'échauguette du manoir de la Foucherie à La Haute Chapelle. A ma connaissance (en 2020), le plus bel épi de faîtage du Domfrontais a été démonté ; il est actuellement visible au manoir de la Bonelière à Saint-Mars d'Egrenne où il ornait une tour ; j'en ai montré récemment des photos sur le site favori.

Page 19 :
(b) En haut de la page, l'épi de la Foucherie.

Page 20 : en bas de la page, un épi du manoir de la Bérardière à Saint-Bômer-les-Forges.

Page 25 :
(b) Ces tessons et reliquats d'anciens épis en poterie de Ger n'ont pu être réemployés. Je les conserve à l'abri, à la Chaslerie.

Page 29 :
(a) Cette photo montre que la charpente et la couverture de la tour Louis XIII avaient disparu. Or elles se sont effondrées vers 1935. Ce cliché ne date donc pas de la fin du XIXème siècle.

Page 30 :
(a) Ces photos datent du début du XXème siècle. Un siècle plus tôt, la photographie n'avait pas encore été inventée.

Page 31 :
(a) Le personnage de gauche est Henri LEVÊQUE, homonyme du propriétaire des années 1950 qui avait, notamment dans les années 1930, une entreprise de battage bien connue dans le secteur. Cet homonyme est représenté ici, en costume traditionnel du Domfrontais (entre autres) du XIXème siècle (la "bloude"), au côté de son père qui, à ma connaissance, était le fermier du manoir au début du XXème siècle. J'ai connu la veuve de cet homonyme, Jeannette ex-LARSONNEUR, décédée de mémoire dans les années 1990. Cette photo doit donc dater d'environ 1930 au plus tôt.

Page 32 :
(b) Je ne comprends pas d'où sort l'avant-dernier paragraphe.

Page 33 :
(b) le "banc d'attente" était juste un bricolage de mes prédécesseurs qui avaient utilisé là un appui d'ancienne ouverture en granit.
Je ne vois pas en quoi le dôme était inachevé (sauf à vouloir évoquer les épis de faîtage).
Les murs limitrophes ont toujours eu un aspect défensif, même si les ouvertures Sud des meurtrières se distinguent malaisément (ceci sans doute délibérément) dans l'appareil de pierres.

Page 34 :
(a) La mention d'une "villa" apparaît fantaisiste. Il s'agit juste du tronçon Ouest de l'ancien pressoir, le seul subsistant en 1991.
Les guerres de religion ont pris fin avec l'édit de Nantes (1598), année d'édification du logis.
(b) A ma connaissance, la cour s'est trouvée enclose au XVIIIème siècle, pas avant.
Selon moi, le porche à l'impériale est une conséquence du savoir-faire des charpentiers des bateaux vikings.
Page 36 :
(b) Les meurtrières défendaient la terrasse et le Pournouët ; je préfère cette dernière expression à celle de basse-cour, même s'il est vrai que le Pournouët est situé plus bas que la terrasse et le manoir.

Page 39 :
(a) Beaucoup d'approximations ou d'hypothèses gratuites sur cette page :
- le mur Ouest de l'aile Ouest est postérieur à la meurtrière orientée vers le Sud qui se trouve à l'intérieur du rez-de-chaussée de la tour Louis XIII :

30 avril 2020.

Cette meurtrière suffit à prouver que ce mur est postérieur au règne de Louis XIII ;
- la maçonnerie des deux premiers mètres n'est pas en granit mais en grès de Domfront ; selon mes observations du début de 2018 (à l'époque de dégâts des eaux récurrents), le bas du parement extérieur de ce mur Ouest a dû être remanié et amélioré en qualité à une époque où l'on avait déjà dû chercher à empêcher des dégâts des eaux analogues ; je daterais volontiers ces pierres de la seconde moitié du XIXème siècle ; les pierres du haut ne résulteraient donc pas d'une surélévation d'un mur ancien mais auraient été disposées là lors des travaux initiaux de ce mur ;
- le grès du parement ancien est une pierre locale, vraisemblablement extraite de deux anciennes carrières dont les vestiges se trouvent à environ 500 mètres du manoir, l'une au Nord (chez un voisin, de l'autre côté de la D22), l'autre au Sud (et chez moi) ; par ici, on ne parle guère de grès roussard.
(c) - C'est moi qui ai refermé les deux ouvertures carrées moches sous la sablière, ouvertures que j'imagine avoir daté de la première moitié du XXème siècle :

30 avril 2020.

J'ai également substitué, pour l'encadrement de l'ouverture rectangulaire de droite, du grès aux briques moches antérieures ; à cette occasion, j'ai rééquilibré les proportions de cette ouverture :

30 avril 2020.


- la porte qui défigure cette façade est une horreur agricole, contemporaine du béton au sol des écuries (datant sans doute de la première moitié du XXème siècle).

