Maçonnerie-carrelage

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 13 Novembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Menuiserie - Bâtiment Nord
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Maintenant que le plafond est plâtré et les tomettes posées, Sébastien LEBOISNE a pu venir prendre les mesures de ma future "chambre mortuaire" afin de s'assurer que les boiseries prévues pour cette pièce ne seront pas trop hautes :

13 novembre 2011, Sébastien LEBOISNE, de retour à la Chaslerie.

Il apparaît ainsi que la hauteur de la pièce est de 2 m 35 seulement, de sorte que les boiseries vont devoir être retaillées. Si cette adaptation apparaît trop délicate, il nous faudra prévoir des boiseries neuves. Nous allons donc nous donner le temps d'étudier les deux hypothèses.

Comme je suis sans nouvelle de M. DUVEAU, j'ai également demandé à Sébastien de me fournir son devis pour la penderie du dégagement vers la chambre en question.

Importante conversation téléphonique ce matin avec Lucyna GAUTIER. Dans le prolongement de mes récents contacts avec le Service départemental d'architecture d'Alençon, nous avons évoqué le programme de travaux en 2012 et au-delà.

Pour 2012, j'ai d'abord demandé à Lucyna de prévoir des grilles à trois fenêtres du 1er étage du logis, une dans la chambre au-dessus de la salle-à-manger et deux dans la chambre au-dessus du salon, les trois donnant vers l'extérieur du bâtiment (et non sur la cour). Je sais que Carole est résolument opposée à l'idée que je réinstalle une grille dans notre chambre. Mais je vais devoir, une fois de plus, passer outre car il en va de la cohérence de mon programme de restauration. Et je sais bien qu'après coup, Carole se range toujours à mon avis. Sur ce volet du programme 2012, mon problème immédiat est plutôt la disponibilité de Roland FORNARI qui n'a pas encore tenu ses dernières promesses relatives à la grille du puits de la ferme et au lustre de la charretterie.

En plus de ces grilles, je voudrais que 2012 voie le début de la restauration du mur d'escarpe des douves. Lucyna me recommande, pour des questions de coût, de monter un mur à un seul parement de pierres, le reste étant en béton. Il me semble qu'alors, Igor et Valentin auraient besoin de moins de 48 mois pour s'acquitter de la restauration des quelques 160 mètres de mur en question, sur 4 à 5 mètres de haut et 80 cm de large. Je précise que les 160 mètres correspondent aux 120 mètres du mur principal et à deux fois 20 mètres pour les retours vers le manoir.

En clair, pour 2012, j'aimerais mener à bien la réimplantation de trois grilles ainsi que les terrassements et les fondations des 160 mètres de mur dont je viens de parler. Cela supposerait de détourner provisoirement l'arrivée d'eau dans les douves, de manière à ce que les engins de chantier puissent manœuvrer au fond sans s'enliser.

Il paraitrait judicieux que, dans la foulée, c'est-à-dire avant la mi-2016, la restauration du mur d'escarpe soit achevée. On pourrait ensuite faire un sort à la restauration des deux biefs.

Au-delà de ces perspectives, je commence à caresser l'idée de remonter un jour les deux pavillons qui encadraient autrefois l'allée principale du manoir, au niveau des derniers tilleuls actuels, c'est-à-dire les plus proches de la chapelle. On se souvient peut-être du fait que l'implantation de ces deux pavillons est prouvée par le plus ancien plan cadastral de la Chaslerie. Je verrais donc bien à cet endroit des constructions comparables à un vieux pavillon du manoir de la Bérardière, à Saint-Bômer-les-Forges.

Le vieux pavillon du manoir de la Bérardière.

Mais, à la Bérardière, j'aime aussi les deux plus petits pavillons, beaucoup plus récents et en forme de "L", qui entourent la grille d'entrée :

Photo copiée sur le site de l'"Association des amis de la Bérardière", puis réduite.

