1ère journée du voyage des V.M.F. de la Manche dans la Sarthe :
Nous avons commencé la journée par un déjeuner dans l'orangerie du château d'Eporcé à Quinte chez Monsieur et Madame Thierry de SCITIVAUX. Selon le document remis par Sinikka, le château d'Eporcé, "en plein bocage sarthois, à 15 km à l'Ouest du Mans, est une élégante demeure du dernier quart du XVIIè siècle situé au cœur d'un joli parc. Les façades, toitures, pièces principales du R-C avec leurs décors, la chapelle, la fuie et les douves sont inscrites à l'I.S.M.H.".
Les visites proprement dites ont débuté au château de la Renaudière à Neuvy-en-Champagne (I.S.M.H.) chez Pierre et Gertrude de MASCUREAU. Selon le même document, "En 1540, Louis d'Orvault et sa femme Jehanne de VILLEBRESME reconstruisirent le vieux manoir du XIVè, constitué d'un logis double de deux étages carrés sur une voûte, construit à flanc de coteaux, au-dessus du cours de la Gée. Un massif pavillon, en forme de donjon, est ajouté à l'est, la façade postérieure est flanquée d'une tour carrée abritant un escalier de pierre à noyau auquel on axccède par un couloir central distribuant symétriquement les salles. L'ensemble passe à la famille RIVAULT en 1699 ; c'est Yorick RIVAULT qui, de 1830 à 1842, confie à l'architecte Pierre Félix DELARUE une campagne de remaniements de style 'troubadour'".
Pierre de MASCUREAU est le délégué V.M.F. de la Sarthe. Avec une sympathique bonhommie, il nous a fait visiter les pièces, pleines de charme, du rez-de-chaussée de son château, dans lequel il a lui-même décoré les poutres et solives des plafonds et peint les murs de chaux de décors plaisants, dont les motifs et les couleurs témoignent d'un goût sûr. Il est clair qu'il doit faire très bon vivre, avec des hôtes aussi charmants, dans ces pièces à taille humaine et dont la vue extérieure porte sur un très beau paysage vallonné et bocager.Notre troisième étape était aux jardins du Mirail à Crannes-en-Champagne, chez Thibaut et Nathalie de REIMPRE."Le Mirail a été construit en 1520 par Catherine de COËMES, abbesse de l'abbaye St Julien-du-Pré, avec vraisemblablement, les premiers jardins dont il ne reste que quelques soubassements oubliés... En 1987, les REIMPRE, nouveaux propriétaires, décident de donner une vie nouvelle aux jardins qui aujourd'hui ont atteint toute leur plénitude. Accroché à flanc de coteau, le logis disposé en L, est recouvert d'amples toits en bâtière ; la distribution verticale est assurée par une tour d'escalier polygonale dressée dans l'angle. Une tourelle en encorbellement, s'appuie sur une trompe plate, elle aussi en encorbellement souligné par un simulacre de mâchicoulis. Si l'ensemble des ouvertures présente une modénature typique du XVIè, l'organisation du logis reste résolument médiévale."
Nous avons visité les jardins sous une pluie battante, mon demi-groupe étant emmené par Thibaut de REIMPRE qui nous a fait partager, outre son savoir sur les agrumes... ... les vivaces et autres plantes...... ses idées sur la façon de concevoir un tel jardin, d'un peu plus de 2 ha au sol et qu'il entretient avec la seule aide de son épouse, à un employé près mais à mi-temps. J'ai noté en particulier qu'il parcourt les lieux la nuit...... à l'heure où tous les détails sont abolis et où l'on ne distingue que les grandes structures du parc ; il réfléchit alors aux équilibres de l'ensemble. Deuxième idée que j'ai retenue, il dispose quelques antiquités de pierre, pas trop nombreuses, à des endroits bien choisis.Troisièmement, j'observe qu'à tout moment lors du parcours, il arrache une mauvaise herbe qui lui apparaît......alors qu'il conserve des souches d'arbres morts auxquelles il donne, par des grimpantes, rosiers ou glycines, une seconde vie en veillant toujours au graphisme des nouvelles branches. Enfin, il y a, de ci, de là, dans son jardin, quelques constructions aux proportions très judicieusement dosées.Dernière étape de la journée, le château de Villaines (monument historique classé) et ses jardins (Jardin remarquable) à Louplande, chez Marc et Marie-José FORISSIER.
"Sur le site d'une place forte fondée à la fin du XIIIè siècle, le château actuel a été édifié au cours de la première moitié du XVIIè. La famille GAIGNON, après six siècles, la céda aux marquis d'AUX. Depuis 1997, les actuels propriétaires se consacrent à la restauration des grands principes du classicisme et à restituer l'esprit français du verger et du potager. Ce dernier, organisé selon un axe nord-sud, en quatre parcelles symétriques bordées de buis et d'arbustes d'alignement accorde une place de choix aux plantations 'utiles' avec une exigence esthétique."Nous avons pu visiter l'ensemble des pièces du rez-de-chaussée du château, décoré de splendides boiseries et d'un superbe mobilier parmi lequel j'ai remarqué un portrait de MIRABEAU, parent de Marie-José FORISSIER.Pour donner une petite idée du faste de l'accueil que nous avons reçu, Marc FORISSIER nous a servi un excellent champagne rosé magnifiquement étiqueté "cuvée du château de Villaines", non sans nous expliquer que, malheureux de constater la hausse constante du coût de ce breuvage, il avait résolu le problème en achetant un hectare de vignes de manière à disposer, sans supplément de prix, des bouteilles utiles à sa consommation.
Nous avons parcouru rapidement les jardins sur la façade arrière...... mais nous sommes attardés dans le potager.Au terme de la journée, de retour à l'hôtel, nous avons dîné en échangeant nos impressions.
Je retiens pour ma part un sentiment de médiocrité relative de la Chaslerie par comparaison à tant d'histoire, de beauté des paysages, de goût dans les restaurations entreprises et de parfaite urbanité de l'accueil. Dans chacun de ces domaines, les V.M.F. ont assurément beaucoup à m'apprendre. Il faudrait que j'arrive à me sortir de mon chantier et de l'obnubilation excessive qu'il provoque chez moi, avec les effets regrettables qui peuvent en résulter pour des tiers qui n'en demandent pas tant (je laisse néanmoins mes messages en ligne, par souci de ne pas dénaturer, à toutes fins utiles s'il y en a, mon cheminement de pensée, parfois chaotique et même heurté). Je songe également aux difficultés de la transmission et cela me laisse rêveur, même si, dans ce domaine délicat, j'ai la chance d'éprouver parfois quelques débuts de satisfaction.
J'écris ceci vers 4 heures du matin, après un bref somme. On voudra bien me pardonner, je l'espère, les approximations de la partie de ce texte qui est de ma plume.
A suivre donc.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 21 Mai 2014
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rédigé le Mercredi 21 Mai 2014
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