Message #47708

Quel était le quotidien des enfants royaux au XVIè et au début du XVIIè siècle, avant que le culte monarchique poussé à son paroxysme ne sépare dès l’enfance le prince des autres mortels ? Des années passées essentiellement à l’air pur du Val-de-Loire, loin des parents mais auprès de serviteurs dévoués et rigoureusement sélectionnés !

Le choix de la nourrice est essentiel. Les femmes de la haute noblesse, et à fortiori les reines, n’allaitent jamais leur progéniture. Le célèbre Ambroise Paré, chirurgien des rois Henri II, François II, Charles IX et Henri III, énumère les qualités qu’il juge indispensables à celle qui va remplir cette fonction. Il faut qu’elle ait « enfanté deux ou trois enfants » et qu’elle soit « sans aucun soupçon de lèpre ou de vérole ». C’est mieux… Son âge doit être compris entre 25 et 35 ans. Il faut en outre qu’elle soit « bien carrée de poitrine […], ni trop grasse ni trop maigre, sa chair non molasse, mais ferme » car elle est alors considérée plus robuste et plus apte à veiller au bien-être de l’enfant. Détail important : les rousses sont prohibées ! Le mieux en terme de carnation ? Une « brunette, parce que le lait est meilleur que celui d’une blanche », cette-dernière étant de tempérament moins « chaleureux ». La nourrice doit en outre manifester des qualités morales : être joyeuse, chaste, sobre (on ne veut pas d’une poivrote !), riante et surtout… dynamique. Les paresseuses prennent la porte.

Marie de Médicis et son fils le dauphin Louis, futur Louis XIII, âgé de 3 ans – Peinture par Charles Martin en 1603 – Musee des Beaux-Arts de Blois


N.D.L.R. : Contemporain de la Chaslerie.

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