Disons qu'à ce stade, on peut toujours rêver...
Hier après-midi, Igor m'a signalé qu'une source était apparue le matin-même dans la douve Nord. Un filet continu d'eau sourdait en effet de la terre, environ 2 mètres sous le niveau du sol. Le phénomène était d'autant plus curieux qu'à ma connaissance, il n'y avait ni drain ni tuyau enterré près de cet endroit. J'ai donc conseillé à Igor de se mettre aux commandes de la mini-pelleteuse pour sonder immédiatement le terrain. Il a préféré aller vérifier d'abord le compteur d'arrivée d'eau, ce qui était judicieux ; là, il a noté que le compteur ne tournait pas. Notre conclusion était donc qu'on avait dû mettre à jour une source oubliée.

18 novembre 2011, la

Or il se trouve qu'un peu plus tard dans l'après-midi, Philippe JARRY, le terrassier, est passé me voir. Je lui ai signalé l'incident. Il a immédiatement pensé à vérifier l'état du compteur d'arrivée d'eau. Je lui ai dit qu'Igor venait d'observer qu'il était à l'arrêt. Philippe s'est tu. Sans prononcer un mot, il s'est éloigné de la douve en cheminant le long du tuyau d'arrosage reliant un robinet de la cour à la douve. Il se trouve que Valentin venait de rouvrir ce robinet. Philippe a vite trouvé qu'un joint du tuyau avait lâché. Ainsi, toute l'arrière-cour du manoir s'était trouvée inondée tout au long de la nuit précédente, sans que nous ne nous en soyons rendu compte. Le mystère était donc résolu. Sans l'aide de Philippe, ni Igor, ni moi n'aurions compris avant longtemps l'origine du sinistre.

Il est ainsi prouvé que rien ne vaut le bon sens d'un terrassier du bocage, quand on croit avoir trouvé une source, pour dire ce qu'il en est vraiment.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 4 Décembre 2011
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage
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Bonne nouvelle cette semaine : la situation d'Igor et de Valentin au regard de l'U.R.S.S.A.F. est enfin régularisée, du moins il me semble (je ne vois toujours pas leurs nouveaux numéros de Sécurité Sociale sur la facture que je viens de recevoir au titre du 3ème trimestre 2011). Il aura donc fallu 5 mois pour arriver à ce résultat ! Je constate au passage que, pour 100 € qui arrivent dans la poche de mes salariés, il faut que je paye, en plus, 85,62 € supplémentaires à l'U.R.S.S.A.F. Je suppose qu'il faut croire qu'il n'y a pas d'évaporation dans les circuits et que tout cet argent est utilisé à bon escient ! Comme je sais un petit peu compter, je constate que, lorsque j'avais affaire aux chèques emploi-services, la ponction supplémentaire correspondante était de 62,81 €, ce qui me paraissait déjà énorme. Quelqu'un pourrait-il donc m'expliquer où passent les 36,3 % d'augmentation ?

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 6 Décembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Bâtiment Nord - Chapelle
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Quand, ce matin, vers 7 h 30, après avoir consulté les "pages jaunes" à "apiculteur 61", j'ai téléphoné à Daniel PERRET, de Perrou, pour lui demander s'il vendait "de la cire d'abeilles afin d'en gorger des tomettes", il a voulu savoir d'où j'appelais ; j'ai répondu : "de La Haute Chapelle" ; il a immédiatement réagi en prononçant ces paroles ô combien lourdes de sens : "Vous êtes du manoir de la Chaslerie ?"

Manifestement, cet apiculteur voisin a oublié d'être bête, sa rapidité de raisonnement m'a impressionné ! Igor passera prochainement s'approvisionner chez lui avant qu'avec Valentin, ils ne poursuivent leur travail, dès qu'il pleut, sur les tomettes du bâtiment Nord, de la chapelle et, sans doute, de mon bureau.

Bonjour,

A toutes fins utiles, j'utilise du "Ciralo +" de chez Fauvel.

