Menuiserie

Mon aîné m'a fait passer cette nuit la consultation qu'il a souhaité obtenir de la "Demeure Historique" pour se convaincre que le fait de me rendre ses parts de S.C.I. n'aurait pas d'inconvénient fiscal pour lui.

Je suis navré qu'on soit amenés à en passer par cette restitution de parts mais je me dis que, si ça marche dans un sens, ça pourrait toujours fonctionner dans l'autre.

Autrement dit, je n'exclus pas, de mon côté, que, les tensions des derniers mois, quelque vives qu'elles aient pu être, finissant par retomber, nous tentions une nouvelle (une ultime ?) fois de nous mettre d'accord sur le programme de travaux.

En attendant, je me mets en position de faire face seul, autant que possible à mon âge et avec mes moyens, au programme de restauration à venir.

On a pu noter que je n'ai pas chômé depuis quelques mois et que j'arrive, semble-t-il, à surmonter tous les obstacles que j'ai rencontrés, tant pour obtenir la mise en place d'une ligne de crédit que pour préciser le programme de travaux.

En particulier, j'ai toujours veillé à garder en tête les deux questions de fond qui avaient suffi à faire capoter la tentative précédente, à savoir :
- la place relative de la cuisine familiale et de mon bureau-bibliothèque
- et l'amélioration de l'isolation thermique des bâtiments.

J'ai pu décanter le dossier dans ses volets prioritaires :
- le recrutement d'un nouvel architecte du patrimoine,
- la définition d'un mode de chauffage adéquat.

Enfin, j'ai pris sur moi de lancer tous les travaux en rendant irréversible le mouvement :
- dans le logis
- et dans l'"aile de la belle-mère".

Dernièrement, j'ai défini la priorité de la restauration du plafond des écuries afin de pouvoir regrouper dans un garde-meubles approprié tout le binz accumulé ici ou ailleurs depuis 27 ans. La piste sera ainsi entièrement dégagée pour l'évolution des artisans.

Tout cela a été mené d'une main vigoureuse mais je crois qu'à aucun moment l'intérêt du monument n'a été perdu de vue par quiconque. Je me suis parfois exprimé avec véhémence mais je considère que c'était nécessaire compte tenu de la psychologie des uns et des autres.

La suite nous dira si l'on peut de nouveau envisager les voies d'une action de concert dans le cadre familial. Vue de ma fenêtre, la transmission d'un tel patrimoine est un combat mais, comme j'ai eu à le commenter lorsque j'étais lycéen, "ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent" (Victor HUGO) :

"Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l'âme et le front.
Ceux qui d'un haut destin gravissent l'âpre cime.
Ceux qui marchent pensifs, épris d'un but sublime.
Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,
Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour."
Je recherchais un architecte du patrimoine qui accepte de prendre, en cours de route, le relais de Benoît MAFFRE. D'importantes parties de la Chaslerie étant classées parmi les monuments historiques, le code du patrimoine oblige en effet que la restauration en soit suivie par des architectes habilités.

Il est possible que deux architectes du patrimoine distincts fassent équipe. Nous avons pris rendez-vous sur place le 24 avril prochain.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 29 Mars 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Menuiserie - Aile "de la belle-mère" - Charretterie
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Tôt ce matin, Sébastien LEBOISNE a pris les mesures des écuries et de l'ancienne étable sous la charretterie :

29 mars 2018.

En fait, on va, dans un premier temps, se contenter d'un dallage de bois aggloméré au 1er étage des écuries. J'ai signalé l'urgence de ce travail.

Dans la charretterie, on va sans doute conserver les solives mais remplacer le parquet pourri actuel par un lattage de chêne ou de châtaignier.
On sait que, depuis 27 ans que je suis en travaux ici, j'ai eu le plus grand mal à trouver dans le secteur un plombier de qualité.

