Il a beaucoup plu les derniers jours et je m'aperçois que le torchis exposé à l'Ouest est très humide sur l'appentis de la cave et la "maison de Toutou". S'il devait geler là-dessus, il y aurait sans doute de gros dégâts :

A dire vrai, le torchis du pignon Sud de la "maison de Toutou" n'est guère plus flambard :

Il faudra peut-être un jour faire poser du bardage sur ces pans exposés.

J'ai repris contact avec la "miroiterie flérienne" afin qu'ils viennent prendre les mesures des miroirs que je compte leur commander pour le fournil de la ferme. Il va falloir que je trouve, avant qu'ils ne percent leur trou, un système d'éclairage approprié. Après une navigation rapide sur la toile, je pense à une applique montée sur un bras articulé :

Mais il va me falloir aller auparavant la chercher en région parisienne. Renseignement pris, ils l'ont en stock à Coignères.

Je viens de recevoir le courriel suivant des "Maisons paysannes de France", association dont je suis membre,...

... auquel était joint le règlement suivant :

J'ai très envie de me porter candidat au titre de la restauration du fournil de la ferme. Cette fois-ci, je vais tâcher de ne pas attendre le dernier moment pour préparer le dossier.

Déjà une première difficulté : il n'y a jamais eu aucun plan, j'ai dirigé le chantier au seul "feeling" et en me donnant le temps de réfléchir à mon rythme à chaque étape à propos de la suite des opérations. Le chantier a en outre eu un rôle expérimental pour moi et d'apprentissage pour Igor : souvent, nous découvrions là des techniques de restauration que nous dupliquions ailleurs, dans d'autres bâtiments.

Une deuxième difficulté tient au fait que le chantier n'est pas encore terminé. Cela décante petit à petit et on y verra plus clair quand Sébastien LEBOISNE aura livré mes dernières commandes de menuiserie. Mais, après tout, cet aspect de "work in progress" peut donner du piquant au dossier demandé.

Lorsque je regarde les réalisations des derniers lauréats, il me semble quand même que je tiens là un bon sujet.

P.S. : "Second thought", je me dis que ce pourrait être malin d'élargir mon dossier à la restauration DES fournilS de la Chaslerie. Pour le fournil du manoir, je dispose en effet d'excellents plans de Nicolas GAUTIER et il me semble qu'ainsi complétée, l'histoire est encore plus belle à raconter, "it makes sense !"

Sans surprise pour moi, mon aîné m'a confirmé ce week-end qu'il ne mettrait pas un kopeck dans la restauration de la cave puisque je l'empêche d'en modifier les ouvertures, c'est-à-dire d'en créer de nouvelles et d'en élargir d'autres. J'avais pourtant dû, si ma mémoire est bonne, lui faire cadeau des parts de la S.C.I. propriétaire (ou nu-propriétaire, je ne m'en souviens plus) de ce bâtiment, à charge pour lui d'en poursuivre la restauration sur la base des plans de Nicolas GAUTIER, A.B.F., qui me semblaient très bons.

Mon aîné persiste à trouver que l'habitabilité de ce bâtiment est impossible dès lors que je me cramponne à ces plans, mais il ne se prive cependant pas de me reprocher d'avoir enduit intérieurement de simple chaux les murs extérieurs du rez-de-chaussée. Il aurait été indispensable, selon lui, que je prévoie un mélange de chaux et de chanvre afin d'améliorer l'isolation thermique des murs.

Je suis beaucoup moins calé que lui. J'ai néanmoins demandé à Igor de suspendre la fin de ses travaux d'enduits intérieurs afin que nous nous renseignions.

Peut-être auprès de M. PICAULT. Si toutefois ce dernier réapparaît sur le chantier, ce qu'il tarde à faire. Aux dernières nouvelles, son fournisseur n'avait pas assez de laine de verre en stock.

Mon aîné trouve que j'exagère en rapportant à ma façon ses faits et gestes sur notre site favori. Ceci me confirme en tout cas qu'il suit le dossier avec attention. Il rappelle que, s'il n'a pas donné suite au projet de restauration de la cave, c'est uniquement parce que j'ai changé de pied, après avoir accepté, à moment donné, que de nouvelles ouvertures soient percées dans la façade Sud de ce bâtiment.

