Maçonnerie-carrelage

Sous la dent des scies, le chêne de Bellême rosit avant de jaunir quelques heures plus tard. C'est ce que m'a expliqué Roland BOUSSIN hier, alors que son équipe ajustait des pièces de bois pour remonter la charpente de la charretterie.

Au milieu de la nuit dernière, à la seule lueur de la lune montante, je suis allé me promener autour de la Chaslerie. Maintenant que cette charpente est de nouveau en place, on redécouvre la masse de ce bâtiment au Sud de l'avant-cour. Je trouve qu'il occupe bien l'espace et que l'impression en est agréable lorsqu'on arrive sur le manoir, en descendant le chemin qui le relie à la D22. L'avant-cour retrouve donc, petit à petit, son équilibre profond. Dans quelques mois, la nouvelle statue de Sainte Anne, en cours de finition, et la grille vers le Pournouët, encore en projet, devraient parachever les travaux lourds sur cette avant-cour. Ne resterait plus alors qu'à traiter la lancinante question de la restauration de l'allée historique, que bloque toujours un agriculteur têtu.

Hier, Bernard a replanté les rosiers de la cave sur les nouvelles plates-bandes, le long du mur allant de la chapelle au manoir. Il lui a fallu les déterrer à la benne, le tracteur Valtra se cabrant sous l'effort qui lui était ainsi demandé.

Le plombier-chauffagiste recommandé par Didier SAMSON est revenu pour préparer ses devis. Nous sommes convenus de déplacer au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII la petite chaudière qui, à ce jour, alimente en eau chaude le seul cabinet de toilettes en fonction. La citerne à fuel n'aurait pas besoin d'être déplacée. Maintenant que nous disposons d'une mini-pelleteuse, ce sera en effet un jeu d'enfant que de creuser les tranchées nécessaires à l'alimentation de la chaudière dans la tour. En l'état du dossier, je repousse donc à des jours meilleurs le règlement de fond de la question du mode de chauffage unique de l'ensemble du manoir.

Pour le bâtiment Nord, nous sommes d'accord, le nouveau plombier et moi, pour procéder en deux temps.

Lors d'une première tranche de travaux qui pourrait commencer rapidement, il déplacerait la chaudière et installerait le chauffage dans 6 pièces dudit bâtiment : au rez-de-chaussée, l'entrée, la chambre, son cabinet de toilettes et son passage-dressing et, au premier étage, les deux chambres. Les sanitaires seraient installés dans le cabinet de toilettes du rez-de-chaussée et dans la chambre Ouest de l'étage.

La seconde phase pourrait commencer lorsque Pascal aurait effectué les travaux nécessaires pour transformer en cuisine le rez-de-chaussée de la tour Nord-Est, là où se trouve actuellement une chambre non chauffée, jouxtant la salle à manger du manoir. L'essentiel de ces travaux de maçonnerie consisterait à ouvrir le mur de la tour, sur toute son épaisseur (de l'ordre de 1,2 mètre à cet endroit), de façon à relier la future cuisine avec l'actuelle chaufferie et future arrière-cuisine. Le plombier pourrait, lors de sa deuxième tranche de travaux, faire arriver ses installations dans le nouveau salon d'hiver (ancienne cuisine), la nouvelle arrière-cuisine, la nouvelle cuisine et la nouvelle salle de bains (au premier étage de la tour Nord-Est, à la place d'un volume qui sert actuellement de débarras à la grande chambre voisine, celle du grand lit à baldaquin). Je précise ici, à toutes fins utiles, que j'écris "nouvelles" ici alors qu'il s'agit le plus souvent d'anciennes affectations, certaines antérieures à la Révolution ; mais, entre-temps, ces usages étaient tombés en désuétude.

De manière à ne pas retarder davantage le lancement des travaux sur l'escalier de l'entrée du bâtiment Nord, Pascal devrait prioritairement enduire de chaux les murs de cette pièce. Le menuisier pourrait revenir ensuite, dès que le chauffage par le sol aurait été installé.

Bien sûr, il va falloir trouver un nouvel abri pour les bûches actuellement entreposées dans la future chaufferie. Pascal propose de retaper lui-même sommairement l'appentis de la grange, près de l'ancienne carrière. Cela me paraît une bonne idée et je lui donne mon accord. Cela permettra aussi de protéger des intempéries d'autres bûches, actuellement éparses sur la propriété, suite à des coupes de bois.

Aidé de Maxime, Pascal a bien avancé cette semaine sur la restauration des maçonneries du fournil de la ferme. Avec Roland BOUSSIN, nous avons commencé à discuter de la restauration de sa charpente et de sa couverure. Avec le nouveau plombier, nous avons évoqué la mise aux normes de la fosse septique commune à ce fournil et à la ferme.

Enfin, Roland PADET, serrurier à Domfront, est passé vérifier diverses serrures extérieures du manoir et de ses dépendances.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 9 Mai 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charpente-couverture - Charretterie
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Pascal achève le rempannage de la charretterie (Rempannage : (n.m.) En maçonnerie, action de remplir les redents d'un pignon et de l'araser au niveau du dessus des pannes ou des chevrons).

L'équipe de Roland BOUSSIN a en effet quitté le chantier il y a deux semaines. Elle reviendra dès que Pascal aura assuré la parfaite jonction des pièces de bois de la charpente avec la maçonnerie.

Et, puisque les échafaudages sont en place sur ce bâtiment, Claude MARTIN s'occupe de son rejointoiement (Rejointoiement , rejointoyage : (n.m.) Action de refaire les joints d'une maçonnerie). Comme toujours, je suis frappé par l'impression de gaieté qui émane d'un bâtiment fraîchement rejointoyé.

