Message #17545

Jean-Pierre ARBON
rédigé le Lundi 15 Décembre 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
Ma place

Ayant évoqué dans un précédent article le monde de l'édition, en disant que je ne m'y étais jamais vraiment senti chez moi, je vais préciser un peu ma pensée.

J'ai connu plusieurs milieux dans ma vie : la pharmacie, l'édition, les nouvelles technologies, et aujourd'hui la chanson. Dans tous ces milieux, j'ai évolué avec une certaine aisance ; dans tous, j'ai trouvé ma place, mais dans aucun je ne me suis trouvé totalement à ma place. J'ai toujours eu l'impression d'être en marge, de passage.

Dans chaque cas, j'ai rencontré des personnes dont le métier se confondait avec la vie : passionnées par lui, absorbées par lui. Pour elles, rien n'était plus important que ce qu'elles s'employaient à accomplir. Elles étaient là où elles devaient être, elles ne se voyaient pas faire autre chose, leur travail irradiait quelque chose d'essentiel. En un mot, elles avaient la conviction qu'elles contribuaient à changer le monde. Et moi, au fond, je les enviais de le croire. J'ai toujours admiré cette ardeur, et respecté cette foi que je ne suis jamais parvenu à partager.

© Berth Bergman.

L'image qui me vient est celle d'avoir été convié, successivement, à de grandes fêtes. Elles se déroulent dans des châteaux, ou dans des parcs, la compagnie est belle, l'orchestre joue, le champagne coule à flots. J'arrive alors que la soirée bat son plein. Je bois un verre dans la pénombre, quelqu'un vient me chercher, j'entre dans la lumière, on me présente à la maitresse de maison, c'est une femme resplendissante, je danse un long moment avec elle, je fais la connaissance de ses amis, je parle abondamment avec eux, je danse à nouveau, la nuit avance, et vient le moment où je regagne la pénombre, et je m'éclipse, sans que la fête s'arrête et sans qu'on ait besoin de moi.

N.D.L.R. : Idem pour moi avec les maths, l'administraaaâââtion, la finance et les nouvelles technologies. Si ce n'est que je n'ai pas le souvenir d'avoir beaucoup dansé ni parlé avec grand monde et que je pense même avoir préféré rester le plus souvent seul dans mon coin ("Arissou arissat"...).

Commentaires

Véronique FRANCE
rédigé le Mardi 16 Décembre 2014
"Il n’est pas possible de vivre en étant trop conscient, trop pensant. D’ailleurs, observons la nature : tout ce qui vit vieux et heureux n’est pas très intelligent. [. .. ] Dans la nature, la conscience est l’exception, on peut même postuler qu’elle est un accident car elle ne garantit aucune supériorité, aucune longévité particulière. Dans le cadre de l’évolution des espèces, elle n’est pas le signe d’une meilleure adaptation. Ce sont les insectes qui, en âge, en nombre et en territoire occupé, sont les véritables maîtres de la planète. L’organisation sociale des fourmis, par exemple, est bien plus performante que ne le sera jamais la nôtre, et aucune fourmi n’a de chaire à la Sorbonne."
Martin Page - Comment je suis devenu stupide

Et vous, arrêtez de vous dévaloriser, regardez tout ce que vous avez fait, tout seul.

Opiniâtreté et humilité, pour faire renaître un manoir magnifique vs opiniâtreté et compromission pour faire carrière...

N.D.L.R. : Pas convaincu, mon humilité me semble très relative. A tout le moins...

Véronique FRANCE
rédigé le Mercredi 17 Décembre 2014
p.s. : manque une virgule après "compassion".

Humilité face à la pierre, compatible avec une légitime (auto)satisfaction.

N.D.L.R. : Si maintenant vous confondez compassion et compromission, je crois qu'il va falloir un second erratum...

Véronique FRANCE
rédigé le Jeudi 18 Décembre 2014
oui le voilà : oups ! lapsus pour fuir ce vilain mot et le remplacer ô combien avantageusement.