Message #2463

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 30 Novembre 2011
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
Mon pied-à-terre à Caen se trouvant dans le quartier du Conseil régional, je suis allé me promener, cet après-midi, dans le parc de l'abbaye aux dames. Je souhaitais en effet prendre un peu l'air et sortir la tête de mes notes de chimie organique : ras-le-bol d'étudier les ylures et les aldéhydes bêta-alpha-insaturés !

Pour autant, mon esprit critique ne m'a pas abandonné et j'ai trouvé que les peintures blanches aux croisées des fenêtres donnaient aux bâtiments un air blafard auquel il serait pourtant facile de remédier grâce à des teintes pastel qui n'auraient rien de saugrenu :

30 novembre 2011, le siège du conseil régional de Basse-Normandie.

De même, dans les jardins, le mauvais état des pelouses et la laideur des bordures des parterres en béton me navrent :

30 novembre 2011, ce que l'on peut appeler une sensibilité administrative...

Et que pensez-vous de ce décor de guimbardes devant une noble façade ?

30 novembre 2011, vue imprenable sur la façade Sud.

Heureusement, il reste ce cèdre au sommet d'une motte, mais derrière une pancarte incongrue :

30 novembre 2011, dans les jardins de l'abbaye aux dames.

Bref, ce n'est pas encore cette visite qui me convaincra du fait que la restauration de monuments historiques peut être confiée à des bureaucrates, notamment quand j'observe un vénérable mur prêt à tombrer en ruine, faute de soins :

30 novembre 2011, dans les jardins de l'abbaye aux dames, à proximité de la butte au cèdre.

Dans la foulée, j'ai complété ma promenade par un tour à l'église de la Trinité, attenante. C'est là que repose Mathilde, l'épouse de Guillaume le Conquérant :

30 novembre 2011, la tombe de Mathilde.

Le décor de cette église déserte est réduit à la portion congrue. J'ai cependant trouvé là de quoi lire...

30 novembre 2011, la traduction de l'inscription latine du tombeau de Mathilde.

30 novembre 2011, inscriptions sur la chaire de l'église de la Trinité à Caen.

... comme sur cette liste de morts de la guerre de 14 où j'ai découvert un nom qui me rappelle mon enfance : LE CARBONNIER de LA MORSANGLIERE.

30 novembre 2011, liste de morts de la guerre 1914-1918 à l'église de la Trinité à Caen.

Madame de la MORT, comme nous l'appelions, était la meilleure amie de ma grand-mère FOURCADE ; nous allions parfois prendre le thé chez elle à Tarbes, dans le quartier de la cathédrale, assis devant un immense (à mes yeux d'enfant, car je devais avoir 4 ou 5 ans à l'époque) tableau en pied d'un jeune et fringant officier en tenue bleu horizon, le mari de notre hôtesse, mort pour la France lors de cette guerre. Je ne sais si le prénom de cet officier était Gaston, comme sur cette plaque de marbre, et j'ignorais que cette famille avait des attaches normandes. Mais j'ai bien connu, quelques années plus tard, le fils de cet officier et de son épouse, moine bénédictin à En-Calcat, spéléologue et paléontologue reconnu, bien que sourd de naissance (du moins, dans mon souvenir car je ne comprenais jamais rien à ce qu'il essayait de me dire). Ce père Pierre-Marie (était-ce son prénom de baptême ?) a concélébré en 1975 ma messe de mariage avec Carole.

Voici qui va peut-être inspirer Marie-Françoise LAURENSOU, afin de rechercher si le père Pierre-Marie n'était pas le fils de cet officier dont j'ai lu par hasard le nom tout à l'heure en allant me promener pour profiter du temps clément...

Le père Pierre-Marie de LA MORSANGLIERE, en pataugas et robe de bure. Photo trouvée via Google.

Commentaires

Marie-Hélène de la MORSANGLIèRE
rédigé le Dimanche 23 Mars 2014
Bonjour Monsieur,

C'est le hasard qui m'a fait connaître votre site et je puis vous renseigner au sujet de Dom-Pierre-Marie (Jean de son nom de Baptême). Il était le fils unique du Capitaine Norbert le Carbonnier de la Morsanglière, tombé au Champ d'Honneur à Louvemont (Meuse) le 20 Août 1917. Il avait pour frère jumeau, Gaston, lui aussi tombé au Champ d'Honneur le 28 Septembre 1915 à Givenchy (Pas de Calais), comme sous-lieutenant au 43ème Colonial. Tous deux ne furent jamais retrouvés. Gaston laissa une fille unique qui fut la mère de mon mari, après avoir épousé son cousin issu de germain, officier de cavalerie tout comme mon défunt époux. Mon fils est maintenant le tenant du nom d'une lignée qui faillit bien disparaître; il a lui-même 2 fils et viennent après eux 14 mâles portant ce nom.
Un de mes gendres, lieutenant-colonel de cavalerie, fut en garnison à Tarbes au 1er RHP et j'ai ainsi eu l'occasion de voir la maison où vécut la mère de Dom Pierre-Marie, grand'tante de feu mon époux.

Finalement, le monde est bien petit et j'espère vous avoir ainsi renseigné sur ces deux membres de notre famille.

Cordialement.