Jérôme TRAVERT, avec qui j'ai pris contact virtuellement grâce au site (il y était intervenu le 13 mai dernier, dans la rubrique "Sujets divers"), vient de me transmettre par courriel une photo aérienne de la Chaslerie qu'il a prise ce matin-même. Je l'en remercie beaucoup.

On y voit la nette différence entre les couvertures, neuves du logis et usagées des écuries et du colombier. On y aperçoit également Claude MARTIN, à qui j'avais demandé de pulvériser du produit hydrofuge sur le mur de la chapelle au manoir (côté cour).

En revanche, on n'y voit pas Pascal, car le fournil de la ferme où il posait les linteaux intérieurs de bois de la porte et des fenêtres est hors des limites de l'image. On n'y voit pas non plus Bernard, qui devait entretenir le John Deere dans l'écurie, ni Gisèle qui devait repasser mes chemises au rez-de-chaussée du colombier, dans la cuisine provisoire. Quant à moi, j'étais, au moment où la photo a été prise, dans mon bureau de la tour Louis XIII ; j'y écrivais pour le site sur ma généalogie ; autant dire que j'étais très absorbé et que je n'ai nullement aperçu ni entendu le petit aéronef de Jérôme TRAVERT.

Enfin, Roland BOUSSIN qui aurait dû être là pour reprendre le chantier de restauration de la charretterie était absent. J'espère le revoir bientôt.

Ce matin, Bernard a, comme chaque année, planté des cosmos ("Cosmos bipinnatus") de part et d'autre des entrées de la cour, dans les plates-bandes qu'il avait méticuleusement nettoyées. Je lui ai ensuite demandé d'essayer d'occire au round-up les bambous qui prolifèrent au Sud du mur Sud de la charretterie.

Puis Bernard, Claude et Pascal ont ressorti les bancs et mobiliers de jardin entreposés dans le fournil.

En ce moment, Claude rejointoye le mur Nord du bâtiment Nord et Pascal sort des écuries où elles étaient stockées, des tuiles nécessaires pour les couvertures de la charretterie.

Sur la charretterie, 5 employés de Roland BOUSSIN clouent les chevrons et s'apprêtent à poser les planches et le tissu de protection convenus. Ils sont placés sous la direction de Thierry qui a une longue expérience de la Chaslerie, puisqu'il y était déjà intervenu sur la voûte de la chapelle et le dôme à l'impériale ainsi que sur la couverture du logis et de la tour Nord-Est.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 2 Juin 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charpente-couverture - Terrassement - Charretterie
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La gestion des divas est un art difficile, j'en sais quelque chose, ayant dû m'y colleter dans le monde de la finance, il y a pas mal d'années déjà.

L'entreprise BOUSSIN ne déroge pas à la règle. En effet, l'équipe de Thierry n'arrive pas sur le chantier avant 10 heures du matin et elle le quitte avant 16 heures, en prenant bien entendu le temps d'un déjeuner au restaurant. Il paraît que ces gentlemen ont besoin de rentrer tous les soirs auprès de leurs chéries, à l'autre bout du département (soit 3 heures de route par jour), qui pour des problèmes de nounou (n'est-ce pas touchant tout plein ?), qui pour des histoires de piqûres (comme si, dans le Domfrontais, nous n'avions pas d'infirmières gentilles et jolies).

Pas étonnant dans ces conditions que la tranche de travaux (pose des planches et des bâches) qui, aux dires de Thierry il y a à peine huit jours, devait être terminée avant la fête des mères, ne le soit toujours pas.

Et devinez qui supporte les surcoûts de cette démagogie galopante ?

De plus, Roland BOUSSIN m'a appris aujourd'hui qu'il a trop de chantiers en même temps et qu'il a besoin de me retirer ses gars pendant quelques semaines, de manière à alléger la pression d'autres clients.

Je ne lui règlerai donc pas cette tranche-ci de travaux tant que son équipe n'aura pas réappararu pour achever la couverture. De plus, je lui ai demandé de dégager ses échafaudages pendant l'interlude, afin de ne pas gêner Pascal dans la réalisation des sols de la charretterie, y compris les drainages extérieurs, ni dans la pose à la charretterie des anciennes portes charretières de la ferme.

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@ Sébastien WEIL :

Merci d'avoir eu l'attention de déposer à la Médiathèque de Domfront un exemplaire de votre travail original et impressionnant par son volume et son ampleur. C'est une excellente idée de permettre ainsi à tous les amateurs d'accéder facilement à des informations précieuses, au moins pour eux.

Dans un ordre d'idées comparable, j'assistais hier à l'assemblée générale annuelle de l'"Association pour la restauration du château de Domfront", sous la présidence de Jean-Philippe CORMIER. A cette occasion, les participants ont marqué leur vive préoccupation devant l'incurie manifeste du maire actuel de Domfront pour des peintures murales très anciennes qui ont été déposées de Notre-Dame-sur-l'Eau. Ce modeste fonctionnaire de l'environnement, revenu de Paris pour se faire élire, laisse en effet ces précieux vestiges se dégrader rapidement, sans aucun égard pour ce qu'ils représentent pour l'histoire locale. L'un des participants à l'A.G., M. SUSONG a émis l'idée que ces objets soient retirés de la garde du maire et confiés à la conservation départementale des objets d'art.