Votre cire d'abeille sera-t-elle en phase solide ou liquide?

Tant que j'y suis voici un autre lien sur le manoir du Chastel à Hébécrevon ; ce manoir mériterait un fin connaisseur en matière de restauration. Pour moi, il arrive trop tard.

Bonne journée !

N.D.L.R.: Nous utiliserons de la cire vendue en pains solides. C'est dire qu'il faudra la râper puis la dissoudre dans de la térébenthine.

Merci aussi de nous signaler le manoir du Chastel (CHASTEL est le nom de ma belle-famille, soit dit en passant) ; il a l'air relativement "dans son jus" (à quelques ouvertures près). Mais, pour moi aussi, il est trop tard...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 8 Décembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Bâtiment Nord - Tour Louis XIII
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Pendant la pluie, Igor et Valentin se sont réfugiés dans mon bureau dont ils nettoient les tomettes à l'acide...

7 décembre 2011, décapage des tomettes du bureau.

... puis dans le bâtiment Nord dont ils ont commencé à imbiber les tomettes de cire d'abeille :

7 décembre 2011, le sol de la chambre mortuaire est désormais nickel.

Dad,

Cela fait longtemps que je n'"ai pas eu le loisir de parcourir le site. Je profite donc du retard d"'un candidat à l'embauche pour me rattraper.

Quant au programme de restauration des douves, je me pose plusieurs questions :

1. Pourquoi fermer la douve sur ses trois côtés par un mur de pierres ? Les biais que j"'identifie sont les suivants :

a. De tels murs nécessiteraient un entretien important et une restauration dans un siècle ou deux d"un coût pharaonique qui la rendrait improbable et donc l'"ouvrage éphémère.

b. Quelle est l'"utilité d"un tel mur d'"enceinte ? J'"ai l'"impression que ton bon sens Normand a pris un coup de froid. Je comprends que les douves permettent de drainer ce terrain, la construction du mur devait faciliter cet assèchement.

2. Pourquoi détourner l'"arrivée d'"eau durant la durée des travaux ? L"'utilisation de buses en béton armé dans le lit des douves supporte le passage de camions et de matériel de chantier. Je pense que cette option est nettement moins onéreuse et tout aussi pratique pour Hervé LEMOINE, le fermier. Néanmoins, c"'est moins spectaculaire.

N.D.L.R. : Salut, W.F. ! Heureux d'avoir de tes nouvelles, ce site est merveilleux s'il permet ce type d'échanges rares pour un père !

Je réponds à tes questions :

Il s'agit de restaurer un mur qui existait avant que l'incurie des prédécesseurs n'en hâte le délitement. C'est ce qu'on appelle un mur d'escarpe (tu as dû déjà te promener rue de la contrescarpe à Paris). Le mur d'escarpe est le mur situé du côté intérieur d'un fossé de douves ; le mur de contrescarpe est son pendant, de l'autre côté du fossé. Notre mur d'escarpe fait 136 m de long, il est implanté du côté Est du "Pournouët". A l'origine, il devait faire près de 5 mètres de haut sur toute cette longueur. Il était complété, à ses extrémités, de deux retours, perpendiculaires et d'une vingtaine de mètres de long dont il reste également des vestiges, notamment côté Nord. Donc, quand tu parles de 3 murs, tu pousses un peu. En effet, les douves Nord et Sud resteront principalement en terre.

C'est essentiellement ce mur d'escarpe qu'il s'agit de restaurer. Ce mur, ou plutôt ce qui en reste, est classé parmi les monuments historiques, donc sa restauration est soumise à des procédures administratives lourdes et chronophages. Je souhaiterais néanmoins engager ces travaux tant que je rémunère deux maçons à temps plein ou presque, ce que je ne pourrai pas faire durablement, à moins que mes fils ne m'y aident, c'est-à-dire qu'ils décident enfin le sort qu'ils réservent, dans leur vie, à la Chaslerie ; ceci est une autre histoire mais je n'ai pas l'éternité devant moi, ni les reins assez solides, pour repousser longtemps des conclusions lourdes pour la suite du programme.