Page 40 :
(a) La baie a été perçée, avec trois autres à ce niveau, dans les années 1950.
(b ) Je ne vois pas d'où peut sortir l'information que le colombier a été transformé en habitation pour "hôtes de passage".
A mon avis, la cheminée date du XVIIIème siècle, époque où les deux étages du bas du colombier furent transformés en habitation.
Je signale que, lors de mes travaux depuis deux ans, après l'élimination de l'enduit en ciment qui recouvrait ces murs, j'ai cherché en vain la trace d'anciens trous de boulins sur ces deux niveaux ou, même, la preuve que le parement intérieur avait été modifié il y a deux siècles.
Dans ces conditions, mon impression qu'il avait pu y avoir, à l'origine, un millier de trous de boulins dans ce colombier, qui a la particularité d'être carré, manque de preuves. Tout au plus peut-on affirmer sans trop de risques de se tromper qu'il avait dû y avoir environ 300 trous de boulins au niveau du 2ème étage de ce colombier.

Page 41 :
(a) La photo de la page 29 montre que le zinc de la couverture et des lucarnes date du début du XXème siècle. Pour une fois, Henri LEVÊQUE n'était donc pour rien dans ces horreurs.

Page 42 :
(a) Même remarque qu'à propos de la page précédente.
(b) La cheminée, en revanche, a été bricolée à son sommet par Henri LEVÊQUE. Et c'est moi qui ai fait disparaître ces horreurs.

Page 43 :
(a) Voir commentaires précédents.

Page 44 :
(c) Je tâcherai de fournir à l'architecte du patrimoine d'autres photos de ces trous de boulins dans l'état où ils étaient jusqu'à ce que je les restaure.

Page 45 :
(b) Ces contre-cloisons étaient à base de fibres végétales et recouvertes d'une toile grossière peinte. Elles ont été arrachées au début de la restauration de la charpente du colombier.

Page 48 :
(a) Des erreurs sur lesquelles je me suis déjà exprimé.
Les percements des murs n'ont pas grand chose d'origine ; tout cela a été remanié à diverses occasions au XXème siècle.
(b) La "vilaine cheminée de gauche" datait des travaux des années 1950 ; je l'ai fait disparaître.

Page 50 :
(b) J'ai fait disparaître, au niveau de l'étage, en même temps que ce conduit de cheminée, cet horrible mur mitoyen en parpaings, datant lui aussi des années 1950.

Page 51 :
(a) Il n'y a jamais eu d'escalier à cet endroit, juste une échelle.
(b) Les photos sont trop flatteuses. Le bois du plafond était pourri ou percé à différents endroits, suite à des dégâts des eaux consécutifs à l'absence d'entretien de la couverture. Voici d'ailleurs l'état actuel de ce plafond :

30 avril 2020.

30 avril 2020.

30 avril 2020.

Page 52 :
(b) Voici l'état actuel de ces corbeaux et de ce linçoir. A noter : les restes de l'ancien enduit à la terre :

30 avril 2020.

30 avril 2020.

Page 57 :
(a) En 2006, la charpente était d'origine, sauf au niveau des lucarnes. Je rappelle qu'il a fallu changer toutes les sablières et tous les blochets à l'occasion des travaux les plus récents (en 2013, de mémoire).

Page 60 :
(b) Autres exemples de la stupidité des conceptions d'Henri LEVÊQUE :
- ce radiateur en fonte en équilibre entre les sablières,
- cette échelle absurde pour accéder au radiateur.

Page 61 :
(b) Plusieurs de ces boules de noblesse étaient en béton. Très rares sont celles, en granit, qui ont pu être remises en place. On a donc complété en tant que de besoin avec de nouvelles boules en granit.

Page 65 :
(c) Les annotations au crayon ont été portées sur ce plan par Dominique RONSSERAY à l'occasion des échanges que nous avions à propos :
- de la porte entre la cour et l'arrière-cour (vieux problème, non résolu à ce jour),
- de la façon d'inclure dans le bâtiment Nord l'espace situé entre celui-ci et la tour Nord-Est ;
- des escaliers à prévoir entre la terrasse et le Pournouët à l'occasion de la restauration du muret de terrasse ;
- du mur entre la chapelle et le manoir, qu'il était également prévu alors de restaurer.

Page 66 :
(a) Je me suis déjà exprimé au sujet du mur Ouest de l'aile Ouest.

Page 83 à 105 :
J'occulte cette partie de l'"étude préalable".

Pour conclure, je rappelle que la mise en œuvre des travaux envisagés dans cette "étude préalable" a été confiée à Lucyna GAUTIER puis, en relais de celle-ci, à Benoît MAFFRE, tous deux architectes du patrimoine.

Commentaires