De mon côté, j'ai demandé s'ils ne devraient pas plutôt rester à la disposition des touristes et amateurs du Domfrontais, par exemple en les confiant à un propriétaire de monument historique privé du secteur, à charge pour ce dernier d'en assurer la garde, la conservation et la présentation au public.

On pourrait d'ailleurs envisager de procéder de même pour le gisant de LEDIN, actuellement en dépôt à Notre-Dame-sur-l'Eau, c'est-à-dire sans garde, donc accessible à n'importe qui. Dans le calcaire de cette statue unique dans l'Orne, des barbares creusent des trous qu'ils élargissent de temps à autre, au gré de leur imbécillité mortifère.

Roland BOUSSIN vient de décider de laisser son équipe sur le chantier de la charretterie jusqu'à la fin des travaux de couverture.

C'est, de mon point de vue, une très bonne décision qui permettra de ne pas bousculer l'enchaînement des tâches avec Pascal. Je rappelle que, pour ce qui concerne la charretterie, ce dernier est en charge de la réalisation des sols et de la pose des portes de récupération.

Donc, de l'utilité des sites internet pour faire passer certains messages...

Dans l'immédiat, l'équipe de couvreurs passe un produit, pour en occire la mousse et les lichens, sur les tuiles de la partie de la charretterie qui avait été restaurée suite à la tempête de 1999. J'ai demandé que, cette pulvérisation achevée, ces tuiles soient déposées pour être panachées avec les tuiles neuves, de manière à ce que la couleur de la toiture soit homogène une fois la restauration achevée. Comme indiqué ici le 12 décembre dernier, un coyotage est en cours de pose, de manière à suppléer à l'absence délibérée de gouttière. Un traitement devra par ailleurs être appliqué sur les maçonneries car le chêne de certaines pièces de charpente, beaucoup trop vert, a commencé à baver son tanin sur les joints refaits, ce qui est laid.

De son côté, Pascal est absorbé par d'autres travaux. La semaine dernière, il a créé deux plateformes en dallage de pierres pour y installer des bancs de jardin. L'une se situe entre les rosiers replantés le mois dernier, le long du mur de la chapelle au manoir. L'autre est en limite du Pournouët, près de la chapelle.

Ces plateformes me donnant satisfaction, j'ai d'abord pensé demander à Pascal de poursuivre par le dallage d'une terrasse devant la façade Est du logis. Puis je me suis ravisé en me rappelant les remarques récentes de Carole qui, à juste titre, ne trouvait pas heureux le choix d'un bitume concassé, utilisé naguère par le terrassier JARRY pour revêtir le sol devant la façade Sud du manoir. J'ai donc demandé à Pascal de remplacer ce revêtement laid par un dallage analogue à celui du parvis de la chapelle ou des deux plateformes de la semaine dernière.

Le problème est qu'il est délicat de décider quelle extension donner à ce dallage Sud. Dans un sens, il n'y a pas de problème : nous nous calerons sur toute la largeur du manoir. C'est dans l'autre que les choses sont plus complexes : doit-on daller la surface devant la porte charrettière de la cour ou laisser le passage en gravillons ? N'y a-t-il pas lieu de faire quelque chose pour délimiter l'herbe le long de l'allée (donc dans le sens Nord-Sud) et, si oui, comment ? C'est à cela que nous devons réfléchir rapidement.

Sans attendre le résultat de ces cogitations auxquelles il participe, Pascal, au commandes de la mini-pelleteuse, décape ladite couche de bitume concassé. Les gravats servent à boucher les ornières de l'allée principale, au Sud du manoir, au moins pour sa moitié gauche (vue du manoir), puisque cette moitié a vocation à rester en place même si nous devions décider de recentrer prochainement cette allée, ce à quoi l'inertie persistante de l'agriculteur voisin nous obligera certainement.

Je cherche toujours à donner un certain rythme aux travaux de la Chaslerie. C'est un bon moyen pour entretenir une saine émulation entre les artisans et mes employés.

Ainsi, dans la perspective de la venue de TF 1 dont on a été avisés (comme raconté dans la rubrique "Sujets divers") avec un très bref préavis, j'avais demandé à Pascal MAIZERAY de "mettre le paquet" pour avancer dans le dallage des plateformes en cours, et à l'équipe de Roland BOUSSIN de réviser les couvertures non encore restaurées et dont les ardoises se détachent lors des coups de vent. Ils ont fait le nécessaire. En particulier, Pascal est arrivé deux jours de suite sur le chantier aux premières lueurs de l'aube, pour profiter de la température encore fraîche. De son côté, Bernard a coupé l'herbe aux abords immédiats du manoir et aussi en bordure de la départementale. C'était nickel. Je les en remercie.

La prochaine grande étape que je leur ai signalée sera assurément le 26 juillet prochain, en vue de la fête qu'on commence à organiser (voir "Vie de l'association"). Il faudrait alors que l'équipe de Roland BOUSSIN ait achevé son intervention sur la charretterie et que le sol de cette dernière ait pu être restauré par Pascal. Ceci pose la question de la date de réalisation du drainage de la cave, puisque ce dernier débouchera dans le drainage à prévoir de la charretterie. J'ai le souci de ne pas défoncer la pelouse avant le pique-nique du 26 juillet.

L'étape suivante sera le dimanche des "journées du patrimoine" de 2010. J'ai demandé à Roland FORNARI d'avoir fabriqué et installé à cette date les grilles que je lui ai commandées pour la façade Est du manoir. Il est actuellement débordé et tarde à me soumettre ses plans pour la grille qui sera implantée sur le mur entre la chapelle et le manoir, au passage entre l'avant-cour et la terrasse. J'ai souhaité quelque chose de beau et qui mette en évidence l'écu des LEDIN. Il y réfléchit encore.