Or, depuis que je me suis mis en tête d'étudier à fond le dossier de la géothermie profonde en faisant venir à moi les plombiers qui avaient réussi leur travail chez des amis (Gontran ACHARD de la VENTE, Sabine PIGALLE et Marc CHALUFOUR), j'en ai trouvé trois !

Celui passé ce matin (accompagné du même fabriquant de chaudières de géothermie que les deux autres, ce qui tend à prouver que l'entreprise LEMASSON, qui me fait d'ailleurs excellente impression, jouit d'une sorte de monopole dans le secteur) m'a affirmé qu'il serait possible de baser la chaufferie centrale au rez-de-chaussée du colombier.

J'avoue que c'est la solution qui aurait ma préférence, ne serait-ce que parce que le relèvement du sol du rez-de-chaussée que je projette dans l'"aile de la belle-mère" réduira la hauteur sous plafond à cet endroit, donc obligera à consacrer le volume de l'actuelle "cuisine-provisoire-qui-dure" à des emplois relativement subalternes (débotté, w.-c., salle de bains, coin cuisine, etc).

Cela implique en particulier que je conserverais pour un meilleur usage la pièce du rez-de-chaussée de la tour Sud-Ouest dont j'aime la hauteur sous plafond et les quatre meurtrières pittoresques.

Et pourquoi pas pour y installer mon bureau-bibliothèque (sur les plans de Pascal BRESSON), si l'on arrive à chauffer convenablement ce volume ?

Cela signifierait qu'on pourrait alors envisager sereinement l'idée, de prime abord saugrenue, du moins à mes yeux, de disposer d'une cuisine de 9,60 mètres de long dans le bâtiment Nord...

Etonnant, non ?

Toutefois, ne nous emballons pas. Il faut encore que les forages confirment que la géothermie profonde fonctionnerait ici.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 30 Mars 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Menuiserie - Aile "de la belle-mère"
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En vue de disposer d'un espace approprié pour regrouper mon garde-meubles, j'ai accepté cette après-midi le devis de Sébastien LEBOISNE. Il installera, d'ici deux semaines, au 1er étage des écuries et sur 84 m2, des dalles en aggloméré rainuré de 22 mm d'épaisseur et de format 206 x 92. Ces dalles seront fixées sur l'ancien plancher par quelques vis afin d'être démontables facilement (elles pourront ainsi être réutilisées dans les combles du logis le moment venu).
Il est tombé des cordes en fin de journée sur notre manoir favori.

Par voie de conséquence, il y a eu de nouveaux dégâts des eaux dans l'aile de la belle-mère.

J'ai signalé à l'expert d'assurances qu'il y avait lieu d'en démonter la cheminée d'urgence car elle s'abîme à être trempée de la sorte et aussi souvent (je prendrai des photos demain).
J'ai assisté hier, à Paris, à une très remarquable réunion de "formation" organisée par la "Demeure Historique" sur le thème "Monument historique et impôt sur le revenu". Cela a duré de 9 heures du matin à 17 heures et la conférencière nous a présenté de façon très claire et très complète les particularités de ce régime fiscal, avec des indications totalement inédites pour moi et à jour sur l'incidence de la mise en place du prélèvement à la source. Il nous a été remis un "Guide fiscal 2018" de 111 pages d'une très grande qualité.

Je vais à l'essentiel :
- je n'avais rien compris jusque là et avais tiré des conséquences totalement erronées des bribes d'informations que j'avais pu recueillir ;
- en réalité et pour les gens comme moi (c'est-à-dire ceux qui n'attendent aucun "revenu exceptionnel" en 2018 et qui n'encaissent guère de dividendes), le système est tellement blindé que la recherche de failles dont on pourrait tirer profit paraît vouée à l'échec.

Donc j'ai eu tout faux.

Si l'on entre dans les détails, je dois reconnaître que le système qui a été imaginé pour la période de transition (les années 2018 et 2019) est remarquablement astucieux, même s'il est, de prime abord, particulièrement complexe et d'apparence imbitable avec l'intervention dans les calculs d'un "crédit d'impôt modernisation recouvrement" (CIMR) que je trouve tout à fait brillant. Je pense que je n'aurais pu imaginer un tel facteur de correction tout seul - c'est dire ! -, donc j'admire la fertilité de l'imagination de mes jeunes collègues de Bercy.