La restauration de ce mur conditionne la restitution à la Chaslerie de l'allure qu'elle avait à sa grande époque, c'est-à-dire au tournant des XVIIè et XVIIIè siècles. Cette restauration du mur est en effet un préalable nécessaire à la restauration du "Pournouët", de manière à lui redonner l'aspect d'un jardin d'agrément qui était le sien à la même époque. On pourrait toujours planter le "Pournouët" sans conforter sa périphérie, pourrais-tu objecter. Mais, comme tu le sais, je n'ai jamais aimé le travail bâclé et je t'encourage à avoir toujours un niveau d'exigence analogue.

Je voudrais cependant te rassurer, puisque cela semble nécessaire : comme ce sera le cas pour le mur Ouest de la douve Nord, comme cela a déjà été le cas pour les murs que j'ai restaurés sur la terrasse ou entre la chapelle et le manoir, ce type de travaux est fait, normalement, pour durer plusieurs siècles, au moins deux ou trois sans aucun doute. Donc même tes arrière-petits-enfants (lorsque, comme ton frère un jour, je l'espère, tu te seras enfin décidé à procréer) pourront dormir sur leurs deux oreilles s'ils vivent encore à la Chaslerie : ce n'est pas ce mur qui leur coûtera un seul kopeck.

Quant au détournement du ruisseau que j'estime nécessaire pour ces travaux, il ne résulte nullement d'un quelconque penchant pharaonique pour le spectacle en technicolor. Mais c'est le résultat de l'expérience de qui veut bien venir de temps à autre à la Chaslerie. On y voit que, pour manœuvrer des pierres, des échafaudages, des engins en fond de douve, il vaut mieux que celle-ci soit aussi sèche que possible, donc qu'on interrompe provisoirement son alimentation en eau, notamment en provenance du Tertre Linot. La conformation du terrain rend un tel détournement provisoire parfaitement envisageable et à moindres frais, tu sembles l'avoir oublié et je te le démontrerai sur place avec plaisir à la première occasion.

J'espère que mes explications sont assez claires.

Kisses du Dad.

Jacques LAURENSOU
rédigé le Samedi 10 Décembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Bâtiment Nord - Chapelle - Dans l'Orne - Annonces
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Bonsoir Pierre-Paul,

Les pages jaunes vous ont très bien orienté en vous envoyant chez notre fournisseur de miel préféré, depuis une trentaine d'année, bien avant qu'il ne soit à Perrou.

J'aime beaucoup discuter avec lui, il a sur la transformation de notre bocage des idées très réalistes et c'est un vrai écologiste.

Tous ses produits sont excellents ; avez-vous essayé ses bonbons, en particulier ses boules de miel fourrées au miel liquide ?

Bien amicalement.

Roland FORNARI est passé, cet après-midi, en compagnie de son épouse Gabriele :

10 décembre 2011, Roland et Gabriele FORNARI sur la terrasse.

Roland venait préparer son prochain devis. Je lui ai en effet demandé de se tenir prêt à poser des grilles au premier étage du logis, l'une sur le pignon donnant vers la chapelle, les deux autres sur la façade donnant sur le "Pournouët" ; je souhaite que ces trois grilles soient plus ouvragées que les précédentes du rez-de-chaussée du logis, de manière à organiser la transition visuelle avec la future grille du mur entre la chapelle et le manoir. J'ai également demandé à Roland un devis pour les grilles prévues par Lucyna GAUTIER à proximité du mur Ouest de la douve Nord.

J'ai enfin profité de sa venue pour charger Roland de fabriquer rapidement le système de tringlerie utile pour les rideaux de mes trois lits à baldaquin ainsi que des rampes dans le grand escalier du logis et le petit escalier entre le logis et le bâtiment Nord.

Il est entendu que Roland reviendra la semaine prochaine pour poser enfin la grille du puits de la ferme et le lustre de la charretterie.