D'ores et déjà, je pense à planifier les travaux à venir sans omettre mes perspectives fiscales, sujet qui pourrait être mouvant dans le contexte d'austérité qui se développe actuellement. Pour les journées du patrimoine de 2011, j'aimerais avoir restauré (terrassements et plantations), l'allée principale de la Chaslerie. Je viens d'étudier les textes et je n'y ai vu nulle part l'obligation de déposer une demande de permis pour une restauration d'allée. J'interroge donc les experts de "la Demeure Historique" pour en avoir le coeur net. Il y aura peut-être lieu que je demande à Anne CHEVILLON, l'architecte des bâtiments de France, ce qui précisément lui a fait me recommander de me soumettre à cette formalité. Je vais devoir aussi collationner des devis pour ces travaux afin de monter un dossier de subvention, s'il reste encore des crédits dans les comptes de l'Etat.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 7 Juillet 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charpente-couverture - Charretterie
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Thierry et son collègue finissent de poser les tuiles sur la charretterie. Ce sera terminé vers la fin de la semaine.

Ils ont déjà retiré les échafaudages devant le préau, ce qui a permis à Pascal, dès hier, de commencer à recouvrir le sol de 15 bons centimètres d'un béton de terre et de gros gravier. La terre provient des confins de la parcelle Nord de la Chaslerie. C'est Maxime, en congés donc de retour ici, qui l'extrait avec le gros tracteur et qui prépare le mélange à la bétonnière.

Nous devrions donc tenir le délai imparti pour achever le gros-oeuvre de la charretterie avant le pique-nique du 25 juillet prochain. Il y aura cependant un travail de maçonnerie délicat à entreprendre auparavant, pour accompagner les dénivellations du terrain. Mais Pascal ne manque pas de bonnes idées en la matière.

1 - Le compte à rebours pour les festivités de la Sainte Anne (dans deux semaines) a commencé.

J'arrose l'herbe brûlée par la sécheresse devant le manoir en espérant qu'elle aura le temps de reverdir pour le 25.

Les couvreurs ayant fini leur tâche sur la charretterie, Pascal en a, sur 15 à 20 centimètres d'épaisseur, recouvert le sol d'un mélange de gros gravier et de terre battue. En séchant, celle-ci craquèle beaucoup mais Pascal me dit que ce n'est pas un problème. Devant le préau, il dalle en ce moment le sol, afin de réaliser une plate-forme, légèrement inclinée vers l'extérieur et de 2 mètres de large. Maxime l'assiste dans ce travail.

Il reste encore à évacuer des matériaux de construction épars derrière ce bâtiment et à aménager un glacis de terre au pied de son pignon Est. On compte sur Bernard pour s'acquitter de ces tâches dès qu'il voudra bien réapparaître ici.

2 - L'expert HUMIDITEC, contacté le 6 juillet dernier (comme relaté ici), est passé dès ce matin à la Chaslerie pour contrôler l'état sanitaire des bois et des maçonneries des bâtiments.

J'ai montré tous les endroits où des champignons lignivores avaient pu apparaître, dans chacun des bâtiments du manoir (à l'exception de la chapelle et de la charretterie où, manifestement, il n'y a pas de problème). Nous sommes montés dans les étages là où il y en a.

Les nouvelles sont très rassurantes. Dans la cave, les traces blanches résultent de fientes du hibou qui y niche, ce qui est sans risque. Dans le colombier, un traitement à base de fongicides est à prévoir ; il pourra être réalisé d'ici deux ou trois semaines. Dans la ferme, un traitement pourra être appliqué mais la situation est d'ores et déjà sous contrôle. Ailleurs, rien n'est à signaler.

Je remercie bien évidemment Roland BOUSSIN et Anne-Marie RUSIG pour m'avoir alerté et conseillé utilement dans la résolution de ce problème.

Après les festivités de la Sainte Anne, la vie reprend son cours normal sur le chantier.

Pascal, qui sera encore aidé par Maxime pendant 4 semaines, a bien l'intention de finir bientôt les maçonneries du fournil de la ferme (achèvement des murs pignons et restauration du four). Il est probable qu'ensuite, il travaillera au drainage extérieur de la cave.

Bernard aura pour tâche principale, durant les prochaines semaines, d'arroser les arbres qui souffrent le plus de la sécheresse, notamment le jeune séquoïa au centre d'un cadran celtique, les hêtres des allées autour du manoir et les jeunes pommiers proches de la départementale. Pour ce faire, il utilisera la citerne que vient de réparer Maxime et pompera l'eau nécessaire dans le Beaudouët. Il faudra également qu'il coupe les "chardrons" près de la départementale et qu'il commence, notamment si la sécheresse cesse enfin, à couper l'herbe dans les plantations au Sud du manoir.

Quant à Roland FORNARI, le forgeron d'art, il vient de me prévenir que, pour les prochaines Journées du Patrimoine, il ne pourrait avoir posé la grille commandée pour le passage dans le mur entre le manoir et la chapelle. Il a en effet trop de travail en ce moment. Pour moi, ce n'est pas une mauvaise nouvelle pour des raisons fiscales qu'il serait fastidieux d'évoquer ici (tenant au très probable relèvement prochain du taux de la T.V.A. sur les travaux qui y sont soumis, ce qui n'est pas le cas des travaux confiés à cet artisan).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 29 Juillet 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charretterie - Ferme et son fournil
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Quelques photos valant mieux qu'un long discours, voici l'état du chantier ce matin...

