Message #234

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 7 Décembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis - Bâtiment Nord - Animation, fêtes, visites - Vie des associations
@ Guy HEDOUIN :

Je trouve votre ton badin et même un tantinet moqueur en cette fin de soirée. Que vous arrive-t-il, vous êtiez jusque là si sérieux dans vos interventions sur ce site ? Serait-ce d'avoir été libéré des glaces qui vous bloquaient ces derniers jours ?

Je voudrais vous rassurer.

D'abord, ce n'est pas moi qui ai bu seul les quatre bouteilles que vous voyez, sur la table des "routiers", en plus de la carafe. Chez Eric ANDRE (voir son adresse et ses coordonnées sous l'onglet "Liens"), on déjeune fort correctement pour 11 €Â€, boissons comprises servies sans compter. Mais quand même ! Les deux cadavres de bouteilles de gauche avaient été laissés là par d'autres clients qui nous avaient précédés. Quant aux deux nôtres, elles sont loin d'être vidées (au moins sur la photo), même à trois. Et, avec l'esprit d'observation qui vous caractérise, plus vos attaches vikings, vous comprendrez vite que, dans nos verres, il y avait du bon cidre du coin. Voici donc un premier mystère résolu, je l'espère. Mais c'est vrai, il me reste encore pas mal d'efforts à faire pour retrouver ma taille-mannequin...

Deuxièmement, les pierres. Là, je ne saisis pas bien ce que vous voulez dire sur la trop grande régularité que vous croyez déceler dans le travail de Pascal. Certes, votre photo est excellente et la lumière rasante permet de se faire une idée très précise du (ou plutôt des) type(s) d'appareillage des pierres sur les deux murs, celui Sud du bâtiment Nord et celui Ouest du logis. Je ne saurais donc trop vous conseiller de ne pas attendre davantage pour vous inscrire au concours-photo que nous organisons (voir le règlement du concours sous l'onglet "Vie de l'association"). C'est gratuit, vous me paraissez très doué, et vous auriez de grandes chances de le gagner, même s'il y a déjà plusieurs concurrents de qualité en lice.

Mais je cesse de persifler (même si j'aime assez ça...). Plus sérieusement, vous voyez bien sur votre photo qu'il y a au moins deux appareillages des grès des murs, et deux autres des granites des ouvertures :

- Sur la partie du logis que vous apercevez sur votre photo, les fenêtres ont été percées vers le milieu du XVIIIème siècle. C'est à cette époque que le mur Ouest du logis a été bouché à cet endroit pour masquer la cicatrice occasionnée par la disparition d'un bâtiment qui avait été construit en deça et le long du mur d'enceinte Nord de la cour. On voit que les grès sont assez régulièrement posés et que les granites le sont très régulièrement, c'était le tout début de l'industrialisation des carriers. Ce faisant, la facture de cette partie de mur est quelque peu plus sèche que celle des autres parties des murailles du logis, que l'on n'aperçoit pas sur votre photo.

- Quant au bâtiment Nord, je vous rappelle, puisqu'apparemment la photo vous en avait échappé, à quel point les percements d'ouverture opérés par mes prédécesseurs il y a moins de cinquante ans étaient moches et ratés, comme hélas un peu trop de leurs interventions, à mon goût, du moins. Regardez donc ces fenêtres carrées. N'est-ce pas littéralement abominable ? On se croirait presqu'en face d'un mas provençal, ce qui n'a rien à faire ici...

La façade sur cour du bâtiment Nord lors des travaux de restauration de sa couverture en 1993.

Quant au grès, comme ce mur est très ancien, il est posé très irrégulièrement. Depuis que Pascal a commencé à réduire la largeur de ces ouvertures, je lui donné instruction d'atténuer la sécheresse des granites qu'avaient employés mes prédécesseurs et qui n'étaient, du moins pour toutes les fenêtres, rien d'autre que du réemploi sec de pierres tombales du secteur, ne l'oublions pas. Je remontre la photo qui en témoigne :

2 avril 2008, inscription sur un granite de la fenêtre Est du 1er étage du bâtiment Nord.

Si vous fréquentez des ayants-droit d'une famille CHEMINEAU de Domfront, vous pourrez toujours leur demander s'ils reconnaissent cette inscription.

Voici très exactement la porte (et la fenêtre au-dessus) avant mes travaux :

Etat de deux ouvertures du bâtiment Nord en septembre 1993.

Alors, cher M. HEDOUIN, pourriez-vous me préciser, à ce stade de mes explications, quelles pierres de Pascal vous paraissent encore trop grosses ou trop régulièrement posées ? Ceci, étant entendu que je ne démolis pas mais que je me borne à corriger des horreurs ou à remédier à une trop longue incurie.

Commentaires