Dans les faits, tout ceci aura une conséquence immédiate pour moi. Je comprends en effet qu'il n'y a pas lieu que je freine la réalisation de mon programme de travaux en 2018. En particulier, il n'y a pas lieu que je reporte à 2019 l'installation de la nouvelle chaufferie. (De même, il n'y avait pas lieu que je fasse le zouave fin 2017 avec mon système d'acomptes et d'emprunt.)

Nous sommes début avril, trois mois de 2018 sont déjà "perdus" et il n'est que temps que j'incorpore dans mes réflexions ma nouvelle compréhension du volet fiscal de mes travaux.

Aux yeux des tiers, que tout ceci montre à quel point il est difficile de planifier un programme de travaux quand l'environnement fiscal fluctue sur des points aussi importants que cette instauration du prélèvement à la source.

P.S. (du 8 avril 2018) : Mon expert fiscal favori ne partage pas mon optimisme qu'il doit trouver béat. Voici en effet ce qu'il m'écrit :

(Début de citation)

Cher Pierre-Paul,

Dis-toi bien que le crédit d'impôt effaçant les revenus de 2018 n'est pas un cadeau, mais une compensation du fait que l'impôt sur les revenus de 2019 devra être acquitté un an plus tôt.

Cette compensation ne jouera pas pour ceux qui perçoivent des revenus de capitaux mobiliers. Ils seront effectivement imposés successivement sur ceux de 2018 et de 2019. Idem pour les subventions.

Les travaux de 2018 seront déduits dans le vide (le revenu de 2018 étant effacé de toute façon, sauf les exceptions que je viens d'indiquer). L'année suivante, les travaux déductibles ne seront pas ceux de 2019, mais la moyenne de ceux de 2018 et 2019, ce qui revient à ne retenir tous ces travaux que pour moitié.

A compter du 1er janvier prochain, les employeurs, dont tu es peut-être, devront effectuer le prélèvement à la source sur les salaires qu'ils versent.

(Fin de citation)
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 12 Avril 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Menuiserie - Aile "de la belle-mère"
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Aidé de Benjamin pour décharger son matériel, Sébastien LEBOISNE est venu installer le dallage provisoire de panneaux de bois aggloméré au 1er étage des écuries :

12 avril 2018.

Voici les dernières photos avant cette intervention destinée à permettre le regroupement des meubles à cet endroit, tant que dureront les travaux du logis et du colombier :

12 avril 2018.

12 avril 2018.

Sur le sol, les pots de plastique noir indiquent l'emplacement des cloisons prévues sur le projet de M. MAFFRE, celui qui plaçait au milieu des écuries l'escalier principal de l'"aile de la belle-mère", une idée sous-optimale selon moi qui envisagerais plutôt de consacrer cet espace du 1er étage à une salle de réunion, de spectacle, etc.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 12 Avril 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Menuiserie - Aile "de la belle-mère"
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Le plancher de sapin du 1er étage des écuries était pourri à maints endroits, du fait d'anciens dégâts des eaux datant de mes prédécesseurs. Il y avait aussi de petites trappes dont l'utilité demeurera mystérieuse pour moi (faire descendre le foin de la nourriture des animaux ?) :

12 avril 2018.

12 avril 2018.

Les premières dalles posées par Sébastien donnent à ce comble une allure de salle de bal, don't you agree ?

12 avril 2018.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 12 Avril 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Menuiserie - Aile "de la belle-mère"
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Oui, il n'y a pas de doute, ce plancher de sapin était largement pourri et je me rappelle même qu'il y a longtemps déjà, une visiteuse que sa curiosité et son goût des vieilles pierres avaient poussée à s'aventurer à cet endroit avait senti ce plancher céder sous son poids ; heureusement, une poutre avait empêché sa chute mais cette personne s'était bien éraflé une cuisse, de mémoire (ce qui, au demeurant, m'avait valu une vue charmante) :

12 avril 2018.