Pascal poursuit la restauration du fournil de la ferme

Il maçonne les pierres dont l'approvisionne, mètre en main, le toujours souriant Maxime...

Claude, notre jeune retraité, est venu, en tenue de baigneur, vérifier si tout allait bien après le pique-nique. Il n'a pu s'empêcher de reprendre les outils pour donner un coup de main et finit le rejointoiement de la charretterie

Voici donc où nous en sommes rendus des travaux sur le fournil de la ferme...

et sur la charretterie...

La restauration du fournil de la ferme se poursuit. Le travail est assez lent comme le montre la photo suivante, à comparer à celle du 29/7

Il est vrai que les échafaudages ne facilitent pas la tâche de Pascal et Maxime, d'autant que la maçonnerie comporte un conduit de cheminée qui doit pouvoir rester opérationnel. A cet égard, Carole vient d'avoir la bonne idée de transplanter dans ce fournil l'insert qui ne sert à rien dans mon bureau (au 1er étage de la tour Louis XIII du manoir), pour insuffisance de la longueur du tube d'évacuation des gaz brûlés ; dans le fournil, on pourra l'installer convenablement, d'autant que le four est décentré par rapport au conduit (et même par rapport au bâtiment ainsi que le confirme la photo suivante)


A l'aide des photos dont je dispose par ailleurs, je calcule qu'en 5 jours de chantier où ils n'ont pourtant pas été gênés par une chaleur excessive comme les jours précédents, Pascal et Maxime ont remonté moins de 6 m3 de maçonnerie, certes à double parement et sur une épaisseur de mur de 60 cm, ce qui correspond à un travail soigné.

Au départ, Pascal avait imaginé que la restauration des maçonneries de ce bâtiment prendrait deux mois : il s'était donc bien trompé.

Mr T. (voir le P.S. ci-après), mon fils aîné, est arrivé hier à la Chaslerie pour passer quelques jours de congés. Le voici en pleine décontraction ce soir :

Nous n'avons pas tardé à évoquer le sujet qui fâche : la poursuite de la restauration de la cave. Souhaitant sans doute mettre d'emblée les choses au point, Mr T. m'a confirmé qu'il refuserait de financer de quelconques travaux sur ce bâtiment tant que je maintiendrais mon opposition à ce qu'il y fasse percer deux nouvelles fenêtres.

Pour éclairer le débat, voici d'abord dans quel état se trouvait la cave de la Chaslerie durant l'été 1991, peu après notre achat.[img:500]1991_07 cave[/img] Il avait en effet fallu faire intervenir des engins de terrassement pendant deux mois pour dégager les abords de tous les arbres morts, clôtures à l'abandon et ronces qui les encombraient. Comme on le voit, sur la façade Nord de la cave, il n'y avait qu'une lucarne, d'ailleurs en état pitoyable.

Sur la façade Sud, il n'y en avait aucune et le lierre avait, là aussi, commencé son travail de sape :[img:500]photo (252)[/img]Lors de la restauration de la couverture de la cave, dès 1992, le nombre des lucarnes est passé de 1 à 4, comme le montre la photo suivante de la façade Sud en 1997.[img:500]1997_11_16 27[/img]Voici les travaux que j'ai fait réaliser en 1998 (il y avait encore un hideux fil électrique que j'ai fait enfouir depuis), à savoir le percement de deux ouvertures sur le pignon Est et d'une troisième sur la façade Sud (ces ouvertures correspondent les deux premières à la future chambre du rez-de-chaussée, la troisième à son futur cabinet de toilettes)[img:500]1998_03_14 5[/img]et l'agrandissement de la fenêtre de la future cuisine[img:500]1998_04_21 7[/img]Voici l'état du chantier en 2009. On voit sur la photo suivante que les murs ont été rejointoyés et que j'ai aussi commencé à faire restaurer l'appentis sur le pignon Ouest, de manière à pouvoir y abriter à terme la chaufferie de la cave ainsi que le matériel électro-ménager bruyant ou trop encombrant :[img:500]2009_06_14 3 bis[/img]Et enfin, voici une photo prise ce matin, par temps de pluie (où l'on voit que j'ai récemment fait ajouter une ouverture supplémentaire sur le pignon et au niveau du grenier ; accessoirement, on peut noter qu'au printemps dernier, les rosiers ont été enlevés afin de permettre les prochains travaux de drainage extérieur de la cave) :

Tous ces travaux ont été effectués en plein accord avec l'administration des affaires culturelles et, au moins à mon sens, en veillant scrupuleusement à ne pas dénaturer l'esprit des lieux, cave et manoir obligent.

Pour en revenir à notre débat actuel, Mr T. souhaite que, sur la façade Sud, il y ait, à gauche de la porte d'entrée dans le bâtiment, deux fenêtres au lieu d'une (ceci correspondrait au living) et qu'à droite de cette même porte, il y en ait une à la place d'une toute petite, d'origine (ceci correspondrait à une chambre).