J'ai en effet le vague souvenir que ma mémoire des autorisations obtenues a faseillé un moment. Le fait est que, avec tant de travaux à gérer malgré tant de contraintes de toutes parts, il peut m'arriver de perdre un peu mon latin.

Dont acte, Bibo ! Tu verras, quand tu auras mon âge, si tu ne sucres pas plus les fraises que ton vieux père...

Puisque nous sommes bloqués dans notre élan pour la restauration de la cave, Igor s'est remis à la taille du dallage du deuxième petit pont :

Après avoir découvert dans mes stocks un lot de belles pierres, il a entrepris de me les découper en rondelles.

Je l'ai bien sûr stoppé immédiatement, lui demandant de réserver ce lot pour des travaux ultérieurs comme, par exemple, le dallage du troisième pont.

Igor en est aux 3/4 de la préparation du dallage du tablier du 2ème petit pont :

Il fait frisquet ce matin, alors qu'Igor travaille à la disqueuse devant la ferme :

L'employé de la "miroiterie flérienne" est passé en fin de matinée prendre les mesures des futurs miroirs du fournil de la ferme :

Il n'entrevoit pas de difficulté particulière de réalisation, même pour les jouées des fenestrous, si ce n'est qu'il n'a pu en noter les cotes précises tant elles sont tarabiscotées ; il devra donc revenir découper des gabarits.

Nous nous sommes facilement mis d'accord sur la hauteur des miroirs. Ceci signifie que je vais pouvoir passer commande à "Atout carrelages" d'un supplément de carreaux que M. POTTIER sera chargé de coller au-dessus des miroirs, une fois ceux-ci posés.

Igor continue à tailler ses pavés :

Un employé de M. PICAULT...

poursuit la pose de l'isolation phonique au 1er étage de la cave :

L'employé de M. PICAULT me dit qu'il n'aura pas assez de matériau pour une 2ème couche d'isolant phonique :

Espérons que, cette fois-ci, le grossiste aura de la laine de roche en stock. Sinon, on est repartis pour trois nouvelles semaines d'attente.

P.S. (du 19 février 2016) : Problème réglé, l'employé de M. PICAULT est revenu ce matin terminer son travail. Prochaine étape : le béton allégé, qui sera coulé par un sous-traitant, je ne sais quand.

Il ne reste plus que 10 % du dallage à tailler pour le tablier du 2ème petit pont :

D'après Igor, c'est l'affaire de deux jours de travail.

En clair, cela signifie que ce ne sera pas terminé demain soir alors que commence lundi la 3ème session du stage de la M.F.R. de Pointel, à laquelle Igor participera comme la fois précédente. Autrement dit, nous n'en aurons pas fini avec ce 2ème petit pont avant la mi-mars.

M. PICAULT est passé ce matin s'assurer de la qualité du travail de son employé. Il m'a informé que le béton allégé sera coulé la semaine prochaine.

Je lui ai fait visiter la Chaslerie, dont il ne connaissait pas l'état intérieur. Cet organisateur de fêtes à Domfront-en-Poiraie et conseiller municipal a évoqué l'idée d'en programmer une prochaine aux abords de notre manoir favori. Je l'y ai encouragé.

P.S. (du 22 février 2016) : M. PICAULT m'a précisé ce matin que le béton allégé serait coulé ce vendredi.

Bonjour,

Comme suite à notre entretien téléphonique, je vous remercie d’avoir accepté d’accueillir Bertrand Pivert notre jeune charpentier lorsqu’il le pourra.

Je lui envoie dès aujourd’hui les coordonnées de votre site avec les indications du DOE et de l'onglet "charpente-couverture".

Vous m'avez interrogé sur les enduits chaux-chanvre. Sur le site de MPF national, vous trouverez le dossier ATHEBA qui vous intéressera je l’espère.

Vous trouverez aussi en pièces jointes quelques éléments concernant l’église de Méguillaume, à la restauration de laquelle travaille Bertrand Pivert :

Je vous rappelle ultérieurement pour vous dire à quel moment on pourrait se voir et faire un petit tour « vieilles pierres » dans notre secteur !

Bien à vous,

Marie-Laurence

N.D.L.R. : Merci pour ce très intéressant message. N'hésitez pas à nous tenir informés de votre chantier favori, en nous expliquant ses étapes, ses difficultés et ses joies.

Merci pour l'info sur l'enduit chaux-chanvre. On va étudier la question, bien qu'il soit sans doute un peu tard pour la cave.

