Message #1798

Dans les dernières pages de son cahier (que j'ai appelé son "cahier de 96 pages"), Jean DURAND de SAINT-FRONT a retranscrit, au milieu du siècle dernier, le document dont j'ai mis la photo en ligne ici, dans mon premier message du 30 novembre dernier, et qui donne à voir, écus à l'appui, la généalogie des LEDIN.

Les deux pages correspondantes du cahier, où l'on retrouve l'écriture lisible et appliquée dont nous avons pris l'habitude (cf les "d"), sont beaucoup plus faciles à déchiffrer que l'original griffonné au XVIIIème siècle sur un papier fragile. Les voici :

Antépénultième page du cahier DURAND de SAINT-FRONT.

Avant-dernière page du cahier DURAND de SAINT-FRONT.

On voit ainsi que, depuis une cinquantaine d'années qu'il est manipulé, désormais aux archives de l'Orne, l'original du XVIIIème siècle a beaucoup souffert ; en particulier, le haut de la page, tout racorni, a tendance à tomber en poussière.

Sur la seconde page de sa retranscription, Jean DURAND de SAINT-FRONT a écrit "Légende", d'une main que j'imagine rageuse, d'autant qu'il a souligné en rouge cette apostrophe. Nous voici donc bien au coeur du sujet. La question est en effet de savoir quel crédit accorder aux prétentions des LEDIN de faire état d'une prouesse de l'un des leurs vers 1381. Ou, si l'on préfère, quel crédit accorder à ceux qui, nombreux depuis le XIXème siècle au moins, se sont attachés à tenter de rabaisser les LEDIN.

On a déjà vu que, sur un document à en-tête du "Cabinet d'HOZIER", les prétentions des LEDIN apparaissaient explicitement sans susciter la moindre réaction, négative ou autre, du généalogiste du Roi, ni sur ce sujet, ni sur aucun autre. Ceci paraît un point important du raisonnement. Car il me semble que l'existence d'un tel document, timbré et non annoté, pourrait conduire à relativiser la portée des annotations attribuées à tort ou à raison, sur un autre document, à l'un ou l'autre membre de la famille d'HOZIER.

De même, on a commencé à s'interroger sur le caractère scientifique (ou, si l'on préfère, la neutralité) de CAILLEBOTTE et de ses "suiveurs". On a d'ailleurs remarqué, grâce à Marie-Françoise LAURENSOU, que CAILLEBOTTE lui-même, faisait état des événements de la fin du XIVème siècle sans remarque négative de sa part à ce sujet pour les LEDIN.

Donc la question est posée. Nous allons essayer, à défaut d'y répondre définitivement, de faire progresser la réflexion sur la base des documents encore consultables et dont je tâcherai, dans la mesure du possible, de mettre la photo en ligne.

Accessoirement, je reviens sur "Me Ch. du PLESSIS", celui qui nous a appris quand et comment CAILLEBOTTE s'était procuré tout ou partie du chartrier de la Chaslerie. Sur la dernière page du cahier de Jean DURAND de SAINT-FRONT est en effet collé le document original suivant, sur lequel je suis sûr de reconnaître l'écriture de ce "Me Ch. du PLESSIS" (voir les "P" et les "F") :

Dernière page du cahier DURAND de SAINT-FRONT.

Quand ce "Me Ch. du PLESSIS" a-t-il vécu, est-ce plutôt à l'époque de CAILLEBOTTE (comme sa graphie me le donnerait à penser) ou plutôt à celle de Jean DURAND de SAINT-FRONT ? Et pourquoi Jean DURAND de SAINT-FRONT a-t-il fait un sort particulier à l'original de ce dessin, en le collant dans son cahier, alors que toutes les autres pages y sont de sa propre main ? Ce "Me Ch. du PLESSIS" faisait-il donc autorité, en matière de généalogie ou d'héraldique, pour Jean DURAND de SAINT-FRONT ?

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