J'ai fait valoir à Mr T. qu'en retardant les travaux, il perdrait sans doute toute possibilité de tirer parti d'un régime fiscal qui pourrait bien ne pas durer. J'ai rappelé que le permis de construire obtenu pour cette cave, sur les plans d'un architecte des bâtiments de France, ne prévoyait qu'une fenêtre supplémentaire par rapport à l'état présent, pour la future chambre du rez-de-chaussée. J'ai indiqué qu'après avoir chaulé les murs comme il convient à l'intérieur du bâtiment, Mr T. pourrait fort bien en éclairer les pièces comme il l'entendrait, y compris avec des lampes halogènes, très efficaces. J'ai ajouté que, dans d'autres bâtiments de la Chaslerie, mes prédécesseurs avaient déjà percé de multiples ouvertures et que le résultat en était, chaque fois, laid extérieurement et pratiquement irréversible, de sorte qu'il paraissait urgent de ne rien faire de plus en ce domaine.

Mr T. a maintenu sa position. Il souligne que ce qu'il souhaite correspond ni plus ni moins à ce que l'architecte des bâtiments de France en question avait prévu sur son avant-projet. Il prétend que c'est en toute bonne foi et sur la base de cet avant-projet qu'il a accepté d'acheter le cave en vue d'en poursuivre la restauration à ses frais. Sachant ma hâte de connaître ma descendance, il insiste enfin sur le fait que, sans ces ouvertures, jamais une jeune fille n'accepterait de le suivre dans cette cave. Sa mère et sa grand-mère maternelle lui donnent raison.

On voit qu'il y a là deux conceptions qui peinent à s'accorder.

J'ai donc reconsidéré le problème et voici le fruit de mes réflexions : je suis, moi aussi, tout-à-fait d'accord avec le point de vue de Mr T. et de ses alliées pour la circonstance ; il ne faut surtout forcer personne à restaurer un monument historique et j'avais à l'évidence été trop pressant, tant est grand mon désir d'organiser un relais rapide.

Je prends donc acte de la position de Mr T. : puisque c'est ainsi et au moins de mon vivant, il n'y aura sans doute pas de travaux supplémentaires à la cave. Je mets toutefois de côté le drainage extérieur, de manière à ce que ne se gâtent pas davantage les vieux papiers et matériaux divers que, pour l'heure, je stocke là, ainsi que la finition des colombages de l'appentis et de la "maison de Toutou", afin d'éviter la détérioration de leur bois. Ces deux opérations se feront le plus vite possible désormais, bien entendu à mes seuls frais.

Mr T. m'invite à ne pas refermer déjà le dossier. Il entend déposer prochainement une demande de permis de construire modificatif. Il sait que je ne coopérerais pas et qu'en particulier, je ne mettrais pas mes employés ni mon expérience de maître d'œuvre à sa disposition pour réaliser des travaux que je n'approuverais pas.

Les visiteurs du site auraient-ils un avis ?

P.S. du 12 décembre 2013 : La censure veille. J'ai dû, ce jour, faire disparaître le prénom de mon aîné pour y substituer ce "Mr T.". Il paraît que ces choses-là "doivent rester dans un domaine strictement privé (souligné)". Inutile que j'indique ce que je pense de cette pusillanimité.

Le mauvais temps a gêné Pascal et Maxime dans la poursuite de la restauration du fournil de la ferme. Ils viennent à peine d'en remonter le conduit de cheminée du pignon Ouest.[img:500]2010_08_11_13 bis[/img]Ils ont néanmoins commencé à installer les échafaudages nécessaires pour le pignon Est.

J'ai demandé à Pascal de prévoir, dans ce pignon Est, une niche de manière à ce que nous puissions y installer la statue non identifiée qui, jusqu'à l'arrivée de la Sainte Anne en juin dernier, trônait dans la niche extérieure de la chapelle du manoir. Cette statue de calcaire étant en mauvais état, c'est Morgane POIRIER, la fille aînée du sculpteur de la Sainte Anne, qui doit la restaurer (elle vient d'être admise à un difficile concours administratif de restauratrice de statues pour les musées) :

Si le mauvais temps devait continuer, il faudrait néanmoins que Pascal et Maxime aient de quoi s'occuper, puisque je les paye à l'heure. En l'état du chantier, il n'y a pas de travaux à réaliser à l'abri ; en particulier, la poursuite de la restauration intérieure du bâtiment Nord est conditionnée dans l'immédiat par l'intervention du plombier (qui doit poser le système de chauffage par le sol au rez-de-chaussée et par des radiateurs à l'étage), puis par celle d'un électricien (celui que j'ai contacté semble avoir du mal à organiser son planning - problème connu, c'était déjà le cas de son oncle...-).

J'envisage donc de demander à Pascal d'installer un parapluie au-dessus du puits de la ferme, de manière à pouvoir en restaurer confortablement la maçonnerie. Il faudrait rétablir la construction en forme de pain de sucre, typique des puits du secteur. Voici d'ailleurs deux photos d'un puits distant de moins de 500 mètres de la Chaslerie, qui montrent à quoi je pense :

Il va donc falloir retrouver la pierre conique du sommet, ce qui ne va pas être facile dans notre capharnaüm...

Le mauvais temps n'ayant pas que des inconvénients, Bernard a pu cesser d'arroser les hêtres, charmes et fruitiers qui souffraient le plus. Il s'est donc translaté dans une parcelle au Nord du manoir, le long du Beaudouët ; là, il coupe les "doches" et les "chardrons" qui envahissent les plantations d'il y a deux ans.

Ce faisant, Bernard a remarqué le passage fréquent de rongeurs le long de la rive du ruisseau qu'ils ont largement sapée. Il a donc placé son piège, des pommes servant d'appât. En 3 jours, il vient d'attraper 9 bestioles, rats, rats musqués ou ragondins.