12 avril 2018.

Mon aîné a été en contact avec la D.R.A.C. aujourd'hui afin d'essayer de débloquer le paiement d'une partie d'une subvention que j'avais réclamé il y a près de trois mois déjà.

J'avoue que toutes ces paperassades ne sont pas le moyen le plus passionnant que j'aie trouvé pour occuper mes journées.

J'ai toutefois mis mon grain de sel dans le débat en signalant que je souhaiterais que la tranche n°2 de restauration des menuiseries extérieures du logis soit programmée en 2019 pour un montant de 75 000 € T.T.C.
Il est certain qu'un architecte du patrimoine serait mieux à même que moi de faire prospérer un tel dossier. Je m'emploie à en recruter un qui puisse se montrer diligent et efficace, y compris pour mener rondement la réalisation, enfin, de la tranche n°1.
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : mercredi 25 avril 2018 07:57
À : Arnaud PAQUIN, architecte du patrimoine
Cc : (...)@culture.gouv.fr; thibaud.fourcade@(...); carolefourcade(...)
Objet : Chaslerie

Cher Monsieur,

J'ai rencontré hier M. (...) qui, comme vous me l'aviez laissé entendre, m'a rendu le dossier que je lui avais communiqué il y a six semaines.

En l'état de mes réflexions, je souhaite donc, si vous le voulez bien, vous charger de la maîtrise d’œuvre des travaux suivants, dont je vous précise au cas par cas le degré d'urgence à mes yeux :
- 1ère tranche des menuiseries extérieures du logis : rien ne s'oppose, de mon côté, à un lancement imminent des travaux que je souhaiterais voir achever avant le 30 septembre prochain ; j'ai dû, suite à son retrait, me substituer à mon aîné pour assurer la maîtrise d'ouvrage de ces travaux ; tout est clair administrativement ; l'essentiel a déjà été réglé en acomptes aux artisans qui attendaient une réaction de M. MAFFRE depuis novembre dernier ;
- 2ème tranche des menuiseries extérieures du logis : il faudrait prendre rang auprès de la DRAC pour faire subventionner 75 k€ de travaux qui seraient réalisés dès le début de 2019 et préparer le dossier de demande de subvention ; je serai le maître d'ouvrage de ces travaux ; (N.B. : il est probable qu'une 3ème petite tranche sera à prévoir dans la foulée) ;
- menuiseries extérieures des lucarnes du colombier : il reste un reliquat de subvention à consommer avant le début de 2019, permettant de réaliser ces menuiseries extérieures classées M.H. Normalement, le maître d'ouvrage est mon aîné mais, s'il devait renoncer là aussi, je le remplacerais. Il vous appartiendrait, dans le prolongement de l'étude préalable de M. MAFFRE, de dessiner ces menuiseries (ce dont ce dernier s'était bizarrement abstenu) ;
- dégâts des eaux au rez-de-chaussée de l'"aile de la belle-mère" : il faut préparer dans les meilleurs délais une estimation du coût des travaux (maçonnerie, menuiserie) que je pourrais transmettre à l'assureur pour indemnisation. Normalement, mon aîné, nu-propriétaire, est tenu de réaliser ces travaux urgents, sa carence étant susceptible de mettre le bâtiment en péril. Il est néanmoins probable qu'une fois de plus, je doive me substituer à lui. Il conviendrait de solliciter des subventions, sachant que le mur en cause est classé MH ;
- moitié Nord du logis : comme je vous l'ai montré lors de votre visite du 10 avril dernier, une poutre de la charpente (classée MH) est pourrie et il reste une fuite d'eau en couverture qui a commencé à pourrir une autre poutre (également classée MH) ; il faudrait prendre rang dans le programme de subventions de la DRAC pour faire réaliser ces travaux dès que possible car ils conditionnent la suite de la restauration de l'intérieur du logis.

