Message #1741

Inventaires révolutionnaires de la Chaslerie (1/2) :

En rangeant de vieux papiers, je retrouve des documents relatifs à la Chaslerie à l'époque de la Révolution.

Le premier indique les fermes de La Haute Chapelle qui étaient alors la propriété du dernier seigneur de la Chaslerie, Louis-Marie de VASSY, alors émigré :

Les terres à La Haute Chapelle du dernier seigneur de la Chaslerie avant la Révolution.

Le deuxième donne les noms, alors, des différentes pièces de terres dans les parages immédiats de la Chaslerie :

Les noms, juste avant la Révolution, des parcelles les plus proches de la Chaslerie.

C'est moi qui, aux archives départementales de l'Orne, ai recopié ces noms sur la copie dont je disposais du plan dit "cadastral napoléonien" (copie d'ailleurs inexacte comme je l'ai découvert le 25 novembre 2010, ainsi que relaté, sous cet onglet des "Sujets divers", dans un message du lendemain). Mon écriture est hélas peu lisible, même pour moi. Je déchiffre cependant, du Nord au Sud, les noms de parcelles suivants : le pré de l'herbage, le huteriau (lande), le huteriau (labour), le grand champ, le petit champ, la retenue, la pépinière, la saussaie (taillis), le ratouet, le jardin, le plant (pâture), la basse cour, le jardin du logis, la palissade, le canard (pré), la longe (pré), le champ de la pierre, le bout du pré (pâture), la barre (jardin), la barre (terre), le petit pré, le pré, la petite lande (lande), l'allée, le bois de la vallée (labour), le bois de la vallée (lande), la lande de l'allée (lande), le bignon (labour), la petite halousière (labour). Il faudrait cependant que je me renseigne sur le sens de certaines de ces appellations.

Les troisièmes sont les inventaires proprement dits des terres jouxtant le manoir, dressés en 1793 (les 26 et 28 prairial de l'an deuxième de la République Française). Ces documents ont été retranscrits, également aux archives départementales de l'Orne (où ils sont conservés sous la cote 1 Q 1020, liasse 42), en 1997 par Patrick DELAUNAY, alors président de l'"Association des amis du manoir de la Chaslerie". La "retenue de la Chaslerie" devait en effet être vendue comme bien national, et l'on dispose ainsi d'un recensement des principaux arbres de ces parcelles et des servitudes qui grevaient alors celles-ci :

L'inventaire révolutionnaire de la retenue de la Chaslerie en 1793.

L'inventaire révolutionnaire de la retenue de la Chaslerie en 1793.

L'inventaire révolutionnaire de la retenue de la Chaslerie en 1793.

Je relève là nombre d'informations dont plusieurs inédites :
- une description du logis ("Premièrement la maison manable") démontrant que le grand salon et la pièce au-dessus étaient chacun divisés en deux ;
- l'indication que le bâtiment Nord existait déjà (ce qui, soit dit en passant, semble contredire la copie par Nicolas GAUTIER du plan cadastral napoléonien, telle que mise en ligne, sous l'onglet "Journal du chantier" le 30 octobre dernier), avec des caves au rez-de-chaussée et des greniers au-dessus ;
- l'affirmation que le bassin monolithique au centre de la cour était alimenté en eau par des tuyaux le reliant à une source du Tertre Linot ;
- le fait que l'allée principale du manoir était qualifiée d'avenue et comportait "deux rangs d'arbre au couchant" sans que rien ne soit précisé pour le levant ;
- l'information que des bouleaux, des sapins et des sycomores étaient plantés à proximité du manoir ; que de nombreux arbres fruitiers avaient été plantés du côté de la ferme ainsi qu'à l'Est du manoir ; que de nombreux arbres adultes étaient présents aux alentours du manoir, 45 chênes, 6 hêtres et un orme ;
- la description de la ferme comportant la demeure du fermier, alors dénommé SELLIER, et, à son extrêmité (sans doute au Nord), une cave avec un "toît à porc et grenier dessus", ainsi que des trois dépendances de la ferme, à savoir deux granges (aujourd'hui disparues mais dont on conserve la photo, cf la "photothèque" du site) et le fournil dont les maçonneries ont été restaurées en 2010 ;
- la certitude qu'il y avait alors un ancien étang à l'Est du manoir, ce dont je me doutais en raison de la topographie et de la présence de nombreux ajoncs, sans en avoir encore trouvé la preuve.

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