Sur ces entrefaites, Lucyna GAUTIER est arrivée avec Nicolas. Après un café réparateur...

10 décembre 2011, les FORNARI et les GAUTIER dans la pièce qui sert de cuisine, au rez-de-chaussée du colombier.

... j'ai entraîné Nicolas et Lucyna vers les douves où ils ont pu constater la mousse occasionnée par les cochonneries (en l'occurence, on devrait plutôt dire les vacheries) que des agriculteurs voisins épandent dans leurs champs...

10 décembre 2011, mousse très suspecte au fond de la douve Est de la Chaslerie.

Mais ce n'était pas là l'objet principal de la venue de mes architectes favoris.

Comme l'on sait, j'ai chargé Lucyna, sous réserve de l'accord de l'administration des affaires culturelles, de l'étude préalable à la restauration du circuit des douves de la Chaslerie, et notamment du grand mur d'escarpe.

Lucyna et Nicolas disposent, à cet effet, du plan détaillé des abords immédiats de la Chaslerie, dressé par un géomètre il y a près de 20 ans ; ils savent donc que la longueur du mur d'escarpe est de 136 mètres. Ils ont pu constater que les vestiges des murs de retour de l'escarpe ont environ 20 mètres de long, de sorte que l'ensemble à restaurer aurait 170 mètres de long au total. Surtout, ils ont pu examiner en détail les vestiges du vieux mur d'escarpe et conclure que la maçonnerie mesurerait bien 5 mètres de haut, en comptant, de bas en haut, (1) les fondations, (2) la partie encore visible du mur, (3) celle qui cachera les compléments de terre à déposer autour du "Pournouët" pour compenser les éboulements dus à la disparition, du fait de l'extrême négligence de mes prédécesseurs, d'une bonne partie du mur et, enfin, (4) le parapet.

Les voici en train de prendre des photos et des mesures à proximité du bief aval :

10 décembre 2011, Nicolas et Lucyna GAUTIER au travail dans les douves.

J'ai également chargé Lucyna de m'aider à concevoir la restauration de la pièce qui se situe au 1er étage du logis, juste au-dessus du grand salon. Ce ne sera pas un mince travail :

10 décembre 2011, Lucyna et Nicolas GAUTIER en train de prendre conscience de l'état de désolation d'une partie du logis de la Chaslerie.

Cette pièce est en effet restée dans l'état repoussant où elle se trouvait quand j'ai acheté le manoir. Mes prédécesseurs n'avaient pas hésité à faire refaire une partie de la charpente, dont rien de moins qu'un entrait de plus de 6 mètres de long, en résineux : quelle horreur ! En fait, le volume de cette pièce d'environ 60 m2 a dû rester, à peu de choses près, dans l'état où il se trouvait après la dévastation d'il y a environ 125 ans, occasionnée par un incendie.

Je destine ce volume, très agréablement éclairé par 4 grandes fenêtres dans 3 directions (Est vers les herbages et le futur jardin d'agrément du "Pournouët", Sud vers la chapelle et Ouest vers la cour), à servir à terme de chambre de maître. Il va falloir tout y restaurer, y compris le sol, sans doute en grandes planches de chêne, le plafond en bois cloisonné et les murs en boiseries assorties, le tout digne d'un gentilhomme campagnard du siècle de Louis XIV vraisemblablement (on peut toujours rêver...).

Dans l'immédiat, Igor et Valentin seront chargés de faire le ménage de manière à permettre à Lucyna, quand elle reviendra, de bien prendre les cotes avant de préconiser quoi faire pour restaurer le sol, y compris sa couche d'argile.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 11 Décembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Abords, Avenue, terrasse
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J'ai oublié de mentionner hier une astucieuse suggestion de Nicolas GAUTIER.