Vous voudrez bien me transmettre vos projets de contrats correspondant à ces premières demandes.

Au-delà de celles-ci, j'envisagerais de vous confier d'autres travaux, ceux-ci vraisemblablement non subventionnés, comme, par exemple :
- la restauration des boiseries du salon du logis, en prenant pour point de départ la remise en place de la cheminée qui se trouve actuellement au rez-de-chaussée de l'"aile de la belle-mère" (celle atteinte par les récents dégâts des eaux) ;
- la conception et la réalisation d'un escalier desservant à la fois le colombier et les écuries de l'"aile de la belle-mère". A cet égard, je considère le projet de M. MAFFRE (dont il conviendrait que celui-ci ne bloque pas plus longtemps la transmission des plans, notamment en ce qu'ils concernent les maçonneries et la charpente) comme raté et inadéquat et ceux, antérieurs et perfectibles, de Lucyna GAUTIER, comme susceptibles d'apporter des idées (M. MAFFRE avait demandé et obtenu sans difficulté de Mme GAUTIER la transmission des plans de cette dernière, plans dont il critiquait la justesse ; il n'y a aucune raison valable pour qu'il ne vous les transmette pas). Cette mission pourrait être poussée jusqu'à la maîtrise d’œuvre de l'aménagement intérieur de cette aile.

Bien cordialement,

PPF

(Fin de citation)
On peut voir cette fenêtre sur la place de la Bastide d EYMET (Dordogne) ; elle sert maintenant aux pigeons :

N.D.L.R. : C'est justement à quoi je pense pour les lucarnes du colombier...
J'ai reçu cette après-midi la visite des mes amis Dominique et Maryvonne LEMAIRE, en transit entre la Bretagne et Paris.

3 mai 2018, la photo est ratée car il s'y est ajouté un effet, dit artistique, indésiré.

Je leur ai bien sûr montré l'état du chantier et Maryvonne, bien que membre du fan-club donc censée me lire, s'est étonnée que je ne me dépêche pas pour mettre à la disposition de mes petits-enfants des pièces propres à les héberger.

J'ai rappelé mes principales contraintes :
- la financière, désormais aiguë pour moi, d'autant que les toubibs, toujours prompts à ouvrir le parapluie et à faire tourner le compteur, me font passer toute une cascade d'examens plus perfectionnés les uns que les autres avant qu'une compagnie d'assurance-vie ne condescende à s'engager face à moi, préalable à l'octroi du crédit bancaire par ailleurs bouclé dans son principe,
- l'administrative dans la mesure où, pour la bonne règle, tous les travaux que j'entreprends devraient faire l'objet d'autorisations dont les demandes sont toujours très longues et complexes à préparer et dont l'instruction se trouve d'autant plus longue et complexe également que je prétende y greffer des demandes de subventions,
- la fiscale, qui m'oblige à maintenir vaille que vaille un certain rythme de travaux,
- la difficulté d'organiser un chantier qui fait intervenir tant de corps de métier, notamment pour les salles d'eaux, alors que la disponibilité des bons artisans pose souvent problème dans le secteur,
- la grande difficulté du choix d'options de base, comme le mode de chauffage et l'emplacement de la chaufferie, alors que je dois me débrouiller, face à des plombiers prescripteurs, pour m'entourer de conseils de personnes à la fois compétentes et neutres.

Maryvonne m'a alors déclaré que je devrais néanmoins faire le maximum pour pouvoir bien accueillir mes petits-enfants.

J'ai confirmé que je ne pouvais aller plus vite mais que, si mes fils voulaient que j'accélère, il leur était toujours loisible, surtout l'aîné, de mettre la main au porte-monnaie sans conditionner ce geste par des exigences farfelues.

Maryvonne en a conclu que, dans ces conditions, mes descendants ne viendraient sans doute pas souvent à la Chaslerie de mon vivant.

