Message #15700

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 14 Octobre 2013
Journal du chantier - Généalogie et sagas familiales - Fac - Désultoirement vôtre !
Guy HEDOUIN, rencontré hier, m'a dit regretter que je n'emploie pas tout mon temps à la restauration de la Chaslerie. De son côté, Carole me reproche de ne pas consacrer à ma famille assez de mes loisirs, qu'elle estime nombreux. Quant à ma mère, n'en parlons pas puisqu'elle se borne à attendre que je l'appelle pour prendre des nouvelles de ses derniers soucis de plomberie ou de sa petite mais si chère santé, l'un et l'autre sujets constituant l'alpha et l'oméga de son existence.

Ils ignorent ou feignent d'ignorer que la fac m'occupe beaucoup cette année.

Chaque semaine, j'ai 21 heures d'amphi (dont 8 le vendredi), qui nécessitent des relectures de mes notes manuscrites pour ne pas perdre pied, plus 8 heures de T.D. très chronophages (l'anglais mis à part). Rien que pour une séance de 2 h de T.D. de droit administraaaâââtif, l'enseignant estime en effet qu'il nous faut 10 à 15 heures de préparation. On se retrouverait donc vite avec des semaines de plus de 60 heures de travail. Si j'ajoute mes temps de transport (de l'ordre de 10 heures par semaine ; 4 à 6 fois 90 minutes de voiture entre mon studio de Caen et la Chaslerie, plus 15 minutes de marche chaque fois que je commute entre mon studio et la fac), plus les heures où je dois m'occuper de dossiers divers (réclamation et demande de délais de paiement au fisc, du simple fait de leur erreur manifeste qu'ils tardent à corriger - on se demande pourquoi -, plus mes dossiers avec la D.R.A.C., toujours complexes, plus l'organisation de la transmission du patrimoine à Mr T.) ou du chantier (après tout, qui coordonne, contrôle et paye Igor et Jonathan, sans compter les divers artisans qui se succèdent en permanence ?) ou de mes sites internet (y compris le temps consacré à me renseigner sur les dossiers éoliens du secteur), on peut se demander combien de temps il me reste pour buller.

Breaker boys, 1910. This is a photograph of breaker boys – whose job was to separate impurities from coal by hand in a coal breaker. This image helped lead the nation to outlaw child labor. The photo was taken by Lewis Hine who traveled the United States taking photographs of child laborers.

En vérité, la réponse est claire comme de l'eau de roche : rien du tout !

Heureusement, le chantier et la fac m'intéressent beaucoup, y compris le droit administraaaâââtif (on aura donc tout vu !), grâce à un très remarquable chargé de T.D.

Commentaires

Véronique FRANCE
rédigé le Lundi 14 Octobre 2013
Le loisir est l'activité que l'on effectue durant le temps libre dont on peut disposer. Ce temps libre s'oppose au temps prescrit, c'est-à-dire contraint par les occupations habituelles (emploi, activités domestiques, éducation des enfants...) ou les servitudes qu’elles imposent (transports, par exemple).

N.D.L.R. : Baratin.

Véronique FRANCE
rédigé le Lundi 14 Octobre 2013
mais baratin Wikipédia !

N.D.L.R. : Bon, c'est pas ça qui me remontera le moral...

Guy HEDOUIN
rédigé le Lundi 14 Octobre 2013
Bonjour,

S'il vous reste un peu de temps, regardez ceci, de jolies fleurettes sur une grille.

Du nouveau sur le site des châssis de fenêtres. Encore une fois Arnaud Tiercelin nous fait partager sa passion et on le remercie de bien vouloir nous en faire profiter.

N.D.L.R. : Tout cela est en effet magnifique. Merci à vous de nous tenir informés.

Il est 20 h 30, je rentre à peine de T.D. de droit civil. Je ne sais pas comment je vais pouvoir étaler d'ici Noël, j'en bave vraiment beaucoup et en suis le premier étonné.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 15 Octobre 2013
Voici un exemple de ce à quoi je passe mon temps. Il s'agit d'un arrêt de la chambre criminelle de la Cour de Cassation que je dois commenter, avec un "plan en 2 parties - 4 sous-parties", pour lundi prochain :

J'avoue que j'ai du mal à comprendre de quoi il s'agit, on dirait une sorte de combat de fatous dans un tunnel.

La prénommée Mimi télé (ça ne s'invente pas) a commis en 1990 quelques indélicatesses sur une digne demoiselle, Melle Aftwavi Z... Tout cela est bien innocent. Mais voilà, d'après ce que je crois percevoir dans ce sabir, la justice française qualifie ces gamineries de "tortures et actes de barbarie aggravés par la commission concomitante du délit d'agression sexuelle", actuellement passibles de 20 ans de réclusion criminelle, alors que la douce enfant voudrait carrément se voir blanchie, si l'on peut dire, de toute accusation.

Mises à part les peines encourues, et l'on voit que ce n'est pas rien, pourquoi ce pinaillage digne d'un marchand de tapis et 15 ans après les faits, me demanderez-vous ? Après tout, torture avec agression sexuelle ou bien agression sexuelle avec torture, cela rappelle l'histoire du "bonnet blanc et blanc bonnet" de ma jeunesse, il me semble.

D'après ce que je crois comprendre, parce que Mimi télé voudrait qu'on admette que l'incrimination initiale a disparu avec l'entrée en vigueur du nouveau Code Pénal en 1994. Pourtant, elle sait que, loin de mollir, le législateur a durci son texte entre la date des gamineries en question et la date du procès, ceci par souci de monter en épingle les tortures (quelle drôle d'idée). Donc la douce enfant cherche à démontrer que le changement de rédaction de l'incrimination se traduit, ni plus, ni moins, par la disparition pure et simple de l'incrimination ancienne. Ca eut payé !

Donc il faut voir pourquoi, dans le cas d'espèce, la Cour de Cass retient, pour des faits anciens, la rédaction nouvelle de l'incrimination (plus précisément, estime qu'il y a continuité entre les rédactions successives de l'incrimination) et la rédaction ancienne de la peine. Le principe de légalité est en jeu, rien de moins. C'est dire que la douce et charmante Mimi télé attaque désormais le temple de la loi sur ses bases-mêmes.

Voici où j'en suis dans le tunnel. Je ne suis pas sûr de ne pas avoir tapé à côté de la plaque. Faut que je resserre les boulons. Donc, soyez gentils, souhaitez-moi bien du plaisir car mes prochaines nuits seront longues.

Sacrée Mimi télé, elle nous en fera voir de toutes les couleurs !