Voici le piège en position ce matin ; comme on le voit, un ragondin y était pris :

Et voici ce ragondin aux pieds de Bernard : un gros pépère, assurément, et bien dodu (le ragondin, pas Bernard), ce qui montre à quel point on peut prospérer à la Chaslerie ! Ses longues incisives orange étaient impressionnantes...

Tôt ce matin, Pascal et Maxime ont démonté l'échafaudage qui se trouvait à l'intérieur du fournil de la ferme, le long du pignon Ouest. Avant cette opération, il fallait en effet que le rejointoiement des parties hautes de ce pignon soit achevé. C'est chose faite, comme le montre la photo suivante qui confirme de plus le caractère bizarrement décentré de l'ouverture du four.

Dans la foulée, Pascal et Maxime ont remonté cet échafaudage, toujours à l'intérieur du bâtiment, cette fois le long du pignon Est. Ils ont replacé sur ce pignon quelques rangs de pierre dès hier et avant-hier et la photo suivante montre qu'en ce vendredi soir, la niche de la statue en calcaire est bientôt terminée, ainsi que je l'avais demandé (c'est la tête de Pascal, casquette à zéro, oeil facétieux et moustache au vent, qu'on aperçoit à cet endroit).

Pour la compréhension par les visiteurs des travaux que je fais réaliser dans ce fournil de la ferme, je précise que mon intention est de mettre rapidement à la disposition de mes fils un local indépendant, aisément chauffable et doté d'un cabinet de toilettes complet, de manière à leur permettre de venir s'y abriter confortablement les week-ends, même à la saison froide, quand ils auront commencé à restaurer l'un l'intérieur de la cave, l'autre la ferme.

Peut-être suis-je d'ailleurs trop optimiste en imaginant une telle évolution du chantier... Je me dis qu'au pire, s'ils ne profitaient pas de cette offre, je pourrais toujours m'installer là pour passer douillettement quelques-uns des prochains hivers, en attendant que les choses avancent sur le bâtiment Nord.

P.S. : Pour la statistique, j'indique qu'un jeune ragondin nous attendait ce matin dans le piège, 11ème rongeur pris en 5 jours, au même endroit et de la même façon. Ces animaux ne sont quand même pas très malins.

Pascal MAIZERAY est un homme précis et méticuleux. Il aurait sans nul doute pu poursuivre des études s'il n'avait dû suivre son père à la ferme. Il a choisi sur le tard de devenir maçon, lorsqu'il en a eu assez de devoir constamment mettre son exploitation à des normes toujours plus exigeantes et sans que, pour lui, les revenus ne suivent. C'est donc un autodidacte de la maçonnerie. Personne ne l'a réellement formé à son nouveau métier et cela lui manque parfois.

Il a remarquablement restauré les maçonneries de la charretterie et même un pinailleur comme moi y trouverait peu à redire. En revanche, sur le fournil de la ferme, je trouve qu'il commet parfois des erreurs.

Comme rapporté dans ce journal à la date du 10 avril dernier, j'avais déjà signalé à Pascal que je n'étais pas satisfait de l'ouverture qu'il avait créée dans le fournil de la ferme afin d'en aérer la future cabine de douche. Je trouvais que les pierres de l'ouverture n'étaient pas en phase avec les pierres environnantes, de sorte que la reprise était trop visible :

Pascal m'avait promis qu'à l'avenir, il se souviendrait de ma remarque. Or il vient de renouveler le même type d'erreur en ne choisissant pas bien les pierres qu'il a utilisées pour l'arc couronnant la nouvelle niche. Il a, à juste titre selon moi, préféré traiter cette ouverture en grès plutôt qu'en granite (car nulle part sur ce bâtiment il n'y a de granite) ; il a bien sélectionné les pierres pour les montants de la niche ; en revanche, il lui a fallu 7 pierres pour son arc là où je lui avais recommandé de n'en utiliser que 3 ou, à la rigueur, 5. Cela donne à mon avis à son arc une faiblesse de construction et une disgrâce dans l'aspect qu'on aurait dû éviter :

Vais-je pour autant lui demander de refaire cet arc en respectant mes orientations ? La réponse est non pour les raisons suivantes :

- bien que la ferme et ses dépendances aient été inscrites à l'I.S.M.H. en même temps que le manoir par un arrêté ministériel de 1926, ces bâtiments, dont le fournil de la ferme, n'ont pas été édifiés à l'origine avec le même soin que le manoir et ses autres dépendances ; cela nous donne un peu de flexibilité dans la restauration, et le permis de construire obtenu pour la ferme avec l'accord de l'administration des affaires culturelles l'illustre d'ailleurs sans nul doute ; à ce titre, il n'est pas inenvisageable d'apporter des modifications, même avec des erreurs de réalisation qui n'échappent pas à un oeil attentif ;

- la photo de la niche prise ce mardi matin avant le redémarrage du chantier montre la lenteur de la restauration en une journée de labeur pour deux hommes qui, pourtant, ne traînent pas ; exiger un arc en 3 pierres obligerait à défaire ce travail et à tailler de grosses pierres de grès, ce qui est toujours long et hasardeux puisque ce grès est schisteux ; je préfère d'autant plus m'en abstenir que mes employés sont payés non à la tâche mais à l'heure ;

- troisièmement, je sais d'expérience qu'il faut souvent admettre de petites erreurs sans graves conséquences pour permettre que les grosses, inévitables mais rares, se voient moins ; cela n'implique pas qu'il soit nécessaire de commettre sciemment des erreurs supplémentaires mais autorise à relativiser les couacs, notamment sur une dépendance de dépendance.