J'ai répliqué qu'ils se leurreraient si, dans ces mêmes conditions, ils imaginaient pouvoir se rattraper ensuite.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 4 Mai 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Menuiserie - Aile "de la belle-mère" - Charretterie
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En l'état du chantier, le 1er étage de la charretterie est dangereux car son plancher de pin est vermoulu (il fut longtemps exposé aux intempéries avant la restauration de la charpente et de la couverture de cette dépendance).

3 mai 2018.

J'ai chargé Christian d'y remédier. Il a commencé par enlever le plancher pourri :

3 mai 2018.

Il faudra qu'il nettoye les solives du vert de la mousse qui les colonise :

3 mai 2018.

Mon idée est d'utiliser les planches de chêne du plafond de la cuisine-provisoire-qui-dure (actuel plancher de la chambre du 1er étage du colombier) pour remplacer ce plancher de pin :

3 mai 2018.

Le problème est que je n'ai pas encore statué sur le sort de la cheminée du 1er étage du colombier :

3 mai 2018.

Ferai-je disparaître cette cheminée ou utiliserai-je à cet endroit la cheminée Louis XIV achetée à mon beau-frère dans le Beaujolais (auquel cas il faudrait peut-être que je pense à l'épaisseur d'une éventuelle isolation thermique du mur attenant) ?

3 mai 2018.

A ce sujet, j'hésite encore.
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Arnaud PAQUIN m'a téléphoné ce matin et nous avons parlé assez longuement des grandes lignes des conditions de son intervention ; il est prévu une rencontre à son cabinet, à Avranches, le 16 mai prochain, pour fixer notre accord.

J'ai profité de cet échange pour rappeler à cet architecte du patrimoine mes vues sur l'aménagement du colombier, notamment mon souhait de continuer, dans les étages, à virer le cloisonnement débile des années 1950. J'avais déjà exposé ces vœux lors de notre rencontre ici le 10 avril dernier mais je ne me rappelais plus la réponse à mon idée de virer également le plafond de la chambre du 2ème étage (celle aux murs de laquelle se trouvent les trous de colombes) et le plancher des combles, de manière à ce que cette chambre ait une vue directe sur la très belle charpente de ladite tour. Arnaud PAQUIN, après s'être assuré que je ne toucherais pas à la poutraison ancienne du plafond actuel du 2ème étage, m'a donné son accord. Je lui alors parlé de mon idée d'occulter les lucarnes du colombier en substituant aux fenêtres vitrées du type des années 1950, des volets de bois percés de trous pour les colombes. Cet architecte a tout de suite accepté cette suggestion pour les trois lucarnes en question et je lui en suis très reconnaissant car son attitude me donne une grande confiance dans nos chances de développer une relation de travail de qualité. Il est clair en effet qu'il serait stupide que la chambre du 2ème étage du colombier, supposée débarrassée de son plafond moche en frisette de sapin et dotée d'une vue directe sur la charpente, soit éclairée, en plus des 4 fenêtres actuelles, moches extérieurement mais bien pratiques intérieurement, par 3 lucarnes vitrées.

Sur la base de cette conversation, j'ai fait le nécessaire pour rendre les travaux correspondants difficilement réversibles. Car à l'âge de 66 ans et dans les circonstances de l'espèce, je n'ai plus la moindre tolérance pour certaines attitudes qui s'apparentent à des tics. J'ai en effet toutes raisons de me méfier des réactions de proches, toujours prompts à récriminer quand je les informe de mes projets de travaux - à récriminer et à prétendre s'y opposer, alors même que c'est moi qui paie tout - mais qui, une fois mes "forfaits" accomplis, sont toujours parmi les tout premiers à trouver que j'avais eu raison (ce qui peut être interprété, au moins par un optimiste, comme la preuve d'une intelligence et d'une bonne foi rassurantes). Or, nous sommes en pleine période des ponts de mai et je ne serais pas étonné que, telles des hirondelles, certains visiteurs émigrés loin de nos pluies à la saison froide ne finissent par repasser une tête dans le secteur, après plusieurs mois de silence radio supposés, j'imagine, favoriser ma convergence avec leurs derniers caprices.