On sait que je désire qu'il soit possible de se promener à pied, mais aussi de circuler en tracteur, autour des douves. Cela nécessite, selon moi, de rétablir un pont pour franchir le canal d'arrivée d'eau au plus près des douves, au Sud de la chapelle, pont qui serait relié à l'allée principale du manoir.

Nicolas GAUTIER, soucieux de faciliter le chantier, suggère toutefois d'édifier là un gué plutôt qu'un pont. J'ai objecté que je ne voudrais pas que les touristes et autres piétons salissent leurs chaussures en franchissant un tel édicule. Nicolas m'a répondu qu'il suffirait de prévoir des îlots.

Effectivement, ce pourrait être là une très bonne idée si, du moins, le débit maximum à cet endroit le permet et si nous n'omettons pas de bâtir un parapet, au moins côté douves, ce qui fait quand même pas mal de conditions...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 13 Décembre 2011
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage
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Je commençais à désespérer de pouvoir mettre bon ordre aux dossiers de mes employés roumains. Nous nous sommes donc rendus tous les trois ce matin à Alençon :

- à la caisse primaire d'assurances maladie, on nous a dit qu'on ne pouvait leur donner un numéro de sécurité sociale s'ils n'étaient pas à même de fournir leurs trois derniers bulletins de salaire ; l'employée a, contre tout bon sens, contesté le caractère de contrat de travail du courrier que je leur avais adressé et qu'ils avaient contresigné en temps utile (elle voulait la direction du travail se prononce sur la validité de ce document comme contrat de travail ; c'est vraiment n'importe quoi !) ; lorsque le dossier sera réputé complet, il faudra encore attendre un bon mois avant d'obtenir les fameux numéros.

- à la préfecture, au bureau des étrangers, il a fallu faire un esclandre avant que l'un des cinq fonctionnaires présents vienne s'occuper de nous ; on nous a appris que le titre de séjour de Valentin lui permettait de travailler dans la Manche mais pas dans l'Orne (!) ; il paraît que j'aurais dû "faire le nécessaire" deux mois avant son embauche (soit deux mois avant que je ne fasse sa connaissance). Ici aussi, il faut fournir les trois derniers bulletins de salaire (une demande dont j'observe qu'elle est contradictoire avec la précédente).

- à l'U.R.S.S.A.F., nous sommes tombés sur la même employée tatillonne et bornée qu'il y a deux mois ; elle a fait venir son chef qui nous a affirmé qu'il ne leur était plus possible d'établir les bulletins de salaire parce que, paraît-il, "le logiciel n'est plus maintenu". J'ai fait observer que cela ne les avait pas empêchés de nous réclamer des cotisations astronomiques, ce qui prouvait qu'ils ont bien su faire alors les calculs.

Heureusement, cet après-midi, j'ai joint par téléphone une dame de très bonne volonté, Mme BRULIN, de l'U.R.S.S.A.F. de l'Orne. Cette personne me promet de me faire passer par courriel les bulletins de salaire convenablement remplis par elle, ce qui va permettre de débloquer la situation, du moins je l'espère. Je l'ai prévenue que je ne déclarerai plus mes salariés à l'U.R.S.S.A.F. et que je les basculerai dans le régime des chèques emploi-services dès qu'ils auront reçu leur numéro de sécurité sociale. Cette dame a bien voulu me dire que j'étais fondé à agir ainsi. Je l'en remercie : enfin, une personne intelligente et raisonnable !

P.S. : Mme Marie-Thé BRULIN a mis à peu près dix minutes pour me transmettre les bulletins de paie convenablement remplis. Je l'en remercie beaucoup et je dis même chapeau !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 16 Décembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Abords, Avenue, terrasse - Murs divers
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Pour vous prouver que je n'exagère pas quand j'évoque la boue de notre chantier de restauration, voici dans quoi nous marchons et roulons actuellement :

15 décembre 2011, le terrain derrière le fournil du manoir.

Igor et Valentin améliorent cependant, petit à petit, le drainage du terrain. A cet effet, nous avons imaginé de ménager des sas en parpaings, puisque ceux-ci sont perméables :

15 décembre 2011, exemple de notre nouveau savoir-faire en matière de drains.