Je viendrai avec plaisir visiter votre secteur sous votre houlette.

Quant à M. Pivert, il est le bienvenu quand il veut. Il suffit qu'il me prévienne tout simplement.

J'ai eu la surprise de voir débarquer cet après-midi deux compagnons-charpentiers de M. PICAULT, Dominique et Alain :

Ils venaient préparer le coffrage de la trémie de la cave avant que le béton allégé ne soit coulé :

J'ai demandé qu'une quinzaine de centimètres soient réservés pour monter les futures cloisons que je souhaiterais en colombages et torchis, avec des pièces de bois anciennes. On y repensera quand l'étanchéité de la couverture aura été améliorée.

Les compagnons-charpentiers de M. PICAULT en avaient terminé hier avec le coffrage de la trémie :

Ils sont revenus ce matin installer une séparation à la surface de l'isolant thermique, au niveau de la ferme subsistante, proche du pignon Ouest. En effet, la surface des planchettes de châtaignier de l'étage était tellement inégale qu'il n'était pas possible, sauf à surcharger inutilement les solives sur lesquelles ces planchettes sont directement posées, de couler le béton allégé d'un seul tenant sur toute la surface de l'étage :

Dans la mesure où l'espace situé à l'Ouest de cette ferme est destiné à servir de comble et sera difficilement accessible (car je ne veux pas couper cette dernière ferme d'origine), ce hiatus, de l'ordre de 2 cm, n'aura aucune importance pour la suite des travaux ni l'esthétique des chambres qui seront installées par là.

"Techni-Chape" est une entreprise spécialisée dans la pose de chapes de béton ; elle est intervenue ce matin en qualité de sous-traitant de M. PICAULT. Son siège est à Rennes (elle est dirigée par M. David LANCELOT, 06 35 31 85 94) mais elle a une antenne à Rouellé, où sont basés ses compagnons Franck, Jean-Michel et Hervé qui ont pris ce matin le relais des compagnons de M. PICAULT :

J'ai été étonné d'apprendre que les entreprises comme Techni-Chape doivent disposer d'habilitations qui sont délivrées au compte-gouttes et, curieusement à mes yeux, au niveau départemental. De la sorte, pour pouvoir intervenir dans un nouveau département, le plus simple est parfois d'acheter un concurrent... D'après ce que j'ai compris, Techni-Chape disposerait de 5 telles habilitations.

A la Chaslerie, le premier travail de Techni-Chape a été de poser une feuille de polyane sur l'isolant thermique en laine de roche (j'ai constaté que le producteur du polyane arrive à sortir ce matériau sous forme de rouleaux de 6 mètres de largeur, ce qui facilite grandement la pose) :

Une fois le polyane fixé, Techni-Chape a disposé sur sa surface des trucs bizarres :

Il s'agit de tétraèdres métalliques dotés chacun d'un curseur coulissant :

L'utilité de ces instruments est d'aider à corriger, lors du coulage du béton allégé, les différences de niveau du substrat :

Le réglage se fait au laser ; celui-ci indique la surface plane du béton allégé coulé ; il suffit de régler le curseur à la bonne hauteur. Ainsi, dans le cas de ma cave, il a été déterminé que l'épaisseur de béton allégé à couler varierait, selon les endroits, entre 2,5 et 10,5 cm, avec une moyenne de 6,5 cm. Un coup de fil à la centrale de béton a permis de préciser la commande du cubage de béton allégé à nous livrer et, en attendant la bétonnière, les compagnons de Techni-Chape sont allés prendre un café à Lonlay.

La bétonnière est enfin arrivée :

Elle venait de la centrale de béton de Barenton (entreprise LAÎNE). Elle était chargée du béton allégé, mélange de ciment et de petites billes de polystyrène, un matériau mou et, surtout, très léger de sorte que, tandis que la densité du ciment est de l'ordre de 2,5, celle du béton allégé tombe aux alentours de 1.

Le béton allégé est envoyé dans une pompe à béton, propriété de Techni-Chape (il est ainsi confirmé que, dans ce métier, on sait se constituer ce que, dans les "business schools" que j'ai fréquentées dans ma jeunesse, on appelle des "barrières à l'entrée"...) :

La pompe à béton pulse le béton allégé dans un tuyau au moyen d'une vis sans fin :

Et envoyez la purée !