Donc retenons que, telle qu'elle se présentera, la niche de la statue du fournil de la ferme nous rappellera longtemps que nous sommes faillibles. Ce n'est donc pas une expérience inutile ni à gommer.

Indépendamment de la maçonnerie, je signale que notre tableau de chasse s'est complété, depuis mon dernier recensement, de trois bestioles, deux ragodins (dont un énorme) et un rat musqué, tous parfaitement gras et velus. Et dire qu'un syndicat des eaux de Flers pompe dans le Beaudouët l'eau potable destinée à ces voisins...

P.S. : En fin de journée, Pascal a placé un bouquet de fleurs au sommet du pignon Est du fournil de la ferme dont il vient d'achever la restauration de la maçonnerie. Il m'a ensuite déclaré qu'il fallait arroser. C'est ce que nous avons fait sans tarder (on pourra admirer au passage le confort du local qui sert actuellement de cuisine à la Chaslerie...).

Sur la photo, de gauche à droite, Maxime, PPF ("cupbearer and payer"), Thibaud (héritier présomptif, "homo pulosus, homo virilis"), Pascal, Bernard et Claude (toujours là quand il faut...), une assemblée qui n'engendre pas la mélancolie.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 19 Aout 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charpente-couverture - Ferme et son fournil
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La restauration du four du fournil de la ferme a commencé ce matin.

Pour comprendre le problème que nous devons résoudre, voici d'abord une photo de 1999 confirmant à quel point la couverture et les maçonneries étaient en mauvais état avant tout début de restauration :

Le fournil de la ferme

Comme on le voit, la couverture était plus que mûre et la maçonnerie extérieure avait été grossièrement rejointoyée au ciment. Certaines pierres tombées avaient même été carrément remplacées par des parpaings. Bref, tout cela était fait de bric et de broc.

Voici une photo prise le 21 avril dernier, illustrant que nous avions commencé par restaurer les murs de la pièce du fournil, nous contentant, pour ce qui concerne le four, d'en retirer la couverture :

Cette deuxième photo, prise du Sud-Est, montre d'ailleurs l'intérieur du conduit de cheminée avant sa restauration désormais terminée.

La troisième photo témoigne de l'état du chantier le 30 juillet dernier, vu du Nord-Est. Le four y apparaissait certes en très mauvais état extérieur mais nous pensions alors pouvoir le restaurer sans avoir à le démonter :

Hélas, les premiers coups de piochon de Pascal ce matin ont rapidement démontré que ce n'étaient pas les pierres qui retenaient ce four, mais plutôt les joints en ciment qui retenaient ces pierres...

En fait, les pierres se détachent dès qu'on retire les joints et il s'avère impossible de restaurer sans démonter.

Le problème est que, si nous retirons les pierres extérieures du four et si, là dessus, il pleut, c'est le foyer de briques lui-même qui risque de s'écrouler.

Nous avons donc décidé d'édifier un parapluie au-dessus de ce chantier, puis de démonter les pierres rang par rang en veillant à ne pas opérer dissymétriquement, et ensuite de les remonter, non sans changer celles qui, trop vieilles, sont devenues trop fragiles.

Bien entendu, malgré nos précautions, il est possible que le foyer de briques s'écroule. Auquel cas, il ne nous resterait plus qu'à le remonter. C'est là que les planches de l'Encyclopédie de Diderot, que m'a vendues Jean LEMARIE à l'occasion de nos festivités du 25 juillet dernier (voir "Vie de l'association"), risquent de trouver leur première application sur le chantier de restauration de la Chaslerie.

Et, comme à la Chaslerie, très peu de temps ne se passe entre la décision, l'exécution et l'information, voici l'état du chantier ce matin à 9 h 45, parapluie installé et démontage en cours. A l'évidence, ce dernier n'était pas du luxe...

A 10 h 45, il apparaît urgent d'arrêter le démontage car une pierre de grain ceinturant le foyer vient de se désolidariser de sa voûte. Donc changement de programme : Pascal va commencer à remonter d'un côté avant d'avoir démonté de l'autre :

Sur cette avant-dernière photo, on voit le jour de l'âtre.

Voici, pour terminer, une photo de l'intérieur du four, à ce stade des travaux c'est-à-dire avant sa restauration, prise avant remise en place de cette pierre de grain :

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 20 Aout 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil
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C'était hier la dernière journée de labeur de Maxime à la Chaslerie. Il va prendre quelques jours de congés avant de commencer, début septembre, sa nouvelle vie de commercial en matériel de maçonnerie. Nous sommes tous ici persuadés qu'il y réussira fort bien et que son expérience de la Chaslerie lui sera très utile.

Pascal poursuit donc seul, désormais, la restauration du four du fournil de la ferme. Voici l'état de ce chantier ce matin, à la reprise du travail :

et le voici ce soir :


Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 23 Aout 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charretterie - Ferme et son fournil
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Toutes les maçonneries de la Chaslerie ont initialement été montées à l'argile. Quand je vois que la terre battue sous la charretterie n'est toujours pas sèche, je comprends combien ce matériau, bien posé, peut être résistant.

Le démontage ce matin du reste du four du fournil de la ferme l'a illustré une nouvelle fois. Il a fallu qu'il pleuve beaucoup sur cet édicule pour que l'argile y perde un peu trop de ses vertus :

Après avoir fini ce soir de remonter la circonférence du four, il va falloir s'occuper de son pignon, ce qui va poser un intéressant problème de géométrie descriptive (il va en effet falloir déterminer l'intersection entre un cylindre vertical et un dièdre horizontal et remonter la maçonnerie jusqu'à cette intersection) :