J'entends qu'ils ne soient pas déçus du voyage.

Donc, pour le 2ème étage du colombier (comme pour le 1er il y a quelques semaines), il n'y aura pas matière à débat, c'est-à-dire à interminables retards du chantier : Christian, assisté par Igor, a, dès cette après-midi, commencé à dégager toutes les (...) des prédécesseurs des années 1950. Voici ce que cela donne :

- le cabinet de toilettes riquiqui du 2ème étage a giclé, de même que le couloir mesquin vers les combles (j'ai donné à Christian l'escalier qui, tel qu'il avait été placé ici, condamnait à se raboter le cuir chevelu contre un arêtier quiconque n'avait pas été dissuadé de l'escalade finale par la ribambelle d'escaliers crétins précédents) :

5 mai 2018.

- la si élégante et bienvenue frisette du plafond...

5 mai 2018.

5 mai 2018.

5 mai 2018.

5 mai 2018.

... a commencé à prendre la direction qu'elle mérite : au feu !
- le plancher d'étroites lattes de chêne des combles...

5 mai 2018.

... a commencé à être démonté en vue d'un réemploi éventuel :

5 mai 2018.

5 mai 2018.

5 mai 2018.

5 mai 2018.

- enfin, on ne ressent plus cette impression d'étouffement qui m'oppressait sous cette frisette (...) et on commence à apercevoir enfin la charpente de là où il faut :

5 mai 2018.

5 mai 2018.

5 mai 2018.

Quelques remarques complémentaires :
- les solives sont en chêne récent (travaux des années 1950) mais réutilisables ; elles seront donc stockées au 1er étage de la charretterie dès que le plancher de ce comble aura été restauré (travaux en cours par Christian) ;
- Christian est d'avis que le "Skytech" métallisé et ouaté tel qu'on l'aperçoit entre les chevrons est un bon isolant thermique ; ceci me rassure alors que je conservais des doutes ;
- les lattes du plancher des combles actuels du colombier pourraient, d'après Christian, être réutilisées de manière à renforcer l'isolation thermique en question et à dissimuler ce revêtement brillant tout en n'occultant pas la vue sur les chevrons. Je lui ai demandé de préparer un échantillon de sa proposition, de manière à permettre à Arnaud PAQUIN, lors de sa prochaine première visite de chantier, de se prononcer sur sa pertinence. Je pense que cette suggestion pourrait lui plaire ; elle aurait en outre l'avantage de permettre à Christian de travailler à l'abri les jours de mauvais temps, ce qui serait appréciable pour tout le monde ;
- j'imagine sans peine que l'électricien ROBVEILLE saurait éclairer cette charpente avec art, de manière à en faire rayonner la manorialitude évidente ; je lui en parlerai dès notre prochain contact.

Avec sa double hauteur de plafond, son surplomb par une magnifique charpente bien éclairée, ses trous de colombes sur les murs à pierres apparentes, ses 4 fenêtres aux 4 azimuts ou presque avec, chaque fois, de superbes vues aux alentours, ses lucarnes évocatrices d'un passé colombophile et seigneurial, un lit à baldaquin ou se calfeutrer si l'on est frileux, cette chambre du 2ème étage du colombier devrait avoir un look d'enfer.

Je suis sûr que tout le monde, grands et petits, voudra s'y établir. Il restera juste à régler la question de la salle-de-bains et des w.-c. ; pour cela, je pense faire quelque chose sous le comble des écuries, à une altitude à déterminer selon ce qui sera décidé pour l'escalier "mis en facteur commun". En attendant, des w.-c. et une baignoire dans l'actuelle cuisine-provisoire-qui-dure feraient, à mon avis, fort bien l'affaire.