@ W.F. :

Dans le prolongement de ma précédente réponse, voici qui te montrera l'état présent du fond de la douve Sud. Ce filet d'eau court jusqu'au bief aval.

15 décembre 2011, le fond de la douve Sud à proximité du canal d'arrivée.

Je pense que, rapprochée de la photo précédente te montrant les ornières derrière le fournil du manoir, cette vue plongeante te convaincra qu'on ne pourrait travailler au fond de la douve sans, d'abord, détourner temporairement ce ruisseau.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 22 Décembre 2011
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers - Météo - Désultoirement vôtre !
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Excellente nouvelle pour le chantier du mur Ouest de la douve Nord : je viens de recevoir l'autorisation de la D.R.A.C. de commencement de travaux avant que ne soit signé l'arrêté de subvention espéré. Le chantier est donc parfaitement en règle :

16 décembre 2011, autorisation de commencement de la restauration du mur Ouest de la douve Nord.

Certes, pour les raisons déjà signalées (urgence du projet, arrivée des mauvais jours, nécessité pour moi d'occuper mes salariés), je n'avais pas attendu, loin s'en faut, ce document pour entreprendre ce qui me semblait nécessaire. Mais il est beaucoup plus confortable d'être ainsi formellement couvert.

En tout cas, merci à tous les agents des affaires culturelles qui ont œuvré à ce premier résultat !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 23 Décembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers - Références culturelles - Désultoirement vôtre !
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Tel un Petit Poucet rêveur égrenant dans sa course des rimes, j'ai déjà donné, sur ce site, de nombreux indices des travaux du mur Ouest de la douve Nord. Je rappelle à ce sujet mes messages des 11 et 24 septembre, 20 octobre, 6, 11, 12 et 19 novembre, 10 et 16 décembre derniers.

Je vais désormais pouvoir vous en dire un peu plus.

Juste après les Journées du patrimoine, nous avons bien sûr commencé par les terrassements. Comme dirait W.F., ceux-ci ont vite pris une dimension pharaonique :

PPF au fond du trou.

Au départ, si nous avions envisagé des fondations de béton de 80 cm d'épaisseur, nous avions pensé n'en enterrer que la moitié en-dessous du fond de la douve ; cela représentait néanmoins, sous le niveau du sol du fournil, un trou de 4,20 m de profondeur et de plus de 15 m de longueur :

Le trou des fondations.

Le trou des fondations.

Bien sûr, il a fallu prolonger ce trou au-delà des 15 m en creusant une rampe en pente douce, afin de permettre au tracteur "Valtra" de passer, ne serait-ce que pour livrer au pied du mur les matériaux indispensables :

La rampe d'accès au chantier.

La rampe (bis).

Puis vint le moment de fabriquer le coffrage destiné à être rempli de béton :

Début de la fabrication du coffrage des fondations.

Pose ensuite des ferrailles destinées à armer le béton :

Des ferrailles sur trois niveaux, rien de moins...

et l'on peut voir que nous n'avons pas lésiné sur la quantité de ferrailles :

... et encore des ferrailles !

Au total, la fondation mesure 15 m de long, 80 cm de haut et 1,50 m de large ; ça devrait tenir un moment, je pense.

Le coffrage enfin prêt à recevoir le béton.

C'est Valentin qui s'est chargé de mélanger le béton à la bétonnière...

... tandis qu'Igor faisait le va-et-vient entre la bétonnière et le coffrage :

Vue d'ensemble du chantier en cours de coulage du béton :

18 m3 de béton transportés à la brouette, ce n'est pas rien ; il a fallu plusieurs jours de travail pour réaliser cet exploit...

Le béton dans sa masse.

... qui, le soir, laissait Igor fourbu et rêveur :

Igor à proximité du fournil du manoir, en train de contempler l'état d'avancement du chantier.